ECOSOC/477

LE CONSEIL ET LES CHEFS DE SECRETARIAT DES INSTITUTIONS SPECIALISEES DE L'ONU PROCEDENT A UN ECHANGE D'IDEES SUR LES ACTIVITES OPERATIONNELLES

18 juillet 2000


Communiqué de Presse
ECOSOC/477


LE CONSEIL ET LES CHEFS DE SECRETARIAT DES INSTITUTIONS SPECIALISEES DE L’ONU PROCEDENT A UN ECHANGE D’IDEES SUR LES ACTIVITES OPERATIONNELLES

20000718

Continuant ce matin l’examen du point de son ordre du jour consacré aux activités opérationnelles du système des Nations Unies au service de la coopération internationale pour le développement, le Conseil économique et social a tenu une séance d’échange d’idées avec les chefs de secrétariat du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), du Programme alimentaire mondial (PAM) et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

Prenant en premier la parole, la Directrice exécutive du FNUAP a fait part des efforts de coordination et d’harmonisation des procédures déployés par les institutions spécialisées des Nations Unies dans le cadre du Groupe des Nations pour le développement. L’harmonisation, a-t-elle dit, est un défi qui va bien au- delà des prérogatives des institutions spécialisées. Elle implique un plus grand nombre de partenaires, dont les institutions de Bretton Woods, les donateurs bilatéraux, les autres entités, comme l’Union européenne, la société civile et bien d’autres encore. Dans ce contexte, Mme Sadik a mis l’accent sur l’importance pour les efforts de coordination sur le terrain des mécanismes tels que le système d’évaluation commune de pays ou le Plan-cadre des Nations Unies pour le développement. Elle a d’ailleurs espéré que le cadre pour le développement de la Banque mondiale s’inspirera des données recueillies par ce système d’évaluation commune. Abondant dans ce sens, la Directrice exécutive de l’UNICEF a souhaité que soit davantage promu le rôle que les institutions de Bretton Woods, et notamment la Banque mondiale, peuvent jouer dans le domaine du développement social. A cet égard, Mme Carol Bellamy a dit que la Banque devrait être encouragée à adopter une démarche plus souple dans la conduite des opérations qu’elle mène en collaboration avec les institutions spécialisées de l’ONU. Dans ce contexte, a-t- elle proposé, des efforts devraient être déployés en vue de rationaliser et de réduire les instruments de planification qu’utilisent au niveau des pays, les structures de gouvernance des institutions de Bretton Woods.

S’agissant des ressources et des contributions, l’ Administrateur associé du PNUD a relevé que leur montant avait diminué de façon notable, passant, en ce qui concerne le PNUD, de 2,5 milliards de dollars en 1994 à 2 milliards de dollars en 1998, ce qui a entraîné une crise financière aiguë au sein de cette institution. Pour faire face à cette tendance négative et en inverser le cours, a dit M. Zéphyrin Diabré, le PNUD, comme les institutions spécialisées, a engagé une série de réformes internes en vue de ramener la confiance des donateurs et susciter chez eux la volonté politique qui seule peut générer de nouveaux

engagements de contributions budgétaires. Les premiers résultats de cette démarche se font sentir, a dit M. Diabré, les engagements de contributions de certains donateurs étant à la hausse pour l’année 2000 et leurs promesses pour les exercices budgétaires suivants allant dans le même sens, notamment en ce qui concerne les ressources additionnelles. Les ressources de base sont cependant les plus indispensables et les plus indiquées, si l’on veut donner aux agences de l’ONU la possibilité de remplir leurs mandats et de maintenir le caractère multilatéral des activités opérationnelles. Les procédures de travail et l’harmonisation et la coordination de l’exécution des activités opérationnelles sur le terrain étant au centre de nombreuses interrogations, l’Administrateur associé du PNUD a tenu à donner des précisions sur le rôle et les compétences des Coordonnateurs résidents, qui sont le point de rencontre et de coordination des activités opérationnelles du Groupe des Nations Unies pour le développement, et dont les compétences exigées, en dehors de la coordination inter institutions, doivent couvrir de nombreux domaines, allant de l’assistance humanitaire à la gestion administrative et à la bonne budgétisation des ressources.

