AG/COL/188

INDEPENDANTISTES ET INTEGRATIONNISTES PORTORICAINS S’EXPRIMENT DEVANT LE COMITE SPECIAL DE LA DECOLONIATION

21/06/2001
Communiqué de presse
AG/COL/188


Comité spécial chargé d’étudier la situation

En ce qui concerne l’application de la Déclaration

Sur l’octroi de l’indépendance aux pays et

aux peuples coloniaux

5e séance – matin


INDEPENDANTISTES ET INTEGRATIONNISTES PORTORICAINS S’EXPRIMENT DEVANT

LE COMITE SPECIAL DE LA DECOLONIATION


“Bien que citoyens américains, nous Portoricains, n’avons pas le droit d’élire notre président ou nos représentants au Congrès et de bénéficier des protections et des avantages fédéraux auxquels ont droit les autres citoyens de l’Union alors que nous avons l’obligation de servir le drapeau étoilé et de mourir pour les Etats-Unis”.  C’est en substance ce qu’ont affirmé, ce matin, 17 des 28 pétitionnaires inscrits sur la liste du Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux.


Cette situation a conduit la majorité des pétitionnaires à demander la cessation immédiate des 103 ans de colonisation et d’occupation imposées par les Etats-Unis à Porto Rico, en violation flagrante de la résolution 1514 de l’Assemblée générale des Nations Unies.  Ils ont, dans ce contexte, réclamé l’exercice de leur droit à l’autodétermination qui ne peut mener qu’à l’indépendance comme en attestent selon certains, les referendums de 1948, 1967, 1993 et 1998.  Invoquant la situation politique, économique et juridique du territoire pour illustrer le mépris qu’affichent les Etats-Unis en réaction aux voeux de la population portoricaine, de nombreux pétitionnaires ont évoqué les récents évènements intervenus sur l’île de Vieques et dénoncé les manœuvres militaires de la marine de guerre américaine.  Etayant leurs propos par un film vidéo où l’on voit des militaires américains réprimer fermement une manifestation pacifique, les pétitionnaires ont argué de cette situation qui dure depuis 60 ans pour exiger du Comité spécial qu’il mette les Etats-Unis devant leurs responsabilités et qu’il aide Porto Rico à s’engager dans un processus d’indépendance notamment par l’organisation d’élections présidentielles en 2004.


La question de Vieques n’est qu’un prétexte dont se servent les indépendantistes dans une tentative vaine d’augmenter leur score de 3% aux dernières élections, a estimé, pour sa part, un pétitionnaire favorable comme d’autres, qui se sont exprimés ce matin, à une intégration aux Etats-Unis comme 51ème Etat.  Pour eux, le Président Bush, qui a annoncé le retrait de la marine américaine en 2003, a raison lorsqu’il affirme que la question de Vieques doit être réglée dans le cadre plus large du statut de Porto Rico.  Le problème de


Porto Rico, ont-ils affirmé, ne découle pas d’un statut colonial mais plutôt du fait que les Portoricains sont maintenus dans une catégorie de “citoyens de seconde classe ”.  Ces pétitionnaires ont plaidé pour l’obtention d’un véritable statut d’Etat au sein de l’Union, arguant que la solution pour Porto Rico se trouve dans un processus de libre association avec les Etats-Unis.


En fin de séance, le représentant de Cuba a présenté un projet de décision demandant notamment au Gouvernement des Etats-Unis d’assumer la responsabilité qui lui incombe de mener à bien un processus permettant au peuple portoricain d’exercer pleinement son droit à l’autodétermination et à l’indépendance.


Le Comité spécial poursuivra les auditions de pétitionnaires cet après-midi à 15 heures.



Audition de pétitionnaires


M. JAIME RUBERTE, au nom du Colegio de Abogados de Puerto Rico, a regretté que Porto Rico soit toujours confrontée à une situation qui la prive de son autodétermination politique.  Il a dénoncé les arrestations de militants indépendantistes qui protestaient contre la marine américaine.  Il a revendiqué le droit pour le peuple de Porto Rico, et en particulier pour les habitants de l’île de Vieques, de donner son avis sur son statut par référendum et regretté que les forces militaires, civiles et judiciaires agissent de manière conjuguée pour intimider les populations de Porto Rico et les dissuader de manifester pour défendre leur droit à l’autodétermination et de dénoncer les injustices commises à Vieques.  Il a dénoncé le fait qu’un pacte donne les pleins pouvoirs aux Etats-Unis sur Porto Rico.  Le pétitionnaire a demandé au Comité spécial d’aider le peuple de Porto Rico à recouvrer son droit à l’autodétermination et à l’indépendance. 


