AG/1150

COMMENT ASSURER L’ACCES DES PAUVRES ET DES FEMMES AU LOGEMENT : L’ASSEMBLEE GENERALE SE DONNE TROIS JOURS POUR REPONDRE A CETTE QUESTION

06/06/2001
Communiqué de presse
AG/1150


Assemblée générale

25e session extraordinaire

1e séance plénière - matin


COMMENT ASSURER L’ACCES DES PAUVRES ET DES FEMMES AU LOGEMENT : L’ASSEMBLEE GENERALE SE DONNE TROIS JOURS POUR REPONDRE A CETTE QUESTION


Elle tient jusqu’au 8 juin une session extraordinaire sur les progrès accomplis et les mesures à prendre dans l’application du Programme pour l’habitat de 1996


Si l’Assemblée générale fait ce qu’elle a à faire lors de cette session, elle s’accordera sur les mesures nécessaires à la mise en oeuvre non seulement du Programme pour l’habitat mais aussi de la Déclaration du millénaire dans laquelle les dirigeants du monde se sont engagés à améliorer sensiblement la vie d’au moins 100 millions d’habitants des bidonvilles d’ici à 2020, a déclaré, ce matin, le Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, à l’ouverture de la session extraordinaire que tient l’Assemblée sur l’évaluation des progrès accomplis dans la mise en oeuvre du Programme pour l’habitat, adopté en 1996 à la Conférence d’Istanbul sur les établissements humains, qui s’est tenue vingt ans après la Conférence de Vancouver.  Le Programme contient des recommandations, approuvées par les 171 Etats présents, visant la réalisation du double objectif d’assurer un logement convenable pour tous et le développement d’établissements humains écologiquement et socialement durables. 


Aujourd’hui, la moitié d’une population mondiale de 6,1 milliards de personnes vit dans les villes et 750 millions du 1,2 milliard de pauvres vivent dans les zones urbaines.  Le Secrétaire général de l’ONU a d’ailleurs imputé cette urbanisation rapide dans les pays en développement aux échecs du passé dans le développement rural.  C’est dans cet ordre d’idées qu’il a lié le développement harmonieux des villes à un développement réussi du milieu rural.  La pauvreté et les taudis vont de pair, a souligné, pour sa part, le Président de l’Assemblée générale, M. Harri Holkeri de la Finlande, désigné, ce matin, à la tête de la session extraordinaire au même titre que ses 21 Vice-Présidents.  En luttant pour améliorer les établissements humains, on lutte contre la pauvreté, a-t-il dit en rappelant que le Programme pour l'habitat porte également sur la promotion de l'égalité entre les sexes et sur l'émancipation des femmes, entendus comme un moyen efficace de lutter contre la pauvreté, la faim, la maladie et de stimuler le développement durable.  Les autorités locales, la société civile, les syndicats, les représentants du monde universitaire, les groupes communautaires, les parlementaires ont été considérés, par le Président de l’Assemblée générale, comme d’autres partenaires de la mise en oeuvre du Programme pour l'habitat. 


(à suivre - 1a)

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Le débat qui a suivi a permis aux délégations d’exposer les mesures et les initiatives visant à surmonter les obstacles entravant la mise en oeuvre du Programme pour l’habitat.  Parmi ces obstacles, hormis l’absence de ressources financières et humaines, des intervenants comme le Vice-Premier Ministre du Bélarus et le représentant du Costa Rica ont cité les catastrophes naturelles et anthropiques.  La Ministre du logement de l’Afrique du Sud a, quant à elle, mis l’accent sur l’impact social, économique et juridique de l’épidémie de VIH/sida sur les programmes pour les établissements humains.  Pour sa part, l’Observateur de la Palestine a dénoncé la politique des colonies de peuplement, de confiscation des terres et d’expropriation poursuivie par Israël.  C’est dans ce cadre que la question de l’accès au logement comme droit de l’homme a été soulevée notamment par le Ministre de l’infrastructure du Venezuela et le représentant du Burundi qui l’ont placé au même titre que les droits à l’alimentation et à la santé.  A ce propos, le Ministre du commerce extérieur de la Finlande a expliqué que si son pays a promu le droit à un logement convenable en amendant sa Constitution, il ne le considère toutefois pas comme un droit garanti par la loi et pouvant faire l’objet d’un recours en justice.


Au titre des succès enregistrés jusqu’ici dans la mise en oeuvre du Programme pour l’habitat, les délégations ont cité le renforcement des partenariats entre le secteur public et le secteur privé qui a l’avantage de faciliter la mobilisation des ressources nécessaires au financement des différents projets.  Précisément en matière d’élaboration des projets, les partenariats avec les ONG ont été mis en avant.  Certaines délégations ont saisi l’occasion de ce débat pour avancer des propositions visant à assurer une application plus efficace du Programme.  Ainsi, le Ministre du développement social du Mexique a proposé, aux niveaux national et international, un renforcement du lien entre les actions liées à l’environnement et au développement; l’établissement de plans d’action régionaux; l’adoption de mesures budgétaires incitatives pour renforcer l’autonomie locale; et une distinction entre les cinq cadres territoriaux que sont le domaine régional, la mégapole, la métropole, le couloir urbain et le centre de population. 


Les Ministres et Vice-Ministres des pays suivants ont également pris la parole :  Jordanie, Suède, au nom de l’Union européenne, Trinité-et-Tobago, République de Corée, Chypre, Gabon, Arménie, Uruguay, Cuba, Emirats arabes unis, Saint-Marin ainsi que les représentants du Japon, de la Lituanie, du Honduras, de l’Algérie et du Tadjikistan.


L’Assemblée générale a été saisie du rapport de la Commission des établissements humains constituée en comité préparatoire de la session extraordinaire qui a été présenté par son Président, M. German Gracia Duran (Colombie).  Elu par acclamation Président de la Commission spéciale plénière chargée des négociations finales sur le “Projet de déclaration sur les villes et les autres établissements humains”, M. Gracia Duran (Colombie) a fait appel à l’esprit de coopération pour finaliser, avant la fin de la session extraordinaire, les questions restées en suspens.  Parmi celles-ci, on peut citer les questions de la bonne gouvernance, de la dette, de l’Aide publique au développement (APD), du financement d’un fonds mondial de solidarité pour l’élimination de la pauvreté, de la création d’un forum intergouvernemental devant débattre des principes directeurs de l’autonomie locale, et de l’accès à la propriété des femmes*.


(à suivre - 1b)

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Outre la Commission spéciale plénière, l’Assemblée générale a créé une Commission thématique, présidée par M. Slaheddine Belaid de la Tunisie.  L’Assemblée a constitué la Commission de vérification des pouvoirs pour cette session extraordinaire en y nommant les Bahamas, la Chine, l’Equateur, le Gabon, l’Irlande, Maurice, la Fédération de Russie, la Thaïlande et les Etats-Unis.


