En cours au Siège de l'ONU

AG/1069

L'ASSEMBLEE DU MILLENAIRE DOIT TRADUIRE EN ACTIONS CONCRETES LES ENGAGEMENTS PRIS DANS LA DECLARATION DU MILLENAIRE

22 septembre 2000


Communiqué de Presse
AG/1069


L’ASSEMBLEE DU MILLENAIRE DOIT TRADUIRE EN ACTIONS CONCRETES LES ENGAGEMENTS PRIS DANS LA DECLARATION DU MILLENAIRE

20000922

Les questions de sécurité et le maintien de la paix ont dominé le débat général

L’Assemblée générale a achevé ce matin son débat général engagé le 12 septembre dernier sous la présidence d’Harri Holkeri (Finlande).

Prenant la parole en fin de séance, le Président de l’Assemblée générale, a fait une déclaration dans laquelle il est revenu sur les principaux thèmes abordés dans le cadre du débat général. Ainsi, a-t-il notamment déclaré, “le défi auquel se trouve confrontée l’Assemblée du millénaire, consiste à traduire en actions concrètes les engagements pris par les dirigeants mondiaux dans la Déclaration du millénaire. L’Assemblée doit maintenir en vie l’esprit du millénaire et agir avec le sens de l’urgence”.

Plusieurs orateurs ont également évoqué ce matin la Déclaration adoptée à l’issue du Sommet du millénaire. Ils ont affirmé que les objectifs contenus dans ce document ne doivent pas rester lettre morte, mais être effectivement atteints. A cet égard, nombre d’intervenants ont estimé qu'il était nécessaire de réformer l’Organisation et de la doter des moyens lui permettant de s’acquitter d’une telle tâche. Dans ce contexte, le Représentant du Venezuela a appuyé l’idée de la création d’un Groupe de travail qui serait chargé de s’assurer de la mise en oeuvre effective de la Déclaration du millénaire. Se référant toujours à la mise en oeuvre de la Déclaration du millénaire, plusieurs orateurs ont mis l’accent sur l’attention particulière qui devrait être accordée à l’objectif de réduire de moitié la pauvreté d’ici à 2015. A cet égard, les questions relatives au développement et à la dette ont été abordées. Plusieurs représentants de pays du Sud ont ainsi exhorté les pays développés à respecter l’engagement de consacrer 0,7% de leur PNB à l’aide au développement. Ils ont, par ailleurs, demandé aux pays industrialisés d’ouvrir davantage leurs marchés à leurs exportations.

Cent soixante huit orateurs se sont exprimés au cours de ce débat général dont deux chefs d'Etat, un Vice-Président et cent quarante sept Premiers ministres et ministres.

Se sont exprimés ce matin les ministres des affaires étrangères de Maurice et d'Erythrée, le Vice-ministre des affaires étrangères du Nicaragua ainsi que les représentants du Rwanda, d'Antigua-et-Barbuda, de Tanzanie, du Venezuela, du Bénin et de Guinée équatoriale.

Les représentants de la Turquie, de la République démocratique du Congo, du Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord, des Comores, de l’Éthiopie, de l’Erythrée et de l’Azerbaïdjan ont exercé leur droit de réponse.

(à suivre - 1a) - 1a - AG/1069 22 septembre 2000

Les questions liées au maintien de la paix et de la sécurité internationales et à la prévention des conflits ont dominé ce débat général. Nombre d’intervenants ont manifesté leur intérêt pour le rapport du Groupe de haut niveau sur les opérations de maintien de la paix, dit le rapport Brahimi. La notion d’ingérence humanitaire a suscité des réactions divergentes. Pour les uns, l’ingérence qu’elle soit ou non à des fins humanitaires, est d’abord une atteinte inacceptable à la souveraineté des Etats ; pour les autres, la défense des droits de l’homme et de la dignité humaine justifie une intervention internationale quand l’Etat ne peut ou ne veut garantir la sécurité des personnes sur son territoire.

La pauvreté et l’exclusion sociale ont été identifiées comme étant le plus souvent à l’origine des conflits. C'est pourquoi il faudrait multiplier les actions en faveur du développement. Le financement du développement durable et la remise de la dette ont fait partie des questions abordées dans ce cadre. La proposition du Secrétaire général, visant à constituer des partenariats avec des entreprises privées, a suscité l'intérêt de nombreux intervenants.

Autre grand thème de ce débat général, les évolutions technologiques récentes et la mondialisation ont suscité à la fois des craintes et des espoirs. Si la conviction que ce phénomène contient un considérable potentiel de développement a souvent été exprimée, des appels pressants ont été lancés pour que des mesures soient prises afin d'éviter que la mondialisation et les récentes évolutions technologiques ne creusent encore le fossé entre pays riches et pays pauvres. Certains ont été ainsi mis en garde contre les effets de “l’illettrisme informatique”. Cela ne pourra se faire que par le renforcement de la coopération entre les pays et le dialogue entre les peuples, a-t-il été affirmé.

