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CPSD/200

CERTAINES DELEGATIONS METTENT EN AVANT LES AVANTAGES DES TECHNIQUES SPATIALES DU POINT DE VUE DE LA GESTION DES RESSOURCES NATURELLES ET DE LA PREVENTION DES CATASTROPHES

17 octobre 2000


Communiqué de Presse
CPSD/200


CERTAINES DELEGATIONS METTENT EN AVANT LES AVANTAGES DES TECHNIQUES SPATIALES DU POINT DE VUE DE LA GESTION DES RESSOURCES NATURELLES ET DE LA PREVENTION DES CATASTROPHES

20001017

La Quatrième Commission, réunie cet après-midi sous la présidence de M. Semakula Kiwanuka (Ouganda), a poursuivi son examen de la question relative à la coopération internationale touchant les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique. Au cours du débat, certaines délégations ont mis l’accent sur le fait que les techniques spatiales aujourd’hui disponibles peuvent fortement contribuer à la gestion des ressources naturelles et à la prévention des catastrophes naturelles. De nombreuses délégations ont fait valoir l’importance des retombées bénéfiques des techniques spatiales, et en particulier des techniques de télédétection, dans les domaines de la gestion des ressources naturelles et de la prévention des catastrophes naturelles. A cet égard, le représentant du Pérou s’est félicité que la mise en place d’un système intégré basé dans l’espace de gestion des catastrophes naturelles soit à l’ordre du jour du programme triennal du Comité qui débutera en 2001. Il a estimé que pour assurer le succès de cette initiative, il convenait de renforcer en même temps les centres régionaux d’enseignement des techniques spatiales.

Au cours du débat, de nombreuses délégations ont, par ailleurs, appuyé la proposition, contenue dans le rapport du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique, visant à augmenter le nombre de ses membres. Ils se sont également félicités du fait que le Comité ait inscrit cette question à l’ordre du jour de sa session de 2001. Pour beaucoup, à l’instar du représentant de la République arabe syrienne, cette réforme de la composition du Comité peut, en premier lieu, lui permettre de mieux réaliser ses objectifs et de prendre en compte les besoins des pays en développement. Le représentant du Pérou, pour sa part, a estimé que tout Etat qui a apporté des preuves qu’il adhère au principe de l’utilisation pacifique de l’espace doit pouvoir être membre du Comité. Dans ce contexte, le représentant de la Malaisie a suggéré, quant à lui, que la pratique de la rotation des sièges au sein du Comité soit supprimée et que les membres qui y siègent jusqu’à présent deviennent membres à part entière du Comité. Le Comité ne devrait pas fermer ses portes aux délégations qui veulent participer à la réalisation de ses objectifs, a affirmé le représentant de la Slovaquie, tout en accueillant avec satisfaction le soutien exprimé en faveur de l’élargissement du Comité.

Les représentants des délégations suivantes ont pris la parole: Fédération de Russie, Inde, Malaisie, Israël, Colombie, Cuba, Indonésie, Japon, Etats-Unis, Slovaquie, Arabie saoudite, Pérou, République arabe syrienne et Chili, au nom des pays du MERCOSUR.

La Quatrième Commission poursuivra l’examen de ce point jeudi 19 octobre à 15 heures.

Coopération internationale touchant les utilisations pacifiques de l’espace

Débat

M. GUENNADY M. GATILOV (Fédération de Russie) a déclaré que parmi les plus grandes réalisations humaines du siècle passé, il faut compter les débuts de l’exploration spatiale. Grâce à l’espace, a-t-il poursuivi, de nouveaux horizons se sont ouverts à l’homme. Cependant, l’humanité s’est rendue compte en même temps qu’elle était responsable de son avenir, tandis que le XXe siècle apportait de nouvelles menaces. Evoquant les activités spatiales dans les domaines militaires, il a précisé qu’elles peuvent avoir des buts différents. Elles peuvent contribuer à renforcer la sécurité internationale, notamment en contrôlant les installations militaires. Mais elles présentent aussi une menace dans la mesure où, selon la Fédération de Russie, l’espace doit rester une arène de coopération uniquement pacifique. A cet égard, le représentant a rappelé que M. Vladimir Putine a proposé, pendant le Sommet du millénaire, d’organiser une Conférence destinée à prévenir les utilisations militaires de l’espace, et à exclure ainsi la possibilité que des armes de toutes sortes soient posées dans l’espace: il ne faut pas permettre que l’espace se transforme en un théâtre d’activités militaires. Il a indiqué que la Conférence permettrait d’élaborer des propositions concrètes pour travailler en ce sens.

