En cours au Siège de l'ONU

AG/AB/589

LES DELEGATIONS SOUHAITENT QUE LE SERVICE D'INTERPRETATION PERMANENT DE L'OFFICE DES NATIONS UNIES A NAIROBI SOIT OPERATIONNEL D'ICI JANVIER PROCHAIN

5 octobre 2000


Communiqué de Presse
AG/AB/589


LES DELEGATIONS SOUHAITENT QUE LE SERVICE D'INTERPRETATION PERMANENT DE L'OFFICE DES NATIONS UNIES A NAIROBI SOIT OPERATIONNEL D’ICI JANVIER PROCHAIN

20001005

La Cinquième Commission (administrative et budgétaire) a achevé, cet après-midi, son débat général sur la question du plan des conférences. Les délégations se sont notamment réjouies de la mise en place d'un service d'interprétation permanent à l'Office des Nations Unies à Nairobi, qui, ont- elles espéré, sera pleinement opérationnel avant janvier 2001. L'Office possède les capacités requises pour accueillir des événements de grande envergure et davantage de conférences, a souligné le représentant du Kenya. Il a ainsi demandé au Secrétaire général de garantir l'exécution rapide du projet d'expansion et de modernisation des services de conférence à Nairobi. En revanche, d'autres centres régionaux comme ceux de Bangkok et d’Addis-Abeba, ont noté l'Ethiopie et le Brésil, ne sont toujours pas correctement exploités et il convient de trouver rapidement des solutions pour encourager la tenue de réunions dans ces installations auxquelles l’ONU a déjà consacré des fonds importants.

L'amélioration générale des services de conférence, jugée essentielle au bon fonctionnement de l'Organisation, a été saluée, leur taux d'utilisation ayant dépassé cette année le seuil fixé de 80%. La représentante de la Chine a toutefois relevé des lacunes dans les services d'interprétation, dont la qualité a un impact direct sur le travail des Etats Membres. Concernant l’utilisation de l’interprétation à distance, des appels à la prudence ont été lancés; certains intervenants jugeant que cette pratique ne devait pas être généralisée sans une expérimentation complète. Plusieurs délégations, dont l'Argentine, la Jamaïque et la Fédération de Russie, ont regretté quant à elles la publication tardive des documents, pièces essentielles au travail des commissions. Pour remédier à ce problème chronique, il a été conseillé de renforcer la coordination au sein du Secrétariat mais aussi entre celui-ci et les Etats Membres.

Le développement "explosif" du site Web de l'ONU ainsi que les efforts du Département de l'information pour toucher de nouvelles audiences par ce biais ont été favorablement accueillis. Toutefois, le représentant de Chypre a souhaité que des versions du site dans toutes les langues officielles de l'Organisation soient réalisées et que les documents y soient diffusés plus rapidement. Pour sa part, le représentant de la République arabe syrienne s'est inquiété d'une publication électronique qui se ferait aux dépens de la publication traditionnelle des documents.

La Commission a entendu les représentants des pays suivants : Kenya, Chine, Chypre, Ethiopie, Jamaïque, Fédération de Russie, Argentine, République arabe syrienne, Cuba, Brésil et République-unie de Tanzanie. Le Secrétaire général-adjoint aux affaires de l’Assemblée générale et aux services de conférence, M. Jin Yongjian, a répondu aux questions des délégations.

Demain, vendredi 6 octobre, la Commission consacrera ces deux séances aux barèmes des quotes-parts. Dans la matinée, elle conclura son débat général sur le barème de répartition des dépenses au budget ordinaire, et dans l’après-midi celui portant sur les dépenses des opérations de maintien de la paix.

Plan des conférences (point 121)

La documentation sur ce point a été présentée dans notre communiqué AG/AB/585, en date du 2 octobre 2000.

Suite du débat général

M. FARES KUINDWA (Kenya) s'est déclaré préoccupé par la sous-utilisation de l'Office des Nations Unies à Nairobi, qui, en 1996-1997, n'a connu qu'un très faible taux d'utilisation de seulement 4%. Cette préoccupation a été en effet reflétée par l'adoption de la résolution 54/248 qui engage le Secrétaire général à faciliter la création d'un service permanent d'interprétation à Nairobi. Le représentant a rappelé qu'au cours de la première moitié de cette année, l'Office a accueilli une série de grandes conférences, qui ont regroupé chacune plus de 1 200 délégués. Le succès de cet accueil démontre que l'Office de Nairobi possède les compétences requises non seulement pour accueillir des événements de grande envergure mais également davantage de conférences. Le Kenya demande au Secrétaire général d'assurer la mise en place rapide du projet visant à l'expansion et à la modernisation des services de conférence à l'Office des Nations Unies à Nairobi afin d'y encourager la tenue de plus de réunions, ainsi que de pourvoir à tous les postes d'interprètes avant janvier 2001. Il encourage également le conseil d'administration du Programme des Nations Unies pour l'environnement, les Etats membres d'Habitat, les organes intergouvernementaux et les groupes régionaux à utiliser les services de conférence de Nairobi, selon les règles du Siège de l'ONU.

