LES DELEGATIONS RECONNAISSENT LA CREATIVITE ET LE TALENT DES PERSONNES HANDICAPEES ET LEUR CONTRIBUTION INDISPENSABLE AU DEVELOPPEMENT SOCIAL
Communiqué de presse AG/SHC/516 |
Troisième Commission
5e séance – après-midi
LES DELEGATIONS RECONNAISSENT LA CREATIVITE ET LE TALENT DES PERSONNES HANDICAPEES ET LEUR CONTRIBUTION INDISPENSABLE AU DEVELOPPEMENT SOCIAL
"Les personnes handicapées ont les mêmes droits et les mêmes rêves que l'ensemble de la population, mais elles ne bénéficient pas toujours des mêmes chances", a déclaré le représentant du Chili devant la Troisième Commission qui poursuivait cet après-midi son examen des questions relatives au développement social. Il est temps de prendre conscience du talent, de la créativité, de l'énergie et des capacités des personnes handicapées et d’être conscients de ce qu'elles apportent à la société. Compte tenu du pourcentage important que représentent les handicapés, il est indispensable d'assurer leur pleine intégration dans la société et de modifier les programmes de protection sociale dans cette optique. Les associations de personnes handicapées et leurs familles doivent avoir la possibilité d'intervenir dans l'élaboration des programmes qui les concernent.
Estimant qu'il est essentiel que la société bénéficie de la contribution de toutes les personnes qui la forment, le représentant du Chili a appelé les États Membres à agir concrètement en faveur des personnes handicapées. Considérant qu’il faut mettre fin à la discrimination dont souffrent les handicapés, la Conférence internationale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée (Durban, 2001) a approuvé une déclaration et un plan d'action invitant l'Assemblée générale à envisager d'élaborer une convention pour protéger les droits et la dignité des personnes handicapées. Partant, le représentant du Chili a estimé que le moment était venu de demander à la Commission du développement social de se pencher sur l'élaboration de ce projet de Convention. Pour sa part, le représentant du Saint-Siège a souligné la nécessité d'assurer l'égalité des chances des personnes handicapées et le respect de leur dignité.
Les délégations des pays suivants ont participé aux débats : Pays-Bas, Chili, Jamahiriya arabe libyenne, Émirats arabes unis, République populaire démocratique de Corée, ainsi que l'Observateur du Saint-Siège.
La Commission poursuivra l'examen des questions relatives au développement social demain, mercredi 10 octobre, à 10 heures.
Suite du débat général
MME LYDIA EL AFI (Pays-Bas) a déclaré, en sa qualité de déléguée de la jeunesse, que les jeunes rassemblés à Dakar en août dernier lors du Forum mondial de la jeunesse ont eu la possibilité de faire entendre leurs opinions sur un certain nombre de sujets les concernant directement. La Stratégie de Dakar, document issu de ce Forum, contient des recommandations intéressantes pour lutter contre le chômage, la dégradation de l'environnement, le VIH/sida, la pauvreté, les conflits armés, l'intolérance ou la discrimination. Un aspect essentiel d'un tel Forum est sa capacité de s'intéresser, au-delà des questions régionales, aux problèmes plus généraux posés par la mondialisation. Le Gouvernement des Pays-Bas, a précisé la représentante, souscrit aux objectifs du Forum et souhaite participer à sa restructuration pour en améliorer l'efficacité.
Pour concrétiser les recommandations de Dakar, il faut que les jeunes soient soutenus à la fois par les Etats et les institutions spécialisées de l'ONU. La représentante de la jeunesse des Pays-Bas a proposé aux gouvernements d'intégrer des jeunes dans leurs délégations officielles à l'Assemblée générale et de rendre le système de l'ONU plus accessible aux jeunes. Nous souhaitons, a-t-elle dit, que les Etats contribuent au Fonds National des Nations Unies pour la jeunesse. La représentante, faisant référence aux attentats du 11 septembre dernier, a souligné que la tolérance et la compréhension peuvent être stimulées par un dialogue entre cultures différentes et par l'implication des jeunes au monde qui les entoure. Les jeunes peuvent aider à créer une société où la diversité serait appréciée. Il est important de soutenir les jeunes dans le dialogue entre civilisations, à la fois pour les générations présentes et futures.
