LES DELEGATIONS AFRICAINES PLAIDENT POUR UNE AUGMENTATION DES RESSOURCES DU BUDGET CONSACREES AUX ACTIVITES DE DEVELOPPEMENT DE LEUR CONTINENT
Communiqué de presse AG/AB/663 |
Cinquième Commission
14e séance - matin
LES DELEGATIONS AFRICAINES PLAIDENT POUR UNE AUGMENTATION DES RESSOURCES DU BUDGET CONSACREES AUX ACTIVITES DE DEVELOPPEMENT DE LEUR CONTINENT
Avec une majorité de délégations africaines s’exprimant sur le projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2002-2003, la Cinquième Commission (administrative et budgétaire) a entendu, ce matin, de nombreux appels en faveur de l’augmentation des ressources que l’ONU consacre à ce continent. Le représentant du Kenya a ainsi rappelé que la Déclaration du Millénaire a clairement insisté sur la nécessité de répondre aux besoins particuliers de l’Afrique. Se déclarant convaincu que la pauvreté et l’inégalité sont les principales menaces à la paix et la sécurité internationales, il a fait remarquer que des résultats plus importants dans la lutte contre ces fléaux permettraient en retour de réduire les très lourdes dépenses actuellement consenties au tire du maintien de la paix et de l’assistance humanitaire. Un point de vue qui a été partagé entre autres par ses collègues du Soudan, de la République arabe syrienne, de la Jamahiriya arabe libyenne ou encore d’Israël.
Le représentant du Kenya a aussi mis l’accent sur la situation financière difficile à laquelle sont confrontés, depuis plusieurs années déjà, le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et le Programme des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat), qui ont tous deux leur siège à Nairobi, seul lieu d’offices principaux de l’ONU dans un pays en développement. Dépendant majoritairement des ressources extrabudgétaires, y compris pour financer des activités de fond, ces deux organes voient leur capacité à planifier leurs activités de manière cohérente considérablement limitée, a-t-il expliqué, avant de faire remarquer que la baisse du niveau de ces ressources était loin d’être compensée par les réaménagements – notamment l’inscription au budget ordinaire de certains services administratifs - prévus par le Secrétaire général dans son projet de budget. En conséquence, il a demandé que les activités de ces deux programmes soient financées dans une plus large mesure encore par le budget ordinaire de l’ONU.
De son côté le représentant du Mozambique, qui s’exprimait au nom du Groupe des Etats d’Afrique, a attiré l’attention de la Commission sur la nécessité de mettre en oeuvre rapidement au niveau mondial le Programme d’action pour la prévention, la lutte et l’élimination du commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects, adopté en juillet dernier, ceci étant particulièrement important pour l’Afrique, où les civils sont victimes de la prolifération de ces armes meurtrières. Le problème est que le Département du désarmement, chargé de cette tâche énorme, est le plus petit du Secrétariat et souffre d’un grave manque de fonds. Le représentant a donc invité tous les Etats Membres à faire preuve
de la même volonté politique que lors de la Conférence de juillet dernier au moment où ils examineront cette section particulière du projet de budget. L’importance des programmes de désarmement, en général, a été soulignée par plusieurs autres délégations, dont celle du Bélarus.
Les délégations des pays suivants se sont exprimées ce matin : Chili (au nom du Groupe de Rio), Brésil, Maroc, Koweït, Kazakhstan, Mozambique (au nom du Groupe des Etats africains), Israël, Ukraine, Soudan, République arabe syrienne, Jamahiriya arabe libyenne, Kenya, Bélarus.
La Commission achèvera son débat sur cette question lundi prochain, le 22 octobre à 10 heures. Elle abordera également l’examen des rapports et états financiers vérifiés et des rapports du Comité des commissaires aux comptes.
Projet de budget-programme pour l'exercice biennal 2002-2003 (point 123)
La documentation relative à ce point a été présentée dans notre communiqué AG/AB/656 en date du 12 octobre.
