En cours au Siège de l'ONU

AG/SHC/531

LA PREVENTION ET L’INFORMATION DES JEUNES ET DES ENFANTS DOIVENT CONSTITUER DES PRIORITES DANS LA LUTTE CONTRE LE VIH/SIDA ET LES DROGUES

24/10/2001
Communiqué de presse
AG/SHC/531


Troisième Commission

20e séance – matin


LA PREVENTION ET L’INFORMATION DES JEUNES ET DES ENFANTS DOIVENT CONSTITUER

DES PRIORITES DANS LA LUTTE CONTRE LE VIH/SIDA ET LES DROGUES


Alarmé par les conséquences dévastatrices du VIH/sida sur les enfants et sur le développement des sociétés dans leur ensemble, le représentant de la Thaïlande a, ce matin, attiré l’attention de la Troisième Commission sur les quelque 600 000 enfants qui naissent chaque année avec le sida et sur les 2,3 millions d’orphelins de sida privés de l’amour et du soutien de leurs parents.  Les délégations se sont également déclaré particulièrement préoccupées par le fait que plus d’un million d’enfants de moins de 15 ans vivent avec le sida et que six jeunes par minute entre 15 et 24 ans sont infectés par le VIH.  Comme l’a observé la représentante de Saint-Marin, le sida tue deux fois, car il fait des orphelins particulièrement vulnérables qui risquent à leur tour de mettre leur vie en danger faute de savoir comment se protéger.  Se félicitant des résultats de la session extraordinaire sur le VIH/sida, tenue en juin dernier au Siège, les délégations ont insisté sur la nécessité de mettre en œuvre ses recommandations et d’établir la prévention au rang des priorités, notamment par l’information des jeunes. 


Au-delà du VIH/sida, il importe également de protéger les jeunes et les enfants du paludisme, de la tuberculose et de la polio, ont observé de nombreuses délégations recommandant, à l’instar de l’Angola, que l’on continue les grandes campagnes de vaccination.  Parmi les diverses préoccupations ayant trait à la santé des jeunes et des enfants, plusieurs délégations, dont l’Islande, ont mis l’accent sur les problèmes posés par la consommation de drogues, notamment des amphétamines, et d’alcool par les jeunes.  Ce phénomène se révèle d’autant plus préoccupant qu’il touche une population de plus en plus jeune et demande que l’on adapte les centres d’accueil et de réinsertion à leurs besoins.  Dans ce domaine, les délégations ont souligné l’importance des mesures préventives, passant notamment par l’information et surtout l’éducation des jeunes.  En outre, dans la mesure où les enfants des rues sont le plus souvent victimes de ces fléaux et exploités par les trafiquants pour en répandre l’usage, les délégations ont insisté sur le fait que le meilleur moyen de protéger les jeunes était encore de lutter efficacement contre la pauvreté. 


Les représentants des pays suivants ont pris part aux débats : Bangladesh, Mongolie, Saint-Marin, Thaïlande, Japon, Islande, Roumanie, Venezuela, Iraq, Costa Rica et Angola. 


La Commission poursuivra, cet après-midi, à 15 heures, l’examen de ce point et se prononcera sur plusieurs projets de résolution dont elle est saisie.  


Suite du débat général


M. SHAMEEM AHSAN (Bangladesh) a présenté les plans d’action adoptés en faveur de la promotion de l’enfant en précisant que la décennie 2001-2010 avait été déclarée Décennie des droits de l’enfant au Bangladesh.  Il a présenté les programmes mis en oeuvre dans ce cadre pour favoriser la vaccination, l’enregistrement des naissances et des mariages et l’amélioration de la nutrition.  Il a expliqué que de réels progrès avaient été accomplis dans le domaine de l’éducation primaire qui est devenue obligatoire depuis 1990.  Ainsi le taux d’enrôlement dans les écoles primaires est maintenant de 95% et l’écart entre les garçons et les filles a été considérablement réduit.  Dans le domaine de la santé, les mesures adoptées ont conduit à une réduction de la mortalité qui est passée à 57 pour mille en 1998. 


