RETABLIR LA STABILITE FINANCIERE ET LE FONCTIONNEMENT SANS ENTRAVES DE L’UNRWA EST UN IMPERATIF POLITIQUE ET HUMANITAIRE
Communiqué de presse CPSD/228 |
Quatrième Commission
13e séance – matin
RETABLIR LA STABILITE FINANCIERE ET LE FONCTIONNEMENT SANS ENTRAVES
DE L’UNRWA EST UN IMPERATIF POLITIQUE ET HUMANITAIRE
Pour des raisons politiques et humanitaires, il est impérieux de rétablir la stabilité financière et le fonctionnement normal de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). C’est le message qu’est venu transmettre, ce matin, le Commissaire général de l’UNRWA, M. Peter Hansen, aux délégations de la Quatrième Commission (questions politiques spéciales et de décolonisation) qui entamaient l’examen du point consacré à l’Office.
M. Hansen a souligné le rôle vital que joue, plus que jamais, l’UNRWA pour la stabilité de la communauté des réfugiés et par extension pour la stabilité de la région tout entière. La spirale de la violence depuis le début de l’Intifada a encore aggravé les conditions de vie des 4 millions de réfugiés palestiniens. Plus de 64% des ménages palestiniens sont maintenant passés en deçà du seuil de pauvreté. Et la situation est encore plus préoccupante dans les camps de réfugiés où les chiffres dépassent 76%. Confrontée à une augmentation des besoins d’une population qui ne cesse de croître, l’Office se heurte à un problème aigu de financement. Cette année, a expliqué le Commissaire général, l'UNRWA connaît un déficit de 26 millions de dollars pour un budget de 311 millions approuvé par l'Assemblée générale. Pour faire face à la situation d’urgence humanitaire, il a fallu lancer plusieurs appels de fonds aux pays donateurs. Or seulement 46 millions de dollars ont été recueillis en réponse au troisième appel d’un montant de 76 millions de dollars. L’Office est maintenant confronté à une situation telle que la qualité et l’étendue des services qu’il fournit sont sérieusement menacés. M. Hansen a donc appelé tous les Etats Membres à répondre généreusement au troisième appel d’urgence et à œuvrer de concert pour rétablir la stabilité financière de l’UNRWA.
M. Hansen a par ailleurs évoqué les difficultés que rencontre l’Office pour fournir l’aide humanitaire du fait des bouclages et autres mesures de restriction de mouvement imposés par les autorités israéliennes. Ces mesures, a-t-il fait remarquer, sont contraires aux dispositions de la Convention de 1946 sur les privilèges et immunités des Nations Unies qui exempte le personnel des Nations Unies de tout contrôle. M. Hansen a donc appelé Israël à reconnaître que les mouvements des véhicules et du personnel de l'UNRWA ne menacent en aucune façon la sécurité des forces de défense israéliennes ou des citoyens israéliens.
A cet égard, l’Observateur permanent de la Palestine a vivement dénoncé la politique de bouclage complet du territoire palestinien imposé par Israël, ainsi que la façon dont les Israéliens traite l’UNRWA en violation flagrante des engagements pris par Israël à l’égard des Nations Unies. Il a aussi réaffirmé le droit au retour des réfugiés palestiniens, le droit à leurs biens, à leur maison, à leur patrie. « Régler le problème des réfugiés est une condition fondamentale au rétablissement de la paix et de la stabilité dans la région », a-t-il dit soutenu en cela par les délégations de la Jordanie et du Liban, pays accueillant un nombre important de réfugiés.
La délégation de la Belgique, au nom de l’Union européenne a déploré que la tâche du personnel de l’Office ait été rendue difficile voire impossible par les autorités israéliennes qui ont bloqué les convois humanitaires et médicaux et a appelé Israël à faciliter l’accès aux populations palestiniennes du personnel de l’Office et de l’assistance humanitaire.
Le Rapporteur du Groupe de travail sur le financement de l’UNRWA, M. Hans Brattskar, a présenté le rapport du Groupe de travail pour 2001.
Outre les délégations citées, les représentants des pays suivants ont participé au débat : Egypte, Bangladesh, Indonésie, Malaisie, et Afrique du Sud. L’Observateur permanent du Saint-Siège a également pris la parole.
La Commission poursuivra son débat jeudi, 1er novembre à partir de 10 heures.
OFFICE DE SECOURS ET DE TRAVAUX DES NATIONS UNIES POUR LES REFUGIES DE PALESTINE DANS LE PROCHE-ORIENT (Point 87)
Rapport du Commissaire général de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (A/56/13 et Add.1)
Le rapport présente les activités de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) pendant la période du 1er juillet 2000 au 30 juin 2001.
Le rapport indique que pendant la période considérée, l’Office a continué de fournir des services de base très divers au quelque 4 millions de réfugiés palestiniens immatriculés dans ses cinq zones d’opérations. Cette année encore, toutefois, ses difficultés financières ont compromis sa faculté de venir en aide aux réfugiés. A cet égard, le rapport note que si, par sa réponse aux appels d’urgence lancés par l'UNRWA pour être en mesure de répondre aux besoins immédiats provoqués par la grave détérioration de la situation économique dans la Bande de Gaza et en Cisjordanie, la communauté internationale montre qu’elle est consciente de la nécessité de continuer à financer les services que l’UNRWA offre aux réfugiés de Palestine, le montant des contributions au budget ordinaire de l’Office donne à penser que les donateurs ne reconnaissent pas vraiment la gravité de la menace qui pèse sur les services du fait des difficultés financières de l’Office. En 2001, les annonces de contributions au budget ordinaire étaient de 280 millions de dollars à la fin du mois de juin, alors que le budget approuvé l’année dernière par l’Assemblée générale est de 310,4 millions de dollars. La situation de trésorerie à la fin du mois de juin était telle, que s’il ne reçoit pas 66 millions, l’Office ne pourra pas financer les principaux postes de dépense.