Le représentant a fait observer que les principes juridiques spatiaux existants actuellement présentent des lacunes, tout en estimant que seul l’élaboration d’un droit spatial international peut y répondre. Le développement rapide des technologies spatiales suscite un besoin d’adapter les principes juridiques qui gouvernent le domaine de l’espace. La Fédération de Russie et d’autres Etats ont présenté une initiative tendant à étudier l’opportunité d’élaborer une Convention du droit spatial international. A cet égard, le représentant a expliqué qu’il convient de renforcer les 5 traités sur l’espace déjà existants, et que le moyen le plus rationnel de réforme serait la codification des normes du droit spatial moderne et l’élaboration d’une convention internationale. Il a conclu en indiquant que l’élaboration d’une telle Convention pourrait répondre à de nombreuses questions encore en suspens, notamment la délimitation et la définition de l’espace extra-atmosphérique ou encore la gestion des débris spatiaux. Dans ce contexte, la Fédération de Russie est en faveur d’un accroissement du rôle du Comité spécial et de ses organes subsidiaires.

M. MADAN LAL KHURANA (Inde) a déclaré que sa délégation attache une grande importance à la traduction des recommandations de la Conférence UNISPACE III en programme d’action, notamment la stratégie intégrée de gestion des catastrophes naturelles et la stratégie sur le renforcement de l’utilisation de produits et de services à base spatiale dans le système des Nations Unies. Il a également émis l’espoir de voir mettre en œuvre la recommandation visant la création d’un Fonds d’affectation spécial pour soutenir les activités des centres régionaux pour l’enseignement des techniques spatiales. Cette mise en œuvre des recommandations UNISPACE III exigera des contributions des organisations non gouvernementales et de la société civile, mais le caractère intergouvernemental du Comité devra être maintenu même si nous encourageons une participation plus large dans la mise en place des programmes d’action.

Le représentant a évoqué le programme spatial indien indiquant que le premier satellite INSAT-3 a été lancé avec succès. Il facilite les communications d’affaire et la télédiffusion de programmes communautaires. Le Gouvernement envisage que des usagers non gouvernementaux puissent utiliser ce système et envisage de permettre la possibilité d’utiliser les satellites étrangers afin d’améliorer les opportunités d’affaires. Les activités de télédétection en Inde ont atteint un niveau opérationnel et ont été utilisées par la Mission nationale pour l’eau potable notamment. L’Inde a été l’hôte de la Conférence sur les applications des technologies spatiales en Asie et dans le Pacifique, dont le résultat a été l’adoption par 29 pays d’une Déclaration finale. Convaincue que la technologie spatiale peut aider à promouvoir le développement, l’Inde a fait un effort pour utiliser les techniques spatiales pour son développement. Nous sommes convaincus que les Nations Unies, par l’intermédiaire du Comité, doivent jouer un rôle de chef de file en matière de coopération internationale dans le domaine de l’utilisation pacifique de l’espace.

M. MOHAMMAD YUSOF AHMAD (Malaisie) a informé la Commission que sa délégation est fortement préoccupée par l’utilisation récente de systèmes spatiaux à des fins militaires. Il a mis en garde contre les risques posés par l’intensification des activités militaires dans l’espace extra-atmosphérique qui peut conduire à une course aux armements. A cet égard, M. Yusof Ahmad a indiqué qu’il est souhaitable que l’espace soit gardé à des fins pacifiques seulement. Bien qu’il existe déjà un cadre juridique, ce cadre reste, dans les conditions actuelles, insuffisant, et il convient donc d’élaborer de nouveaux principes, a-t-il poursuivi. Il a donc jugé nécessaire de mettre en place de nouveaux instruments juridiques pour éviter une course aux armements. Il a estimé que le Comité devrait mettre en place des mécanismes pour renforcer sa coopération avec d’autres instances, et notamment avec la Conférence des Nations Unies sur l’exploration et les utilisations pacifiques de l’espace.