Le représentant a également fait part des recherches menées dans le domaine du travail des enfants et de leur exploitation sexuelle.  Dans le domaine du travail des enfants, le représentant s’est félicité qu’il n’y ait plus d’enfants dans l’industrie du vêtement, grâce aussi à la coopération de l’OIT.  En outre, des programmes à l’intention des enfants des villes en situation particulièrement difficile, de même que des centres d’accueil et de réhabilitation ont été mis en place avec la coopération des ONG.  Par ailleurs l’élimination du trafic d’êtres humains, particulièrement d’enfants, a été érigée en priorité nationale.  Cela a conduit à la création d’un Comité d’État spécialisé qui a mené des actions de sensibilisation des forces de police, ordonné la construction de centres d’accueil dans les régions frontalières, et élaboré des directives destinées aux policiers et aux douaniers pour les aider à renforcer leur vigilance.  Il a indiqué que les efforts de son pays dans ce domaine avaient été appuyés au niveau régional par l’élaboration d’une Convention régionale contre le trafic d’enfants qui sera soumise à adoption lors de la prochaine réunion de l’Association de coopération régionale de l’Asie du Sud. 


M. P. GANSUKH (Mongolie) s’est félicité de la tenue, au Japon, en décembre prochain, du deuxième Sommet mondial contre l’exploitation sexuelle des enfants.  Il a, d'autre part, évoqué les progrès enregistrés par son pays dans ce domaine et les mesures prises dans le cadre du Plan d’action pour le développement des enfants pour la décennie en cours; il a également fait part des révisions entreprises pour modifier le système législatif et juridique en faveur de la promotion et du respect des droits de l’enfant.  Il s’est en outre félicité du travail accompli par les Nations Unies qui a permis de sensibiliser les populations et les institutions aux engagements pris lors des grandes conférences des années 90.  Il a indiqué que son pays avait ratifié l’année dernière la Convention 182 de l’OIT sur les pires formes de travail des enfants et signerait le mois prochain les deux Protocoles facultatifs à la Convention relative aux droits de l’enfant.  Les efforts du gouvernement ont principalement porté sur l’amélioration des conditions de vie des enfants des villes en situation difficile.  En dépit des actions menées pour remédier à la malnutrition et améliorer la santé, l’éducation, la nutrition et la protection sociale, le pays reste confronté à de nombreuses difficultés comme l’accroissement du nombre d’enfants des rues et le nombre d’enfants pauvres forcés à quitter l’école.  En conclusion, il a réaffirmé l’engagement de son pays en faveur de l’amélioration des conditions de vie des enfants et de leur protection sociale et a indiqué qu’il travaillait dans ce sens en coopération avec les institutions spécialisées des Nations Unies telles que l’UNICEF, le FNUAP, l’OIT, la FAO et l’OMS. 


MME ELENA MOLARONI (Saint-Marin) a rappelé que la vaccination des enfants devrait constituer une priorité.  Trop d’enfants meurent de maladies qui auraient pu être enrayées.  Les gouvernements, les organisations non gouvernementales et le secteur privé doivent travailler ensemble pour financer la coproduction de vaccins et les rendre accessibles partout dans le monde.  La prévention s’avère essentielle pour empêcher le décès des enfants et améliorer la santé un peu partout dans le monde.  Dans ce contexte, il faut mentionner la polio et le paludisme.  Le paludisme est une maladie liée à la pauvreté et au sous-développement. L’an dernier, un million de moustiquaires vaporisées ont été distribuées dans les régions les plus touchées.  Cela ne constituait pas une solution durable, mais c’était une façon de contribuer à la prévention de la maladie.  Abordant la pandémie du VIH/sida, la représentante a rappelé que c’était une maladie qui tuait à tout âge.  Cette maladie est doublement mortelle: elle tue à la fois les parents et les enfants car elle laisse derrière elle des orphelins livrés à eux-mêmes et menace donc la vie de ces enfants.  Chaque minute, six jeunes âgés de 15 à 24 ans sont infectés par le VIH/sida.  La représentante a donc estimé que tous les efforts possibles devaient être tentés pour endiguer cette pandémie et rendre les traitements accessibles, y compris sur le plan économique.