L’introduction du chapitre premier donne un aperçu de la situation financière de l’Office et des événements et des faits nouveaux intervenus dans la région du point de vue du fonctionnement de l’UNRWA dans ses cinq zones d’opérations, en Jordanie, au Liban, en République arabe syrienne, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.
Le chapitre II traite de l’évolution générale des programmes de l’Office dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’aide d’urgence et des services sociaux, du microfinancement et de la microentreprise, des projets financés par les donateurs, des projets financés dans le cadre de l’Appel en faveur du Liban et du programme d’assistance humanitaire d’urgence. Le chapitre III porte sur les questions financières, plus précisément sur la structure des divers fonds, sur le budget, les recettes et les dépenses, les activités extrabudgétaires et la situation financière courante de l’Office. Le chapitre IV présente les questions juridiques, en ce qui concerne en particulier le personnel de l’Office, les services et les locaux de celui-ci et les circonstances qui restreignent les opérations de l’Office en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. L’annexe I présente des renseignements statistiques et financiers et l’annexe II rappelle les documents pertinents de l’Assemblée générale et d’autres organes de l’Organisation des Nations Unies.
L'additif 1 au rapport présente le projet de budget programme de l'Office pour 2002-2003. Il sera de l'ordre de 674,8 millions de dollars, y compris un fonds de roulement de 14 millions de dollars et une réserve de 2 millions de dollars pour le paiement des traitements.
Rapport du Groupe de travail chargé d’étudier le financement de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (A/56/430)
Dans ce rapport, le Groupe de travail rend compte de ses activités en 2001 et examine la situation financière de l’UNRWA. Il se déclare une fois de plus profondément préoccupé par l’avenir financier de l’UNRWA –surtout après huit années de mesures d’austérité qui ont entamé le niveau et la qualité des services qu’il fournit à quelque quatre millions de réfugiés palestiniens. Il demande qu’il soit intégralement et rapidement donné suite aux annonces de contributions et autres engagements pris envers l’Office, en particulier le remboursement par l’Autorité palestinienne et le Gouvernement israélien de la taxe à la valeur ajoutée et des droits portuaires ainsi que le versement des fonds nécessaires à l’achèvement de l’Hôpital européen de Gaza et au transfert du siége de l’Office dans la zone d’opérations.
Pour permettre à l’Office de fournir effectivement la totalité de l’aide d’urgence envisagée dans le cadre de son troisième appel d’urgence pour les réfugiés palestiniens de Cisjordanie et de Gaza, le Groupe de travail demande à la communauté internationale de faire le maximum pour atteindre le plus tôt possible l’objectif de 76,8 millions de dollars retenu à ce titre.
Le Groupe de travail demande donc instamment aux gouvernements qui ne l’ont pas encore fait de commencer à fournir des contributions à l’Office. Il demande instamment aux gouvernements qui n’ont fourni jusqu’ici que des contributions assez modestes de les accroître. Il demande instamment aux gouvernements qui, dans le passé, ont versé à l’Office des contributions généreuses de continuer à le faire en temps utile et de s’efforcer de les accroître encore. Il demande instamment aux gouvernements qui ont toujours manifesté un intérêt particulier pour le bien-être des réfugiés palestiniens, tant dans la région qu’ailleurs, de commencer à verser des contributions ou d’en accroître le montant. Il demande enfin instamment aux gouvernements d’envisager de fournir des contributions spéciales suffisantes pour couvrir le déficit et alimenter le fonds de roulement de l’UNRWA, afin de lui permettre de continuer à offrir ses services sans interruption et de rétablir ceux qui ont été supprimés du fait des mesures d’austérité.
Personnes déplacées du fait des hostilités de juin 1967 et des hostilités postérieures (A/56/382)
Rapport du Secrétaire général
Dans ce rapport, le Secrétaire général présente les progrès réalisés dans l'application de la résolution 55/125, du 8 décembre, intitulée "Personnes déplacées du fait des hostilités de juin 1967 et des hostilités postérieures". Il transmet le texte de la note verbale datée du 17 septembre 2001 adressée par le Représentant permanent d'Israël en réponse à sa note verbale du 30 juillet 2001. Dans cette note, Israël déplore que les résolutions concernant l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) soient toujours encombrées de questions politiques sans rapport avec les tâches confiées à l'UNRWA, et ne tiennent donc pas compte de la nouvelle situation politique dans la région. Partant, Israël considère qu'il est essentiel
que l'Assemblée générale regroupe dans une seule et même résolution ayant directement trait aux activités humanitaires de l'Office toutes ses résolutions relatives à l'UNRWA et s'abstiennent d'y faire figurer des éléments qui risquent de préjuger de questions qui doivent faire l'objet de négociations entre les parties.
Le Secrétaire général indique que selon les informations communiquées par l'UNRWA sur le retour des réfugiés immatriculés auprès de l'Office, entre le 1er juillet 2000 et le 30 juin 2001, 1320 réfugiés immatriculés sont revenus s'installer en Cisjordanie et 36 dans la Bande de Gaza. Ainsi, le nombre de réfugiés immatriculés qui, à la connaissance de l'Office, sont rentrés dans les territoires occupés depuis juin 1967 est d'environ 21 632.
