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AG/COL/191

L’ARGENTINE ET LE ROYAUME-UNI PRIES DE RECHERCHER UNE SOLUTION PACIFIQUE AU CONFLIT DE SOUVERAINETE TOUCHANT LES ILES FALKLAND (MALVINAS)

29/06/2001
Communiqué de presse
AG/COL/191


Comité spécial chargé d’étudier la situation

en ce qui concerne l’application de la déclaration

sur l’octroi de l’indépendance

aux pays et aux peuples coloniaux

8e séance – matin


L’ARGENTINE ET LE ROYAUME-UNI PRIES DE RECHERCHER UNE SOLUTION PACIFIQUE

AU CONFLIT DE SOUVERAINETE TOUCHANT LES ILES FALKLAND (MALVINAS)


Le Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux a prié, ce matin, les Gouvernements de l’Argentine et du Royaume-Uni de consolider le processus de dialogue et de coopération en cours en reprenant leurs négociations afin de trouver, dans les meilleurs délais, une solution pacifique au conflit de souveraineté  touchant la question des îles Falkland (Malvinas).  Par cette résolution*, adoptée à l’unanimité,  le Comité spécial a aussi réaffirmé son appui sans réserve au Secrétaire général pour la mission de bons offices qu’il effectue afin d’aider les parties à répondre à la demande formulée par l’Assemblée générale dans ses résolutions relatives à la question des îles Falkland (Malvinas).


Présent au débat qui a précédé l’adoption de la résolution, le Ministre des affaires étrangères, du commerce extérieur et du culte de l’Argentine a d’abord réitéré la détermination de son pays à récupérer sa souveraineté sur les îles Malvinas, la Géorgie du Sud et les îles Sandwich. Il a ensuite renouvelé la disposition de son Gouvernement à reprendre les négociations bilatérales avec le Royaume-Uni, en dénonçant la réticence de ce dernier.  Il a néanmoins évoqué les accords provisoires qui ont découlé de la “formule de souveraineté” qui, depuis 1990, ont facilité les échanges entre les îles et l’Argentine et contribué à la coopération dans l’Atlantique Sud et a dénoncé, dans ce contexte, l’adoption de mesures unilatérales par le Royaume-Uni.  Sur cette question, le Comité spécial a entendu six pétitionnaires dont deux membres du Conseil législatif des îles Falkland (Malvinas) qui ont réaffirmé la volonté des îles de garder leur statut de territoire d’outre-mer du Royaume-Uni.


Les représentants du Paraguay, au nom du Mercosur ainsi que de la Bolivie et du Chili, du Brésil, de l’Uruguay, de Panama, de la Chine, du Venezuela, de Cuba, de la Syrie, de l’Ethiopie, de la Bolivie, de Grenade, d’Antigua-et-Barbuda, de Papouasie Nouvelle-Guinée, de Fidji et de Sierra Leone ont également pris la parole pour confirmer la nature coloniale du statut des îles Malvinas et demander un règlement rapide de ce conflit de souveraineté. 


Par ailleurs, le Comité a adopté une résolution**, telle qu’amendée oralement par le représentant de la Papouasie Nouvelle Guinée, relative à l’envoi de missions de visite dans les territoires aux termes de laquelle il prie son président de procéder à des consultations avec la Puissance administrante de Guam


en vue de faciliter l’envoi d’une mission de visite des Nations Unies dans ce territoire et ce conformément au plébiscite qui serait engagé par la Commission des élections de Guam le 7 septembre 2002:  Le Comité engage, de manière général, les puissances administrantes à collaborer avec l’ONU ou à continuer de le faire en autorisant des missions de visite des Nations Unies à se rendre dans les territoires placés sous leur administration.  Il les invite, en outre, à collaborer avec lui.


Le Comité a ensuite décidé de renvoyer à sa prochaine session l’examen de la question de Gibraltar.  Les représentants de l’Espagne et du Venezuela ont regretté que la délégation de Papouasie-Nouvelle-Guinée ait fait circuler au sein du Comité un document rédigé à titre personnel contrairement à la procédure établie.


Le Comité spécial poursuivra ses travaux le lundi 2 juillet à 10 heures.  