Avant le début de ses travaux, l’Assemblée générale a observé une minute de silence en hommage aux Rois du Népal, et à leurs Altesses royales, Birendra Bir Bikram Shah Dev et Dipendra Bir Bikram Shah Dev. L’Assemblée a, par ailleurs, été informée par le Secrétaire général qu’à ce jour, 18 Etats Membres ont des arriérés de paiements dans les limites prévues par l’Article 19 de la Charte des Nations Unies**.


L’Assemblée générale poursuivra son débat cet après-midi à 15 heures.


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* Le rapport du Comité préparatoire est paru sous la cote A/S-25/2.

** La lettre du Secrétaire général est parue sous la cote A/S-25/4



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Examen et évaluation des progrès accomplis dans la mise en oeuvre du Programme pour l'habitat; autres mesures et initiatives visant à surmonter les obstacles entravant la mise en oeuvre du Programme pour l'habitat; déclaration sur les villes et autres établissements humains en ce nouveau millénaire


Déclarations


M. HARRI HOLKERRI, Président de l'Assemblée générale : Nous vivons dans un monde urbanisé et nous pouvons même affirmer que nous sommes à l'aube du millénaire urbain.  A l'occasion du Sommet du millénaire, les chefs d'Etat et de gouvernement se sont engagés à améliorer de manière significative les conditions de vie de quelque 100 millions d'habitants de bidonvilles d'ici à 2020 et se sont déclarés déterminés à diminuer de moitié la pauvreté d'ici à 2015.  La pauvreté et les taudis sont étroitement liés.  En luttant pour améliorer les établissements humains, on lutte contre la pauvreté.  Le coeur du Programme pour l'habitat est d'assurer un logement convenable à tous pour rendre les établissements humains plus salubres, plus sûrs, plus agréables à vivre, plus équitables et productifs.  Le Programme pour l'habitat porte également sur la promotion de l'égalité entre les sexes et sur l'émancipation des femmes, entendues comme un moyen efficace de lutter contre la pauvreté, la faim, la maladie et de stimuler le développement durable.  L'Assemblée générale a décidé de tenir cette session extraordinaire pour évaluer ce qui a été accompli depuis cinq ans aux niveaux local, régional et international et ce qui doit être fait à l'avenir.  La structure de cette session est innovante, car pour la première fois, se tiendra un Comité thématique, lieu d'échange d'expériences et d'apprentissage.  Les autorités locales, la société civile, les syndicats, les représentants du monde universitaire, des groupes communautaires, mais également les parlementaires, sont des partenaires importants du développement des établissements humains, ce sont les partenaires du Programme pour l'habitat.  Les peuples et les partenariats constituent une importante ressource pour l'application du Programme pour l'habitat, j'en suis convaincu.


M. KOFI ANNAN, Secrétaire général des Nations Unies : La deuxième Conférence des Nations Unies sur les établissements humains dont cette session marque le cinquième anniversaire, n’a pas été une manifestation isolée.  Elle s’inscrivait dans une série de conférences historiques organisées par l’ONU pendant les années 90.  Chacune des ces conférences avait son thème propre mais elles étaient indissociables, car elles avaient un objectif commun qui les transcendait toutes : donner aux hommes, aux femmes et aux enfants des villes et villages du monde entier la chance d’avoir part à la prospérité et de tirer parti des possibilités qu’offre notre époque. 


Les citadins sont désormais en majorité dans le monde.  Mais avec ce mouvement vers les villes, l’on voit aussi s’urbaniser bien des inégalités et des maux de la société.  Dans les deux tiers des villes du monde en développement, les eaux usées ne sont pas traitées.  Dans les pays en transition, 75% des déchets solides aboutissent dans des dépotoirs.  Si le rythme de l’urbanisation est si rapide dans les pays en développement, c’est en grande partie le résultat des échecs passés du développement rural.  Il y a dans le monde plus de 1,2 milliard de pauvres et les trois quarts d’entre eux vivent en milieu rural.  Pour que l’humanité ait un avenir viable, il nous faudra améliorer partout la vie des pauvres.


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La Conférence d’Istanbul a tenté de faire comprendre que convenablement pilotée, l’urbanisation pouvait être une force positive au service de l’atténuation de la misère et de la réalisation du développement durable.  La mise en oeuvre du Programme pour l’habitat a montré l’importance des partenariats.  En effet, les deux tiers des villes du monde ont forgé dans les cinq dernières années de nouveaux partenariats entre secteur public et secteur privé.  Les pouvoirs locaux, les ONG, les organisations féminines et d’autres groupes de la société civile ont apporté également un concours immense en la matière.  La mise en oeuvre du Programme a aussi montré l’importance de la gouvernance urbaine et pour améliorer cette gouvernance, il faut développer la démocratie et renforcer les pouvoirs locaux.  Il faut tout particulièrement accroître le rôle des femmes et faire en sorte que tous les décideurs, hommes et femmes, s’attaquent à tous les problèmes qui les touchent. 


Un troisième problème important pour des dizaines de millions de familles des villes est que leur statut d’occupation n’est pas assuré.  Il nous faut réduire cette insécurité et mettre en place les fondements juridiques et autres dont dépendent des collectivités stables.  Il y a là un domaine d’intervention où l’on peut susciter de vastes possibilités d’enrichissement, offrant un excellent moyen d’échapper à la pauvreté.  Le logement est souvent un aspect négligé du développement économique et social.  La tâche de cette session extraordinaire est de créer une dynamique d’action durable face aux problèmes.  Si l’Assemblée générale fait ce qu’elle a à faire lors de cette session, elle s’accordera sur les mesures nécessaires pour mettre en oeuvre non seulement le Programme pour l’habitat mais aussi la Déclaration du millénaire dans laquelle les dirigeants du monde se sont engagés à améliorer sensiblement la vie d’au moins 100 millions d’habitants des bidonvilles d’ici à 2020.  Cette session est aussi l’occasion de contribuer au Sommet mondial pour le développement durable qui se tiendra l’an prochain à Johannesburg.