Le représentant a ensuite indiqué que la Malaisie, avec le récent lancement du micro-satellite Tiungsat-1, est aujourd’hui un nouveau venu dans le domaine de l’espace. Elle continue toutefois à encourager la coopération dans ce domaine. En ce qui concerne la coopération dans les domaines de l’exploration de l’espace extra-atmosphérique, la Malaisie a toujours adopté une politique ouverte, notamment en ce qui concerne les échanges technologiques. Le représentant a rappelé que des réseaux ont été créés entre les pays de l’ANASE, notamment dans le domaine de la télédétection. Concernant la création d’un système juridique unifié, auquel plusieurs délégations ont fait référence, le représentant a estimé que cette entreprise serait très longue et fastidieuse et a jugé qu’il vaudrait mieux que les Etats Membres respectent scrupuleusement les cinq traités existants déjà dans ce domaine et adaptent leur législation à ces traités avant de se lancer dans la rédaction d’un texte d’ensemble. Sur cette question, a-t-il continué, la délégation malaisienne estime que des consultations doivent se poursuivre. Evoquant la composition du Comité spécial des utilisations pacifiques de l’espace, il a estimé que la pratique des sièges partagés en rotation devrait être supprimée et que les membres qui y siègent devraient devenir des membres à part entière du Comité.

M. DAVID ZOHAR (Israël) a résumé le programme spatial israélien. Il a indiqué que l’Agence spatiale israélienne (ISA) a pour tâche de faire avancer les activités liées à l’espace à des fins pacifiques. Israël a lancé son premier satellite en 1988, rentrant ainsi dans l’ère spatiale. Notre industrie spatiale a l’intention de fabriquer et de lancer des satellites pour des activités de télédétection, les satellites EROS, a-t-il continué en indiquant que le premier satellite EROS devrait être lancé à la fin de l’an 2000. Israël veut créer une infrastructure capable des meilleurs résultats économiques possibles, notamment en favorisant les satellites de télédétection et les stations de réception satellite. Il a également évoqué les activités de coopération de l’ISA avec d’autres agences, notamment les agences européennes et la NASA. Rappelant que Israël est déjà partie intégrante de la coopération internationale dans le domaine de l’espace, il a déclaré que sa délégation se réjouissait de travailler plus étroitement avec le Comité.

M. ALFONSO VALDIVIESO (Colombie) a déclaré que les technologies de l’espace doivent progresser pour devenir des instruments efficaces pour tous les peuples. Il a encouragé le Sous-Comité scientifique à poursuivre plus avant ses travaux en ce qui concerne la définition de l’orbite géostationnaire. Il a, par ailleurs, estimé qu’il serait également indiqué de reprendre les travaux concernant la définition et la délimitation de l’espace extra-atmosphérique. Concernant l’adaptation des principes juridiques existants, il affirme qu’il faut insister pour mettre en place un cadre juridique mondial qui intègre les éléments juridiques déjà existants, tout en prévoyant un texte global, comme cela a été le cas dans le domaine du droit de la mer, à savoir une véritable Convention du droit spatial.

Le représentant a déclaré que les progrès techniques doivent se développer en fonction de grands principes tels que le partage équitable de l’espace, la coopération et le bien être de l’humanité. Il a rappelé que de nouveaux défis apparaissent aujourd’hui avec le développement incessant de nouvelles créations dans le domaine des techniques spatiales. C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, il convient de renforcer tous les mécanismes de coopération internationale et ce notamment pour permettre à tous les pays en développement qui ont besoin de certaines applications des techniques spatiales de pouvoir en tirer partie. Rappelant que la Colombie compte au nombre de ces pays et que les technologies spatiales lui sont nécessaires dans plusieurs domaines, le représentant a estimé qu’il convient de poursuivre les travaux de mise en œuvre des recommandations de la troisième Conférence des Nations Unies sur l’exploration et les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique allant dans ce sens.

