En cours au Siège de l'ONU

AG/1234

PLUSIEURS INTERVENANTS DANS LE DÉBAT GÉNÉRAL SE FÉLICITENT DE LA DECLARATION

14/11/2001
Communiqué de presse
AG/1234


Assemblée générale

52e séance plénière – matin


PLUSIEURS INTERVENANTS DANS LE DÉBAT GÉNÉRAL SE FÉLICITENT DE LA DECLARATION

DES ETATS-UNIS RELATIVE A LA CREATION D’UN ETAT PALESTINIEN


L'Assemblée générale engagée à créer un mécanisme permettant aux Etats Membres de faire appel devant la Cour internationale de Justice des résolutions du Conseil de Sécurité


L'Assemblée générale a poursuivi ce matin son débat général en écoutant l’intervention de M. Tommy Remengesau, Président de la République de Palaos qui a souligné les répercussions sur la communauté internationale des récentes attaques du 11 septembre et qui font que "nous sommes unis aujourd'hui comme nous n'aurions jamais pu l'imaginer auparavant".  Le débat général qui est à son cinquième jour a été marqué ce matin par l'intervention d'un grand nombre de pays en développement au nombre desquels un chef d'État, 10 ministres et de trois chefs de délégation.  Ils ont tous évoqué avec force la question de la lutte contre le terrorisme et la nécessité de mener en parallèle une lutte contre la pauvreté, de traiter les problèmes de développement et de combler les écarts entre les sociétés, entre les pays en développement et les pays développés, qui sont autant de terreaux sur lesquels poussent les actes de violence aveugle.  Ils ont mis en évidence le lien entre les tensions socioéconomiques observées à travers le monde et l'extrême pauvreté des pays en développement.  Ils ont estimé que la lutte contre le terrorisme passait d’abord par la lutte contre les inégalités, la pauvreté en particulier et contre toutes les causes d'instabilités économiques, sociales, politiques ou culturelles.


Evoquant la lutte contre le terrorisme, Mme Maria Eugenia Brizuela De Avila, Ministre des affaires étrangères d'El Salvador, a insisté sur le fait que cette lutte ne devait pas être interprétée comme une lutte entre civilisations.  Dans le même ordre d'idées, M. Farouk Al-Shara, Ministre des affaires étrangères de la République arabe syrienne et M. Mahamat Saleh Annadif, Ministre des affaires étrangères du Tchad ont mis en garde contre tout amalgame entre le terrorisme et une religion donnée.  Le Ministre syrien a particulièrement insisté sur la nécessité de dissocier le terrorisme de la lutte de libération nationale.  A ce sujet, M. Naji Sabri, Ministre des affaires étrangères de l'Iraq, a souligné le droit naturel et inaliénable de tous les peuples de défendre leur souveraineté ainsi que de lutter contre les diverses formes de terrorisme que sont l'occupation étrangère et le colonialisme.  Il a dénoncé les pratiques génocidaires dont était victime le peuple palestinien et à cet égard, il a attiré l’attention sur la partialité du Conseil de sécurité et a suggéré la création d’un mécanisme qui permettrait aux États Membres de saisir la Cour internationale de Justice pour faire appel des résolutions dudit Conseil.


De nombreux pays, notamment les pays arabes, se sont félicités de la déclaration du Président des Etats-Unis appelant à la création d’un Etat palestinien et à cet égard M. Ahmed Aboul Gheit, chef de la délégation égyptienne a regretté qu'au moment où les Arabes acceptent l'existence d'Israël parmi eux, Israël se refuse à accepter l'existence du peuple palestinien sur la terre de ses ancêtres.  L'aide au développement a été souvent évoquée pour déplorer la promesse non tenue du transfert de 0,7% de PNB des pays donateurs vers les pays en développement.  Beaucoup d’intervenants ont appelé à la reconnaissance de Taiwan dont l’absence de la communauté des Nations empêche l’ONU d’atteindre à l’universalité prévue par la Charte. 


Le débat général se poursuivra, cet après-midi, à 15 heures.



Déclarations


M. TOMMY REMENGESAU, Président des Palaos: Nous sommes unis dans notre condamnation des actes horribles commis par un groupe isolé d’extrémistes qui ne respectent pas la vie humaine.  Nous sommes unis en pensant que ceux qui ont commis de tels actes ne peuvent nous forcer à abandonner le respect des droits de l’homme et de l’état de droit.  Nous sommes unis en reconnaissant que ceux qui sont responsables de tels actes ne peuvent revendiquer aucune légitimité d’aucune religion et certainement pas de l’islam.  Nous sommes unis en reconnaissant que le peuple d’Afghanistan est aussi victime de la corruption de leur gouvernement par ces criminels et ceux qui les soutiennent.  Nous sommes unis à un degré inimaginable depuis les événements du 11 septembre.  Ce nouvel esprit de coopération reflète l’une des caractéristiques les plus positives de la mondialisation.  La reconnaissance qu’il n’y a qu’un seul système et que les actes ou les conditions qui affectent ce système nous touchent tous à des degrés divers.  Dans un tel système, les meilleures réponses sont celles qui découlent d’une approche fondée sur le consensus et la création de coalitions impliquant le plus grand nombre de participants.  Ce nouvel esprit de coopération doit être caractérisé par un processus de prise de décisions et de mise en œuvre de ces décisions aussi participatif que possible.  La République de Chine de Taiwan, qui devrait pouvoir prendre part à cette coopération, voit son rôle restreint du fait qu’elle n’est pas Membre de l’Organisation.  L’exclusion de Taiwan est contraire aux principes fondamentaux des Nations Unies et compromet la sécurité en Asie et dans le Pacifique.  Il est également temps de reconnaître le fait que les Etats insulaires du Pacifique constituent une entité unique.  Leurs besoins, leurs intérêts et leurs préoccupations ne sont pas reconnus.  Il est temps de reconnaître que ces Etats sont parmi les pays les plus jeunes du monde et ont des besoins d’aide spécifiques.  Dans cette nouvelle mondialisation, il est également important que l’organe le plus important des Nations Unies soit restructuré pour être plus représentatif.  Il est temps d’inclure le Japon en tant que membre permanent du Conseil de sécurité.  A cet égard, la décision du Gouvernement japonais d’envoyer des troupes pour appuyer la coalition menée par les Etats-Unis contre le terrorisme international est une bonne initiative.  Ce nouvel esprit de coopération doit être appliqué à une autre menace mondiale, celles que représentent les attaques contre notre propre écosystème, que ce soit la désertification, la réduction de la biodiversité, le réchauffement de la planète et l’augmentation du niveau de la mer.  Nous devons adopter la même approche dynamique qu’envers les questions liées à l’environnement.  Les Palaos sont encouragées par les conclusions des négociations relatives au Protocole de Kyoto qui se sont tenues au Maroc.  Je réitère mon appel pour que toutes les nations finalisent, signent, ratifient et appliquent le Protocole de Kyoto.  Alors que nous restons choqués, attristés et offensés par les événements dont découlent notre nouvelle unité, nous devons en reconnaître et encourager les effets bénéfiques.  Nous sommes désormais capables de voir les avantages certains d’une coopération étroite sur les questions qui nous touchent tous.  Utilisons le savoir et la sagesse gagnés et construisons une coopération plus étroite. 


