En cours au Siège de l'ONU

AG/AB/654

APRES PLUSIEURS ANNEES DANS LE ROUGE, LA STABILITE ET LA SECURITE FINANCIERES SONT A PORTEE DE MAIN A L'ONU

10/10/2001
Communiqué de presse
AG/AB/654


Cinquième Commission

6e séance - matin


APRES PLUSIEURS ANNEES DANS LE ROUGE, LA STABILITE ET LA SECURITE FINANCIERES

SONT A PORTEE DE MAIN A L'ONU


“L'ONU devrait recevoir des contributions plus importantes que les dépenses inscrites à son budget et retrouver ainsi une certaine souplesse financière qui pourra jouer en faveur de la réduction de sa dette aux Etats Membres.  La stabilité et la sécurité financières sont à portée de main."  C'est la note positive qu'a donnée, ce matin, M. Joseph E. Connor, Secrétaire général adjoint à la gestion, alors qu'il présentait à la Cinquième Commission (administrative et budgétaire) la situation financière de l’Organisation, au 30 septembre 2001.  Ce constat optimiste se fonde essentiellement sur trois indicateurs de la santé financière de l’ONU, à savoir le niveau des arriérés, le niveau des liquidités et le niveau de la dette de l’Organisation envers les Etats Membres fournisseurs de troupes et de matériel pour le maintien de la paix, ainsi que sur les paiements attendus, d’ici à la fin de l’année, des Etats-Unis, premier contributeur à l’Organisation. 


Pour 2001 en effet, l’ensemble des versements attendus de tous les Etats Membres, soit 4,716 milliards de dollars, représente 111% du total des sommes effectivement mises en recouvrement qui s’élèvent à 4,246 milliards de dollars.  La somme versée par les Etats-Unis devrait atteindre à elle seule 1,666 milliard de dollars, la majeure partie étant attendue entre octobre et décembre en raison du cycle budgétaire de cet État. Concrètement d’ici au 31 décembre, les Etats-Unis devraient encore s’acquitter de 582 millions de dollars, au titre de leurs arriérés au maintien de la paix – cette somme étant la seconde tranche de paiement des arriérés-, 572 millions de dollars au titre des sommes mises en recouvrement pour le budget du maintien de la paix en cours, 23 millions de dollars à destination des Tribunaux internationaux, et le paiement de la totalité de la quote-part américaine au budget ordinaire, soit 267 millions de dollars.  Tous ces versements signifient que pour la première fois depuis de nombreuses années, l’Organisation des Nations Unies va disposer d’une base financière solide et sûre pour fonctionner. 


S’agissant des arriérés, M. Connor a indiqué qu’au 31 décembre 2001 et sur la base des versements encore attendus, les contributions non acquittées devraient tomber à un peu moins de 1,8 milliards de dollars.  Autant de paiements qui permettront en retour à l’Organisation d’éponger une grande partie de sa dette envers les Etats Membres, qui d’ici à 2002 devrait passer de 904 à 256 millions de dollars, une réduction spectaculaire de 71%. 


La Commission tiendra son débat général sur ce point le mercredi 17 octobre 2001.


(à suivre - 1a)


                                    - 1a -            AG/AB/654

                                                      10 octobre 2001


Demain, à 10 heures, la Commission examinera au titre du budget-programme 2000-2001, le programme d’accueil des visiteurs, la rentabilité des activités commerciales, les technologies de l’information, le Compte pour le développement, et la question des honoraires versés aux membres des organes et organes subsidiaires des Nations Unies.


                                    - 2 -             AG/AB/654

                                                      10 octobre 2001


Amélioration de la situation financière de l’Organisation des Nations Unies

(point 129)


Déclaration du Secrétaire général adjoint à la gestion


M. JOSEPH E. CONNOR, Secrétaire général adjoint à la gestion, a déclaré d’emblée, qu’à la différence des années précédentes marquées par la morosité, sa présentation de la situation financière de l’Organisation est, cette fois-ci, placée sous de meilleurs augures.  Pour 2001 en effet, la contribution financière des Etats Membres devrait atteindre un niveau jamais connu auparavant, avec 4 milliards 716 millions de dollars attendus (contre environ 2,8 milliards en 2000 par exemple).  La somme versée par les Etats-Unis devrait atteindre à elle seule 1,666 milliard de dollars, la majeure partie étant attendue entre octobre et décembre en raison du cycle budgétaire de cet État.  Les quelque 3 milliards restants, provenant des autres Etats Membres, ont pour la plupart déjà été reçus.  Concrètement au 31 décembre, les Etats-Unis devraient encore s’acquitter de 582 millions de dollars, au titre de leurs arriérés au maintien de la paix – cette somme étant la seconde tranche de paiement des arriérés-, 572 millions de dollars au titre des sommes mises en recouvrement pour le budget du maintien de la paix en cours, 23 millions de dollars à destination des Tribunaux internationaux, et le paiement de la totalité de la quote-part américaine au budget ordinaire, soit 267 millions de dollars (dont 31 millions de dollars sous forme d’une contribution de M. Ted Turner, conformément à un arrangement scellé en décembre dernier).  L’ensemble des versements attendus de tous les Etats Membres, soit 4,716 milliards de dollars, représente en fait 111% du total des sommes effectivement mises en recouvrement pour 2001 qui s’élèvent à 4,246 milliards de dollars.  Ceci revient à dire que l’Organisation devrait recevoir des contributions plus importantes que les dépenses inscrites à son budget, lui redonnant enfin une certaine souplesse financière, qui pourra notamment jouer en faveur de la réduction de sa dette aux Etats Membres.


