En cours au Siège de l'ONU

AG/SHC/481

IL FAUT DEPLOYER TOUS LES EFFORTS POUR LA READAPTATION ET LA REINSERTION DES ENFANTS AYANT SUBI DES TRAUMATISMES

13 octobre 2000


Communiqué de Presse
AG/SHC/481


IL FAUT DEPLOYER TOUS LES EFFORTS POUR LA READAPTATION ET LA REINSERTION DES ENFANTS AYANT SUBI DES TRAUMATISMES

20001013

Il faut s'assurer que les enfants jouent leur rôle dans la société et, lorsqu'ils ont subi un traumatisme, favoriser leur rétablissement et leur réinsertion, a souligné Mme Marta Santos-Pais, Directrice de la Division de l'évaluation, des politiques et de la planification du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), qui s'exprimait, cet après-midi, devant la Commission des affaires sociales, humanitaires et culturelles, à l'occasion de la clôture du débat sur la promotion et la protection des droits de l'enfant.

Mme Santos-Pais a mis en relief les défis à la réalisation des droits des enfants que sont encore la pauvreté, l'exclusion et les conflits armés. Elle a appelé les délégations à assurer une entrée en vigueur des Protocoles se rapportant à la Convention relative aux droits de l’enfant d'ici à la fin de l'année et leur ratification universelle d'ici à la session extraordinaire sur les enfants qui se tiendra en 2001. Par ailleurs, Mme Santos-Pais a déclaré que le Fonds continue d'être très inquiet de la manière dont de nombreux jeunes et enfants continuent d'être blessés, mutilés et maltraités dans le monde.

Au cours du débat général, le représentant du Bhoutan a déclaré que l'adoption de nouveaux instruments internationaux destinés à protéger les enfants ne peut masquer la terrible situation de ces derniers dans le monde. Il a, pour sa part, estimé que les facteurs qui poussent à la vente d'enfants ou à leur prostitution sont la pauvreté extrême, la dégradation de l'environnement et l'explosion démographique. Comme tous les représentants, il a appelé les gouvernements nationaux à appliquer sur le terrain les engagements contractés dans les instruments juridiques.

Remarquant l'ampleur prise par ces problèmes en Afrique et soulignant le manque de moyen chronique qui entrave leur éradication, la représentante du Niger a lancé un appel solennel à la communauté internationale pour que des moyens adéquats soient affectés aux pays en développement afin de garantir aux enfants le droit à la vie. Le représentant du Togo a ajouté qu'en Afrique subsaharienne, de plus en plus d’enfants sont victimes de conflits internes et il ressort du rapport du Secrétaire général que le trafic d’enfants y a pris une nouvelle ampleur, particulièrement dans la sous-région ouest africaine dont fait partie le Togo. Egalement sensible à la question de la traite le représentant du Mali a salué l'esprit de coopération démontré par la Côte d'Ivoire qui a permis de rapatrier des centaines d'enfants maliens qui travaillaient dans les plantations, et de mettre en place des mécanismes bilatéraux de démantèlement des réseaux de trafiquants d'enfants.

En conclusion, le représentant de la Jamaïque a rappelé que la prochaine session extraordinaire de l'Assemblée générale sur la question des enfants fournirait à la communauté internationale une occasion unique de faire le bilan des progrès accomplis dans l'application des objectifs fixés lors du Sommet mondial pour les enfants.

Les représentants des pays suivants ont pris la parole : Népal; Jamaïque; Afghanistan; Mali; ex-République yougoslave de Macédoine; Guatemala; Canada; Bhoutan; Niger et Togo. Les représentants du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés et de l'Organisation de la Conférence islamique ont également pris la parole.

La Troisième Commission entamera lundi 16 octobre à 15 heures son examen du Programme d'activité de la Décennie internationale des populations autochtones.

PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L'ENFANT

Fin du débat

M. BHARAT KUMAR REGMI (Népal) a déclaré que dix ans après le Sommet mondial pour les enfants et les importants engagements qui y ont été souscrits par les dirigeants du monde pour parvenir à une série d’objectifs avant l’an 2000, force est de reconnaître qu’il y a encore beaucoup à faire. Les résultats escomptés sont loin avoir été atteints, malgré les progrès enregistrés jusqu’ici. Evoquant la situation dans son pays, M. Regmi a expliqué que dans la mesure où plus de 50% de la population totale a moins de 18 ans, le Népal attache une grande importance aux droits des enfants. La constitution du Royaume du Népal contient des dispositions pour garantir le respect de ces droits et pour que les enfants ne soient pas exploités, a-t-il ajouté. Le Népal a mis au point un plan d’action pour le développement de l’enfant.

Le représentant a ajouté qu’entre autres initiatives prises en faveur de la protection des enfants, il faut noter la gratuité de l’éducation, la création d’un Ministère de l’enfant et l’établissement d’une justice juvénile. M. Regmi a cependant noté que malgré les efforts fournis sur le plan national, les enfants continuent de souffrir de sous-alimentation et d’analphabétisme. Un nombre considérable d’entre eux meurent de maladies que l’on peut prévenir, et beaucoup sont affectés par la pauvreté et ses conséquences, notamment en milieu rural. Le représentant a également souligné l’importance du rôle du gouvernement et de celui la société civile dans les campagnes d’information et dans les programmes visant à protéger les droits des enfants. Parmi les autres fléaux, M. Regmi a retenu le trafic des enfants ainsi que l’enrôlement de ceux-ci dans les forces armées lors de conflits.

M. O'NEIL FRANCIS (Jamaïque), a souligné que de nombreux traités, conventions et conférences ont, de bonne foi, promis de mettre fin aux souffrances des enfants mais que ces promesses sont souvent restées lettre morte. La législation ne suffit pas à elle seule pour empêcher les violations des droits des enfants. Il est donc encourageant de noter que la prochaine session extraordinaire de l'Assemblée générale sur la question des enfants fournira à la communauté internationale une occasion unique de faire le bilan des progrès accomplis dans l'application des objectifs fixés lors du Sommet mondial de l'enfance. Au vu des nouveaux défis auxquels est confrontée la communauté internationale, il est d'autant plus important de réaliser les objectifs du Sommet visant à assurer la survie, le développement et la protection des enfants.

Par ailleurs, le représentant a critiqué l'implication des enfants dans les conflits armés. Il a estimé que les enfants souffrent plus que le reste de la population des effets de la guerre. Il a estimé que le problème des enfants soldats et celui des enfants déplacés à l'intérieur de leur propre pays exigent une action immédiate.

Le représentant a jugé opportun que le Conseil de sécurité examine cette question. Il a estimé que l'adoption de résolutions demandant que l’on place la protection des enfants au centre des travaux de la communauté internationale améliorera grandement la sécurité des enfants. Il faudrait aussi examiner en priorité l'impunité dont jouissent ceux qui violent les droits des enfants.

Toutefois, la meilleure manière de protéger les enfants des effets des conflits est de faire en sorte que ces conflits n'éclatent jamais. Pour parvenir à cet objectif, il faut commencer par déployer des efforts systématiques et complets pour faire disparaître les causes fondamentales des conflits, y compris la pauvreté, le sous-développement ainsi que les inégalités sociales et économiques, qui déstabilisent la société. En outre, le droit des enfants à l'éducation devrait absolument être garanti car seule l’éducation permettra de devenir des citoyens productifs dans un contexte de mondialisation.

MME ADELA HACHEMI FARHADI (Afghanistan) a rappelé que, dans le conflit armé imposé de l´extérieur qui sévit actuellement en Afghanistan, la participation de combattants non-afghans et le recrutement des jeunes étudiants de tendance extrémiste des médressehs pakistanais par les Services Secrets militaires pakistanais est un fait bien connu. L´Assemblée générale et le Conseil de sécurité ont indiqué leur préoccupation de la participation aux combats en Afghanistan aux côtés des forces des Talibans de 2 000 à 5 000 non-Afghans provenant pour la plupart des écoles religieuses et dont certains sont encore des enfants. Mme Farhadi a affirmé que l´utilisation d´enfants soldats par les mercenaires Talibans avec la collaboration directe des militaires pakistanais est un crime grave contre les enfants et contre la population afghane qui est victime d´agression et des bombardements aveugles des guerriers Talibano-pakistanais.