Mme MARIA EUGENIA BRIZUELA DE AVILA, Ministre des affaires étrangères d'El Salvador: Les actes terroristes du 11 septembre nous ont montré qu'il était essentiel d'unir nos efforts pour lutter contre ce fléau qui est une menace contre la civilisation fondée sur le respect du droit.  Cependant ma délégation insiste sur le fait que cette lutte ne doit pas être interprétée comme une lutte entre les civilisations.  Mon pays qui est engagé par tous ses moyens à relever le défi de la construction du développement humain durable se trouve confronté aux effets dévastateurs des séismes qui ont secoué le pays et ont abouti à une chute de 13,5% du PIB.  A cet égard, nous sommes reconnaissants pour l'importance de l'aide et du soutien de la communauté internationale et notamment du PAM.  Le dixième anniversaire, le 16 janvier 2002, de la signature de l'accord de paix historique qui a mis fin à 12 ans de conflits en El Salvador constitue un événement important car nous sommes passés d’abord de la guerre vers la paix, puis vers la démocratie. 


Mon gouvernement est à présent à la poursuite de la consolidation de la démocratie et du développement économique en vue de l'amélioration de la vie des Salvadoriens.  Dans ce contexte nous sommes quelque peu inquiets de la désaccélération du développement économique de nombreux pays en développement et des répercussions que cela peut avoir en matière de sécurité.  Le Président Flores a déclaré récemment à ce propos "Nous ne voulons pas d'aumône, mais nous voulons nous comporter en associés du développement pour mieux pouvoir profiter des marchés internationaux".  En matière commerciale nous avons élargi nos liens avec de nombreux pays d'Amérique et avons fait des progrès en matière de douane et de projets stratégiques en matière de développement et en ce qui concerne le processus de mondialisation notre pays fait de grands efforts pour profiter des opportunités qui nous sont offertes.  Nous nous félicitons de la bonne disponibilité des pays développés qui ont promis d’assister les pays dans le besoin.  En ce qui concerne les autres problèmes dans le monde le Gouvernement d’El Salvador s'inquiète de la poursuite du conflit du Moyen-Orient et réaffirme son soutien à toute solution négociée et pacifique basée sur le droit inaliénable du peuple palestinien à décider de son avenir et du droit du peuple d'Israël à vivre en sécurité.  La question de la reconnaissance de Taiwan nous tient à cœur et j’en appelle à la communauté internationale pour faire aboutir la réforme du Conseil de sécurité afin qu’il reflète mieux les réalités du monde.  La communauté internationale doit désormais rester unie et surmonter ses divergences pour atteindre des objectifs nobles de paix spirituelle et paix matérielle. 


M. RAM SHARAN MAHAT, Ministre des finances du Népal: Au lendemain des attaques terroristes du 11 septembre, les Nations Unies ont réagi rapidement, notamment avec la résolution 1373 du Conseil de sécurité.  Une large coalition d’Etats s’est réunie autour de l’objectif commun de lutte contre le terrorisme.  Le Népal, lui-même victime du terrorisme avec presque 1800 tués au cours des cinq dernières années, comprend tout à fait le défi et le prix de cette lutte.  Nous ne devons pas oublier qu’une paix durable ne peut être édifiée que sur les fondements de la prévention des conflits, de la résolution pacifique des différends, sur des efforts de désarmement, de la réduction de la pauvreté et sur le développement.  Nous vivons tous dans un village mondial dans lequel nous sommes interdépendants, ce qui exige des efforts concertés pour assurer la paix et la stabilité non seulement en Afrique, en Asie et en Europe, mais aussi au Moyen-Orient.  Quand on voit des menaces telles que le bacille du Charbon aux Etats-Unis et l’utilisation du gaz sarin dans le métro de Tokyo, on comprend la nécessité d’éliminer les armes biologiques et chimiques, avant qu’une catastrophe ne se produise.  Il faut faire de même en ce qui concerne les armes nucléaires.  L’incapacité de la Conférence du désarmement de trouver un accord sur son programme de travail au cours des dernières années soulève cependant des doutes sérieux sur les engagements en matière de désarmement.  En ce qui concerne les opérations de maintien de la paix, le Népal souhaite œuvrer en vue de leur amélioration en tenant compte du rapport du Groupe d’experts Brahimi et de notre expérience collective.


Alors que nous sommes préoccupés par les choix immédiats pour combattre le terrorisme, il ne faut pas oublier l’assistance aux pauvres.  La baisse de l’aide au développement est de plus en plus incompréhensible pour nous.  Les pays en développement sans littoral souffrent encore plus, du fait notamment de la raréfaction des ressources marines et de leur isolement.  La mondialisation a marginalisé davantage encore les pays en développement.  Le Népal est prêt à mettre en œuvre les résultats de la troisième conférence sur le pays les moins avancés.  Il y a aussi le problème des réfugiés et des personnes déplacées que connaît le Népal.  Le Népal remercie d’ailleurs la communauté internationale de son assistance qui a été augmentée pour l’assistance aux réfugiés dans le pays.  Le Népal accorde une priorité à l’éradication de la pauvreté et dépense par exemple plus de 70% de son budget dans les zones rurales où vivent les couches les plus pauvres de la population.  Il développe en outre une stratégie de développement des infrastructures et des services de base.  Par ailleurs, le secteur privé est encouragé à investir dans le commerce et l’industrie.  Des mesures sont prises aussi pour la réforme agraire.  Les progrès sont néanmoins très lents au Népal.  Malgré tous nos problèmes, notre pays ne bénéficie pas de l’initiative pour les pays pauvres endettés.


Sur les questions relatives aux Nations Unies, le Népal souhaite voir augmenter la coopération entre les organes de l’Organisation et l’élargissement de la composition du Conseil de sécurité.  Le droit de veto reflète la réalité d’une ère passée et le Népal souhaite qu’il soit supprimé.  La réforme de l’Organisation doit être poursuivie pour améliorer son efficacité et mieux utiliser ses ressources financières.  Le Népal espère par ailleurs que la conférence sur le financement du développement et le sommet mondial sur le développement durable qui doivent se dérouler l’année prochaine faciliteront le financement des activités de développement.  Le Gouvernement népalais œuvre en vue de promouvoir la démocratie et la liberté, ainsi que les droits de l’homme et une justice pour tous, valeurs cruciales pour que les êtres humains s’épanouissent pleinement.  A cet égard, les Nations Unies devraient assumer leurs responsabilités et les Etats Membres également.