M. CRISTIAN MAQUIEIRA (Chili) a mis l'accent sur la situation des personnes handicapées et a estimé qu’il était important d’assurer à ce groupe l’égalité des chances quels que soient les handicaps divers dont ils souffrent - auditifs, visuels, mentaux, physiques, psychologiques -, il importe de veiller à leur intégration complète dans la société. Il est temps de prendre conscience du talent, de la créativité, de l'énergie et des capacités des personnes handicapées et d’être conscients de ce qu'elles apportent à la société. Leur venir simplement en aide ne suffit pas. Il faut leur confier les ressources dont elles ont besoin pour s'intégrer pleinement dans la société et la vie économique. C'est ce que s'attache à faire le Chili, a-t-il précisé. Le Chili, qui veille également à diffuser une image positive des handicapés dans les médias, les institutions, le secteur privé et l'opinion publique, a en outre adopté une loi par laquelle il s’engage à assurer leur éducation. En outre, le système de protection sociale chilien comprend des pensions d'invalidité.
Le représentant a également insisté sur le rôle important joué par la société civile dans l'intégration des handicapés, en impliquant notamment leurs familles et les personnes handicapées elles-mêmes. Celles-ci ont les mêmes droits et les mêmes rêves que l'ensemble de la population, mais elles ne bénéficient pas toujours des mêmes chances. Il importe donc d'y veiller que ce soit aux niveaux international, régional ou national. Il est essentiel que la société bénéficie de la contribution de toutes les personnes qui la forment, c'est par ce moyen que l'on avancera vers la construction d'une société plus juste. Il a rappelé qu'une déclaration et un plan d'action pour la promotion des droits des personnes handicapées avaient été adoptés à Durban lors de la Conférence internationale sur
le racisme, la discrimination raciale et la xénophobie, insistant sur le fait qu'il fallait s'employer à mettre fin à la discrimination dont souffrent les personnes handicapées. Dans cette optique, il a appelé les Etats Membres à agir concrètement en faveur des personnes handicapées et a conseillé à la Commission de développement social de commencer à travailler sur un projet de Convention qu'elle pourrait soumettre à l'Assemblée générale lors de sa prochaine session.
M. RAMADAN A. BARG (Jamahiriya arabe libyenne) a rappelé que la justice sociale doit concilier les besoins des générations actuelles et à venir. La personne humaine, a-t-il poursuivi, est le centre et l'objectif du développement social. Evoquant les progrès notables réalisés dans le pays, il a indiqué, à titre d’exemple, que 95% de la population a aujourd'hui accès aux services de santé dans l'ensemble du pays, contre 45% en 1973. L'alphabétisation a nettement progressé, et le quota des femmes libyennes s’est nettement amélioré dans les écoles secondaires. En 1995, les taux d'inscription entre garçons et filles ont été équilibrés. La distribution salariale connaît aussi un rééquilibrage, tandis que le revenu par habitant a été multiplié par huit depuis 1968.
Qu’il s’agisse du Sommet de Copenhague que de l'Acte final ou de la Déclaration adoptés à son issue, ces documents incitent à la création d'un environnement propice permettant aux populations de se développer au niveau social. Nous essayons, a-t-il dit, d’en tenir compte et d’honorer nos engagements. Toutefois, si l’on ne prend pas les mesures qui s’imposent, ces objectifs ne pourront être atteints. L'assistance au développement est en baisse, et crée une situation qui ne permet pas un développement économique et social comme prévu. La mise en application du Programme d'action de Copenhague est une responsabilité nationale, mais la communauté internationale doit aussi mettre en vigueur les décisions prises. Les Etats devront coopérer pour mettre fin au problème de l'endettement et pour que des mesures de démocratisation puissent être prises dans le monde entier. Il faudra aussi venir en aide au continent africain pour qu'il puisse résoudre ses problèmes de santé publique.
Mgr RENATO MARTINO (Saint-Siège) a abordé la question de la famille qui continue de former l'unité de base de la socialisation et témoigne dans un contexte social mouvant de sa capacité à se régénérer. Aujourd'hui, face aux conflits, à la pauvreté, aux changements démographiques et à la pandémie du VIH/sida, il convient de prendre conscience du rôle important joué par la famille comme ciment de la société. Il a également souligné le rôle important des jeunes dans la construction de sociétés saines et solides.