Intervenant sur la question des ressources, le représentant de la France a souhaité faire une distinction claire entre les engagements pris par les pays donateurs dans le cadre des grandes conférences et leurs contributions aux fonds et programmes des Nations Unies. Les engagements pris n’impliquent pas forcément que la mise en œuvre des projets liés aux objectifs fixés doit obligatoirement se faire par les agences des Nations Unies. Rien n’interdit à un Etat de poursuivre la réalisation des objectifs fixés lors des grandes conférences en donnant un appui financier à la Banque mondiale ou à un tout autre cadre de coopération internationale. Commentant la question de la volonté politique nécessaire à la mobilisation des ressources, le représentant a mis l’accent sur l’obligation qu’ont les gouvernements de rendre compte à leurs contribuables de l’utilisation des ressources allouées. Ceci peut expliquer la hausse constatée dans le versement de ressources non inscrites dans les budgets de base et dont les choix d’usage et le contrôle d’utilisation par les donateurs sont possibles. A la fin du débat de ce matin, M. Nitin Desaï, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a attiré l’attention du Conseil sur l’importance du financement des activités opérationnelles et des ressources sans l’augmentation desquelles les objectifs des grandes conférences des Nations Unies ne pourront être atteints.

En raison de difficultés techniques qui ont empêché le fonctionnement des services d’interprétation en langue française, l’échange d’idées entre le Conseil et les chefs des secrétariats des institutions spécialisées n’a pu être couvert dans son ensemble.

Le Conseil économique et social poursuivra sa séance d échange d’idées avec les chefs de secrétariat des institutions spécialisées de l’ONU cet après-midi à 15 heures.

ACTIVITES OPERATIONELLES DU SYTEME DES NATIONS UNIES AU SERVICE DE LA COOPERATION INTERNATIONALE POUR LE DEVELOPPEMENT

Echange d’idées générales avec les chefs de secrétariat du Programme des Nations Unies pour le développement, du Fonds des Nations Unies pour la population, du Fonds des Nations Unies pour l’enfance et du Programme alimentaire mondial

Débat général

Mme NAFIS SADIK, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a indiqué qu’au cours de ces 12 derniers mois, les institutions spécialisées de l’ONU ont fait, en matière de coordination, des progrès remarquables en illustrant ses propos par le fait que ce matin même, le Groupe des Nations Unies pour le développement s’est mis d’accord sur des directives concernant un programme commun qui sera envoyé à tous les représentants sur le terrain. Il y a deux mois, a encore indiqué Mme Sadik, les institutions spécialisées se sont entendues sur une procédure commune concernant l’examen à moyen terme de leurs activités opérationnelles. Ces progrès ne doivent pas faire oublier, a dit Mme Sadik, la nécessité d’aller plus avant dans l’harmonisation et la simplification des processus de programmation et de coordination qui existent aujourd’hui. Dans l’avenir, il faut espérer parvenir à un stade où les autorités nationales seront en mesure de diriger les processus qu’elles auront elles-mêmes sélectionné.

L’harmonisation est un défi qui va bien au-delà des quatre organisations présentes ici, a poursuivi Mme Sadik en expliquant que cette harmonisation doit impliquer un nombre plus grand de partenaires, y compris le système des Nations Unies, les institutions de Bretton Woods, la communauté bilatérale et d’autres entités comme l’Union européenne, la société civile et d’autres encore. L’harmonisation, a-t-elle insisté, exige une plus grande coordination entre les différents organes exécutifs et législatifs, et le Conseil économique et social a un rôle certain à jouer en la matière. Sur le terrain, a-t-elle dit, les équipes par pays des Nations Unies travaillent de concert pour assister leurs collègues nationaux dans la mise en œuvre et la surveillance des objectifs de développement décidés par les pays eux-mêmes, dans le cadre des grandes conférences des Nations Unies. Le système de l’évaluation commune par pays et le Plan-cadre des Nations Unies pour le développement sont souvent utilisés comme instruments de suivi tout comme les groupes thématiques et les autres mécanismes. En ce qui concerne ces deux mécanismes, Mme Sadik a tenu à souligner la nécessité de reconnaître que les institutions spécialisées, dans le cadre du Groupe des Nations Unies pour le développement, travaillent en partenariat avec tous à savoir, les gouvernements, la société civile, les donateurs bilatéraux, le secteur privé et les institutions de Bretton Woods. Elle a dit espérer que le système d’évaluation commune par pays sera utilisé par tous comme base pour l’élaboration des programmes. Elle a ainsi espéré que le Cadre de développement de la Banque mondiale aura également recours aux informations et aux analyses du système de l’évaluation commune par pays, comme cela a été le cas pour le Ghana.

