LE POUVOIR DE NOS VALEURS COMMUNES DEPASSE CELUI DE NOS DIVERGENCES, SOULIGNE LE NOUVEAU PRESIDENT DE L'ASSEMBLEE GENERALE
Communiqué de Presse
AG/1040
LE POUVOIR DE NOS VALEURS COMMUNES DEPASSE CELUI DE NOS DIVERGENCES, SOULIGNE LE NOUVEAU PRESIDENT DE LASSEMBLEE GENERALE
20000905LAssemblée générale ouvre les travaux de sa cinquante-cinquième session et élit son Bureau
LAssemblée générale a ouvert, cet après-midi, les travaux de sa cinquante- cinquième session en observant une minute de silence consacrée à la prière ou à la médiation. Elle a ensuite admis Tuvalu comme 189ème Etat Membre de lONU avant délire son Président, M. Harri Holkeri (voir BIO/3315) de la Finlande et ses 21 Vice-Présidents. LAssemblée a également élu par acclamation les Présidents des six grandes commissions et procédé à la nomination des membres de la Commission de vérification des pouvoirs.
Le Sommet du millénaire et la Déclaration politique quil doit adopter donneront un élan considérable à la mise en oeuvre de lordre du jour mondial et des objectifs du développement, a estimé, cet après-midi, M. Harri Holkeri de la Finlande en prenant ses fonctions de Président de lAssemblée générale. Inaugurant ainsi lAssemblée du millénaire, M. Holkeri a rappelé les liens qui unissent son pays à lOrganisation des Nations Unies et la place quoccupe le multilatéralisme dans la politique étrangère de son pays, en particulier dans la coopération au développement. M. Harri Holkeri sest décrit comme un facilitateur, un médiateur et un créateur de consensus qui, parmi les points inscrits à lordre du jour de lAssemblée, accorde une importance particulière à laccès des filles à léducation primaire et secondaire. Léducation est un facteur clé de léconomie mondiale, a estimé le Président de lAssemblée en appelant cette instance à relever les défis de la mondialisation en tenant compte des préoccupations des Etats Membres. En toutes choses, la norme de lAssemblée doit être celle du dialogue et de linclusion, a-t-il dit, avant de mettre en garde contre la transformation de lAssemblée en un royaume dermites dont le langage ne saurait être compris que par les experts des Nations Unies. LAssemblée doit être capable dexpliquer la pertinence de son action pour le monde extérieur. Lesprit partisan et les tactiques politiciennes propres à toute assemblée ne doivent pas figer les esprits au détriment de lefficacité de lONU. Le pouvoir de nos valeurs communes surpasse celui de nos divergences, a conclu le Président de lAssemblée de la cinquante-cinquième session de lAssemblée générale en appelant à la coopération, à la compréhension mutuelle et à la confiance.
Egalement, cet après-midi, lAssemblée a entendu un certain nombre de délégations se féliciter de ladmission de Tuvalu comme 189ème Etat Membre de lONU. Aussi le Kenya, au nom des Etats africains, le Japon au nom des Etats dAsie, la Fédération de Russie au nom des Etats dEurope orientale, de la Barbade, au nom des Etats dAmérique latine et des Caraïbes, de la Suède au nom
des Etats dEurope occidentale, des Etats-Unis au nom du pays hôte, de la Micronésie au nom du Forum du Pacifique Sud, ont-ils salué la valeur symbolique de ladmission de Tuvalu en ce quelle renforce le caractère universel de lOrganisation à laube dun nouveau millénaire. Remerciant ces délégations, le Ministre des affaires étrangères de Tuvalu a indiqué ladmission de son pays est symbolique du chemin parcouru depuis lindépendance. Il a expliqué la démarche de son pays par la volonté de forger une identité nationale plus forte, de renforcer les amitiés anciennes et den créer des nouvelles tout en défendant les idéaux de lONU et en promouvant le progrès, la prospérité et la paix.