Débat


M. GENNADY NOVITSKY, Vice-Premier Ministre du Bélarus : Il est essentiel de donner la priorité au développement de législations nationales appropriées.  A l’heure actuelle, le Bélarus jette les bases d’une économie de marché à orientation sociale.  Depuis 1992, le Bélarus a reconstitué son secteur du logement avec, pour objectif principal, de garantir le droit constitutionnel des citoyens à acquérir, construire, reconstruire ou louer des biens immobiliers.  En 1996, une Commission nationale spéciale a été établie pour traiter des questions liées au développement des établissements humains au niveau national, en tenant compte des recommandations de la Commission des établissements humains des Nations Unies.  En 1999, la Commission a mis au point le Plan national sur l’organisation territoriale complexe de la République du Bélarus, que le Gouvernement a approuvé.  La stratégie du Bélarus en matière de construction immobilière est axée sur la qualité du logement et repose sur de nouveaux systèmes de construction et des matériaux de construction efficaces. 


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La catastrophe de Tchernobyl de 1986 est un terrible problème pour le Bélarus dont le territoire a reçu presque 70% des retombées radioactives.  Le Gouvernement a dû mettre des scellés sur 485 établissements humains et réinstaller 135 000 personnes.  65 000 appartements et maisons ont été construits pour accueillir ces personnes.  Les dégâts infligés au Bélarus sont estimés à un total de 235 milliards de dollars, c’est-à-dire l’équivalent de 30 budgets annuels nationaux depuis 1985. 


Il est fondamental de renforcer la coopération internationale en tenant compte des circonstances spécifiques de chaque Etat et de son niveau de développement économique et social.  


M. HUSNI ABU-GHEIDA, Ministre des travaux publics et du logement de la Jordanie : La Jordanie met en oeuvre les recommandations du Programme pour l'habitat aux niveaux national et régional.  Grâce à ses politiques, la Jordanie a pu offrir des possibilités de logement à quelque 300 000 personnes et permettre un financement plus juste du logement.  Les conséquences de la guerre entre Israël et la Palestine ont été très néfastes en termes de logements.  Comme l'a déclaré la Commission Mitchell, la politique de colonisation menée par Israël doit prendre fin.  Le développement ne peut être obtenu sans paix globale.  La Jordanie et l'Egypte ont présenté une proposition pour un retour à la paix.  Il est indispensable de protéger les Palestiniens pour qu'ils puissent à l'avenir créer un Etat palestinien.  C’est pourquoi, il est essentiel de mettre fin à la politique d'occupation.  Travaillons ensemble pour le développement et la paix.   


Mme JOSEFINA VASQUEZ MOTA, Ministre du développement social du Mexique : Différents défis émanant du processus d’urbanisation ont été reconnus à Istanbul en 1996 et au cours de ces dernières années, le Mexique a accompli des progrès comme en témoignent l’adaptation des cadres juridiques pour une autonomisation locale en matière de politique de logement ainsi que les efforts en matière de lutte contre la pauvreté et d’égalité entre les sexes.  Le Mexique envisage, en outre, de mettre en place un conseil national du logement pour encourager les partenariats entre le secteur public et le secteur privé et faciliter ainsi le financement du logement.  Il a également mis au point une stratégie d’aménagement du territoire et du développement des villes pour assurer une croissance plus équilibrée des villes. 


Mais le pays continue de subir le problème de la dispersion de la population rurale, de la concentration des populations dans quatre grandes métropoles, des corridors urbains et des mégapoles.  Ainsi, l’urbanisme et l’offre de logements dans le respect du développement durable et des ressources naturelles représentent des aspects importants pour le Mexique.  Le Président a donc, dans le cadre du plan national de développement, mis en bonne place l’aménagement du territoire, le développement urbain et la construction de logement.  Dans sa vision globale du développement, le Mexique propose le renforcement du lien entre les actions liées à l’environnement et au développement sur le plan national et les projets internationaux; l’examen global des problèmes communs à plusieurs pays afin d’établir des plans d’action régionaux; l’élaboration de mesures budgétaires qui accordent une plus grande autonomie urbaine; et une distinction entre les cinq cadres territoriaux, à savoir le domaine régional, la mégapole, la métropole, le corridor urbain et le centre de population. 


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La gestion des métropoles est un défi important qui exige des politiques coordonnées et des mécanismes efficaces pour tirer parti des infrastructures communes.  La coopération internationale est également nécessaire pour l’élaboration d’études, le transfert des technologies et le partage des meilleures pratiques.  Il est, par ailleurs, important que le Centre Habitat lance une campagne mondiale pour sensibiliser davantage à l’importance de l’habitat et donner ainsi lieu à des changements structurels dans les activités des citoyens.


MME SANKIE MTHEMBI-MAHANYELE, Ministre du logement de l’Afrique du Sud : Notre constitution de 1996 est la pierre angulaire de toutes nos politiques et législations; son approche de la gouvernance, du développement et de la justice est fondée sur le droit.  Dans son allocution à la Nation en février 2001, le Président Thabo Mbeki a indiqué que l’investissement dans l’infrastructure économique serait une priorité dans les secteurs à croissance forte, à savoir le tourisme, l’agriculture et l’énergie, dans lesquels les établissements humains jouent un rôle vital.  750 millions de dollars ont été alloués sur une période de trois ans à la mise en place de la Stratégie intégrée de développement rural durable et du Programme de rénovation urbaine.  Le principal objectif de ces programmes est de lutter contre la pauvreté urbaine et rurale et le sous-développement. 


Au niveau national, nos principaux objectifs visent à amener notre économie sur la voie d’une croissance économique forte en améliorant sa compétitivité et son efficacité, en augmentant le taux d’emploi, en réduisant la pauvreté et en luttant contre les inégalités persistantes.  On peut citer, au nombre des progrès réalisés en Afrique du Sud dans la mise en œuvre du Programme pour l’habitat, la loi sur les systèmes municipaux de 2000 qui traite des processus intégrés de planification et des performances des collectivités locales.  Elle commence à avoir des effets positifs dans le domaine de la bonne gouvernance locale.  Pour favoriser un développement du logement démocratique et durable, l’Afrique du Sud a notamment encouragé les individus et les communautés dans leurs efforts en vue de pourvoir à leurs propres besoins en matière de logement, par le biais des « processus populaire de logement » (People’s Housing Process).  Une autre des réussites de l’Afrique du Sud est que le droit à un logement convenable est garanti par la Constitution.  En vue de satisfaire ce droit, le programme sur le logement a livré 1 155 300 maisons et, à ce jour, près de 5 776 personnes y ont été logées. 


Lorsque l’Afrique du Sud s’était engagée à appliquer le Programme pour l’habitat, en 1996, elle avait déjà entamé la réalisation de certaines de ses dispositions grâce au Programme de reconstruction et de développement.  De nombreuses avancées ont été réalisées dans ce domaine depuis six ans mais certains défis importants persistent.  Parmi les défis qui requièrent une attention particulière, l’impact social, économique et juridique de l’épidémie de VIH/sida sur les programmes pour les établissements humains.  L’éradication des établissements spontanés et la rénovation des centres urbains ainsi que la lutte contre la criminalité urbaine en sont d’autres.  Pour ce qui est de l’éradication de la pauvreté, nous pensons que ce problème est étroitement lié aux problèmes de logement dont souffre notre pays. 