L’élaboration d’indicateurs, en vue d’aider les pays à mieux planifier et contrôler les programmes, est un élément clé du système d’évaluation commune par pays et du Plan-cadre des Nations Unies. Il s’agit d’un domaine, a souligné Mme Sadik, dans lequel le Groupe des Nations Unies pour le développement et le système des Nations Unies ont un avantage comparatif certain. Les systèmes de données et d’information sont essentiels à tous les aspects du développement et méritent, par conséquent, un appui concerné et coordonné de tous, y compris les donateurs bilatéraux. Abordant la question des ressources, Mme Sadik a souligné que la mobilisation des ressources est aujourd’hui une des préoccupations majeures. Les institutions du Groupe des Nations pour le développement ont mis en œuvre tous les aspects des réformes proposées par le Secrétaire général et après l’examen triennal des activités opérationnelles de développement. Ces institutions, a insisté Mme Sadik, continuent leur approche fondée sur les résultas et les cadres de financement multiannuels. Ces institutions, a-t-elle encore dit, ont amélioré leur gestion. Elles ne peuvent faire plus et malgré tout, les ressources restent un problème. Nous le savons, a souligné Mme Sadik, il ne s’agit que d’une question de volonté politique.

Mme CAROL BELLAMY, Directrice générale du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), a déclaré que les membres du Groupe des Nations pour le développement travaillent à renforcer le rôle du Coordonnateur résident des activités opérationnelles du système de l’ONU dans chaque pays. Au moins la moitié des Coordonnateurs résidents sont aujourd’hui choisis à travers un processus de sélection inter institutions, et tous ont eu à passer le “test de compétence inter institutions”. Malheureusement, peu de femmes sont encore représentées au niveau des Coordonnateurs résidents, et pour remédier à cette carence, le Groupe de développement des Nations Unies, est en train d’envisager la possibilité de faire appel à des compétences extérieures au système.

Nous devrions, a dit Mme Bellamy, promouvoir le rôle significatif que jouent les institutions de Bretton Woods, et notamment la Banque mondiale, dans le développement social. La Banque devrait être encouragée à faire preuve de beaucoup plus de flexibilité dans ses opérations quand elle travaille en collaboration avec les fonds et programmes des Nations Unies. Et à ce sujet, nous pensons qu’il faudrait rationaliser et réduire le rôle des instruments de planification utilisés au niveau des pays récipiendaires par les structures locales des agences donatrices. Sur un autre plan, a dit Mme Bellamy, des efforts notables ont été déployés, à travers les Comités exécutifs, pour lier l’aide humanitaire et l’assistance au développement aux efforts menés dans le domaine des droits de l’homme et des droits politiques. Un autre domaine important des interventions à venir sera celui de l’éducation des filles, qui est aujourd’hui reconnue comme un investissement prioritaire dans toute société prétendant au développement économique et social. A l’ère des technologies nouvelles de l’information, si les filles et les femmes n’ont pas un accès renforcé à l’éducation, elles seront les plus grandes victimes de la fracture numérique qui affecte déjà beaucoup de pays en développement. Comme l’a si bien noté le Secrétaire général, l’éducation pour les filles sera un test du de la volonté d’assistance et de soutien que la communauté internationale et les pays donateurs peuvent accorder aux pays en développement.

M. ZEPHIRIN DIABRE, Administrateur associé du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a dit que les contributions financières versées aux fonds et programmes des Nations unies avaient connu un déclin sensible: Elles sont passées, a-t-il dit, de 2,5 milliards de dollars en 1994 à 2 milliards de dollars en 1998. Le PNUD a clairement fait savoir a ses donateurs qu’il faisait face à une crise financière aiguë. Les réformes que nous menons, a dit M. Diabré, visent à mettre en place de nouvelles fondations en vue de susciter le soutien politique dont nous avons besoin pour ramener les contributions financières de base, et notamment celles destinées aux activités opérationnelles, à un niveau plus élevé. Dans ce contexte, la rencontre de haut niveau sur le financement du développement qui se tiendra en 2001, est d’une importance particulière, et le PNUD est fermement engagé dans la préparation de cet évènement qui aura des répercussions importantes sur son avenir. Le PNUD a affecté des personnels auprès de chacun des 5 groupes de travail œuvrant à la préparation de cette rencontre sous la direction de M. Nitin Desaï, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales. Concernant les activités opérationnelles, elles sont un des meilleurs investissements que la communauté internationale puisse faire en faveur de son propre bien-être. Les succès que connaissent certains pays, comme aujourd’hui Singapour, ont commencé par des initiatives modestes dans lesquelles des organisations de l’ONU comme le PNUD et la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) ont joué un rôle clef de conseil et de consultation.