Les représentants de la communauté internationale ont également réaffirmé leur conviction que l’ONU reste l’institution privilégiée, capable de réaliser ce nouvel ordre mondial à condition toutefois qu’elle mène à bien la réforme engagée il y a trois ans. Les modalités de l'élargissement du Conseil de sécurité ont été également débattues. Le Conseil, ont indiqué les orateurs, ne reflète plus les nouveaux équilibres mondiaux. Il faut donc revoir sa composition de façon à améliorer sa représentativité.

L'Assemblée générale reprendra ses travaux le mercredi 27 septembre.

- 2 - AG/1069 22 septembre 2000

Fin du débat général

M. JOSEPH W. MUTABOBA (Rwanda): "Plus jamais de guerres qui conduisent à la perte de millions de vies humaines, plus jamais le génocide, s'étaient écriés les pays fondateurs de l'ONU réunis à San Francisco, face aux conséquences des deux guerres mondiales. Aujourd'hui comme hier, la communauté internationale se surprend encore à vivre les horreurs qu'elle avait cru enterrées à jamais, entre autres le génocide commis au Rwanda en 1994. Ce qui a manqué pour contribuer à la prévention et à l'arrêt de ce génocide, ce ne sont certainement pas les principes théoriques de morale publique et de droit international. Le véritable noeud du problème est à chercher sans doute ailleurs. Comment ne pas s'étonner même aujourd'hui des lenteurs ou des prétextes de blocage des poursuites judiciaires à l'endroit des auteurs de ce génocide dans des pays qui se déclarent de culture des droits de l'homme"! Ma délégation en appelle à la communauté internationale pour qu'elle tire du génocide commis dans notre pays toutes les leçons qui s'imposent. De manière beaucoup plus urgente, il est question d'aider le Rwanda à reconstruire et à réparer les énormes dégâts matériels et moraux de ce génocide de 1994. Je profite de cette occasion pour exprimer mon appréciation des débats du Conseil de sécurité qui, le 15 avril dernier, a fait siennes les recommandations du rapport Carlsson, tout en demandant au Conseil de bien vouloir user de son influence pour en assurer un suivi conséquent au sein d'autres institutions et agences des Nations Unies dont le PNUD de qui nous attendons un apport spécial pour l'assistance au développement du Rwanda.

J'en arrive ici à la crise congolaise dont certains aspects se situent dans le prolongement du génocide commis au Rwanda en 1994. Comme il convient de le rappeler, bon nombre de miliciens et anciens militaires rwandais, auteurs de ce génocide, se sont réfugiés dans l'actuelle République démocratique du Congo, après leurs forfaits et leur défaite. Non seulement ces anciens militaires et miliciens n'ont pas été désarmés à l'époque, mais ils ont continué à bénéficier de nouveaux équipements et entraînements militaires pour commettre des actes de génocide sur les régions frontalières et préparer la réédition d'un génocide généralisé. C'est dans ce contexte que se situe actuellement la présence militaire de notre pays au Congo qui n'a pour sens que la prévention d'une telle réédition du génocide au Rwanda par les mêmes miliciens Interahamwe et militaires de l'ancien régime. Nous avons relativement réussi à atteindre nos objectifs. Nous avons capturé bon nombre d'Interahamwe et soldats de l'ancien régime. La plupart des soldats ont réintégré l'armée. Dans la catégorie des otages libérés au cours de nos opérations, 12 000 ont été rapatriées depuis août 1998 et le processus continue. Nous avons établi des centres d'accueil sur nos frontières avec la RDC et plusieurs organisations humanitaires dont le HCR.

Mon Gouvernement avait salué la signature des Accords de Lusaka. La délégation rwandaise déplore que le Gouvernement de Kinshasa ait récemment remis en cause ces mêmes accords. Le Rwanda estime qu'ils constituent actuellement le seul cadre de nature à garantir une paix durable en RDC et dans la sous-région. Par ailleurs, la lenteur et les hésitations observées du côté de notre Organisation en ce qui concerne le déploiement de la force de la Mission des Nations Unies au Congo devraient être revues.

- 3 - AG/1069 22 septembre 2000

M. PATRICK A. LEWIS (Antigua-et-Barbuda): Antigua-et-Barbuda est un petit Etat mais cela ne signifie pas que nous avons de petits problèmes. En effet, les déchets nucléaires sont encore transposés dans nos eaux malgré nos protestations nombreuses et répétées. Nous avons un problème avec l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qui prend des décisions en faveur des intérêts des entreprises multinationales et des pays bénéficiaires des activités de ces entreprises. Les producteurs de bananes de l'île du Vent ont eu un grand désavantage car ils n’avaient pas les moyens de payer le coût d’une représentation adéquate auprès de l’OMC. Le problème de la "banane" risque d'avoir des effets dans tous les pays de la Communauté des Caraïbes.

