CS/2262

LA REPRISE DES NEGOCIATIONS ET L’APPLICATION DE L’ACCORD TENET ET DU PLAN MITCHELL SONT INDISPENSABLES DANS LA RECHERCHE D’UNE SOLUTION AU MOYEN-ORIENT

21/02/2002
Communiqué de presse
CS/2262


Conseil de sécurité

4474e séance – après-midi


LA REPRISE DES NEGOCIATIONS ET L’APPLICATION DE L’ACCORD TENET ET DU PLAN MITCHELL SONT INDISPENSABLES DANS LA RECHERCHE D’UNE SOLUTION AU MOYEN-ORIENT


“Les nouvelles qui nous proviennent du Moyen-Orient ne sont pas bonnes» a déclaré cet après-midi le Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, en s’adressant au Conseil de sécurité qui se réunissait pour examiner la situation au Moyen-Orient, y compris la question de Palestine. 


Convoquée à la demande du Représentant du Yémen, au nom du Groupe arabe, et de la Mission permanente d’observation de la Palestine auprès des Nations Unies, la réunion d’aujourd’hui est un prélude à un prochain débat public du Conseil qui se tiendra prochainement, a annoncé le Président du Conseil, M. Adolfo Aguilar Zinser qui s’exprimait au nom de ses quinze membres.  S’adressant aux Palestiniens et aux Israéliens, le Président du Conseil leur a rappelé que, pour relancer le processus de paix, ils devaient faire preuve de volonté politique, de prudence et de pondération réciproque.  Le Secrétaire général avait auparavant déclaré qu’un espoir existe au Moyen-Orient si les deux parties reviennent à la table de négociation pour mettre en œuvre l’Accord Tenet et le Plan Mitchell auxquels elles ont souscrit. 


La situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne


M. KOFI ANNAN, Secrétaire général des Nations Unies, a observé que les nouvelles en provenance du Moyen-Orient ne sont pas bonnes. Le nombre de victimes augmente tous les jours, et nous nous rapprochons du bord du gouffre.  Il y a eu plus de 60 morts des deux cotés au cours des dix derniers jours.  Nous sommes alarmés par la conviction croissante aussi bien du coté israélien que palestinien, qu’il ne peut y avoir d’issue au conflit.  Le coût du conflit augmente de plus en plus des deux cotés.  Les problèmes clés demeurent l’occupation, la sécurité, le besoin de mettre fin au terrorisme, et les questions liées aux privations économiques et à la souffrance des populations.  Au milieu des zones d’ombre actuelles, il y a cependant des lueurs d’espoir.  Malgré l’amertume, le désespoir et les cris de vengeance, il existe un moyen de revenir aux négociations si les deux parties acceptent de respecter et de mettre en œuvre l’accord Tenet et le plan Mitchell qui définissent des lignes qui permettent aux parties de revenir aux négociations.  La situation actuelle exige des mesures urgentes pour mettre en œuvre les mesures Tenet et Mitchell que les deux parties, il ne faut pas l’oublier, ont acceptées. 


La réduction de la violence est une priorité immédiate. Mais ce problème ne peut être traité indépendamment des principales questions politiques, notamment celle de la terre, et celles qui touchent aux aspects économiques et sociaux et aux conditions de plus en plus désespérées dans lesquelles vivent les Palestiniens.  L’absence de discussion de ces questions ne pourrait que provoquer davantage de violence.  Il est fondamental que les deux parties fassent preuve de plus de retenue et s’abstiennent de mettre en péril la vie des civils.  Une partie tierce devra intercéder pour que les deux parties au conflit puissent se faire confiance au moment où il faudra mettre en oeuvre les accords.  Mes représentants et moi-même sommes restés en contact avec les dirigeants des deux parties, ainsi qu’avec les dirigeants de la région et la communauté internationale, et j’ai demandé au Coordonnateur spécial de l’ONU, M. Larsen, d’intensifier ses consultations avec les membres du « Quartet » et avec les acteurs régionaux et internationaux sur la question qui nous préoccupe.  Nous devons tout faire pour persuader les parties de s’éloigner du gouffre actuel et de reprendre une voie plus positive.


M. ADOLFO AGUILAR ZINSER (Mexique), s’exprimant en sa qualité de Président du Conseil de sécurité, a déclaré qu’il partageait le sentiment d’urgence exprimé par le Secrétaire général.  Il a condamné l’usage de la violence et regretté le cercle vicieux de la violence dans lequel est plongé le Moyen-Orient et qui constitue une menace pour la sécurité internationale.  « Nous voulons tous faire quelque chose pour faire cesser cette escalade » a-t-il ajouté, appuyant le rôle joué par les Nations Unies dans la recherche d’une solution au conflit.  Il s’est dit préoccupé par la sécurité du personnel des Nations Unies présent au Moyen-Orient. 


M. Aguilar Zinser a assuré que le Conseil de sécurité est disposé à se réunir de nouveau pour débattre des solutions pour sortir de la crise actuelle et a précisé que la séance de cet après-midi est un préambule au débat public qui sera organisé prochainement.  Soulignant que les membres du Conseil avaient souhaité ne pas s’exprimer aujourd’hui, M. Aguilar Zinser a rappelé que la Mission d’observation de la Palestine et le Groupe arabe avaient demandé la convocation d’une réunion d’urgence.  Dans la perspective de cette réunion, le Président a assuré que les membres du Conseil allaient examiner les propositions du Secrétaire général et consulter leurs capitales respectives.   S’adressant aux deux parties en conflit, le Président a rappelé que l’essentiel pour relancer le processus de paix réside dans la volonté politique, dans la prudence et dans la pondération réciproques. 


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