M. SOMSAVAT LENGSAVAD, Vice-Premier Ministre de la République démocratique populaire lao: En Asie du Sud et dans la région Asie-Pacifique, plusieurs initiatives remarquables ont été prises pour promouvoir la paix et la coopération.  Ainsi à Hanoi, le Forum régional, l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE), a réaffirmé l'importance des mesures de diplomatie préventive.  Pour prévenir la confrontation armée, la quatrième réunion de la Communauté économique de l'Asie-Pacifique (APEC), qui s'est déroulée en Chine, a été un rassemblement historique pour l'unité dans la lutte contre le terrorisme et l'établissement d’objectifs en vue du redressement économique.  Le Sommet de l'ANASE plus la Chine, le Japon et la République de Corée, qui s'est tenu à Brunei au début de ce mois, a souligné la nécessité de lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes, de surmonter la récession économique et de promouvoir la coopération pour le développement.


Depuis plusieurs années, la communauté internationale a reconnu que les pays en développement sans littoral constituent l’un des groupes les plus vulnérables et les plus désavantagés des pays en développement.  Cette vulnérabilité et ce désavantage sont dus au manque d'accès à la mer, à l'éloignement des marchés mondiaux, et aux coûts de transports prohibitifs qui représentent en moyenne 14% des gains à l'exportation contre 8,8% pour les autres pays en développement.  En sa qualité de Président du Groupe des pays en développement sans littoral, le pays appelle l'Assemblée générale à approuver la recommandation de la cinquième réunion des experts gouvernementaux des pays sans littoral et de la communauté des donateurs de convoquer en 2003 une réunion ministérielle internationale des pays en développement sans littoral, des pays en développement de transit et des pays donateurs sur la coopération en matière de transport.  A cet égard, le pays salue l'intention du Kazakhstan d'accueillir cette réunion.


Parmi les défis auxquels est confronté le monde actuel, il faut citer le trafic des drogues.  Ainsi pour mettre en œuvre les recommandations faites par la session extraordinaire de l'Assemblée générale sur la question en 1998, le pays a, entre 1998 et 2000, réduit les zones productrices d'opium de 26 000 à 17 000 hectares.  L'ensemble de la production d'opium a chuté de 140 tonnes à 117 dans la même période.  En outre, le 12 octobre, le gouvernement a lancé une campagne nationale anti-narcotique présidée par le Premier Ministre.  Les Nations Unies, en tant qu'organisation unique et véritablement universelle, doivent jouer un rôle central dans la solution des problèmes actuels pour faire de ce monde, un monde pacifique et prospère.


M. LOUIS STRAKER, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères, du commerce et des échanges de Saint-Vincent-et-les Grenadines: Notre gouvernement appuie la résolution 1373 du Conseil de sécurité contre le terrorisme.  Nous travaillons en coopération étroite avec les Gouvernements de la Communauté des Caraïbes de l’Amérique latine et des Etats-Unis pour lutter contre le terrorisme.  Le respect de la résolution 1373 est difficile et coûteux pour les petits Etats ayant des moyens et une expertise technique limités.  Nous ne devons pas oublier que le terrorisme ne sera pas vaincu grâce à la victoire dans une guerre.  Nous devons chercher les causes profondes de la violence et de la terreur.  Mon Gouvernement est convaincu que la marginalisation des pauvres fait le lit de l’extrémisme.  Il est évident qu’une économie comme la notre, qui est presque totalement dépendante de l’agriculture et du tourisme, a besoin d’aide pour survivre et prospérer.  Les grandes compagnies multinationales comme Dole et Chiquita détruisent l’industrie bananière de nos paysans.  L’Organisation mondiale du commerce semble chercher à creuser encore plus le fossé entre les riches et les pauvres.  Nous ne sommes pas optimistes en ce qui concerne les résultats des négociations du Sommet de Doha.  Si vous nous enlevez ce qui nous permet de nous nourrir, il faut nous offrir quelque chose en échange.  C’est pourquoi la conférence sur le financement du développement qui se tiendra au Mexique est très importante pour les petits Etats insulaires en développement.  Nous avons besoin que les barrières érigées contre les échanges commerciaux soient éliminées.  En tant que petit Etat insulaire en développement nous avons besoin que soit allégé le fardeau de la dette, des taux élevés d’intérêts et des contraintes injustes du commerce international.  Nous avons besoin que les institutions de Bretton Woods jouent leur rôle de manière démocratique et équitable. 


Alors que les événements du 11 septembre ont mis l’accent sur de nouvelles priorités, les 26 millions de personnes qui, selon les prévisions, mourront du sida dans les prochaines années, périront.  Comme elles l’ont fait en réponse à la menace du bacille du Charbon, les compagnies pharmaceutiques doivent produire des traitements à des prix abordables pour ce fléau dont la menace porte sur plusieurs pays pauvres.  Les Caraïbes connaissent la deuxième plus forte croissance, derrière l’Afrique subsaharienne, des cas de maladies de VIH/sida.  Nous savons ce que nous devons faire pour répondre à cette crise mondiale.  Mais avons-nous la volonté de le faire?  Respectons-nous les engagements que nous avons pris lors de la session extraordinaire consacrée au VIH/sida? 


L’admission de Tuvalu aux Nations Unies l’année dernière nous a rapprochés de la réalisation du principe de l’universalité inscrit dans la Charte des Nations Unies.  Un seul pays attend de devenir Membre des Nations Unies, c’est la République de Chine de Taiwan.  Alors que la République de Chine de Taiwan est le 138ème pays du monde en termes d’étendue territoriale, elle a la 46ème plus importante population du monde, elle est la 17ème économie mondiale, la 15ème plus grande nation commerciale, le 8ème investisseur mondial, le 4ème plus important détenteur de devises et le 3ème exportateur de hautes technologies.  Il est temps d’ouvrir les portes des Nations Unies à Taiwan. 


