En cours au Siège de l'ONU

AG/AB/655

PLUSIEURS DELEGATIONS EXPRIMENT LEUR INSATISFACTION FACE AUX LACUNES DU PROJET DE MODERNISATION DES TECHNOLOGIES DE L'INFORMATION DE L'ONU

11/10/2001
Communiqué de presse
AG/AB/655


Cinquième Commission

7e séance - matin


PLUSIEURS DELEGATIONS EXPRIMENT LEUR INSATISFACTION FACE AUX LACUNES DU PROJET

DE MODERNISATION DES TECHNOLOGIES DE L'INFORMATION DE L'ONU


Des mises en garde sont lancées contre toute tentative

de “commercialisation” des bâtiments du Siège


Le projet de modernisation des technologies de l'information au Secrétariat présenté ce matin en Cinquième Commission (administrative et budgétaire), par M. Toshiyuki Niwa, Sous-Secrétaire général aux services centraux d'appui, n'a pas entièrement convaincu les délégations.  Même si le besoin de moderniser les technologies de l'information et de la communication (TIC) afin de permettre à l'Organisation de tirer pleinement parti des nouvelles technologies et d'améliorer son efficacité est reconnu par tous, les objectifs identifiés par le Secrétariat ont été qualifiés de "pour le moins vagues et difficilement évaluables, voire franchement inadéquats" par le représentant de l'Australie, s'expriment au nom du Canada et de la Nouvelle-Zélande.  Ces objectifs avaient été rappelés par M. Niwa: il s'agit de l'accès et du partage de l'information, du développement de l'information sur le terrain, de la mise en place d'une solide infrastructure centrale, d'une politique de formation du personnel et de l'établissement d'une administration en ligne.  En ce qui concerne la structure organisationnelle, M. Niwa a indiqué qu'un modèle partiellement centralisé serait adapté à l'ONU, où la gestion des infrastructures centrales et la délivrance de normes seraient centralisées alors que la gestion des ressources humaines et des équipements serait décentralisée. 


Le représentant de l'Australie a regretté que le plan ne comporte aucune des informations figurant généralement dans un document de cette nature, à savoir un calendrier, des directives de mise en oeuvre et une estimation des coûts.  Les représentants de la République islamique d'Iran, s'exprimant au nom du Groupe des 77 et la Chine, et de la Belgique, s'exprimant au nom de l'Union européenne et des pays associés, se sont fait l'écho de cette préoccupation, notant l'absence d’estimation financière de la stratégie à court et long termes et s'inquiétant de ce que les incidences budgétaires annoncées par le Secrétariat n'aient pas été répercutées dans le projet de budget-programme pour 2002-2003.  S'agissant de la structure organisationnelle, l'Union européenne a déclaré accueillir favorablement le principe du modèle semi-centralisé retenu par le Secrétariat, mais constate que sa mise en oeuvre concrète ne semble pas actuellement réalisable en l'absence de critères précis permettant de distinguer le domaine d'application des décisions "centralisées" et des décisions "décentralisées".  Craignant que la structure actuelle d’évaluation des propositions en matière de technologies de l’information ne soit pas appropriée, le représentant de l'Australie a proposé que l'on reparte à zéro, car il n’est pas suffisant de simplement informatiser les processus actuels. “Ce n’est pas en lui ajoutant un conseil de technologies de l’information que les choses vont s’améliorer”.


(à suivre - 1a)

                                    - 1a -            AG/AB/655

                                                      11 octobre 2001


S'agissant du programme d'accueil des visiteurs à l'ONU, M. Niwa, présentant le rapport du Secrétaire général sur ce sujet, a rappelé que le coût de construction du nouveau pavillon pour les visiteurs atteindra entre 50 et 60 millions de dollars et sera entièrement financé par des sources privées, à savoir l'Association des Etats-Unis pour les Nations Unies (UNA-USA).  M. Niwa a indiqué que les recommandations du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) sur cette question seraient prises en considération.  De son côté, le représentant de la République islamique d'Iran a mis en garde contre une “commercialisation” des bâtiments et souhaité que l'on élargisse le nombre et l’origine des éventuels contributeurs.  Selon la représentante de la Chine, il est impératif d'intégrer ce projet de construction dans le Plan directeur de rénovation du Siège du Secrétaire général.