* La résolution est parue sous la cote A/AC.109/2001/L.8)

** La résolution est parue sous la cote A/AC.109/2001/L.6)


Document de travail établi par le Secrétariat (A/AC.109/2001/11)


Le document de travail contient sept chapitres consacrés à la situation générale, à l’évolution de la Constitution et de la situation politique, au déminage, à la situation économique, à la situation sociale, à la participation aux activités des organismes et mécanismes internationaux, et à l’examen de la question de l’ONU.  En ce qui concerne la situation politique, le document cite l’extrait d’un discours du Premier Ministre britannique prononcé le 2 janvier 2001, dans lequel il saluait la possibilité d’une relation de travail saine avec l’Argentine qui ne remette pas en cause le principe fondamental d’une souveraineté irrévocable.  De son côté, le Président de l’Argentine déclarait, le 1er mars 2001, que toute en poursuivant les efforts visant à exercer de nouveau la souveraineté sur les îles Falkland (Malvinas) l’Argentine continuera à oeuvrer en faveur de nouveaux accords provisoires dans le cadre fixé avec le Royaume-Uni en matière de souveraineté sur l’Atlantique.


Question des Îles Falkland : Audition de pétionnaires


M. CONRADO ETCHEBARNE BULLRICH, au nom d’Americanos del Sur, a déclaré que tous les acteurs en présence dans cette région partagent le rêve de voir l’Atlantique sud devenir une zone de paix et qu’aucune solution n'est parfaite mais qu’il faut toutefois négocier.  Il a appelé le Comité spécial à poursuivre ses efforts afin de faire aboutir les négociations entre l’Argentine et le Royaume-Uni.  Il a ensuite souhaité que l’Argentine fasse preuve de plus de souplesse dans le processus et proposé que certaines expressions consensuelles soient abandonnées ou transformées en actions concrètes.  M. Bullrich a ajouté que, malgré le conflit de 1982, ces îles demeurent très belles et a demandé au Comité spécial de contribuer à la paix dans les îles Falkland.


M. RICHARD COCKWELL, au nom du Conseil législatif des îles Falklands, a déclaré que la question des îles Falklands n’est pas un problème colonial mais un différend territorial historique.  Il a ajouté que ces îles étaient initialement vierges et inhabitées et que personne n’a été dépossédé avec l’arrivée des britanniques contrairement à ce que prétend l’Argentine.  Il a précisé que ces îles ont été peuplées par des sujets de l’Empire britannique avant de considérer qu’il est injuste de refuser le droit à l’autodétermination des îles Falkland aujourd’hui.  Il a déclaré qu’il comprenait que les Nations Unies fassent la promotion de la décolonisation mais estimé qu’il était plus important de respecter le droit à l’autodétermination.  Dans le cas des îles Falkland, il a ajouté qu’elles ne sont pas obligées de couper tous les liens avec la tutelle du Royaume-Uni que les deux entités évoluent vers un partenariat équilibré qui précise par exemple que la politique étrangère et la défense sont aujourd’hui du ressort des îles Falkland.  Il a déclaré que les habitants des îles Falkland n’accepteront pas de passer sous domination de l’Argentine et appelé le peuple argentin à reconnaître le droit à l’autodétermination des îles.


M. JOHN BIRMINGHAM, au nom du Conseil législatif des îles Falklands, a souligné que la situation sur les îles Falkland reste la même depuis deux décennies.  Son Conseil législatif n’a d’ordre à recevoir de personne sinon des électeurs qui d’ailleurs ont du mal à comprendre pourquoi les Nations Unies ne sont pas capables d’accepter que la situation des îles Falkland a changé. 


Depuis 1833, à l’exception d’une brève occupation illégale des forces de la dictature argentine, le territoire vit dans un régime qui favorise la liberté d’expression et la tolérance.  Il est devenu une ville-Etat doté d’un gouvernement propre et d'une autonomie financière et législative.  Laissons de côté les préjugés, a dit le pétitionnaire en ajoutant que le territoire a bien l’intention de négocier avec l’Argentine sur certaines questions d’intérêt commun.


Commentant ces propos, le représentant de la Papouasie-Nouvelle-Guinée a rappelé les trois options de l’autodétermination que sont l’indépendance, la libre association et l’intégration.  Il a donc voulu savoir quel type d’autodétermination les  habitants des îles Falkland souhaitent. Il a aussi voulu savoir s’il existe un accord entre le Royaume-Uni et les îles Falkland qui régirait l’assistance évoquée par l’un des pétitionnaires.  Répondant à ces questions, les deux membres du Conseil législatif se sont dits satisfaits du statut actuel des îles Falkland qui sont un territoire d’outre-mer du Royaume-Uni surtout, ont-t-il souligné, au vu de la menace venant des côtes.  Quant à l’assistance britannique, ils ont expliqué que dans le cadre de l’accord de partenariat, les pays ont le droit de demander une assistance au Royaume-Uni auquel le Gouvernement répond au titre du Livre Blanc.


