En cours au Siège de l'ONU

AG/1195

LA LUTTE CONTRE LE TERRORISME DOIT ETRE ACCOMPAGNEE DE MESURES POUR REDRESSER LES INJUSTICES ECONOMIQUES ET SOCIALES ET DU RESPECT DES DROITS DE TOUS LES PEUPLES

02/10/2001
Communiqué de presse
AG/1195


Assemblée générale

14ème séance plénière - matin


LA LUTTE CONTRE LE TERRORISME DOIT ETRE ACCOMPAGNEE DE MESURES POUR REDRESSER LES INJUSTICES ECONOMIQUES ET SOCIALES ET DU RESPECT DES DROITS DE TOUS LES PEUPLES


Si la lutte contre le terrorisme doit bien être une priorité de l’ONU, elle ne doit pour autant faire passer à l’arrière plan les objectifs de la Déclaration du Millénaire, car la création de conditions de vie décentes pour tous est le meilleur moyen d’éliminer le terreau qui nourrit la haine et la violence.  Tel a été, ce matin, l’esprit qui a dominé les interventions alors que l’Assemblée générale continuait d’examiner les moyens d’éliminer le terrorisme international.  Les écarts entre le Nord et le Sud creusés encore davantage par le mondialisation ont été identifiés comme une source de frustration à prendre sérieusement en compte.  Le représentant du Pakistan a notamment expliqué que la folie des groupes qui se livrent au terrorisme est à la fois un crime et une maladie et il ne faut donc pas seulement s’attaquer aux symptômes et aux manifestations, mais aussi aux causes profondes que sont notamment la misère et la pauvreté abjectes dans lesquelles trop d’individus vivent encore.  Le représentant de la Malaisie a réitéré l'appel de son pays à l’organisation d’une conférence internationale des Nations Unies sur le terrorisme, où objectivité et impartialité devraient impérativement être de mise.


Le nouvel élan donné au combat contre le terrorisme par la résolution 1373, adoptée vendredi dernier, a été salué par tous comme une avancée essentielle.  Toutefois, certains ont, à l’image du représentant du Yémen, déploré que le texte ne contienne pas de définition générale du terrorisme; une lacune qui risque d’en empêcher une application efficace.  Ils ont jugé impératif de s’accorder sur une définition claire et universellement acceptée du terrorisme où les actes gratuits de terrorisme doivent être clairement distingués de la lutte et des aspirations légitimes des populations qui combattent encore pour leurs droits inaliénables et l’exercice de leur autodétermination.  Le projet de convention générale sur le terrorisme international présenté par l’Inde a été globalement bien accueilli, les délégations y voyant la possibilité de combler toutes les faiblesses qui demeurent encore.


Quant à la réponse immédiate à apporter aux événements du 11 septembre, un grand nombre de délégations ont mis en garde contre des mesures de représailles qui pourraient être envisagées contre certains pays arabes ou musulmans.  Selon les termes du Ministre des affaires étrangères de l’Irlande, pays qui préside actuellement le Conseil de sécurité, le “peuple afghan ne doit pas payer pour les actes des Taliban ou de M. Ben Laden”.  En cette année de dialogue entre les


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civilisations, ainsi que l’ont fait observer plusieurs intervenants, une solution politique, pacifique et concertée aux différends a largement été prônée.  Cette approche doit valoir également pour des conflits de plus longue date, y compris la question de la Palestine.  Le Groupe des Etats arabes a considéré, sur ce point, que le recours excessif à la force par un Etat devait être condamné au même titre que la violence des groupes terroristes.


L’Assemblée générale a entendu ce matin, outre les Ministres des affaires étrangères de l’Irlande et de Madagascar, les représentants des délégations suivantes : Guatemala, Yémen, République de Corée, Soudan, Malaisie, Islande, Pakistan, Japon, Venezuela, Yougoslavie, Jamahiryia arabe libyenne (au nom du Groupe des Etats arabes), Colombie, ainsi que l’Observateur de la Palestine.


Le débat se poursuivra cet après-midi à 15 heures.


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MESURES VISANT À ÉLIMINER LE TERRORISME INTERNATIONAL


Déclarations


M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a d'abord rappelé certaines caractéristiques de son pays ayant engendré dans le passé des manifestations de violence, de terrorisme ou d'intolérance. Mais rien ne peut justifier les actes de terreur et la démocratie constitue le meilleur système pour régler les différends, a-t-il insisté.  Il a ajouté que plusieurs différends accumulés au cours des ans peuvent être résolus par le développement économique et social.  Une des caractéristiques du terrorisme, c'est qu'il provoque une réaction en chaîne qui menace la paix et la sécurité internationales.  M. Rosenthal a ajouté que les droits des peuples autochtones revêtent une importance particulière pour son pays.  Il a aussi indiqué que le Guatemala a exprimé sa sympathie au gouvernement des Etats-Unis à la suite des attentats du 11 septembre et appuyé la résolution 1373 du Conseil de sécurité.