M. Toshiyuki Niwa a également apporté des informations quant à l'avancement du Plan directeur du Secrétaire général.  Il a indiqué que suite à l'affectation par l'Assemblée générale de 8 millions de dollars pour effectuer une analyse détaillée des coûts, une compagnie italienne de Milan, le Renato Sarno Group, a commencé cette étude en juillet 2001.  L'étude devrait être s'achevée en février 2002 et un rapport sera transmis par le Secrétaire général à l'Assemblée en mai ou juin 2002 pour discussion à la 57ème session.  M. Niwa a aussi présenté un rapport du Secrétariat sur la rentabilisation des activités commerciales de l’ONU.


Présentant le rapport sur la mise en oeuvre des projets financés par le Compte de développement, le Sous-Secrétaire général au Département des affaires économiques et sociales, M. Patrizio Civili, a indiqué qu'au 30 septembre, 45,4 % du budget approuvé pour 23 projets avait été dépensé, laissant un solde de plus de 14 millions de dollars.  M. Civili a fait observer que ce Compte, dont le budget total est de 26 millions de dollars depuis sa création, permet une mise en oeuvre efficace de nombreux projets de développement, grâce notamment aux échanges qu'ils suscitent en termes de coopération technique.  Il a indiqué que ce sont les projets de faible coût, entre 600 et 900 000 dollars, qui peuvent être achevés au sein d'un exercice biennal.  Intervenant sur cette question, le Groupe des 77 et de la Chine a rappelé qu’au moment de sa création, le Secrétaire général estimait à 200 millions de dollars les sommes qui seraient affectées à ce Compte, regrettant que le niveau de ressources actuel soit loin d’atteindre cette estimation ambitieuse.


Les représentants des délégations suivantes se sont exprimés au cours du débat: Belgique, au nom de l'Union européenne et des Etats associés, Australie, au nom du Groupe CANZ, République islamique d'Iran, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, Ghana, République arabe syrienne, Chine et Inde.


Lors de sa prochaine réunion, lundi 15 octobre, à 10 heures, la Commission poursuivra son débat sur les rapports présentés aujourd’hui et entamera son examen du barème des quotes-parts pour la répartition des dépenses de l’Organisation, en s’appuyant sur le rapport annuel du Comité des contributions.  Dans l’après-midi, le Secrétaire général viendra présenter son projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2002-2003.


                                    - 2 -             AG/AB/655

                                                      11 octobre 2001


Budget-programme de l’exercice biennal 2000-2001 (point 122)


* Programme d’accueil des visiteurs à l’ONU


Dans le rapport A/55/835, le Secrétaire général soumet une proposition visant à promouvoir le programme d’accueil des visiteurs à l’ONU.  Cette proposition, dont le but est de moderniser et d’améliorer le programme d’accueil des visiteurs au Siège de l’ONU, prévoit la construction, à l’entrée de la 47ème rue, d’un nouveau bâtiment qui sera relié au bâtiment de l’Assemblée générale par un passage souterrain.  L’investissement, qui devrait se situer entre 50 et 60 millions de dollars, sera entièrement financé par des apports privés de l’Association des Etats-Unis pour les Nations Unies (UNA-USA).  La rénovation parallèle du bâtiment de l’Assemblée générale, nécessaire à la promotion du programme d’accueil des visiteurs, se fera dans le cadre du plan directeur dont le Secrétaire général a tracé les grandes lignes dans son rapport consacré à ce sujet (A/55/117).  Ces nouvelles installations devraient permettre de renforcer la viabilité financière des visites guidées (environ 400 000 par an) et d’améliorer la rentabilité des activités commerciales.  Selon les prévisions, les recettes des activités commerciales passeront de 7,7 millions de dollars à 11,2 millions de dollars entre l’exercice 2000-2001 et l’exercice qui suivra la mise en service du nouveau programme d’accueil.  Le Secrétaire général propose en outre que soit créé un fonds d’équipement pour le renforcement du programme d’accueil des visiteurs et qu’y soit versé à chaque exercice biennal 20 % du montant brut des recettes provenant des activités commerciales directement concernées par le nouveau programme.  Ces ressources serviraient à faire face à certaines dépenses, remplacement du matériel d’exposition et des logiciels, et rénovation future de ce bâtiment.