M. RODOLPHE ADADA, Ministre des affaires étrangères, de la coopération et de la francophonie de la République du Congo : Dans le droit fil des engagements pris à l'issue du Sommet du Millénaire, il nous faut redoubler de vigilance et faire preuve de détermination dans la lutte contre le terrorisme.  Les longues années de violence que connaît le continent africain sont préjudiciables à son développement et à son insertion dans le monde.  En ce qui concerne le conflit en République démocratique du Congo, nous saluons les progrès accomplis dans la mise en œuvre des Accords de Lusaka qui permettent à la MONUC de passer à la phase 3 de son déploiement.  Il faut être conscient de ce que la paix, l'unité nationale, la stabilité politique et le respect de la souveraineté sont un préalable nécessaire pour aspirer au bien-être et au progrès.  C'est pourquoi nous appelons à des sanctions contre les actes terroristes de l'UNITA et nous invitons la communauté internationale à apporter tout son soutien à l'Angola.  En ce qui concerne le conflit au Moyen-Orient, nous soutenons les propos du Président Georges W. Bush sur la coexistence "de deux Etats, Israël et la Palestine à l'intérieur de frontières sûres et reconnues, comme le demandent les résolutions du Conseil de sécurité ".  Toutes ces situations s'accompagnant souvent de déplacements de populations, source de déstabilisation des pays voisins, nous demandons l'intervention ainsi qu’une assistance conséquente de la communauté internationale pour régler la question des réfugiés. 


Par ailleurs, nous restons engagés résolument, après les actes terroristes du 11 septembre, à combattre ce fléau.  A ce sujet, nous souhaitons attirer l'attention sur le fait que cette lutte doit impliquer l’éradication de tout ce qui pourrait servir de prétexte à des actes de destruction aveugle, ce qui passe par la nécessité d'agir sur les situations pouvant servir de terreau au terrorisme.  Dans ce contexte, la mondialisation ne doit pas être perçue uniquement en termes d'échanges économiques et commerciaux, mais également en termes d'existence quotidienne des individus, des peuples, des nations, une existence étroitement liée aujourd'hui à celle des autres du fait de la disparition des frontières.  Car, il faut rappeler que les tensions socioéconomiques observées à travers le monde résultent également de l'extrême pauvreté des pays en développement, et à ce titre, il est bon de préciser que plus d'un milliard d'hommes et de femmes sont victimes de la malnutrition et ne bénéficient ni de l'eau potable, ni du moindre service de santé.  S'agissant de la situation économique particulière de l'Afrique, le Congo attend de la présente session le soutien de la communauté internationale au Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique qui intègre les préoccupations de la nouvelle Union africaine en matière de développement et d'intégration économique.  En conclusion, je voudrais réaffirmer l'attachement de mon pays à l'Organisation des Nations Unies qui doit rester le lieu privilégié de la concertation internationale, du dialogue entre les civilisations, du maintien de la paix et de la sécurité internationales, du règlement pacifique des conflits ainsi que de la coopération économique au service de tous. 


M. MAHAMAT SALEH ANNADIF, Ministre des affaires étrangères du Tchad: La lutte contre le terrorisme concerne toutes les communautés religieuses.  C’est pourquoi, il faudrait dénoncer l’amalgame que l’on fait entre le terrorisme et une religion donnée.  De plus, cette lutte à l’échelle mondiale ne doit pas être nécessairement militaire pour être efficace, mais doit s’accompagner de mesures économiques pour enrayer la misère et les injustices.  Il faut également agir sur le plan politique et diplomatique.  Les pays nantis doivent accroître leurs efforts financiers pour contribuer au développement économique et social des pays et peuples démunis.  Quelles significations ont les droits de l’homme pour des peuples qui n’accèdent même pas au droit élémentaire de se nourrir?  Il n’est pas superflu de renouveler avec force nos vœux pour qu’émerge une véritable solidarité entre les peuples et les nations grâce à une saine coopération, afin de remédier à ces injustices qui sont le terreau principal du terrorisme.


Au Tchad, depuis le 1er décembre 1990, le Président Idriss Deby mène une lutte sans merci pour asseoir une démocratie pluraliste, gage de développement durable et de stabilité.  Les récentes élections présidentielles et l’organisation des élections législatives en 2002 en sont la preuve.  S’agissant de l’économie, le pays a arrêté depuis 1995 une stratégie de relance et a notamment élaboré un Programme d’ajustement structurel grâce aux ressources du Fonds monétaire international.  En outre, des réformes profondes ont été engagées pour assainir les institutions publiques et corriger les déséquilibres extérieurs.  Le Tchad est reconnaissant aussi à la communauté internationale pour son aide en matière de lutte contre la pauvreté.  Il fonde aujourd’hui un grand espoir sur les effets du projet pétrolier en cours de réalisation, dans la plus grande transparence de gestion des revenus.  En ce qui concerne l’intégration régionale et sous-régionale en Afrique, le Tchad continue à œuvrer dans ce sens, par exemple par son appartenance à la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) et à la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD).  En outre, le processus de Lusaka de mise en place de l’Union africaine en juillet 2001 ouvre des perspectives encourageantes pour la paix et la sécurité des peuples africains.


Sur les questions relatives aux guerres civiles et violences qui sont nourries de l’injustice et de la misère, il faut louer les efforts des médiateurs internationaux et des hommes d’Etat qui ont contribué à éteindre plusieurs foyers de tension en Afrique centrale.  Pour cette région, le Comité consultatif permanent des Nations Unies pour les questions de sécurité permet de mettre en place des mécanismes de concertation et de prévention des conflits.  Malgré le retour de la paix au Congo Brazzaville, ce n’est pas encore le cas en République démocratique du Congo où nous espérons que le dialogue inter-congolais aboutira à un règlement pacifique.  Pour ce qui est de la République centrafricaine, la situation est fragile et nous ne tolérerons pas la déstabilisation de ce pays frère.  Quant au Burundi, nous nous félicitons de la mise en place d’un gouvernement d’Union et saluons le rôle de facilitateur du Président Nelson Mandela.  Le Tchad se félicite encore du cessez-le-feu respecté en Ethiopie et en Erythrée, et soutient la levée de l’embargo imposé à la Jamahiriya arabe libyenne.  Enfin, il est temps que la tragédie du peuple palestinien connaisse une issue pacifique, juste et durable. Il faut rechercher un règlement global de la crise arabo-israélienne.  Le Tchad soutient par ailleurs la levée de l’embargo inhumain décrété contre l’Iraq.  Quant à la République de Chine à Taiwan, le moment est venu de réparer l’injustice commise à son endroit par notre Organisation.  Enfin, sur les structures de l'Organisation des Nations Unies, la restructuration est essentielle, notamment l’élargissement de la composition du Conseil de sécurité.