M. ALEJANDRO VERNET, pétitionnaire, a souhaité que les Îles Falklands soient restituées à l’Argentine et rappelé que la souveraineté sur les Malvinas a été prouvée à de nombreuses reprises.  Il a regretté que les Britanniques aient expulsé violemment les Argentins et ajouté que cette usurpation ne pouvait être tolérée par la communauté internationale.  Il a déclaré que le Royaume-Uni refusait fermement le principe des négociations sur la question des Malvinas et a jugé que la seule solution était la restitution de ces îles à l’Argentine.  Il a demandé au Comité spécial de convaincre le Royaume Uni de poursuivre les négociations sur la restitution des îles.


M. ALEJANDRO JACOBO BETTS, pétitionnaire, a expliqué que, tout en étant issu d’une famille coloniale britannique remontant à six générations, il vivait aujourd’hui en Argentine.  Il a ajouté que les arguments relatifs à la souveraineté de l’Argentine sur les îles Falkland sont solides.  Il a estimé que les Britanniques hésitent à reprendre les négociations bilatérales malgré les appels du Comité spécial.  Il a regretté que le Royaume-Uni ait constamment entrepris des mesures unilatérales qui ont modifié l’équilibre social, politique et économique de ces îles.  Il s’est opposé à ceux qui revendiquent l’autodétermination et qualifié la question des Malvinas de litige de souveraineté.  Cependant, il a exhorté l’Argentine de privilégier la voie des négociations et demandé certaines garanties de respect des populations de ces îles.


M. RICARDO ANCELL PATTERSON, Député de la Province de Santa Cruz, s’est dit convaincu que le retour des îles Falkland à l’Argentine se ferait dans le respect des populations et de leurs traditions.  Il a rappelé que le Royaume Uni avait déplacé par la force les populations autochtones des îles pour s’assurer le contrôle des ressources halieutiques de cette région.  Il a déclaré que la République argentine avait le droit historique d’exiger la reprise des négociations pour récupérer une partie de son territoire.  Il a ajouté que toute solution pacifique à ce litige se trouve dans le processus de décolonisation par les Britanniques et a exhorté le Comité spécial à s’engager à faire pression sur le Royaume-Uni afin que cesse cette domination sur un territoire obtenu par la force.


M. ADALBERTO RODRIGUEZ GIAVARINI, Ministre des affaires étrangères, du commerce extérieur et du culte de l’Argentine, a réitéré la détermination de son pays à récupérer sa souveraineté sur les îles Malvinas, la Géorgie du Sud et les îles Sandwich qui sont partie intégrante du territoire argentin.  Il s’agit là d’un objectif permanent et irrévocable de l’Argentine qui ne peut être réalisé que par des moyens pacifiques ou des négociations diplomatiques, a affirmé le Ministre des affaires étrangères.  Le Gouvernement argentin, a-t-il poursuivi, renouvelle sa disposition à reprendre les négociations bilatérales avec le Royaume-Uni.  Le Ministre des affaires étrangères a  donc regretté que ce dernier continue de se montrer réticent au dialogue.  Il a rappelé qu’en 1985, l’Assemblée générale avait rejeté l’applicabilité du principe d’autodétermination à ce “cas colonial spécial et particulier”.


Il a expliqué que la reprise des relations diplomatiques entre l’Argentine et le Royaume-Uni, en 1990, a donné lieu à la signature d’un accord bilatéral sur une formule de souveraineté qui permet aux deux pays de conserver leur position respective sur le différend concernant les trois archipels et l’espace maritime qui les entoure.  Les accords provisoires qui ont découlé de cette formule ont facilité les échanges entre les îles et l’Argentine et contribué à la coopération dans l’Atlantique Sud.  Je suis heureux, a dit le Ministre des affaires étrangères, de souligner que l’année dernière, cette formule a été complétée par un accord relatif aux vols et à la navigation privés entre l’Argentine et les îles Malvinas et l’annonce de pourparlers sur la réalisation des objectifs fixés par la Commission des Nations Unies sur la délimitation du plateau continental.  Ces deux cadres n’ont toutefois pas empêché le Royaume-Uni de prendre des mesures unilatérales contraires aux accords bilatéraux.  Pour sa part, l’Argentine continuera de rechercher le dialogue avec le Royaume-Uni, a conclu le Ministre des affaires étrangères.


M. ELADIO LOIZAGA (Paraguay), s’exprimant au nom des pays du Mercosur, de la Bolivie et du Chili, a rappelé les termes de la Déclaration adoptée en 1997 par les Chefs d’Etat et de Gouvernement du Mercosur qui souligne l’intérêt des Amériques de voir ce litige trouver une solution rapide et apporte un soutien à l’Argentine.  Il a poursuivi en soulignant que le 5 juin 1999, le Mercosur s’était félicité de la reprise des contacts et des négociations entre l’Argentine et le Royaume Uni.  Il a ensuite rappelé le droit légitime de l’Argentine à recouvrer la souveraineté sur les Malvinas et expliqué que c’était là une tradition pour les Etats membres du Mercosur de faire avancer cette cause. 


