En cours au Siège de l'ONU

AG/AB/672

LES DELEGATIONS SALUENT LA CONTRIBUTION DU BUREAU DES SERVICES DE CONTROLE INTERNE A LA RATIONALISATION DES ACTIVITES DE L’ORGANISATION

5/11/2001
Communiqué de presse
AG/AB/672


Cinquième Commission

23e séance - matin


LES DELEGATIONS SALUENT LA CONTRIBUTION DU BUREAU DES SERVICES DE CONTROLE INTERNE A LA RATIONALISATION DES ACTIVITES DE L’ORGANISATION


“Depuis sa mise en place il y a sept ans, le Bureau des services de contrôle interne (BSCI) a contribué, par sa crédibilité et son indépendance, à revitaliser, à moderniser et à rationaliser les Nations Unies”, a fait observer la représentante des Etats-Unis, ce matin à la Cinquième Commission (administrative et budgétaire), qui entamait son examen des activités de contrôle interne.  Une opinion qui a été largement partagée par les autres intervenants, dont celui de la Belgique, au nom de l’Union européenne et des Etats associés, pour qui les activités du BSCI sont d’autant plus importantes que l'Assemblée générale vient de se prononcer en faveur d'une responsabilisation accrue des gestionnaires de programmes.  Créé par l’Assemblée générale en 1994, le BSCI a pour mission d’aider le Secrétaire général à s’acquitter de ses responsabilités en matière de contrôle interne sur les ressources et le personnel de l’Organisation.  Il est habilité à prendre toute mesure qu’il juge nécessaire à l’exercice de ses fonctions et réalise pour cela des audits, inspections et investigations, ainsi qu’à fournir des services de conseils.  Au total, entre le 1er juillet 2000 et le 30 juin 2001, le BSCI a émis 2 105 recommandations, dont 53% ont été appliquées (contre 50% environ durant la période précédente), permettant de réaliser des économies et des recouvrements de l’ordre de 58 millions de dollars.


Le Secrétaire général adjoint aux services de contrôle interne, M. Dileep Nair, a présenté le rapport annuel, nouvelle formule, du BSCI, qui met davantage l’accent sur l’impact qu’ont les activités du Bureau sur l’Organisation en établissant un système de classification des recommandations formulées.  Pour la première fois, y sont aussi présentées des évaluations globales des activités de contrôle par les départements et services, les “clients”.  Evoquant la restructuration qu’il a proposée pour le BSCI,  M. Nair a expliqué que c’est dans le souci de tirer le meilleur parti possible des ressources limitées du Bureau qu’il a conçu un nouvel organigramme, dans lequel seraient fusionnés les volets surveillance, inspection, évaluation et conseils de gestion.  Il a indiqué que, compte tenu des difficultés qu’éprouve le Bureau à attirer et à conserver les meilleurs talents, au cours des années à venir la priorité sera de gérer, former et motiver le personnel.


Lors du débat, des préoccupations ont aussi été exprimées face aux observations formulées par le BSCI concernant les opérations de maintien de la paix, notamment pour ce qui est des procédures de recrutement du personnel et des violations des règles et règlements et autres stratagèmes financiers aboutissant à des pertes importantes pour l’Organisation.  La représentante des Etats-Unis s’est particulièrement félicitée de la réduction des taux d'indemnité de subsistance versée aux fonctionnaires de plusieurs missions de maintien de la paix recommandée par le BSCI, une mesure qui, a-t-elle ajouté, permettra d'économiser jusqu’à 45 millions de dollars par an.


Les représentants des pays suivants se sont exprimés: Belgique (au nom de l’Union européenne et des Etats associés), Etats-Unis, Arabie saoudite, et Fédération de Russie.