M. RAFAEL DAUSA (Cuba) a reconnu l’importance des travaux menés par le Comité. Il a estimé que la portée de ses travaux, les résultats d’UNISPACE III et l’application de ses recommandations montrent bien une plus grande prise de conscience de l’importance des techniques spatiales dans le monde. Il a fait valoir la nécessité d’encourager la coopération internationale dans le domaine de l’utilisation de l’espace à des fins pacifiques, notamment en encourageant les transferts de technologies qui sont un droit pour les pays en développement et une obligation des pays développés. Il reste beaucoup de chemin à parcourir pour réduire l’énorme fossé qui sépare les pays développés des pays en développement dans le domaine de l’utilisation des retombées bénéfiques notamment dans les domaines de la gestion de l’environnement et de la prévention des catastrophes naturelles. Cuba continuera de s’opposer à l’utilisation de l’énergie nucléaire dans l’espace. Il faut empêcher une course aux armements dans l’espace. Il a rappelé clairement que son pays s’oppose aux tentatives du gouvernement des Etats- Unis en ce qui concerne la mise en place d’un système de défense anti-missile. Il a indiqué clairement que Cuba ne partage pas l’idée que la Conférence du Désarmement n’est pas le lieu pour la négociation d’un instrument sur l’utilisation pacifique de l’espace. Concernant le droit spatial international, il a estimé que le régime juridique actuel n’est pas suffisant et qu’il faut adopter des mesures nouvelles ainsi que des mécanismes de vérification. Cuba est favorable au renforcement du Comité et demande l’élargissement du nombre de ses membres en faveur des pays en développement.

Le problème de la collision d’objets dans l’espace est une tâche importante de nos travaux qui nécessite de répondre aux questions de savoir comment limiter les conséquences éventuelles de ces collisions et comment suivre leurs responsables. M. Dausa a conclu en déclarant qu’UNISPACE III a été un progrès considérable et qu’il ne faut pas abandonner la voie tracée avec tant d’efforts. Il s’est estimé convaincu qu’une meilleure coopération internationale et régionale dans ce domaine permettra de mieux faire bénéficier l’humanité tout entière des avantages des techniques spatiales.

M. HAZAIRIN POHAN (Indonésie) a estimé que les efforts déployés en vue de défendre les utilisations pacifiques et non militaires de l’espace extra- atmosphérique sont des plus importants et doivent se poursuivre. Il a réaffirmé que, selon l’Indonésie, l’espace doit être uniquement utilisé à des fins pacifiques, de façon à ne pas porter atteinte à l’environnement terrestre. Concernant le travail des Sous-Comités, le représentant a accueilli avec satisfaction les mesures destinées à mettre en œuvre les recommandations d’UNISPACE III. A cet égard, il a indiqué que la tenue et l’organisation, dans diverses régions, de conférences et d’ateliers consacrés aux techniques spatiales à destination des pays en développement sont des plus importantes pour ces pays.

Le représentant a déclaré que la télédétection de la terre permet aussi de promouvoir le développement durable dans les pays en développement. C’est pourquoi il semble que la coopération dans ce domaine contribuera à renforcer les capacités des pays en développement. Il a indiqué que l’Indonésie est également attachée au travail du Sous-Comité juridique et notamment à son travail sur la question de l’orbite géostationnaire. Il a estimé qu’il faut que l’on parvienne à reconnaître que cette orbite est limitée et doit être utilisée de façon rationnelle. Il a affirmé qu’il est important que les Etats Membres entreprennent des négociations pour arriver à un règlement à ce sujet, compte tenu des besoins des pays en développement et de la situation des pays équatoriaux, dont fait partie l’Indonésie. Il convient aussi, a-t-il conclu, de stimuler les travaux du Comité pour que de plus en plus de technologies spatiales soient offertes aux pays en développement, et ce, à l’heure où les progrès dans ce domaine ne cessent de s’accélérer.

M. SHINGO MIYAMOTO (Japon) a reconnu le potentiel énorme des techniques spatiales pour contribuer au bien être de l’humanité. Alors que la mondialisation avance, il existe un besoin grandissant de coopération internationale pour que nos réalisations assurent le bien commun, a-t-il estimé. Se félicitant du projet de résolution, il a souligné qu’UNISPACE III a été un événement historique et qu’il convient désormais de se concentrer sur la mise en œuvre de ses recommandations. Il a noté que le Comité a œuvré pour développer un cadre juridique dans le domaine spatial et que des propositions ont été faites sur les débris spatiaux et sur les activités spatiales commerciales. A cet égard, il a indiqué qu’il convient tout d’abord de rassembler les données récoltées par les Etats Membres au cours de leurs recherches, rappelant que le rôle du Comité est d’assurer que les activités spatiales soient conduites à des fins pacifiques et conformément au cadre juridique international existant.