Suite du débat général
M. JUAN GABRIEL VALDES (Chili), s'exprimant au nom du Groupe de Rio, a déclaré que la présentation actuelle du budget axé sur les résultats, peut être améliorée et a demandé au Secrétaire général d'oeuvrer dans ce sens. Il s'est félicité de l'inclusion dans le budget d'une ligne de dépenses pour les missions politiques spéciales, mais a regretté l'augmentation du nombre de postes D-1, précisant que le reclassement des postes ne doit pas servir des perspectives de carrière et de promotion du personnel. Le budget du Compte pour le développement stagne à 13,065 millions de dollars, soit le même niveau qu'en 1998-1999, a également déploré M. Valdés. Regrettant également les dépenses faibles faites au titre de ce Compte dans les deux derniers exercices biennaux, il a en conclusion rappelé qu'il est de la responsabilité collective de tous les Etats Membres d'adopter un budget à la mesure avec les mandats existants.
M. ENIO CORDEIRO (Brésil) a estimé que, utilisé de manière appropriée, le principe de la budgétisation axée sur les résultats contribuera à la modernisation du processus budgétaire de l’Organisation et à l’amélioration des résultats obtenus par les différents programmes. Il est en effet dans l’intérêt de l’ONU que chaque dollar soit dépensé de façon efficace, a-t-il ajouté. Le problème est que, pour un certain nombre de programmes, le projet de budget présenté par le Secrétaire général décrit de manière encore trop vague les objectifs fixés et les résultats envisagés. Cette nouvelle présentation constitue néanmoins un premier pas dans la bonne direction et le Brésil est convaincu que les lacunes identifiées seront corrigées au fur et à mesure de l’expérience acquise. M. Cordeiro s’est ensuite félicité de l’augmentation budgétaire prévue pour les domaines prioritaires, comme la coordination de l’assistance humanitaire et le maintien de la paix et de la sécurité internationales. Il a toutefois regretté que l’augmentation envisagée pour la promotion de la croissance économique et du développement durable soit la plus faible, avec seulement 1,7%. Il a jugé important de garantir que les activités prévues à ce titre soient financées de manière appropriée.
De l’avis du Brésil, les consultations relatives au projet de budget devraient avoir deux objectifs principaux: faire en sorte que les priorités de l’Organisation, fixées par l’Assemblée générale, aient des ressources suffisantes, et approuver un document final qui contribue à améliorer l’efficacité, à rationaliser les activités et à renforcer le contrôle des dépenses. Des améliorations sont par exemple nécessaires concernant les technologies de l’information et à cet égard, le Brésil estime que des outils tels que les vidéoconférences, le Système intégré de gestion et d’autres moyens de communication modernes devraient être utilisés à chaque fois qu’ils s’avèrent plus rentables. Cela dit, les restrictions budgétaires ne devraient pas être recherchées à n’importe quel prix et l’Assemblée générale doit prendre garde à
approuver un niveau de ressources permettant effectivement à l’Organisation de s’acquitter de l’ensemble de ses fonctions et mandats. Il y a en effet des limites aux réductions des dépenses et l’Organisation ne peut pas toujours faire plus avec moins, a insisté le représentant. Compte tenu de l’importance des dépenses de personnel sur l’ensemble du budget, qui représentent près de 80% des ressources demandées, il est indispensable que les créations et les reclassements de postes soient dûment justifiés et ne servent pas d’outil de promotion. Le Brésil estime que les propositions faites par le Secrétaire général sur ce point risquent d’aggraver encore la distorsion qui existe au niveau des postes de rang supérieur, à l’heure même où l’Organisation a besoin de “sang neuf”. Outre les programmes relatifs à la coopération internationale et régionale pour le développement et les activités visant à éliminer la pauvreté, le Brésil attache une grande importance au Forum sur les forêts et aux services d’information en langue portugaise de la radio des Nations Unies et demande à ce qu’ils reçoivent également les ressources adéquates.
M. MOHAMED LOULICHKI (Maroc) a fait remarquer que même avec les améliorations prévues, l'ONU demeure sous l'impact de restrictions financières, et souhaité que tous les Etats Membres versent leurs contributions en entier, à temps et sans conditions. Il va sans dire, a-t-il poursuivi, que le maintien du budget ordinaire au même niveau depuis 8 ans a obligé l'ONU à recourir à des mesures drastiques de réduction des coûts, ce qui s'est répercuté négativement sur l'exécution de nombreux mandats et a entraîné l'annulation d'un certain nombre d'autres. Le Maroc considère que le Secrétaire général devrait disposer des ressources nécessaires pour exécuter tous les mandats approuvés en 2002-2003. Regrettant le recours excessif aux ressources extrabudgétaires pour financer des activités essentielles de l'Organisation, le représentant s'est cependant félicité de ce que 93,7 millions de dollars aient été prévus pour les missions politiques spéciales.