Après avoir élu les pays suivants à ses 21 Vice-Présidences : Bélarus, Bhoutan, Burkina Faso, Chine, Comores, El Salvador, Etats-Unis, Fédération de Russie, France, Gabon, Guinée, Haïti, Koweït, Maldives, Mozambique, Ouzbékistan, Royaume-Uni, Suriname, Tunisie, Turquie et Yémen, lAssemblée a pourvu les postes de Président de ses six grandes commissions. Elle a élu par acclamation U Mya Than du Myanmar pour la Commission des questions de désarmement et de sécurité internationale (Première Commission); M. Alexandru Niculescu de la Roumanie pour la Commission économique et financière (Deuxième Commission); Mme Yvonne Gittens- Joseph de Trinité-et-Tobago pour la Commission des questions sociales, humanitaires et culturelles (Troisième Commission); M. Matia Mulumba Semakula Kiwanuka de lOuganda pour la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission); M. Gert Rosenthal du Guatemala pour la Commission des questions administratives et budgétaires (Cinquième Commission); et M. Mauro Politi dItalie pour la Commission des questions juridiques (Sixième Commission).
LAssemblée a aussi procédé à la nomination des membres de la Commission de vérification des pouvoirs. Ont été nommés les Bahamas, la Chine, lEquateur, le Gabon, lIrlande, Maurice, la Fédération de Russie, la Thaïlande et les Etats- Unis.
LAssemblée générale a, par ailleurs, pris note des versements effectués par le Rwanda et le Togo qui réduisent ainsi leurs arriérés en deça du montant spécifié dans lArticle 19 de la Charte des Nations Unies stipulant quun membre des Nations Unies en retard dans le paiement de sa contribution aux dépenses de lOrganisation ne peut participer au vote à lAssemblée si le montant de ses arriérés est égal ou supérieur à la contribution due par lui pour les deux années complètes écoulées. Au titre de cette question, lAssemblée a pris note des montants dont doivent sacquitter, au sens de lArticle 19, les 24 pays suivants : Burundi, Cap-Vert, Comores, Dominique, Gambie, Géorgie, Grenade, Guinée, Guinée- Bissau, Haïti, Iraq, Libéria, Mauritanie, Niger, République centrafricaine, République de Moldova, Saint-Vincent-et-les Grenadines, Sao Tomé-et-Principe, Seychelles, Sierra Leone, Somalie, Tadjikistan, Tchad et Yougoslavie.
Demain mardi 6 septembre à partir de 9 heures, la salle de lAssemblée générale accueillera jusquau 8 septembre, le Sommet du millénaire réunissant les chefs dEtat et de gouvernement autour du thème Agir pour adapter le rôle de lONU au XXIè siècle.
Déclaration douverture du Président de lAssemblée générale
M. HARRI HOLKERI (Finlande), Président de la cinquante-cinquième session de lAssemblée générale, a estimé que la présidence de lAssemblée du millénaire ajoute au privilège dêtre au service des Etats Membres. M. Holkeri a rendu hommage au Président sortant de la cinquante-quatrième session, M. Theo-Ben Gurirab, pour avoir oeuvré à la réussite du Sommet et de lAssemblée du millénaire ainsi quau Secrétaire général pour son Rapport du millénaire qui jette les bases du Sommet. Evoquant les relations que son pays entretient avec les Nations Unies, M. Holkeri a rappelé que lONU a toujours été la pierre angulaire de la politique étrangère finlandaise. La Finlande, a-t-il dit, considère le multilatéralisme comme un vecteur de la réalisation des buts et principes des Nations Unies. Pour la Finlande, le multilatéralisme est un moyen de promouvoir légalité sociale ainsi que la démocratie et les droits de lhomme et, en particulier, les droits de la femme et de la fillette. Les objectifs globaux du développement humain, de lélimination de la pauvreté et de la lutte contre les menaces qui pèsent sur lenvironnement sont au centre de la coopération au développement de la Finlande, a ajouté M. Holkeri avant de sattarder sur ce quil faut attendre du Sommet du millénaire.
Le Sommet et sa Déclaration politique, a estimé M. Holkeri, donneront un élan considérable à la mise en oeuvre de lordre du jour mondial et des objectifs du développement tels quils ont été définis lors des conférences internationales des années 90. M. Holkeri a, dans ce contexte, fait part de son attachement particulier à un point de cet ordre du jour quest laccès des filles à léducation primaire et secondaire. Elément-clé de léconomie mondiale, léducation, a-t-il dit, exige des la part des chefs dEtat et de gouvernement quils honorent les engagements pris en la matière. Il incombe aujourdhui à lAssemblée générale de traduire dans les faits lengagement politique quils ont pris.