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Le programme de subventions pour l’aide au logement s’efforce de donner aux pauvres la possibilité de participer à l’économie du pays en leur fournissant un logement qui peut aussi servir de siège à une microentreprise.  Le « processus populaire de logement » donne également la possibilité aux femmes d’acquérir des connaissances leur permettant de se loger elles-mêmes et d’être partie prenante dans le secteur de la construction.  Pour permettre aux personnes qui gagnent moins de 250 dollars par mois d’avoir accès au crédit immobilier, le Ministère du logement procède actuellement à la mise au point d’une initiative nationale d’épargne liant épargne, crédit et subventions. 


M. LARS-ERIK LOVDEN, Ministre du logement de la Suède, au nom de l'Union européenne et des pays associés : Le défi est d'émanciper les peuples et de leur créer des conditions de vie décentes et saines.  La clef du succès est la bonne gouvernance entendue comme la promotion d'une gouvernance des villes, des métropoles et des autres établissements humains transparente, responsable, redevable, juste et efficace.  Nous devons sensibiliser l'opinion aux défis des établissements humains et donner à cette session extraordinaire un message politique puissant et visionnaire montrant que notre engagement à améliorer les conditions de vie de tous, et en particulier de ceux qui vivent dans la pauvreté, sera suivi de mesures concrètes.  Sachant que le développement durable des villes et autres établissements humains est essentiel à la croissance économique, il est préoccupant de constater que la concentration de la pauvreté et de l'insalubrité sont de plus en plus liées à l'augmentation de la population urbaine mondiale.  Le droit à un logement convenable est loin d'être réalisé, même dans les pays développés.  Il faut s'efforcer de promouvoir des démarches permettant aux personnes qui ont des ressources limités de se loger et accroître les ressources allouées à la construction de logement à faible loyer.  Des efforts particuliers doivent être déployés pour combattre la discrimination à l'égard des femmes, en particulier en ce qui concerne la sécurité d'occupation et leur droit à la propriété individuelle.  La responsabilité principale du développement durable incombe aux gouvernements.  Afin de réaliser les objectifs convenus dans la Déclaration du millénaire, notamment en ce qui concerne la diminution de moitié d'ici à 2015 de la pauvreté et l'amélioration des conditions de vie de quelque

100 000 habitants de bidonvilles d'ici à 2020, l'Union européenne exhorte la communauté des Etats à réaliser l'objectif de consacrer 0,7% de leur produit national brut (PNB) à l'Aide publique au développement (APD).  Il ne faut épargner aucun effort qui permettra l'accès à l'eau potable pour tous et l'octroi des infrastructures de services de base. 


Les autorités locales sont essentielles à l'application du Programme pour l'habitat.  Ils sont les partenaires les plus proches des citoyens.  C'est pourquoi, une coopération renforcée à tous les niveaux d'autorité est nécessaire.  Il faut renforcer les capacités des autorités locales, en particulier en termes de capacités financières.  Il faut également décentraliser les responsabilités et transférer les ressources aux autorités locales afin d'encourager la cohérence des politiques, notamment en ce qui concerne la gestion du territoire et les infrastructures et services de base.  Il faut encourager l'investissement dans le développement local et les partenariats afin d'accroître les opportunités, d'améliorer la qualité de vie des citoyens, en particulier pour ceux qui vivent dans la pauvreté. 


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Le Programme pour l'habitat ne pourra pas être appliqué sans la coopération inclusive de tous les partenaires d'Habitat.  La coopération des gouvernements, des ONG, et des représentants des autorités locales et du secteur privé est indispensable à la promotion d'une société où tous les citoyens participent.  Il faut également adopter des modes de production et de consommation durables. Le Programme pour l'habitat offre des instruments utiles pour traiter de multiples questions incluses dans le Programme d'Action 21 pour le développement durable.  La session extraordinaire offre l'occasion à la communauté internationale d'exprimer sa volonté politique et son engagement à réaliser les objectifs que sont un logement convenable pour tous et le développement d'établissements humains durables.


M. SADIQ BAKSH, Ministre du logement et des établissements de la Trinité-et-Tobago : La participation et le partenariat prônés par le Programme pour l’habitat ne sont pas choses nouvelles pour le pays.  Le Gouvernement a continué de consolider ses liens avec les ONG et a mis en place plusieurs mécanismes pour faciliter et appuyer les activités volontaires dans les domaines du logement, de la santé et de la promotion de la femme.  Le pays a adopté un certain nombre de stratégies dans le domaine de la législation, des structures institutionnelles et d’un environnement favorable à l’augmentation des terres exploitables et des logements, et ce, par des partenariats multiples.  Le pays a réexaminé son approche en matière de développement dans le cadre de 9 objectifs nationaux.  Ainsi, le Ministère du logement et des établissements a mis au point un plan quinquennal pour la période 2001-2006 afin de faciliter la construction de logements, le développement des terres, la régularisation de la situation des sans domicile fixe et la rénovation des sites qu’ils occupent. 


Le but est de construire 30 000 nouveaux logements, soit 6 000 logements par an pour un montant annuel de 100 millions de dollars.  Le pays aura donc besoin de l’appui de la communauté internationale pour mobiliser les ressources en termes de main-d’oeuvre, de concepteurs, de matériel et de financement.  Trinité-et-Tobago exhorte donc ses partenaires du développement à renouveler leur engagement en faveur du Programme pour l’habitat.


M. JANG-SEOP OH, Ministre de la construction et des transports de la République de Corée : Alors que nous entrons dans le nouveau millénaire, le processus de mondialisation transforme rapidement notre monde, avec de nombreuses conséquences sur l’habitat.  Au cours des dernières décennies, une tendance mondiale vers l’urbanisation a considérablement transformé notre situation socioéconomique et la moitié de la population mondiale réside à présent dans des villes.  En même temps, la rapide croissance de la population mondiale pose de graves problèmes sociaux et économiques qui menacent le développement durable et la garantie d’un logement adéquat.  Ces problèmes comprennent, sans s’y limiter, le manque de routes, l’approvisionnement en eau, la fourniture d’autres infrastructures et services de base, les disparités économiques, la pollution et la criminalité urbaine. 