M. JUAN FRANCO-MEDINA, au nom de Nuevo Movimiento Independentista Puertorriqueno, a, à son tour, dénoncé “l’exploitation coloniale de Porto Rico par la grande puissance américaine”.  Les Etats-Unis, a-t-il dit, ne cessent de mépriser la volonté de la communauté internationale de mettre en oeuvre la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance.  Mais heureusement, l’absence de démocratie et les actes tyranniques des Etats-Unis s’accompagnent de plus en plus de la détermination du peuple portoricain à réagir.  Dénonçant, en particulier, la corruption qui caractérise le pouvoir du Gouverneur actuel du territoire, le pétitionnaire a attiré l’attention sur la politique de ce dernier visant à conduire le territoire vers une annexion définitive aux Etats-Unis.  Contre cette situation, la société civile se mobilise, a poursuivi le pétitionnaire en dénonçant aussi le fait que les tribunaux fédéraux aient rétabli la peine de mort et l’interdiction dont a été frappé un haut dirigeant cubain qui souhaitait visiter le territoire.  Évoquant la situation qui prévaut dans l’île de Vieques, le pétitionnaire a énuméré les actes commis par la marine américaine qui, a-t-il dit, se livre désormais à une politique de répression.  La marine continue à bombarder Vieques et à torturer les civils, a insisté le pétitionnaire en jugeant essentiel que le Comité spécial de la décolonisation exprime son ferme rejet des actes criminels de la marine américaine à Vieques et qu’il prenne des mesures immédiates en faveur de la décolonisation de Porto Rico.


M. JUAN MARI BRAS, au nom de Causa Comun Independentista, a demandé au Comité spécial de rester vigilant et de ne pas se fier aux tentatives déguisées du gouvernement américain de procéder à une décolonisation selon une voie qui pourrait assombrir davantage le cas de Porto Rico.  Il a regretté que cette semaine encore la marine de guerre américaine procède à de nouvelles manœuvres en dépit de la volonté du peuple de Porto Rico et de la communauté internationale de voir ces forces étrangères quitter l’île de Vieques. 


M. WILFREDO SANTIAGO-VALIENTE, au nom de United Statehooders Organization of New York, Inc,  a réitéré sa position selon laquelle les résolutions adoptées depuis 1972 par le Comité spécial sont partiales et contraires au principe de l’autodétermination étant donné qu’elles ne mentionnent que l’indépendance comme voie d’autodétermination.  Il a estimé que si le Comité souhaite réellement stimuler un dialogue et encourager un processus constructif de décolonisation, il est indispensable que les textes futurs reconnaissent que  la solution se trouve dans un processus de détermination mutuelle entre Porto Rico et les Etats-Unis et qu’il s’agit, en ce qui concerne le territoire, non pas d’autonomie mais de souveraineté des Etats-Unis dans leur ensemble.  L’autodétermination n’implique pas automatiquement l’indépendance qui, a affirmé le pétitionnaire, n’est appuyée que par  3% des électeurs portoricains.  Il a donc défendu l’intégration et la libre association comme processus de détermination mutuelle entre Porto Rico et les Etats-Unis, qui sont constitués, a-t-il rappelé, d’une fédération d’Etats indépendants les uns des autres.  Porto Rico, a conclu le pétitionnaire, dispose déjà de mécanismes lui permettant de décider de son destin politique.


M. JORGE FARINACCI GARCIA, au nom du Frente Socialista, a revendiqué le droit à l’autodétermination et à l’indépendance et dénoncé l’occupation de l’île par les Etats-Unis.  Il a regretté que l’île de Vieques ait été saccagée par les manœuvres militaires et les bombardements des forces militaires américaines.  Il a dénoncé l’arrestation de dizaines de défenseurs de l’île de Vieques et la politique américaine qui consiste à acheter l’indulgence du peuple de Porto Rico.  Malgré les propos de M. Georges Bush qui a promis que la marine quitterait l’île en 2003, le pétitionnaire a estimé que ce départ devait être imminent et qu’il ne croyait pas dans la sincérité des propos du Président américain.  Il a réaffirmé que son mouvement n’acceptera rien d’autre que la pleine reconnaissance de l’indépendance et de l’autodétermination de Porto Rico et le retrait des forces américaines. 