En ce qui concerne la présentation de la budgétisation axée sur les résultats, a poursuivi le représentant, nous appuyons la remarque du CCQAB selon laquelle la formulation des objectifs et des résultats escomptés est trop vague et nous sommes d'avis que ces indicateurs doivent être formulés de façon plus précise. Par ailleurs, il faut que le projet de budget-programme s'insère dans le plan à moyen terme, minutieusement examiné et difficilement négocié par l'Assemblée générale et nous regrettons que certains chapitres du budget-programme aient clairement dévié des dispositions de ce plan, a ajouté M. Loulichki. Il a fait observer que les domaines prioritaires du plan à moyen terme devraient disposer de ressources financières suffisantes pour leur réalisation: maintien de la paix et de la sécurité internationales, promotion d'une croissance économique soutenue, développement de l'Afrique, promotion des droits de l'homme, coordination efficace des opérations d'aide humanitaire, promotion de la justice et du droit international. Enfin, le représentant a plaidé en faveur de la mise en oeuvre des recommandations du rapport Brahimi.
M. MESHAL A.M.A. AL-MANSOUR (Koweït), se ralliant à la déclaration faite par le représentant de la République islamique d'Iran au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a réaffirmé que le plan a moyen terme constitue le principal instrument de politique générale budgétaire de l'Organisation. Il a par ailleurs fait remarquer qu'il existe un lien étroit entre la mise en oeuvre du budget-programme et le paiement par les Etats de leurs quotes-parts en intégralité, à temps et sans conditions. En ce qui concerne la délégation des pouvoirs, le représentant a
insisté pour qu'elle soit effectuée en conformité avec les résolutions pertinentes de l'Assemblée générale et assortie de mesures connexes telles que la formation. L'information à l'ONU est un domaine essentiel, a poursuivi le représentant, car c'est par l'information que l'on rend compte des diverses activités entreprises par l'ONU, et dans ce domaine le rôle de la technologie moderne ne doit pas être sous-estimé. Enfin, il a demandé que des fonds supplémentaires soient disponibles pour la Commission de développement économique et social pour l'Asie occidentale, s'est inquiété du nombre élevé de postes vacants et a insisté pour que les critères d'une représentation géographique équitable soient respectés lors du recrutement.
Mme MADINA B. JARBUSSYNOVA (Kazakhstan) a dit apprécier grandement les efforts du Secrétariat en vue de présenter le projet de budget selon le principe de la budgétisation axée sur les résultats. Rappelant que depuis plusieurs années le budget de l’ONU stagne au même niveau, elle a estimé que de nouvelles contraintes budgétaires ne semblent ni utiles, ni opportunes. Le Kazakhstan partage la préoccupation du Secrétaire général sur les éventuelles répercussions négatives sur la qualité du travail de l’ONU de toute nouvelle réduction. Compte tenu de cette situation, l’Organisation doit s’en tenir strictement aux objectifs prioritaires fixés par l’Assemblée générale et garantir une utilisation des ressources la plus efficace possible. Voilà une tâche difficile que la budgétisation axée sur les résultats devrait faciliter, a déclaré la représentante. Les investissements continus dans les nouvelles technologies de l’information devraient aussi contribuer à plus d’efficacité et de transparence dans le travail de l’Organisation. La représentante a reconnu, avec le CCQAB, que plusieurs programmes et résultats escomptés du projet de budget sont définis en termes vagues et que des améliorations dans ce domaine sont nécessaires. Elle a ajouté que l’ambition ultime du document budgétaire devait être de se rapprocher au maximum des objectifs fixés par la Déclaration du Millénaire.