Offres de subventions et de bourses d'études supérieures et de formation professionnelle faites aux réfugiés de Palestine par les Etats Membres (A/56/375)
Rapport du Secrétaire général
Le rapport reproduit l'essentiel des réponses des Etats Membres et des organismes des Nations Unies et rend compte des autres mesures prises en réponse aux appels lancés dans la Résolution 55/126 du 8 décembre 2000. et dans diverses Résolutions entre décembre 1977 et décembre 1999.
Dans l'exercice 2001, le Gouvernement japonais a offert 12 bourses de perfectionnement par l'intermédiaire de l'Office à des réfugiés palestiniens travaillant dans les huit centres de formation professionnelle que l'Office anime dans sa zone d'opérations. Le Gouvernement suisse a versé une contribution de 1 703 581 dollars entre 1989 et 1996, et de 338 000 dollars en 1997 au programme de bourses universitaires mis en place par l'office à l'intention des diplômés de l'enseignement secondaire. L'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture, a accordé 78 bourses à des étudiants palestiniens au cours de l'exercice biennal 2000-2001. En 2000-2001, l'Organisation mondiale de la santé a accordé 27 bourses de perfectionnement ou de voyage d'étude à des étudiants palestiniens inscrits dans différentes disciplines. Les Collèges du monde uni n'ont offert aucune bourse pour 1997/1998. Toutefois, M. Lester B. Pearson, du Collège du Pacifique (Canada) a proposé une bourse en 1998/1999, en 1999/2000 et en 2000/2001, qui ont toutes trois été attribuées. En juillet 2000, le Centre de recherche pour le développement international a annoncé une contribution de 1 314 607 dollars à l'UNRWA devant servir à financer pendant une période de six ans le Fonds pour l'octroi de bourses aux réfugiées palestiniennes au Liban.
Biens appartenant à des réfugiés de Palestine et produits de ces biens (A/56/420)
Rapport du Secrétaire général
Ce rapport transmet la réponse reçue d'Israël par le Secrétaire général à sa note verbale adressée le 20 juillet 2001 lui demandant de lui communiquer des renseignements sur toute mesure qu'il aurait prise ou envisagerait de prendre en application des dispositions des résolutions 55/123 à 55/129 et en particulier le paragraphe 5 de la résolution 55/128 portant sur les biens appartenant à des réfugiés de Palestine et le produit de ces biens. Dans sa réponse, datée du17 septembre 2001, Israël "déplore que les résolutions relatives à l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA) contiennent encore de nombreuses références politiques sans rapport avec les travaux dont l'UNRWA est chargé, et ne correspondent donc pas à la réalité sur le terrain". Israël "juge essentiel que l'Assemblée générale regroupe ses résolutions relatives à l'UNRWA en une seule résolution se rapportant directement aux travaux humanitaires de l'Office et s'abstienne d'y faire figurer des éléments qui risquent de préjuger de questions devant faire l'objet de négociations entre les parties".
Le rapport indique qu'il n'a pas été reçu de réponse à la note verbale adressée par le Secrétaire général le 27 juillet 2001 à tous les autres Etats Membres leur demandant de lui communiquer des renseignements sur toute mesure qu'ils auraient prise ou envisageraient de prendre en application des dispositions des résolutions 55/123 à 55/129 et en particulier le paragraphe 5 de la résolution 55/128 portant sur les biens appartenant à des réfugiés de Palestine et le produit de ces biens.
Université de Jérusalem “Al Qods” pour les réfugiés de Palestine (A/56/421)
Rapport du Secrétaire général
Dans son rapport, le Secrétaire général rappelle que dans une note verbale datée du 18 juillet 2001, il avait prié le Gouvernement israélien de faciliter la visite de l’expert, laquelle pourrait avoir lieu à une date acceptable pour les deux parties. Ledit expert étant chargé de préparer l’étude de faisabilité sur la création de l’université de Jérusalem “Al Qod”.
Le rapport transmet la réponse reçue d’Israël le 17 septembre 2001 par le Secrétaire général. Israël y rappelle qu’il a constamment voté contre la résolution 35/13 B du 3 novembre 1980 et que sa position demeure inchangée : “Il est évident que ceux qui ont pris l’initiative de cette résolution cherchent à se servir de l’enseignement supérieur pour politiser des questions qui n’ont absolument rien à voir avec les activités normales d’une université. Par conséquent, le Gouvernement israélien est d’avis que "la visite de M. Mihaly Simai en Israël ne serait d’aucune utilité”:
Rapport de la Commission de conciliation des Nations Unies pour la Palestine (A/56/290)
Note du secrétaire général
Cette note indique que le cinquante-cinquième rapport de la Commission de conciliation des Nations Unies pour la Palestine, qui porte sur la période allant du 1er septembre 2000 au 31 août 2001, a été transmis par le Président de la Commission pour être communiqué aux Etats Membres de l'Assemblée générale.
Le textedu rapport de la Commission figure en annexe de la note. La Commission y rappelle le rapport qu'elle a présenté le 31 août 2000 (A/55/329, annexe) et indique qu'elle n'a rien de nouveau à signaler depuis la parution de ce texte.
Lettre datée du 25 juillet 2001, adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent du Mali auprès de l'Organisation des Nations Unies (A/55/1021 - S/2001/735)
Par cette lettre, le Représentant du Mali auprès de l'ONU, en sa qualité du Président du Groupe islamique à l'ONU, transmet le texte du communiqué final et des résolutions de la vingt-huitième session de la Conférence islamique des ministres des affaires étrangères (Session de la paix et du développement : l'Intifada d'Al-Aqsa) tenue à Bamako (Mali), du 25 au 27 mai 2001.