La représentante a par ailleurs évoqué d’autres problèmes graves touchant les enfants, dont la malnutrition, le manque d’accès à une eau potable de qualité, le manque d’accès à l’éducation, la prostitution des enfants et les enfants soldats.  Abordant la question de l’exploitation de la main-d’œuvre enfantine, la représentante a expliqué que 250 millions d’enfants âgés de 5 à 14 ans travaillaient dans les pays en développement, dont 50 millions dans des conditions dangereuses.  Dans certains cas, ce travail est une  nécessité, a ajouté la représentante, c’est parfois la seule façon de survivre.  Mais les familles dans le monde entier devraient avoir la possibilité et la capacité d’envoyer leurs enfants à l’école et de les laisser profiter de leur enfance. 


M. CHUCHAI KASEMSARN (Thaïlande) a estimé que les enfants sont les meilleurs garants du développement et c’est pour cette raison qu’il s’est inquiété de la hausse de la consommation de drogues, notamment d’amphétamines, par les enfants et les jeunes.  Il a observé que les enfants des rues étaient souvent recrutés et exploités pour répandre ce fléau.  Alarmé par les menaces que la drogue fait peser sur le développement de la société, le Gouvernement thaïlandais a fait de la lutte contre ce fléau une priorité.  De grandes campagnes de prévention ont été lancées et des mesures ont été prises pour faciliter l’accès des jeunes toxicomanes au traitement et à la réhabilitation.  Le Gouvernement mène d’autre part une lutte sévère contre les trafiquants.  Le représentant s’est en outre inquiété des ravages que cause le VIH/sida sur les enfants.  Il a rappelé que 1,4 million

d’enfants de moins de 15 ans sont infectés par le virus, que 600 000 enfants naissent chaque année victimes de la transmission du virus par leur mère et que 2,3 millions d’enfants sont orphelins ou ont perdu l’amour de leurs parents.  Il a lancé un appel à la communauté internationale afin qu’elle prenne des mesures concertées pour renverser la tendance par la prévention, l’éducation, la fourniture de soins et de soutien et de prendre en considération la situation particulière des enfants face au VIH/sida. 

Abordant la question du trafic des enfants à des fins d’exploitation commerciale ou sexuelle, le représentant a fait part des mesures adoptées par son pays qui a relevé l’âge minimum du travail à 15 ans et limité le nombre d’heures de travail des enfants.  En outre, la Thaïlande a adhéré en février dernier à la Convention 182 de l’OIT sur les pires formes de travail des enfants et signera bientôt le Protocole sur la vente d’enfants, la prostitution d’enfants et la pornographie impliquant des enfants.  Il a également fait part des efforts régionaux pour lutter contre le trafic des femmes et des enfants dans la sous-région du Mékong.  En dernier lieu, le représentant a insisté sur l’éducation des enfants, élément indispensable à leur bon développement en tant qu’acteurs positifs de la société.  Aussi les réformes entreprises par la Thaïlande visent-elles à faire passer d’ici à 2002 l’âge de la scolarisation obligatoire  

de 9 à 12 ans, à accroître l’accès des enfants handicapés à l’éducation et à améliorer la qualité de l’éducation. 


