En cours au Siège de l'ONU

AG/AB/640

DES DELEGATIONS NOTENT L'AUGMENTATION RAPIDE DU BUDGET DE MAINTIEN DE LA PAIX ET REGRETTENT L'IMPRECISION DES PREVISIONS BUDGETAIRES

08/05/2001
Communiqué de presse
AG/AB/640


Cinquième Commission

59e séance – après-midi


DES DELEGATIONS NOTENT L'AUGMENTATION RAPIDE DU BUDGET DE MAINTIEN DE LA PAIX ET REGRETTENT L'IMPRECISION DES PREVISIONS BUDGETAIRES


Le Groupe des 77 et de la Chine s’inquiète de certaines propositions

visant à accélérer le processus de recrutement des jeunes cadres


L'évaluation des ressources nécessaires au financement des opérations de maintien de la paix des Nations Unies a été au coeur de la réunion de la Cinquième Commission (administrative et budgétaire) cet après-midi.  Selon le Secrétariat et le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires, le montant total se situe dans une fourchette de 2,6 à 3 milliards de dollars, et pourrait atteindre 3,4 milliards de dollars.  Le budget total n'est à cette date toujours pas définitif car le budget de cinq missions, à savoir celles du Liban, de l'Ethiopie/Erythrée, de la Sierra Leone, du Timor oriental et du Congo, n'a pas été établi et sera présenté à l'Assemblée générale lors de sa cinquante-sixième session.  L'augmentation rapide de ce budget, de 76 % en deux ans, selon le représentant de l'Inde, nécessite de la part des Etats Membres une volonté politique toujours plus grande.  Dans ce contexte, est-il acceptable que les budgets de cinq missions n'aient toujours pas été soumis? a demandé le représentant du Japon.  Le représentant de l'Australie a, quant à lui, affirmé que, compte tenu de ces augmentations, il serait souhaitable de disposer d'évaluations plus précises afin que les décisions puissent être prises sur la base d'informations réelles et régulièrement mises à jour.  Il a également demandé qu'un échéancier soit soumis aux Etats Membres afin que ces derniers puissent visualiser plus facilement les contributions qui leur sont demandées.


La volonté politique nécessaire au bon fonctionnement du maintien de la paix est mise à mal par le non-remboursement de la dette des Nations Unies envers les pays contributeurs de troupes, a fait valoir le représentant du Chili, s'exprimant au nom du Groupe de Rio.  Il est en effet regrettable que de nombreux pays, en majorité des pays en développement, aient fourni des contingents mais n'aient toujours pas été remboursés, a-t-il ajouté, avant de mettre en garde contre le fait que cela pourrait, à terme, remettre en cause la participation de ces pays aux opérations de maintien de la paix.


Les représentants des pays suivants se sont exprimés cet après-midi : Chili (au nom du Groupe de Rio), Japon, Chypre, Australie (au nom du Groupe CANZ), République arabe syrienne, Inde et Fédération de Russie.  Le Directeur de la Division du financement des opérations de maintien de la paix, M. Bok Yeo, ainsi que M. James Mutiso du Service de la gestion financière et de l’appui au sein du Département des opérations de maintien de la paix, ont répondu à leurs questions.


La Commission a, par ailleurs, achevé son examen du rapport du Corps commun d’inspection sur l’emploi des jeunes cadres dans certains organismes du système des Nations Unies.  Ce document présenté hier aborde notamment les questions du recrutement, de la gestion des carrières et du taux de rétention des jeunes administrateurs.  Il met notamment en lumière le nombre des démissions des jeunes recrues, qui de l’avis du représentant de la Suède, constitue une perte importante pour l’Organisation, d’autant que ces individus sont recrutés au terme d’un processus de sélection coûteux.  C’est pourquoi, la situation des jeunes cadres doit impérativement être prise en compte dans les négociations sur la réforme de la gestion des ressources humaines et pourquoi encore, il faut accélérer la procédure de recrutement, y compris à partir de la liste des lauréats des concours.  Ces derniers ne veulent ou ne peuvent pas toujours attendre de longs mois que l’Organisation les appelle, a-t-il averti. 