Reconnaissant que l’espace extra-atmosphérique est la propriété de toute l’humanité, le Japon fait de la coopération internationale une priorité, notamment dans les domaines de la communication, des transports et de la météorologie et également en matière de surveillance des catastrophes et de gestion de l’environnement. M. Miyamoto a réaffirmé l’engagement du Japon dans la coopération internationale pour que les techniques spatiales bénéficient à toute l’humanité.

M. KENNETH HODGKINS (Etats-Unis) a rappelé l’historique du Comité spécial des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmophérique, revenant sur son rôle crucial à biens des égards. Il reste le seul organe permanent de l’Assemblée générale dont le mandat est d’encourager l’exploration pacifique de l’espace, a-t-il rappelé. Il a indiqué qu’il existe de nombreuses options pour atteindre ce but, indiquant qu’UNISPACE III propose notamment une sensibilisation plus grande du public en ce qui concerne les bienfaits de l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmophérique et des techniques et technologies spatiales. Le représentant a indiqué que sa délégation a félicité le Bureau des affaires spatiales pour le remarquable travail réalisé pour l’organisation d’UNISPACE III, car cette conférence était bien digne d’être la dernière conférence du siècle dans ce domaine. Il a également salué la portée des sujets développés lors de cette Conférence.

Le représentant a affirmé que le premier symposium annuel de l’industrie de l’espace a été bien accueilli par le Sous-comité scientifique. A cet égard, il a estimé qu’il convient de voir comment les différents organes pourraient tirer partie d’un partenariat renforcé avec le secteur privé, comme proposé dans la Déclaration de Vienne. Il a mis l’accent sur l’évolution encourageante que constitue la célébration de la Première Semaine mondiale de l’espace. A cet égard, les Etats-Unis ont organisé un certain nombre de manifestations pour sensibiliser le public à l’importance de la recherche dans le domaine des techniques spatiales. Concernant l’avenir du Comité et des Sous-Comités, il s’est félicité des mesures prises pour restructurer leurs méthodes de travail et l’établissement de l’ordre du jour, qu’il a jugé positif. L’exploration de l’espace entrant dans une ère nouvelle avec une coopération nouvelle, il a estimé encourageant de constater la vitalité dont fait preuve le Comité.

M. PETER TOMKA (Slovaquie) s’est associé à la déclaration faite par la France au nom de l’Union européenne. Il a déclaré que son pays accorde une très grande attention à l’utilisation pacifique de l’espace. Il a indiqué qu’un Comité national pour la recherche et l’utilisation pacifique de l’espace a été créé et que des projets de coopération sont menés avec la France et la Fédération de Russie. Il a précisé qu’à l’occasion de la célébration de la Semaine mondiale de l’espace, de nombreuses manifestations ont été organisées en Slovaquie. Reconnaissant que le Comité joue un rôle très important pour assurer l’utilisation pacifique de l’espace, il a appuyé les efforts en vue de son renforcement et s’est félicité de ses initiatives pour la mise en œuvre d’UNISPACE III. Un certain élan a été donné à la coopération internationale et la Slovaquie souhaite y participer, a-t-il déclaré en ajoutant que son pays souhaite devenir membre à part entière du Comité. Il s’est déclaré encouragé par le soutien exprimé en faveur de l’élargissement du Comité et a estimé que le Comité ne devrait pas fermer ses portes aux délégations qui veulent participer à la réalisation de ses objectifs.