Au Sommet du millénaire nous avons parlé de la mondialisation sans traiter de la réalité fondamentale de ce que signifie ce phénomène et de ce que l’on nomme le “libre commerce”. Il n'y a jamais eu de commerce libre dans l'histoire moderne. Si la mondialisation est inévitable, sachons en reconnaître les défauts. La mondialisation n’a pas un visage humain. Nous continuons de parler des opportunités de la mondialisation pour les pays en développement mais nous attendons toujours les bénéfices de celle-ci.

Mon pays souffre actuellement du principe du droit du plus puissant. Les pays de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) craignent une fuite de capitaux vers les régions qui ont un système fiscal plus compétitif. Ils sont allés jusqu'à lier certains avantages fiscaux offerts au blanchiment d'argent, sans aucune preuve. Mon pays est volontairement d’accord pour participer plus activement aux financement des opérations de maintien de la paix, en dépit de ses limitations économiques. Nous acceptons notre rôle dans les efforts pour promouvoir le bien-être mondial.

M. HASSAN GUMBO KIBELLOH (République-Unie de Tanzanie): En Afrique, 300 millions de personnes, soit 40% de la population, vivent avec moins d'un dollar par jour. L'éradication de la pauvreté dépend de la disponibilité des ressources; c'est pourquoi nous souhaitons que la conférence internationale sur le financement du développement que l'ONU projette d'organiser en 2001 puisse apporter de vraies réponses à nos besoins. Il est préoccupant de constater qu'aujourd'hui, l'aide publique au développement est tombée à 0,2% du PNB des pays développés, bien en deçà de l'objectif proclamé de 0,7%. Il faut de toute urgence que le niveau des contributions soit relevé. En dépit d'un taux de profit remarquable (entre 24 et 30%), l'investissement étranger en Afrique reste faible. Les initiatives d'allègement de la dette se sont avérées insuffisantes. Nous saluons l'initiative concernant les pays les plus fortement endettés car elle permet de dégager des ressources pour financer les réforme économiques et les programmes sociaux. Cependant, le fardeau du service de la dette continue de peser très lourdement sur nos économies chancelantes.

Le développement dépend de l'accroissement des capacités de production, et de l'accès aux marchés; nous demandons aux pays développés d'ouvrir leurs frontières et de favoriser l'intégration commerciale des pays pauvres, dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce. De même, l'accès aux technologies et la capacité endogène de développer ces technologies est un facteur crucial du développement. Nous espérons que le programme du millénaire se traduira en programme concret pour combler le fossé technologique et faciliter le transfert de technologies.

- 4 - AG/1069 22 septembre 2000

Lors du Sommet du millénaire, les Etats Membres ont réitéré l'existence de liens entre le développement et le maintien de la paix. Nous regrettons de voir que parfois, les réponses de l'ONU sont trop lentes et inadaptées. En Angola, Savimbi a violé de façon flagrante les décisions du Conseil de sécurité concernant l'application des Accords de Lusaka. En ce qui concerne la République démocratique du Congo, nous regrettons que les Accords de Lusaka n'aient pas été mis en oeuvre plus rapidement. Souvent, les conflits sont à l'origine de mouvements massifs de réfugiés. La Tanzanie a ainsi accueilli plus de 800 000 refugiés en provenance de la région des Grands Lacs. C'est un fardeau très lourd pour un pays pauvre comme la Tanzanie, et il serait souhaitable que cette charge soit partagée au niveau international, même si la solution réside dans la résolution des conflits afin de permettre un retour des réfugiés dans leur pays d'origine.

M. IGNACIO ARCAYA (Venezuela) : la Déclaration adoptée à l’issue du Sommet du millénaire trace les grandes lignes de l’action des Nations Unies pour le futur immédiat. Un tel document ne doit pas rester lettre morte, à cette fin le Venezuela appuie l’idée de créer un Groupe de travail qui serait chargé de s’assurer de la mise en oeuvre de la Déclaration du millénaire. Nous nous devons d’engager des actions concrètes pour que la majorité de la population mondiale, qui se trouve dans les pays en développement, puisse réaliser des progrès significatifs en terme de développement. Dans ce contexte, un effort particulier devrait être consenti en faveur des plus pauvres. Force est de constater qu’à l’heure actuelle, notre Organisation ne dispose pas des moyens qui lui permettraient de s’acquitter avec efficacité d’une telle mission. Il convient donc de donner à l’ONU les moyens de jouer un rôle clé en matière de développement. A cet égard, la promotion de l’Assemblée générale, organe le plus démocratique et ouvert de notre Organisation, est souhaitable. Il est également nécessaire de renforcer son principal instrument en matière de développement, le Conseil économique et social, qui devrait être transformé en un Conseil pour le développement humain, investi d’une véritable autorité et de moyens d’actions comparables à ceux du Conseil de sécurité. Pour que l’objectif de réduction de moitié de la pauvreté d’ici à 2015 soit atteint, il importe que les efforts déployés par les gouvernements en matière de santé et d’éducation soient appuyés par une coopération internationale fondée sur un esprit de solidarité. Il est donc essentiel que les pays développés consacrent effectivement 0,7% de leur PIB au développement. En outre, l’allègement du poids de la dette de pays en développement et la lutte contre l’épidémie du sida sont les mesures qui s’imposent avec une urgence particulière. La Réunion intergouvernementale de Haut niveau sur le financement du développement, qui se tiendra l’an prochain, doit aboutir à une meilleure coordination de l’ensemble des efforts déployés par les multiples acteurs du développement. Les Nations Unies doivent jouer un rôle majeur dans cet effort de coordination. Par ailleurs, il est indispensable que la communauté internationale, sur la base d’un dialogue Nord-Sud, parvienne à une solution concertée et efficace en matière de dette. Le succès des efforts consentis par les pays en développement en vue d’éradiquer la pauvreté, d’asseoir la croissance économique et de parvenir au développement durable sont étroitement liés à l’équité du système économique mondial et à la coopération internationale.