Tout en reconnaissant la nécessité d’accélérer le processus de recrutement, le Groupe des 77 et la Chine, a, néanmoins, estimé que la proposition d’invalider la liste des candidats après un certain délai n’est pas conforme aux règlements en vigueur.  Lui faisant écho, le représentant de la Jamahiriya arabe libyenne a déclaré que “rajeunir le Secrétariat” ne devait pas signifier se défaire des fonctionnaires ayant de l’ancienneté et que la nécessité de faire face aux nombreux départs à la retraite ne justifiait pas d’engager systématiquement des jeunes aux dépens de personnes qui travaillent déjà dans l’Organisation.  Pour chacun de ces problèmes, il faut avant tout considérer les exigences et les besoins à satisfaire pour exécuter les mandats et atteindre les objectifs de l’Organisation.


Les représentants de la Suède (au nom de l’Union européenne et des Etats associés), de la République islamique d’Iran (au nom du Groupe des 77 et la Chine), de la Jamahiriya arabe libyenne et de la République arabe syrienne ont pris la parole.  La Sous-Secrétaire générale à la gestion des ressources humaines, Mme Salim, le Président du CCQAB, M. Mselle, et l’Inspecteur Mezzalama du Corps commun d’inspection ont répondu aux questions de ces délégations.


Demain, à 10 heures, la Commission entamera l’examen du rapport du Corps commun d’inspection sur la gestion et l’administration au Greffe de la Cour internationale de Justice.


Examen de l’efficacité du fonctionnement administratif et financier de l’Organisation des Nations Unies (point 116) et Gestion des ressources humaines (point 123)


* Rapport du Corps commun d’inspection sur l’emploi des jeunes cadres dans certains organismes du système des Nations Unies : recrutement, gestion des carrières et taux de rétention


Le rapport du Corps commun d’inspection a été présenté dans notre communiqué AG/AB 639, en date du 7 mai 2001.


Fin du débat général


M. MAGNUS LENEFORS (Suède), prenant la parole au nom de l’Union européenne et de la Bulgarie, la République tchèque, l’Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie ainsi que de Chypre et Malte, a estimé que les négociations sur la réforme de la gestion des ressources humaines au sein du système resteraient incomplètes si l’on ne prenait pas en compte la situation des jeunes cadres.  Ainsi que l’indique clairement le rapport du Corps commun d’inspection (CCI), l’un des problèmes fondamentaux est qu’il semble y avoir davantage de démissions aux catégories des cadres débutants et cadres moyens que de départs à la retraite.  Ceci jette une ombre sur la capacité de l’ONU de combler le vide laissé par les départs et exige que l’Organisation forme une nouvelle génération de personnel ayant de fortes compétences en matière de gestion. 


L’Union européenne considère qu’une des questions particulièrement importantes que le rapport met en lumière est la nécessité d’améliorer les conditions de travail.  Elle reconnaît le rôle que pourraient jouer, à cet égard, les perspectives de carrière et le développement du système de parrainage, qui permettraient notamment d’accroître la motivation du personnel. M. Lenefors a fait remarquer que les départs d’un personnel recruté au terme d’un processus de sélection coûteux constituaient une perte importante pour l’Organisation.  Il a jugé essentiel d’accélérer le processus de recrutement, y compris à partir de la liste des lauréats des concours.  Ces derniers ne veulent ou ne peuvent pas toujours attendre de longs mois que l’Organisation les appelle, a-t-il averti, avant de plaider en faveur d’une politique plus moderne de gestion des ressources humaines. 


M. SEYED MORTEZA MIRMOHAMMAD (République islamique d’Iran), au nom du Groupe des 77 et la Chine, a, de manière générale, appuyé les recommandations formulées dans le rapport du CCI.  Toutefois, il a insisté pour que les limites à la durée de validité du fichier des candidats et les délais à l’examen des candidatures ne prennent pas un caractère décourageant.  En fait, aux yeux du Groupe des 77 et la Chine, la proposition de rayer automatiquement de la liste certains candidats après un certain délai n’est pas conforme aux règlements en vigueur.  S’agissant des recommandations sur la mobilité, le Groupe fait remarquer qu’une résolution sur ce point est en train d’être élaborée.  En outre, la question de la mobilité n’est pas nouvelle et le Groupe aimerait avoir des précisions du Secrétariat sur ce qui est déjà entrepris.  Le représentant s’est également inquiété des “effets négatifs de la croissance budgétaire zéro” sur les carrières des jeunes cadres, évoqués par le CCI.  Il a aussi demandé pourquoi les observations du Secrétaire général sur le rapport du CCI relatif à la délégation de pouvoirs étaient parues si tard et pourquoi le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires n’avait formulé aucun commentaire.