S.A. LE PRINCE BANDAR BIN KHALED AL-SAUD (Arabie saoudite) a rappelé que le document final adopté par UNISPACE III, la Déclaration de Vienne, a affirmé la nécessité d’une coopération internationale et régionale dans le domaine de l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique et le renforcement des capacités dans ce domaine. Il a indiqué que cela se fonde notamment sur une prise de conscience générale de l’importance de faire bénéficier tous les Etats des techniques spatiales, en dépassant ainsi les intérêts nationaux. Il a informé la Commission du fait que la délégation saoudienne a fait parvenir un mémorandum explicatif, le 24 mai 2000, aux délégations du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique pour expliquer l’importance que l’Arabie saoudite accorde aux techniques de l’espace et qu’elle attache à la coopération dans ce domaine. Il a indiqué que le mémorandum montre que le Royaume est prêt à adapter les applications spatiales au progrès national, en accordant une place particulière à la coopération avec des pays voisins et amis.

Le représentant a rappelé la création, en 1983, d’un centre de télédétection en Arabie saoudite qui permet de recevoir les émissions de satellites de nombreuses nationalités, notamment américaine, française et indienne, indiquant que son pays est disposé à recevoir plus d’émissions. Par ailleurs, le Royaume abrite aussi le siège de l’organisation ARABSAT qui sert les pays arabes dans ce domaine. Il a indiqué que, le 26 septembre 2000, deux satellites saoudiens SAOUDISAT 1A et 1B ont été lancés pour servir des objectifs pacifiques dans le domaine des communications et des recherches scientifiques spatiales. Il a précisé que la Fédération de Russie a permis à l’Arabie saoudite de procéder à ce lancement en mettant à sa disposition des fusées militaires qui ont servi à des fins pacifiques.

M. MANUEL PICASSO (Pérou) a accueilli favorablement les propositions visant la mise en place d’un régime juridique international afin d’empêcher la course aux armements dans l’espace ainsi que celles concernant les activités innovantes au bénéfice de la société civile. Dans ce sens, le Pérou soutient le Programme pour les applications des technologies spatiales et la coordination des activités spatiales dans le cadre du système des Nations Unies. Il a indiqué que ces mesures ne seront réalisables que grâce à une coopération internationale en matière d’accès aux techniques spatiales et en matière de formulation de projets spécifiques d’application de la science spatiale, a-t-il déclaré, précisant que cette coopération doit se concentrer sur la transmission des informations traitées qui ont une incidence pratique directe sur le développement durable des Etats.

Il a fait valoir qu’il est très important pour le Pérou de quantifier les causes des catastrophes naturelles et de les prévenir, notamment grâce à la télédétection, et s’est félicité que dans le programme triennal qui commencera en 2001 une des questions nouvelles est la mise en place d’un système intégré basé dans l’espace de gestion des catastrophes naturelles. A cet égard, il a estimé que pour en assurer le succès, il convient également de renforcer les centres régionaux pour l’enseignement des techniques spatiales. L’importance que la science spatiale devra jouer dans le développement est de plus en plus évident, il faut donc faire en sorte que les retombées des techniques spatiales soient mises à la disposition de tous, et des pays en développement en particulier. Dans ce contexte, il a indiqué qu’il ne comprend pas comment la communauté internationale renvoie toujours l’examen de la question de l’élargissement du Comité, dont le Pérou est membre tournant. Il a estimé que tout Etat qui a apporté des preuves qu’il adhère au principe de l’utilisation pacifique de l’espace doit pouvoir être membre du Comité. Il s’est ainsi félicité de la décision du Comité de mettre cette question à son ordre du jour pour sa session de 2001. Il s’est également félicité de la tenue de la Semaine mondiale de l’espace. Il a appuyé le projet de résolution et espère qu’elle sera adoptée par consensus.

M. MILAD ATIEH (République arabe syrienne) évoquant l’exploration aujourd’hui de plus en plus rapide de l’espace, a souhaité qu’elle permette de répondre aux aspirations de l’humanité tout entière et vise à servir son bien être. Il a accueilli avec satisfaction les tendances internationales actuelles qui visent à utiliser l’espace à des fins pacifiques, afin d’en retirer des avantages humains et économiques, notamment pour les pays en développement. Il s’est aussi félicité des réductions récentes des budgets militaires spatiaux, estimant que les économies ainsi dégagées pourraient être allouées à d’autres domaines. Il a toutefois déploré qu’il existe encore des programmes tendant à militariser l’espace extra-atmosphérique et allant ainsi à l’encontre des objectifs de paix et de sécurité internationales. Il a informé la Quatrième Commission que la Syrie a créé une Autorité en matière de télédétection, et ce, afin de travailler en faveur de la protection de l’environnement et du développement. Il a estimé que le caractère pacifique de l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique pourrait être garanti par un cadre juridique, qui interdirait à tout jamais la militarisation de l’espace. Il a suggéré que pour atteindre cet objectif, la Conférence du désarmement et le Comité des utilisations pacifiques de l’espace coordonnent leurs activités, tout en s’assurant que les grandes puissances spatiales endossent plus de responsabilités à cet égard.