En début de séance, le Directeur de la Division de la planification et du budget, M. Warren Sach, a présenté les descriptifs révisés, pour mieux refléter le plan à moyen terme, du Chapitre 8 (Affaires juridiques) et du Chapitre 27 C (Bureau de la gestion des ressources humaines)(*) pour le projet de budget-programme de l’exercice biennal 2002-2003.  Sur ce point, le représentant de la République islamique d’Iran, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, rejoint par son collègue de la République arabe syrienne, a indiqué qu’il aurait préféré entendre les représentants du Bureau de la gestion des ressources humaines présenter le document relatif au Chapitre 27 C.  Il a rappelé que le Comité du programme et de la coordination (CPC) a demandé la révision du descriptif afin de mieux refléter la résolution 55/258 sur la réforme de la gestion des ressources humaines adoptée au printemps dernier.  Or, il ne semble pas que le bref document présenté ce matin tienne suffisamment compte des dispositions de ce texte important.  Le représentant a fait remarquer que la résolution en question ne se limite pas seulement aux questions du recrutement et de la mobilité comme semble l’indiquer le document révisé de ce matin.  Qu’en est-il par exemple de la question du médiateur?  En conséquence, le Groupe des 77 et de la Chine considère qu’il n’est toujours pas approprié aux observations du CPC et fera donc de nouvelles propositions.  De son côté, le représentant de la Belgique, au nom de l’Union européenne et des Etats associés, a suggéré que cette question soit abordée en consultations officieuses au moment de l’examen détaillé de la section consacrée à la gestion des ressources humaines.  Leur collègue de l’Egypte a, quant à lui, fait des remarques sur le nouveau descriptif présenté pour le Chapitre 8, regrettant que certaines observations formulées par des membres du CPC durant son examen de ce point soient considérées comme des recommandations à caractère contraignant, alors qu’elles n’en sont pas.  Il a demandé qu’un nouveau document descriptif soit présenté avant que la Commission ne poursuive son examen de cette question.  M. Sach a rappelé que la résolution sur la gestion des ressources humaines contenait 10 pages et que le Secrétariat a dû faire un effort de synthèse, c’est pourquoi plusieurs références sont faites à la résolution 55/278.  L’intention est bien de reflèter pleinement les mandats prescrits par ce texte, a-t-il ajouté.  La Commission reviendra donc sur ce point à une date ultérieure.


Demain, à 10 heures, la Commission poursuivra son débat sur les activités du BSCI et abordera la question du régime commun des Nations Unies. 


(*) figurant respectivement dans les documents A/C.5/56/11 et A/C.5/56/10.


Rapport du Secrétaire général sur les activités du Bureau des services de contrôle interne (point 130)


      Par la note A/56/381, le Secrétaire général transmet le septième rapport annuel du Bureau des services de contrôle interne (BSCI), qui porte sur la période du 1er juillet 2000 au 30 juin 2001.


Créé par l’Assemblée générale en 1994, pour renforcer les fonctions de contrôle à l’intérieur de l’ONU, le BSCI agit de manière autonome, sous autorité du Secrétaire général, et est habilité à prendre toute mesure qu’il juge nécessaire à l’exercice de ses fonctions.  Les audits, inspections et investigations qu’il mène, portent sur les blocages administratifs, tels que l’inefficacité de la gestion, un déploiement du personnel laissant à désirer et une mauvaise utilisation des ressources et, dans les domaines suivants : finances, états de paie, personnel, gestion des programmes, administration et achats.  L’effectif total du BSCI est actuellement de 165 postes, soit 125 administrateurs et 40 agents des services généraux; 74 de ces postes sont financés par des ressources extrabudgétaires.  Pour l’exercice 2000-2001, les ressources du Bureau se montent à 28,6 millions de dollars, dont 10 millions provenant de ressources extrabudgétaires.


Depuis sa création, le BSCI a axé ses activités de contrôle sur les domaines prioritaires suivants: maintien de la paix, activités humanitaires et activités s’y rapportant, gestion des ressources humaines, achats et problèmes liés à la création de nouveaux organes.  Ces domaines à hauts risques demeureront prioritaires.  Par souci d’efficacité, le BSCI a affecté des auditeurs résidents à la plupart des grandes missions de maintien de la paix.  Des enquêteurs résidents ont également été mis en place auprès des missions de maintien de la paix au Timor oriental et au Kosovo.  Les investigations du Bureau ont constitué un élément efficace de dissuasion en matière de fraude, de gaspillage et d’abus de pouvoir dans l’ensemble de l’Organisation en tenant pour responsables les personnes qui violent les règles et règlements de l’ONU et les législations nationales, tout en innocentant les victimes d’allégations non fondées.


