AG/COL/183

LE SECRETAIRE GENERAL INVITE LES PUISSANCES ADMINISTRANTES A COOPERER AVEC LE COMITE DE LA DECOLONISATION

21/02/2001
Communiqué de presse
AG/COL/183


Comité spécial chargé d'étudier

la situation en ce qui concerne

l'application de la déclaration sur

l'octroi de l'indépendance aux pays et

aux peuples coloniaux

1re séance - matin


LE SECRETAIRE GENERAL INVITE LES PUISSANCES ADMINISTRANTES A COOPERER AVEC LE COMITE DE LA DECOLONISATION


Le Comité spécial chargé d'étudier la situation en ce qui concerne l'application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux a ouvert, ce matin, sa session de fond et a entendu le Secrétaire général, M. Kofi Annan, qui a invité les Puissances administrantes à coopérer pleinement avec le Comité spécial, à élaborer des programmes de travail spécifiques à chaque territoire, en particulier les Samoa américaines et Pitcairn, et à assurer la pleine participation des représentants des territoires aux discussions.  Le Comité a élu M. Julian Robert Hunte (Sainte Lucie) à sa présidence ainsi que M. Bernard Tanoh-Boutchoué (Côte d’Ivoire) et M. Bruno Rodrigues Parilla (Cuba) en qualité de vice-présidents.  Il a également élu

M. Fayssal Mekdad (République arabe syrienne) au poste de rapporteur. 


Le Comité a entendu en outre son Président qui a souligné que le processus de dialogue informel avec les Puissances administrantes doit être accéléré parallèlement à la coopération formelle au sein du Comité spécial.  M. Hunte a déclaré sa ferme intention de mettre l’accent sur la mise en œuvre des résolutions de l’Assemblée générale concernant la décolonisation et sur les recommandations concernant les peuples des territoires non autonomes.  Il a souhaité que les expertises régionales soient intégrées dans le travail du Comité, afin de permettre à l’Assemblée générale de recommander des actions concrètes.


Le Comité a décidé, sur la proposition du Gouvernement de Cuba, de tenir son prochain séminaire en 2001 à La Havane (Cuba).  Il a décidé d’établir un Groupe de travail chargé, sous la présidence de M. Peter Donigi (Papouasie-Nouvelle-Guinée), qui devra poursuivre les consultations avec les Puissances administrantes afin de finaliser dans les meilleurs délais un programme de travail constructif au cas par cas pour chacun des territoires non autonomes.  Le Comité a décidé d’autoriser

M. Rafael Dausa Cespedes (Cuba), Président du Comité de coordination, de poursuivre l’examen de toutes les questions relatives à la tenue, cette année, de réunions communes avec le Conseil économique et social.  Le Comité spécial a également adopté son programme de travail et l'ordre du jour de sa session 2001


qui envisage que le comité se réunira trois fois au cours des mois de mars et avril pour examiner l’organisation du prochain séminaire consacré à la région des Caraïbes.  Le Comité se réunira le 25 mai à l’occasion de la célébration de la Semaine de solidarité avec les peuples des territoires non autonomes.  Il tiendra sa session de fond de 2001 du 18 juin au 5 juillet.


La prochaine réunion du Comité spécial sera annoncée dans le Journal.

Déclarations


Le Secrétaire général, M. KOFI ANNAN, s'est félicité du lancement de la deuxième Décennie internationale pour l'élimination du colonialisme qui sert de cadre aux activités de décolonisation du Comité spécial et des Nations Unies tout entières et qui devra donner un nouvel élan à celles-ci.  Les objectifs de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux ne sont pas encore atteints mais des progrès ont été réalisés, a-t-il poursuivi. 

M. Annan a loué les efforts du Comité pour améliorer ses méthodes de travail et renouveler le dialogue avec les puissances administrantes dans la préparation du programme de travail spécifique à chaque Territoire.  A cet égard, il a rappelé qu'en l'an 2000, il avait été convenu d'élaborer de tels programmes pour les Samoa américaines et Pitcairn et que les puissances administrantes feraient en sorte d'assurer la participation des représentants des Territoires à toutes les étapes des discussions, et ce par le biais d'une pleine coopération avec le Comité.  Il a émis l'espoir que les puissances administrantes élaboreront dans les meilleurs délais ces programmes de travail spécifiques pour les territoires concernés et que le Comité spécial pourra, en coopération avec ces dernières, mener des consultations approfondies sur ces territoires, faisant ainsi progresser l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux et des autres résolutions pertinentes sur la décolonisation.