Mme MARIA DE LOURDES SANTIAGO, au nom du Partido Independentista Puertorriqueno, a dénoncé l’expression de la domination politique américaine à Porto Rico qu’est la marine.  Elle a, dans ce cadre, attiré l’attention sur la peine de prison infligée au Président de son Parti pour avoir manifesté dans la zone d’exercice de la marine.  Elle a aussi dénoncé l’annonce du Président Bush de cesser les bombardements en 2003 alors même que les Portoricains veulent que cela cesse maintenant.  Vieques est un problème politique découlant des relations de subordination des Portoricains vis-à-vis des Etats-Unis qui continuent d’ignorer la volonté du peuple, a insisté la pétitionnaire en dénonçant, par ailleurs, la volonté des tribunaux fédéraux de rétablir la peine de mort à Porto Rico en violation flagrante de la constitution du territoire.  Elle a conclu en citant les noms des personnalités américaines, dont le Révérend Sharpton, qui ont été condamnées à des peines de prison pour des actes de désobéissance civile alors qu’ils manifestaient contre les bombardements à Vieques.  Avant de conclure, elle a, une nouvelle fois, réaffirmé le droit inaliénable du peuple portoricain à l’autodétermination.


MME ROSA MENESES ALBIZU-CAMPOS, au nom du Partido Nacionalista de Puerto Rico, a dénoncé la présence des Etats-Unis à Porto Rico qui est un déni des règles internationales et de la Charte des Nations Unies.  Elle a qualifié les Etats-Unis de force d’occupation et réaffirmé le droit inaliénable du peuple de Porto Rico à l’indépendance et à l’autodétermination.  La pétitionnaire a regretté que les Etats-Unis continuent d’utiliser l’île de Vieques comme centre d’entraînement de leur marine de guerre.  Elle a lancé un appel à la communauté internationale afin qu’elle réponde au défi posé par Porto Rico, estimant que le processus enclenché par le peuple portoricain est irréversible et conduira inévitablement à l’expulsion de l’envahisseur américain, aussi puissant soit-il.  Elle a souhaité que les Etats-Unis entament un processus de décolonisation le plus rapidement possible et libèrent les prisonniers politiques. 


M. MIGUEL OTERO CHAVEZ, au nom de Gran Oriente Nacional de Puerto Rico, a sollicité l’autorité morale du Comité spécial pour face aux Etats-Unis.  Il a demandé la condamnation la plus énergique des violations réitérées des droits des personnes de Vieques qui, ces 60 dernières années, ont souffert des bombardements terrifiants et implacables de la marine de guerre des Etats-Unis avec les conséquences physiques et mentales que l’on connaît sans parler des dommages causés à l’environnement.  L’heure est venue de mettre un terme à ces actes, a insisté le pétitionnaire en souhaitant aussi que l’ONU condamne la domination coloniale du tribunal des Etats-Unis à Porto Rico qui a emprisonné des centaines de Portoricains et des dizaines d’Américains qui tentaient d’empêcher la marine de guerre de se livrer à ses actes habituels.  Aujourd’hui, le peuple de Porto Rico patît même des privations d’eau engendrées par le détournement de cette ressource essentielle par la marine de guerre.  Il est temps que cela cesse, a conclu le pétitionnaire en ajoutant que les Portoricains sont mûrs pour mener à bien le processus d’autodétermination avec l’aide du Comité spécial.  Ils veulent leur indépendance, a-t-il souligné.  


M. ISMAL GUADALUPE, au nom du Comité Pro Rescate y Desarrollo de Vieques, a appelé l’ensemble de la communauté internationale à dénoncer les exactions de la marine de guerre américaine sur les populations civiles de Vieques.  Outre les bombardements, il a condamné les arrestations des militants indépendantistes, les tortures dont ils font l’objet ainsi que les simulacres de procès, dénonçant au passage la complicité de l’appareil judiciaire.  Il a expliqué que la marine utilise des méthodes répressives d’une extrême violence contre les civils qui occupent la base militaire sur l’île de Vieques.  Malgré les manifestations pacifiques, le pétitionnaire a dénoncé le fait que les forces américaines poursuivent leurs bombardements dans la zone de tir, au mépris des vies humaines qui sont menacées sur l’île de Vieques et à Porto Rico.  Il a demandé si l’humanité avait des mécanismes crédibles pour mettre fin à des violations aussi flagrantes des droits de l’homme par des forces d’occupation avant de souhaiter que le Comité spécial exige le départ des forces américaines de Porto Rico. 