Déclarations
M. PETER HANSEN, Commissaire général de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), a déclaré que l'année qui s'est écoulée a été une année de conflit permanent dans le territoire palestinien occupé. Ces terribles événements ont particulièrement affecté la communauté des réfugiés de Palestine. En raison des bouclages israéliens et des autres mesures qui ont touché l'économie palestinienne, plus de 64% des ménages palestiniens sont maintenant passés sous le seuil de pauvreté. Dans les camps de réfugiés, les chiffres dépassent les 76% et dans la Bande de Gaza, la situation est encore plus grave avec presque 80% des ménages vivant sous le seuil de pauvreté. Dans ce contexte, les réfugiés ont réellement besoin d'être rassurés sur les engagements de la communauté internationale à leur endroit. Plus que jamais, l'UNRWA a un rôle vital à jouer. Il faut par conséquent que l'Office soit en mesure de planifier ses activités au-delà du court terme, d'établir ses plans sur des bases financières solides. C'est pourquoi, a dit M. Hansen, les principaux pays donateurs et les autres doivent renouveler leurs efforts pour éliminer le déficit structurel du budget de l'Office. J'attire à nouveau l'attention de la Commission sur cette situation critique en insistant cette année sur l'urgence, a-t-il déclaré.
Des mesures d'austérité ont déjà été mises en place et nous sommes maintenant confrontés à une situation telle que la qualité et l'étendue des services fournis par l'Office sont sérieusement menacés. Nos ressources n'ont pas augmenté proportionnellement à la demande d'assistance d'une population qui ne cesse de croître. Le Commissaire général a cité plusieurs exemples : rien que dans la Bande de Gaza, a-t-il dit, l'Office doit fournir chaque année plus de
11 000 nouvelles places d'école, 93% de nos écoles en Jordanie fonctionnent avec un système de classes alternées, et nos centres de santé sont surchargés avec de plus de 100 patients par jour et par médecin. Alors que le nombre de personnes démunies augmente, nos services sociaux souffrent de restrictions de plus en plus importantes. Cette année l'Office connaît un déficit de 26 millions de dollars pour un budget de 311 millions approuvé par l'Assemblée générale. Ce n'est pas une situation viable pour une agence opérationnelle qui fournit le plus grand nombre de programmes de santé et d'éducation au sein du système des Nations Unies, une agence qui emploie plus de 22 000 personnes pour s'occuper de plus de 3,9 millions de réfugiés. Le moment est venu pour la communauté internationale de faire un effort concerté pour rétablir la stabilité financière de l'Office. Pour l'exercice budgétaire 2002-2003, l'Office présente un projet de budget de 674,8 millions de dollars. Ce chiffre représente le niveau de ressource minimal permettant à l'Office de maintenir la qualité et l'étendue de ses services aux réfugiés.
M. Hansen a ensuite évoqué les immenses difficultés auxquelles les réfugiés sont confrontés dans le territoire palestinien occupé depuis le début de l'Intifada. Le grave déclin économique à la fois dans la Bande de Gaza et en Cisjordanie, provoqué par les bouclages israéliens et d'autres mesures ont abouti à une grave situation d'urgence humanitaire. Pour y faire face, l'Office a lancé une série d'appels d'urgence. Le dernier en date, d'un montant de 76 millions de dollars doit couvrir les besoins sur sept mois de juin à décembre. Jusqu'à présent 46 millions de dollars seulement ont été recueillis. L'Office s'est vu forcé de réduire, d'ajourner ou d'écourter ses activités de secours d'urgence dans le domaine de la distribution d'argent comme de nourriture. Pour illustrer l'étroite implication de l'Office dans la vie quotidienne des réfugiés, le Commissaire général a notamment rappelé que l'Office fournissait une sécurité nutritionnelle à 127 000 familles de réfugiés dans la Bande de Gaza et 90 000 en Cisjordanie, qu'il reconstruisait ou réparait plus de 190 abris pour les réfugiés, des abris qui ont été endommagés ou détruits par les bombardements ou par les bulldozers israéliens. L'Office est unique au sens où il remplit des fonctions quasiment gouvernementales c'est pourquoi, a-t-il insisté, sa viabilité est essentielle à la stabilité de la communauté des réfugiés. M. Hansen a donc appelé tous les Etats Membres, et particulièrement ceux qui sont en position de le faire, à répondre généreusement au troisième appel d'urgence.
Le Commissaire général de l'UNRWA a ensuite abordé les difficultés que rencontre l'Office pour fournir l'aide humanitaire, difficultés liées aux bouclages, aux contrôles, aux blocus et autres restrictions de mouvement imposées à la circulation des biens et des personnes. Le problème de l'accès est devenu une préoccupation constante pour l'Office, a-t-il déclaré. Malgré l'engagement israélien à trouver des solutions pratiques à nos difficultés, aucun progrès n'a été enregistré, a regretté M. Hansen. Bien au contraire, ces six dernières semaines ont vu une recrudescence des procédures de contrôle de nos véhicules par les autorités israéliennes au pont Allenby (King Hussein). Ces mesures sont contraires aux dispositions de la Convention de 1946 sur les privilèges et immunités des Nations Unies qui exempte le personnel des Nations Unies de tout contrôle. L'Office a besoin que soit clairement reconnu le fait que les mouvements des véhicules et du personnel de l'UNRWA ne menacent en aucune façon la sécurité des forces de défense israéliennes ou des citoyens israéliens.
Malgré les obstacles, l'Office a contribué de façon majeure à la poursuite du développement dans la communauté de réfugiés. Le niveau d'éducation des réfugiés est par exemple le plus élevé de la région. Pour répondre au double défi de la limitation des ressources et de l'amélioration de l'efficacité de ses programmes, l'UNRWA a entrepris une réforme des mécanismes de sa gestion interne et notamment une réforme budgétaire permettant une présentation du budget axée les résultats. L'Office s'est vu décerné pour son Programme de microfinancement et de microentreprises le prix Agfund qui récompense le meilleur programme international de réduction de la pauvreté.