Sur cette question, le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (A/56/7, paragraphes 103-113) indique qu’il sera impératif de mieux coordonner la réalisation du programme d’accueil des visiteurs et celle du plan directeur du Secrétaire général.  En ce qui concerne le financement du programme d’accueil par des fonds privés, il met en garde contre une commercialisation à outrance de l’Organisation qui porterait atteinte à son image et demande que le nombre potentiel de donateurs soit élargi, en invitant d’autres associations à participer au projet.  Il demande en outre que les travaux ne commencent qu’une fois leur financement assuré sous forme d’engagements fermes couvrant le montant requis.  Enfin, sans être opposé à la création d’un fonds d’équipement, le CCQAB craint qu’il ne devienne une charge pour l’Organisation si des déficits devaient se produire.


* L’information au Secrétariat


Dans le rapport sur l’information au Secrétariat: plan d’action (A/55/780), le Secrétaire général rappelle que la stratégie de l’information, mise en oeuvre afin que l’ONU accède à “l’ère électronique”, vise à doter le Secrétariat des technologies de l’information et de la communication (TIC).  Partant du principe que l’informatisation est la clef de l’amélioration de l’efficacité des programmes de fond et de la gestion de l’Organisation, les cinq objectifs suivants ont été définis: améliorer l’accès à l’information pour le personnel, les Etats Membres et


                                    - 3 -             AG/AB/655

                                                      11 octobre 2001


autres publics; apporter un appui aux technologies de l’information et de la communication hors siège; améliorer l’infrastructure technique; renforcer les capacités du personnel et mettre en place une administration en ligne.  Le rapport donne un compte-rendu des avancées réalisées sur ces cinq chantiers, récapitule les progrès accomplis au Secrétariat depuis 10 ans, fait état des autres mesures prévues et des résultats escomptés.  Il note en conclusion que certaines initiatives (mise à niveau de l’infrastructure, sécurité, formation aux TIC) auront des incidences budgétaires dès le prochain exercice biennal et seront prises en compte dans le projet de budget-programme pour 2002-2003.


Le rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (A/56/7, paragraphes 80-94) sur ce thème note que le rapport du Secrétaire général comporte de graves lacunes du fait qu’il ne donne pas d’informations sur les besoins de financement à satisfaire pour appliquer la stratégie, ni sur le calendrier de mise en oeuvre.  Considérant que la modernisation des technologies de l’information requiert d’augmenter les ressources humaines et financières, et notant que rien de tel n’est prévu pour le moment, le CCQAB demande qu’un rapport détaillé sur l’application de la stratégie informatique de l’Organisation soit présenté à l’Assemblée générale à sa cinquante-septième session.  Le CCQAB regrette par ailleurs qu’en raison du manque de coordination et du caractère décentralisé d'activités liées aux TIC, plusieurs des systèmes utilisés par le Secrétariat ont été conçus comme des entités autonomes.  Enfin, craignant que ne prolifèrent dans les fonds et programmes des Nations Unies des systèmes coûteux, incompatibles et faisant double emploi, le CCQAB estime qu’une collaboration plus intense s’impose en vue d’adapter le Système intégré de gestion aux besoins particuliers des bureaux extérieurs, des bureaux de pays et des opérations de maintien de la paix.