M. CARLOS DOS SANTOS (Mozambique), s’exprimant au nom du Groupe des Etats africains, a salué la grande qualité du document budgétaire présenté lundi dernier par le Secrétaire général. Il s’est particulièrement réjoui de l’accent clair mis sur les domaines prioritaires identifiés par l’Assemblée générale. Il a insisté toutefois pour que l’Organisation dispose effectivement de toutes les ressources dont elle a besoin pour exécuter ses mandats, notamment ceux prescrits par la Déclaration du Millénaire. A cet égard, il a attiré l’attention sur la nécessité de garantir la mise en oeuvre rapide et complète du Programme d’action pour la prévention, la lutte et l’élimination du commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects adopté en juillet dernier. Il a expliqué que le Département du désarmement est appelé à jour un rôle primordial à cet égard et qu’il devra mettre en oeuvre diverses activités tant aux plans national, que régional et mondial. L’énormité de la tâche qu’il a devant lui exige donc qu’il obtienne des ressources supplémentaires. Or, pour l’heure, ce Département, qui est par ailleurs le plus petit du Secrétariat, souffre d’un grave manque de fonds, a déploré le représentant, afin d’indiquer qu’il a été le témoin direct de cette situation lorsqu’il a assuré la présidence du Comité préparatoire de la Conférence sur le commerce illicite des armes légères. En conséquence, il a, au nom du Groupe des Etats africains, apporté son plein appui à l’augmentation modeste proposée pour ce
Département par le Secrétaire général. Il a invité tous les Etats Membres à faire preuve de la même volonté politique que lors de la Conférence de juillet dernier au moment où ils examineront cette section particulière du projet de budget, faute de quoi la mise en oeuvre du programme d’action serait fortement compromise et les souffrances qu’endurent les civils, particulièrement en Afrique, en raison de la prolifération des armes légères ne feraient que continuer. Les Etats africains estiment que l’exécution du programme d’action constitue également un grand pas en avant vers le maintien de la paix et de la stabilité ainsi que vers la croissance économique, le développement durable et l’élimination de la pauvreté sur leur continent.
M. RON ADAM (Israël) a fait observer que cette année, comme chaque année budgétaire, les Etats Membres et le Secrétariat doivent relever le défi consistant à fixer les priorités et à élaborer les programmes pour le prochain exercice biennal. Cette tâche devient, chaque fois, plus complexe et délicate, à mesure que les défis posés au monde entier deviennent plus vastes et plus risqués. Tout en appuyant dans l’ensemble les objectifs identifiés par l’Assemblée générale dans sa résolution 55/233, Israël estime qu’une plus grande attention et davantage de ressources devraient être accordées à la promotion de la croissance économique et du développement durable et au maintien de la paix et de la sécurité internationales, en particulier la lutte contre le terrorisme. Les programmes s’attaquant aussi à d’autres menaces à la vie humaine, comme la faim, la maladie et les défis concernant l’environnement devraient aussi recevoir des ressources appropriées. S’agissant du maintien de la paix et de la sécurité internationales, des efforts particuliers devraient être consentis en faveur du renforcement des activités de consolidation de la paix et des programmes de promotion de la tolérance et du bon voisinage. Dans ce contexte, Israël accorde une grande importance aux recommandations du rapport Brahimi et souhaite qu’elles conduisent à une amélioration du travail du Département des opérations de maintien de la paix. Au vu des événements récents, Israël estime que les programmes des Nations Unies visant à lutter contre le terrorisme devraient être renforcés. Israël est aussi favorable à une augmentation des ressources et des postes destinés à assurer la sécurité de l’ONU et de ses membres. Il appuie également le renforcement du Département du désarmement, en raison de la contribution significative qu’il apporte à la paix et à la sécurité internationales.
Lorsqu’ils décident de l’allocation des ressources, les Etats Membres devraient tenir compte des problèmes récurrents de trésorerie de l’Organisation et devraient rechercher de nouveaux moyens de redéployer les ressources et postes, plutôt que simplement augmenter le niveau général du budget, a estimé M. Adam. A ses yeux, l’Assemblée générale, par le biais de la Cinquième Commission, devrait avoir un rôle plus important concernant le profil définitif du budget et les changements qui doivent y être apportés, afin qu’il reflète les besoins et les priorités des Etats Membres.