M. Rosenthal a ensuite présenté les éléments sur lesquels son pays s'appuie dans la lutte contre le terrorisme international.  Le Guatemala rejette d'abord sans ambiguïté la violence aveugle contre des innocents et ce, quels qu'en soient les auteurs.  Le Guatemala s'associe sans réserve aux résolutions contre le terrorisme de l'Assemblée générale. Le combat contre le terrorisme est considéré par le Guatemala comme un moyen de promouvoir les principes fondamentaux de la Charte de l'ONU.  Le Guatemala considère en outre que la lutte contre le terrorisme suppose de combattre le trafic de la drogue et le blanchiment d’argent, deux phénomènes qui se révèlent malheureusement fortement liés dans les faits.  Le représentant a assuré que son pays estime que le terrorisme doit être combattu dans le cadre multilatéral. Il a indiqué qu'il est nécessaire d'appliquer avec plus de sévérité les conventions existantes contre le terrorisme. Les événements du 11 septembre prouvent que ce corpus de conventions est insuffisant.  Le Guatemala appuie par conséquent l’adoption dans le cadre des Nations Unies d’une convention générale contre le terrorisme ainsi que d’une sur le terrorisme nucléaire.  Le représentant a appelé l'Assemblée générale à modifier l’organisation de ses travaux pour donner priorité à la lutte contre le terrorisme, mais sans négliger toutefois d'autres aspects de la Déclaration du Millénaire, notamment le droit au développement et les droits de l'homme, qui devront continuer de faire partie des priorités de l'ONU.


M. ABDALLA SALEH AL-ASHTAL (Yémen) a rappelé que son pays condamne sans réserve les actes terroristes sous toutes leurs formes et manifestations et appelle à l’application des résolutions pertinentes de l’ONU les condamnant.  La résolution 1373 du Conseil a été adoptée pour que soient asséchées les sources de financement du terrorisme.  Elle prévoit des mesures obligatoires au titre du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies et constitue un pas nouveau dans la lutte contre le terrorisme.  Elle contient néanmoins un défaut car elle ne s’appuie pas sur une définition reconnue et acceptée du terrorisme.  Le Comité mis en place pour veiller à son application aura une grande responsabilité à cet égard.  Le terrorisme est une manifestation d’extrémisme qui ne peut pas être identifiée à une religion.  C’est pourquoi, le Yémen met en garde contre toutes mesures de représailles qui seraient envisagées à l’encontre de pays arabes ou


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musulmans.  Le terrosisme est un crime qui ne connait aucune justification et qui doit être puni.  Le Yémen a tout mis en oeuvre pour combattre ce phénomène au plan national et est prêt à coopérer aux niveaux régional et international pour lutter contre ce fléau.  Le Yémen a adhéré à dix instruments juridiques relatifs à la lutte contre les actes terroristes.  Sa législation nationale comprend des lois vigoureuses et des sanctions très sévères contre les auteurs d’actes terroristes.  Le Yémen invite la communauté internationale à lutter contre le terrorisme y compris le terrorisme d’Etat pratiqué par Israël.  Le terrorisme d’Israël doit être condamné et nous invitons la communauté internationale à protéger les palestiniens.  Le projet de Convention générale sur le terrorisme vient au bon moment afin de combler les lacunes des instruments en vigueur. 


M. SUN JOUN-YUNG (République de Corée) a affirmé que son pays est déterminé non seulement à participer aux actions collectives mais aussi à prendre des mesures sur le plan individuel pour prévenir le terrorisme international.  Le terrorisme est devenu particulièrement destructeur et se manifeste dans des formes inimaginables, a-t-il relevé.  Selon lui, il est urgent que la communauté internationale renforce ses efforts pour empêcher des actes terroristes utilisant les aéronefs commerciaux ou tout autre moyen.  L'Assemblée générale des Nations Unies est un forum approprié pour mener ces efforts de coopération internationale, afin de prévenir et éliminer ce fléau.  Nous devons unir nos efforts afin de prouver notre détermination à l'égard de ceux qui ont perpétré des actes terroristes, a ajouté M. Joun-Yung.  Il a donc appelé tous les Etats Membres à travailler à l'adoption rapide de la convention générale sur le terrorisme et à mettre pleinement en œuvre les autres conventions dans ce domaine.  Il les a aussi invités à adopter des mesures au niveau de la législation et des règlements nationaux, notamment pour tarir les sources de financement du terrorisme.  Enfin, le représentant a mis l'accent sur l'importance de la coopération régionale.  S'agissant de son pays, il a précisé qu'il est partie à sept des douze conventions visant le terrorisme et qu'il accélère les procédures pour la ratification de ces dernières.