*  Rentabilisation des activités commerciales


Dans le rapport sur cette question (A/55/546), le Secrétaire général propose des mesures visant à stimuler les ventes, accroître les recettes et augmenter la clientèle des services commerciaux actuels de l’ONU dans cinq domaines.  En ce qui concerne l’administration postale, le bénéfice net tiré de ces activités est estimé à environ 2 600 000 dollars.  La rentabilité de cette opération peut être considérablement accrue notamment en renégociant l’accord conclu avec l’administration postale du pays hôte.  Pour les visites guidées, on propose entre autres d’accroître le nombre maximum de visiteurs autorisés pour chacune.  Au cours de chacune des quatre années écoulées, les recettes nettes de la librairie ont diminué et il est recommandé d’envisager la possibilité d’avoir recours aux services d’un sous-traitant ayant de l’expérience en ce qui concerne le secteur du livre.  Pour les services de restauration, la gestion de toutes les opérations a été confiée à la société Restaurant Associates par un accord en vertu duquel l’ONU reçoit 8% des recettes brutes, sous réserve d’un minimum annuel de 500 000 dollars qui n’a pas été dépassé au cours des trois dernières années.  L’expiration prochaine du contrat offre l’occasion de mieux préciser les rôles respectifs de l’ONU et du sous-traitant.


                                    - 4 -             AG/AB/655

                                                      11 octobre 2001


L’Assemblée générale est invitée à prendre note des mesures décrites et à encourager le Secrétariat à en entreprendre l’application, d’une manière qui ne compromette en rien le caractère international et non commercial de l’ONU. 


Dans son rapport sur ce sujet (A/56/7, paragraphes IS3.5 à IS3.13), le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires note que le rapport du Secrétariat général est trop général sur la question de la réorientation des activités et devrait être accompagné d’un plan précisant les objectifs commerciaux visés et les mesures concrètes qui seraient prises pour les atteindre.  En ce qui concerne l’administration postale, il faudrait repenser complètement la manière dont est gérée cette activité et étudier la possibilité de conclure un contrat de sous-traitance avec une société spécialisée.  En ce qui concerne la librairie, le CCQAB approuve les propositions du Secrétaire général.  En ce qui concerne les services de restauration, le Comité demande à être consulté avant la conclusion de tout nouvel accord contractuel.


* Compte de développement


Dans un rapport sur la mise en oeuvre des projets financés par le Compte pour le développement (A/55/913), le Secrétaire général rappelle que ce Compte est alimenté par des ressources dégagées par la simplification des processus et procédures, la réduction des redondances administratives, la création d’une Organisation entièrement électronique et la modernisation des fonctions du Secrétariat.  Depuis sa création, 23 projets ont été approuvés pour un montant de 26 130 000 dollars, et dans le cadre du budget-programme de l’exercice biennal 2000-2001, 16 projets ont été approuvés pour un montant de 13 185 000 dollars.  Ces projets vont de la promotion du commerce électronique à la mise en place en Afrique d’un réseau de compétences en matière d’analyse des politiques économiques et sociales, en passant par le renforcement des capacités dans le domaine de la planification stratégique et de la gestion des ressources naturelles dans la région de l’Asie et du Pacifique.  Le rapport présente les objectifs, l’état d’avancement et les incidences des différents projets et conclut en mentionnant les recommandations des organes de contrôle, notamment celles du Bureau des services de contrôle interne.  Le BSCI estime que le Compte pour le développement fournit d’importantes ressources supplémentaires pour la mise en oeuvre des activités de conseil et de coopération technique en matière de développement en une période de stagnation, voire de diminution des ressources extrabudgétaires.


Dans le rapport sur ce thème (A/56/7, paragraphes XIII.1 à XIII.5), le Comité pour les questions administratives et budgétaires note que depuis la création du Compte, sur le montant total approuvé de 26 130 000 dollars,

8 884 000 dollars avaient été dépensés au 31 mars 2001, ce qui laisse un solde de 17 246 000 dollars.  Le faible montant des dépenses en 1998-1999 s’explique par la date tardive à laquelle les projets ont été approuvés.


                                    - 5 -             AG/AB/655

                                                      11 octobre 2001


Malgré leurs assises solides, les bâtiments du Siège de l'ONU à New York ont vieilli et nécessitent une remise en état générale.  Ainsi, comme l'indique le Secrétaire général dans son rapport relatif au Plan directeur (A/55/117), ils consomment une énergie considérable et ne sont plus conformes ni aux codes actuels de la construction ni aux normes de sûreté et de protection contre l'incendie.  En outre, le système de sécurité en place est obsolète.  L'entretien seul ne permet pas de conserver des locaux en l'état à long terme.  Elaboré par le Secrétariat avec l'aide d'architectes et d'ingénieurs, le plan directeur à long terme recense les graves défauts que présentent les bâtiments vieillissants et propose des solutions d'un point de vue global, systématique et rentable.  Le Secrétaire général recommande donc que l'Assemblée générale approuve la mise en oeuvre d'un plan directeur de six ans et une contribution extraordinaire de 8 millions de dollars afin de financer les coûts de l'étude schématique initiale du plan.  En outre, elle prierait le Secrétaire général de continuer à rechercher tous les moyens de financement possibles pour faire face aux coûts du plan et notamment mais non exclusivement, son remboursement en 25 ans.   