M. MARKIYAN KULYK (Ukraine) a déclaré que les ressources doivent être allouées selon le principe d'une mise en oeuvre complète et efficace des programmes agréés et dirigés vers les secteurs prioritaires définis pas les Etats Membres. Cette allocation de ressources doit également répondre au principe d'efficacité, a fait observer le représentant, faisant part de sa préoccupation à ce sujet. M. Kulyk a salué la présentation du budget-programme axé sur les résultats, souhaitant que l'évaluation des actions en fonction des résultats se répande dans l'Organisation, contribuant ainsi à accroître la dimension qualitative du processus budgétaire. En ce qui concerne la gestion des ressources humaines, le représentant s'est inquiété de ce que les reclassements soient utilisés comme un instrument de promotion. Il a regretté que le rapport du Comité du programme et de la coordination (CPC) ne se prononce pas sur le programme des droits de l'homme. Enfin, le représentant a réaffirmé l'importance du contrôle interne pour éviter les fraudes et les gaspillages et a appuyé toute mesure visant à renforcer le Bureau des services de contrôle interne.
M. ANAS ELTAYEB ELGAILANI MUSTAFA (Soudan) a déclaré que les délibérations de cette année revêtent une importance particulière car il s'agit du premier budget axé sur les résultats. Cette formule doit être mise en oeuvre de façon progressive et équilibrée, a-t-il poursuivi, insistant pour que les priorités établies dans la Déclaration du Millénaire soient traduites en termes budgétaires et faisant valoir que les Etats Membres ne devraient pas approuver le financement de programmes qui ne figurent pas dans cette déclaration. Le représentant a déploré le recours excessif aux consultants et aux vacataires, cette pratique étant particulièrement lourde pour les finances de l'ONU, et a plaidé en faveur d'une représentation géographique plus juste dans le recrutement. Faisant remarquer que la mise en place des technologies de l'information occasionnera des coûts supplémentaires, il a proposé qu'un budget distinct soit élaboré à cette fin. Enfin, il s'est prononcé en faveur d'un contrôle strict du financement des programmes et d'un examen précis des dépenses visant à éviter les doubles emplois.
M. BASSAM BARABANDY (République arabe syrienne), s'associant à la déclaration de la République islamique d'Iran, a regretté que le budget ne cadre pas avec le plan à moyen terme, voire l'ignore, et a demandé que le Secrétariat remédie à cette lacune. Pourquoi allouer davantage de fonds à des chapitres qui n'ont pas été identifiés comme prioritaires par le plan? a-t-il demandé, rappelant que ces priorités sont la promotion de la croissance économique et du développement durable et le nouvel Agenda pour l'Afrique. Le représentant a déclaré soutenir l'initiative du Secrétaire général visant à créer une ONU informatisée, soulignant cependant que le caractère universel de l'Organisation exige que l'on atteigne le public le plus démuni des pays en développement, et qu'à cette fin l'information écrite et radiodiffusée est essentielle. Il a réitéré le rôle crucial du Département de l'information dans le renforcement de la dissémination des informations sur les activités de l'ONU. Il s'est déclaré préoccupé par le projet de réduire le budget du Département des affaires de l'Assemblée générale et déçu que sur le site web de l'ONU le clivage entre les langues s'accentue. En ce qui concerne l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNWRA), le représentant a demandé qu'en raison des difficultés patentes auxquelles cet Office est confronté en ce moment, des ressources supplémentaires lui soient fournies
afin qu'il puisse s'acquitter de son mandat. Le représentant a également demandé que l'on appuie les travaux du Département de l'information afin qu'il poursuive son projet pilote de radiodiffusion et que le service des publications de la Commission économique et sociale de l'Asie occidentale soit renforcé afin que la documentation paraisse en arabe. Enfin il s'est inquiété du recours aux ressources extrabudgétaires et a condamné l'usage de plafonds artificiels sur les dépenses.
M. KHALIFA AL-ATRASH (Jamahiriya arabe libyenne) s’est félicité de la nouvelle formule de présentation du budget, désormais axé sur les résultats. Il s’agit là d’un outil qui permettra, selon lui, aux Etats Membres de mieux évaluer la performance du Secrétariat. Toutefois, cette nouveauté mérite encore une réflexion plus approfondie concernant notamment la définition des résultats escomptés. Il est impératif en outre que le budget continue de tenir strictement compte du plan à moyen terme adopté par l’Assemblée générale. Il est donc regrettable que cela n’ait pas été le cas pour certains chapitres. La Jamahiriya arabe libyenne attache une importance particulière aux activités de promotion du développement durable et de la croissance économique, notamment en Afrique, et elle juge l’augmentation des ressources demandées à ce titre insuffisante. Elle estime aussi que les organes de contrôle de l’Organisation doivent être renforcés afin qu’ils s’acquittent de manière plus satisfaisante et efficace encore de leurs mandats.