A propos du fonctionnement actuel de ces activités, et notamment du rôle du Coordonnateur résident, M. Diabré a expliqué que le poste de Coordonnateur résident recouvre, dans la plupart des cas, celui de Coordonnateur de l’aide humanitaire et sert aussi très souvent en tant qu’assistant du Représentant spécial du Secrétaire général dans les pays ou les zones en crise où il y en a un. A travers le Groupe de développement des Nations Unies, nous avons pu faciliter les indispensables tâches de coordination en nous assurant aussi que les compétences requises pour mener à bien les tâches humanitaires sont incluses dans les exigences de compétences s’appliquant à tout poste de Coordonnateur résident. Concernant les qualifications requises pour ces postes, le PNUD exige de tous les postulants qu’ils soient compétents en matière de gestion, de budgétisation et de recherche de financements et de capitaux. Beaucoup de progrès peuvent encore être faits en la matière. En vue d’améliorer nos propres méthodes de soutien aux activités opérationnelles de l’ONU au niveau des pays, nous avons constitué des “groupes spéciaux d’opérations” regroupant les coordonnateurs résidents du PNUD et les différents représentants des organes de l’ONU pendant deux semaines. Pendant cette période, ils ont mené des enquêtes internes et des évaluations afin de voir dans quelle mesure les méthodes et les procédures appliquées sur le terrain aux activités opérationnelles pouvaient être améliorées et restructurées. Le but de cet exercice sera de fournir des informations à la seconde phase de notre “Business Plan” pour rendre le système et les procédures de travail des Coordonnateurs plus sensibles aux besoins et aux particularités de nos agences sœurs du système de l’ONU.

La représentante de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) est intervenue, dans le cadre de l’échange d’idées, pour assurer les Etats Membres des efforts de coordination entrepris par son Organisation. Dans les programmes réguliers de l’UNESCO, a-t-elle dit, il est fait mention du système d’évaluation commune de pays et du Plan-cadre des Nations Unies. Le travail s’effectue sur le terrain, dans les sièges et entre les sièges, a-t-elle insisté. Cette collaboration peut être plus étroite et toutes les institutions spécialisées des Nations Unies y veillent. Intervenant à son tour, le représentant de la France s’est dit frappé par la sévérité des rapports du Secrétaire général sur les progrès en matière d’harmonisation et de simplification des procédures en relevant, lui, quelques succès. Evoquant, par ailleurs, la question de l’accès aux nouvelles technologies, le représentant s’est dit frappé par l’importance que l’on donne à la question de l’élargissement de l’accès à l’Internet sans pourtant mener une réflexion sur le contenu, les programmes et la manière dont on les utilisera. “Tout le monde veut être connecté mais pourquoi faire si on ne sait pas lire”, a dit le représentant en soulignant l’importance, en la matière de l’éducation et de l’instruction. Abordant aussi la question des ressources, le représentant a souhaité dissiper la confusion entre les engagements pris dans le cadre des grandes conférences par les pays donateurs et les pays en développement et le niveau des contributions aux fonds et programmes des Nations Unies. S’il a appuyé l’idée que les fonds et programmes de l’ONU doivent jouer un rôle dans la réalisation des objectifs fixés par ces grandes conférences, il a tenu à rappeler qu’au cours de ces dernières, aucun engagement financier n’est pris mais seulement l’engagement d’essayer d’atteindre certaines cibles. Les Etats Membres n’y décident pas non plus que la réalisation des objectifs doit passer exclusivement par les institutions des Nations Unies. Partant, a dit le représentant, rien n’interdit à un pays européen qui souhaite appuyer la réalisation d’un objectif de choisir les Nations Unies, la Banque mondiale, la coopération européenne ou encore la coopération bilatérale comme destinataire de son appui financier. Souhaitant placer la question de la volonté politique en matière de ressources dans une juste perspective, le représentant a souligné qu’il appartient aux organes financés d’aider les hommes politiques à acquérir cette volonté politique qui ne viendra que de leur capacité à pouvoir rendre compte aux contribuables de l’utilisation qui est faite des contributions. Il ne faut pas minimiser la question de la qualité de l’utilisation des fonds, a insisté le représentant en arguant que le fait que de plus en plus de ressources additionnelles soient affectées à des programmes précis traduit la volonté des gouvernements donateurs de contrôler l’utilisation de leur contribution. Le représentant a tout de même plaidé pour le renversement de la tendance au déclin actuel des ressources de base en espérant que la mise en œuvre du système de financement pluriannuel sera de nature à ramener la confiance des donateurs en augmentant la visibilité des ressources et en montrant l’utilisation qui est en faite. Le représentant a aussi plaidé pour une meilleure répartition des ressources additionnelles qui pour le moment sont souvent affectés à des programmes concernant les pays à faible ou à revenu intermédiaire. Il a souhaité qu’aucun pays n’en soit exclu, en particulier les pays les moins développés.