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Déterminée à mettre en œuvre le Programme pour l’habitat, la République de Corée a coopéré avec les principales parties prenantes, parmi lesquelles les autorités locales et la société civile, pour améliorer les conditions de vie générales.  Plus particulièrement, depuis la fin des années 1980, la pénurie de logements qui sévissait au niveau national a été résolue grâce à une augmentation du nombre de logements.  Toutefois, la crise financière sans précédent qui nous frappe depuis 1997 a mis en péril les politiques de logement de la République de Corée.  Pour remédier à cette situation, un processus de réformes a été engagé afin d’assouplir, entres autres mesures, la législation en matière de propriété foncière et sur les biens immobiliers.  Une loi nationale garantissant des conditions de vie convenables a également été adoptée et, a cet égard,  la République de Corée a récemment promulgué une loi interdisant la discrimination fondée sur le sexe. 


M. CHRISTODOULOS CHRISTODOULOU, Ministre de l'intérieur de Chypre : En dépit d’une croissance économique substantielle depuis 1973 et de l'amélioration des conditions de vie de la population, la division forcée de Chypre sape le développement durable de l’île.  Le problème essentiel vient de la perturbation prolongée de l'environnement naturel et du tissu social.  L'expansion soudaine des centres urbains du fait de l'afflux de réfugiés, de la pression sur les ressources naturelles et des modifications démographiques du pays sont la conséquence de cette déformation anachronique et artificielle qui est la source des problèmes de Chypre.  Les villes connaissent les problèmes typiques des villes européennes, à savoir la pollution atmosphérique et le conflit entre le centre et la périphérie.  En contraste, dans l'arrière pays, de nombreux villages pâtissent d'infrastructures inadéquates et du vieillissement de la population.  Une politique a été élaborée pour réduire les disparités entre les différentes parties de l'île.  Le Gouvernement est bien conscient des problèmes que connaît la partie occupée de l'île.  Chypre tient compte de la subsidiarité dans la gestion des établissements humains et s'efforce de renforcer les capacités des autorités locales. 


La politique du logement s'est efforcée en priorité, ces 15 dernières années, de fournir des logements temporaires décents à un tiers de la population de Chypre qui ont souffert de l'invasion turque.  Quelque 58 000 familles réfugiées vivent dans des conditions acceptables en attendant un retour éventuel dans la partie occupée de l'île.  Plutôt que d’adopter des mesures fragmentaires en matière de logement, le Gouvernement a pris des mesures en vue d’une stratégie nationale pour le logement afin d'améliorer les conditions de vie et de travail de l'ensemble de la population.  Le caractère insulaire de Chypre, et notamment les pressions sur les maigres ressources naturelles, est pris en compte par le Gouvernement qui s'efforce d’intégrer les considérations écologiques dans ses politiques, en accordant une importance particulière aux écosystèmes locaux.  Chypre  a décidé d'augmenter de 50% sa contribution volontaire au budget d'Habitat.  Chypre devrait être unie et tous ses habitants, grecs, turcs, chypriotes, arméniens, latins et maronites devraient être en mesure d’exercer leurs droits et coopérer tous ensemble.    


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M. ISMAEL HURTADO SOUCRE, Ministre de l’infrastructure du Venezuela : Toute personne a droit à un logement convenable et la satisfaction de ce droit est partagée par l’Etat et les citoyens.  L’évolution de la politique de l’Etat en matière d’établissements humains a suscité de nombreuses attentes de la part des citoyens, notamment en ce qui concerne la qualité de vie.  Le Venezuela est fier du projet de loi d’occupation des terres qui permet à son peuple de mener une vie meilleure et de contrôler sa propre destinée.  Les Vénézuéliens disent souvent avoir besoin d’appuis et d’amis et non pas d’intermédiaires qui leur confisquent la parole.  Il est important de conserver un environnement sain afin que la terre reste un habitat viable.  Le Gouvernement vénézuélien est attaché à faire respecter l’accès à la terre et au logement de ses citoyens. 


M. JACQUES ADIAHENOT, Ministre d'Etat chargé de l'urbanisme et du cadastre du Gabon : Le Gabon s'est engagé à mener une politique de gestion urbaine conformément au Programme pour l'habitat et la Déclaration d'Istanbul.  Il a notamment créé un Commissariat général à la ville au sein du Ministère de l'équipement, mis en place un Comité national pour l'habitat, une association unique des maires.  La plus importante des actions menées a été l'adoption de la stratégie de développement urbain financée par la Banque mondiale.  Cette Déclaration de politique urbaine du Gabon est basée sur le constat de l'inexistence de contrôle de l'extension des principales villes du pays, de la dégradation des équipements collectifs et de l'environnement, de l'insuffisance de l'offre aux niveaux des transports et des services urbains et de la carence des ressources financières nécessaires au développement des villes.  Elle met en exergue la volonté du Gouvernement d'améliorer la contribution des villes à la croissance économique, d'intensifier la lutte contre la pauvreté et de renforcer les capacités de bonne gouvernance des municipalités. 


La politique urbaine du Gabon s'est fixée pour objectifs prioritaires la promotion et le développement d'une économie urbaine capable de soutenir durablement la croissance économique et sociale, l'offre et la garantie au secteur urbain d'un cadre et d'un environnement favorables au développement des activités économiques et à l'entrée des capitaux privés, l'accompagnement et la maîtrise des extensions urbaines, l'amélioration des conditions de vie des populations urbaines en particulier dans les quartiers défavorisés et le renforcement des capacités de gestion des communes.  Ces priorités sous-tendent la reconnaissance du rôle moteur des villes où vivent plus de deux tiers de la population du Gabon. L'exécution d'une telle politique exige des moyens financiers conséquents et soutenus.


Mais, eu égard au lourd fardeau de la dette, le Gabon, comme les autres pays en développement, ne peut y faire face tout seul.  C'est pourquoi, le Gabon compte sur la poursuite et le renforcement de la coopération avec ses différents partenaires.    


M. HOVIK ABRAHAMYAN, Ministre de l’administration du territoire de

l’Arménie :  Le pays a mis au point un plan pour activer l’urbanisation qui inclut le processus de réforme agraire.  Des mécanismes ont été mis en place pour permettre l’accès des citoyens aux logements.  Toutefois, en raison du blocus des voies de transport, le problème des réfugiés tarde à être résolu.  Ainsi, 60% des citoyens expulsés n’ont toujours pas de logement.  Pour répondre à l’urgence, le Gouvernement a élaboré un certain nombre de programmes qui ont permis de loger quelque 30 000 réfugiés. 


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La coopération internationale pour la construction des logements et le développement des agglomérations garde toute sa pertinence.  C’est fort de cette conviction que le Gouvernement coopère avec des instances comme l’Organisation de coopération économique de la mer Noire, la Banque mondiale, l’Union européenne, le Centre des Nations Unies pour les établissements humains (Habitat), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et d’autres pays.  L’Arménie exprime l’espoir que la session extraordinaire donnera un élan au développement durable des villes et sécurisera l’avenir de la coopération technique.