Les grandes réalisations du BSCI pendant la période considérée sont les suivantes :


-          L’enquête sur les allégations selon lesquelles des réfugiés, à Nairobi et dans la région, devaient verser des pots-de-vin pour obtenir les documents d’immatriculation et de réinstallation auprès du bureau de Nairobi du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a abouti à l’arrestation de neuf personnes par les autorités kényennes;


-           L’étude des taux de l’indemnité de subsistance (missions) versée aux fonctionnaires des Nations Unies et autre personnel dans le cadre de plusieurs missions de maintien de la paix, a permis d’identifier des économies d’un montant estimatif de 45 millions de dollars par an;


-          Après avoir procédé à l’inspection du Bureau pour le contrôle des    drogues et de la prévention du crime, le BSCI a conclu qu’une mauvaise gestion avait nuit à l’exécution de son mandat et de ses projets;


-          Suite à l’audit des organisations exécutant des projets en partenariat avec le HCR, le BSCI a déterminé des économies et sommes à recouvrer d’un montant pouvant atteindre 1,7 million de dollars au titre de l'opération d’urgence du HCR au Kosovo;


-          Les enquêteurs résidents du BSCI à la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) ont pu établir qu’un fonctionnaire de la MINUK avait par deux fois détourné des sommes du Fonds consolidé pour le Kosovo.  L’intéressé a été licencié sans préavis et a fait l’objet de poursuites pénales;


-          La vérification des politiques et procédures applicables au recrutement du personnel civil international pour des missions de maintien de la paix et autres missions spéciales a permis de recommander d’améliorer les procédures de recrutement appliquées afin de renforcer la transparence et de mieux répondre aux besoins en personnel des missions sur le terrain.


Au total, le BSCI a émis 2 105 recommandations pendant la période considérée, dont 53% ont été appliquées (contre 50% environ durant la période précédente).  Sur l’ensemble des recommandations, quelque 27% ont été classées comme étant d’une importance capitale pour l’Organisation et appelant des améliorations, notamment en matière de productivité, d’économies et de sommes à recouvrer et de responsabilités concernant les cas de fraude, de gaspillage et d’abus.  Le taux d’application des recommandations capitales n’est que de 46%.  Ce taux plus faible s’explique par le caractère plus complexe de ces recommandations et par le temps plus long nécessaire à leur application.  L'année dernière, au total, les recommandations du BSCI ont permis d’identifier des économies et recouvrements se montant à environ 58 millions de dollars.  La section II du rapport annuel contient les évaluations globales du BSCI concernant l’application des recommandations essentielles par les clients. 


Le Secrétaire général adjoint expose ensuite l’opération de planification stratégique afin d’améliorer la coordination et l’exécution des activités de programme du BSCI prescrites par le plan à moyen terme.  L’objectif est de tirer le meilleur parti possible des ressources disponibles pour obtenir des résultats apportant une valeur ajoutée aux services que le BSCI fournit à l’ONU et aux Etats Membres.  Cette planification stratégique a débouché sur les améliorations immédiates suivantes: un programme de travail annuel intégré, un programme de travail commun avec le Comité des commissaires aux comptes et le Corps commun d’inspection, des descriptifs de clients assortis d’évaluations des différents départements et de la manière dont ils appliquent les recommandations, une nouvelle présentation du rapport semi-annuel au Secrétaire général et du rapport annuel à l’Assemblée générale, la mise en place d’indicateurs clefs de réalisations à contrôler, et la constitution d’un fonds d’affectation spéciale international visant à financer son action de renforcement des capacités spécialisées en matière de contrôle interne. 


   Le rapport annuel et le rapport semi-annuel contiennent pour la première fois des évaluations qualitatives de la manière dont chaque client applique les recommandations essentielles.  Ces évaluations seront également introduites dans la base de données sur les descriptifs de clients aux fins de suivi.  Entre autres mesures prises pour orienter davantage le BSCI vers le service aux clients, le site Web a été remanié et une page intitulée “OIS News” y a été ajoutée afin de diffuser les réalisations et de sensibiliser l’Organisation au rôle du contrôle.