Cette guerre imposée par le Pakistan a aussi d´autres catégories d´enfants victimes des conflits. Tels sont les cas des enfants déplacés, réfugiés, mineurs non accompagnés, les enfants victimes de politiques de nettoyage ethnique. Mme Farhadi a déclaré être convaincue qu´il n´y a pas de solution militaire au conflit actuel de l´Afghanistan et qu´il importe de faire appliquer le processus de paix des Nations Unies. Elle a affirmé que les Afghans doivent régler leurs problèmes par le moyen d'un dialogue. Le personnel militaire pakistanais et les soit-disant volontaires non-Afghans doivent quitter immédiatement le territoire afghan.

M. NOUHOUM SANGARE (Mali) a déclaré que depuis le Sommet mondial sur les enfants qu’il avait coprésidé, le Mali a mis au centre de ses préoccupations nationales la promotion et la défense des droits de l'enfant en ratifiant notamment la Charte africaine pour le bien-être de l'enfant et en élaborant un plan d'action national conformément aux normes internationales. La création en 1997 du Ministère chargé de la promotion de la femme, de l'enfant et de la famille a donné un coup d'accélérateur aux efforts d'harmonisation de la législation nationale, notamment le Code pénal, de la parenté, du mariage et de la tutelle, du travail et de la prévoyance sociale, avec les normes internationales.

Le représentant a également indiqué que le Mali œuvre à l'adoption d'un code de protection et de promotion des droits de l'enfant et d'un code de la famille comme moyens de lutter contre la pauvreté et l'exclusion sociale. En outre, le Mali a entrepris une réforme et un renforcement du cadre législatif en mettant l'accent sur le contrôle du marché de la pornographie, de l'alcool, du trafic de stupéfiants, de la prostitution, du travail et du trafic des enfants. Sur ce point, le Mali salue la coopération de l'Etat de Côte d'Ivoire dont la disponibilité et la franche collaboration a permis de rapatrier des centaines d'enfants maliens qui travaillaient dans les plantations, et de mettre en place des mécanismes bilatéraux de démantèlement des réseaux de trafiquants d'enfants.

Le représentant a appelé à être réceptif aux nouvelles pratiques qui sont en train de saper nos acquis et de défier nos valeurs universelles, en l'occurrence la vente d'enfants, la prostitution et la pornographie mettant en scène des enfants ainsi que l'utilisation des enfants dans les conflits armés. L'enfant ne mérite pas de subir nos actes de perversion, de compromission de l'avenir et de négation de leur droit au plein épanouissement.

MME DONKA GLIGOROVA (Ex-République yougoslave de Macédoine) a déclaré que le succès de la communauté internationale dépendra de sa capacité à relever les défis de notre temps, entre autres, la pauvreté, les méfaits de la guerre et la pandémie du VIH/sida, dont la plupart des victimes sont des enfants. La représentante a ajouté que malgré les progrès enregistrés, sur les plans national, régional et international, mais aussi au sein du système de l’ONU, beaucoup reste à faire par tous les États Membres, en vue d’offrir aux enfants du monde un futur stable.

Après avoir favorablement accueilli le fait que le Conseil de sécurité se penche sur la question des enfants dans les conflits armés, Mme Gligorova a évoqué la situation dans les Balkans. Elle a affirmé que les retombées de la crise au Kosovo n’ont pas toutes été surmontées. La représentante a rappelé que pendant cette crise, le Gouvernement de la République de Macédoine, avec l’aide indispensable du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), du Haut Commissariat pour les droits de l’homme et d’autres organisations, avait accueilli plus de 300,000 Kosovars, essentiellement des femmes et des enfants, malgré des circonstances difficiles. Mme Gligorova a expliqué que la transition politique et économique que vit son pays, la récurrence des conflits armés dans la sous-région, et l’imposition de sanctions dans certaines régions des Balkans continuent à entraver l’application de la Convention relative aux droits de l’enfant.