M. KIMMO SASI, Ministre du commerce extérieur de la Finlande : En dépit d’énormes investissements dans le développement urbain, les conditions de logement dans de nombreuses parties du monde ne sont pas satisfaisantes et leur évolution n’est pas nécessairement positive.  Cela est dû au fait qu’un faible développement économique allié à une croissance démographique rapide sont des phénomènes répandus dans le monde d’aujourd’hui.  Ceci étant, des villes dotées de ressources similaires ont évolué de manière très différente en fonction des politiques de développement adoptées.  Je ne dis pas que nous devrions copier mécaniquement les mêmes politiques mais que les politiques jouent un rôle décisif dans le développement urbain.  La communauté internationale devrait évaluer les aspects positifs et négatifs des différentes politiques et approches et en tirer les enseignements qui s’imposent.  Dans l’esprit du Programme pour l’habitat, la Finlande a promu le droit à un logement convenable en amendant sa constitution, dès 1995.  Le droit à un logement n’est pas garanti par la loi, à part certaines exceptions spécifiques, en tant que droit pouvant faire l’objet d’un recours en justice.  Toutefois, ce qui est souligné c’est le rôle de soutien des autorités publiques.  En outre, les autorités locales doivent agir afin d’améliorer les conditions de logement, en particulier en ce qui concerne les sans-abri et ceux qui sont mal logés.  Elles doivent aussi créer les conditions préalables nécessaires à l’amélioration des conditions de logement. 


Dans le monde entier, la division des villes en zones à faible revenu et à revenu élevé est source de nombreux problèmes sociaux et financiers.  La Finlande s’est efforcée, dans le cadre de sa politique du logement, de faire en sorte que les zones résidentielles aient des habitants d’origines sociales diverses.  Par ailleurs, les différences régionales s’approfondissent en Finlande.  Les problèmes liés à la baisse des revenus et des bases d’impôts s’aggravent dans les régions dont la population est en déclin.  En même temps, les centres de croissance sont confrontés à des problèmes tout à fait différents, tels que l’augmentation du coût du logement. 


Les autorités locales ont un rôle central dans la réalisation des défis posés par le Programme pour l’habitat.  Grâce à la décentralisation, les individus peuvent prendre part au développement de leur communauté et les municipalités acquièrent un haut niveau d’indépendance financière qui leur permet d’agir à leur propre compte.  A Istanbul, il y a 5 ans, la Finlande avait souligné les importants liens entre les établissements humains et l’environnement.  La Finlande lutte contre le phénomène de ville-champignon en intégrant un nouveau développement au sein des structures des villes et en promouvant un système de transports peu polluant et pratique.  Au cours des 20 dernières années, les émissions de nitrogène et de dioxyde de souffre ont été réduites de 70 à 80% à Helsinki, sans que la production ne cesse de croître régulièrement.  Des technologies de pointe ont permis d’amener à 90% l’efficacité de la production combinée de chaleur et d’énergie. 


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M. RICARDO GOROSITO, Vice-Ministre du logement, de l'environnement et de l'administration des biens fonciers de l'Uruguay : Le Gouvernement a adopté un certain nombre de stratégies innovantes pour rendre plus cohérentes les politiques dans le domaine des établissements humains en renforçant les autorités locales, en diversifiant les possibilités d'accès au logement axées sur le financement public de programme de logements pour les plus défavorisés, et en encourageant la préservation de l'environnement et la planification urbaine.  S'agissant des politiques régionales, le Gouvernement a élaboré des plans stratégiques pour l'intégration du pays dans la région.  Et ce, dans le cadre du Marché commun du Sud (Mercosur), et grâce à la coopération de la France et de l'Afrique du Sud.  Un projet de construction d'un pont, en coopération avec l'Argentine, permettra de créer un axe routier.  Le Gouvernement s'efforce de réaffecter les ressources du plan national au plan départemental.  Des initiatives ont été prises en faveur des personnes âgées ayant des ressources limitées et en faveur des « squatters ».  Un plan de logement à loyers modérés a été lancé pour le bénéfice des personnes inactives ayant de faibles revenus.  L'Etat s'efforce de contrôler le phénomène croissant des établissements humains non planifiés et illégaux.  Le Gouvernement encourage la participation du secteur privé dans la recherche de solution de logement pour les personnes ayant des revenus modérés.  En termes de protection de l'environnement, les efforts sont axés sur les zones côtières de River Plate, de l'océan Atlantique et du bassin du Lagon de Merim.  Ces politiques sociales ont toutefois échoué à renverser la tendance à la détérioration de nombreuses zones urbaines qui résulte du chômage, de la restructuration de l'économie et de la marginalisation.      


M. RAFAEL SOLER DESCHAPELL, Vice-Ministre de la construction  de Cuba : Les indicateurs sur les établissements humains et le logement ne sont guère encourageants pour les pays du monde en développement.  Aucune solution n’est venue régler les problèmes liés à l’absence de logements et au développement durable.  Les principes et les recommandations d’Habitat II représentent un grand espoir pour les populations du Sud.  Or, la diminution de l’aide et la tendance à revenir sur les engagements pris à Istanbul remettent en question les acquis.  En dépit du blocus qui lui est imposé depuis plus de 40 ans, Cuba n’a cessé d’oeuvrer à l’application du Programme pour l’habitat.  Ainsi, l’accès aux services sociaux de base a été assuré, la population cubaine jouissant d’un taux élevé d’approvisionnement en eau potable et d’électrification.  Les politiques de crédits et de subventions mis en place font qu’aujourd’hui 85% des familles cubaines sont propriétaires de leur logement.  Cuba réaffirme donc son désir de coopération en matière de logement avec tous les pays, en particulier avec ceux d’Amérique latine et des Caraïbes en vue de consolider le Plan d’action régional.


M. ALI HAMAD AL-SHAMSI, Ministre des travaux publics et du logement des Emirats arabes unis : Des milliards de personnes vivent toujours sans logement convenable et sans disposer des services sociaux les plus fondamentaux.  La communauté internationale et les gouvernements doivent prendre davantage de mesures en faveur du développement.  Les Emirats arabes unis ont fait des établissements humains leur priorité la plus importante.  Ils ont adopté des mesures de décentralisation.  Des stratégies et des partenariats entre le Gouvernement et les acteurs privés et locaux ont été mis en place afin de développer le secteur du logement. 


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Les Emirats arabes unis ont pu construire des villes et des villages dans lesquels les citoyens disposent de services et d’infrastructures adéquats.  Ils s’attachent aussi à diffuser les meilleures pratiques afin de contribuer à la prise de conscience sur les problèmes en matière d’établissements humains.  Un prix est attribué à ceux qui présentent les meilleures initiatives nationales.  Les Emirats arabes unis appuient le projet de Déclaration sur les villes. 