M. NAJI SABRI, Ministre des affaires étrangères de l'Iraq: L'Etat d'instabilité des relations internationales s'est aggravé en raison d'une gestion unilatérale des affaires internationales fondée sur la loi de la force brutale.  Les souffrances des peuples du tiers-monde se sont accrues à cause de l’absence de développement économique et social et de la tendance généralisée parmi les pays riches à imposer leur hégémonie économique et des blocus techniques et scientifiques sous couvert de la mondialisation.  Les tentatives se multiplient qui visent à imposer une certaine culture, prôner le choc des civilisations, et lancer de nouvelles croisades, au mépris de la liberté des croyances religieuses et des choix politiques et sociaux.  C'est dans ce contexte, que les événements du 11 septembre doivent être lus.  Dès ce moment, l'Iraq a exprimé l'espoir que les Etats-Unis agiraient avec sagesse et responsabilité et mèneraient un examen global de leurs politiques envers les autres peuples et les autres Etats. 


Or, une nouvelle fois, les Etats-Unis ont privilégié la logique de la force brutale et en conséquence, de l'agression contre l'Afghanistan.  Puis, vinrent les utilisations de matériel biologique dans des opérations subversives dont l'origine, d'après les autorités américaines elles-mêmes, doit être recherchée aux Etats-Unis.  Aujourd'hui, le monde peut prendre feu à partir d'une étincelle venue de l'Ouest.  Il est temps de le sauver des abîmes dans lesquels il est poussé par des politiques fondées sur la vanité, l'arrogance, l'injustice et l'agression.  C'est la raison pour laquelle, le Président de l'Iraq a lancé une initiative visant à renforcer la coopération sur la question des armes de destruction massive dont les plus grands détenteurs sont les Etats-Unis et l'entité sioniste.


L'Iraq a souffert de l'agression et du terrorisme, et en particulier du terrorisme d'Etat pratiqué par l'entité sioniste en 1981, puis par le Royaume-Uni et les Etats-Unis depuis 1991.  A ce titre, il faut signaler les explosions menées sur la frontière iraquienne par des mercenaires financés, armés et abrités par certains Etats, y compris les Etats-Unis qui n'hésitent pas à dépenser ouvertement des dizaines de millions de dollars pour mener des opérations terroristes en Iraq permises par la prétendue loi sur la libération de l'Iraq.  Pour l'Iraq, la lutte contre le terrorisme, y compris le terrorisme d'Etat, exige des efforts internationaux, sous les auspices des Nations Unies, pour parvenir à une définition du terrorisme et définir les moyens de le combattre conformes au droit international et à la Charte des Nations Unies.  Dans ce cadre, il faut souligner le droit naturel et inaliénable de tous les peuples de défendre leur souveraineté, leur indépendance et l'intégrité de leur territoire ainsi que de lutter contre les diverses formes de terrorisme que sont l'occupation étrangère, le colonialisme, l'agression sous ses formes militaires et économiques, l'ingérence dans les affaires intérieures des Etats, et l'instigation et le financement de conflits ethniques et religieux.


En la matière, les pratiques du Conseil de sécurité, en particulier ces sept dernières années, ont démontré que cet organe n'est plus fidèle au rôle que lui a assigné la Charte.  Elles ont également démontré que cet organe est devenu un instrument politique au service d'un seul Etat et surtout, qu'il est pour beaucoup un modèle de la politique des deux poids et deux mesures.  L'Iraq souhaite une réforme globale du Conseil qui conduirait à l'augmentation du nombre de ses membres et à la restructuration de ses méthodes de travail.  L'expérience montre, par ailleurs, la nécessité de créer un mécanisme judiciaire pour décider de la légalité et de la constitutionnalité des résolutions du Conseil au regard de la Charte et du droit international.  Les Etats Membres devraient pouvoir saisir la Cour internationale de Justice pour faire appel des résolutions du Conseil. 


Aucun Etat ne peut continuer à rester silencieux alors que le mandat qu'il a confié au Conseil a été utilisé pour annihiler le peuple iraquien.  Par ailleurs, le terrorisme systématique auquel est soumis le peuple palestinien exige une réaction de la communauté internationale à la hauteur de la gravité des pratiques génocidaires menées contre ce peuple.  De même, la destruction systématique à laquelle le peuple afghan est confronté avec la machine de guerre américaine doit cesser.  L'Iraq demande la fin de l'ingérence dans les affaires afghanes et exige que l'on reconnaisse le droit de ce peuple à faire ses propres choix politiques conformément à ses intérêts nationaux et ce, sans ingérence étrangère quel qu'en soit le prétexte.


M. FAROUK AL-SHARA, Ministre des affaires étrangères de la République arabe syrienne: Nous en Syrie et dans le monde arabe n’avons pas hésité à condamner dans les termes les plus fermes les attaques terroristes contre Washington et New York.  A la suite des événements, nous avons appelé à la coopération internationale sous l’égide des Nations Unies pour combattre le terrorisme.  Nous avons également appelé de nos vœux l’élaboration d’une définition du terrorisme nous permettant d’être efficace dans notre lutte et de pouvoir nous attaquer à ses causes profondes.  Le phénomène du terrorisme ne se limite pas à une société, à une culture ou à une religion particulière.  C’est pourquoi il est profondément injuste de lier le terrorisme aux Arabes et aux musulmans.  Ceux qui lient le terrorisme à l’islam ignorent probablement que cette religion respecte les autres religions, appelle à la tolérance et interdit les meurtres d’innocents.  La question est désormais de savoir comment éliminer chez les citoyens américains le sentiment de haine à l’égard des musulmans et des Arabes, sentiment qui a été véhiculé par plusieurs dizaines de milliers de publications, d’articles et de films depuis cinquante ans.  Les déclarations de dirigeants américains et européens ne peuvent pas gommer les effets d’une longue campagne de diffamation.  Il semblerait que depuis les événements tragiques du 11 septembre de nouveaux films et de nouvelles publications réactivant ce sentiment de haine et liant le terrorisme aux Arabes et aux musulmans sont en cours de préparation.  La Syrie a toujours souligné la nécessité d’œuvrer sur tous les fronts pour combattre le terrorisme dans tous ses retranchements conformément aux principes et aux buts de la Charte des Nations Unies.  La Syrie a été le premier pays à proposer la tenue, sous l’égide des Nations Unies, d’une conférence internationale chargée de définir le terrorisme et de le différencier de la lutte des peuples pour leur libération nationale.  La Syrie a également appelé tous les pays à prendre les mesures nécessaires aux plans national, régional et international pour combattre le terrorisme, réprimer les actes terroristes et leur financement et appliquer le droit international et les résolutions internationales pertinentes.  Le terrorisme ne date pas d’aujourd’hui.  Depuis des années nous demandons à la communauté internationale de condamner toutes les formes de terrorisme, y compris le terrorisme d’Etat pratiqué par Israël.  La Syrie et d’autres pays arabes ont été victimes du terrorisme.  Israël, qui a inventé de nouveaux types de pratiques terroristes pour continuer à occuper les territoires arabes, qui a expulsé les Palestiniens de leurs foyers et de leur territoire et qui a commis tant de massacres en commençant par Deir Yassin en 1948 jusqu’à Beit Reima il y a quelques semaines, n’a jamais eu à rendre compte de ses crimes.  Les Palestiniens n’ont donc pas eu d’autres alternatives que de se soulever contre l’occupation.  Ce qui est surprenant est le fait que dès lors que l’on mentionne les réfugiés palestiniens et les organisations situés en Syrie, les Etats-Unis les décrivent comme des organisations terroristes et considèrent le pays qui les accueille comme terroriste en oubliant la responsabilité d’Israël en ce qui concerne l’expulsion des Palestiniens de leurs foyers et le déni de leur droit de retour conformément à la résolution 194 de l’Assemblée générale.  Mais où devraient aller ces réfugiés? La réponse naturelle est qu’ils devraient rentrer en Palestine.  Comment peut-on ne pas différencier le terrorisme et la résistance?  Quiconque voudrait s’attaquer au terrorisme dans notre région devrait cibler le terrorisme israélien.  Il n’y a pas d’autre possibilité que de s’attaquer aux causes profondes de ce terrorisme et de respecter la légitimité internationale en mettant fin à l’occupation et en permettant au peuple palestinien de déterminer librement son destin.  Les importantes négociations engagées par la Syrie ces dernières années ont révélé deux choses à la communauté internationale : premièrement, Israël n’est ni désireux ni sérieux dans sa recherche d’une paix juste et durable conforme aux résolutions pertinentes des Nations Unies.  Deuxièmement, la Syrie a le droit de rétablir le Golan dans les limites fixées le 4 juin 1967.  On parle ces derniers jours de reprendre le processus de paix conformément aux termes de référence de Madrid.  Nous estimons que cette opportunité pourra être saisie seulement si les coparrains du processus de paix, l’Union européenne et les Nations Unies déploient d’importants efforts en vue de l’application des résolutions pertinentes des Nations Unies. Nous espérons que l’ordre du jour pour le dialogue entre les civilisations adopté récemment par l’Assemblée générale sera mis en œuvre. 