      Répondant aux remarques des délégations, la Sous-Secrétaire générale à la gestion des ressources humaines, Mme RAFIAH SALIM, a expliqué que le Secrétariat entend simplifier les exigences afin de permettre aux fonctionnaires de la classe P-2 d’avoir des perspectives de carrière plus larges.  C’est dans ce but que le système expérimental de la mobilité a été mis en place sur une base volontaire.  Depuis le début de l’année 2000, une clause a été introduite dans la lettre d’offre d’emploi spécifiant que durant leurs cinq premières années de carrière, les fonctionnaires doivent occuper au-moins deux postes, si possible dans des entités différentes du système.  Pour les fonctionnaires engagés avant le début 2000, la règle de mobilité continue de reposer sur le volontariat.  Le développement plus avant d’une politique de mobilité dépendra de la résolution que l’Assemblée générale doit adopter, a également précisé Mme Salim.


De son côté, le Président du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB), M. CONRAD MSELLE, a indiqué que le CCQAB formulera ses commentaires sur les rapports du CCI dans le contexte du chapitre pertinent du projet de budget pour le prochain exercice biennal.  S’agissant du rapport sur les jeunes cadres, ces commentaires se feront dans le cadre du chapitre 27 C du projet de budget 2002-2003.  Toutefois, le recrutement des jeunes administrateurs a déjà fait l’objet d’observations du CCQAB dans son rapport A/55/499, publié l’an passé suite à la présentation du programme de réforme de la gestion des ressources humaines proposé par le Secrétaire général.  M. Mselle a fait remarquer que cette question est dans une large mesure en rapport avec les efforts de rajeunissement du personnel du Secrétariat.  En ce qui concerne le rapport sur la délégation de pouvoirs, évoqué par le représentant de l’Iran, il a expliqué que là aussi le CCQAB formulera de nouveaux commentaires dans le cadre de son examen du chapitre 27 C du projet de budget-programme.


      L’Inspecteur MEZZALAMA du Corps commun d’inspection a confirmé que la question du recrutement des jeunes administrateurs était intimement liée au problème du rajeunissement des fonctionnaires du Secrétariat.  Même si les organismes du système ont des besoins différents, le rapport a mis en lumière une certaine similitude des problèmes rencontrés et c’est pourquoi, sans vouloir harmoniser les règles de recrutement, le CCI entend encourager une certaine coopération entre toutes les entités du système.  Il a ajouté que l’accélération du processus des concours nationaux va dans le sens des recommandations du rapport du CCI.  L’une des raisons cachées du niveau des démissions est aussi celle des problèmes familiaux et notamment les obstacles à l’emploi des conjoints.  Il semble que le Secrétariat soit conscient de ces problèmes et qu’il prenne des mesures pour les résoudre.  Un autre problème est que la longueur de la procédure de recrutement fait souvent que certains des lauréats aux examens de recrutement ne sont plus disponibles au moment où l’on est enfin prêt à leur offrir un emploi.  C’est pour accélérer tout le processus que le CCI propose notamment d’établir un délai de validité pour la liste des lauréats.  C’est dans la même perspective que le CCI a recommandé que les concours de recrutement soient mis en rapport avec la liste des postes vacants. 


M. ABDALLA (Jamahiriya arabe libyenne) a déclaré que lorsque l’on parle de “rajeunissement systématique du Secrétariat”, il faut avant tout demeurer très attentif aux besoins de l’Organisation.  Il faut donc considérer en premier lieu les exigences et les besoins à satisfaire pour exécuter les mandats et atteindre les objectifs de l’Organisation.  Si un poste demande 15 à 20 années d’expérience, il est clair que l’on ne pourra pas recruter un jeune administrateur sortant de l’école.  Cela pose également la question de savoir ce que l’on fait des fonctionnaires qui ont plusieurs “années de maison”.  Quelles sont les possibilités de formation et d’évolution qui sont données à ces personnes?  Bref, rajeunir le Secrétariat ne doit pas signifier se défaire des fonctionnaires ayant une expérience de l’Organisation.  Le représentant a ensuite estimé que les recommandations formulées par le CCI pour encourager le recrutement des jeunes administrateurs risquaient de contrevenir au principe de la non-discrimination devant l’emploi inscrit dans la Charte.  On ne peut pas privilégier une personne plutôt qu’une autre pour la seule raison qu’elle est plus jeune.  Sinon, il faut revoir certains articles de la Charte qui sont aujourd’hui en contradiction avec ce que le Secrétariat a l’intention de faire.  C’est pourquoi, le représentant a appelé le Secrétariat et les Etats Membres à agir dans ce domaine avec beaucoup de circonspection. 