Le représentant de l’Organisation des Nations Unies l’alimentation et l’agriculture (FAO), est revenu sur la question de la coordination pour dire que la Conférence générale de la FAO a défini une stratégie parfaitement conforme aux nouveaux mécanismes tels que le système d’évaluation de pays et le Plan-cadre des Nations Unies pour le développement.

Documentation

Rapport annuel de la Directrice du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) au Conseil économique et social (E/2000/7)

Dans la première partie de son rapport la Directrice exécutive de l’UNICEF présente les problèmes rencontrés et les enseignements tirés dans la mise en œuvre du programme de réformes du Secrétaire général et des dispositions de l’examen triennal. Elle observe notamment que des ressources supplémentaires sont essentielles pour accroître la portée des programmes de pays de l’UNICEF, garantir la capacité de fournir une assistance critique aux enfants et répondre aux demandes d’intervention de l’UNICEF dans les crises humanitaires. A cet égard, elle recommande à l’ECOSOC d’appeler les Etats Membres à appuyer la mise en œuvre de la stratégie de mobilisation des ressources, de rendre la masse commune des ressources plus assurée et prévisible et d’améliorer la répartition des charges. Pour pallier aux problèmes rencontrés dans le renforcement des capacités sur le terrain, la Directrice exécutive recommande à l’ECOSOC d’encourager la création d’instances permettant d’améliorer l’analyse des méthodes utilisées pour le renforcement des capacités au niveau inter institutions et faire en sorte que l’accent soit davantage mis sur l’évaluation en tant que mécanisme d’apprentissage et de renforcement des capacités en général. Dans le domaine de la coopération avec la Banque mondiale, la Directrice exécutive suggère que l’ECOSOC pourrait demander que des mesures soient prises pour assurer la plus grande comptabilité possible entre le bilan commun de pays/Plan cadre des Nations Unies pour l’aide au développement et le Cadre de développement intégré.

La Directrice exécutive de l’UNICEF dresse ensuite le bilan de la participation de l’UNICEf au suivi des conférences internationales. A ce propos elle recommande à l’ECOSOC d’insister de nouveau sur l’utilité des groupes thématiques et d’engager les gouvernements à assurer l’encadrement du suivi des conférences. L’ECOSOC pourrait également demander instamment aux Etats Membres de dégager les ressources nécessaires à l’application intégrale des plans d’action issus des conférences et des plans cadres des Nations Unies pour l’aide au développement.

Faisant état de l’action de l’UNICEF dans le cadre de l’aide humanitaire et des secours en cas de catastrophe, la Directrice exécutive explique notamment que l’UNICEF a créé des Espaces pour enfants qui mettent à la disposition des enfants et de leur mère un ensemble de services intégrés et complémentaires et que ce dispositif a été mis en pratique dans le cadre des opérations qui ont suivi le séisme en Turquie et lors de la crise au Timor oriental. Elle met également l’accent sur le partenariat sur le terrain entre le HCR, l’UNICEF et le PAM qui apparaît comme le seul moyen de protéger efficacement les femmes et les enfants déplacés et la population civile dans son ensemble. Elle indique aussi que l’UNICEF a contribué à l’intégration des questions liées à la protection des enfants et au respect des sexospécificités dans les missions sur le terrain menées par l’ONU en fournissant un appui technique à la formation des personnels militaires et civils des opérations de maintien de la paix.