M. VILAYAT GULIYEV, Ministre des affaires étrangères d’Azerbaïdjan: Les événements dramatiques qui ont frappé les Etats-Unis nous obligent à porter un nouveau regard sur les moyens de développement mondial XXIe siècle.  Aujourd’hui, une attaque dirigée contre l’un de nous apparaît comme une attaque contre tous.  L’Azerbaïdjan a souffert du terrorisme, dans le conflit avec l’Arménie.  Il faut savoir que le terrorisme est étroitement lié au séparatisme agressif et aux autres formes d’extrémisme, ainsi qu’aux crimes organisés, trafic d’armes et de stupéfiants.  Seules des contre-mesures prises sur la base des principes du droit international peuvent permettre d’éliminer ces facteurs.  La lutte contre le terrorisme ne doit pas être une lutte contre une religion et il faut éviter un imprudent antagonisme entre l’islam et le christianisme.  Il est évident aussi qu’il faut redoubler d’efforts pour venir en aide aux pays les moins développés.


Malheureusement, nous assistons encore à des conflits violents dans de nombreuses régions du monde.  Pour ce qui est de celui qui oppose l’Azerbaïdjan et l’Arménie, pendant huit ans le premier a attendu que le Conseil de sécurité prenne des mesures pratiques pour mettre en œuvre les quatre résolutions à ce sujet, adoptées en 1993, et pour en prendre d’autres conformément au Chapitre VII de la Charte des Nations Unies.  Aujourd’hui, l’Arménie continue de violer les principes et les normes du droit international repris par la Charte de l'ONU et l’Acte final d’Helsinki, tout en ignorant les résolutions du Conseil de sécurité.  En fait, il s’agit d’un conflit entre l’Arménie et le droit international, ce dernier empêchant l’Arménie d’aboutir à ces revendications sur les territoires des Etats voisins.  L’Azerbaïdjan est prêt à résoudre le conflit sur les principes de souveraineté, d’intégrité territoriale et d’auto-administration des peuples de la région Nagorny Karabakh au sein de l’Etat d’Azerbaïdjan.  Cependant la situation exige des mesures fondamentales pour laquelle nous attendons une contribution significative des co-présidents de la Conférence de Minsk.  La résolution de ce conflit devrait aussi être l’une des priorités de la communauté internationale.  Il faut donc que le Bureau du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés à Bakou continue à fonctionner, car l’Azerbaïdjan a besoin plus que jamais de son aide.


Nous estimons qu’afin de renforcer l’efficacité des activités de l'Organisation des Nations Unies, dans le domaine de la prévention des conflits armés, il faudrait améliorer le contrôle de la mise en œuvre des décisions du Conseil de sécurité.  Il est proposé à cet effet un examen général de la pratique de celui-ci par l’Assemblée générale.  Par ailleurs, en tant que membre du groupe des pays enclavés, l’Azerbaïdjan a besoin de l’aide de la communauté internationale pour renforcer son infrastructure de transports.  Le pays travaille dans le cadre de plusieurs organisations, comme le GUUAM.  Les pays du GUUAM célèbreront cette année les 10 ans de leur indépendance et s’efforcent de s’intégrer dans l’économie mondiale.  Dans le cadre de la coopération humanitaire, nous considérons positif le projet de créer un corridor culturel qui pourrait promouvoir la coopération dans des domaines tels que la culture, la science et l’éducation.  Enfin, s’agissant du PNUD, il a aidé activement l’Azerbaïdjan, mais mon pays reste préoccupé par la baisse des ressources du PNUD.  Il demande aussi aux pays donateurs d’augmenter leurs contributions à l’aide publique au développement.  L’Azerbaïdjan a en outre l’intention de contribuer positivement aux prochains événements que seront la conférence sur le financement du développement et le sommet mondial sur le développement durable en 2002.


M. TULIAMENI KALOMOH, Vice-Ministre des affaires étrangères, de l’information et de la radiodiffusion de Namibie: En adoptant la Déclaration du Millénaire, les dirigeants du monde ont montré leur détermination à s’attaquer à tous les obstacles, nouveaux et anciens, qui s’opposent à la paix et à la sécurité.  Ils ont pris l’engagement solennel d’améliorer les conditions économiques et sociales de tous les peuples.  Avec les Nations Unies et une forte volonté politique, aucun obstacle n’est insurmontable.  Les Nations Unies sont la seule institution internationale capable de servir les intérêts de toutes les nations.  Il est par conséquent important que ses Etats Membres réaffirment leur engagement à renforcer notre organisation.  Dans ce cadre, nous réitérons notre appel pour une réforme et une démocratisation du Conseil de sécurité.  Le Conseil de sécurité doit être plus transparent et plus représentatif; il doit être responsable devant tous les Etats Membres pour le compte duquel il a la responsabilité de maintenir la paix et la sécurité internationales.  Les résultats de la Conférence sur le trafic illégal des armes légères ont marqué une étape importante et il faut à présent que les Nations Unies, les Etats Membres et les organisations internationales et régionales déploient des efforts concertés en vue de mettre fin à la prolifération de ces armes, en particulier en Afrique.  Le Mouvement des nonalignés demande depuis longtemps déjà l’organisation d’une conférence internationale contre le terrorisme.  Il est temps que les Etats Membres se mettent d’accord pour organiser une telle conférence.  La Namibie a signé la Convention internationale sur la répression du financement du terrorisme et a appelé les autres Etats Membres à en faire autant. 