Nous voyons toujours de nombreux conflits et occupations, notamment dans la région des Emirats.  Nous demandons à la communauté internationale d’appeler la République islamique d’Iran à cesser l’occupation de nos trois îles par le biais de négociations bilatérales ou en transmettant l’affaire à la Cour internationale de Justice.  Il faudrait aussi que la communauté internationale fasse pression sur Israël pour mettre un terme à l’occupation des territoires palestiniens et à l’occupation du plateau du Golan.  Aboutir à une paix globale dans la région exige la mise en œuvre des résolutions pertinentes.


M. GIAN NICOLA FILIPPI BALESTRA (Saint-Marin) : La croissance rapide de la population urbaine, l'insuffisance des infrastructures, l'augmentation de la croissance industrielle sont responsables de la détérioration de l'environnement qui nous place dans un cercle vicieux.  L'agriculture devrait être considérée comme faisant partie des politiques de préservation de l'environnement.  La communauté internationale doit stimuler le processus de contre-exode des villes vers les campagnes et assurer la permanence de la population rurale sur leurs terres.  Il sera nécessaire de développer des politiques visant à convertir l'agriculture conventionnelle en une agriculture biologique et intégrée.  Saint-Marin a, en raison de la croissance de sa population, fait face à une "crise du logement" à laquelle il a répondu en adoptant des politiques et des mesures juridiques qui redéfinissent la politique nationale du logement.  La sauvegarde de son territoire et de l'écosystème est également un problème, compte tenu de la densité croissante de la population.  Pour y répondre, il est essentiel d'appliquer à l'avenir une politique de planification de la croissance de la ville, soucieuse de développement durable et de préservation de l'environnement. 


M. HIROO KINOSHITA, Conseiller spécial au ministère des biens fonciers, de l’infrastructure et des transports du Japon : Les efforts du Japon en matière de mise en oeuvre du Programme pour l’habitat portent sur l’adoption d’une politique nationale des terres, la réhabilitation de certaines villes, la construction de logements de bonne qualité du point de vue de la protection de l’environnement et l’approvisionnement en eau potable.  A cet égard, le troisième Forum de l’eau doit se tenir dans les environs de Kyoto en 2003.  Les efforts du Japon portent aussi sur la prévention des catastrophes naturelles et sur une coopération renforcée dans la réalisation du Programme pour l’habitat en tenant compte du processus de mondialisation et de l’interdépendance entre les nations.  Pour le Japon, il faut, en matière de développement des zones urbaines pauvres, axer les politiques sur la participation de l’habitant.  A ce titre, le Japon a établi des fonds pour l’élimination de la pauvreté au sein de la Banque asiatique de développement et de la Banque mondiale.  Il est également important, aux yeux du Japon, de renforcer les partenariats entre les divers acteurs intéressés.  C’est la raison pour laquelle le Japon continue de porter assistance aux ONG qui opèrent dans le monde en développement.  Au niveau de la région d’Asie et du Pacifique, le Japon coopère au règlement de questions liées au logement en apportant une aide au Bureau régional pour l’habitat.  Il coopère aussi au Fonds de coopération Japon-CESAP pour la réalisation de “l’Initiative Kitakyushu pour un environnement propre”.


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M. H. E. GEDIMINAS SERKSNYS (Lituanie) : Les processus communs aux pays de l’Union européenne influencent la Lituanie, qui est entrain d’aligner son produit intérieur brut (PIB) sur celui des autres pays d’Europe occidentale.  La transformation économique a atteint ses dernières étapes, la qualité de la vie s’améliore et le volume des investissements à long terme dans le secteur immobilier augmente.  Un réseau de zones urbaines est déjà formé en Lituanie et il présente une structure d’établissements humains équilibrée dont les différentes fonctions sont distribuées entre les centres urbains.  Bien que la transition économique en Lituanie ait laissé sa marque sur le secteur immobilier, des matériaux de meilleure qualité permettent désormais de réduire la consommation d’énergie.  Au lieu de 336 logements offrant 20 m2 par personne en 1995, on dispose aujourd’hui de 356 unités de logement pour 1 000 habitants offrant environ 21,5 m2 par personne dont 97% sont privées.  Le nombre des maisons familiales individuelles a également beaucoup augmenté.


Au cours de ces cinq dernières années, environ 20 textes de lois et deux fois plus de mesures législatives liés au logement et aux établissements humains ont été promulgués par le Gouvernement.  Un projet pilote sur l’efficacité énergétique dans le domaine du logement a été finalisé grâce aux fonds de la Banque mondiale et mis en œuvre par la Fondation du logement et du développement urbain.  Etablie en 1996, la Fondation consent des prêts aux associations de propriétaires de logements et aux écoles. 


M. BERND NIEHAUS (Costa Rica) : La pauvreté constitue le plus grand obstacle à l'application du Programme sur l'habitat.  Ce problème est multidimensionnel.  Pour l'éliminer, il est indispensable de satisfaire les multiples besoins des populations en matière d'alimentation, de santé, d'eau potable, d'éducation et d'emploi.  Il faut également s'attaquer aux problèmes structurels et supprimer les déséquilibres financiers, les restrictions à l'accès aux marchés internationaux et les conséquences dévastatrices des catastrophes naturelles.  Il faut combler le fossé qui sépare les plus riches des plus pauvres car les inégalités accentuent les conflits sociaux et aboutissent à la violence sociale.  Les politiques urbaines doivent stimuler la croissance et les activités productives, ainsi que l'emploi.  Il est nécessaire d'adopter des techniques de construction capables de réduire la vulnérabilité des logements aux catastrophes naturelles.  Il convient également d'élaborer des politiques écologiques qui assureraient la gestion durable de la terre, évite la déforestation et l'érosion des sols et des ressources en eau.  Le développement durable des centres urbains nécessite des plans de développement qui prennent en compte les ressources naturelles disponibles, les besoins présents et futurs des populations, la gestion des déchets, le développement des transports et des infrastructures de base.  Il est nécessaire d'encourager la participation des autorités locales et des groupes communautaires dans la prise de décisions. Costa Rica a élaboré un programme social visant l’accès à un logement convenable à toute la population. 


MARC NIETURUYE (Burundi) : Avec une population d’environ 7 millions d’habitants, le Burundi est à la fois confronté à une forte densité de la population (plus de 250 habitants par km2) et à un taux de croissance démographique qui se situe parmi les plus élevés du continent africain.  La population est essentiellement rurale et le taux d’urbanisation n’est que de 7%. 