Mme SUN MINGIN (Chine) s’est dite satisfaite de l’amélioration du taux d’utilisation des services de conférence et du taux de satisfaction des demandes de services formulés par les principaux groupes régionaux. Bien que le Secrétariat ait déjà fourni de nombreux efforts pour améliorer la qualité des documents, il faut bien reconnaître qu’ils demeurent encore insuffisants. Par exemple, on trouve encore dans les documents publiés en chinois des erreurs suffisamment graves pour modifier le sens des rapports Pour remédier à cela, il faut notamment mettre au point un système de gestion clair, ainsi que des mesures incitatives aussi bien que coercitives pour encourager le professionnalisme des fonctionnaires. La délégation de la Chine est aussi préoccupée par la qualité de l’interprétation. Une mauvaise interprétation a, en effet, à plusieurs reprises, eu des incidences négatives sur les travaux des Etats Membres. Il faut donc assurer un contrôle strict du recrutement des interprètes et traducteurs pour garantir la meilleure qualité possible. Tant le Secrétariat que les Etats Membres devraient de plus s’efforcer de raccourcir les rapports soumis.

Le traitement égal de toutes les langues officielles de l’Organisation doit être assuré. A cet égard, la représentante a rappelé une résolution de la 54ème session qui prévoit la conversion au statut de fonctionnaire permanent des personnes pour l’instant employées à cours terme pour les sites Web en arabe et en chinois de l’Organisation. La délégation chinoise se félicite de l’utilisation croissante des technologies nouvelles. Elle insiste sur le fait que ces avancées doivent profiter aux délégations des pays en développement et ne compliquer en rien leurs travaux.

M. SOTIRIOS ZACKHEOS (Chypre), s'associant à la déclaration de la France, a indiqué qu'une documentation concise présentée dans les délais, une bonne interprétation, une bonne planification contribuent au succès des réunions. Il a appuyé les recommandations figurant dans le rapport du Comité des conférences et encouragé une utilisation accrue des technologies de l'information. A cet égard, il s'est félicité des efforts déployés par le Département de l'information qui a utilisé ces technologies pour toucher de nouvelles audiences et qui a amélioré son utilisation des techniques d'information classiques. Si le développement du site Web de l'ONU a été "explosif", Chypre note que des ressources supplémentaires seront nécessaires pour le développer en toutes les langues officielles. Une amélioration des moteurs de recherche et de la mise à disposition en ligne des documents a également été souhaitée.

Chypre appuie tous les efforts faits pour réduire la longueur des documents pour les rendre plus rationnels. Président de la quatrième Commission à la 54ème session de l'Assemblée générale, il a noté que sa commission n'avait pas atteint le quota de 80% d'utilisation en raison soit du retard des orateurs, soit du nombre trop faible de délégations dans la salle. En outre, il a noté que la Turquie avait utilisé abusivement les services de reproduction pour faire circuler des lettres de la République turque de Chypre du Nord (TRNC) auto- proclamée. Ainsi il a instamment demandé que les documents portant la mention TRNC ne soit pas publiés comme documents officiels.

M. HAILESELASSIE GETACHEW (Ethiopie) a espéré que toutes les activités qui restent à accomplir pour permettre au service permanent d’interprétation de Nairobi de fonctionner pleinement seront achevées d’ici la fin du présent exercice biennal. S’agissant de l’utilisation des centres de conférence régionaux, l’Ethiopie estime que les Centres de Bangkok et d’Addis-Abeba ne sont toujours pas correctement exploités. Il faudrait notamment mettre au point une meilleure utilisation. Le Centre d’Addis-Abeba souffre par exemple toujours d’un manque de ressources et de personnel. Si elle est une bonne chose en soi, la nomination d’un nouveau directeur de Centre ne fera pas avancer beaucoup les choses, si ces problèmes ne sont pas réglés. Le représentant a jugé inacceptable le fait que la Commission économique pour l’Afrique, pour laquelle le Centre d’Addis-Abeba a été conçu, tienne des réunions à l’extérieur de ces installations. Il a reconnu que le principal obstacle à l’amélioration de cet état de faits tient essentiellement à l’absence de principes directeurs. De son avis, la demande adressée au Secrétaire général pour qu’il présente des mesures génératrices de revenus pour l’Office de Nairobi pourrait s’appliquer également au centre d’Addis-Abeba. Revenant sur le fait que plusieurs réunions prévues à Addis-Abeba ont été annulées l’année dernière, M. Getachew a expliqué que, contrairement à ce qu’affirme le rapport du Secrétaire général, cette annulation ne tient pas aux “hostilités sévissant dans la région” mais aux activités unilatérales menées par un pays, à titre individuel. Il a regretté que le rapport du Secrétaire général ne rende pas dûment compte de la réalité.