Débat général


M. MICHEL TILEMANS (Belgique), s'exprimant au nom de la Bulgarie, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, République tchèque, Roumanie, Slovaquie, Slovénie, Chypre, Malte et Norvège, s'est félicité du nouveau programme d'accueil des visiteurs qui élargit la "vitrine" des Nations Unies.  Il a cependant regretté que l'analyse du Secrétariat ne concerne que les dépenses de fonctionnement des nouvelles installations et néglige les dépenses d'investissement, et demandé que ce deuxième point soit intégré dans le Plan directeur du Secrétariat.  En ce qui concerne la contribution du secteur privé, M. Tilemans a insisté pour que les responsabilités respectives du Secrétariat et des associations participantes soient clairement définies.  Il s'est interrogé sur l'opportunité de créer un Fonds ainsi que sur les règles spécifiques qui lui seraient applicables. 


En ce qui concerne la rentabilité des activités commerciales, M. Tilemans a encouragé le recours à des contrats de sous-traitants.  Sur la question des technologies de l'information, le représentant a déclaré souscrire aux recommandations du CCQAB, notamment à celle soulignant la nécessité d'établir une autorité centrale qui prendra les décisions en matière de politique générale.  S'agissant de la structure organisationnelle, l'Union européenne accueille favorablement le principe du modèle semi-centralisé retenu par le Secrétariat, mais constate que sa mise en oeuvre concrète ne semble pas actuellement réalisable en l'absence de critères précis permettant de distinguer le domaine d'application des décisions "centralisées" et des décisions "décentralisées".  Pour ce qui est des crédits budgétaires, M. Tilemans a constaté avec préoccupation que les incidences budgétaires annoncées par le Secrétariat n'ont pas été répercutées dans le projet de budget-programme pour 2002-2003, alors qu'un budget d'environ 150 millions de dollars est déjà proposé pour développer les technologies de l'information durant le prochain exercice.


                                    - 6 -             AG/AB/655

                                                      11 octobre 2001


M. HENRY FOX (Australie), au nom du Canada et de la Nouvelle-Zélande (Groupe CANZ), a rappelé que le Groupe CANZ avait été parmi ceux à se déclarer préoccupés par l’absence d’une stratégie en matière de technologies de l’information lors de la négociation du budget actuel.  Les technologies de l’information sont en effet fondamentales pour permettre à l’Organisation d’exécuter ses mandats de manière efficace et rationnelle.  Le Secrétariat doit donc en saisir toutes les implications et exigences.  Une stratégie globale en la matière lui permettrait notamment de bien définir quels sont les domaines prioritaires auxquels doivent être consacrées les ressources.  C’est pourquoi, il est très surprenant d’apprendre que la stratégie présentée ce matin a été, en fait, élaborée après l’établissement du projet de budget-programme 2002-2003.   Cela laisse penser qu’il n’y a pas de relation entre le processus de planification stratégique et les ressources qui seront nécessaires.  Le Groupe CANZ s’inquiète de ce que la stratégie présentée ne fournit aucune des caractéristiques définissant un plan d’action : aucun calendrier n’est donné, de même qu’aucune directive de mise en oeuvre et estimation des coûts.  Enfin, les objectifs identifiés sont pour le moins vagues et difficilement évaluables, voire franchement inadéquats. 