LAssemblée devrait se tourner vers une plus grande coopération, accroître la transparence de ses travaux et améliorer son efficacité. La norme, a estimé M. Holkeri, devrait être le dialogue et linclusion avec des acteurs tels que les ONG, le secteur privé et les institutions financières internationales. Pour éviter de devenir un « royaume dermites dont le langage ne peut être compris que par les seuls experts des Nations Unies », lAssemblée générale devrait pouvoir mieux expliquer en quoi son travail concerne le monde extérieur. Pour mieux saffirmer, a poursuivi M. Holkeri, il faudrait que lAssemblée soit en mesure de relever les défis de la mondialisation et de répondre aux préoccupations prioritaires de ses Etats Membres. M. Holkeri a estimé que comme dans toutes les instances semblables, il existe ici également, dans une certaine mesure, un esprit partisan et des tactiques politiciennes. Le Président de lAssemblée en mettant toutefois en garde contre toute perte defficacité pouvant résulter dune mentalité de confrontations.
Je vois mon rôle de Président, a-t-il dit, comme celui dun facilitateur, dun médiateur et dun chercheur de consensus. Je népargnerai aucun effort pour guider le travail de lAssemblée de manière efficace tout en ne me faisant aucune illusion sur les solutions rapides. Je suis convaincu que nous pouvons vivre dans la paix et lharmonie parce que le pouvoir de nos valeurs communes surpasse celui de nos divergences. Misons sur la coopération, la compréhension mutuelle et la confiance, a conclu le Président de la cinquante-cinquième session de lAssemblée générale.
M. IONATANA IONATANA, Premier Ministre de Tuvalu, a exprimé ses plus profonds remerciements pour lhonneur fait à son pays. Devenir membre de lOrganisation des Nations Unies, a-t-il déclaré, symbolise le chemin parcouru depuis lindépendance. Autrefois colonie britannique intégrée aux îles Gilbert et Ellice, Tuvalu est devenu indépendant le 1er octobre 1978. A cette époque, a expliqué le Premier Ministre, nombre dobservateurs pensaient que laccession de Tuvalu au statut détat indépendant était un leurre et que son avenir était sombre. Aujourdhui, ceux qui doutaient de lavenir de Tuvalu en tant quEtat indépendant, doivent se rendre à lévidence et reconnaître quils avaient tort.
Tuvalu a une riche culture, une foi chrétienne profonde et le plus grand respect pour léducation. Ces trois éléments culture, foi, éducation constituent les fondements du Tuvalu moderne. En aucun cas pourtant, notre combat na été solitaire. Nous avons beaucoup appris de ladministration britannique, en premier lieu, comment gouverner et mettre en place un service public. Depuis lors, Tuvalu a bénéficié du soutien sans faille et de la bienveillance de la communauté internationale, ce qui a rendu possible un développement pour lequel nous serons éternellement reconnaissants.
Le 20ème siècle a vu le peuple tuvalu progresser de façon remarquable. Traditionnellement un peuple de pêcheurs, de planteurs et de commerçants, nous avons évolué vers des activités telles que lingénierie électrique et linformatique. Les infrastructures nationales se développent progressivement. Notre ambition à terme est de nous passer de laide internationale. Nous reconnaissons à cet égard le rôle essentiel des technologies de linformation. Internet a amené le monde à notre porte et Tuvalu de son côté, diffuse son nom de domaine dans le monde entier.
M. Ionatana a dautre part rappelé que son pays joue un rôle grandissant dans les affaires régionales et internationales et quil est partie à de nombreuses conventions de lONU. De plus, Tuvalu est également membre actif de plusieurs instances régionales et internationales dont un certain nombre dinstitutions spécialisées des Nations Unies. Tuvalu fait partie du Groupe des Etats dAfrique, des Caraïbes et du Pacifique en partenariat avec lUnion européenne. Le 1er septembre dernier, il est devenu membre à part entière du Commonwealth.
Abordant la question de la libéralisation du commerce et de la mondialisation. Le Premier Ministre a reconnu les bénéfices mais a exprimé son inquiétude à ce sujet. Tuvalu redoute entre autres, les effets du changement climatique et les conséquences du réchauffement atmosphérique en particulier sur lélévation du niveau de la mer. Les objectifs en matière démission de dioxyde de carbone doivent également être atteints et nous insistons auprès des membres des Nations Unies pour quils combattent plus agressivement cette menace en accord avec le protocole de Kyoto.
En rejoignant les Nations Unies, a-t-il dit nous voulons forger une identité nationale plus forte. Nous voulons aussi renforcer des amitiés anciennes et créer de nouvelles relations avec les Etats Membres. Nous défendrons les idéaux de lONU et nous engageons à promouvoir le progrès, la prospérité et la paix.
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