En cours au Siège de l'ONU

AG/AB/612

LE SECRETAIRE GENERAL PRESENTE A LA CINQUIEME COMMISSION LES RESSOURCES FINANCIERES NECESSAIRES A L'APPLICATION DES RECOMMANDATIONS DU RAPPORT BRAHIMI

27 novembre 2000


Communiqué de Presse
AG/AB/612


LE SECRETAIRE GENERAL PRESENTE A LA CINQUIEME COMMISSION LES RESSOURCES FINANCIERES NECESSAIRES A L’APPLICATION DES RECOMMANDATIONS DU RAPPORT BRAHIMI

20001127

La mise en oeuvre du rapport du Groupe d’étude sur les opérations de paix ne se fera pas au détriment du financement du développement, affirment des délégations

«La question est aujourd'hui de savoir si nous pouvons collectivement relever le défi du maintien de la paix et si les Etats Membres nous aideront à aider les peuples des pays qu'ils représentent en autorisant les changements et les améliorations proposés par le rapport Brahimi», a déclaré, ce matin, le Secrétaire général, M. Kofi Annan, devant la Cinquième Commission (administrative et budgétaire). Dans le cadre de l'examen du budget-programme pour l'exercice biennal 2000-2001, celle-ci se penchait en effet sur les ressources nécessaires à la mise en oeuvre des recommandations du rapport du Groupe d'étude sur les opérations de maintien de la paix, dit rapport Brahimi. Publié en août dernier, le rapport a été jugé, par le Secrétaire général, comme l'effort le plus significatif réalisé pour améliorer les réponses apportées par l'ONU aux situations de crise.

Au total, 22 202 900 dollars supplémentaires sont demandés d'urgence au titre du budget-programme 2000-2001 pour la mise en oeuvre des recommandations du rapport. Pour le Secrétaire général, ces ressources limitées, moins de 0,5% des crédits du budget ordinaire, peuvent cependant faire une différence significative pour le maintien de la paix. Trop souvent, en effet, des moyens insuffisants et le manque de soutien de la part du Siège ont provoqué de véritables catastrophes. Si la Cinquième Commission reporte à plus tard l'adoption de mesures d'urgence dans ce domaine, a alors averti M. Annan, ce sont les personnes travaillant sur le terrain et ceux qu'elles servent qui seront les premiers à en souffrir.

Renforcer le Département des opérations de maintien de la paix pour qu'il puisse mieux soutenir et guider les opérations sur le terrain et créer le Secrétariat à l'information et à l'analyse stratégique qui fournirait une analyse transsectorielle des situations et garantirait que la dimension humanitaire et de développement font partie de la planification des missions, sont deux recommandations du rapport qui ont notamment été mises en avant par le Secrétaire général. Bien entendu, a reconnu M. Annan, le renforcement de la capacité du Siège ne règlera pas tous les problèmes relatifs au maintien de la paix. Mais, pour lui, il serait faux d'imaginer qu’en empêchant l’ONU de renforcer ses capacités de maintien de la paix, on rendra davantage de ressources disponibles pour les activités de développement; la paix étant une condition préalable au développement.

Dans l'ensemble, les pays qui se sont exprimés au cours de la réunion, majoritairement des pays développés, ont appuyé la prompte mise en oeuvre des recommandations du rapport Brahimi, insistant sur la situation actuelle inextricable de certaines opérations de paix. «Nos gouvernements et l’opinion publique ne comprendraient pas que les Etats Membres n'adoptent pas dès maintenant, et en tout état de cause avant la fin de l’année, les premières mesures proposées par le Secrétaire général», a fait observer le représentant de la France, qui s'exprimait au nom de l'Union européenne. Faisant valoir son expérience, au cours de la guerre en ex-Yougoslavie, des processus de paix aux Nations Unies, la Hongrie s'est jointe à cet appel. La représentante de Cuba a cependant demandé que l’examen officiel du rapport et de ses implications financières ait lieu une fois toutes les informations nécessaires obtenues.

Aux vues des craintes que la réforme du maintien de la paix à l'ONU ne se fasse au détriment du financement des activités de développement, de nombreux représentants ont insisté sur le fait que le maintien de la paix et le développement ne sont pas en concurrence pour ce qui est des ressources. «Venir au secours du maintien de la paix ne se fait donc pas aux dépens du développement, du moins pour ce qui est des Etats-Unis», a pour sa part affirmé le représentant américain, rappelant que son pays augmenterait pour 2001 de 600 millions de dollars ses contributions volontaires à l’ensemble des activités de l’Organisation. Pour lui, l'exemple du Mozambique, qui a aujourd'hui le plus fort taux de croissance de toute l'Afrique, illustre bien que la paix est une condition préalable au développement. A cet égard, le représentant du Canada a exhorté tout particulièrement les Etats africains « à voir la réalité des arguments des pinailleurs et des gâcheurs » qui ne correspond pas à l’intérêt et à la demande de l’opinion publique et des peuples en matière de maintien de la paix.

Les représentants des pays suivants ont pris la parole, ce matin: France (au nom de l'Union européenne et des Etats associés), Norvège, Canada, République de Corée, Etats-Unis, Hongrie, République tchèque, Lituanie, et Cuba.

En fin de séance, le représentant de la République arabe syrienne est intervenu sur l’organisation des travaux de la Commission.

La Cinquième Commission reprendra son débat sur le rapport Brahimi, mercredi 29 novembre, à partir de 10 heures. Elle abordera également à cette occasion d'autres questions relatives au Budget-programme pour l'exercice 2000-2001 et examinera les chapitres pertinents des rapports du Conseil économique et social.

Budget-programme pour l'exercice biennal 2000-2001 (Point 117)

Documentation

Par deux lettres identiques datées du 21 août 2000, adressées au Président de l'Assemblée générale et au Président du Conseil de sécurité par le Secrétaire général (A/55/305), le Secrétaire général transmet le rapport du Groupe d'étude sur les opérations de paix de l'Organisation des Nations Unies, que lui a communiqué son Président, M. Lakhdar Brahimi, ancien Ministre algérien des affaires étrangères, à l'attention des Etats Membres.

Le Secrétaire général indique que l'analyse réalisée par le Groupe est franche mais équitable et que ses recommandations impliquent de profonds changements, mais qu'elles sont réalistes et concrètes. Il affirme que leur mise en œuvre rapide est essentielle pour que l'ONU devienne véritablement une force crédible de paix. Il indique qu'il a chargé la Vice-Secrétaire générale de donner suite aux recommandations du Groupe et de superviser les préparatifs d'un plan d'action détaillé qu'il présentera à l'Assemblée générale et au Conseil de sécurité.

Le Groupe d'étude recommande notamment une restructuration profonde du Département des opérations de maintien de la paix, la création d’une nouvelle cellule d’information et d’analyse stratégique qui fournirait des services à tous les départements de l’ONU s’occupant de la paix et de la sécurité, la mise en place au Siège d’une équipe spéciale chargée de planifier et d’appuyer chaque mission de maintien de la paix dès le début et une utilisation plus systématique des technologies de l’information.

Nombre des changements proposés exigent de la part des États Membres de l’ONU des décisions d’ordre politique, financier et opérationnel. A titre d’exemple, le Groupe demande au Conseil de sécurité de ne pas donner son approbation définitive aux résolutions autorisant de grandes missions de maintien de la paix tant que les États Membres ne se seront pas engagés à fournir les contingents et les ressources nécessaires et recommande d’augmenter les fonds alloués à l’appui aux opérations de maintien de la paix assuré par le Siège pour pouvoir renforcer les effectifs qui en sont chargés.