- 5 - AG/1069 22 septembre 2000

Le maintien de la paix et de la sécurité internationales sont l’autre priorité des Nations Unies. L’ONU doit se doter des moyens de prévoir et de prévenir les conflits. A cet égard, le désarmement et particulièrement le désarmement nucléaire et l’élimination du commerce illicite des armes sont de grande importance. Nous appuyons les propositions du Secrétaire général visant à convoquer une Conférence internationale sur la réduction des dangers nucléaires, en ce qu’elle permettrait de promouvoir le consensus sur la nécessité de détruire les arsenaux nucléaires. Le Venezuela est également favorable à la tenue d’une conférence sur le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects. Enfin, mon pays est partisan d’une véritable réforme du Conseil de sécurité. Une telle réforme doit permettre le renforcement de la crédibilité du Conseil en tant qu’organe démocratique, transparent et impartial.

M. ANIL KUMARSINGH GAYAN, Ministre des affaires étrangères et de la coopération régionale de l'île Maurice : Le maintien de la paix et de la sécurité du monde reste le plus grand défi posé à notre Organisation. Le fait que subsistent des arsenaux nucléaires et la menace d'un désastre nucléaire constituent un obstacle majeur au maintien de la paix et de la sécurité. Nous saluons tous les efforts réalisés par la communauté internationale pour que le Traité de non-prolifération soit universellement accepté. Toutefois plus de 30 000 armes nucléaires dont certaines immédiatement opérationnelles, sont déployées dans le monde. Le risque d'une explosion accidentelle ou provoquée ne cesse de grandir. Ma délégation est convaincue que la tenue rapide d'une conférence internationale sur le désarmement nucléaire est d'une importance cruciale.

Le rôle du Conseil de sécurité dans le domaine crucial de la paix internationale et de la sécurité est évident. Cependant l'efficacité de cet organe central peut être améliorée s'il est renforcé de façon à mieux refléter les nouvelles réalités en train d'émerger et auxquelles ce millénaire sera confronté. Maurice soutient la position du Mouvement des non-alignés et de l'Organisation de l'unité africaine sur l'élargissement et la représentativité du Conseil de sécurité et nous attendons avec impatience les conclusions rapides du Groupe travaillant sur la question de la représentation équitable.

Concernant la situation aux Comores, nous demandons instamment à la communauté internationale de ne pas apporter son soutien à la déclaration conjointe de Fomboni dont nous pensons qu'elle ne peut que porter atteinte à l'unité et à l'intégrité territoriale des Comores. Nous redisons notre soutien à l'OUA dans les efforts qu'elle mène actuellement pour résoudre la crise en accord avec les dispositions de l'accord d'Antananarive, seul cadre viable à notre avis pour une solution durable et consensuelle à la crise.

De petites bandes de voyous qui renversent des gouvernements démocratiquement élus, cela peut sembler anachronique. Cela ne s'en est pas moins produit, il y a quelques mois dans les îles Fidji et Salomon. Maurice condamne sans équivoque toute tentative visant à contrecarrer la volonté populaire par la force.

- 6 - AG/1069 22 septembre 2000

Les petits Etats insulaires en développement qui représentent un cinquième des membres des Nations Unies sont dans une situation particulièrement difficile en raison de leur vulnérabilité à un large éventail de facteurs économiques, climatiques et économiques. Nous insistons pour que les Nations Unies et les autres organisations internationales coordonnent leurs efforts pour développer l'indice de vulnérabilité aux paramètres socioéconomiques et environnementaux préconisé pour ces Etats par le Programme d'action de la Barbade.

Nous lançons un appel auprès de l'ancienne puissance coloniale, le Royaume-Uni, pour qu'elle s'engage dans des discussions sérieuses et déterminées visant à régler au plus vite la question de l'archipel de Chagos. Nous insistons sur le fait que Maurice n'abandonnera jamais son intention de revendiquer sa souveraineté sur l'archipel. Nous insistons également auprès de la France, avec qui nous discutons la question du retour de l'île de Tromelin pour qu'elle travaille avec nous de façon constructive sur cette question.