La première raison pour développer les technologies de l’information au Secrétariat doit être, en effet, de l’avis du Groupe CANZ, la recherche de l’efficacité et de la rentabilité.  Il est donc indispensable que dans son prochain rapport, le Secrétaire général fournisse des objectifs d’efficacité concrets ainsi qu’un mécanisme de gestion de ces technologies.  De plus, le meilleur moyen d’élaborer une bonne stratégie serait de partir de zéro, car il n’est pas suffisant de simplement informatiser les processus actuels.  Le Groupe CANZ craint que la structure actuelle d’évaluation des propositions en matière de technologies de l’information ne soit pas appropriée.  Elle semble en effet avoir conduit à des doubles emplois et des lacunes.  Ce n’est pas en lui ajoutant un conseil des technologies de l’information que les choses vont s’améliorer, a averti M. Fox.  Il faudrait aussi que le Secrétariat clarifie la question de la responsabilité entre le centre pour les technologies de l’information et les départements.


M. MORTEZA MIR MOHAMMAD (République islamique d’Iran), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a regretté que, bien que des progrès aient été enregistrés en matière de technologies de l’information, l’absence d’informations sur le statut de ces technologies au sein du Secrétariat n’ait pas rendu possible l’élaboration d’une stratégie cohérente en la matière.  En outre, le manque de coordination a fait que différents systèmes, sans possibilité d’échanges et de transferts de données, ont été installés au Secrétariat.  Il a partagé la préoccupation du CCQAB concernant l’absence d’estimation financière de la mise en oeuvre d’une stratégie à court et long termes pour ces technologies.  Les investissements devraient résulter en une augmentation sensible de l’efficacité et de la productivité et éventuellement conduire à une possible diminution des besoins de personnel pour les services d’appui, les ressources qui seront ainsi libérées pouvant être redéployées ailleurs.  Le Groupe des 77 estime que si des progrès tangibles en matière de rentabilité ne sont pas possibles, les investissements demandés seront difficilement justifiables.


                                    - 7 -             AG/AB/655

                                                      11 octobre 2001


S’agissant de l’amélioration de l’accueil des visiteurs, le Groupe note que les investissements envisagés seront entièrement financés par des fonds privés.  A cet égard, il appuie les conditions posées par le CCQAB à l’acceptation de telles sources de financement, afin notamment que cela n’aboutisse pas à une “commercialisation” des bâtiments.  En outre, pour mieux refléter le caractère international de l’Organisation, des efforts devraient être déployés pour élargir le nombre et l’origine des éventuels contributeurs.  Notant que les dépenses de fonctionnement des services d’accueil devraient augmenter suite aux transformations envisagées, en passant de 6,5 à 15,3 millions de dollars, le représentant a demandé comment le Secrétariat entend gérer les choses si jamais le nombre de visiteurs était sensiblement inférieur aux estimations.  Il a mis en garde contre le déficit qui pourrait en résulter.  Il demande qu’un nouveau rapport, prenant en compte les observations du CCQAB, soit présenté aux Etats Membres. 


Enfin en ce qui concerne le Compte pour le développement, le Groupe des 77 et de la Chine rappelle qu’au moment de sa création, le Secrétaire général estimait à 200 millions de dollars, les sommes qui y seraient affectées grâce aux “gains d’efficacité”.  Or, le niveau de ressources actuel de ce Compte est loin d’atteindre cette estimation ambitieuse, du fait notamment que les gains d’efficacité ne se traduisent pas forcément par des économies immédiates et que certaines mesures de rentabilité demandent des investissements supplémentaires.  Concrètement 23 projets de développement ont été retenus pour un coût total d’un peu plus de 26 millions de dollars.  Or, au 31 mars 2001, seuls 8,8 millions de dollars ont été dépensés.  Le Groupe des 77 et de la Chine demande donc instamment que des efforts soient déployés pour que tous les projets approuvés soient effectivement réalisés.  Il rappelle en outre qu’une enquête du Bureau des services de contrôle interne a révélé que les ressources limitées dont dispose le Département des affaires économiques et sociales pour mettre en oeuvre ces projets font que les activités essentielles de contrôle et d’évaluation ne sont pas conduites de manière adéquate.  Le Groupe estime donc avec le BSCI que les projets devraient prévoir les coûts directs et indirects liés à leur application, qu’ils soient financés par le Compte pour le développement ou non.