Le Secrétaire général a mis sur pied le Groupe d’étude en mars, après avoir publié l’année dernière deux rapports faisant état de l’incapacité de l’ONU à prévenir le génocide au Rwanda en 1994 et à protéger les habitants de Srebrenica (Bosnie-Herzégovine) en 1995. Affirmant que nous devons tous faire ce qui est en notre pouvoir pour empêcher que de telles horreurs ne se reproduisent, il a demandé au Groupe de formuler des recommandations précises en vue d’améliorer à l’avenir toute la gamme des activités des Nations Unies dans le domaine de la paix et de la sécurité.

Parmi les autres changements importants recommandés dans le rapport, on peut citer les suivants:

Doctrine et stratégie - Le Groupe demande des stratégies de prévention des conflits qui soient plus efficaces, arguant que la prévention est de loin préférable pour ceux qui, autrement, devraient endurer les conséquences de la guerre, et constitue une option moins coûteuse pour la communauté internationale que l’action militaire, l’aide humanitaire d’urgence ou la reconstruction après les conflits. Le Groupe est d’avis que les soldats de la paix doivent être en mesure de se défendre et de défendre leur mandat par l’application de «règles d’engagement fermes» à l’encontre de ceux qui ne respectent pas leurs engagements ou qui cherchent à saper les accords de paix par la violence. Il invite le Secrétariat à concevoir un plan pour l’élaboration de meilleures stratégies de consolidation de la paix. Les agents du maintien de la paix et les agents de la consolidation de la paix sont, selon le Groupe, des «partenaires indissociables» car seule une paix qui se maintient d’elle-même offre aux forces de maintien de la paix la possibilité d’un retrait dans de bonnes conditions.

Mandats – Lorsqu’il s’agit d’élaborer ou de modifier le mandat d’une mission, le Secrétariat doit dire au Conseil de sécurité ce qu’il doit savoir plutôt que ce qu’il veut entendre.

Administration transitoire civile - Un groupe de juristes internationaux devrait réfléchir à l’institution d’un code pénal international qui pourrait être appliqué partout où l’ONU exerce provisoirement le pouvoir exécutif (comme c’est le cas actuellement au Kosovo et au Timor oriental), en attendant le rétablissement de l’Etat de droit et des capacités locales en matière de police.

Délai de déploiement - Les opérations «classiques» de maintien de la paix des Nations Unies (missions envoyées pour surveiller un cessez-le-feu et pour s’interposer entre les forces après une guerre entre États) devraient être pleinement déployées dans un délai de 30 jours et, dans un délai de 90 jours, les missions plus complexes, envoyées pour mettre fin à des conflits internes.

Personnel - Les États Membres devraient constituer en concertation des forces multinationales homogènes de la taille d’une brigade prêtes à être déployées dans ces délais, et mettre en place chacun un groupe national de police civile. Le Groupe ne préconise pas la création d’une armée permanente des Nations Unies, mais déclare que le Secrétariat devrait établir des listes de personnels sous astreinte – une centaine de militaires et une centaine de policiers – appartenant aux effectifs des armées et des forces de police nationales, auxquels on pourrait faire appel, avec un préavis de sept jours, pour mettre en place l’état-major des nouvelles missions. Les conditions d’emploi des spécialistes civils devraient être révisées pour permettre à l’ONU d’attirer du personnel plus qualifié et de récompenser les bons résultats par de meilleures perspectives de carrière.

Rapidité et efficacité - Le Secrétaire général devrait disposer des fonds requis pour commencer à planifier une nouvelle mission avant même son approbation par le Conseil de sécurité pour que, celle-ci acquise, la mission puisse être rapidement déployée. Les missions sur le terrain devraient jouir d’une plus grande latitude dans la gestion de leur budget. Des lots d’équipement de départ supplémentaires devraient être stockés à la Base de soutien logistique des Nations Unies à Brindisi (Italie).

Financement de l’appui au maintien de la paix - Le Groupe fait remarquer qu’après 52 ans, il est temps de traiter le maintien de la paix non pas comme une «fonction temporaire» mais comme une «activité essentielle» de l’ONU. En conséquence, l’appui fourni par le Siège devrait être financé en majeure partie par le budget ordinaire de l’ONU plutôt que par le compte d’appui actuel, dont l’utilisation dans le système oblige à justifier chaque poste tous les ans.

Au début de son rapport, le Groupe constate qu’au cours de la dernière décennie, l’ONU s’est montrée incapable à plusieurs reprises de protéger les populations du «fléau de la guerre», et qu’elle n’est pas en mesure de faire mieux aujourd’hui. Il termine toutefois sur une note plus optimiste, déclarant que ses membres ont forgé une idée commune d’une Organisation des Nations Unies plus efficace qui «tendrait une main ferme et secourable aux communautés, aux pays ou aux régions pour mettre fin aux violences ou éviter que n’éclatent des conflits», une Organisation des Nations Unies «qui ait non seulement la volonté mais aussi les moyens de justifier la confiance que place en elle l’immense majorité des hommes et de répondre aux espérances qu’«elle a fait naître».

Membres du Groupe d’étude:

Les membres du Groupe proviennent de tous les continents et jouissent d’une vaste expérience dans les domaines de l’aide humanitaire, du développement, des forces de police et des aspects militaires du maintien de la paix.

M. Lakhdar Brahimi (Algérie), Président du Groupe, Secrétaire général adjoint pour les missions spéciales d’appui aux efforts de prévention des conflits et de maintien de la paix du Secrétaire général

M. J. Brian Atwood (États-Unis), ancien Administrateur de US/AID (United States Agency for International Development)

M. Colin Granderson (Trinité-et-Tobago), ancien chef de la Mission civile internationale OEA/ONU en Haïti (MICIVIH)

Dame Ann Hercus (Nouvelle-Zélande), ancienne Représentante spéciale du Secrétaire général à Chypre

M. Richard Monk (Royaume-Uni), ancien Directeur du Groupe international de police (GIP)

Général Klaus Nauman (Allemagne), ancien chef d’État-major de l’armée allemande et ancien Président du Comité militaire de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN)

Mme Hisako Shimura (Japon), Présidente du Tsuda College au Japon et ancienne fonctionnaire du Département des opérations de maintien de la paix de l’ONU

M. Vladimir Shustov (Fédération de Russie), ambassadeur extraordinaire, ancien Représentant permanent adjoint de la Fédération de Russie auprès de l’Organisation des Nations Unies

Général Philip Sibanda (Zimbabwe), ancien commandant de la force de la Mission de vérification des Nations Unies en Angola (UNAVEM III)

M. Cornelio Sommaruga (Suisse), ancien Président du Comité international de la Croix Rouge (CICR)

Dans son rapport sur la mise en œuvre du rapport du Groupe d'étude sur les opérations de paix de l'Organisation des Nations Unies (A/55/502) le Secrétaire général fournit à l'Assemblée générale des informations complémentaires destinées à lui faciliter l'examen des recommandations du Groupe d'étude. Il fournit également des éclaircissements, s'il y a lieu, sur les propositions visant la création de nouveaux mécanismes, structures et méthodes de travail.