Si l’on fait la distinction entre les différents budgets (ordinaire, Tribunaux internationaux et maintien de la paix), a poursuivi M. Connor, le budget ordinaire devrait en fin d’année présenter un excédent de 4 millions de dollars (1,078 milliards de dollars devant être versé contre 1,074 milliards mis en recouvrement).  Avec un tel niveau de recouvrement et si l’on considère l’année dans son ensemble, il ne devrait pas être nécessaire de recourir aux emprunts croisés.  S’agissant des deux Tribunaux internationaux, alors que 169 millions de dollars ont été mis en recouvrement, le total des sommes reçues devrait s’établir à 173 millions de dollars.  Au 30 septembre, 145 millions ont déjà été payés.  Enfin, pour ce qui est du maintien de la paix, les versements devraient atteindre 3,466 milliards de dollars, contre un peu plus de 3 milliards effectivement mis en recouvrement, soit un ratio de 115%.  “Un taux de recouvrement extrêmement élevé qui va donner une grande souplesse financière à l’Organisation et lui permettre notamment de réduire de manière importante sa dette envers les Etats Membres”, s’est réjoui le Secrétaire général adjoint, avant d’ajouter que c’est ainsi que le système de recouvrement des contributions devrait fonctionner.  Tous ces versements signifient que pour la première fois depuis de nombreuses années, l’Organisation des Nations Unies va disposer d’une base financière solide et sûre pour fonctionner. 


                                    - 3 -             AG/AB/654

                                                      10 octobre 2001


Pourtant l’ensemble des sommes mises en recouvrement pour 2001 (4,246 milliards de dollars) représente une augmentation très forte par rapport à 2000 et le double des sommes qui avaient été nécessaires en 1999, a poursuivi M. Connor, avant d’expliquer que la hausse est essentiellement due à la multiplication des activités de maintien de la paix.  Depuis huit ans, en effet, le budget ordinaire de l’Organisation est statique, confirmant l’attention particulière désormais accordée à la discipline financière.  En réalité, au cours de ces 8 ans, les coûts réels ont suffisamment été réduits pour absorber l’inflation, les dépenses de missions politiques spéciales et les autres dépenses imprévues en matière de paix et de sécurité.  De telle sorte que le budget ordinaire aujourd’hui est, en termes réels, inférieur à celui de 1994.  L’année 2001 ne sera toutefois pas sans défis, a cependant prévenu M. Connor, car l’inflation est à la hausse, et les taux de change sont plus volatiles et moins favorables qu’auparavant.  La situation devrait être serrée lors de la dernière actualisation de l’exécution du budget, qui sera effectuée à la fin de l’année.


En revanche, s’agissant du maintien de la paix, après une période d’accalmie entre 1996 et 1999, les activités ont connu un fort regain, le budget de 2001 se situant juste en dessous du record de 1994.  Avec, plusieurs décisions du Conseil de sécurité encore en suspens, il devrait en effet dépasser les 3 milliards de dollars d’ici à la fin de l’année.  Les dépenses en la matière se concentrent principalement sur 5 grandes missions, en Sierra Leone, au Timor oriental, au Kosovo, en République démocratique du Congo et en Ethiopie/Erythrée.  A elles seules, elles devraient totaliser 2,4 milliards de dollars, les 600 millions restants se répartissant entre 7 autres opérations. 