M. MARWAN A. JILANI (Palestine) a déclaré que sa délégation voulait mettre en avant la situation économique, politique et sociale extrêmement difficile provoquée par le bouclage du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem; une mesure qui a eu une incidence directe sur le travail de l’Office. La politique de bouclage complet imposée par les Israéliens a entraîné, a affirmé le représentant, une détérioration des conditions économiques et de santé des réfugiés, ce qui s’est traduit par une augmentation de la pauvreté, de la délinquance et une détérioration de la santé. La poursuite, une deuxième année, de la campagne sanglante menée par les Israéliens soulève un certain nombre de défis. La façon dont Israël traite l’UNRWA est une violation flagrante des devoirs d’Israël à l’égard des Nations Unies et de la Charte des Nations Unies. Le rapport donne des détails effrayants du comportement « inacceptable et injustifié d’Israël ». Nous félicitons l’UNRWA pour son efficacité et son sens des responsabilités vis-à-vis des réfugiés. Nous rappelons que le niveau du soutien apporté à l’Agence doit correspondre aux besoins effectifs de l’Office, qu’il s’agisse de son budget ou des appels d’urgence.
Les droits des Palestiniens continuent d’être réaffirmés chaque année. Il s’agit notamment du droit des réfugiés à leurs biens, à leur maison. Israël refuse de reconnaître les droits des réfugiés. Le fait que plus de 50 ans se soit écoulé ne diminue en rien le droit des réfugiés au retour, à leur maison, à leurs biens. Mais Israël refuse d’accepter une paix légitimée par les résolutions internationales. Nous sommes convaincus, a poursuivi le représentant, que la solution du problème des réfugiés passe par le cadre d’un règlement global et définitif. Régler le problème des réfugiés est une condition fondamentale au rétablissement de la paix et de la stabilité dans la région. Dans ce contexte, le rôle de l’UNRWA acquiert de plus en plus d’importance. Les réfugiés palestiniens sont le groupe le plus touché parmi l’ensemble du peuple palestinien. Leurs conditions de vie sont tragiques au Liban, par exemple, et il faut agir pour qu’ils puissent regagner leur foyer, leur patrie. Nous lançons un appel aux pays donateurs pour qu’ils fournissent leur appui à l’Office et lui permettent ainsi de continuer son travail essentiel, a conclu le représentant.
M. ZAID AL-HADIDI (Jordanie) a félicité M. Hansen et le personnel de l’Office pour les efforts déployés pour accroître les services humanitaires fournis aux réfugiés palestiniens et ce avec des ressources toujours moins importantes. Il a fait observer que l’UNRWA est une des opérations de secours qui a connu le plus de succès notamment pour ce qui est des affaires sociales et d’éducation, fournissant ces services malgré des ressources sans cesse diminuées. La question des réfugiés est au cœur de la question de Palestine, a-t-il souligné. Tant que la tragédie du peuple palestinien se poursuivra la présence de l’Office sera une nécessité absolue, a-t-il affirmé. La présence des réfugiés constitue un lourd fardeau économique pour la Jordanie. Les dépenses gouvernementales pour les réfugiés représentent près de 7 fois les sommes dépensées par l’Office. La Jordanie appelle la communauté internationale à ne pas réduire les services dispensés par l’Office et à redoubler d’efforts pour éviter la détérioration des services fournis aux réfugiés palestiniens. Appuyer l’Office, a-t-il dit, revient à appuyer le processus de paix qui doit être protéger de tous ses détracteurs. Toute réduction de l’appui à l’Office constitue donc une réduction de l’appui au processus de paix, a-t-il affirmé. Les services fournis par l’UNRWA ne peuvent pas être restreints, en particulier si l’on prend en compte la croissance de la population réfugiée, a-t-il conclu en appelant la communauté des donateurs à renouveler ses efforts pour rétablir la stabilité financière de l’UNRWA.
M. GERARD COCKX (Belgique), au nom de l’Union européenne et des pays associés, a déclaré que l’on constate de manière générale que l’Office fournit assistance à un nombre toujours plus important de réfugiés, 4 millions cette année, et ce avec des moyens financiers toujours plus faibles en termes absolus et dans un environnement politique et sécuritaire, dans les territoires occupés en particulier, qui constitue une entrave supplémentaire. Il s’est inquiété de voir que l’UNRWA doit vivre au jour le jour, sans disposer du minimum nécessaire pour régler les dépenses immédiates, et sans aucune réserve pour parer aux imprévus ou pour maintenir des traitements raisonnables à son personnel. 65 millions de dollars n’ont pas encore été payés sur les 289 millions promis pour le budget de cette année, a-t-il fait observer. Nous sommes inquiets, a-t-il dit de voir que malgré tout, l’Office ne dispose toujours pas d’une assise financière solide. Il importe dès lors, a-t-il souligné, de s’efforcer d’élargir le nombre de donateurs à l’Office, en particulier en ce qui concerne le budget ordinaire. A cet égard, il a précisé que, cette année, les efforts européens se sont accrus. L’Union, par la voix de la Commission européenne, et ses Etats membres sont les principaux donateurs, tant au niveau du budget ordinaire que des appels d’urgence, et cela pour une valeur totale de 200 millions de dollars.