MME TSUNEKO YANAGAWA (Japon) a rappelé que le deuxième Congrès mondial contre l’exploitation sexuelle commerciale des enfants devait se tenir à Yokohama, au Japon, du 17 au 20 décembre prochain, en coopération avec l’UNICEF et d’autres organismes dont le groupe d’ONG pour la Convention sur les droits de l’enfant.  D’autre part, la Déclaration et le Plan d’action, adoptés à Stockholm, en 1996, suggèrent des mesures concrètes à prendre pour mettre un terme à cette exploitation.  L’objectif du congrès de Yokohama est de renforcer les mesures visant à éliminer l’exploitation sexuelle commerciale des enfants. Les principaux thèmes abordés seront la pornographie impliquant des enfants; la prévention, la protection et la réhabilitation des enfants confrontés à l’exploitation sexuelle; le trafic d’enfants; le rôle et la participation du secteur privé; le renforcement des législations.   Afin de sensibiliser davantage les acteurs concernés, le Gouvernement du Japon cherche à assurer une vaste participation incluant les ONG, des représentants du secteur privé et des jeunes.


Dans le cadre des préparatifs, diverses réunions ont eu lieu, notamment à Bangkok, Rabat, Dhaka, Montevideo et Budapest, réunions planifiées par l’UNICEF.  La représentante a ensuite attiré l’attention sur la situation des enfants réfugiés ou déplacés à l’intérieur des frontières de leur propre pays, comme en Afghanistan ou un rude hiver est en train de s’amorcer.  La représentante a indiqué que des incidents tels que la mort tragique de 150 enfants en février dernier dans un camp d’Herat ne devaient pas se reproduire.  Le Gouvernement du Japon, a-t-elle ajouté, se félicite des actions prises à ce jour par ses partenaires, et a mentionné la visite dans la région de M. Kenzo Oshima, coordonnateur des secours d’urgence.


M. THORSTEINN INGOLFSSON (Islande) a déclaré qu’il était impératif de protéger les enfants de la violence et estimé que le document final, qui sera adopté à l’issue de la session extraordinaire de l’Assemblée générale sur les enfants, devrait tenir compte de cette nécessité.  Il a fait part des mesures adoptées par son gouvernement pour protéger les enfants des violences dont ils sont victimes, notamment les violences sexuelles.  Ainsi, le Gouvernement a ouvert une “Maison des enfants” pour venir en aide aux enfants victimes d’abus sexuels et

leur permettre de recevoir le soutien psychologique dont ils ont besoin.  Ce centre regroupe tous les professionnels concernés ce qui évite de transporter les enfants d’un endroit à l’autre, une éventualité qui pourrait accroître encore les traumatismes déjà subis.  Ce centre a été conçu pour réduire autant que possible l’anxiété des enfants.  Le représentant a donné les détails de la procédure d’intégration d’un enfant dans ce centre, allant de l’interrogation à l’examen médical et psychologique. 


Le représentant a ensuite indiqué les mesures adoptées par son pays en faveur de la réhabilitation des enfants marqués par l’abus des drogues ou de l’alcool.  À cet égard, il a expliqué que son pays, conscient du bien-fondé de la prévention, mais aussi de l’accès aux drogues et à l’alcool d’enfants de plus en plus jeunes, a créé des centres d’accueil qui tiennent compte de cette évolution.  En conclusion, se félicitant des progrès réalisés dans l’élaboration du document qui sera soumis à la session extraordinaire sur les enfants, il a demandé que l’on s’en tienne à la terminologie acceptée par tous.  