M. ELFATIH MOHAMED AHMED ERWA (Soudan) a souligné l’importance que revêt le présent débat suite à la tragédie de proportions inimaginables qui est survenue le 11 septembre dernier.  Des milliers de victimes innocentes ont perdu la vie et le Soudan condamne fermement cet acte ignoble, comme il a toujours condamné le terrorisme sur la base de sa culture et de ses valeurs traditionnelles.  C’est pourquoi, il a signé toutes les conventions visant l’élimination du terrorisme international et a toujours pleinement coopéré avec le Conseil de sécurité.  En outre, il soutient les mesures proposées par le Groupe des Etats arabes, ainsi que celles de l’OUA et des Non-Alignés pour lutter contre ce fléau. 


Ce faisant, il faut néanmoins ne pas oublier de respecter les droits inaliénables des populations victimes d’une occupation.  A cet égard, le représentant a mis en garde Israël contre toute tentation de renforcer ou de continuer sa politique d’hégémonie à l’égard du peuple palestinien.  Il faut aussi se garder d’associer les actes ignobles du 11 septembre avec une population ou une culture.  Les attentats commis sur le sol américain n’ont rien à voir avec l’Islam et la coexistence pacifique entre toutes les religions et les cultures doit en sortir favorisée et renforcée, a déclaré le représentant.  Le Soudan ne sera


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jamais un refuge pour les groupes terroristes ou leurs financiers, a poursuivi

M. Erwa.  Faisant remarquer que son pays est d’ailleurs lui aussi victime d’actes terroristes venus de l’extérieur, il a instamment demandé à tous les Etats Membres de respecter dans la lettre et l’esprit tous les textes déjà à disposition pour lutter contre le terrorisme. 


M. BRIAN COWEN, Ministre des affaires étrangères d'Irlande a dit que certains moments, comme le 11 septembre dernier, marquent l'histoire et conduisent à un renouveau de détermination. Les actes barbares perpétrés le 11 septembre ont horrifié le peuple américain et la communauté internationale.  Le terrorisme international doit se voir refuser tous les moyens d'attaquer à nouveau.   De l’avis du Ministre, il faut pour cela un engagement ferme, sous la forme d'actes concrets et déterminés, de la part des gouvernements, ainsi qu'une  panoplie complète d'instruments internationaux.  Il a invité l'ensemble des pays de  la communauté internationale à démontrer clairement aux terroristes qu'ils rejettent leur campagne d’assassinats.  Il a aussi insisté pour qu'aucun pays ne  leur offre une base ou ne leur apporte un appui financier ou technique.  Pour empêcher les terroristes d'utiliser les injustices pour rechercher des appuis, il a invité la communauté internationale à mettre fin à ces injustices.  M. Cowen a reconnu le droit d'un pays attaqué par des terroristes à se défendre, comme l'autorise la Charte de l'ONU.  Il a indiqué que son pays jouera son rôle en coopérant aux enquêtes de police.  L'Irlande n'est pas neutre dans la lutte contre le terrorisme, a insisté M. Cowen.  Il a déclaré qu'en refusant de se plier aux résolutions passées du Conseil de sécurité leur ordonnant d'extrader Oussama Bin Laden, les Taliban ont méríté le fait qu'ils ne soient pas reconnus par la communauté internationale.  Le Ministre irlandais a cependant ajouté que le peuple afghan ne devrait pas avoir à souffrir des outrages commis par les Taliban.


Assumant ce mois-ci la présidence du Conseil de sécurité, il a rappelé que son pays a fortement appuyé la résolution 1373 du Conseil de sécurité.  L'Irlande estime que de nouveaux instruments juridiques sont nécessaires, en plus des 12 conventions existantes des Nations Unies, et appuiera notamment la nouvelle convention contre le  terrorisme nucléaire.  M. Cowen a invité la communauté internationale à recourir à la négociation pour résoudre les problèmes et différends sur une base de respect mutuel.  Il a rappelé que l'expérience de l'Irlande démontre cette nécessité.  Il a précisé que les compromis étaient parfois interprétés comme une reddition. Or, dit-il, il faut absolument rejeter l'extrémisme.  Il a enfin rendu hommage au courage dont ont fait preuve les pompiers et policiers new-yorkais au cours des récentes attaques terroristes. Ce courage que plusieurs ont payé de leur vie constitue, à ses yeux, un rappel aux Membres de l'Assemblée générale de la nécessité de faire en sorte que les terroristes ne puissent se sentir à l'abri nulle part dans le monde.  L'ONU doit être à la hauteur de ce défi, a-t-il conclu.


Mme LILA HANITRA RATSIFANDRIHAMANANA, Ministre des affaires étrangères de Madagascar, a déclaré que l’Organisation a un rôle prépondérant à jouer dans la lutte contre le terrorisme international et doit s’impliquer pleinement et rapidement dans l’application des sanctions contre les terroristes.  Madagascar qui s’associe entièrement aux résolutions 1368 (2001) et 1373 (2001) du Conseil de sécurité, a adhéré entre autres à la Convention internationale pour la répression des attentats terroristes à l’explosif, à la Convention internationale pour la


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répression du financement du terrorisme, la Convention de l’Organisation de l’Unité africaine sur la prévention et la lutte contre le terrorisme et la Convention sur la criminalité transnationale et ses deux protocoles.  Au plan régional, a-t-elle poursuivi, une stratégie a été arrêtée incluant des échanges de renseignements sur les grands trafics, des projets d’harmonisation des législations, la conclusion d’un protocole d’accord instaurant des structures opérationnelles multilatérales de prévention et de répression des crimes internationaux. 