M. Cockx a déploré les obstacles quotidiens rencontrés par l’Office dans ses activités dans les territoires occupés. Il est plus qu’urgent, a-t-il déclaré, que la liberté de mouvement des personnes et des biens et entre les territoires occupés soit restaurée. Par ailleurs, l’Union européenne déplore que la tâche du personnel de l’Office soit rendue difficile voire impossible par les autorités israéliennes qui ont bloqué les convois humanitaires et médicaux. L’Union européenne appelle les autorités israéliennes à faciliter l’accès aux populations palestiniennes du personnel et de l’assistance humanitaire. L’Union européenne appelle également Israël à transférer le montant de la TVA dû à l’Autorité palestinienne afin qu’elle puisse rembourser l’Office à hauteur de 15 millions de dollars, de même qu’elle l’appelle à rembourser ses dus au titre des frais de port. L’Union européenne appelle les parties à trouver en concertation avec le Commissaire général des solutions pratiques et satisfaisantes aux obstacles qui se posent à ses activités afin qu’il puisse exécuter sa mission. Le représentant a loué les résultats obtenus par l’Office dans les domaines de la santé et de l’éducation. En attendant l’achèvement d’une paix complète, juste et durable fondée sur les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité, l’Office, a-t-il conclu, devra poursuivre son mandat et donc disposer des ressources nécessaires. A cette fin, a-t-il dit, l’Union européenne continuera de soutenir politiquement et financièrement le travail de l’Office.
M. HOSSAM ZAKI (Egypte) a rappelé que l’Assemblée générale examine la question de l’UNRWA au moment où les chars de l’armée israélienne patrouillent les villes palestiniennes. Il a déploré que les principes de l’Organisation, notamment en matière de droits de l’homme, se dissipent lorsque l’on aborde la question de la Palestine. Il a condamné fermement la poursuite par la puissance occupante sur le territoire palestinien de violations de ses obligations en vertu du droit humanitaire et des accords avec l’UNRWA. L’Egypte, a-t-il déclaré, appelle instamment la communauté internationale à être unie dans la demande faite à Israël pour respecter ses obligations à l’égard de la population réfugiée et de l’UNRWA et visant à lever les bouclages. L’Egypte appelle la communauté internationale à aider à alléger les conséquences des bouclages en contribuant aux programmes de l’Office, et en particulier au troisième appel d’urgence. L’Egypte se félicite des recommandations favorables du Comité consultatif sur les questions administratives et budgétaires s’agissant du budget de l’Office pour l’exercice biennal 2002-2003. Elle appuie la demande de l’office de financement de 5 postes internationaux sur le budget ordinaire. L’Egypte, a-t-il ajouté, appelle le Secrétariat de l’ONU à couvrir les frais du déménagement du Siège de l’UNRWA a Gaza. M. ZAKI a réaffirmé les droits inaliénables des réfugiés palestiniens, notamment le droit de retour et le droit au dédommagement. Il a réaffirmé que le règlement de la question des réfugiés palestiniens est un des éléments fondamentaux du règlement juste et durable de la question de la Palestine. Nous devons tous, a-t-il dit,
nous rendre compte de l’importance et de la nécessité des services offerts aux réfugiés palestiniens dans tous les domaines. Il existe une obligation morale pour tous les bailleurs de fonds de continuer à contribuer à l’Office. L’Egypte appelle tous les pays donateurs à appeler Israël à renoncer à sa politique de répression et d’expansion et de reprendre la voie menant vers la paix.
M. SHAMEEM AHSAN (Bangladesh) a déclaré que l’année qui venait de s’écouler avait été marquée par un haut degré de violence qui a provoqué d’intolérables souffrances humaines. Les meurtres sans discrimination et les assassinats ciblés sont devenus monnaie courante. Et nous avons assisté ces derniers jours à une occupation inadmissible de villages palestiniens. L’étranglement, par les restrictions de mouvements, d’une économie palestinienne déjà fragile a créé une situation insupportable pour le peuple palestinien. Et ceci a abouti à l’enregistrement d’un plus grand nombre de réfugiés palestiniens sur les listes de l’UNRWA. Dans ce contexte, l’Office a une responsabilité toute particulière pour encourager le moral et la confiance du peuple palestinien.
Ma délégation est très préoccupée, a expliqué le représentant, par l’ingérence d’Israël dans le travail de l’Office, par les restrictions de circulation, par le harcèlement et même la détention dont a été victime le personnel de l’Office. Ces ingérences sont contraires au droit international et ma délégation condamne fermement ces mesures. Nous demandons à Israël de mettre fin à ces ingérences. Nous pensons qu’on peut encore améliorer l’aide aux réfugiés. Nous sommes par ailleurs satisfaits de la réussite des systèmes de microcrédits et de microfinances en Cisjordanie et de voir ces systèmes s’appliquer maintenant dans la bande de Gaza. Nous sommes d’ailleurs prêts à fournir notre expérience dans ce domaine. Les Palestiniens, a conclu le représentant, sont les victimes de la pire tragédie de l’humanité et nous avons la responsabilité morale de nous occuper de leur cause. C’est pourquoi nous recommandons la prolongation du mandat de l’Office pour trois ans et jusqu’à ce qu’une solution juste et complète soit trouvée au problème palestinien.