M. LUIS CARRANZA (Guatemala) a condamné la traite des enfants, une pratique qui crée des problèmes graves au Guatemala et contre laquelle son Gouvernement mène une lutte sans relâche. Le représentant s'est dit certain que le Protocole facultatif sur la vente des enfants, la prostitution des enfants et la pornographie impliquant des enfants adopté en mai dernier permettra de lancer les changements nécessaires à l'éradication de cette pratique. Dans ce sens, le Gouvernement guatémaltèque soutiendra le travail réalisé par le Rapporteur spécial sur la vente d'enfants, Mme Ofelia Calcetas-Santos. Bien que nous regrettions que le Rapporteur spécial n'ait pas elle-même présenté son rapport, nous lui sommes reconnaissants d'avoir inclus une synthèse des informations que notre Gouvernement lui avait fournies, a-t-il ajouté.

Le Gouvernement du Guatemala s'attache à harmoniser sa législation et sa politique en faveur des enfants et des adolescents avec la Convention relative aux droits de l'enfant et avec les objectifs en faveur de la survie, de la protection et du développement des enfants identifiés lors du Sommet mondial sur la question en 1990.

M. JOHN VON KAUFMANN (Canada) a déclaré que dans presque tous les domaines couverts par la Convention relative aux droits de l’enfant et des autres instruments juridiques pertinents, les enfants, à travers le monde, continuent de souffrir des graves violations de leurs droits humains. Soulignant que beaucoup

reste à faire malgré les nombreuses améliorations, M. Von Kaufmann a ajouté que les gouvernements doivent relever les défis de notre temps, notamment la malnutrition, la pauvreté, le travail des enfants et l’exploitation sexuelle et la pandémie du VIH/sida dont la plupart des victimes sont les enfants, en vue de concrétiser les engagements qu’ils ont souscrits au Sommet du millénaire. Le représentant a affirmé que l’un des points majeurs retenant l’attention de son pays est l’organisation de la Session extraordinaire de l’Assemblée générale sur le suivi à donner au Sommet mondial sur les enfants qui aura lieu l’an prochain. Le Canada, a-t-il indiqué, participe aux rencontres préparatoires régionales des pays d’Amérique, et a l’intention de contribuer aux discussions qui auront lieu en plénière le mois prochain. Toutefois, le Canada ne désire pas laisser passer les débats de cette Commission sans noter le soutien qu’il a accordé aux efforts de l’UNICEF et aux autres institutions des Nations Unies afin que tous les enfants reçoivent le meilleur départ possible dans la vie et que leurs droits soient intégrés dans tous les programmes pertinents du système onusien.

M. Von Kaufmann a indiqué que certaines des violations les plus choquantes des droits des enfants ont lieu lors de conflits armés. Ces violations ont été reflétées aussi bien dans l’étude de Mme Graça Machel que dans le rapport du Représentant spécial du Secrétaire général sur la question, a-t-il précisé. Le représentant a souligné les réformes faites au Canada en vue d’incorporer les dispositions de la Convention dans les lois nationales. Il a également mentionné les deux conférences organisées cette année. A Winnipeg, le Canada a accueilli le mois dernier une conférence internationale sur les enfants et les conflits armés. A Accra, en avril dernier, le Canada a organisé, conjointement avec le Ghana, la conférence de l’Afrique de l’Ouest sur les enfants pris dans les conflits armés. M. Von Kaufmann a indiqué que son pays est déterminé à donner suite au Plan d’action qui en a découlé.

M. YESHEY DORJI (Bhoutan) a déclaré que l'adoption de nouveaux instruments internationaux destinés à protéger les enfants impliqués dans les conflits armés ou les enfants victimes de la traite est un progrès qui ne peut pas masquer la terrible situation des enfants dans le monde. Il n'est pas suffisant de dire que les dispositions nationales et internationales existent sur le papier pour que nos enfants soient protégés. Ce qui est important c’est d'appliquer sur le terrain les engagements que nous avons contractés. Dans ce contexte, il faut reconnaître que les facteurs qui poussent à la vente d'enfants, à leur prostitution et à leur mise en scène dans la pornographie sont la pauvreté extrême, la dégradation de l'environnement et l'explosion démographique. Les gouvernements nationaux doivent donc prendre les mesures nécessaires pour endiguer rapidement ces problèmes.

Le représentant a expliqué les mesures prises par son pays dans ce domaine, à commencer par la signature de la Convention relative aux droits de l'enfant, suivi d'un amendement de la Constitution afin de mettre les intérêts des femmes et des enfants au premier plan.