Mme Ratsifandrihamanana a fait observer que la recrudescence des actes terroristes, la diversité des méthodes utilisées, la ramification du réseau terroriste, oblige la communauté internationale à repenser sa stratégie commune de lutte.  Dans ce contexte, Madagascar considère que la coopération internationale en matière d’investigation policière et judiciaire doit être consolidée et qu’à cet égard, les pays en développement nécessitent une assistance et une aide matérielle conséquentes.  Il est en outre nécessaire d’établir un “Fonds mondial de lutte contre le terrorisme” analogue aux autres Fonds des Nations Unies.  La révision de la politique internationale en matière d’aide publique au développement en vue d’une meilleure assistance aux pays pauvres s’avère plus qu’urgente tant la mondialisation, qui a creusé l’écart de développement entre le Sud et le Nord, est à l’origine de frustrations politique, idéologique, identitaire, culturelle et économique.  La priorité des priorités demeure l’éradication des foyers de tension et de conflit, a affirmé la Ministre des affaires étrangères de Madagascar.  A cet égard, a-t-elle poursuivi, Madagascar salue la récente rencontre entre le Président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat et le Ministre israélien Shimon Pérès et souhaite une évolution rapide et positive de la situation au Moyen-Orient.  Elle a par ailleurs indiqué que, dans le cadre de l’Année internationale du dialogue entre les civilisations, le Président de la République de Madagascar a proposé l’établissement au niveau national d’un pacte de non-agression entre les institutions religieuses reconnues.  Cette initiative, a-t-elle fait observer, pourrait être transposée à un échelon plus vaste afin de garantir un climat de confiance et de sérénité.  Nous devons avoir le courage de dénoncer la prolifération des groupements religieux à tendance extrémiste et sectaire, a conclu la Ministre des affaires étrangères de Madagascar.


M. HASMY AGAM (Malaisie) a condamné le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations.  Il a rappelé que le Premier Ministre de la Malaisie avait demandé la convocation d'une conférence mondiale sous les auspices de l'ONU, pour discuter de la question du terrorisme international.  Le Premier Ministre, tout en comprenant les raisons qui sont à la base des préparatifs dans le but de pourchasser les groupes terroristes, est opposé à l'usage de la force qui ferait des victimes parmi les civils innocents. Des représailles ne permettront pas de résoudre le problème.  Toujours selon le Premier Ministre, il est important de s'attaquer à cette question de façon impartiale et objective.  Les mesures qui sont actuellement envisagées, notamment l'usage de la force armée, n'apporteraient pas de solution tant que les questions relatives à l'oppression des populations dans diverses parties du monde, comme en Palestine, ne sont pas résolues.  Tant l'Organisation de la conférence islamique que le Mouvement des


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pays non lignés ont demandé la réunion d'une conférence internationale, afin de trouver une réponse collective au terrorisme international.  Le représentant a regretté qu'aucun progrès n'ait été à ce jour accompli en ce sens.  Cela permettrait pourtant d'obtenir un large consensus quant aux efforts que la commmunauté internationale doit déployer.


       M. Agam a mis en garde contre une tendance à associer le terrorisme à un groupe ou une communauté de personnes en particulier.  Le terrorisme ne doit pas être présenté avec des connotations religieuses ou ethniques.  C'est pourquoi il est important de promouvoir une meilleure compréhension entre les peuples, par un dialogue entre les civilisations, a-t-il ajouté.  Le représentant a aussi insisté pour que chaque Etat réfléchisse sur ses pratiques nationales en matière de sécurité et soit guidé par le principe de "réponse proportionnée".  Par ailleurs, il a indiqué que sa délégation soutient fermement les efforts menés par la Sixième Commission et l'Assemblée générale pour élaborer une convention générale sur le terrorisme international, souhaitant que l'on arrive à une définition claire et universelle du terrorisme.  En outre, il a appelé à l'élimination totale des armes nucléaires, seul moyen selon lui pour éliminer totalement tout risque de terrorisme nucléaire.  Enfin, M. Agam a indiqué que la Malaisie accomplissait sa part d'efforts dans le renforcement de la coopération internationale, conformément aux principes du droit international et de la Charte des Nations Unies.


M. THORSTEINN INGOLFSSON (Islande) a condamné les forces qui sont à l’origine des actes d'une brutalité aussi incompréhensible à l'encontre de personnes innocentes.  Il a réitéré le soutien de son pays aux Etats-Unis et à la façon dont ils répondent à la menace internationale du terrorisme.  Nous assistons à l'émergence d'une coalition internationale, qui, à court terme, doit permettre de traduire en justice les responsables de ces actes et, à long terme, renforcer la coopération en vue d’éradiquer les organisations terroristes dans le monde.  Il a rappelé la décision historique de l'Organisation du Traité de l’Atlantique Nord qui avait invoqué l'article 5 du Traité de Washington aux termes duquel une attaque visant les Etats-Unis doit être considérée comme une attaque contre chaque Etat partie au Traité.