M. HAILE WELDENSAE, Ministre des affaires étrangères de l’Erythrée : La Déclaration du millénaire réaffirme le caractère sacré des idéaux et des objectifs des Nations Unies et souligne le fait que les principes consacrés par la Charte des Nations Unies sont toujours d’actualité. La Déclaration nous rappelle également notre devoir de continuer à renforcer les Nations Unies et la nécessité de procéder aux ajustements opportuns qui permettront à l’Organisation de relever les défis de la justice, de la paix et de la sécurité, de la pauvreté, du développement économique et des inégalités de l’économie mondiale. A cet égard, l’Erythrée souhaite joindre sa voix à celle de tous ceux qui ont appelé de leurs voeux une réforme de l’ONU et du Conseil de sécurité.

Ayant expérimenté les horreurs de la guerre mais également les bénéfices d’une paix de courte durée, mon pays est pleinement conscient de la nécessité d’assurer un règlement pacifique des différends et des vertus de la coopération. La politique extérieure de l’Erythrée repose sur l’idée que le recours à la force, tout comme la menace du recours à la force, ne sauraient jamais constituer un instrument de politique étrangère. On ne devrait recourir à la force qu’après que tous les moyens pacifiques de règlement des conflits auront échoué. Mon pays a fait des principes et des objectifs de la Charte, les fondements de sa politique étrangère. Dans sa région, l’Erythrée ne ménage pas ses efforts pour créer une zone de paix et de coopération. Nous cherchons à établir de bonnes relations avec l’ensemble de nos voisins. En dépit de sa bonne volonté et au cours des sept années qui se sont écoulées depuis son accession à l’indépendance, mon pays a dû se défendre contre des pressions politiques et des tentatives de porter atteinte à son intégrité territoriale, à sa souveraineté et à son indépendance, conquise de haute lutte. L’Erythrée doit être en fait le seul Etat Membre des Nations Unies menacé aujourd’hui dans son indépendance à l’aube du XXIe siècle. Il va sans dire que la lutte menée en vue de préserver son indépendance s’est faite au détriment du développement. L’indépendance et la souveraineté de mon pays ont été mises à rude épreuve durant ces deux dernières années. Ce qui a été désigné comme conflit frontalier est en fait une tentative de renverser le cours de l’histoire et de recoloniser mon pays. Les érythréens ont lutté contre de telles tentatives et en ont payé le prix fort en terme d’infrastructures socioéconomiques et de violation des droits de l’homme.

- 7 - AG/1069 22 septembre 2000

Depuis le départ, mon pays a exprimé sa conviction que les différends ne sauraient être résolus par la guerre. Nous restons fermement acquis à la cause d’un règlement pacifique du conflit, en dépit de l’occupation de larges parties de son territoire, du déplacement de centaines de milliers de ses ressortissants, des violences et menaces constantes exercées sur la population des territoires occupés. Nous avons d’ores et déjà fait de grandes concessions et tout notre possible pour parvenir à un règlement pacifique du différend. Mais la recherche de la paix est une responsabilité partagée. Nous demandons à tous ceux qui sont concernés par ce conflit de respecter sans équivoque le processus de paix de l’Organisation de l’Unité africaine, tant dans sa lettre que dans son esprit et particulièrement l’Accord cadre et l’Accord de cessation des hostilités. L’Erythrée souhaite attirer l’attention du Conseil de sécurité sur l’urgente nécessité de déployer une opération de maintien de la paix, conformément à la résolution 1320 du 15 septembre 2000. Il en va de la préservation de tous les progrès accomplis sur la voie de la paix.

M. JOEL WASSI ADECHI (Bénin) : A l'heure de la mondialisation, l'Organisation des Nations Unies est la seule institution à même d'incarner les valeurs universellement acceptées et la seule tribune susceptible d'organiser un débat fécond sur les questions mondiales. L´ONU est l'instance où les faibles et les marginalisés sont en mesure de faire entendre leur voix, car les bienfaits de la mondialisation ne sont pas équitablement partagés. Le Bénin salue les initiatives en faveur du développement prises lors du Sommet du millénaire et invite les Etats, la société civile et le secteur privé à travailler ensemble afin de trouver une solution durable au problème de la dette, de rendre les échanges internationaux plus justes et de fournir aux plus pauvres les ressources financières nécessaires au développement de leurs capacités de production.

A ce titre, la tenue de la troisième Conférence des Nations Unies pour les Pays les moins avancés revêt une importance toute particulière. Il importe qu'elle aboutisse à des résultats concrets. Le Bénin se réjouit de l'initiative prise par l'administrateur du PNUD d'organiser une session ministérielle spéciale pour discuter de l'orientation stratégique du Programme des Nations Unies pour le développement.