MME MIHAELA BLAJAN (Roumanie) a indiqué que le Gouvernement roumain qui accorde une grande priorité à la réalisation des droits des enfants roumains, a pris des mesures décisives pour incorporer les dispositions de la Convention sur les droits de l’enfant à son droit interne.  Une stratégie pour la protection de l’enfant en difficulté, mise en place pour la période 2001-2004, traduit cet effort et permet une approche intégrée sur la coordination renforcée entre institutions gouvernementales, autorités locales, NGO, et partenaires internationaux.   La représentante a indiqué qu’il s’agissait de réagir de façon efficace et durable au phénomène des enfants abandonnés ou confiés à la garde de l’Etat.  Pour la représentante, les institutions étatiques prévues à cet effet ne sont ni suffisantes ni toujours adaptées aux besoins des enfants, surtout que le pays doit en outre faire face au problème des enfants handicapés et à celui des enfants des rues.  Les efforts entrepris avec les partenaires internationaux visent à réduire les cas d’abandon, en aidant les familles en difficulté, et à trouver des solutions pour protéger l’enfant en difficulté (familles d’accueil,  réintégration des enfants dans leurs familles d’origine,  transformation d’institutions résidentielles en lieux plus familiaux).


La représentante a expliqué que différentes mesures avaient été prises concernant les enfants des rues. Une unité médico-sociale a été créée qui favorise la réintégration sociale de ces enfants.  Le gouvernement, s’appuyant sur la législation en vigueur, travaille en particulier à mettre en oeuvre des procédures transparentes et claires en matière d’adoption.  Une loi-cadre sur la protection des droits de l’enfant est actuellement en préparation; elle vise à promouvoir et à protéger les droits de tous les enfants.  La représentante s’est déclaré convaincue de ce que ces réformes permettront d’améliorer le sort des enfants de Roumanie, et en particulier celui des enfants en difficulté.  Evoquant la question des enfants dans les conflits armés, elle a insisté sur le fait que les Etats et les ONG nationales et internationales devraient mener des efforts concertés pour éviter ce fléau. 

MME MARIA INES FONSECA (Venezuela) a rappelé que son pays avait convoqué en janvier 2001, la deuxième Assemblée de la jeunesse afin que les jeunes puissent examiner les progrès accomplis dans le domaine de la protection des droits de l’enfant et participer à la prise de décisions les concernant.  Elle a ensuite donné les détails du plan stratégique pour la protection des garçons, des filles et des adolescents pour 2000-2002, notamment dans les domaines de l’amélioration de la qualité de la vie; le développement y compris l’éducation et l’accès à l’information; la protection contre toutes les formes d’exploitation et de cruauté, contre les abus sexuels et le trafic; et la participation.  En prévision de la prochaine session extraordinaire de l’Assemblée générale sur les enfants, la représentante a souhaité qu’elle bénéficie d’une participation au plus haut niveau possible et que le document final reflète les principes acceptés par tous en matière de protection des enfants et de la pleine réalisation de leurs droits. 


La représentante a estimé que l’un des meilleurs moyens de protéger les enfants était de les protéger de la pauvreté.  C’est pourquoi il importe d’assurer l’équilibre social et de corriger les inégalités en assurant une redistribution juste des richesses et des revenus.  À cet égard, elle a attiré l’attention sur la constitution de son pays qui s’élève contre les inégalités et toutes les formes de discrimination en vue de protéger notamment les communautés autochtones.  Elle a indiqué qu’en dépit d’une situation économique défavorable son pays avait enregistré des progrès, notamment dans la réduction de la mortalité infantile et néonatale.  Elle a ensuite fait part des mesures adoptées par son pays pour lutter contre le VIH/sida et la malnutrition, ainsi que les mesures en faveur de l’éducation qui ont permis d’assurer que 90% des enfants soient inscrits à l’école primaire.  En dernier lieu, elle a fait savoir que la loi de son pays avait relevé à 18 ans l’âge minimum du recrutement dans les forces armées et indiqué que les deux protocoles facultatifs à la Convention relative aux droits de l’enfant avaient été soumis pour ratification à l’Assemblée nationale. 