Le représentant a rappelé que l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a invité les 55 Etats parties à travailler ensemble en vue d’élaborer un vaste plan d'action de l'OSCE pour lutter contre le terrorisme.  Il a également fait état des efforts dans ce domaine menés par le Conseil de l'Europe et l'Union européenne.  Au niveau national, l'Islande envisage de prendre les mesures nécessaires pour ratifier la Convention internationale pour la répression du financement du terrorisme et ratifier la Convention internationale pour la répression des actes terroristes à l'explosif qui est déjà signée.  L'Islande envisage aussi de devenir le plus tôt possible partie aux autres conventions auxquelles elle n'est pas encore partie.  Enfin, M. Ingolfsson a félicité le gouvernement des Etats-Unis qui est à l'origine de cette coalition unique et qui apporte une réponse complète au terrorisme grâce aux moyens utilisés, qu'ils soient économiques, politiques, diplomatiques ou militaires.  Nous devons développer des méthodes nouvelles et utiliser celles dont nous disposons déjà dans le système des Nations Unies pour lutter contre le terrorisme, tout en évitant la discrimination, la xénophobie et l'intolérance.


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M. SHAMSHAD AHMAD (Pakistan) a fait observer que les terroristes n’ont pas seulement attaqué les tours du World Trade Center mais l’humanité tout entière.  C’est pour cela que le Pakistan n’a pas hésité à accepter et à adhérer au consensus international condamnant le terrorisme.  Le Pakistan a d’ailleurs toujours condamné le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations, y compris le terrorisme d’Etat.  Nous n’avons jamais appuyé des actes de terrorisme et nous avons toujours coopéré avec la communauté internationale pour lutter contre ce fléau, a-t-il poursuivi.  En adoptant une résolution exhaustive vendredi dernier, le Conseil a donné un nouvel élan à la lutte contre le terrorisme.  Cette résolution oblige tous les Etats Membres à refuser de financer, de soutenir ou de protéger les terroristes.  Le Pakistan espère que, conjuguée aux conventions internationales en vigueur sur le terrorisme, cette résolution fournira un cadre normatif efficace pour s’attaquer à cette menace mondiale.  Le Pakistan continuera de se conformer à ses obligations en vertu de la Charte des Nations Unies. 


Dans la lutte contre ce fléau, notre approche ne doit pas être simplement cosmétique, ni être guidée par l’émotion ou la colère.  Les responsables de ces actes terroristes doivent être menés devant la justice.  Nous ne devons pas nous limiter à des représailles.  Nous devons nous attaquer aux causes qui sont le terreau des forces de la haine et de la violence.  Les conventions internationales et les résolutions sont nécessaires et nous devons les mettre en œuvre.  Geler les actifs, fermer les comptes bancaires, partager l’information sont des mesures importantes à mettre en œuvre.  Cependant, à long terme, ces pansements ne pourront pas guérir les blessures profondes qui trouvent leurs origines dans l’injustice de nos systèmes et de sociétés.  Cet ennemi sans visage disparaîtra seulement si nous construisons une stabilité mondiale fondée sur la tolérance mutuelle et la prospérité partagée.  Ce serait trop simple de ne s’attaquer qu’aux symptômes de ce fléau.  Le terrorisme est la négation de la dignité humaine.  Il existe encore aujourd’hui des peuples qui sont privés de leur droit fondamental à l’autodétermination.  Les résolutions du Conseil de sécurité relative à leur destinée et à leur avenir restent inappliquées.  Il y a une approche de sélectivité politique qui se fonde sur des expédients.  Il est temps de faire preuve de courage pour corriger les erreurs de l’histoire et ces injustices.  Notre obligation universelle de lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes ne doit pas nous détourner de la recherche d’un règlement juste et durable aux conflits de la Palestine et du Cachemire car ce n’est qu’ainsi que nous pourrons apporter une paix durable au monde dans son ensemble. 


Venant à la question de la catastrophe humaine actuelle en Afghanistan,

M. Ahmad a fait observer que la manière dont la communauté internationale répondra à cette crise sera la mise à l’épreuve non seulement de ses capacités mais aussi de sa responsabilité morale.  Nous devons prendre des mesures concrètes pour réaliser les objectifs de la Déclaration du Millénaire.  Le processus en cours sur le financement du développement nous offre la possibilité de répondre à ce défi de manière exhaustive en y faisant participer toutes les parties prenantes, y compris les institutions de Bretton Woods et le secteur privé.  Nous devons initier un effort collectif en vue de la création de nouveaux schémas d’échange, de partenariat et d’interdépendance. 