M. GELSON FONSECA (Brésil) a réitéré la conviction de son pays, partagée par tous les pays d’Amérique du Sud, que les îles Malvinas sont bien un cas de situation coloniale.  Il a espéré que le geste politique posé, à l’issue de la réunion de Brasilia les 31 août et 1 septembre 2000, par les Présidents d’Amérique du Sud, pourra contribuer aux efforts en vue d’une solution à ce litige.


M. FELIPE H. PAOLILLO (Uruguay) a expliqué l’intérêt  de son pays à la résolution de ce différend par le fait que les îles Malvinas sont une projection naturelle des côtes de l’Uruguay vers les zones polaires.  La prolongation de ce différend est inacceptable, a estimé le représentant, d’autant plus que ce problème sera résolu d’une manière ou d’une autre et ce, grâce à une solution


politique obtenue par des négociations diplomatiques.  Les îles Malvinas reviendront au sein de l’Argentine et il n’y a aucune raison d’essayer de retarder le destin, a-t-il encore dit en priant toutes les parties concernées à approfondir leur dialogue pour éliminer une fois pour toutes “cet obstacle à la paix dans l’Atlantique du Sud”.


M. RAMON MORALES (Panama) a condamné les astuces qui ont permis à certains Etats d’occuper des territoires entiers appartenant à d’autres pays et regretté qu’une telle situation perdure aujourd’hui.  Il s’est félicité de la contribution du Comité spécial afin de trouver une solution négociée au différend territorial et souhaité que le Comité ne se détourne pas de ce litige qui dure depuis 168 ans.  Il a exhorté l’Argentine et le Royaume-Uni à faire progresser les négociations sur l’avenir des îles Malvinas.


M. WANG YINGFAN (Chine) a rappelé la résolution de l’Assemblée générale qui date de 1965 et aux termes de laquelle l’Argentine et le Royaume-Uni étaient invités à trouver une solution pacifique au litige territorial sur les Malvinas.  Regrettant que les années écoulées aient été marquées par une aggravation de la situation, il a estimé que seule une négociation pacifique aiderait les deux Etats membres à progresser et à trouver une solution sur le statut des îles Malvinas.  Il a apporté son soutien à la résolution présentée par le Chili et exhorté le Comité spécial à encourager le processus de négociation en cours.


M. VLADIMIR ZAEMSKY (Fédération de Russie) a apporté son appui au projet de résolution présenté par le Chili et s’est félicité du consensus trouvé au sein du Comité spécial sur cette question.  Il a demandé au Royaume-Uni et à l’Argentine de revenir à la table des négociations afin de trouver une solution.


M. MILOS ALCALAY (Venezuela) s’est félicité des efforts déployés par le Comité spécial et les Nations Unies afin de faire progresser les négociations sur ce litige territorial.  Il a salué la position du Ministre des affaires étrangères de l’Argentine en faveur de la reprise des négociations sur le statut des îles Malvinas.  Il a appuyé fermement les droits légitimes du peuple argentin dans ce litige et souhaité que l’état des relations bilatérales entre l’Argentine et le Royaume-Uni qui s’améliorent permettent rapidement une reprise des négociations.  Il a proposé que le projet de résolution soit adopté sans vote.


M. RODOLFO ELISEO BENITEZ VERSON (Cuba) a rappelé que Cuba appuyait totalement le droit légitime de l’Argentine dans le litige de souveraineté sur les îles Malvinas.  Il a souhaité que les négociations tiennent compte des résolutions du Comité spécial sur cette question et regretté que le Royaume-Uni se montre frileux dans le processus.


M. FAYSSAL MEKDAD (République arabe syrienne) s’est félicité du rôle important du Comité spécial pour la recherche de solutions aux problèmes de domination coloniale qui subsistent aujourd’hui.  Il a estimé que la présence du Ministre des affaires étrangères de l’Argentine traduit la volonté de ce Gouvernement de reprendre le dialogue avec le Royaume Uni afin de trouver une solution à la question des Malvinas.  Il a salué la position exprimée par le Ministre argentin quant au statut des îles une fois qu’elles auront été récupérées par son pays avant d’encourager les deux parties à parvenir prochainement à un consensus.