En introduction, le Secrétaire général indique que l'application d'un certain nombre des recommandations du Groupe d'étude nécessitera un surcroît de ressources, et qu'il présentera très prochainement à l'Assemblée générale un rapport distinct et détaillé sur ce sujet. Etant donné que les incidences budgétaires de certaines des recommandations du Groupe devront encore être étudiées, il compte aussi présenter à l'Assemblée générale un deuxième rapport sur cette question dans le courant de 2001.

Au titre d'observations de caractère général, le Secrétaire général rappelle que le rapport du Groupe d'étude traite exclusivement de la manière dont l'ONU peut améliorer l'efficacité de son action une fois que la décision a été prise d'entreprendre telle ou telle opération ou activité, et non de savoir si elle doit ou non intervenir dans telle ou telle situation. Il estime que l'efficacité de l'action menée par l'ONU dans ce domaine ne s'améliorera que si les Etats Membres, et en particulier ceux qui ont le plus les capacités et les moyens, sont prêts à fournir des soldats, des officiers et des experts civils, à appuyer la coopération entre pays du Sud et pays du Nord et à verser intégralement et ponctuellement leur juste part des coûts.

Le Secrétaire général indique, par ailleurs, qu’il convient de considérer les recommandations du Groupe d'étude portant sur la formulation de mandats clairs et de règles d'engagement "fermes" ainsi que sur la mise en place de forces plus importantes et mieux équipées comme des mesures pratiques visant à dissuader par la force, le but étant en définitive de réduire, et non pas d’accroître, la nécessité éventuelle de l’usage de la force, lequel doit toujours être considéré comme une mesure de dernier recours.

Il affirme que tant que l’Organisation continuera à limiter ses effectifs à ce qui est strictement nécessaire à un appui minimal, elle ne sera pas en mesure d’améliorer la qualité de cet appui, pas plus qu’elle ne parviendra à mettre sur pied les systèmes requis pour qu’il soit plus efficace à long terme. Il explique avoir demandé, à cette fin, que soient débloquées de toute urgence les ressources supplémentaires à prélever sur le Compte d’appui. Il ajoute qu’il proposera en 2001 des mécanismes de financement plus appropriés pour l'appui du Siège aux opérations de maintien de la paix, étant convaincu qu'un investissement judicieux de ressources complémentaires dans les missions de paix de l'Organisation serait dans l'intérêt de tous les Etats Membres et aboutirait à une réduction des coûts.

Il rappelle enfin son intention, s’agissant du rôle qu’il est envisagé de confier aux organismes, fonds et programmes des Nations Unies en matière de prévention des conflits et de consolidation de la paix, qui n’est pas de dépouiller leurs organes directeurs respectifs de leur autorité, mais de renforcer la cohésion au sein du système des Nations Unies dans son ensemble de façon à ce que les différentes interventions soient mieux harmonisées.

Au titre des mesures prises depuis la parution du rapport du Groupe d’étude, le document indique que le Secrétaire général a déjà appliqué une des recommandations du Groupe en confiant à la Vice-Secrétaire générale la supervision du plan d’application de son rapport. La liste des personnes ou des entités dont le Vice-Secrétaire générale s’est assuré le concours pour préparer ce plan d’application est donnée.

Le document rend également compte des mesures proposées pour donner suite aux recommandations du Groupe d’étude. Il apporte notamment des éclaircissements sur les mesures visant au renforcement de l’efficacité des principaux instruments relatifs à la paix et à la sécurité. Pour cela, il aborde les questions de la prévention des conflits, de la consolidation de la paix, de l’administration transitoire et des opérations de maintien de la paix.

A cet égard, le Secrétaire général précise qu’il inclura des programmes détaillés de désarmement, démobilisation et réinsertion dans les plans des futures opérations de maintien de la paix, de manière que le Conseil de sécurité puisse envisager d’en inclure certains aspects dans le mandat des opérations. Pour ce qui est de l’élaboration d’un code pénal destiné à être utilisé de façon temporaire par les opérations de l’ONU, il reste à savoir s’il lui sera demandé à l’avenir de se charger des fonctions d’administration transitoire. Si le Secrétaire général suggère en outre que des améliorations dans l’évaluation des besoins des forces soient apportées et que la qualité des instructions militaires fournies aux unités sur le terrain soit améliorée, il rappelle cependant qu’il est impossible de faire des progrès avec les ressources actuellement disponibles.

Le document revient également sur la mise en place de nouveaux mécanismes visant à améliorer la coordination à l’échelle du système. Il revient, en outre, sur la proposition tendant à créer un Secrétariat à l’information et à l’analyse stratégique (SIAS) pour répondre aux besoins des membres du Comité exécutif pour la paix et la sécurité (CEPS) et qui serait administré par le Département des affaires politiques et le Département des opérations de maintien de la paix.

De même, des précisions sont apportées quant à la formation d’équipes spéciales intégrées. Pour le Secrétaire général, une équipe spéciale intégrée constitue une équipe de gestion de projet, son chef d’équipe étant directeur de projet. Sa tâche primordiale consiste, d’une part, à définir clairement les paramètres du projet, en veillant à ce que tous les éléments du système des Nations Unies sachent ce que l’on attend d’eux durant le processus de planification de la mission et, d’autre part, à assurer le suivi du projet de façon que les tâches assignées soient accomplies en temps voulu. Le Secrétaire général a l'intention d’instituer immédiatement la formule des équipes spéciales intégrées pour les phases de planification et de déploiement initial de toutes les opérations multidisciplinaires nouvelles. Il ne demande cependant pas de postes supplémentaires expressément pour le mécanisme des équipes spéciales intégrées, qui sera mis sur pied à titre temporaire et dissout selon les besoins. Le Secrétaire général a également décidé de constituer une équipe spéciale intégrée pour le Burundi, mais tant que des ressources supplémentaires ne seront pas disponibles, il ne sera possible d’utiliser à ce stade qu’une version embryonnaire de cette formule.

Sur la question de l’évaluation des capacités de déploiement rapide et concernant les délais de déploiement, le Secrétaire général estime que le critère de déploiement «rapide» et «efficace» proposé par le Groupe d’étude est très ambitieux. Ainsi il a demandé aux services compétents du Secrétariat d’utiliser les délais prescrits proposés par le Groupe pour évaluer la capacité des systèmes actuels, sur le plan quantitatif comme sur le plan qualitatif, à approvisionner les missions sur le terrain en ressources humaines, matérielles, financières et informationnelles.

Pour ce qui concerne la direction des missions et la proposition visant à ce que le Secrétaire général «rationnalise le processus de sélection des dirigeants des missions», celui-ci a décidé de constituer un Groupe des nominations hiérarchiques, composé du Département des affaires politiques, du Département des opérations de maintien de la paix, du Bureau de la coordination des affaires humanitaires, du Haut Commissariat aux droits de l’homme, du PNUD, du Bureau de la gestion des ressources humaines et du Bureau de la Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme, qui dirigera la formulation des recommandations qui lui seront faites en matière de sélection du personnel de haut rang. Le rapport énumère aussi les activités que ce groupe supervisera d’ici fin février 2001. Le Secrétaire général demandera également au PNUD et au groupe des Nations Unies pour le développement de lui faire des propositions, avant mars 2001, sur la façon d’améliorer la sélection et la formation des coordonnateurs résidents et de proposer une procédure pour examiner la situation de ceux qui sont déjà en poste.