Le Bénin renouvelle son invitation à tous les Etats Membres pour qu'ils participent à la quatrième Conférence internationale des démocraties nouvelles et rétablies qui se déroulera à Cotonou du 4 au 6 décembre 2000. Cette Conférence sera sans nul doute une étape importante dans la marche de la communauté internationale vers la consolidation des principes démocratiques.

- 8 - AG/1069 22 septembre 2000

M. NARCISO NTUGU ABESO OYANA (Guinée équatoriale) : Afin d'assurer le suivi des propositions du Sommet du millénaire, nous devons en premier lieu faire régner la démocratie dans notre maison commune, c´est-à-dire au sein de l'Organisation des Nations Unies. C'est pourquoi nous souhaitons faire entendre la voix de la Guinée équatoriale et appuyer la réforme des Nations Unies afin de promouvoir une représentation plus juste du continent africain, en particulier au Conseil. Si cette réforme est ajournée, nous risquons de voir le pouvoir de notre grande institution décliner.

En cette fin de siècle où certains individus ont amassé des fortunes colossales, près du quart des habitants de notre planète vivent dans une pauvreté extrême. Combattre et éliminer la pauvreté doit rester la préoccupation principale et l'objectif essentiel de notre Organisation. Pour cela, les pays pauvres doivent mettre en oeuvre une stratégie multisectorielle de croissance et créer des emplois. Mais la dette extérieure empêche de nombreux d'entre-eux pays de se consacrer à la lutte contre la pauvreté. Aujourd'hui, nous lançons un appel pour que la dette extérieure des pays pauvres soit annulée.

En Guinée équatoriale, nous nous battons pour que les droits de tous soient respectés: les droits des femmes, des enfants, des réfugiés, des plus vulnérables et des marginalisés. Nous nous sommes attelés à la noble tâche de bâtir un modèle de démocratie participative et pacifique. Cependant, je tiens à exprimer ma préoccupation face à la baisse des ressources extérieures d'aide. Les ressources externes sont plus que jamais essentielles pour définir et mettre en oeuvre une stratégie économique de développement.

En ce qui concerne la sécurité dans la sous-région, la Guinée équatoriale espère que l'ONU saura appuyer les initiatives du COPAX, Conseil pour la paix et la sécurité en Afrique centrale, organe de concertation politique et militaire qui regroupe les Etats de la Communauté économique d'Afrique centrale.

Dr. JOSE ADAN GUERRA PASTORA, Vice-Ministre des affaires étrangères du Nicaragua : Le Nicaragua soutient l'idée qu'il est nécessaire de réformer le Conseil de sécurité et de limiter le droit de veto, voire de l'éliminer. Il serait également souhaitable de définir les moyens d'améliorer l'efficacité de l'aide humanitaire. Aujourd´hui, le trafic des drogues, le crime organisé et le terrorisme international font peser de réelles menaces sur la stabilité de nos démocraties. Le trafic des drogues est en rapide augmentation et a des répercussions aux niveaux économique, politique et social de nos pays. Nous devons, au niveau national, créer des institutions de lutte contre ce fléau; le Nicaragua a ainsi établi un Plan National de contrôle des drogues. Mais des initiatives nationales resteront insuffisantes tant que n'existera pas une coopération internationale renforcée pour combattre ces trafics d'envergure planétaire.

- 9 - AG/1069 22 septembre 2000

Suite au conflit armé qu'a connu le Nicaragua dans les années 90, le sol de notre pays est truffé des mines antipersonnel. Aujourd´hui encore, ces mines font de nombreuses victimes. Mon pays participe activement à toutes les initiatives internationales visant à détruire ces armes. C'est ainsi que, conformément à la Convention d'Ottawa sur l'interdiction des mines antipersonnel, le Nicaragua a déjà détruit 40 000 mines. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour que la Troisième Session des Etats membres à la Convention d'Ottawa qui se tiendra dans notre pays en septembre 2001 se déroule de la façon la plus satisfaisante possible.

A l'heure de la mondialisation et de l'accélération des progrès techniques, l'accès aux nouvelles technologies devient un enjeu essentiel et détermine la capacité d'un pays à s'intégrer dans l'économie mondiale. Pour ces raisons, il nous incombe à tous de favoriser le transfert de technologies. Nous attendons également des pays développés qu'ils ouvrent leurs marchés aux petits pays dont la croissance dépend pour une large part des exportations. C'est seulement par ces initiatives en faveur de la croissance des plus pauvres que nous empêcherons la mondialisation de se traduire par une marginalisation accrue des plus démunis.