M. SAID AHMAD (Irak) a notamment évoqué le sort des enfants victimes des conflits armés et des blocus économiques et expliqué que ces problèmes nécessitaient une plus grande implication de la communauté internationale.  Le représentant a rappelé que dans le domaine de la santé et de l’éducation, son gouvernement avait mis à la disposition de ses citoyens tous les moyens et les outils dont il disposait.  Il a précisé que l’Irak avait réussi à réaliser un développement économique et social dépassant celui de la plupart des pays en développement, et investi dans l’alphabétisation en rendant obligatoire la scolarisation au niveau du  cycle primaire.  Mais les sanctions collectives contre l’Irak, a poursuivi le représentant, ont fait passer le pays d’une prospérité relative à une pauvreté absolue et les enfants sont devenus les premières victimes de ces sanctions.  Le taux de décès des nourrissons est maintenant l’un des plus élevés du monde.  Le blocus a frappé les services en eau potable, les transports, les communications et la production.

Le représentant a indiqué que 15 000 enfants irakiens étaient décédés suite à l’utilisation par les Etats-Unis d’un armement à l’uranium appauvri.  Des enfants souffrent aujourd’hui de leucémies et de cancers.  Les sanctions imposées contre l’Irak et leur impact catastrophique sont connues de tout le monde, a poursuivi le représentant, rappelant une intervention du Secrétaire général au Conseil de Sécurité en mars 2000, intervention au cours de laquelle il avait exprimé son inquiétude vis-à-vis de la situation des enfants d’Irak, victimes du régime des sanctions.  La communauté internationale et les Nations Unies doivent pleinement assumer leurs responsabilités pour lever ces sanctions, a insisté le représentant.


M. BERND NIEHAUS (Costa Rica) a exposé les divers éléments constitutifs des lois adoptées par son pays pour la protection des mères adolescentes et des filles, pour la lutte contre l’exploitation sexuelle et l’établissement d’une paternité responsable qui donne le droit aux enfants de connaître leur père biologique et assure que ces derniers respectent leurs obligations.  Il a espéré que la session extraordinaire sur les enfants pourra se tenir dans le premier semestre de l’année 2002 et permettra à la communauté internationale de réaffirmer son engagement en faveur des droits de l’enfant.  Il s’est déclaré préoccupé par les discussions en cours sur les termes “santé et santé reproductive” et a souhaité que l’on s’en tienne aux définitions acceptées lors des autres grandes conférences des années 90.  Il a de nouveau affirmé que ces termes ne pouvaient faire référence au droit à l’avortement, ni à sa légalisation. 


M. ANTONIO LEAL CORDEIRO (Angola) a rappelé que les enfants d’Angola vivaient dans des conditions extrêmement précaires.  Un enfant sur dix est déplacé à l’intérieur même du pays, 900 000 autres enfants sont handicapés par l’explosion de mines, et 42% des enfants du pays sont malades (paludisme, polio).  15% des enfants ont perdu leur père ou leur mère, et 2% d’entre eux n’ont plus de parents.  La plupart des enfants d’Angola ont été confrontés aux horreurs de la guerre et sont aujourd’hui traumatisés.  


Le représentant a indiqué que la guerre a affaibli la capacité institutionnelle visant à améliorer la situation des enfants du pays.  Le manque d’éducation sape les efforts entrepris dans les secteurs de la santé et de l’alimentation, ainsi que les efforts mis en place pour lutter contre les causes et l’impact du VIH/sida.  Il met en péril les initiatives visant à renforcer la démocratie et la mise en oeuvre des droits fondamentaux.  Le représentant a précisé qu’il était à la fois essentiel et possible de renverser cette situation, et expliqué que son gouvernement avait mis en oeuvre des politiques visant à promouvoir la paix et la stabilité macroéconomique.  Des mesures ont été prises pour promouvoir la réconciliation nationale et la paix; accorder une attention nécessaire aux enfants  directement impliqués dans les conflits armés avec notamment l’aide d’un programme de relogement pour les familles; intégrer les stratégies afin d’améliorer et d’étendre le système éducatif national, en investissant dans la réduction du nombre d’enfants non scolarisés; améliorer enfin le programme de vaccination étendu, qui a permis l’an dernier de vacciner 75% des enfants.


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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.