MME SANI NANA AICHA (Niger) a rappelé que plus de la moitié des personnes déplacées dans le monde sont des enfants et que 600 millions d’entre eux vivent dans la pauvreté. Elle a également souligné la menace sérieuse au bien-être des enfants que représente le sida. Alors que la Convention relative aux droits des enfants stipule clairement le droit de survie et de bien-être et le droit aux soins de santé en cas de maladie, il s’avère que ce droit est très souvent mal exercé dans les pays en développement compte tenu de la vétusté des moyens dont

disposent ces pays. C’est pourquoi le Niger a lancé un appel solennel à la communauté internationale pour que des moyens adéquats soient affectés aux pays en développement afin de garantir aux enfants le droit à la vie.

Mme Sani Nana Aicha a par ailleurs souligné qu’en zone rurale, l’accent mis sur le droit à l’éducation est souvent compromis, d’une part du fait de la réticence des parents à inscrire les enfants à l’école, lieu perçu comme une source d’acculturation, et d’autre part du fait de l’inadéquation des contenus d’enseignement aux besoins d’apprentissage.

Enfin, la représentante a insisté sur le fait que la coopération internationale s’avère plus que jamais indispensable, à l’heure où, dans de nombreuses régions du monde, la situation des filles et des garçons demeure critique en raison de la pauvreté, des effets de la mondialisation, des pandémies, des catastrophes naturelles, des conflits armés, des déplacements de population, de l’exploitation, de l’analphabétisme, de la faim, de l’intolérance, de la discrimination et de l’absence de protection juridique.

M. EKPAO NOLAKI (Togo) a déclaré qu’en dépit des progrès accomplis dans la mise en œuvre des décisions du Sommet mondial pour les enfants, force est de constater qu’en ce début de nouveau millénaire, les droits des enfants sont encore menacés par la persistance de la pauvreté, les maladies et l’insécurité sous tous ses aspects. En Afrique subsaharienne, le taux net d’inscription dans les établissements d’enseignement est plus bas aujourd´hui qu’il ne l’était en 1980. En outre, de plus en plus d’enfants sont victimes de conflits internes et de trafic à des fins de prostitution et de pornographie. Il ressort du rapport du Secrétaire général (A/55/297) que le trafic d’enfants a pris une nouvelle ampleur ces dernières années, particulièrement dans la sous-région ouest africaine dont le Togo. Pour ces raisons, le Gouvernement togolais s’est associé à un certain nombre d’initiatives régionales.

Ainsi, M. Nolaki s’est réjoui de l’entrée en vigueur, en novembre 1999, de la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant, qui interdit le recrutement et la participation directe aux hostilités dans les conflits internes de toute personne de moins de 18 ans. Il a également rappelé que dans la Déclaration de Lomé, le 36ème Sommet de l’Organisation de l’Unité africaine a exhorté les Etats Membres à mettre en œuvre des politiques qui contribuent à la promotion et à la jouissance des droits de l’enfant, ainsi qu’au plein épanouissement physique, intellectuel et moral des enfants dans un environnement de paix, de sécurité et de stabilité.

M. NICOLAS BWAKIRA (Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés) a estimé que la situation des enfants réfugiés sur le terrain reste grave mais que l'on observe une prise de conscience croissante des besoins de ces enfants et des autres enfants qui se trouvent dans des situations difficiles. A cet égard, il s'est félicité de l'examen de la question des enfants impliqués dans les conflits armés par le Conseil de sécurité. Les conférences qui ont été réunies au sujet des enfants témoignent également de la volonté croissante de la communauté internationale de combattre ces violations des droits de l'enfant. Saluant notamment l'adoption du Protocole facultatif sur l'implication des enfants dans les conflits armés, le représentant a espéré que l'interdiction du recrutement

volontaire avant 18 ans sera rapidement suivie. L'inclusion des problèmes des enfants dans les programmes internationaux en matière de paix et de maintien de la paix est un signe encourageant.

Le représentant a souligné cinq cas de figure particulièrement préoccupants pour les enfants réfugiés, à savoir le fait d'être séparés de leurs parents; de subir une exploitation, des abus ou une violence sexuelles; d'être conscrits; et de ne pas recevoir une éducation. Les adolescents doivent également recevoir une attention particulière.