Dans le souci de tirer le meilleur parti possible des ressources limitées pour réaliser les objectifs du Bureau en matière de contrôle, un nouvel organigramme , dans lequel seraient fusionnés les volets surveillance, inspection, évaluation et conseils de gestion, a été proposé.  Le Secrétaire général adjoint a proposé de renforcer le sous-programme investigations afin de faire face à l’accroissement du volume de travail ainsi que de créer un bureau à Genève, ce qui permettrait d’offrir des services de contrôle plus efficaces et mieux coordonnés. 


M. Nair fait aussi remarquer que les projets concernant le BSCI ne pourront se concrétiser que s’il est en mesure d’attirer, de conserver et de motiver du personnel hautement qualifié.  Il indique qu’à ce propos, il doit faire face à la concurrence non seulement du secteur privé, mais aussi d’autres organisations internationales.  La priorité au cours des années à venir sera de gérer, former et motiver le personnel.


      Par sa note A/56/128, le Secrétaire général transmet le rapport du Bureau des services de contrôle interne (BSCI) sur l’audit des opérations du Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés en Albanie.  Il précise qu’il prend note des conclusions et souscrit aux recommandations qui y figurent.


En mars 1999, 450 000 Kosovars, selon les estimations, se sont réfugiés en Albanie.  En juin de la même année, après la cessation des hostilités, la grande majorité d’entre eux sont rentrés volontairement au Kosovo.  Au cours de la période d’urgence et ultérieurement, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a consacré quelque 56 millions de dollars aux secours d’urgence aux réfugiés du Kosovo en Albanie.  En novembre 1999, le BSCI a procédé à l’audit des opérations du HCR en Albanie jusqu’en octobre 1999.  En novembre 2000, il a procédé à un audit complémentaire afin de déterminer si les problèmes relevés lors de l’audit initial avaient été réglés.  Le BSCI précise qu’une version provisoire du présent rapport a été communiquée au Coordonnateur du HCR pour l’opération en Europe du Sud-Est, et que ses observations ont été dûment prises en compte dans le rapport final.


L’audit initial avait fait apparaître de graves lacunes dans la gestion de l’opération d’urgence par le HCR et ses partenaires opérationnels: les achats effectués par le HCR et ses partenaires opérationnels ne répondaient pas toujours aux normes du HCR en la matière et ne représentaient pas la meilleure qualité pour le prix payé; le matériel et les fournitures n’étaient pas correctement suivis et ne pouvaient de ce fait être pleinement comptabilisés; le suivi des programmes et le contrôle budgétaire incombant aux partenaires opérationnels laissaient à désirer; les taxes prélevées au titre des achats effectués par le HCR et ses partenaires n’ont pas été remboursées; pendant la phase d’urgence, les effectifs étaient insuffisants et souffraient de fréquents mouvements de personnel.


L’audit complémentaire de novembre 2000 a fait apparaître que le HCR avait accompli d’importants progrès pour résoudre les problèmes découlant des défaillances initiales.  En particulier, le HCR a: amélioré les procédures d’achats; imposé une sélection préalable des partenaires opérationnels avant de leur déléguer des achats importants; répertorié du matériel d’une valeur estimative de 8,7 millions de dollars qui n’avait pas été comptabilisé au moment de l’audit initial; renforcé les contrôles sur les biens restants et la localisation des mouvements de stocks; obtenu le remboursement des taxes prélevées sur les achats effectués directement par le HCR.


Toutefois, le BSCI a estimé que le HCR pouvait encore améliorer la situation.  Le BSCI formule les quatre recommandations suivantes:


-          le HCR devrait veiller à ce que les opérations d’urgence soient dotées d’effectifs suffisants et à ce que les postes clefs concernant les programmes, les finances et les approvisionnements soient pourvus en temps utile, à ce que les mouvements de personnel soient maintenus au minimum acceptable et à ce que des mécanismes de transfert des responsabilités soient mis en place selon que de besoin;

-          le HCR devrait veiller à ce que des mécanismes appropriés de suivi du matériel et des fournitures soient mis en place dès l’apparition d’une situation d’urgence;