Dans son rapport, le Secrétaire général invite les pays qui prennent part au Système des forces et moyen en attente à faire savoir au Département des opérations de maintien de la paix d’ici au 1er décembre 2001 s’ils sont effectivement en mesure de déployer aujourd’hui le personnel et le matériel qu’ils ont inscrits dans le Système. Il les invite à faire connaître systématiquement à la fin de chaque mois tout changement qui pourrait intervenir dans les forces et moyens qu’ils pourraient le cas échéant mettre à la disposition de l’ONU. Mention est par ailleurs faite de la demande faite par le Secrétaire général au Département des opérations de maintien de la paix d’examiner différentes propositions en vue de la création d’une école d’état- major qui dépendrait de l’ONU ou de l’amélioration des moyens et installations dont elle dispose déjà, afin de former le personnel de commandement des pays aux normes et techniques de maintien de la paix de l’ONU. Le Secrétaire général a aussi demandé à ce Département de consulter les participants au Système des forces et moyens en attente pour qu’ils fassent part de leur avis concernant la recommandation visant la création de «forces homogènes de la taille de la brigade» et de lui faire rapport avant février 2001. Il demande aussi une augmentation de ressources pour que le Secrétariat puisse systématiquement charger, avant le déploiement, une équipe de déterminer sur place si chacun des fournisseurs de contingents potentiels est à même de satisfaire aux conditions du mémorandum d’accord pour la formation et l’équipement. Quant à la recommandation touchant à l’élaboration dans le cadre du Système d’«une liste régulièrement actualisée de personnels sous astreinte...», il est indiqué que le Secrétariat communiquera la liste des compétences requises aux Etats Membres d’ici à février 2001, ainsi qu’une invitation à participer au Système.

Le groupe d’étude « engage les Etats Membres à constituer des réserves nationales de personnel de police civile (...) prêtes à être déployées dans délais très brefs » et « à constituer des partenariats régionaux pour la formation du personnel de police civile (...) afin d’assurer à tous le même niveau de préparation (...)» est-il rappelé dans le rapport. A ce sujet, mention est faite de l’aide que le Secrétariat pourrait apporter aux Etats Membres pour la sélection des agents de police civile les plus qualifiés et du projet de directives sur les principes généraux concernant le rôle de la police civile qu’élabore actuellement le Département des opérations de la paix. Le rapport indique cependant que beaucoup reste à faire dans ce domaine. Le Secrétaire général demande aussi à tous les Etats Membres de redoubler d’efforts pour sélectionner des femmes pour les opérations de police civile et les activités menées dans le cadre du Système des forces et moyens en attente.

Le Secrétaire général estime qu’il faudrait affecter, en réponse aux recommandations du Groupe d’étude sur les spécialistes civils, pendant neuf mois une équipe interdépartementale motivée à l’examen d’une stratégie complète de recrutement. Toutefois, étant donné que les ressources disponibles ne permettent pas de financer une telle équipe, il est indiqué qu’il faudra trouver du personnel supplémentaire pour mener cette tâche à bien.

Pour ce qui est des recommandations du Groupe d’étude touchant au soutien logistique et à la gestion des dépenses, le Secrétaire général pense que l’Assemblée générale peut difficilement les approuver sans disposer de renseignements plus complets et de prévisions de dépenses concernant le remaniement complet du système existant. C’est pourquoi, il a demandé à la Division de l’administration et de la logistique des missions du Département des opérations de maintien de la paix de se pencher sur toutes ces questions, avec le soutien du Département de la gestion, à partir de janvier 2001. Le Secrétaire général estime qu'il faudra s'inspirer des recommandations du Comité spécial des opérations de maintien de la paix pour déterminer les priorités au cours de cette étude approfondie. A ce propos, il rappelle que le Comité spécial a déjà invité le Secrétariat à étudier la question du renforcement de la capacité de préparation logistique des Nations Unies, notamment en utilisant davantage la Base de soutien logistique des Nations Unies à Brindisi et les stocks en magasin.

Le Secrétariat a incontestablement besoin de ressources supplémentaires pour financer l'appui aux opérations de maintien de la paix. A cet égard, il demande à l'Assemblée générale d'augmenter d'urgence les ressources du compte d'appui aux opérations de maintien de la paix pour 2000-2001. Il explique, en outre, que le Secrétariat va élaborer dans les six mois qui viennent des propositions tendant à définir un niveau de référence valable et un mécanisme de financement approprié pour l'appui aux opérations de maintien de la paix fourni par le Siège et pour les augmentations temporaires d'activités, comme le Groupe de travail l'a proposé.

Le Secrétaire général reconnaissant que les responsabilités dont est investi le Département des opérations de maintien de la paix sont lourdes, juge que la nomination d'un sous-secrétaire général supplémentaire au sein du Département est un investissement nécessaire si l'on veut que l'équipe de direction soit suffisamment nombreuse pour que ses membres soient plus disponibles et puissent gérer efficacement le Département.

Le Secrétaire général suggère aussi de renforcer la Division du personnel militaire et de la restructurer en profondeur. Elle comprendrait les services suivants: le Bureau du Conseiller militaire, le Service des opérations militaires en cours, le Service de la planification militaire (y compris la gestion du Système de forces en attente des Nations Unies). Cette structure clarifierait mieux les responsabilités au niveau du Département, tandis que la séparation des activités de constitution de forces et de gestion du Système des forces en attente serait un changement important.

Pour renforcer le volet "information" des opérations de maintien de la paix, le Secrétaire général propose qu'une unité administrative relevant du Bureau des opérations de maintien de la paix se voit confier d’assurer que la composante information des opérations soit dotée du personnel voulu et déployée rapidement avec le matériel nécessaire. Elle aurait aussi pour fonction de traduire l'ensemble des besoins en informations politiques et stratégiques de chaque mission en plans d'information opérationnels, tout en favorisant aussi la couverture des opérations de paix par les médias.

Le Secrétaire général indique qu'il cherche des ressources supplémentaires pour que le Groupe des enseignements tirés des missions puisse aller de l'avant dans l'élaboration d'une doctrine multidimensionnelle et de directives et consignes permanentes, ainsi que pour favoriser l'échange, entre les missions, "des meilleures pratiques".

La création, au Bureau du Secrétaire général adjoint au Département des opérations de maintien de la paix, d'un petit Groupe de la parité entre les sexes est aussi proposée par le Secrétaire général.

Le document fait enfin mention des éclaircissements du Secrétaire général touchant aux recommandations du Groupe de travail dans les domaines suivants: renforcement de la Division de l'assistance électorale et du Haut Commissariat aux droits de l'homme, technologies de l'information et gestion des connaissances.

Le rapport du Secrétaire général A/55/507 et Add.1 définit les ressources nécessaires à la mise en œuvre des recommandations du rapport du Groupe d'étude sur les opérations de paix de l'Organisation des Nations Unies et présente les modifications qui en résulteraient sur le budget-programme et le compte d'appui aux opérations de maintien de la paix pour les exercices biennaux 2000-2001 et 2002-2003.