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M. YAKIO SATOH (Japon) a exprimé, au nom de son pays, ses condoléances au peuple américain à la suite des actes terroristes haineux du 11 septembre, qualifiant ceux-ci de crimes dirigés contre l'humanité tout entière. Le Japon fera tout son possible pour que les terroristes responsables de ces actes soient traduits en justice.  M. Satoh a déclaré qu'il faut combattre toutes les formes de terrorisme, et précisé que ce sont aux terroristes qu'il faut s'attaquer et non aux pays musulmans ou islamiques.  Il a déploré la multiplication des attentats terroristes au cours des dernières années, soulignant que pratiquement tous les Etats font face aujourd'hui à ce fléau.  M. Satoh a ajouté qu'il est impératif que la communauté internationale agisse à l'unisson pour éliminer toutes les formes de terrorisme, notamment en dénonçant ceux qui donnent asile aux terroristes.


Le représentant a exhorté tous les pays à ratifier et à respecter les conventions internationales sur le terrorisme.  Pour sa part, le Japon en a déjà ratifié 10.  Les deux autres, soit celles sur la répression du financement du terrorisme et sur la répression des attentats à l’explosif, seront ratifiées le plus tôt possible, a-t-il ajouté.  Il a aussi invité l'Assemblée générale à adopter deux projets de nouvelles conventions, l'une sur le terrorisme international dans son ensemble et l'autre portant sur la répression des actes de terrorisme nucléaire, insistant qu'il est important que les Etats Membres adoptent rapidement ces instruments.  A cet effet, le Japon, pour sa part,  participera activement aux travaux de la Sixième Commission.  Le représentant a rappelé que son pays a pris part aux initiatives antiterroristes du G7 et G8 et qu'il s'est engagé dans des consultations sur cette question avec les pays des régions Asie-Pacifique, Amérique latine et Moyen-Orient.  Fort de cette expérience, M. Satoh a réaffirmé en conclusion que le Japon est décidé à coopérer, autant au sein de l'ONU qu'en dehors, à la lutte contre le terrorisme international.


M. MILOS ALCALAY (Venezuela) a rappelé que, comme de nombreux autres pays Membres de l’Organisation, le Venezuela a perdu un certain nombre de ressortissants dans les attaques terroristes perpétrées le 11 septembre dernier.  C’est en partie ce qui explique aussi la rapidité et l’unanimité de la réponse de la communauté internationale, a-t-il estimé.  Rien, que ce soient des considérations politiques, philosophiques ou religieuses, ne justifiant de tels actes, le Venezuela considère que se prononcer contre le terrorisme revient à se prononcer en faveur de la paix et il appuie l’adoption d’une résolution cristalline à l’issue du présent débat, où l’Assemblée générale renouvellerait clairement sa détermination à mener une lutte efficace et sans merci contre ce fléau.  Il est notamment d’une grande importance que les responsables de ces actes soient traduits en justice, dans le respect des normes et textes internationaux mais sans indulgence. 


La coopération internationale est la clef du succès de la lutte contre le terrorisme, a poursuivi M. Alcalay, avant d’appeler tous les Etats Membres à signer et à appliquer toutes les conventions déjà en vigueur en la matière.  Il a jugé nécessaire de reformuler la catégorisation du terrorisme, jusqu’à présent considéré comme un délit de droit commun grave.  Mais la lutte passe aussi par une lutte parallèle, celle visant à éliminer la misère, la maladie, les taudis, le manque d’éducation, autant d’objectifs déjà clairement posés par la Déclaration du Millénaire. 


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M. DEJAN SAHOVIC (République fédérale de Yougoslavie) a déclaré que les crimes terroristes du 11 septembre sont la preuve éloquente des proportions mondiales qu’a atteint le fléau du terrorisme et de la nécessité d’organiser une réponse organisée et coordonnée pour l’éliminer.  Nous devons établir des normes uniformes et dégager les ressources nécessaires à la lutte contre le terrorisme aux niveaux national, régional et mondial.  Dans ce contexte, les Nations Unies jouent un rôle central, a-t-il affirmé .  La République fédérale de Yougoslavie appuie les résolutions adoptées par le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale à la suite des attentats du 11 septembre.  A cet égard, a-t-il souligné, la résolution 1373 du 28 septembre est un document important qui fournit une série de mesures pratiques contre le terrorisme et ceux qui leur offrent un asile.  Il est nécessaire qu’un plus grand nombre de pays adhèrent aux 12 conventions internationales relatives au terrorisme.  La République fédérale de Yougoslavie estime que l’adoption d’une convention fondée sur une approche exhaustive du terrorisme permettrait d’améliorer l’efficacité de la lutte contre ce fléau.  A cet égard, elle espère que la présente session de l’Assemblée générale sera l’occasion d’aller de l’avant sur ce plan.  Ces derniers mois, la Yougoslavie a adhéré à cinq des douze conventions relatives à la répression d’actes terroristes et a déjà initié les procédures nécessaires à l’adhésion aux sept autres.  Les Conventions pour la répression des attaques terroristes à l’explosif  et la répression du financement du terrorisme sont d’une importance particulière, a-t-il souligné. 