Discours de clôture du Président de l'Assemblée générale

M. HARRI HOLKERI (Finlande), Président de l’Assemblée générale : Notre Assemblée doit relever le défi de la mise en oeuvre des engagements pris par les dirigeants du monde dans la Déclaration adoptée à l’issue du Sommet du millénaire. Une telle exigence a été réaffirmée par le Secrétaire général dans son discours d’ouverture de la session. Il a ainsi pu souligner la nécessité vitale de rechercher les moyens de traduire en réalités les promesses faites lors du Sommet du millénaire et pour cela de renforcer l’efficacité de l’ONU. Laissez-moi en venir à présent aux questions qui ont été abordées au cours de ces deux dernières semaines. La question du maintien de la paix et de la sécurité internationales est la question la plus critique à laquelle se trouve confrontée la communauté internationale. De nombreux orateurs ont ainsi souligné la nécessité de renforcer la capacité de l’ONU à maintenir la paix. A cet égard, le Sommet a permis de réaffirmer la nécessité de procéder rapidement à l’examen des recommandations faites par le Groupe pour les opérations de maintien de la paix des Nations Unies. Le caractère général et complexe des opérations de maintien de la paix a été maintes fois souligné et de nombreux orateurs ont évoqué la nécessité de promouvoir une culture de prévention. L’importance de la promotion et du respect des droits de l’homme en tant que préalables à la sécurité internationale a également été affirmée.

La question de la réforme du Conseil de sécurité, visant à parfaire sa légitimité et sa représentativité, a été un thème récurrent du débat général. J’ai l’espoir que les déclarations faites dans ce sens attestent de la volonté d’aller de l’avant sur cette question.

- 10 - AG/1069 22 septembre 2000

Un appel appuyé à la mise en oeuvre des engagements en matière de développement souscrits dans les années 90 a été lancé au cours du débat. Il est ressorti de nombreuses déclarations que les buts fixés sont loin d’être atteints. Plusieurs voix se sont élevées pour demander la réalisation concrète des engagements pris dans la Déclaration du millénaire, visant à réduire la pauvreté de moitié d’ici à l’an 2015. Plusieurs orateurs ont souligné les liens entre les conflits et la pauvreté. L’on a également insisté sur le poids insoutenable de la dette et sur les termes défavorables du commerce pour les pays en développement. L’Assemblée générale devrait prendre, sans délai, des décisions s’agissant de la Conférence à venir sur le financement du développement. Le débat général a également permis d’aborder nombre d’aspects des activités humaines qui requièrent notre attention commune, telle que la situation des enfants, l’illettrisme, l’épidémie du sida, le racisme et la discrimination raciale, la détérioration de l’environnement, la pollution et le manque de sécurité alimentaire.

La mondialisation de l’économie, ses conséquences tant négatives que positives ont figuré parmi les thèmes privilégiés du débat. En ce domaine, les défis demeurent. Il s’agit de réduire l’écart entre les riches et les pauvres et de répartir de façon plus équitable les fruits de la mondialisation. A cet égard, il a été affirmé que nous devons réfléchir en terme multidimensionnel. En effet, la mondialisation est non seulement un phénomène économique, mais également politique et social, environnemental, technologique et culturel. C’est pourquoi la responsabilité de veiller aux efforts néfastes de la mondialisation ne peut être abandonnée aux seuls mécanismes de marché. Des décisions politiques doivent être prises. L’Assemblée générale doit jouer un rôle à cet égard. Une telle entreprise requiert une coopération internationale accrue. Les institutions spécialisées des Nations Unies et l’Organisation mondiale du commerce ont également un rôle important à cet égard. Les questions relatives au désarmement ont également été au centre du débat. Il a été noté qu’une paix durable ne sera pas garantie tant que les armes de destruction massive ne seront pas éliminées.

Droits de réponse

Le représentant de la Turquie a attiré l'attention sur la déclaration du Ministre des affaires étrangères de l'Arménie, le 18 septembre dernier, dans laquelle il évoquait des événements du siècle dernier et il regrettait qu'il n'y ait pas de relations entre l'Arménie et la Turquie. Il a expliqué que l'Arménie insiste pour imposer ses conditions et sa vision de l'histoire et qu'elle présente comme un génocide ce qui fut une tragédie aussi bien pour les Turcs que pour les Arméniens à un moment où l'Empire ottoman, à l'agonie, lançait un assaut impérialiste. Il a indiqué que la Turquie souhaitait le rétablissement de relations normales avec l'Arménie mais qu'elle trouvait incompréhensible l'occupation par l'Arménie d'un cinquième d'un pays voisin depuis près de dix ans.

Le représentant de la République démocratique du Congo a indiqué qu'il ne répondrait pas aux allégations fallacieuses d'ordre sécuritaire du Burundi et du Rwanda cherchant à justifier l'occupation de son pays. Il a affirmé que son peuple voulait et cherchait la paix et que son Gouvernement était ouvert à toutes les suggestions visant à mettre un terme rapide à cette tragédie, que cela soit par l'application des Accords de Lusaka, par des négociations directes avec le Rwanda et le Burundi ou encore par des négociations avec ses frères congolais qui ont choisi les armes. Il a suggéré que ces négociations pourraient être garanties par une conférence internationale.

- 11 - AG/1069 22 septembre 2000

Le représentant du Royaume-Uni a déclaré que le gouvernement britannique maintient que le territoire britannique de l'océan Indien est britannique depuis 1814 et qu'il ne reconnaît pas la validité de la réclamation de Maurice sur l'archipel Chagos.