M. ABEBE (Ethiopie) a estimé que la question des Malvinas est un problème colonial et est devenu un litige territorial.  Il a souhaité que le Royaume-Uni et l’Argentine reprennent les négociations sur le statut des îles.


M. EDWIN ORTIZ (Bolivie) a rappelé le point de vue de son Gouvernement sur la question des Malvinas et soutenu les droits légitimes de l’Argentine à recouvrer la souveraineté sur les îles Falkland.  Il s’est dit satisfait par l’évolution de la situation et a encouragé le Royaume Uni et l’Argentine à entamer des négociations pacifiques sur le statut des îles Malvinas.  Il a conclu en souhaitant que le projet de résolution, dont son pays est co-auteur, soit adopté sans vote.


M. LAMUEL A. STANISLAUS (Grenade) rappelant que son Premier Ministre vient de terminer une visite officielle en Argentine, a tenu à appeler au respect de l’esprit de la résolution que le Comité a adoptée.  La voie à suivre est celle du dialogue, a insisté le représentant.


Mme DORNELLA M. SETH (Antigua-et-Barbuda) a estimé que le Comité n’est pas habilité à statuer sur des questions de souveraineté.  Elle a ajouté que les parties administrantes collaborent avec le Comité spécial comme cela s’est manifesté au dernier Sommet de Cuba.  Elle a néanmoins précisé que sa délégation se joint au consensus sur le projet de résolution. 


M. PETER DICKSON DONIGI (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a rappelé la diffusion d’un document intitulé “Décolonisation au XXIème siècle” qui vise, a-t-il dit, à encourager le débat et une analyse plus approfondie des questions de décolonisation.  Il s’agit de répondre à trois questions concernant la définition du mandat du Comité, sa faculté à examiner des différends de souveraineté et sa capacité à mettre en place un programme de travail pour des cas tels que Gibraltar ou les îles Falkland (Malvinas).  Il a dit espérer que le Comité examinera cette question au cours de la prochaine session.  Le Comité, a-t-il dit, ne peut plus se permettre de reporter l’examen de cette question au risque de compromettre sa crédibilité et d’avoir mauvaise presse.  Les obligations du Comité, a estimé le représentant, consistent à bien appréhender les intérêts des uns et des autres et à encourager la participation des Puissances administrantes. 


M. AMRAIYA NAIDU (Fidji) a prié les gouvernements de l’Argentine et du Royaume-Uni de s’engager dans un dialogue pour trouver une solution pacifique au différend concernant les îles Falkland (Malvinas) afin, a-t-il dit, de faciliter la tâche du Comité qui doit pouvoir mettre au point un programme de travail concernant ce territoire.


M. OTTO O. DURING (Sierra Leone) a souhaité que le Comité tienne compte de la situation des habitants des îles Falkland (Malvinas).  La résolution, a estimé le représentant, aurait dû faire mention de l’autodétermination de ces habitants.  Il n’existe pas de solution de rechange au principe d’autodétermination qui doit être l’objectif du Comité spécial, a-t-il conclu.  


Mme ANA MARIA MENENDEZ (Espagne), répondant aux propos de la Papouasie-Nouvelle-Guinée sur le contenu du document qu’il a fait circuler, a indiqué que sa délégation a pour principe de ne réagir que lorsqu’il est saisi d’un document officiel. Toute démarche visant à altérer les principes établis est vouée à l’échec, a dit la représentante en rejetant, par ailleurs, le statut de puissance coloniale attribué à son pays.


M. DOMINGO BLANCO (Venezuela) a regretté que le document de la Papouasie-Nouvelle-Guinée ait été distribué alors même qu’il s’agit d’un résumé d’opinions personnelles et non du reflet de la position officielle de la Papaousie-Nouvelle-Guinée.  Il est important, a dit le représentant, que toutes les parties, les Etats et les autres représentants respectent les procédures établies en matière de diffusion de documents. L’examen par un Comité d’opinions personnelles, défendues par le représentant d’un Etat membre, est incompatible avec la nature intergouvernementale des Nations Unies, a souligné le représentant avant de demander au Comité de ne pas se saisir de ce document.


Déclarations


M. HAMZAH THAYEB (Indonésie) s’est félicité des pourparlers engagés entre l’Argentine et le Royaume-Uni qui, a-t-il rappelé ont conduit à des accords provisoires sur la préservation des ressources halieutiques, l’instauration d’une coopération pour la prospection pétrolière et le rétablissement du transport aérien.  Le représentant a espéré que ces deux pays parviendront à un règlement de ce différend dans le cadre des Nations Unies et au sein de l’Organisation des Etats américains.  Il a également espéré que le débat du Comité spécial permettra d’adopter par consensus la résolution pertinente


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