M. HAROLD ADLAI AGYEMAN (Ghana) a déclaré que même si quelques succès sont notables, comme le Système intégré de gestion et le Système à disques optiques, il n’en demeure pas moins que le développement des technologies de l'information s’est fait dans son ensemble au cas par cas, sans politique cohérente et globale.  Il a rappelé que les dépenses prévues pour les TIC dans le projet de budget-programme 2002-2003 sont très importantes et c’est pourquoi une stratégie en la matière est d’autant plus nécessaire.  Tout en comprenant la frustration exprimée par certaines délégations, il a insisté sur le fait que les fruits des investissements en TIC se récoltent bien souvent sur le moyen et le long termes et non dans l’immédiat. 


                                    - 8 -             AG/AB/655

                                                      11 octobre 2001


Bien que le Secrétariat ait avant tout l’intention de mener les projets relatifs aux TIC en faisant appel au personnel déjà existant, le Ghana fait remarquer qu’il sera néanmoins nécessaire de créer de nouveaux postes.  A cet égard, il insiste pour que le Bureau de la gestion des ressources humaines apporte toute l’attention nécessaire aux perspectives de carrière et à la rémunération des jeunes cadres, afin d’encourager un apport plus enthousiaste de cette jeune génération particulièrement compétente en matière de TIC.  M. Agyeman a aussi insisté sur le fait que le recours accru aux TIC ne devait pas conduire à une diminution sensible des documents publiés sur support papier. 


M. ABDOU AL-MOULA NAKKARI (République arabe syrienne) s'est associé à la déclaration du Groupe des 77 sur les technologies de l'information.  Attirant l'attention sur l'expression "prendre note", il a rappelé qu'il s'agit là d'un terme qui ne signifie ni acceptation ni rejet, et regretté que ce terme soit employé dans les rapports dans un sens qui n'est pas neutre.  M. Nakkari a par ailleurs demandé plus de détails à M. Niwa sur les services de restauration.  S'agissant du Compte de développement, M. Nakkari a demandé si une définition a été adoptée concernant la différence entre les coûts programmatiques et les coûts non programmatiques.  Enfin, il s'est déclaré insatisfait par la pratique des rapports oraux.


Mme SUN MINQIN (Chine) s'est également associée à la déclaration de la République islamique d'Iran.  Elle a déclaré que le programme des visiteurs à l'ONU devrait être planifié dans le cadre du Plan directeur du Secrétaire général.  Se félicitant des contributions de l'UNA-USA, elle a souhaité que d'autres puissent s'y associer.  Elle a demandé combien coûterait l'entretien des nouvelles installations, et a fait observer que les ressources d'un fonds de rénovation devraient être réparties et allouées de façon précise.  Ce fonds est une bonne idée, a-t-elle poursuivi, à condition qu'il n'entraîne pas de nouvelles charges pour les Etats Membres.


M. RAMESH CHANDRA (Inde) a expliqué que, venant d’un pays qui a lui-même beaucoup profité des technologies de l’information, il juge les observations et recommandations du CCQAB sont tout à fait opportunes.  Il est fondamental de disposer d’une stratégie claire et d’une politique cohérente et coordonnée en la matière.  Le représentant a estimé que les TIC étaient particulièrement importantes à l’heure où l’Organisation entreprend une vaste réforme de ses activités de maintien de la paix, qui connaissent un nouveau “boom”.


En ce qui concerne le plan de renforcement des capacités d’accueil des visiteurs, l’Inde apprécie la contribution généreuse de l’association USA-Nations Unies.  Toutefois, elle considère les conditions posées par le CCQAB, tout à fait justifiées.  Il ne faut pas en effet que de tels projets conduisent à la commercialisation des bâtiments des Nations Unies.  Il convient de trouver un savant équilibre entre la nécessité de rentabiliser les services d’accueil aux visiteurs et celle de préserver le caractère tout à fait unique de l’Organisation et de son Siège.  M. Chandra a indiqué qu’à plusieurs reprises des visiteurs semblent avoir subi des pressions à l’achat de la part des vendeurs des boutiques-cadeaux du Centre des visiteurs et il a demandé qu’une enquête soit réalisée sur cette question.