Abordant ensuite la question des arriérés, M. Connor a indiqué qu’au

30 septembre le niveau s’établissait à 3,893 milliards de dollars, contre 3,1 milliards de dollars un an plus tôt.  Les trois budgets enregistrent tous une augmentation des impayés.  Si pour le budget ordinaire, la hausse est modeste; le total d’arriérés s’établissant à 541 millions de dollars, on atteint en revanche des records pour le maintien de la paix et les Tribunaux internationaux, avec respectivement 3,281 milliards de dollars et 71 millions de dollars d’impayés.  Toutefois, a clairement rappelé le Secrétaire général adjoint, il faut se souvenir que d’ici à la fin de l’année, la situation va radicalement changer, d’importants versements étant attendus.  Aussi, au 31 décembre 2001, prévoit-on que les contributions non-acquittées tomberont à un peu moins de 1,8 milliards de dollars; un autre domaine où l’amélioration est sensible.  Au 30 septembre, les Etats-Unis devaient encore 83% des arriérés au budget ordinaire (soit 447 millions de dollars), les autres Etats Membres ayant accumulé des arriérés importants envers l’Organisation étant principalement le Brésil (33 millions de dollars), et l’Argentine (19 millions de dollars).  Une fois encore, les prévisions de paiement font que la situation au 31 décembre sera différente, la proportion des arriérés américains devant notamment tomber à 76%.  Au 30 septembre, 122 Etats Membres s'étaient acquittés de la totalité de leur quote-part au budget ordinaire et tout récemment deux autres Etats viennent de suivre leur exemple. Pour ce qui est des Tribunaux internationaux, les Etats-Unis doivent 53% des 71 millions de dollars impayés.  Ils prévoient cependant de verser 23 millions de dollars d’ici à la fin décembre.  Ils sont suivis de la Fédération de Russie et du Brésil qui totalisent à eux deux 21 millions de dollars d’arriérés.  Enfin, concernant le maintien de la paix, les Etats-Unis doivent 56% des 3,281 milliards de dollars encore non


                                    - 4 -             AG/AB/654

                                                      10 octobre 2001


acquittés.  Toutefois, 26 autres Etats Membres demeurent redevables dans ce domaine à l’Organisation.  Pour ce domaine budgétaire également, un versement important (plus d’1 milliard de dollars) est attendu de la part des Etats-Unis d’ici au 31 décembre 2001.  En conséquence, le niveau des arriérés américains devrait passer à 683 millions de dollars, soit 45% du total.  Des paiements de la part d’autres Etats Membres étant aussi attendus, le montant total des arriérés au maintien de la paix devrait tomber à 844 millions de dollars.


Se tournant vers la situation des liquidités du budget ordinaire, M. Connor a indiqué que la position, excédentaire de 66 millions en début d’année, enregistre fin septembre un déficit de 22 millions.  Ce déficit doit encore se creuser pour atteindre 147 millions à la fin du mois de novembre.  Toutefois, si les Etats-Unis s’acquittent de l’entièreté de leur contribution de 2001 en décembre, alors le budget ordinaire présentera un solde de trésorerie de 2 millions à la fin de l’année, a-t-il indiqué.  S’il est vrai que cette année les recettes ont sensiblement diminué du fait de la fermeture du Siège due aux Conférences internationales et aux attentats du 11 septembre, la situation critique que l’on connaît en fin d’année est devenue habituelle et ne trouvera de solution que quand tous les Etats Membres paieront leur contribution le 31 janvier de chaque année, a expliqué M. Connor.


En ce qui concerne le budget de maintien de la paix, les liquidités connaissent une évolution inversée : avoisinant zéro de janvier à août, elles devraient augmenter en fin d’année grâce au versement par les Etats-Unis de 582 millions au titre des arriérés et de 572 millions au titre de leur contribution pour 2001.  Les liquidités, d’un montant de 1,8 milliards de dollars en octobre et novembre, tomberont cependant à 1,238 milliards en décembre du fait des paiements aux Etats contributeurs de troupes et d’équipement.  Concluant sur les questions des liquidités, M. Connor a affirmé qu’au total ces dernières se situeront à 1,264 milliards de dollars le 31 décembre 2001, une situation plutôt meilleure que celle des années précédentes mais encore fragile pour une organisation qui n’a ni réserves, ni fonds propres, ni capacité d’emprunt.


En ce qui concerne la question de la dette aux Etats Membres, M. Connor a indiqué que le paiement par les Etats-Unis des arriérés de 582 millions de dollars, attendu début novembre, et composé d’un paiement en liquide de 475 millions de dollars et d’une ouverture de crédit aux Nations Unies à hauteur de 107 millions de dollars, permettra de régler immédiatement 505 millions de dollars à 48 pays contributeurs de troupes et d’équipement; les 77 millions restants seront mis de côté pour régler la partie de la dette à ces pays qui n’a pas encore été certifiée.  Si nous ajoutons à cette somme 166 millions supplémentaires que nous comptons verser en 2002 pour rembourser les dettes contractées en 2001, alors la dette aura été réduite de 71 %, passant de 904 à 256 millions, a fait observer M. Connor.  La stabilité et la sécurité financières sont à portée de main, à un moment où nous risquons d’en avoir plus que jamais besoin, a conclu le Secrétaire général adjoint.


N.B. : Cet exposé du Secrétaire général adjoint à la gestion paraîtra à une date ultérieure sous forme de document officiel de l’Organisation.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.