M. JULIAN HUNTE (Sainte-Lucie, Président du Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux) a rappelé l’importance du “respect du principe de l’égalité des droits et de l’autodétermination des peuples” ainsi que les engagements tenus par les Nations Unies à cet égard et qui s'appliquent à plus de quatre-vingt territoires depuis la deuxième guerre mondiale.  Il ne reste que dix-sept territoires, a-t-il observé, des petites îles pour la plupart, qui doivent toutefois faire l’objet d’une même attention.  Il a indiqué que le but recherché est d’aboutir à une égalité politique absolue pour les populations des territoires non autonomes, après avoir trouvé des solutions aux “déficits démocratiques” qui caractérisent souvent les situations complexes des dépendances politiques de ces territoires.


Evoquant le plan d’action de la première décennie internationale de l’élimination du colonialisme, le Président a noté qu’il était difficile d’aider les Etats Membres à évaluer les conditions actuelles dans les territoires coloniaux, en raison du manque d'informations sur les développements politique, économique et autres de ces territoires.  Il a déclaré sa ferme intention de mettre l’accent sur la mise en œuvre des résolutions de l’Assemblée générale concernant la décolonisation et sur les recommandations concernant les peuples des territoires non autonomes.  Les expertises menées dans ces régions doivent aussi être intégrées dans notre travail, afin d’être en mesure de recommander des actions concrètes, a-t-il poursuivi.  Il a souhaité accélérer le processus de dialogue informel avec les Puissances administrantes, tout en reprenant la coopération au sein du Comité spécial qui a réorganisé ses activités au cours de la dernière décennie.  Les institutions spécialisées et autres programmes du système des Nations Unies doivent s’impliquer davantage, a-t-il ajouté.


M. DON MACKAY (Nouvelle-Zélande) s’est engagé à respecter la volonté du peuple tokélaouan sur son avenir et à travailler avec le Comité spécial pour qu’il puisse s’acquitter de ses responsabilités.  Il est important de finaliser d’ici à la fin de l’année, en coopération avec les Puissances administrantes, un programme de travail au cas par cas pour chacun des territoires non autonomes conformément à la résolution pertinente de l’Assemblée générale, a-t-il souligné en appuyant la proposition visant à créer un Groupe de travail en ce sens. 


M. JIMMY URE OVIA (Papouasie-Nouvelle-Guinée) s’est félicité de l’engagement du Secrétaire général et du Président du Comité à la décolonisation et à l’appel lancé aux Puissances administrantes afin qu'elles coopèrent pleinement avec le Comité.


M. VLADIMIR F. ZAEMSKIY (Fédération de Russie) a estimé que la réalisation du mandat du Comité peut être possible si les efforts entrepris sous la présidence de M. Donigi sont poursuivis et renforcés.  Il a assuré le Comité de la pleine coopération de son pays.  Il a exprimé les préoccupations de sa délégation, en raison de l’absence de consultation des représentants des Groupes régionaux sur la question de la composition du Bureau pour l’année 2001.  Il a formulé l’espoir que le Président accorderait à l’avenir toute l’attention voulue au principe de la consultation des représentants régionaux. 


M. LAMUEL A. STANISLAUS (Grenade) a estimé que le succès que les Nations Unies ont connu pour faire accéder les territoires non autonomes à l’indépendance est un des plus grands succès de l’ONU. La proclamation de la deuxième Décennie pour l’élimination du colonialisme témoigne du fait qu’il reste encore beaucoup à faire pour mener à bien la décolonisation, a-t-il fait remarquer, en soulignant qu’un obstacle en est le manque de coopération des Puissances administrantes.


MME DORNELLA SETH (Antigua-et-Barbuda) a souligné le besoin de mesures spécifiques pour protéger les territoires non autonomes, en particulier les petits territoires insulaires, et engager leur processus de décolonisation.


M. RAFAEL DAUSA CESPEDES (Cuba) a estimé que les efforts déployés en cette première année de la deuxième Décennie pour l’élimination du colonialisme donneront un nouvel élan au processus de décolonisation.  Il a rendu hommage au rôle joué par les Puissances administrantes et les a invitées à faciliter le processus de la décolonisation.  Il a réitéré l’offre de son Gouvernement d'accueillir le séminaire régional à La Havane cette année.


M. BERNARD TANOH-BOUTCHOUE (Côte d’Ivoire) a rendu hommage au précédent président du Comité dont le travail a permis de renouer le dialogue avec les Puissances administrantes.  A ce propos, il a souligné qu’on ne peut rien faire sans la coopération des Puissances administrantes et il a espéré que celles-ci coopéreront de manière formelle avec le Comité, pour trouver ensemble une solution aux problèmes relatifs à l’autodétermination.


Les représentants de la Chine, de l’Iran (République islamique d’), de Fidji, de la République arabe syrienne, de l’Indonésie, du Venezuela et de l’Ethiopie ont fait écho à l’appel lancé aux Puissances administrantes pour coopérer avec le Comité spécial.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.