La représentante des Comores a regretté que des pays voisins et d'autres pays lancent un appel à la communauté internationale, non pour soutenir, mais pour condamner un processus national qui a permis de régler à l'amiable une crise qui devait aboutir à une intervention militaire à Anjouan. Elle a indiqué que le calendrier électoral établi depuis 1999, n'a pu être mis en oeuvre à cause du refus de la partie anjouanaise. La déclaration commune de Fomboni préserve l'unité et l'intégrité territoriale des Comores, a-t-elle déclaré.

Le représentant de l'Ethiopie a indiqué qu'au moment où son pays a signé l'accord avec l'Erythrée, il était convaincu que celui-ci allait au-delà du cessez-le-feu et impliquait l'arrêt de toute forme d'hostilité. La déclaration du Ministre des affaires étrangères de l'Erythrée lui a apporté la démonstration inverse. Il a indiqué que l'Erythrée persiste à se faire passer pour la victime de l'agression et indique avoir toujours eu de bonnes relations avec ses voisins alors qu'elle les a agressés les uns après les autres au cours des années écoulées. Il a souligné que l'Ethiopie ne pouvait être soupçonnée d'intentions impérialistes alors qu'elle avait défendu le droit à l'autodétermination de l'Erythrée.

Le représentant de l’Arménie a souligné que le XXe siècle s’est ouvert pour son peuple sur un génocide qui a provoqué la mort de 1,5 million de personnes. Les recherches effectuées par des intellectuels ont permis de rassembler des documents qui attestent bien de la véracité des faits qui se sont produits. Le fait que la Turquie nie l’existence d’un génocide en Arménie ne fait que renforcer notre volonté de rechercher la justice et la vérité. Le génocide arménien est un fait incontestable. Nous avons toujours voulu établir des relations de bon voisinage avec la Turquie et sommes attachés au principe d’un règlement pacifique de la situation au Haut-Karabakh.

Le représentant de l'Erythrée a affirmé que l'Ethiopie a cherché, immédiatement après la signature de l'Accord d'Alger, à le remplacer par un autre accord. Il a affirmé qu'elle a immédiatement repris ses harcèlements, agressions et tortures et n'a cessé d'intensifier ses campagnes d'incitation à la haine ethnique. Il y a quelques semaines, 15 000 Erythréens ont été expulsés de leur habitat ancestral. Le rapatriement de deux groupes d'Ethiopiens par l'Erythrée s'est effectué sous les auspices du CICR et selon les règles du droit international. L'Erythrée a ouvert ses portes aux ONG dont Amnesty International et Human Watch.

Le représentant de la Turquie a déclaré que les recherches auxquelles le représentant de l'Arménie a fait allusion n’étaient pas de nature historique politique. Ces recherches ont été effectuées par un homme de parti pris vis-à-vis de la Turquie. A l’aube du nouveau millénaire nous espérons qu’il sera possible de parvenir à une juste compréhension des événements tragiques qui se sont produits entre nos deux pays. Mais l’Arménie devrait ainsi garder à l'esprit que près de 2 millions de Turcs sont morts dans ce conflit.

- 12 - AG/1069 22 septembre 2000

Le représentant de l'Azerbaïdjan a indiqué qu'il ne pouvait y avoir de règlement du problème du Haut-Karabakh en raison de l'occupation de l'Arménie qui n'a rien fait pour favoriser le retour de la stabilité dans la région.

Le représentant de l'Ethiopie a fait observer que son pays a signé la Convention de Genève il y a déjà 50 ans et non 3 ans. De plus, si l'on souhaite en savoir davantage sur la propagande ethnique, il faudrait écouter la radio érythréenne qui diffuse des campagnes d'incitations à la haine. Il a indiqué qu'il y avait de nombreux Ethiopiens d'origine érythréenne y compris dans les cabinets ministériels. Il a déclaré que le CICR s'est montré préoccupé en juillet dernier parce que les rapatriements d'Ethiopiens s'effectuaient au milieu des champs de mines.

Le représentant de l'Arménie a fait observer que le génocide arménien a commencé en avril 1915 et qu'il a été comparé à la Nuit de Cristal. Il a indiqué que l'Empire ottoman s'est alors livré à de véritables massacres sur une grande échelle. En ce qui concerne le Haut-Karabakh, aucune action militaire n'a été entreprise au cours des 6 dernières années. L´Arménie reste engagée en faveur de la paix et du maintien du cessez-le-feu et entretient des contacts avec l'Azerbaïdjan afin de trouver un compromis. Ce sont en dernière analyse les habitants du Haut-Karabakh eux-mêmes qui vont décider de leur destin.

Le représentant de l'Erythrée a indiqué que le rapport du CICR mentionné par l'Ethiopie faisait état de faits niés par la suite par le siège du CICR.

* *** *

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.