M. IBRAHIM ASSAF (Liban) a fait observer que le problème des réfugiés palestiniens est un des plus anciens problèmes de réfugiés dans le monde. Ce problème constitue un des volets fondamentaux du processus de paix, a-t-il réaffirmé. La question des réfugiés palestiniens a un lourd impact sur le Liban qui accueille 383 000 réfugiés répartis entre douze camps. Cela représente 10% de la population réfugiées enregistrées et 10% de la population du Liban, a-t-il précisé. Réitérant la position de principe du Liban à ce sujet, il a déclaré que son pays estimait qu’il est nécessaire d’assurer le retour des réfugiés dans leur foyer, c’est à dire de respecter un droit inaliénable réaffirmé par les résolutions pertinentes de l’Assemblée générale. Le Liban, a-t-il ajouté, refuse toute installation permanente des réfugiés sur son territoire. Ce refus constitue un élément fondamental de l’entente nationale et est consacré par la Constitution. De plus, a-t-il expliqué, le fardeau économique que représente l’accueil des réfugiés dépasse les capacités d’absorption du Liban. Les réfugiés eux-mêmes refusent une telle installation et s’attachent à leur droit de retour. Il a dénoncé le fait qu’Israël ait perpétré des harcèlements inacceptables contre les installations et le personnel de l’Office. Israël, a-t-il ajouté, continue sa mainmise sur les ressources de l’UNRWA du fait de son refus de payer ses dus au titre des taxes à valeur ajouté et portuaires. Dans ce contexte, le Liban appelle la communauté internationale à exercer des pressions sur Israël pour qu’elle respecte ses obligations en vertu du droit international. Il a souligné la nécessité pour l’Office de continuer son travail de recensement et d’enregistrement des réfugiés en vue de garantir leur statut de réfugiés et leurs droits en ce qui concerne le retour. S’agissant de la situation financière critique, il a précisé que le Liban continue de verser une contribution symbolique à l’UNRWA compte tenu de sa situation économique difficile et a appelé la communauté des donateurs à mener un effort concerté pour rétablir la stabilité financière de l’Office. Le Liban, a-t-il dit, réitère que la solution au problème des réfugiés réside dans leur retour conformément aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et conformément aux résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité. La paix, a-t-il ajouté, doit englober le retrait d’Israël du Golan syrien occupé et le droit à l’autodétermination du peuple palestinien sur son sol national.
M. MOHAMMAD SYARIF ALATAS (Indonésie) a fait observer que les bouclages et les autres mesures de restriction de la libre circulation des mouvements des biens ont mis l’UNRWA dans l’impossibilité de s’acquitter de son mandat. Or l’UNRWA, a-t-il fait observer, a répondu à la situation de crise de manière efficace et résolue. La communauté internationale ne doit plus tolérer l’existence d’une telle situation, en particulier alors qu’elle se pose en témoin d’une situation où des centaines de réfugiés meurent ou sont blessés. Nous avons la responsabilité morale de mettre fin à ce carnage inhumain de civils innocents et d’exhorter Israël à lever les restrictions de mouvement qu’il impose au personnel de l’Office conformément aux accords entre l’Office et Israël, et conformément au droit international, a-t-il affirmé. Il n’y aura pas de règlement juste de la question des réfugiés sans un règlement juste et exhaustif de la question de Palestine. Il a souligné que la prompte réponse de la communauté internationale aux appels d’urgence a témoigné de la confiance de la communauté internationale dans la capacité de l’UNRWA à fournir l’aide humanitaire efficacement. Dans ce contexte, il a également exprimé les préoccupations de sa délégation quant au déficit budgétaire persistant de l’Office qui est obligée de vivre au jour le jour. Il a loué les efforts déployés par l’Office pour minimiser les coûts et améliorer l’efficacité et la qualité de ses services. Il a notamment cité les exemples des programmes d’éducation, de santé et de création de revenus. Il a souligné que la précarité de la situation financière affecte non seulement les services humanitaires fournis au peuple palestinien mais aussi la stabilité de la région. Il est donc impérieux de rétablir la stabilité financière de l’Office, a-t-il déclaré. L’UNRWA constitue un symbole de l’engagement de la communauté internationale à l’égard des réfugiés palestiniens, a-t-il conclu, en soulignant que, plus que jamais, ils avaient besoin d’aide pour faire face à l’aggravation de la situation sur le terrain.
M. RANI ISMAIL HADI (Malaisie) a d’abord déclaré que sa délégation était gravement préoccupée par l’actuelle détérioration de la situation politique, sociale et économique dans le territoire palestinien occupé qui a touché de plein fouet les réfugiés palestiniens vivant dans les camps de Gaza et de Cisjordanie. Les violences quasiment ininterrompues qui ont suivi la provocation de septembre, l’an dernier, ont coûté beaucoup en vies humaines. Les mesures prises par le Gouvernement israélien, au nom de la sécurité, ont atteint des proportions dangereuses et insupportables, a déclaré le représentant. Cela signifie notamment l’usage excessif de la force et le recours prépondérant au pouvoir militaire, l’invasion de territoires palestiniens, une emprise pernicieuse sur la vie quotidienne des Palestiniens dans le territoire occupé à travers, par exemple, les bouclages, les saisies, la démolition et la destruction de biens palestiniens, et d’autres formes de tracasseries et d’intimidations de la population palestinienne, dans le but d’appliquer massivement une politique de punition collective.
Le représentant a expliqué que sa délégation était consciente que les fermetures et autres mesures imposées par les autorités israéliennes dans le territoire palestinien occupé ont souvent empêché ou retardé les mouvements du personnel de l’Office et la livraison des secours d’urgence, y compris la réparation et la reconstruction d’abris détruits dans les camps de réfugiés. Nous avons noté, a souligné le représentant, que les restrictions imposées à la circulation des biens et du personnel de l’Office non seulement ont continué mais sont devenues plus sévères depuis le début de l’Intifada provoquant l’ajournement ou empêchant l’assistance humanitaire d’urgence aux réfugiés. Ma délégation, a poursuivi le représentant, appelle les autorités israéliennes à lever les restrictions imposées à l’Office, y compris les mouvements de son personnel et la circulation des biens, et à respecter les accords signés entre Israël et l’UNRWA. en application du droit international. De plus, nous appelons Israël à ne plus persister dans la voie des actions militaires et à rechercher un accord politique susceptible de conduire à une paix juste qui résoudra la question des réfugiés. En apportant notre modeste contribution annuelle à l’UNRWA, a conclu le représentant, nous voudrions prier instamment les Etats Membres, particulièrement les pays développés, à poursuivre ou à augmenter leur contribution afin de permettre à l’Office de continuer à remplir sa noble mission : alléger la souffrance des réfugiés palestiniens démunis.