Le montant des ressources supplémentaires qu'il faudrait inscrire au budget-programme pour l'exercice biennal 2000-2001 s'élèverait au total à 22 202 900 dollars, dont 7 527 300 imputables sur le budget ordinaire de l'exercice biennal 2000-2001 et 14 675 600 dollars pour le compte d’appui aux opérations de maintien de la paix pour la période allant du 1er juillet 2000 au 30 juin 2001. Les changements à apporter incluraient également 35 postes supplémentaires au titre du budget ordinaire et 214 postes supplémentaires au titre du compte d’appui. Afin de permettre au Secrétariat de fournir un meilleur appui aux opérations de maintien de la paix, les ressources pour le compte d’appui sont demandées d’urgence. Des précisions sur les ressources demandées sont présentées dans l’Additif 1 du document.

Les recommandations, qui auraient des incidences financières pour 2000- 2001, concernent la création du Secrétariat à l’information et à l’analyse stratégique (SIAS) du Comité exécutif pour la paix et la sécurité ainsi que la restructuration du Département des affaires politiques, du Département des opérations de maintien de la paix et du Département de l’information. Le montant estimatif des dépenses afférentes à la création du SIAS, à raison de 3 723 200 dollars d'argent frais et 2 340 000 dollars provenant du redéploiement de ressources de divers bureaux/départements, s'élèverait au total à 6 063 200 dollars. Il couvrirait notamment le redéploiement de 24 postes et la création de 16 postes. Pour la restructuration du Département des affaires politiques, SIAS non compris, et notamment pour la Division électorale, 336 300 dollars sont nécessaires, soit 50 200 dollars alloués à la création de six nouveaux postes et 286 100 dollars pour les autres objets de dépense. En ce qui concerne le Département des opérations de maintien de la paix, les ressources additionnelles nécessaires qu'il est proposé d'inscrire au budget-programme sont estimées à 675 900 dollars pour la création de huit postes, dont un de Sous-Secrétaire général, et à 72 000 dollars pour les dépenses autres que le personnel. Les ressources supplémentaires à prélever d'urgence, pour ce département, sur le compte d'appui aux opérations de maintien de la paix se monteraient à 11 365 400 dollars, soit 5 006 900 dollars pour la création de 181 postes et 6 358 500 dollars pour les autres objets de dépense. En outre, 1 589 400 dollars de ressources supplémentaires sont demandés au titre du chapitre affaires humanitaires du budget ordinaire et 696 500 dollars au chapitre gestion et services centraux d’appui.

Concernant la restructuration du Département de l'information, il est proposé que le Groupe de la cartographie et le Groupe de l'analyse des médias soient transférés au Secrétariat à l'information et à l'analyse stratégique et la section de la paix et de la sécurité de la Division des relations publiques, au département des opérations de maintien de la paix. Les changements proposés se traduiraient pour ce Département par une réduction de 1 830 800 dollars, soit 1 911 300 dollars correspondant au redéploiement de 21 postes et une augmentation nette de 80 500 dollars pour les dépenses autres que de personnel.

Etant par définition temporaires, les équipes spéciales intégrées, dont la création a été proposée pour assurer la planification et le soutien aux différentes opérations de paix de complexité variable, ne paraissent pas toujours nécessiter des ressources additionnelles. Dans le cas échéant, le Secrétaire général aurait recours à l’autorisation de la résolution sur les dépenses imprévues et extraordinaires. Une proposition détaillée concernant les technologies de l’information sera présenté dans le second rapport du Secrétaire général mais en attendant des ressources sont demandées pour démarrer le projet.

Pour l'exercice biennal 2002-2003, les propositions contenues dans le rapport entraîneraient des dépenses d'un montant de 71,4 millions de dollars, dont 12 millions de dollars au titre du budget ordinaire et 59,4 millions au titre du compte d'appui. Les ressources supplémentaires demandées au titre du budget ordinaire équivalent à 0,47% des crédits ouverts au budget ordinaire actuel et celles qui sont demandées pour le compte d'appui, à 1,43% des dépenses actuelles au titre du maintien de la paix.

Il est à noter que les incidences budgétaires de certaines des recommandations du Groupe devront être étudiées plus avant et qu'un deuxième rapport sur cette question sera présenté à l'Assemblée générale dans le courant de 2001.

Déclaration du Secrétaire général des Nations Unies

M. KOFI ANNAN, Secrétaire général des Nations Unies, a indiqué qu'il avait créé le Groupe d'étude des opérations de maintien de la paix car l'ONU ne pouvait plus s'en tenir à ses pratiques actuelles dans ce domaine. Trop souvent, en effet, des mandats mal conçus, des moyens insuffisants et le manque de soutien de la part du Siège ont provoqué de véritables catastrophes. La question est aujourd'hui, a déclaré M. Annan, de savoir si nous pouvons collectivement relever le défi du maintien de la paix et si les Etats Membres nous aideront à aider les peuples des pays qu'ils représentent en autorisant les changements et les améliorations proposés par le rapport Brahimi. Le Secrétaire général a souligné combien cette question était importante et urgente.

Le rapport Brahimi représente l'effort le plus significatif pour améliorer les réponses apportées en situation de crise par les Nations Unies, a rappelé M. Annan. Bien entendu, a-t-il ajouté, le renforcement de la capacité du Siège ne règlera pas tous les problèmes relatifs au maintien de la paix, mais les Etats Membres doivent rassembler la volonté politique nécessaire pour fournir à l'Organisation les effectifs civils et militaires dont elle a besoin. A cet égard, le Secrétaire général a regretté que la charge du maintien de la paix ne repose pas de la même façon sur tous les Etats Membre et que toutes les missions ne reçoivent pas la même attention. De nombreuses délégations ont notamment déploré le manque d'engagement et de volonté politique pour contribuer au maintien de la paix en Afrique. Si ces problèmes doivent être résolus, nous devons aussi renforcer le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP), a affirmé M. Annan, pour qu'il puisse mieux soutenir et guider les opérations sur le terrain. Selon lui, si la Cinquième Commission reporte à plus tard l'adoption de mesures d'urgence dans ce domaine, ce sont les personnes travaillant sur le terrain et ceux qu'elles servent qui seront les premiers à en souffrir.

M. Annan a fait observer que les ressources demandées représentent moins d'1% des crédits accordés au titre du budget ordinaire et les ressources demandées pour le Compte d'appui, moins de 0,5% du budget actuel du maintien de la paix. Ce sont des ressources limitées qui peuvent cependant faire une différence significative pour le personnel du maintien de la paix. La demande d'urgence à deux objectifs : fournir un appui plus efficace aux 58 000 personnes qui travaillent sur le terrain et qui mettent leur vie en danger pour s'acquitter de leur mandat, et disposer d'un personnel apte à mettre en place des procédures qui permettront de gérer les crises futures. Mais cette réforme, a averti le Secrétaire général, ne peut être menée sans ressources et par des fonctionnaires dont la capacité est déjà au maximum. Le Département des opérations de la paix doit recevoir du personnel en nombre suffisant et disposer d'une structure adaptée à la planification, au déploiement, à la gestion et au soutien des opérations de maintien de la paix. Parmi les propositions, la création d'un Bureau militaire et civil permettrait au Département du maintien de la paix de renforcer les consultations entre le Secrétariat, le Conseil de sécurité, les Etats fournisseurs de contingents, tout au long d'une mission. Cet élément est essentiel, a signalé M. Annan, si nous voulons conserver la confiance des Etats Membres pour qu'ils continuent de fournir un appui aux opérations de paix.