M. MEZZALAMA lui a répondu que le CCI n’entendait nullement violer les dispositions de la Charte.  Améliorer le processus d’examen et de recrutement ne va pas à l’encontre de ce document car il s’agit de sélectionner les personnes les plus qualifiées pour servir l’ONU.  S’agissant du rajeunissement du Secrétariat, le fait est qu’un nombre important de fonctionnaires vont partir à la retraite dans les prochaines années et qu’il faudra bien les remplacer.  La question n’est pas de se séparer des fonctionnaires plus âgés pour les remplacer par du personnel plus jeune, mais simplement de faire face aux départs naturels de masse qui vont avoir lieu.


Reprenant la parole, M. ABADALLA (Jamahiriya arabe libyenne) a précisé qu’il avait simplement insisté sur le respect de l’article 101.3 du Règlement qui prévoit le recrutement du personnel le plus qualifié qui soit.  La question des départs à la retraite ne justifie pas nécessairement d’engager des jeunes aux dépens de personnes qui travaillent déjà dans l’Organisation, a-t-il ajouté.  Dans la mesure où il n’y a plus de promotion automatique, les fonctionnaires déjà en poste doivent aussi se voir donner la possibilité d’évoluer dans leur carrière. 


      M. MIRMOHAMMAD (République islamique d’Iran), soutenu par son collègue de la République arabe syrienne, a demandé à ce que le rapport sur la délégation de pouvoirs soit inclus au programme de travail sur la gestion des ressources humaines.


FINANCEMENT DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DES NATIONS UNIES


      La documentation sur le financement de toutes les missions de maintien de la paix a été présentée dans notre communiqué AG/AB/638 en date du 7 mai 2001.


Suite du débat général


M. ALVARO JARA (Chili), s'exprimant au nom des Etats du Groupe de Rio, a apporté le soutien de son Groupe aux recommandations contenues dans le rapport du CCQAB sur les opérations de maintien de la paix (A/55/874) visant à améliorer l'efficacité de l'administration des missions, notamment au niveau de la gestion du personnel, du recrutement, des procédures d'achat et des liquidations de missions.  Soulignant que les pays en développement sont les principaux contributeurs de troupes aux opérations de maintien de la paix, le représentant a déclaré que les retards dans les remboursements à ces pays pourraient amener ces derniers à remettre en cause leur participation à de futures opérations. C'est pourquoi il est nécessaire, ainsi que le Secrétaire général l'a décidé, qu'une


partie significative du paiement des arriérés par le contributeur principal serve à rembourser la dette que l'Organisation a contractée envers les pays contributeurs de troupes, a ajouté le représentant, d'autant que dans certains cas cette dette court depuis plusieurs années. 


Le Groupe de Rio attend par ailleurs avec impatience l'examen complet mené par le Département des opérations de maintien de la paix sur ses méthodes de travail, afin notamment que le recrutement du personnel non seulement respecte des critères de répartition géographique, mais privilégie également le professionnalisme et  l'expérience des nouvelles recrues dans les domaines civil, militaire et de la police.


M. SHINISHI YAMANAKA (Japon) est intervenu sur la question du cycle budgétaire du financement des opérations de maintien de la paix.  Il a rappelé que dans sa résolution 49/233, l'Assemblée générale avait décidé que pour les opérations de maintien de la paix dont les budgets fluctuent, les estimations budgétaires seraient examinées et approuvées par l'Assemblée générale deux fois par an.  Souhaitant que cette procédure soit respectée, il a, en conséquence, posé deux questions: est-il acceptable que les budgets de cinq missions (FINUL, MINUSIL, MINUEE, ATNUTO et MONUC) n'aient toujours pas été soumis ? Faut-il octroyer au Secrétaire général les compétences nécessaires pour engager les fonds sans qu'aucun rapport ne demande expressément que ces compétences lui soient conférées?