La Namibie se félicite de la création de la Cour pénale internationale.  La Communauté pour le développement de l’Afrique australe a récemment adopté le plan d’action de Windhoek sur la ratification du statut de la Cour en vue de promouvoir la ratification rapide du traité portant création de la Cour.  La Namibie est en ce moment en train d’examiner sa législation nationale en vue de ratifier le traité.  


L’Afrique a récemment fait un grand pas en avant en transformant l’Organisation de l’unité africaine en Union africaine et en adoptant le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique.  Nous appelons la communauté internationale à soutenir et à aider les pays africains dans la mise en oeuvre de ce nouveau partenariat. 


Depuis plus d’un quart de siècle, le peuple angolais souffre des effets dévastateurs de la guerre.  Ayant déterminé que c’est l’UNITA qui était responsable des violations du Protocole de Lusaka et de la reprise de la guerre, le Conseil de sécurité a imposé des sanctions contre l’UNITA.  Ces sanctions ont été efficaces sous bien des aspects mais des mesures plus concrètes doivent être prises par les Etats Membres pour les renforcer et les rendre plus efficaces.  Les pays africains ont une responsabilité spéciale en la matière.  Le régime des sanctions doit être renforcé dans les domaines qui ont été identifiés par le mécanisme de contrôle des sanctions.  Il conviendrait notamment de geler les comptes bancaires et les avoirs de l’UNITA et de fermer les représentations de l’UNITA à l’étranger.  La Communauté internationale doit se montrer plus ferme face au mépris répété des résolutions du Conseil de sécurité par l’UNITA. 


S’agissant de la situation en République démocratique du Congo, la Namibie est encouragée par les progrès enregistrés dans l’application des accords de cessez-le-feu de Lusaka.  La Namibie souhaite rappeler aux Etats Membres qu’un principe fondamental de la Charte des Nations Unies a été violé en toute impunité alors que ses Etats Membres commettaient un acte d’agression contre la République démocratique du Congo.  C’est d’autant plus déplorable que ces agresseurs sont engagés dans l’exploitation et le pillage des ressources naturelles du Congo.  Nous réitérons que l’agression devrait être rejetée et condamnée où qu’elle survienne.  La communauté internationale devrait aider le peuple congolais à reconstruire son pays.  Le Conseil de sécurité doit mettre en oeuvre ses décisions et approuver le déploiement d’un personnel suffisant pour la phase III de la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC).  Les Nations Unies et la communauté internationale ne peuvent pas échouer une fois encore à venir en aide au peuple congolais. 


M. GEDIMINAS SERKSNYS (Lituanie): La Lituanie prend note de la résolution adoptée, la semaine dernière, par la Première Commission, sur la coopération multilatérale dans les domaines du désarmement et de la non-prolifération et de la lutte contre le terrorisme.  Le pays estime aussi que les résultats de la Conférence sur la mise en œuvre du Traité sur l'interdiction complète des essais nucléaires dissiperont les préoccupations concernant l'entrée en vigueur de cet instrument.  Le pays espère, en outre, que la mise en œuvre des 13 étapes décidées par la Conférence d'examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) ne sera pas suspendue.  Il faut également espérer que les consultations bilatérales entre les Etats-Unis et la Fédération de Russie sur un nouveau cadre stratégique renforceront la compréhension mutuelle et jetteront les bases d'une réduction sensible de tous les types d'armes nucléaires conformément à l'Article VI du Traité.  Par ailleurs, le renforcement de la Convention sur les armes biologiques doit demeurer une priorité ainsi que la mise en œuvre, en toute bonne foi, du Plan d'action adopté par la Conférence sur les armes légères.  


Depuis le 8 novembre dernier, la Lituanie assume la présidence de la Commission des ministres du Conseil de l'Europe.  Ce Conseil a déjà une longue histoire de coopération avec les Nations Unies, en particulier dans le domaine des droits de l'homme.  Des efforts conjoints déployés par les Nations Unies, l'OSCE et le Conseil de l'Europe pour faciliter le relèvement de l'Europe du Sud-Est ont été de la plus grande importance pour les peuples de la région puisqu'ils ont ouvert une nouvelle page dans la coopération avec ces organisations.  Au cours de


sa présidence, la Lituanie entend stimuler le dialogue entre le Conseil de l'Europe et les Nations Unies.  Elle encouragera ainsi des contacts réguliers entre ces organes sur les questions liées à la lutte contre le terrorisme, aux crimes organisés, et au blanchiment d'argent.  Une coordination intensive dans le domaine de l'établissement des normes du pluralisme démocratique et du respect des droits de l'homme sera également au centre de l'attention. 


Pour la Lituanie, la priorité portera surtout sur la lutte contre le terrorisme, l'élargissement de la composition du Conseil de l'Europe, la promotion de la coopération régionale, et l'amélioration du fonctionnement du Conseil.  L'objectif est de créer une société paneuropéenne moderne et pour ce faire, la Lituanie continuera à travailler à une notion élargie de l'identité européenne, au partage des meilleures pratiques avec les autres organisations et Etats et au renforcement de l'impact du Conseil de l'Europe sur les questions internationales.


M. ALFRED CARLOT, Chef de la délégation de Vanuatu: Le fait que le monde soit plus civilisé et en même temps plus vulnérable aux actes inhumains du terrorisme est plutôt ironique.  Le Gouvernement de Vanuatu a pris des mesures pour renforcer sa sécurité et travaille étroitement avec les autres Etats insulaires du Pacifique pour établir la paix dans la région.  La paix et la sécurité mondiales ne sont pas garantes, dans un contexte d’avis différents sur les armes nucléaires et davantage d’efforts doivent être déployés pour atteindre les objectifs de la Déclaration du Millénaire.  S’agissant de la troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés qui s’est déroulée à Bruxelles en mai dernier, son succès a permis d’aboutir à la Déclaration de Bruxelles et au Programme d’action pour la décennie 2001-2010.  La mise en oeuvre effective de celui-ci est l’une des tâches les plus importantes que nous devons accomplir et le rôle des Nations Unies à cet égard est vital.