-          le HCR devrait examiner ses règlements et procédures en matière de gestion financière, d’achat et de gestion du matériel, afin de déterminer s’ils devraient s’appliquer rigoureusement aux opérations d’urgence ou si certaines dérogations s’imposent en cas d’urgence officiellement déclarée;

-          le HCR devrait renégocier les accords actuels de coopération avec les gouvernements hôtes afin de faire en sorte que les exonérations fiscales accordées qui lui sont accordées en vertu de la Convention de 1946 sur les privilèges et immunités des Nations Unies soient étendues aux achats de programme effectués par les partenaires opérationnels au moyen de fonds du HCR.  En l’absence de ces exonérations, les achats locaux par les partenaires opérationnels devraient être maintenus à un niveau minimum. 


      Par sa note A/56/83, le Secrétaire général transmet le rapport du Bureau des services de contrôle interne (BSCI) sur l’inspection de la gestion du programme et des pratiques administratives du Bureau des Nations Unies pour le contrôle des drogue et la prévention du crime.  Il indique qu’il prend note des conclusions et souscrit aux recommandations et précise que des mesures sont prises pour remédier aux problèmes identifiés. 


En février 2001, le BSCI a procédé à un examen de la gestion du programme et des pratiques administratives du Bureau pour le contrôle des drogues et la prévention du crime (BCDPC) à Vienne.  Il a examiné le suivi des recommandations issues de précédentes évaluations approfondies des programmes de contrôle des drogues et de prévention du crime ainsi que de l’examen de la gestion du Programme, réalisé en 1999, de la Division de la prévention du crime et de la justice pénale. 


Le BSCI a constaté que le Directeur exécutif augmentait la visibilité du BCDPC au plan mondial, en rehaussait l’image dans le public et donnait une orientation plus concrète à son action.  Toutefois, dès le début de l’inspection, un problème majeur est apparu : la manière hautement centralisée et arbitraire dont le Directeur exécutif conduisait le Bureau.  Toute l’autorité et tout le pouvoir de décision étaient en ses mains et en celles de ses proches collaborateurs, sans qu’il y ait de contre-pouvoirs suffisants.


Le BCDPC ne peut exercer son rôle de centre de connaissances spécialisées en l’absence d’un libre-échange de vues, de débats et de la participation du personnel à la prise de décisions.  Or, au moment de l’inspection, les mécanismes d’avis et de conseil collectifs, ainsi que de coordination des programmes et des politiques ne fonctionnaient pas.  Manquait aussi un système cohérent de contrôle des programmes sous forme de suivi de la mise en oeuvre et d’évaluation des résultats.  D’importantes décisions concernant les programmes et l’administration étaient prises sans consultation ou presque.  Des retards anormaux dans l’approbation des projets, des programmes ou de mesures précises étaient monnaie courante.  Le fait que le Directeur exécutif ne déléguait pas pleinement ses pouvoirs aux directeurs de programme nuisait à la perception des responsabilités et paralysait la prise de décisions lorsqu’il s’absentait de Vienne. 


Le BSCI considère que les principaux points forts du BCDPC sont les mandats clairement définis, le rang de priorité élevé de son action à l’échelon intergouvernemental et la grande diversité des connaissances spécialisées dont il dispose dans les domaines qui lui sont confiés.  Ses principaux atouts sont un personnel dévoué, dynamique et talentueux, une forte présence sur le terrain et le fait que des fonctions normatives, analytiques et de coopération technique sont regroupées sous un même toit.  Au moment de l’inspection, toutefois, le moral du personnel n’était pas bon.  Ce dernier regrettait le manque de transparence des décisions de la direction, notamment pour ce qui était des questions de personnel.  S’il existait un dialogue structuré sur les questions de travail au sein de quelques unités, la communication ne se faisait pas concernant la gestion d’ensemble du personnel. 


Pour le BSCI, les principales insuffisances du BCDPC tiennent à une centralisation excessive et au caractère éminemment personnel de la prise de décisions ainsi qu’à l’absence de mécanismes institutionnels qui permettent une conception rationnelle et une exécution efficace des programmes et l’évaluation de leurs résultats.  Ces insuffisances se sont traduites par une mauvaise planification, une stratégie de collecte des fonds mal définie et ne s’intégrant pas dans une perspective à long terme, un manque de transparence dans la prise de décisions et une rupture de la communication entre le personnel et l’Administration. 