Le représentant a ensuite dénoncé les effets pervers de la pratique consistant à imposer un plafond artificiel au budget. Il s’est aussi inquiété de la dépendance croissante à l’égard des ressources extrabudgétaires et ce même pour des activités de fond de l’Organisation. Pour lui, le budget devrait en fait être souple pour permettre aux Nations Unies d’assumer leur rôle lorsque des questions pressantes et imprévues se présentent à elles, comme par exemple la lutte contre le terrorisme suite aux “événements effroyables” survenus aux Etats-Unis le 11 septembre dernier. Ce faisant, la Libye se félicite des efforts déployés par le Secrétaire général pour rendre l’Organisation plus efficace et productive. Elle rappelle que de leur côté, les Etats Membres ont l’obligation juridique et le devoir moral de s’acquitter de leurs contributions afin que l’ONU dispose de toutes les ressources dont elle a besoin pour fonctionner. Il a, en conclusion, exprimé sa préoccupation devant la multiplication des postes de haut niveau et a fait remarquer que les ressortissants des pays en développement continuaient d’être sous-représentés au sein du Secrétariat.
M. MARX G.N. KAHENDE (Kenya) a salué la créativité et la sagesse du Secrétaire général qui a su contenir le budget 2002-2003 au niveau de l’exercice en cours en redéployant judicieusement les ressources et en tirant parti de la formation reçue par le personnel et de l’introduction des technologies de l’information. Le Kenya se réjouit aussi de voir que le Nouvel Agenda pour le développement de l’Afrique compte parmi les domaines prioritaires pour lequel le Secrétaire général demande une augmentation des ressources. Il tient à rappeler que la Déclaration du Millénaire a clairement insisté sur la nécessité de répondre aux besoins particuliers de l’Afrique. La pauvreté et l’inégalité étant, en outre à ses yeux, les principales causes menaçant la paix et la sécurité internationales dans le monde, le Kenya espère vivement que la communauté internationale honorera les engagements pris en ce sens dans la Déclaration. Le représentant a fait remarquer que des résultats plus importants dans la lutte contre ces phénomènes permettraient en retour de réduire les dépenses lourdes actuellement consenties au tire du maintien de la paix et de l’assistance humanitaire.
Le représentant a indiqué ensuite que son pays s’honore d’accueillir le seul office des Nations Unies situé dans un pays en développement. Il appuie donc la proposition du Secrétaire général de renforcer la composante “budget ordinaire” de l’Office de Nairobi. Il a fait remarquer que le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et le Programme des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat), qui ont tous deux leur siège à Nairobi, dépendent majoritairement des ressources extrabudgétaires y compris pour financer des activités de fond, une situation qui est d’ailleurs à l’origine de la crise financière à laquelle ils sont confrontés depuis quelques années. Cet état de fait limite considérablement la capacité de ces deux organismes à planifier leurs activités de manière cohérente et le Kenya adresse donc un appel pour que les activités du PNUE et d’Habitat soient financées dans une plus large mesure par le budget ordinaire de l’ONU.
M. OLEG LAPTENOK (Bélarus) a déclaré que, dans le souci d'adapter les priorités aux nouvelles réalités, les programmes secondaires devraient être éliminés. Cela doit se faire en conformité avec le plan à moyen terme et respecter la volonté des Etats Membres, a-t-il ajouté, avant de souhaiter que davantage de ressources soient dégagées pour les programmes de désarmement et les économies en transition et en développement. Nous partageons les préoccupations exprimées quant au recours accru aux sources extrabudgétaires, a-t-il poursuivi. Le point positif de ce budget est certes sa présentation axée sur les résultats, mais nous regrettons que les dépenses administratives et de personnel représentent une partie trop importante du total, à savoir 80% du budget de l'Organisation. Le représentant a plaidé en faveur d'une politique du personnel visant à accroître l'efficacité du travail et une répartition géographique plus équitable en matière de recrutement. Il a souhaité que l'on recrute du personnel hautement qualifié afin d'éviter d'avoir à le former lorsqu'il est en place, cette pratique étant coûteuse. Enfin, il s'est prononcé contre le recours excessif à des experts extérieurs et les reclassements des hauts postes qui aboutiraient à une pyramide inacceptable.
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