Le Gouvernement de Vanuatu, par ailleurs, est engagé dans le renforcement du statut des femmes, celles-ci étant désavantagées à Vanuatu dans tous les secteurs.  Il concentre ses efforts sur les bases de la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, qu’il a ratifiée en 1995.  Aucun pays ne peut se permettre de gaspiller la moitié de ses ressources humaines.  S’agissant de la Convention sur les droits de l’enfant, ratifiée en 1992 par Vanuatu, elle a été mise en application notamment par la promotion de la place de l’enfant dans notre société.  Pour ce qui est de la transition démocratique à Fidji, elle a été grandement facilitée par l’assistance électorale fournie par les Nations Unies.  Nous nous félicitons aussi des efforts déployés dans ce domaine à l’égard des Iles Salomon, du Bangladesh et du Timor oriental.  Sur la question des droits de l’homme, les Nations Unies devraient procéder par une approche fondée sur les besoins et évaluer de façon réaliste les mécanismes existants.


L’élection prochaine d’un président par le peuple du Timor oriental est une bonne illustration du droit des peuples à l’autodétermination.  Quant à la Papouasie orientale, nous nous félicitons de la présentation récente de propositions sur l’autonomie faites à l’Assemblée générale, tout en appelant les parties à préserver les droits de l’homme de tous les résidents de Papouasie orientale.  A l’égard des opérations de maintien de la paix, Vanuatu soutient le rôle de l'Organisation des Nations Unies au Timor oriental et en Bosnie.  Il a d’ailleurs contribué à la police civile de ces opérations.  Sur le thème des changements climatiques et de l’élévation du niveau de la mer, le Forum des îles du Pacifique soutient que la priorité doit être accordée au Protocole de Kyoto.  Vanuatu est préoccupé par le fait que le Sénat des Etats-Unis ait voté contre la ratification de celui-ci et souhaite qu’il réexamine la question.  Enfin, s’agissant du VIH/sida, le Pacifique ne connaît pas un taux d’infection aussi haut que dans d’autres régions.  Cependant, la pandémie existe dans notre région et la prévention doit être renforcée.  Le gouvernement se félicite à cet égard de la création d’un Fonds consacré à la lutte contre le sida.


M. AHMED ABOUL GHEIT, Chef de la délégation de l'Egypte: La communauté internationale se réunit aujourd'hui dans des circonstances difficiles nées de l'injustice et de la violence.  Le succès de la lutte contre le terrorisme exige, en effet, la recherche d'une réponse à tous les aspects de la vie, à savoir les aspects politiques, économiques, sociaux et sécuritaires.  La recherche des causes originelles du terrorisme ne doit pas être perçue comme une tentative de le justifier mais plutôt comme une nécessité de poser un diagnostic.  Aucune maladie, en effet, ne peut être soignée à partir des symptômes seuls.  Au contraire, tout traitement efficace requiert une analyse du virus responsable de la propagation du poison dans les cœurs, les âmes et les corps.   Or, il n'existe pas de virus plus mortel pour l'avenir de l'humanité que la pauvreté.  Dans ce contexte, l'Egypte attend beaucoup de la prochaine Conférence sur le financement du développement et attire, à cet égard, l'attention sur le Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique adopté au Sommet de Lusaka de l'Union africaine.


Il faut faire en sorte que le virus de la pauvreté ne provoque pas d'autres complications comme celles liées aux chocs des civilisations et des religions. C'est pourquoi l'Egypte appelle à la convocation d'une conférence internationale pour jeter les bases de la coopération entre Etats dans la lutte contre le terrorisme et encourage la tenue d'un véritable dialogue entre les civilisations qui ferait de la diversité la force motrice de l'enrichissement et de l'épanouissement mutuels. 


L'Egypte se tient devant cette Assemblée à la première année du troisième millénaire qui est aussi le dixième anniversaire de la Conférence de Madrid qui a jeté les bases d'un règlement du conflit au Moyen-Orient.  Pourtant, ce conflit et la Question de Palestine n'ont toujours pas trouvé  une issue juste et durable.  La région et le monde ne peuvent plus tolérer l'occupation, l'usurpation et l'installation d'Israël dans les territoires d'autrui.  Les actions de ces derniers jours sont menées sous un prétexte fallacieux qui cache mal le fait que l'armée israélienne défend l'occupation de la terre d'un autre peuple, à savoir le peuple palestinien.  Le monde ne peut plus supporter la position pleine d'audace d'une puissance occupante qui pose des conditions injustes à la restitution des terres qu'elle a saisie.  Est également intenable, la position de cette même puissance selon laquelle la paix ne peut venir que de son hégémonie ou de son contrôle.  L'annonce faite par le gouvernement de cette puissance concernant les assassinats ciblés est également inacceptable.


L'Egypte en vient à penser que si les Arabes ont accepté l'existence d'Israël parmi eux, Israël, de son côté, n'a pas accepté l'existence du peuple palestinien sur la terre de ses ancêtres et le droit de ce dernier de vivre dans un Etat indépendant avec la Jérusalem arabe comme capitale.  Aucun Arabe, aucun chrétien ni aucun musulman n'abandonnera ses sites sacrés à Jérusalem.  Or, ces sites sont constamment menacés par des tentatives de désacralisation ou de destruction faites par des extrémistes israéliens avec l'appui de ceux qui se présentent pourtant comme moins extrêmes.


Le règlement politique de la Question de Palestine, l'essence même du conflit israélo-arabe, doit se fonder sur certains principes.  D'abord Israël doit comprendre que sa position au Moyen-Orient ne connaîtra aucune amélioration tant qu'il continuera à écarter la question du rétablissement des frontières du 4 juin 1967.  Ensuite, Israël doit réaliser que tout règlement pacifique de la Question de Palestine exige que Jérusalem-Est soit placée sous la souveraineté palestinienne.  Troisièmement, tout arrangement politique ou sécuritaire dans le règlement de la Question de Palestine doit conduire à l'établissement d'un Etat palestinien viable exerçant sa souveraineté sur sa terre, ses ressources en eau et son espace aérien.  Il faut également un règlement juste, fondé sur les résolutions de l'ONU et la légalité, du plus ancien problème de réfugiés de l'histoire moderne, à savoir les réfugiés palestiniens.  Enfin, l'Egypte n'accepte pas une situation dans laquelle Israël demeurerait la seule puissance nucléaire du Moyen-Orient.  Le Moyen-Orient doit devenir une zone exempte d'armes de destruction massive.  En relation avec ces points, l'Egypte ne peut manquer de souligner le rôle central et important des Etas-Unis et accueille avec satisfaction la reprise de sa participation à la recherche d'un règlement juste et définitif.


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