M. EDGARDO DIAZ-DIAZ, au nom de la Societad Bolivariana de Puerto Rico, a souligné que la décolonisation en Amérique n’a pas encore abouti comme l’atteste le cas de Porto Rico.  Ce territoire, a-t-il expliqué, fait l’objet de bombardements continus qui mettent en danger la santé de la population.  Depuis 40 ans, un indice très élevé de pollution chimique y est associé.  Ce matin, a ajouté le pétitionnaire, une baleine est morte à la suite des entraînements de la marine.  Evoquant aussi la situation économique de Vieques, le représentant a notamment dénoncé la hausse du chômage avant de souligner que la lutte de Vieques est un geste pour la libération de Porto Rico dans son ensemble.  Le peuple lutte pacifiquement et le Gouvernement américain et sa marine continuent d’ignorer cette lutte et de persister dans sa domination militaire.  Les Etats-Unis, a encore dit le pétitionnaire, refusent d’entendre la clameur populaire des dizaines de milliers de personnes qui, sur la cinquième avenue de Manhattan, ont manifesté pour réclamer le retrait immédiat de la marine.  La seule réponse a été celle du Président Bush qui a promis un retrait en 2003 alors qu’aucune autre possibilité n’existe; la marine doit chercher un autre endroit pour poursuivre ses entraînements.  En 1983, elle avait pourtant promis de réduire le nombre des bombardements et il faut regretter qu’aujourd’hui elle ait plutôt oeuvré à faire connaître Vieques “comme site parfait de bombardements”.  Le pétitionnaire a conclu en attirant l’attention sur les emprisonnements opérés après la dernière manifestation pacifique à Vieques.


MME VANESSA RAMOS, au nom de l’Asociacion Americana de Juristas, a déclaré que son mouvement est fermement engagé à lutter contre l’impérialisme et le colonialisme des Etats-Unis.  Elle a estimé que la marine américaine devait démanteler toutes les installations militaires dont elle dispose sur l’île de Vieques et à Porto Rico, dénonçant une violation flagrante du droit à l’autodétermination et à l’indépendance du peuple portoricain.  Elle s’est déclarée insatisfaite des directives du Président Clinton et des déclarations du Président Bush qui ne garantissent en rien le retrait de la marine américaine en 2003.  Elle a déclaré ensuite que la marine avait utilisé des projectiles à uranium appauvri qui ont pollué l’air, les eaux et la chaîne alimentaire des populations de l’île de Vieques.  Elle a dénoncé une domination coloniale qui est condamnée par la communauté internationale et a qualifié cette situation de crime contre l’humanité.  La pétitionnaire a ensuite condamné les arrestations intervenues depuis le 4 mai 2000 et regretté les peines sévères prononcées contre les indépendantistes avant d’appeler à leur libération.


M. JOSE ADAMES, au nom d’Al Frente, a estimé que ce que beaucoup appelle un statut colonial est en fait une condition de citoyens de seconde classe.  Il a donc plaidé pour que Porto Ricoait un véritable statut d’Etat au sein de l’Union et que ses habitants aient le droit d’élire le Président et des représentants au Congrès.  Les deux principaux obstacles à cela, a estimé le pétitionnaire, sont d’abord les “frères hispaniques” au Congrès qui refusent un tel statut, et les “indépendantistes- communistes” qui ne se rendent pas compte qu’un divorce d’avec les Etats-Unis ne peut entraîner que des dommages importants pour les deux parties. Poursuivant, le pétitionnaire a affirmé que le problème de Vieques n’ait qu’un drapeau agité par les “indépendantistes-communistes” pour détourner l’attention sur leur défaite aux deux élections.  Le Président Bush a raison lorsqu’il affirme que le problème de Vieques sera réglé une fois que l’on aura résolu celui du statut de Porto Rico, a dit le pétitionnaire en souhaitant que le Comité spécial aide Porto Rico à acquérir le statut de cinquante et unième Etat des Etats-Unis pour prévenir le “grand vol du siècle”, celui des “indépendantistes-communistes” qui veulent priver les Portoricains de leurs libertés et de leurs perspectives de progrès.