Mme MICHELLE MARSTON (Jamaïque) s'est réjouie des améliorations dans l'utilisation des services de conférence et de l'impact des mesures d'économie sur ces services comme de l'utilisation des services de conférence à Nairobi. Le facteur d'utilisation générale pour 1999 a dépassé le seuil prévu de 80%. Mme Marston a engagé les Etats Membres à assurer encore une meilleure utilisation des services pour éviter notamment les pertes financières. Il faut en outre lancer un appel pour que des services d'interprétation complets soient fournis aux réunions des groupes régionaux et autres groupements majeurs d'Etats Membres. La représentante a salué la mise en place d'un service d'interprétation à Nairobi avant janvier 2001 ainsi que la coopération de plus en plus étroite entre les Etats Membres et le Secrétariat. De plus, des directives claires ont été fixées par l'Assemblée générale dans le cadre des contraintes logistiques et financières. Nous devons cependant procéder à des améliorations dans la publication et la distribution des documents ainsi que dans la traduction et l'interprétation, a-t-elle recommandé.

M. NIKOLAI LOZINSKI (Fédération de Russie) a déclaré qu’il faut utiliser au mieux les ressources en matière de conférences. C’est un fait incontestable, mais une tâche fort complexe. Elle exige de développer pleinement la coordination, au sein du Secrétariat, mais aussi entre le Secrétariat et les Etats Membres. A cet égard, le Comité des conférences a déjà opéré un certain nombre de progrès notables. La Fédération de Russie espère que le taux d’utilisation des services de conférence pourra encore être amélioré cette année, ainsi que le taux de satisfaction des demandes des groupes régionaux d’Etats Membres. Elle reconnaît toutefois que les organes créés en vertu de la Charte doivent recevoir la priorité. La Cinquième Commission ne connaît que trop bien le problème des retards dans la publication des documents. Il faut déployer de nouveaux efforts pour mettre fin à ce problème chronique. Il faudrait notamment que les Etats Membres aient une approche plus souple et fassent preuve de sagesse lorsqu’ils demandent la rédaction de nouveaux rapports.

M. GUILLERMO KENDALL (Argentine) a insisté sur l'importance des services de conférence pour le bon fonctionnement des Nations Unies. De manière générale, l'Argentine approuve les recommandations du rapport du Comité des conférences. Impressionné par l'augmentation du taux d'utilisation des services, le représentant s’est félicité de leur meilleur octroi aux groupes régionaux. Nairobi doit pour sa part devenir un véritable centre des Nations Unies, les rapports du Secrétaire général sur ce point devant être présentés bientôt. En ce qui concerne la documentation, le représentant a rappelé la nécessité de pouvoir compter sur ces documents suffisamment à l'avance. Se faisant l'écho du représentant des Etats-Unis, il a approuvé une meilleure utilisation de la technologie par les services de conférence.

M. ABDOU AL-MOULA NAKKARI (République arabe syrienne) a réitéré l’importance particulière que sa délégation attache au multilinguisme de l’Organisation. Lors d’une résolution adoptée à sa 51ème session, l’Assemblée générale a déjà souligné la nécessité d’assurer en priorité des services d’interprétation aux réunions des principaux groupes régionaux. Même si une amélioration dans ce domaine a pu se faire sentir, il est regrettable que le Secrétariat, dans son interprétation de ce texte, ait omis de prévoir les ressources financières nécessaires, ainsi que le demandent plusieurs autres résolutions. La Syrie demande en conséquence que toutes les ressources nécessaires soient débloquées et que le taux de satisfaction des demandes des groupes régionaux soit porté à 100%. Pour ce qui est de l’interprétation à distance, elle réaffirme que cette question doit être gardée à l’examen de manière régulière. Elle tient aussi à souligner l’ampleur des difficultés, liées tant à la technique qu’au décalage horaire, rencontrées pour ce type d’exercice. C’est pourquoi, l’interprétation à distance ne peut pas constituer un système automatique et qu’elle doit être limitée aux seules conférences internationales. S’agissant des nouvelles technologies, le représentant a jugé impératif de prévoir toutes les ressources nécessaires pour que ces avancées soient introduites dans toutes les langues officielles. A cet égard, il a demandé à ce qu’il soit donné rapidement suite à la résolution de l’Assemblée générale prévoyant la création de postes pour les sites Internet en arabe, russe et chinois.