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C’est pourquoi, le Gouvernement a initié une politique volontariste visant à développer les centres urbains secondaires afin d’alléger la pression démographique sur les rares terres agricoles.  Le Burundi a adopté cette politique afin de prévenir les effets néfastes qui résulteront dans un proche avenir à des mouvements d’exode rural des populations en manque de terres à cultiver d’une part, et d’autre part, en prévision du retour massif des réfugiés lorsque l’Accord de paix signé le 28 août 2000 sera mis en application de façon effective.


Le Burundi considère que le logement constitue un droit fondamental de l’homme au même titre que l’alimentation et la santé et avec l’Accord de paix, le Gouvernement est convaincu que la mise en oeuvre de son plan d’action national pour l’habitat pourra se faire dans de bonnes conditions.  Le Gouvernement souhaite, dans ce cadre, que l’aide de 440 millions de dollars promise par la Table ronde des bailleurs de fonds du Burundi qui s’est tenue à Paris en décembre 2000 soit libérée aussitôt que possible.  Certes, l’assistance promise est significative mais elle reste insuffisante face aux besoins immenses de reconstruction.  C’est pourquoi, le pays lance encore une fois un appel à la communauté internationale pour qu’elle redouble d’efforts afin d’assister le Gouvernement et la population à réaliser le plan d’action national.


M. ANGEL EDMUNDO ORELLANA MERCADO (Honduras) : Le phénomène de l’exode interne des zones rurales vers les zones urbaines se retrouve dans l’histoire de tous les peuples mais, maintenant que la mondialisation se combine aux facteurs traditionnels, les manifestations de cet exode ne sont plus seulement l’objet des politiques des pays mais ont été élevées au rang de thème fondamental des relations entre pays.  La pression qu’exerce l’exode rural provoque des perturbations économiques importantes dans les pays en développement.  Nos pays sont confrontés de manière chaque fois plus inquiétante à des crises liées au manque de services fondamentaux tels que l’électricité, l’eau potable, les installations d’assainissement et doivent réagir aux effets destructeurs des activités industrielles.


Récemment, un nouvel élément s’est ajouté à ces problèmes, la nature.  Des catastrophes apocalyptiques ont abattu des nations entières et détruit leur appareil de production.  Suite à l’ouragan Mitch, notre Gouvernement a vu ses problèmes se multiplier, en particulier dans le domaine du logement et de l’environnement.  Notre problème dans le domaine du logement reste important mais en dépit de l’ampleur des dégâts et de ressources réduites, les victimes ont pu être placées dans des abris.


M. ABDALLAH BAALI (Algérie) : L'établissement humain est d'abord une communauté solidaire.  Le rappel du principe de solidarité parait d'autant plus nécessaire que, partout dans le monde, les conditions de vie dans les villes, l'accroissement du nombre des sans-abri et des bidonvilles, le dénuement des campagnes, la remontée de la pauvreté, la récurrence des maladies infantiles sont loin de s'améliorer.  La concentration des populations poussées par la misère à la périphérie des villes et dans les zones à risque contribue à fragiliser les mal-logés et à aggraver le sentiment d'insécurité dans les cadres urbains des pays en développement.  Il est important qu'une véritable solidarité internationale fondée sur une aide massive au développement et sur l'effacement ou la reconversion de la dette en aide au logement, à la lutte contre la pauvreté et à la préservation de l'environnement, se mette en place et vienne consolider les actions prises au plan national ou régional. 


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L'urbanisation massive associée à la pauvreté soulève un certain nombre de questions rendues encore plus difficiles par la fragilité de la gouvernance et des finances locales, une gestion urbaine déficiente, ainsi que des concepts et des pratiques de gestion archaïques et dépassées qui requièrent des mesures décisives visant à l'implication plus grande des autorités locales et des organismes chargés de la gestion du logement et de l'habitat en tant que partie intégrante d'une approche de cette question fondée sur les droits humains.  La sécurité d'occupation du logement contribue à l'émergence d'une nouvelle approche de la politique de l'habitat fondée sur un souci d'améliorer l'accès des pauvres mais également des femmes, non seulement à un meilleur logement, mais aussi aux services publics.  La gouvernance locale signifie la reconnaissance du droit des différentes catégories de la population à participer, directement et effectivement, aux décisions qui les concernent. 


M. RASHID ALIMOV (Tadjikistan) : En cinq ans, beaucoup a déjà été fait dans la mise en œuvre du Programme pour l’habitat.  Mon pays travaille à l’édification de centres urbains sûrs.  Les conséquences du conflit civil qui a duré plusieurs années ont privé d’abri des milliers de personnes et affaibli l’économie.  Nous avons un besoin vital de l’aide extérieure.  Nous espérons que la Conférence de Tokyo des donateurs pour le Tadjikistan portera ses fruits.  Nous considérons fondamental qu’un des résultats de cette session extraordinaire puisse être la reconstruction de pays et de villes ayant souffert de conflits.  De nombreux défis restent à relever, en particulier l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes.  De nombreuses mesures ont été prises afin de lutter contre le chômage et de créer des emplois.  Le Gouvernement a élaboré un programme spécial de lutte contre la pauvreté dont la priorité est le renforcement de l’infrastructure de santé, l’un des objectifs d’Istanbul.  Le pays souffre d’une insuffisance de financement et de personnel qualifié.  Nous espérons que l’Année internationale de l’eau douce en 2003 permettra de répondre à de nombreuses questions.  Nous nous félicitons de ce qui figure dans la Déclaration sur les villes et les autres établissements humains.


M. NASSER AL-KIDWA, Observateur permanent de la Palestine : Les autres membres de la délégation de la Palestine n'ont pas pu se rendre à New York en raison du bouclage des territoires imposé par Israël.  Nous condamnons ce bouclage et l'occupation.  Le peuple palestinien a été assujetti à l'occupation étrangère.  Les pratiques de l'occupant touchent tous les domaines de la vie et menacent l'existence même de la population palestinienne.  Israël continue sa politique de colonie de peuplement afin de changer la composition démographique et les caractéristiques géographiques de la Palestine.  Les conséquences à long terme de cette politique constituent une menace sur les possibilités de paix dans la région.  Nous sommes également préoccupés par le sort des 3,8 millions de réfugiés palestiniens et des personnes déplacées qui ont vécu, depuis 53 ans, dans ce qui été à l'origine des camps temporaires.  Les camps de réfugiés de Gaza figurent parmi les parcelles de terre les plus peuplées de la planète.  La communauté internationale doit faire de plus grands efforts en vue de résoudre les obstacles qui empêchent l'application de la Déclaration d'Istanbul.  La mesure la plus importante à cet égard doit viser à mettre fin à l'occupation israélienne.


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