MME NILDA LUZ REXACH, au nom du National Advancement for Puerto Rican Culture, s’est dite favorable à l’intégration de Porto Rico comme 51ème état des Etats-Unis, se considérant comme une citoyenne américaine.  La pétitionnaire a reconnu que tous les droits ne sont pas encore accordés au peuple de Porto Rico, regrettant que le droit de vote ne leur soit pas encore reconnu.  Elle a évoqué les intérêts américains présents à Porto Rico et considéré que grâce à cette présence, la situation économique de Porto Rico est meilleure que celle des autres îles des Antilles.


REVEREND LUIS BARRIOS, Iglesia San Romero de Las Americas, a dénoncé le “péché socio-politique”, le colonialisme, que les Etats-Unis continuent de commettre à Porto Rico.  La violence structurelle du colonialisme dure depuis 103 ans, a-t-il rappelé en attirant l’attention sur la caractéristique de l’hégémonie qu’est la pression exercée par certaines groupes pour tenir sous la coupe américaine les Portoricains.  Qualifiant les élections organisées à Porto Rico de “cirque des urnes”, le pétitionnaire a affirmé que c’est là aussi une manière pour les Etats-Unis d’asseoir leur pouvoir sur les groupes portoricains.  Le peuple de Porto Rico doit pouvoir exercer sont droit à l’autodétermination et pouvoir rejeter la constitution actuelle qui n’est qu’un mécanisme de légalisation de la domination américaine.  Tant que les Américains resteront à Porto Rico, aucune consultation populaire ne peut se faire sans manipulation, a souligné le pétitionnaire en déclarant “Nous voulons l’indépendance et la libération des prisonniers politiques et de guerre”.  Le colonialisme est un acte de violence et si cela continue les Américains pourraient bien se retrouver devant la “violence révolutionnaire” à laquelle les Porto Ricains s’adonneront pour obtenir leur indépendance.  Comprenant ce type de violence, le pétitionnaire a souhaité la mise en place immédiate d’un processus de transfert de tous les pouvoirs politiques et économiques au peuple de Porto Rico.  


M. MARTIN KOPPEL, au nom du Socialist Workers Party, a dénoncé les bombardements de l’île de Vieques par les forces militaires américaines qui nient le droit à l’autodétermination des populations autochtones.  Il a déclaré que la cause des travailleurs américains et des populations de Vieques et de Porto Rico est la même et consiste à lutter contre l’oppression de ceux qui exercent le pouvoir politique et économique aux Etats-Unis.  Il a dénoncé la discrimination raciale qui est le fait des forces réactionnaires au pouvoir à Washington et a demandé la libération des militants indépendantistes condamnés à des peines de prison injustifiées. 


M. SALVADOR VARGAS Jr, au nom de Concerned Puerto Rican Americans, a attiré l’attention du Comité spécial sur les faits et politiques qui démontrent le statut de colonie américaine de Porto Rico.  Il est clair, a dit le pétitionnaire, que les Etats-Unis sont en violation flagrante de la résolution 1514 de l’Assemblée générale.  Chacun, a-t-il insisté, a l’obligation absolue de traiter de la situation de Porto Rico et d’envoyer un message clair aux Américains que leur politique d’oppression ne sera plus acceptée aux Nations Unies.  L’ONU doit respecter les différents referendum qui ont indiqué, en 1948, en 1967, en 1993 et en 1998, que Porto Rico refuse de se joindre aux Etats-Unis.  L’ONU doit mettre fin aux 103 ans de colonisation de Porto Rico et prévenir ainsi toute tentative génocidaire des Etats-Unis à Porto Rico.  L’ONU, a-t-il encore dit, a l’obligation d’éliminer la colonisation et de contribuer à l’organisation des élections présidentielles en 2004. 


M. CARLOS M. HERNANDEZ LOPEZ, au nom de l’Estado Libre Asociado de Puerto Rico, a rappelé que la Chambre des représentants de Porto Rico, dont il est membre, avait lancé hier un appel aux Nations Unies afin d’exiger la fin de la présence américaine sur l’île de Vieques qui a pollué cette île et retardé ses chances de développement.  Il a exigé que les terres soient restituées aux populations autochtones et que des réparations soient versées par la puissance occupante américaine afin notamment de décontaminer les terrains occupés.  Il a fait appel à la communauté internationale afin qu’elle aide les institutions représentatives des populations de l’île de Vieques et de Porto Rico à obtenir le départ immédiat de la marine de guerre américaine.  Il a déclaré que les droits légitimes du peuple de l’île de Vieques sont ignorés par la marine des Etats-Unis et souhaité que les Nations Unies soient solidaires avec le peuple portoricain pour faire avancer sa cause. 


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