M. GRAHAM MAITLAND (Afrique du Sud) a souligné que les services de l’UNRWA sont rendus encore plus nécessaires dans un contexte de difficultés économiques et sociales dont souffrent les réfugiés palestiniens, difficultés aggravées par les politiques israéliennes de bouclage et de restrictions de mouvement. Ces politiques constituent une violation de leurs droits et de leur dignité, a-t-il ajouté. L’Afrique du Sud est préoccupée par les effets négatifs des politiques israéliennes sur les programmes de l’Office, et en particulier sur le transport de l’aide humanitaire. L’Afrique du Sud exhorte Israël à prendre toutes les mesures propres à assurer la liberté de mouvement du personnel et des biens de l’Office, conformément au droit international et aux accords pertinents. Dans ce contexte, la communauté internationale doit déployer tous les efforts possibles pour assurer un financement approprié de l’Office. L’Afrique de Sud appuie la lutte du peuple palestinien pour leurs droits inaliénables, y compris leur droit de retour et leur droit de disposer d’un Etat indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale. Le droit de retour des réfugiés est un élément fondamental de la recherche d’une paix juste et durable à la question des réfugiés. Le droit au retour, a-t-il rappelé, a été consacré dans les conclusions de la Conférence mondiale contre le racisme.
L’Afrique du Sud est convaincue que la négociation est le seul moyen d’assurer une paix, une sécurité et une stabilité durables dans la région. La réalisation du droit inaliénable du peuple palestinien à l’autodétermination et à un Etat indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale est un élément central de l’achèvement d’une paix complète et durable au Moyen-Orient, a-t-il réaffirmé en ajoutant que le principe de l’échange de la terre contre la paix était plus que jamais valide. L’application des résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité demeure l’unique base d’un règlement juste, complet et durable du conflit au Moyen-Orient, a-t-il déclaré. Il est de la responsabilité de la communauté internationale de prendre les mesures nécessaires pour assurer le respect du droit international humanitaire et la protection des populations civiles dans de telles circonstances.
L’Archevêque RENATO R. MARTINO (Saint-Siège) a déclaré que sa délégation intervenait chaque année devant la Commission et qu’il était au regret de constater que chaque année, ses observations sont les mêmes. La violence en Israël et dans le territoire palestinien occupé continue de supprimer des vies innocentes. Mgr Martino a rappelé les paroles prononcées par le pape Jean-Paul II lors de son récent pèlerinage en Syrie, sur les pas de Saint-Paul : “Nous savons qu’une paix réelle ne pourra être réalisée qu’avec une nouvelle attitude de compréhension et de respect mutuel entre les peuples de la région.” Il a ensuite souligné que lorsque des conditions de vie normales ne sont pas garanties la sécurité de tous est menacée. Je voudrais en particulier, a-t-il indiqué, souligné les incursions dans les villes chrétiennes de Bethléem, Beit Sahour et Beit Jala. L’Université pontificale à Bethléem a subi des dommages causés par des tirs d’artillerie, de même que le Séminaire patriarcal, l’Ecole pontificale pour les malentendants et l’hôpital de la Sainte Famille. De nombreuses maisons dans ces villes ont été touchées par des tirs d’artillerie et la Mission pontificale pour la Palestine a offert des prêts d’urgence pour aider à la réparation des maisons ou pour reloger les habitants. La guerre et la mort sont même arrivées jusqu’à la basilique de la Nativité. Mgr Martino a rappelé, dans ce contexte, les paroles du Saint-Père lors de son message de l’Angélus le 21 octobre dernier, sur la Place Saint-Pierre : “J’exprime aux familles des victimes de la violence ma sympathie pour leur douleur, dans la prière et dans l’espoir. Ils ont la chance de vivre en terre sainte, une terre sacrée pour les Juifs, les Chrétiens et les Musulmans. Chacun doit s’engager pour faire de cette terre une terre de fraternité et de paix.”
Ma délégation, a poursuivi l’observateur, espère qu’une solution pourra être trouvée aux multiples problèmes de la région et que cette solution prendra en compte la question de la Ville Sainte de Jérusalem. A la lumière des dernières violences et des restrictions imposées par les bouclages, le Saint-Siège réitère son appel constant à des dispositions internationales garantissant la liberté de religion et de conscience des habitants, aussi bien que l’accès libre et sans entraves aux lieux saints aux croyants de toutes religions et de toutes nationalités. Le Saint-Siège appelle à une plus grande solidarité internationale et à une volonté politique pour mettre un terme à la violence sans fin que connaît la région. Les marchands d’armes l’ont inondée d’armes; ces armes ont alimenté la violence. Seule une paix juste conduira à une véritable sécurité pour tous les peuples de la région. Mgr Martino a conclu en rappelant les paroles du pape Jean-Paul II à l’aéroport de Damas en mai dernier : “ Je demande à nouveau à tous les peuples concernés et à leurs dirigeants politiques, de reconnaître que la confrontation est un échec et sera toujours un échec. Seule une paix juste apportera les conditions nécessaires au développement économique, culturel et social auquel ont droit tous les peuples de la région. ”
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