Financement de la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (point 143)


Débat général


M. SOTOS ZACKHEOS (Chypre) a rappelé que son pays contribue volontairement au financement de la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre à hauteur d'un tiers de son budget, ce qui représente une charge considérable pour le budget chypriote, charge qui s'est encore trouvée alourdie dans les deux dernières années en raison de la dévaluation d'environ 25 % de la livre chypriote par rapport au dollar.  De plus, la révision des barèmes des quotes-parts en décembre dernier a fait passer Chypre dans la catégorie B du barème et ses contributions ont donc augmenté; c'est pourquoi Chypre est actuellement en train d'examiner le niveau de sa contribution à la UNFICYP afin de réduire sa contribution de façon graduelle, a expliqué le représentant.  Il a par ailleurs affirmé que la présence militaire de la Turquie à Chypre rend la présence de la UNFICYP absolument nécessaire et a déploré que depuis 1993 la Turquie ne se soit pas acquittée de ses contributions et doive aujourd'hui 58 634 dollars à la UNFICYP.


M. HENRY FOX (Australie), s'exprimant également au nom de la Nouvelle-Zélande et du Canada, a déclaré que l'évaluation budgétaire des opérations de maintien de la paix entre 2001 et 2002 présentée dans le rapport du CCQAB se trouvait dans une fourchette de 2,6 à 3 milliards de dollars, et que la présentation orale du Président faisait état de 3 à 3,4 milliards de dollars.  Dans le contexte de ces budgets en augmentation, le représentant a demandé que les évaluations soient plus précises afin que les décisions puissent être prises sur la base d'informations réelles et régulièrement mises à jour.  Le représentant a également demandé au Secrétariat de présenter une ventilation sur une période de 12 mois des contributions des Etats Membres. 


M. ABDOU AL-MOULA NAKKARI (République arabe syrienne) est intervenu sur les conditions de travail des agents locaux de la FNUOD et a demandé que des indemnités leur soient versées suite au transfert du siège de la FNUOD de Damas.  Il a rappelé que l'Assemblée générale, dans sa résolution 55/266, a demandé au Secrétaire général d'examiner les possibilités d'améliorer les conditions de travail du personnel local et de verser des indemnités au personnel local.  En disant que les indemnités ne font pas partie des droits acquis par le personnel local, le Secrétariat a commis une grave erreur, a ajouté le représentant, arguant les augmentations de salaires de 5 % octroyées à partir du 1er mars 1999 ne sauraient être considérées comme une indemnité liée au déménagement puisqu'à cette date l'Assemblée générale n'avait pas encore voté sa résolution.  Le représentant a par ailleurs déploré qu'aucune mesure n'ait été prise afin de favoriser l'embauche de personnel local et de réduire ainsi le coût total des agents de services généraux.  Le représentant a demandé pourquoi, de l'avis du Secrétaire général, aucune conversion de poste des services généraux en poste local n'était envisageable.  Le représentant a regretté que l’on ait tardé à mettre en place les privilèges octroyés au personnel local. Il a demandé que le reclassement du personnel local prenne effet rapidement afin que le personnel local puisse jouir de ses droits sans discrimination.


M. RAMESH CHANDRA (Inde)a noté que le budget du maintien de la paix avait subi une augmentation de 76 % sur deux ans et pourrait, pour l'exercice 2001-2002, atteindre le chiffre de 3,4 milliards de dollars.  Le représentant a apporté son soutien aux recommandations du CCQAB relatives au recrutement du personnel et à la nécessité de diminuer les vacances de poste.  Il a déclaré que le solde inutilisé de 175 millions de dollars devait être crédité aux comptes des Etats Membres.  Il s'est prononcé en faveur d'une coopération plus étroite entre les opérations de maintien de la paix et le respect des droits de l'homme.  Enfin, s'alarmant de ce qu'aucun des 93 postes créés l'année dernière à la section des remboursements n'ait été pourvu, il a exhorté le Secrétariat à pourvoir ces postes le plus rapidement possible afin que les remboursements soient effectués.


M. BOCK YEO, Directeur de la Division du financement des opérations de maintien de la paix, a répondu au Japon qu'en ce qui concerne les cinq missions visées il n'avait pas été possible d'élaborer un budget définitif à cette date.  Les mesures prises cette année sont exceptionnelles et ne sont pas appelées à être renouvelées, a-t-il ajouté.  Mais nous avons fait paraître un budget de la MINUK, a-t-il déclaré, et dans ce cas les dispositions de la résolution 49/233 ont été appliquées.  Il a repris la demande du représentant de l'Australie de disposer de prévisions exactes et d'un échéancier sur 12 mois, afin de permettre la mise en recouvrement du budget actualisé, et a déclaré que cela ne serait possible que sur la base de la prorogation de mandats sans modifications.  Les prévisions effectuées le sont avec le plus de précision et de transparence possible, a déclaré M. Yeo.  Répondant au représentant de la République arabe syrienne, M. Yeo a déclaré que le déménagement des forces avait donné lieu à un traitement équitable, mais que le processus n'était pas achevé et que la question serait revue en temps voulu. 