Evoquant l’escalade de terrorisme qu’a connu le sud de la Serbie et la Zone de sûreté terrestre, M. Sahovic a fait observer que le terrorisme est très étroitement lié à la criminalité transnationale organisée, au trafic des êtres humains et de la drogue et au blanchiment d’argent et que ces crimes affectent la stabilité de l’Europe du Sud-Est dans son ensemble.  Dans ce contexte, il a souligné la nécessité d’améliorer la coordination et la coopération aux niveaux sous-régional et régional, en vue notamment de limiter les flux de financement et d’armes à destination des terroristes, de les empêcher de traverser les frontières, de partager les informations pertinentes.  En d’autres mots, a-t-il poursuivi, nous devons organiser notre réponse régionale au terrorisme au sein d’un cadre plus global.   


M. ABUZED OMAR DORDA (Jamahiryia arabe libyenne), s’exprimant tout d’abord au nom du Groupe des Etats arabes, a réitéré la ferme condamnation par le Groupe du terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations.  Il a rappelé que nombre des Etats du Groupe arabe ont été les premières victimes du terrorisme et que plusieurs continuent aujourd’hui d’en pâtir.  L’un des problèmes, a-t-il rappelé, est que les pays qui hébergent et abritent des terroristes n’obtempèrent jamais aux demandes de la communauté internationale de livrer ces criminels.  Le représentant a aussi fait remarquer que le Groupe des Etats arabes a été parmi les premiers à demander une définition générale et universellement acceptée du terrorisme ainsi que la convocation d’une conférence internationale sur la question.  Ce faisant, le Groupe des Etats arabes tient à réaffirmer le droit inaliénable du peuple arabe palestinien à décider de son autonomie et à jouir de ses terres.  Ce peuple, a déclaré, M. Dorda, est victime


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d’une forme de terrorisme moderne et le type d’oppression dont il est victime ne peut qu’engendrer la haine.  C’est pourquoi, les Nations Unies doivent aussi assumer pleinement leurs responsabilités envers le peuple palestinien et reconnaître que le problème de la Palestine est une question d’occupation. 


Le terrorisme ne connaît ni nationalité, ni religion, a expliqué ensuite le représentant qui a reconnu qu’il était regrettable que certains Etats, y compris ceux qui abritent des terroristes arabes, refusent l’extradition de ceux-ci afin qu’ils soient traduits en justice.  C’est là, a-t-il précisé, une attitude pourtant condamnée par l’Islam, religion de paix et d’équité.  M. Dorda a mis en garde contre les tentations de certains dirigeants de dégrader et dénigrer l’Islam, ce qui ne conduirait qu’à engendrer une atmosphère de “guerre de religion”.  Pour sa part, le Groupe des Etats arabes préconise une lutte contre le terrorisme qui s’inscrive dans les principes de la Charte des Nations Unies et prenne en compte les préoccupations, les intérêts et la sécurité de tous. 


Poursuivant en sa qualité de représentant national, M. Dorda a expliqué que, de par son histoire, son pays est mieux à même que d’autres de prendre la pleine mesure du traumatisme subi par les Etats-Unis.  Cette expérience a appris également à son pays à accorder la priorité aux considérations humanitaires, morales et religieuses et non aux considérations politiques et subjectives.  “Une autre forme de terrorisme subie par mon pays est d’avoir été accusé de soutenir le terrorisme”, a déploré également le représentant, alors qu’en fait c’étaient les mouvements de libération légitime contre une puissance étrangère ou ceux qui défendaient le respect des droits fondamentaux de la personne humaine, comme le combat mené par Nelson Mandela, que la Libye encourageait.  C’est pourquoi, les Arabes et les Musulmans se sentent offensés par les multiples tentatives de fonder les racines du terrorisme dans l’Islam.  Or, les représentants des pays musulmans ont à maintes reprises condamné sans réserve les actes du 11 septembre, sans que leurs propos ne soient d’ailleurs jamais repris dans les médias.  “Pourtant personne n’a qualifié de religieux le terrorisme du sionisme qui ne cesse d’oppresser les Musulmans et les Arabes”, a fait remarquer M. Dorda, avant de rappeler, qu’aux yeux de son pays, le terrorisme concerne tous les membres de la communauté internationale, que l’occupation étrangère en est la pire forme et qu’une définition appropriée du terrorisme doit impérativement être trouvée. 