Le BSCI juge particulièrement préoccupant que selon certains Etats Membres, tant des donateurs que des bénéficiaires, la mauvaise gestion du Bureau nuit à l’accomplissement de ses mandats et à la bonne application de certains projets.


Sur ce constat, le BSCI dresse une série de recommandations détaillées.  Il recommande notamment au BCDPC de:


-          ne pas s’engager dans une quelconque entreprise d’envergure à long terme sans avoir effectué des études conceptuelles appropriées et des recherches tendant à dégager les possibilités de mise en pratique et sans avoir reçu des assurances raisonnables de la part des donateurs quant au soutien qu’ils pourraient fournir;

-          mettre en place une structure organisationnelle qui fournisse un cadre approprié à ses activités et permette de réduire les filières hiérarchiques;


-          rétablir rapidement les mécanismes collectifs d’examen des projets et des programmes en s’inspirant des pratiques optimales ayant fait leurs preuves à l’échelle du système;

-          établir au moyen d’évaluations mutuelles internes et par des comités directeurs, le contrôle de la qualité des travaux de recherches effectués;

-          prendre dans l’immédiat des mesures pour renforcer les fonctions de contrôle financier.  Il importe que les directeurs de programme aient à répondre de la manière dont ils exercent ces pouvoirs et responsabilités;

-          assurer dans les meilleurs délais un contrôle adéquat des programmes.  Chaque directeur de programme devrait être tenu au courant de tous les aspects de l’évolution du programme, des problèmes rencontrés, des dépenses à engager et des résultats obtenus.  Il devrait y avoir un mécanisme qui permette à l’équipe dirigeante et aux donateurs de se tenir à l’écoute des réactions;

-          le Directeur exécutif devrait de toute urgence déléguer au Directeur du Centre des Nations Unies pour la prévention de la criminalité internationale (CPCI) des pouvoirs l’habilitant à contrôler et certifier toutes les ressources affectées au programme;

-          le BCDPC devrait veiller à ce que ses techniques de gestion des ressources humaines soient conformes aux règles et règlements de l’ONU en matière d’équité, de transparence et d’objectivité.


A la fin de l’inspection, le BSCI a fait clairement comprendre au Directeur exécutif que le Bureau ne pouvait continuer d’être géré de la sorte.  Il l’a instamment prié, ainsi que ses proches collaborateurs, de procéder immédiatement à des changements en profondeur. 


Le BSCI a pris note d’une série de mesures qui ont été prises depuis janvier 2001 pour améliorer la situation en définissant des procédures, prècisant des domaines de responsabilités et déléguant l’autorité à des niveaux appropriés.  Il suivra de près la manière dont les changements envisagés sont mis en place, ainsi que leur solidité. 


Débat


M. LAURENT LEMAIRE (Belgique), s'exprimant au nom de l'Union européenne et de la Bulgarie, de l'Estonie, de la Hongrie, de la Lettonie, de la Lituanie, de la Pologne, de la République tchèque, de la Roumanie, de la Slovaquie, de la Slovénie, de Chypre, de Malte, de la Turquie et de la Norvège, a approuvé le rapport annuel du BSCI, d'autant plus important que l'Assemblée générale vient de se prononcer en faveur d'une responsabilisation accrue des gestionnaires de programmes.  Se félicitant de ce que pour cet exercice 53 % des recommandations aient été mises en oeuvre, M. Lemaire a demandé des informations sur le pourcentage de mise en oeuvre des recommandations des trois exercices précédents du BSCI.  Il a exprimé l'espoir que la réorganisation du BSCI induira les synergies qui permettront encore d'améliorer la qualité de son travail et demandé qu'une évaluation des incidences de cette réorganisation sur son travail soit présentée dans son prochain rapport annuel. 