Le représentant a évoqué le problème des débris spatiaux, jugeant, à ce sujet, que les Etats qui ont placé sur orbite des satellites équipés de sources d’énergie nucléaire sont responsables de ces satellites et de la sécurité de l’espace. Le représentant a félicité les membres du Comité de la publication de leur rapport. Il a indiqué que la délégation syrienne est très satisfaite des résultats de la Conférence UNISPACE III, tenue à Vienne l’an dernier. Revenant sur les dispositions adoptées par cette Conférence, il a rappelé qu’elles visent notamment à permettre aux pays en développement de bénéficier d’un partage des techniques spatiales et d’un accès équitable. Enfin, le représentant a déclaré que sa délégation appuie la proposition visant à augmenter le nombre des membres du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique, afin de lui permettre de mieux réaliser ses objectifs.

M. JUAN EDUARDO EGUIGUREN (Chili, au nom du MERCOSUR et des pays associés) a indiqué que la technologie spatiale est devenue indispensable au développement économique des peuples. Dans le cadre du MERCOSUR, il a indiqué que les conférences qui se sont tenues ces dernières années, notamment la troisième Conférence spatiale des Amériques en 1993 et la Conférence préparatoire d’UNISPACE III ont permis de développer des programmes de coopération entre les divers pays de l’Amérique latine et du MERCOSUR en particulier. A la Conférence UNISPACE III, les pays du MERCOSUR ont pu conforter leurs positions, a-t-il ajouté. Il s’est félicité de la tenue à Montevideo du second séminaire sur les systèmes de navigation par satellite. Il a cependant regretté qu’il n’existe pas une vision définie concernant les avantages des techniques spatiales pour les générations présentes et futures, notamment en matière de protection de l’environnement et de gestion des ressources de la terre. Il a fait valoir l’importance de l’aide et du transfert des technologies pour promouvoir le développement de tous les peuples. Il a notamment souligné l’importance des programmes d’alphabétisation en utilisant les techniques des satellites, notamment des programmes d’enseignement à distance, afin de couvrir toute la population. Reconnaissant que la mondialisation comporte des zones grises, il a fait valoir le rôle que l’éducation peut jouer pour réduire les disparités entre les pays en développement et les pays développés et le rôle des techniques spatiales en la matière. Il a également cité les domaines de la prévention des catastrophes naturelles et de la gestion des ressources de la terre en tant que domaines auxquels les techniques spatiales peuvent contribuer, quand elles sont à la portée de tous. Il a souligné qu’il s’agit d’établir les conditions minimum pour que tous les Etats Membres puissent faire bénéficier leur population des avantages des techniques spatiales. Dans ce contexte, la décision d’établir un fonds de contribution volontaire est importante, notamment pour le renforcement des centres régionaux d’enseignement des techniques spatiales. La coopération dans le domaine de l’utilisation pacifique de l’espace, et notamment le transfert des technologies, est un élément clé pour construire un environnement plus équitable entre les peuples. Le problème qui subsiste est la question de savoir comment interpréter les données auxquelles nous avons accès, a-t-il expliqué. Il faut rompre le cercle vicieux de la pauvreté et de l’absence d’accès aux technologies modernes et créer un cercle vertueux pour faire en sorte que les retombées positives des techniques spatiales bénéficient à l’humanité tout entière. A cet égard, il a rappelé les conventions pertinentes qui affirment que l’espace extra-atmosphérique est un patrimoine commun de l’humanité. Il a indiqué que le Chili a proposé au Groupe de travail un projet de résolution et a demandé qu’y soient ajoutés deux paragraphes.

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