M. JAMES MUTISO, du Service de la gestion financière et de l’appui du Département des opérations de maintien de la paix, répondant aux questions du délégué syrien sur les conditions de service des agents locaux à la FNUOD, a indiqué que le Secrétariat examinait la possibilité d’attribuer une allocation spéciale à ce personnel pour le dédommager des conditions difficiles dérivant du déménagement du quartier général de la Force.  Des précisions seront bientôt données aux délégations.

Reprenant la parole, M. YEO a aussi expliqué que le petit nombre de personnes travaillant à la FNUOD expliquait pourquoi l’on n’avait pas procédé à la conversion des postes internationaux en postes locaux, comme pour d’autres missions.


Le Président du CCQAB, M. MSELLE, a, quant à lui, indiqué que juridiquement le Secrétaire général ne peut pas envoyer une lettre de recouvrement de dépenses relatif à une mission, tant qu’il n’y a pas un mandat officiellement adopté par le Conseil de sécurité.  Lorsque le Conseil ne proroge une mission que de six mois, les mises en recouvrement ne peuvent donc que porter sur six mois.  De même s’il est mis terme à une mission alors qu’un budget de 12 mois avait été voté, aucun montant n’est mis en recouvrement pour la période allant de l’arrêt de la mission à la fin du cycle budgétaire.


M. NAKKARI (République arabe syrienne) a repris la parole pour évoquer plus particulièrement la “prime de sujétion” refusée par le Secrétariat au personnel de la FNUOD.  Il a indiqué que l’Assemblée générale avait convenu d’un mécanisme pour régler le problème et non simplement attribuer une prime de sujétion. L’interprétation donnée par le Secrétariat de cette “prime” mentionnée dans la résolution de l’Assemblée générale est donc erronée, d’autant que l’augmentation des salaires accordée ne correspond pas à la nouvelle situation mais tout simplement à une étude sur les salaires réalisée l’année précédente.  L’Assemblée, quand elle a adopté sa résolution, avait d’ailleurs connaissance de cette augmentation et elle n’a pas estimé qu’elle pouvait faire office de compensation.  Là où le Secrétariat se trompe c’est qu’il a fait comme si cette prime demandée était une prime de sujétion ou une prime de risque.  Le représentant a aussi demandé à obtenir une réponse à sa proposition d’augmenter le nombre des échelons du personnel local, en les faisant passer de 10 à 14 comme cela a été fait pour le personnel mobile des missions (field services).


Sur ce dernier point, M. MUTISO a indiqué que la proposition était à l’ordre du jour des discussions du Département des opérations de maintien de la paix, du Bureau de la gestion des ressources humaines et de la Commission de la fonction publique internationale


M. JOHN ORR (Canada) a reconnu que les termes employés dans la résolution mentionnée par le représentant de la Syrie étaient volontairement vagues afin de résoudre les négociations très difficiles sur ce point et de permettre un consensus.  C’est pourquoi, selon lui, l’interprétation donnée par le CCQAB et le Secrétariat est entièrement exacte.


Un point de vue contesté par M. NAKKARI (République arabe syrienne), pour qui le libellé de la résolution est parfaitement clair et explicite.


M. VASILY V. GRUZDEV (Fédération de Russie) est intervenu sur la question du compte d'appui des opérations de maintien de la paix, rappelant le rôle important attribué à ce compte pour le renforcement des opérations de maintien de la paix dans le contexte du rapport Brahimi.  Il s'est félicité de ce que les ressources proposées par le Secrétaire général pour la période du 1er juiller 2001 au 30 juin 2002 répondent aux  exigences en la matière.  Il a cependant regretté que les 93 postes financés sur le compte d'appui et approuvés par l'Assemblée générale en décembre dernier ne soient toujours pas pourvus et a demandé des éclaircissements à ce sujet.  Le représentant a déclaré que suite à la résolution relative à la réforme des procédures d'achat, il était nécessaire de suivre strictement les procédures.

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