M. Nakkari s’est ensuite félicité de la création d’un service d’interprétation permanent à l’Office des Nations Unies à Nairobi. En revanche, il s’est dit en désaccord avec les propositions faites par le Secrétariat concernant l’utilisation des interprètes de ce service. Il s’est particulièrement opposé à leur utilisation pour de l’interprétation à distance qui serait en contradiction avec la résolution mentionnée plus haut. Le représentant a également déploré la mauvaise qualité chronique de plusieurs domaines de services de conférence comme l’interprétation, la traduction et la parution tardive des documents. Il faut impérativement et d’urgence s’attaquer à ces problèmes, a-t-il insisté. Il a également insisté sur la nécessité d’achever rapidement et de manière simultanée la traduction dans les six langues officielles du Registre des pratiques du Conseil de sécurité.

Mme DULCE BUERGO RODRIGUEZ (Cuba) a souligné l'importance des services de conférence, en particulier pour la Cinquième Commission. En ce qui concerne l'utilisation des services de conférence à l'Office des Nations Unies à Nairobi, elle a rappelé qu'il est important que le service d'interprétation soit mis en place à la date fixée de janvier 2001. Cuba est préoccupé en outre par la publication tardive des documents qui sont essentiels notamment pour le travail de la Cinquième Commission. Pour l'interprétation à distance, celle-ci ne doit pas remplacer les services d'interprétation traditionnels et surtout ne pas porter atteinte à la qualité de ceux-ci. La représentante a rappelé qu'il avait été décidé l'année dernière d'inscrire au budget toutes les ressources nécessaires pour assurer l'interprétation au cours des réunions des groupes régionaux. Rappelant qu'au cours de l'exercice 2000-2001, les fonds affectés au personnel temporaire ont été réduits, elle a par ailleurs proposé que de plus amples consultations soient tenues sur ce point.

M. ALEXANDRE KOTZIAS PEIXOTO (Brésil) a estimé que la création d’un service d’interprétation permanent à Nairobi offre en définitive de nombreuses possibilités, contrairement aux prévisions préliminaires. Le Brésil attache une importance particulière à l’Office des Nations Unies à Nairobi car c’est le seul de ce type situé dans un pays en développement. Il insiste pour que ce service soit complètement établi et opérationnel d’ici à la fin de 2001, conformément à la résolution pertinente. Le Brésil estime que l’attitude fort prudente adoptée quant à l’interprétation à distance ne devrait pas néanmoins empêcher que des expériences en la matière soient menées. On peut en effet en tirer un bénéfice potentiel et le Brésil attend que le Secrétariat règle le plus tôt possible les problèmes techniques qui ont empêché jusqu’à présent la conduite des expériences prévues. S’agissant des Centres de Bangkok et d’Addis-Abeba, le représentant a estimé qu’il faut effectivement utiliser davantage et au mieux ces facilités. C’est pourquoi, il s’est dit favorable aux propositions avancées dans les rapports.

M. MUHAMMAD YUSSUF (République-unie de Tanzanie) a brièvement pris la parole pour s’associer à la déclaration de son collègue du Kenya

Répondant aux remarques des délégations, le Secrétaire général adjoint aux affaires de l’Assemblée générale et des services de conférence, M. JIN YONGJIAN, a indiqué que le Secrétariat est actuellement en train d’élaborer une stratégie relative à l’introduction des innovations techniques dans les services de conférence. Un plan de gestion rationnel des réunions tenues hors des sièges est également à l’élaboration. Il a précisé que son Département s’attachera à collaborer avec l’Office des Nations Unies à Nairobi pour que le service d’interprétation permanent y soit rapidement opérationnel, ainsi qu’avec le Bureau de la gestion du personnel pour que les postes linguistiques des sites Internet soient pourvus.

Reprenant la parole, M. NAKKARI (République arabe syrienne) a demandé des éclaircissements concernant deux questions reportées de la session précédente. Il a notamment souhaité avoir l’assurance que les résolutions de l’Assemblée générale seront publiées accompagnées d’une liste des délégations ayant participé au vote. L’autre point avait trait au fait que, pour certaines réunions, on demande désormais aux délégations de se procurer les documents par l’Internet et non par la voie traditionnelle. Il a demandé au Secrétariat de justifier cet état de faits.

M. JIN lui a effectivement confirmé que les résolutions seront publiées avec la liste des votants. Il a ajouté que la manière officielle de diffuser les documents demeure et que les rapports continuent d’être distribués sur support papier, ainsi que les délégations en ont fait la demande.

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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.