                                    - 9 -             AG/AB/655

                                                      11 octobre 2001


M. TOSHIYUKI NIWA, Sous-Secrétaire général aux services centraux d’appui, a réitéré qu’à la lumière des événements tragiques du 11 septembre dernier, la sécurité est devenue une considération prioritaire.  C’est pourquoi, sans mesures de sécurité très poussées, aucun plan directeur de rénovation du Siège ne pourra être appliqué.  C’est pourquoi aussi, les conditions spécifiques imposées à l’accès des visiteurs aux bâtiments seront renforcées.  S’agissant du programme d’accueil des visiteurs présenté ce matin, il s’agit d’un document non pas budgétaire mais conceptuel.  Toutefois, il apparaît que la partie dépenses sera plutôt fixe alors que la partie recettes est beaucoup plus variable puisqu’elle dépend du nombre de visites enregistrées.  Ce faisant, pour pouvoir disposer d’estimations détaillées, ainsi que plusieurs délégations le demandent, il faut d’abord disposer d’un projet, d’un plan d’aménagement.  Aussi une fois que la Cinquième Commission aura donné son accord de principe pour poursuivre les discussions, alors le Secrétariat sera en mesure de fournir des estimations plus précises, d’autant que les nouvelles exigences en matière de sécurité auront été prises en compte.  M. Niwa a reconnu que la commercialisation des locaux des Nations Unies devait impérativement être évitée.  Pour ce qui est des incidents évoqués par le représentant de l’Inde, il a indiqué qu’il était au courant et que des excuses avaient été présentées aux visiteurs ayant eu une expérience malheureuse.  En outre, il a été signifié à la compagnie privée qui gère ces boutiques que c’était la dernière fois que de tels incidents étaient tolérés.  S’agissant des préoccupations émises par plusieurs délégations concernant la contribution privée effectuée pour construire ce nouveau centre d’accueil des visiteurs, M. Niwa a expliqué qu’il s’agissait d’une contribution en nature et non en monnaie sonnante et trébuchante, aussi l’indépendance et la souveraineté de l’Organisation n’étaient pas en péril.


Se tournant ensuite vers la question des technologies de l’information et de la communication (TIC), le Sous-Secrétaire général aux services centraux d’appui, a reconnu que les besoins en ressources font effectivement partie de la stratégie globale.  Mais l’objectif du document présenté était d’abord de fournir une approche politique globale et coordonnée.  Concernant le fait que les ressources nécessaires n’ont pas été inclues au projet de budget 2002-2003, il a précisé que conformément même à la recommandation du CCQAB, les dépenses supplémentaires seront présentées à la 57ème session de l’Assemblée générale.  Même si la présentation de la stratégie n’est pas celle d’un plan d’action type, elle fournit bien un calendrier de mise en oeuvre et des mécanismes de gestion et de contrôle, a-t-il aussi répondu au représentant du Groupe CANZ.  La structure actuelle en charge des TIC semble être appropriée.  Leur mandat est pour chacun clairement établi.  Le document propose 59 mesures concrètes déterminées en fonction des 5 grandes priorités, aussi les critiques selon lesquelles il n’y avait pas de lien entre objectifs et mesures proposées, lui semblent-elles injustifiées.


                                    - 10 -            AG/AB/655

                                                      11 octobre 2001


M. PATRICIO CIVILI, Sous-Secrétaire général au Département des affaires économiques et sociales, répondant aux questions relatives aux ressources du Compte de développement, a indiqué que les projets du Compte ne doivent pas être menés aux dépens des activités de fond de l'ONU.  En ce qui concerne le niveau des dépenses, il a affirmé que 12 millions ont été dépensés fin septembre, et qu'un rattrapage est en train de se produire suite à un démarrage un peu lent.  Deux tranches de projets ont été mises en oeuvre dans le même exercice biennal, et les montants prévus seront dépensés, a-t-il conclu.


M. HENRY FOX (Australie) est revenu sur la demande de ressources additionnelles qui seront soumises en temps opportun pour financer le plan d'action des technologies de l'information.  Les demandes afférentes aux technologies de l'information et de la communication ne seront pas approuvées tant que nous ne sommes pas convaincus que la proposition est bonne, a indiqué le représentant.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.