Le résumé des observations du Conseil d’administration à propos du rapport annuel de la Directrice figure en deuxième partie de ce rapport.

Rapport du Conseil d’administration du Programme alimentaire mondial sur les travaux des première, deuxième et troisième sessions ordinaires et de la session annuelle de 1999 (E/2000/36)

Ce rapport comprend le Rapport annuel du Conseil d’administration au Conseil économique et social et au Conseil de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, les décisions et recommandations des première, deuxième et troisième sessions ordinaires de 1999 du Conseil d’administration ainsi que les décisions et recommandations de la session annuelle de 1999 du Conseil d’administration.

Rapports annuels de l'Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et du Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) au Conseil économique et social (E/2000/20).

Le rapport de l'Administrateur du PNUD dresse le bilan de l'application du programme de réforme du Secrétaire général et des dispositions prises à la suite de l'examen triennal des activités opérationnelles de développement, du suivi des conférences internationales, du suivi de l'assistance économique spéciale, de l'aide humanitaire et des secours en cas de catastrophes

La question du financement et des ressources est évoquée dans le contexte de l'application du programme de réforme. La première session annuelle de financement du PNUD en avril 1999 s'est achevée sur des résultats encourageants. Pour la première fois depuis 1992, 11 pays comptant parmi les principaux donateurs ont annoncé une augmentation de leur contribution aux ressources de base. Au total, 21 pays ont annoncé des dons pour 2000-2001. Toutefois, la question de la prévisibilité des ressources est un sujet de préoccupation dans la mesure où certaines contributions aux ressources de base ont été en fait versées avec un retard important et, parfois, une fois l’année écoulée. La session a fournit l'occasion d'insister sur la nécessité pour le PNUD d'être moins tributaire d'un nombre restreint de donateurs. En effet, la session de financement qui s'est tenue en novembre 1999 n'a donné que des résultats modestes car aucun des principaux donateurs n'étaient en mesure d'annoncer des contributions en raison notamment des dates des cycles budgétaires. Il est donc indispensable que les organismes intergouvernementaux revoient l'utilité de la conférence pour les annoncées de contributions qui se tient toutes les années en novembre. Les recommandations du PNUD au Conseil économique et social reprennent ces préoccupations.

Le document décrit également l'application du bilan commun de pays et du Plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement. A la fin 1999, l'établissement de bilans communs de pays était en cours dans 113 pays de programme. 40 bilans ont été achevés, 53 sont en cours et 20 sont prévus. Avant la fin 2000, 80 % des pays disposeront d'un bilan. L'application généralisée du Plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement couvre maintenant 21 pays pour ce qui est de la période de programmation commençant en 2001 et elle devrait s'étendre à 46 autres pays à la fin de 2000 pour ce qui est de la période de programmation commençant en 2002. Au rang des problèmes figurent l'harmonisation au niveau de la qualité des bilans communs de pays et des plans- cadre et le fait que ces programmes sont susceptibles d'être exclusivement axés sur le secteur et le développement social sans tenir compte des perspectives macroéconomiques et sectorielles plus larges. Un autre problème tient au fait que la participation des organismes non implanté localement a été limitée. Il apparaît également que ces bilans communs et plans-cadres devront mieux prendre en compte les questions de parité entre les sexes. Au rang des recommandations, le Conseil économique et social voudra peut-être demander instamment que les plans- cadres et autres instruments stratégiques soient les plus complémentaires possibles.

Pour ce qui est de la coopération avec la banque mondiale, le rapport précise que le PNUD a consolidé ses relations dans deux domaines, à savoir, au niveau inter institutions et au niveau bilatéral. Le Conseil économique et social voudra peut-être dans ses recommandations, inviter les institutions de Bretton Woods à renforcer leur collaboration avec l'Organisation des Nations Unies au titre du bilan commun de pays et du Plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement.