Il y a dix jours, le Conseil de sécurité a réaffirmé qu'il fallait améliorer la collecte et la diffusion des informations. Ainsi il est proposé de créer un Secrétariat à l'information et à l'analyse stratégique, a expliqué le Secrétaire général. Celui-ci fournirait au Comité exécutif pour la paix et la sécurité une analyse transsectorielle, permettrait de mieux tirer parti de la grande masse d'information qui est déjà disponible et garantirait que la dimension humanitaire et de développement font parties de la planification des missions. Il fournirait également le soutien analytique nécessaire à la formulation de stratégies à moyen et à long terme et aiderait à mieux analyser les causes à l'origine des conflits potentiels.

M. Annan a noté que de nombreux Etats Membres souhaitent voir davantage d'attention accordée aux ressources pour le développement. Mais il serait faux d'imaginer que nous pouvons rendre davantage de ressources disponibles pour le développement en empêchant les Nations Unies de développer leurs capacités de maintien de la paix, a-t-il averti. La paix est une condition préalable au développement et les ressources dépensées pour prévenir les conflits contribueront à créer les conditions nécessaires pour aider au développement. Pour les pauvres et les impuissants, le maintien de la paix est une question de vie et de mort. Nous ne pouvons pas ignorer cette vérité essentielle alors que nous nous préparons à renforcer la capacité de maintien de la paix, a ajouté le Secrétaire général. En outre, il est inacceptable que le personnel des Nations Unies, qui bien souvent doit faire face à des dangers auxquels beaucoup d'armées n'exposeraient pas leurs soldats, ne reçoive pas le plein appui de la communauté internationale. Le système actuel de financement ne fonctionne pas, a déploré M. Annan, tout en espérant que les Etats Membres se mobiliseront pour que les Nations Unies puissent agir et renforcer la sécurité de son personnel.

Déclarations

M. JEAN-DAVID LEVITTE (France), s’exprimant au nom de l’Union européenne et de la Bulgarie, de l’Estonie, de la Hongrie, de la Lettonie, de la Lituanie, de la Pologne, de la République tchèque, de la Roumanie, de la Slovaquie, ainsi que de Malte, de Chypre, et du Liechtenstein, a rappelé que la Déclaration du Millénaire rend non seulement hommage au rapport du groupe d’étude présidé par M. Brahimi mais demande à l’Assemblée générale d’en examiner promptement les recommandations. C’est sur cette base que le Secrétaire général a proposé une série de mesures qui pourraient être mises en oeuvre dès janvier prochain. Des propositions auxquelles l’Union européenne souscrit pleinement et dont elle appuie également la mise en oeuvre progressive. “Commençons par ce que nous pouvons faire dès maintenant, et sans tarder davantage”, a insisté le représentant, ajoutant que l’Union européenne est bien consciente de l’urgence qu’il y a à agir, notamment en Afrique. La question est en effet prioritaire pour de nombreux Etats africains qui sont confrontés à des crises graves et ont un besoin urgent d’un Secrétariat de l’ONU pleinement à même d’assurer la conduite au quotidien des opérations de maintien de la paix. Ce soutien que leur apporte l’ONU est, bien souvent, le seul appui qui leur parviendra pour les aider à retrouver le chemin de la paix et il est par conséquent essentiel, a expliqué M. Lévitte. Le soutien qu’apporte l’ONU au règlement des conflits n’est qu’une des nombreuses missions qui lui incombent et, en particulier, son action en faveur du développement est également prioritaire, a-t-il reconnu. De l’avis de l’Union européenne, les deux approches sont complémentaires et l’effort à fournir pour assurer un début de mise en oeuvre des recommandations du groupe d’étude ne vient en aucun cas se substituer à l’effort que la communauté internationale fournit en faveur du développement. “Le coût de cet effort paraît d’ailleurs très raisonnable si on le compare au volume du budget ordinaire ou à celui des opérations de maintien de la paix”, a également fait observer le représentant.

Presque trois mois après le Sommet du millénaire, nous avons une obligation de résultat, a poursuivi M. Lévitte. A ses yeux en effet, les gouvernements et l’opinion publique ne comprendraient pas que les Etats Membres ne soient pas à même de prendre dès maintenant, et en tout état de cause avant la fin de l’année, les premières mesures proposées par le Secrétaire général. La Cinquième Commission a à traiter des aspects relatifs aux ressources nécessaires, a rappelé le représentant qui s’est félicité de ce que le rapport Brahimi soit examiné dans toutes les enceintes en fonction de la compétence de chacune. C’est selon lui le meilleur moyen d’arriver, avec la célérité qui convient, à apporter une réponse opérationnelle aux besoins prioritaires identifiés par le rapport.

Pour M. OLE PETER KOLBY (Norvège), les défis que les Nations Unies doivent relever sur le terrain du maintien de la paix sont plus complexes que jamais. Veiller à ce que l’Organisation soit en mesure de les relever est une responsabilité partagée entre tous les Etats Membres, ainsi que l’ont voulu les Pères fondateurs. Or la demande croissante dans ce domaine met en lumière la nécessité de réduire le fossé existant actuellement entre les activités que l’on demande à l’ONU d’entreprendre et les ressources qui sont mises à sa disposition. Dans ce contexte, la Norvège rappelle que la politique de croissance nominale zéro appliquée au budget est devenue de plus en plus contre- productive tant pour ce qui est de la réforme de l’Organisation que de son habilité à honorer de nouvelles tâches ou de nouveaux défis. C’est pourquoi, la délégation norvégienne accueille avec satisfaction le rapport Brahimi dont les recommandations, une fois mises en oeuvre, contribueront, selon elle, de manière significative au renforcement de la capacité de l’Organisation à planifier et conduire des opérations de maintien de la paix complexes. Le représentant a particulièrement appuyé la recommandation visant à renforcer le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) ainsi que d’autres bureaux du Secrétariat également impliqués dans la gestion des opérations de maintien de la paix. Compte tenu du fait que “prévenir vaut beaucoup mieux que guérir”, il a tout particulièrement soutenu la proposition de créer un secrétariat à l’information et à l’analyse stratégique (SIAS). Une telle unité constituerait selon lui un élément d’alerte précoce très important qui améliorerait l’habilité de l’ONU à prévenir les conflits. Elle pourrait de plus être très utile au travail du Conseil de sécurité en ce qui concerne notamment les mandats des futures missions.

Mais les recommandations du rapport Brahimi exigent des ressources, a fait observer M. Kolby, ajoutant que le Secrétaire général demande une augmentation au budget ordinaire en cours de 7,5 millions de dollars et de 14,7 millions au titre du Compte d’appui pour les opérations de maintien de la paix. “Au regard des sommes mises en recouvrement tant pour le budget ordinaire que pour le maintien de la paix, ces montants sont très faibles”. La délégation norvégienne tient néanmoins à rappeler que l’augmentation des ressources allouées au maintien de la paix ne doit pas se faire aux dépens de celles destinées au développement. Selon elle, la communauté internationale doit adopter une approche à long terme en matière de développement afin de construire une paix durable. Par conséquent il est essentiel d’avoir un angle d’approche le plus global possible. “Ces deux domaines ne peuvent pas être séparés”, a insisté M. Kolby. La Norvège appuie donc les recommandations du rapport Brahimi ainsi que la manière qui est proposée pour les mettre en oeuvre; elle en accepte également les conséquences financières et insiste sur la nécessité de prendre une décision rapide.