L'Union européenne, a poursuivi M. Lemaire, note avec intérêt que le BSCI a identifié quelque 58 millions de dollars d'économie et de recouvrement au cours de l'exercice sous revue mais est préoccupée par les cas de corruption et d'extorsion de réfugiés mentionnés aux paragraphes 41 à 44 du rapport.  Elle note également avec préoccupation les incidents impliquant des particuliers dans des activités illicites frauduleuses qui ont été identifiées parmi des opérations de maintien de la paix, qui sont actuellement en cours de procédure.  Elle est d'avis que ces cas démontrent le besoin d'un renforcement du rôle des organes de contrôle, comme prévu par la présence accrue des auditeurs résidents.  S'agissant du rapport d'inspection sur le Bureau des Nations Unies pour le contrôle des drogues et la prévention du crime, le représentant a apporté son soutien aux recommandations du BSCI.  Enfin, s'agissant du rapport sur l'audit des opérations du Haut Commissaire pour les réfugiés des Nations Unies en Albanie, l'Union européenne note avec satisfaction les efforts du HCR pour mettre en oeuvre des recommandations du BSCI.


Mme DEBORAH WYNES (Etats-Unis) a déclaré que le rapport annuel du BSCI constitue une étape essentielle dans l'évaluation de la capacité de l'Organisation à combattre les fraudes, les gaspillages et les erreurs de gestion.  Depuis sa mise en place il y a sept ans, le BSCI a contribué à revitaliser, à moderniser et à rationaliser les Nations Unies, a fait observer Mme Wynes.  Elle s'est félicitée de ce que la crédibilité du BSCI n'ait cessé de se consolider depuis 1994, faisant valoir qu'en grande partie ceci est du à son indépendance.  Les Etats-Unis sont fermement en faveur d'un renforcement des capacités du BSCI, car il est essentiel de disposer de services de contrôle technologiquement à la hauteur, a poursuivi la représentante, avant de faire remarquer que les résultats du contrôle interne seront à l'image des personnes et des technologies employées à cette fin. 


La représentante a en outre salué le système de classification des recommandations formulée par le BSCI.  En ce qui concerne les irrégularités commises dans les bureaux du HCR à Nairobi, elle s'est félicitée de ce que neuf personnes aient été incarcérées.  Elle a, en conclusion, approuvé la réduction des taux d'indemnité de subsistance versée aux fonctionnaires de plusieurs missions de maintien de la paix, faisant observer que cette mesure permettra d'économiser 45 millions de dollars.


M. AHMED FARID (Arabie saoudite) a appuyé les activités du BSCI.  Il s’est dit préoccupé par plusieurs observations du BSCI dans son rapport annuel concernant les procédures de recrutement pour les opérations de maintien de la paix.  Selon le Bureau, les descriptions d’emploi types ne sont pas au point et le processus de sélection n’est pas transparent.  Aux yeux du représentant, il est essentiel d’établir des descriptions d’emploi types pour les missions et de procéder à une formation appropriée du personnel déployé sur le terrain, notamment en matière de technologies de l’information.  De telles mesures permettront en effet d’améliorer sensiblement l’efficacité des missions. 


M. VLADIMIR IOSIFOV (Fédération de Russie) s’est exprimé en faveur du renforcement global des structures de contrôle interne des Nations Unies.  La Fédération de Russie est particulièrement satisfaite des activités du BSCI depuis sa création.  Les résultats sont chaque année meilleurs et les économies et recouvrements pour l’Organisation chaque année plus importants.  Le représentant a tout spécialement partagé les préoccupations du BSCI concernant les activités d’achats de l’Organisation, qui par leur ampleur peuvent constituer un grand


domaine de tentation.  La Fédération de Russie se félicite aussi des activités de contrôle réalisées dans les opérations de maintien de la paix.  Les nombreuses violations des règles et règlements et autres stratagèmes financiers aboutissant à des pertes importantes pour l’Organisation sont particulièrement préoccupantes et les responsables de ces malversations et dysfonctionnements doivent être punis. 


Le représentant s’est prononcé ensuite en faveur du renforcement de la coopération entre le BSCI et le Corps commun d’inspection ainsi que le Comité des commissaires aux comptes, dont les activités sont complémentaires.  Il a insisté sur la nécessité d’éviter les doubles emplois au sein de ces trois organes de contrôle.  En conclusion, il a souhaité que le BSCI fournisse des briefings périodiques à propos des activités d’enquête qu’il mène.


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