Le rapport du Directeur exécutif du FNUAP suit la même structure que le document précédent. L'année 1999 a posé une série de problèmes nouveaux et inhabituels dans le domaine de la mobilisation des ressources. Les contributions aux ressources ordinaires du FNUAP ont chuté de 250 millions de dollars soit une baisse de 10 % par rapport à 1998. Le taux de change défavorable entre plusieurs monnaies et le dollar des Etats-Unis et l'absence de contributions de la part de l'un des principaux donateurs du FNUAP expliquent cette baisse. Les perspectives financières de 2000 sont plus prometteuses. Le FNUAP s'attend aussi à augmenter ses ressources supplémentaires qui ont déjà accusé une hausse de 6 % en 1999. En raison de la chute de l'aide publique au développement qui est passée de 60, 8 milliards de dollars en 1992 à 51,8 milliards de dollars en 1998, le FNUAP tente d'établir des alliances plus fructueuses avec divers organismes, banques et fondations privées. La réduction des ressources de base en 1999 a porté préjudice aux programmes du Fonds. Elle est d'autant plus regrettable que le FNUAP avait approuvé 81 nouveaux programmes de pays. Les recommandations que soumet le Fonds au Conseil économique et social portent notamment sur l'importance des gouvernements dans la mise à disposition des fonds destinés aux programmes de pays et la nécessité pour les pays donateurs de prendre d'urgence les mesures nécessaires pour inverser le déclin de l'aide publique au développement.

Pour ce qui est de l'application de l'Evaluation commune de pays et du Plan- cadre des Nations Unies pour l'aide au développement, le document indique que la qualité des documents établis s'est nettement améliorée. Il conviendrait néanmoins d'intensifier les efforts pour incorporer les enseignements tirés dans les documents. L'amélioration des bases de données et des indicateurs communs est également nécessaire tout comme l'est une plus grande prévisibilité des ressources. Les recommandations que propose le FNUAP au Conseil économique et social portent sur ces points.

La coopération avec la Banque mondiale s'est intensifiée grâce aux efforts déployés par le Groupe des Nations Unies pour le développement, en particulier par le biais d'initiatives comme le Groupe de réflexion. Les recommandations dans ce domaine visent une plus grande complémentarité et harmonisation entre les donateurs et leurs programmes, des efforts de collaboration soutenus entre le système des Nations Unies et la Banque mondiale pour ce qui est d'élaborer des indicateurs pour les situations post conflictuelles et une meilleure coordination des priorités des différents secteurs dans les stratégies nationales ainsi qu'une plus grande cohésion pour la présentation des rapports du Groupe des Nations Unies pour le développement sur la question de la collaboration avec la Banque mondiale.

Le rapport contient également un extrait du rapport de la seconde session ordinaire du Conseil d'administration du PNUD et du FNUAP tenue du 3 au 7 mai 2000.

Rapport annuel du Directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM) pour 1999 (E/2000/54) et supplément No. 16

Ce rapport se divise en trois parties principales qui traite respectivement de la Mise en œuvre du programme de réformes du Secrétaire général et des résultats de l’examen triennal des activités opérationnelles de développement, du suivi des conférences internationales et des Secours humanitaires et secours d’urgence.

Dans son introduction, Mme Catherine Bertini, Directrice exécutive du PAM, précise que le nombre de bénéficiaires de l’assistance du PAM a augmenté de 17% par rapport à 1998 pour atteindre 89 millions. Elle donne des détails concernant les opérations qui ont causé le plus de difficultés au PAM en 1999. Elle explique ensuite que le PAM a dû faire preuve d’ingéniosité pour résoudre des problèmes exceptionnels au Timor oriental où le PAM a introduit une nouvelle méthode de largage aérien, en Albanie et dans l’ex-République yougoslave de Macédoine où le PAM a mis sur pied un projet d’aménagement de boulangeries, en République populaire démocratique de Corée où le PAM appuie la fabrication locale de différents aliments spécialisés et en Tanzanie où le PAM et le HCR ont entrepris des études expérimentales pour déterminer si la cuisson des aliments dans des casseroles en fer contribue à réduire l’anémie. Mme Butini fait état de l’utilisation, en 1999, du Compte d’intervention immédiate (CII) et observe que ces ressources ont augmenté pour atteindre 24,2 millions de dollars.