M. HEINBECKEL (Canada) a félicité le Secrétaire général pour le rôle dirigeant qu’il joue dans le domaine de la réforme de l’Organisation, notamment en matière de maintien de la paix. Le fait qu’il ait reconnu, à la suite des drames du Rwanda et de Srebrenica, que des changements s’imposaient et qu’il ait rapidement pris des initiatives en ce sens, en mettant sur pied notamment le groupe d’étude présidé par M. Brahimi, sont autant de témoignages de sa volonté résolue d’aider ceux qui ne peuvent pas s’aider eux-mêmes. Le groupe d’étude a présenté des idées concrètes et pragmatiques pour le changement que le Canada soutient sans réserves. La capacité des Nations Unies de mener des opérations de paix est tributaire des partenariats que l’Organisation pourra construire entre les Etats Membres mais aussi entre toutes les institutions du système et entre tous les acteurs impliqués. Le tour est venu pour la Cinquième Commission de faire son travail, s’est réjoui le représentant, avant de reconnaître que certaines délégations accordent plus d’importance au rapport Brahimi que d’autres. Mais si le rapport Brahimi échoue, les Nations Unies échoueront également, a-t-il mis en garde. C’est pourquoi, il a lancé un appel aux Etats Membres qui en ont les moyens mais pas toujours la volonté pour qu’ils financent la réforme de l’ONU et notamment celle proposée par le rapport Brahimi. Refuser de payer des contributions à temps et les conditionner à des éléments extérieurs ne fait que renforcer ceux qui veulent que les Nations Unies échouent, a-t-il dénoncé. M. Heinbeckel a aussi lancé un appel à ceux qui risquent d’avoir besoin des services de l’Organisation en matière de maintien de la paix. Il a exhorté tout particulièrement les Etats africains à voir la réalité des arguments des pinailleurs et des gâcheurs qu’il a qualifiés de “nouveau tour diplomatique” qui ne correspond ni à l’intérêt et ni à la demande de l’opinion publique et des peuples.

L’environnement du maintien de la paix aujourd’hui est très complexe, a poursuivi M. Heinbeckel. Pour faire face aux besoins nouveaux, les opérations de maintien de la paix doivent assumer des fonctions multiples. Mais le maintien de la paix et le développement ne se font pas concurrence en matière de ressource. Un meilleur maintien de la paix ne signifie pas une réduction des fonds pour le développement, a insisté le représentant. C’est en fait le contraire qui est vrai, car il ne peut y avoir de développement sans la paix et la sécurité. C’est dans ce contexte que la demande de ressources d’urgence pour renforcer le DOMP doit être considérée. Le rapport Brahimi est un premier pas important pour entamer un examen d’ensemble du DOMP et les propositions faites apportent notamment une réponse à ceux qui étaient opposés à l’utilisation du personnel fourni à titre gracieux. Les échecs et quasi-échecs récents au Rwanda, à Srebrenica ou en Sierra Leone dépassent de loin les succès de l’Organisation dans l’opinion publique, a averti M. Heinbeckel, avant d’ajouter que plus on attendra, plus le mécontentement croîtra. Il faut donc, de l’avis de la délégation canadienne, repenser fondamentalement la manière dont les opérations de maintien de la paix sont conçues. Les fournisseurs de contingents doivent notamment pouvoir accéder aux informations dont dispose le Secrétariat. Les réformes proposées par le rapport Brahimi sont trop importantes pour les millions de pauvres qui sont tributaires des Nations Unies et pour leur avenir pour qu’on leur permette d’échouer, a affirmé le représentant. Il a aussi fait remarquer que, le personnel sur le terrain ne cessant d’augmenter, il est logique d’accroître le nombre, somme toute modeste, des personnes qui au Secrétariat s’occupent d’elles. Les propositions du rapport Brahimi sont en fait judicieuses et il faut que, de leur côté, les Etats Membres fassent leur travail de manière diligente car c’est l’avenir des Nations Unies qui est en jeu. Il faut faire ce qu’il faut pour honorer les engagements de la Déclaration du millénaire, et surtout venir en aide aux pauvres, a insisté en conclusion le représentant.

M. SUN JOUN-YUNG (République de Corée) a rappelé que le Groupe d'étude sur les opérations de maintien de la paix a fait plusieurs recommandations qui ont des incidences financières pour le budget-programme pour l'exercice biennal 2000- 2001. Pour sa part, la République de Corée approuve la demande d'augmentation des ressources pour renforcer l'assistance électorale ainsi que le concept d'évaluation des besoins dans ce domaine. Elle appuie également le renforcement des capacités du Département des opérations de maintien de la paix, le manque de personnel se ressentant de manière grave dans certaines sections du Département. Cependant, la demande de postes supplémentaires au titre du Compte d'appui doit être justifiée de façon plus détaillée, a estimé le représentant. Sans un examen d'ensemble des besoins en effectifs, examen basé sur des critères objectifs de gestion et de productivité, il est difficile de définir un minimum pour ce Département. Le représentant attend en outre avec intérêt le second rapport d'exécution qui traitera des incidences budgétaires des autres recommandations du Groupe. Il a toutefois averti que toute augmentation des ressources pour les opérations de maintien de la paix ne devrait pas être obtenue aux dépens des ressources pour le développement. Notant que l'Organisation doit recruter un personnel de qualité pour ces opérations, le représentant s'est déclaré préoccupé par la tendance alarmante des départs des jeunes de l'Organisation.

Cette discussion importante contribuera à définir l’avenir des Nations Unies et leur survie, a expliqué d’emblée M. RICHARD HOLBROOKE (Etats-Unis). Il a rappelé qu’à plusieurs reprises il avait averti du danger qui guette les opérations de maintien de la paix. En quelques mois, les activités de l’ONU dans ce domaine ont été décuplées, le coût des opérations entreprises devant s’élever à près de 3 milliards de dollars cette année. Dans ce contexte, les Etats Membres ont la responsabilité de résoudre leurs divergences qui sont, somme toute, mineures et de donner à l’ONU la possibilité de réaliser tous ses mandats. Le représentant s’est réjoui de voir que des efforts sincères sont actuellement consentis au sein même de la Commission notamment pour ce qui est du barème de financement du maintien de la paix. Une question pour laquelle il a fait appel à la souplesse de chacun, le problème devant être absolument réglé cette année.

S’agissant plus particulièrement du rapport Brahimi, M. Holbrooke a rappelé que le rapport a obtenu le large appui des dirigeants mondiaux lors du Sommet du millénaire et qu’il y a environ deux semaines le Conseil de sécurité a adopté à l’unamité une résolution de soutien. Chacun sait que les opérations les plus difficiles et les plus importantes sont actuellement confrontées à une situation quasi-inextricable en matière de contingents, d’équipement et d’entraînement, a poursuivi le représentant. “Nous savons aussi que le DOMP est soumis à une très forte pression du fait qu’il ne compte qu’un très petit nombre de personnes alors qu’il doit en gérer des dizaines de milliers présentes sur le terrain”. Le représentant a indiqué par exemple, que ce sont seulement neuf personnes au Siège qui soutiennent le travail de plusieurs milliers de membres de la police civile, et qu’en tout six personnes s’occupent au Siège de la mission au Kosovo. Une situation tout simplement impossible à tenir et qui doit être rectifiée, a-t-il affirmé. Le travail important accompli par le groupe présidé par M. Brahimi et les efforts du Secrétaire général permettent de réaliser une partie du chemin. De leur côté, les Etats Membres doivent veiller, au minimum, à ce que les ressources suffisantes aux activités de maintien de la paix soient garanties d’ici la fin de l’année. M. Holbrooke s’est tout particulièrement dit favorable aux propositions de renforcement des divisions militaires et de police civile prévues pour le DOMP, ainsi qu’à l’amélioration de ses unités de planification et de l’information. Il est, selon lui, nécessaire et justifié de nommer un sous-secrétaire général supplémentaire au sein du DOMP.