M. ALFONSO VALDIVIESO (Colombie) a rappelé que dans son pays, le terrorisme est fortement lié au trafic des stupéfiants.  Il a invité la communauté internationale et chacun des Etats à s'engager fermement dans la prévention, la répression et l'élimination de toutes les formes de terrorisme et ce, dans la mesure des capacités de chacun.  M. Valdivieso a déploré certaines lacunes des Nations Unies, notamment son incapacité à engager une action soutenue, consistante et efficace contre le terrorisme international.  La Colombie, dit-il, estime qu'il est fondamental de renforcer les institutions des Nations Unies dans ce domaine.  Selon lui, pour contrer l'ampleur de cette menace à la paix et à la sécurité internationales, les Nations Unies devraient établir un bureau, un programme, un fonds ou une agence d'un très haut niveau et bénéficiant d'un financement approprié, pour coordonner les efforts visant à prévenir, combattre et éradiquer le terrorisme international.  Il a rappelé que des résolutions adoptées par l'Assemblée générale contre le terrorisme avaient été adoptées par mise aux voix puisqu'elles ne faisaient malheureusement pas l'objet d'un consensus. 


                                    - 11 -            AG/1195

                                                      2 octobre 2001


M. Valdivieso a  exhorté la communauté internationale à surmonter ses différends sur la question, notamment sur la définition du terrorisme international.  La Colombie estime que le terrorisme diffère des autres crimes graves parce qu'il vise à semer la terreur dans la population, s'attaquant à des personnes innocentes, et ainsi à déstabiliser les gouvernements et institutions internationales pour les dissuader de réagir.  Le représentant a indiqué que son pays appuiera dans le cadre des travaux de la Sixième Commission le projet de convention d'ensemble contre le terrorisme soumis par l'Inde, ainsi que le projet de convention pour lutter contre le terrorisme nucléaire, dont l'adoption est nécessaire, dit-il.  Il a en outre invité à venir en aide aux pays en développement touchés par des actes terroristes.  Il a rappelé que les réseaux financiers du terrorisme sont semblables à ceux des trafiquants de drogue et d’armes et doivent être combattus par des lois très sévères, comme celles qu'a déjà adoptées la Colombie.  Il a mentionné la bonne coopération technique de son pays avec les Etats-Unis et les autres pays du continent, et a réaffirmé l'engagement de son pays à l'égard de la résolution 1373 du Conseil de sécurité. 


M. NASSER AL-KIDWA, Observateur permanent de la Palestine, a fait observer qu’au Moyen- Orient, et notamment dans le Territoire palestinien occupé, la situation s’est détériorée de façon extrêmement dangeureuse.  Nous avons été les témoins d’accusations de terrorisme et de contre- accusations de terrorisme d’Etat et de crimes de guerre dans un contexte d’occupation étrangère.  La partie palestinienne, par le biais du Président Yasser Arafat et d’autres officiels palestiniens, a condamné vigoureusement les actes terroristes haineux du 11 septembre.  Nous l’avons fait du fait de notre responsabilité politique mais aussi en raison de notre conscience de musulmans, d’Arabes, de Palestiniens, musulmans et chrétiens.  Il ne peut y avoir de justification à ces actes horribles.  Les Palestiniens se félicitent de la réaction internationale claire et forte à la suite de ce qui s’est passé et pour lutter contre le phénomène international du terrorisme.  La création d’une coalition internationale derrière les Etats-Unis pour lutter contre ce fléau aux multiples facettes est un pas dans la bonne direction.  Comme l’a déclaré le Secrétaire général, les Nations Unies peuvent et doivent jouer un rôle décisif dans ce cadre. 


La partie palestinienne se félicite également des déclarations faites par plusieurs officiels américains et occidentaux qui ont souligné que la bataille contre le terrorisme n’est pas une bataille contre les Arabes ou contre l’Islam.  Il est important de le réitérer, a souligné M. Al-Kidwa.  Nous devons aussi comprendre que pour être couronnée de succès la lutte contre le terrorisme implique la reformulation de certaines politiques qui ont des répercussions politiques, sociales et économiques afin que les situations soient plus équitables de par le monde.  Les raisons derrière les actes de terrorisme du 11 septembre pourraient comprendre le rejet de l’Occident et de sa dimension culturelle.  Nous rejetons fermement le conflit entre les civilisations et souhaitons le dialogue entre celles-ci.  Nous devons toutefois étudier les sentiments des millions d’Arabes et de musulmans vis-à-vis des Etats-Unis et des autres Etats occidentaux.


                                    - 12 -            AG/1195

                                                      2 octobre 2001


Nous devons rechercher les raisons de cette situation qui a fourni le terreau pour l’émergence de groupes et d’actions telles que celles du 11 septembre.  La principale raison pourrait être ce dont les populations de la région ont été les témoins en ce qui concerne la question de la Palestine depuis près de 100 ans.  Cette histoire est incroyable et s’accompagne d’injustices grandissantes, de souffrance, de déception et de conditions insupportables.  Tout ceci amène la personne ordinaire à conclure que le système de valeur établi par l’Occident, même si on l’accepte, semble ne pas  nous être applicable, peut- être parce que nous sommes Arabes ou musulmans, a-t-il souligné.  Nous devons mettre un terme à tout cela, et nous devons en particulier résoudre la question de la Palestine de manière équitable.  Cela mettrait un terme à l’aigreur et au désespoir dans la région.  Cela ne permettra pas de remporter la bataille contre le terrorisme mais c’est une condition nécessaire pour la gagner.


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