Pour améliorer la réalisation du droit des enfants réfugiés à vivre dans un environnement sûr et à se développer complètement, le représentant a recommandé de mettre en œuvre la Convention relative aux droits de l'enfant et ses Protocoles facultatifs, complètement et à tous les niveaux. Il faut en surveiller l'application et s'assurer que les personnes qui en violent les dispositions ne puissent pas le faire en toute impunité. Il faut veiller à prévenir et à punir les violations des droits des fillettes et à ce que le principe de souveraineté nationale ne serve pas, directement ou indirectement, à protéger ceux qui commettent des crimes contre les enfants.

M. S. SHAHID HUSAIN (Organisation de la Conférence islamique –OCI-), après avoir souligné l’importance du droit à la vie des enfants et la nécessité d’un environnement et d’un cadre familial stables, a appuyé l’opinion avancée par M. Olara Otunnu dans son rapport, quant à la prééminence d’un concept fondamental, celui de la justice pour les enfants. Il a affirmé qu’une paix durable ne peut être obtenue que si la justice est bien administrée.

Par ailleurs, M. Husain a rappelé que la réunion au Sommet de l’Organisation de la Conférence islamique tenu en 1997 à Téhéran, en Iran, avait exhorté tous les États Membres de l’OCI à adopter toutes les mesures nécessaires pour répondre aux besoins des enfants affectés par les récentes guerres. Il a également exprimé l’appui de l’OCI au principe de l’accès humanitaire aux enfants en situation de guerre que toutes les parties à un conflit armé doivent inconditionnellement accorder aux équipes de secours conformément au droit humanitaire international, que ce soit en Palestine, en Bosnie Herzégovine, au Kosovo, en Sierra Leone, au Cachemire, en Somalie ou ailleurs. A propos du rapport présenté par Mme Ofelia Calcetas-Santos, Rapporteur spécial de la Commission des droits de l’homme, M. Husain a exprimé l’accord de l’OCI sur la nécessité de favoriser un milieu familial et un environnement propices au développement harmonieux de l’enfant, afin de prévenir divers fléaux sociaux qui les menacent, notamment le trafic, la prostitution et la pornographie.

Remarques de clôture

MME MARTA SANTOS-PAIS, Directrice de la Division de l'évaluation, des politiques et de la planification du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), a rappelé que le Fonds est présent dans plus de 160 pays, dans lesquels il aide les Gouvernements à promouvoir les droits de l'enfant et à les protéger de la violence, y compris de celle qui surgit en cas de conflit. La représentante a mis en relief les défis à la réalisation des droits des enfants que sont encore la pauvreté, l'exclusion et les conflits armés. Elle a souligné qu'il faut s'assurer que les enfants jouent leur rôle dans la société et, lorsqu'ils ont subi un

traumatisme, qu'ils peuvent se rétablir puis se réinsérer. La représentante s'est ralliée à ce que les délégations ont préconisé au sujet de la session extraordinaire sur les enfants qui aura lieu en 2001, à savoir qu’il faut assurer une synergie entre la Déclaration et le Programme en faveur de la survie, de la protection et du développement des enfants et la Convention relative aux droits de l'enfant. Ces derniers jours, les délégations ont souligné l'importance de l'adoption et l'ouverture à la signature des deux protocoles facultatifs à la Convention, a-t-elle rappelé. A ce sujet, la représentante a appelé les délégations à assurer une entrée en vigueur des protocoles d'ici à la fin de l'année et sa ratification universelle d'ici à la session extraordinaire.

La représentante a également exprimé son soutien au Rapporteur spécial de la Commission des droits de l'homme sur la vente des enfants. Elle a estimé que le prochain congrès sur l'exploitation des enfants qui se tiendra au Japon sera une grande priorité et une occasion pour l'UNICEF ainsi que les autres organisations internationales concernées d'unir leurs efforts dans la lutte contre ce problème. Par ailleurs, Mme Santos-Pais a déclaré que le Fonds continue d'être très inquiet de la manière dont de nombreux jeunes et enfants continuent d'être blessés, mutilés et maltraités dans le monde.

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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.