La réforme du maintien de la paix doit aller de pair avec celle de la gestion des ressources humaines, afin notamment de garantir que le DOMP dispose du meilleur personnel possible, a également estimé M. Holbrooke. Selon lui la préoccupation exprimée par certains selon laquelle l’amélioration du maintien de la paix se ferait au détriment du développement n’est pas justifiée, ainsi que le montre l’exemple du Mozambique qui a aujourd’hui le plus fort taux de croissance de toute l’Afrique. Ainsi que l’a indiqué la Secrétaire d’Etat, Madeleine Albright, il faut réellement des ressources supplémentaires pour le maintien de la paix et pas des ressources obtenues aux dépens du développement. M. Holbrooke a expliqué qu’il comprenait les préoccupations exprimées quant au niveau des arriérés accumulés par les Etats–Unis. C’est un problème pris très au sérieux par l’administration Clinton qui est résolue à régler cette question d’ici la fin de l’année calendaire, a-t-il affirmé. A cet égard, il a rappelé que son pays avait déjà payé 100 millions de dollars d’arriérés en 1999 et qu’il était disposé à s’acquitter de 582 autres millions avant la fin de l’année si les changements voulus sont apportés au système actuel de financement. Il a toutefois fait observer que l’on a assisté à une augmentation spectaculaire des contributions des Etats-Unis ces dernières années. Pour le seul système des Nations Unies, contributions bilatérales et celles accordées à d’autres organisations régionales non comprises, les Etats-Unis entendent par exemple verser en 2001 3,6 milliards de dollars. Il s’agit là d’un record historique qui représente une augmentation de près de 600 millions de dollars pour les contributions volontaires, a-t-il indiqué. “Venir au secours du maintien de la paix ne se fait donc pas aux dépens du développement, du moins pour ce qui est des Etats-Unis”.

Compte tenu de toutes ces observations, les Etats-Unis estiment doublement nécessaire d’établir sur une bonne base le financement des Nations Unies et notamment de leurs activités de maintien de la paix. Alors que nous commençons les délibérations, il faut se rappeler que le maintien de la paix suppose essentiellement de protéger des innocents et d’offrir aux populations victimes de conflits la possibilité de reconstruire leur vie, a insisté M. Holbrooke, avant d’avertir que si les efforts nécessaires ne sont pas consentis, les seigneurs de guerre de part le monde en tireront des conclusions aux conséquences tragiques. L’enjeu est donc la capacité des Nations Unies à répondre à leur mandat et à protéger les générations futures, a-t-il souligné en conclusion.

M. ANDRE ERDOS (Hongrie) a rappelé que pendant les dix dernières années les opérations de maintien de la paix ont revêtu une dimension sans précédent et sont devenues de plus en plus complexes. Ainsi les moyens dont disposaient les Nations Unies se sont également révélés insuffisants. Pendant les années de la guerre en ex-Yougoslavie, la Hongrie a ressenti la lourdeur des processus pour le maintien de la paix aux Nations Unies. En raison de cette expérience, la Hongrie appuie avec ferveur les propositions permettant à l'ONU d’éviter les pièges d'un passé récent. Le représentant a noté le conflit qui existe actuellement entre les exigences de notre époque et les capacités de l'ONU à s'acquitter de sa tâche. Aux vues des amères expériences passées, il est évident que la communauté internationale n'a plus de temps à perdre et que les structures ayant trait au maintien de la paix doivent être revues. Le représentant a signalé un aspect fondamental de cette entreprise de réforme, à savoir que la grande entreprise en faveur du développement et de l'essor économique de l'humanité entière reste la pierre angulaire de toutes les activités de l'ONU. Ainsi, a-t-il ajouté, le maintien de la paix ne serait être considéré comme contraire aux efforts de développement. Le représentant a souhaité que la Cinquième Commission puisse apporter sa contribution pour répondre aux besoins détaillés exposés dans le rapport Brahimi.

M. VLADIMIR GALUSKA (République tchèque), s'associant à la déclaration de l'Union européenne, a estimé que le rapport Brahimi constitue un effort précieux pour esquisser une réforme du rôle des Nations Unies en matière de maintien de la paix. Il est temps en effet, a-t-elle déclaré, de procéder à une réforme approfondie de tout le système du maintien de la paix. Les travaux de la Cinquième Commission sont à cet égard d'une importance critique. En tant que pays fournisseur de contingents, la République tchèque appuie pleinement la mise en oeuvre des recommandations du rapport.

Mme AUDRA PLEPYTE (Lituanie), s'associant également à la déclaration de l'Union européenne, a estimé qu'un manque de ressources et de mandats clairs ont été la cause de l'échec de certaines missions de maintien de la paix. La Lituanie partage l'opinion du Secrétaire général sur le fait que la capacité des Nations Unies en matière de soutien aux opérations de maintien de la paix est très limitée. Certaines recommandations du rapport Brahimi exigent donc d'être étudiées attentivement. La représentante a par ailleurs souhaité que la Cinquième Commission contribue à l'adoption des recommandations du rapport, qui doivent être mises en oeuvre dès que possible. Il va sans dire que le renforcement des opérations de maintien de la paix ne doit pas porter préjudice aux efforts des Nations Unies en faveur du développement. Nous devons tenir compte du fait que le maintien de la paix et le développement sont complémentaires, a affirmé la représentante.

Mme EVA SILOT BRAVO (Cuba) a rappelé que la Cinquième Commission ne dispose toujours pas de la décision que le Comité spécial des opérations de maintien de la paix et la Quatrième Commission doivent prendre sur le rapport Brahimi. La Commission ne dispose pas non plus des observations du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur la question. C’est pourquoi elle a demandé à ce que l’examen officiel du rapport et de ses implications financières ait lieu uniquement une fois que toutes les informations nécessaires auront été obtenues.

A cet égard, le Président de la Commission, M. GERD ROSENTHAL, a indiqué qu’il n’y aura effectivement pas d’examen officiel de la question tant que les documents mentionnés par la représentante de Cuba n’auront pas été reçus. Il ne s’agit donc nullement de la dernière séance publique sur ce point.

Organisation des travaux

Le représentant de la République arabe syrienne a demandé quand la Commission entend achever ses travaux compte tenu de la longueur de l’ordre du jour restant. Il a aussi souhaité savoir quand des séances de nuit, soit après 21 heures, seront prévues.

Sur ce point, le Président de la Commission a rappelé que mercredi dernier les délégations s’étaient mises d’accord sur le programme de travail des quatre prochaines semaines et qu’il est prévu que la Commission continue ses travaux jusqu 20 décembre. Si la situation l’exige, il faudra peut-être recourir aux réunions nocturnes, a-t-il ajouté.

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