Se félicitant ensuite de la perspective offerte par la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement, Mgr Martino a insisté sur le rôle important joué par les personnes âgées qui partagent leur expérience et leur sagesse. Toutefois, il s'est de nouveau déclaré préoccupé par le fait qu'à l'heure où les progrès de la médecine ont permis de prolonger l’espérance de vie, le respect de la vie s’est émoussé. Il a déclaré qu'il lui était impossible d'admettre que le fait d’ôter la vie à quelqu’un puisse être considéré comme une alternative acceptable dans certaines régions du monde. Pour de nombreuses personnes âgées, la menace de certains changements dans la législation ou dans les pratiques médicales constitue une source de peur et d'inquiétude et risque d’altérer les liens de confiance
établis entre eux et ceux qui ont la charge de leur bien-être. Les personnes âgées doivent en outre pouvoir vivre à l’abri de la peur et de la solitude. S'agissant des personnes handicapées, il a rappelé que le pape Jean Paul II avait souligné la nécessité d'assurer l'égalité pour ce groupe de personnes et le respect de leur dignité. En prévision de la prochaine Conférence sur le financement du développement, il a insisté sur le fait qu'il fallait garder à l'esprit le principe fondamental qui place l'être humain au centre du développement et a été réaffirmé par les grandes conférences des Nations Unies. Il a souhaité, en ces temps troublés, que la communauté internationale ne perde pas de vue ce principe premier.
M. SALIM IBRAHIM BIN AHMED ALNAQBI (Émirats arabes unis) s'est inquiété, en dépit des engagements pris à plusieurs reprises, du nombre de personnes qui continuent à vivre dans la pauvreté, sans accès à l'éducation ni aux services sociaux de base. Il s'est également déclaré préoccupé par les fléaux internationaux comme le trafic des drogues, la criminalité transnationale organisée et le terrorisme qui continuent d'entraver le développement social. À cet égard, il a insisté sur le fait qu'il convient d'aborder ces problèmes sous l'angle d'une coopération internationale fondée sur le respect des droits et de la souveraineté des peuples. C'est par une coopération renforcée que la communauté internationale parviendra à venir à bout du blanchiment de l'argent et de la corruption, a-t-il précisé.
Le représentant a ensuite attiré l'attention sur la responsabilité des pays donateurs qui doivent s'acquitter des engagements qu'ils ont pris concernant l'aide publique au développement, l'accès aux marchés, les transferts de technologies qui permettront de créer un environnement propice pour le développement social. Le représentant a ensuite fait part des mesures adoptées par les Émirats arabes unis, notamment en faveur de la formation des jeunes, de la protection de la famille, des jeunes et des personnes handicapées. Il a précisé que son gouvernement avait également adopté des mesures en faveur de l'emploi. En outre, dans le respect des principes de l'Islam, les Émirats ont pris des mesures pour favoriser la participation des femmes et des jeunes. En conclusion, le représentant a souligné le rôle des Nations Unies en tant que catalyseur et coordonnateur des efforts de la communauté internationale en faveur du développement social.
M. KIM CHANG GUK (République populaire démocratique de Corée) a indiqué que le développement social n'était toujours pas suivi d'effet. Malgré les efforts de la communauté internationale, la situation a même empiré en posant de nouveaux défis. Le nombre de personnes vivant dans la pauvreté a augmenté d'un milliard. Divers conflits et des sanctions unilatérales ont handicapé, dans une large mesure, le développement durable dans les pays en développement. Un développement durable, a insisté le représentant, est essentiel au développement social.
Il faudrait mettre en place un ordre économique efficace. La mondialisation ne doit pas être imposée aveuglément aux pays en développement, un système commercial international équitable devrait être mis en place et il faudrait redéfinir la façon dont est réglé le problème de la dette étrangère. L'ingérence étrangère, a ajouté le représentant, devrait être exclue et les sanctions unilatérales abrogées. L'ONU devra élaborer des solutions aux problèmes sociaux,
prendre des mesures pour mettre en place un système commercial international équitable et inviter les pays développés à réaliser leurs engagements contractés concernant l'aide publique au développement. Rappelant la situation dans son pays, le représentant a notamment évoqué la gratuité de l'éducation et des soins médicaux, et les efforts entrepris pour moderniser l'économie nationale, transformer la nature et remédier au problème de l'alimentation.
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