Dans le cadre de la mise en œuvre du programme de réformes du Secrétaire général et des résultats de l’examen triennal des activités opérationnelles de développement, notamment au niveau du financement et des ressources, la Directrice exécutive cite plusieurs initiatives prises pour renforcer et élargir l’appui des donateurs, notamment la création d’un “Site de la faim” sur Internet qui a été consulté 26 millions de fois et a permis au PAM de récolter 502 075 dollars de dons. Ce site peut être consulté à l’adresse suivante : . Elle fait part également de l’examen des mécanismes de financement du PAM en vue d’élaborer une stratégie de mobilisation des ressources et de l’examen des politiques en dotation de ressources et de financement à long terme. Parmi les problèmes rencontrés et les enseignements tirés à ce niveau, Mme Bertini signale que malgré l’augmentation des quantités de produits expédiés, certaines opérations de secours ont dû être suspendues ou réduites, notamment dans les Balkans, en Colombie, en Ethiopie, en République démocratique du Congo, dans la région des Grands Lacs, en République populaire démocratique de Corée et en Iraq. En outre, le portefeuille de projets de développement du PAM a été peu à peu ajusté à la baisse parallèlement à la diminution des ressources disponibles enregistrée au cours des deux dernières années. Le financement disponible pour des activités de développement est tombé de 346 millions de dollars en 1998 à 275 millions en 1999. Mme Butini observe également que les contributions multilatérales avaient tendance à céder le pas à des contributions multilatérales à emploi spécifique. Elle recommande à l’ECOSOC de continuer d’appuyer l’élaboration de la stratégie de mobilisation des ressources et la mise en œuvre du Programme d’amélioration de la gestion financière.

En ce qui concerne la mise en œuvre du système d’élaboration de bilans communs de pays et du Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement, la Directrice exécutive souligne qu’indépendamment des efforts entrepris par le PAM sur le terrain, le siège du PAM a constitué un groupe de travail inter divisions en vue d’examiner systématiquement les bilans communs réalisés dans les pays où opère le PAAM. Dans ce cadre, elle recommande à l’ECOSOC de demander instamment à tous les partenaires du système des Nations Unies de participer activement au processus d’élaboration des bilans communs de pays et du Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement.

Abordant la coopération du PAM avec la Banque mondiale dans des pays comme le Bangladesh, la Chine, l’Egypte, l’Inde, Madagascar, le Malawi, le Mozambique et le Sénégal, Mme Bertini rappelle que le cette coopération s’opère dans des domaines tels que la nutrition alimentaire, la sécurité alimentaire des ménages, l’éducation, le développement agricole, la foresterie et le développement de l’infrastructure. Dans la mesure où cette coopération n’est pas toujours simple, elle signale la création à Washington d’un poste d’agent de liaison qui sera chargé de sensibiliser les institutions de Bretton Woods à l’importance de la nutrition et à ses liens avec le développement. Le titulaire de ce poste aura également pour tâche d’identifier les possibilités de collaboration opérationnelle entre le PAM et la Banque mondiale dans le contexte du Cadre global de développement. Dans ce contexte elle recommande à l’ECOSOC d’encourager la recherche de moyens de renforcer la collaboration avec la Banque mondiale.

La Directrice exécutive dresse ensuite le bilan de la participation du PAM au suivi des grandes conférences mondiales, notamment de la Quatrième conférence mondiale sur les femmes (Beijing + 5), du Sommet mondial pour le développement social (Copenhague + 5), des Progrès accomplis en matière d’éducation pour tous (Jomtien + 10) et du suivi de Sommet mondial de l’alimentation.

Dans le cadre des secours humanitaires et des secours en cas d’urgence, Mme Bertini fait l’examen de l’assistance du PAM aux personnes déplacées dans leur propre pays. Elle dresse le bilan de l’action du PAM en vue d’atténuer les effets des catastrophes et de l’assistance fournie par le PAM dans les situations d’urgence complexes. Dans ce domaine, elle explique que les enseignements tirés des opérations menées dans les Balkans et au Timor oriental ainsi que d’autres opérations récentes montrent que le PAM doit continuer à renforcer et à améliorer ses capacités d’alerte avancée, de préparation et d’intervention rapide. A cette fin, elle précise que le PAM et le département pour le développement international du Royaume-Uni ont défini, en 1999, un projet tendant à trouver les moyens de renforcer la capacité du PAM d’intervenir rapidement et efficacement lorsqu’il surgit de nouvelles situations humanitaires d’urgence.

On trouve en annexe du présent rapport, l’organigramme du PAM, le profil de l’aide humanitaire dans le monde (1994-99), la ventilation des dépenses opérationnelles du PAM par pays, par région et par catégorie de programme (1996- 99), le tableau des contributions totales confirmées pour 1999 par donateur, et le tableau des principaux donateurs du PAM par type de contribution, en 1999.

Le Conseil était également sais d’un document de travail du groupe des Nations Unies pour le développement (E/200/CRP.1)

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