FEM/1110

CEDAW: LES STEREOTYPES SEXISTES, LA VIOLENCE A L'EGARD DES FEMMES ET LA PAUVRETE CONSTITUENT DES OBSTACLES A LA PROMOTION DE LA FEMME

30 juin 2000


Communiqué de Presse
FEM/1110


CEDAW: LES STEREOTYPES SEXISTES, LA VIOLENCE A L’EGARD DES FEMMES ET LA PAUVRETÉ CONSTITUENT DES OBSTACLES A LA PROMOTION DE LA FEMME

20000630

Le Comité sur l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes a achevé, cet après-midi, sa vingt-troisième session, et a entendu la Présidente du Comité, Mme Aida González Martínez, experte du Mexique, qui s’est félicitée que le Comité et ses travaux sont aujourd’hui mieux connus du grand public. La Présidente a appelé les expertes à intensifier leurs efforts de promotion de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes afin que l’existence, le contenu et l’objectif de protection et de promotion des droits des femmes soient connus dans les sociétés de tous les pays. Pour sa part, Mme Yakin Ertürk, Directrice de la Division de la promotion de la femme, a été d’avis que les cinq ratifications qu’il faudrait pour que le Protocole facultatif à la Convention entre en vigueur soient déposées cette année. La Thaïlande vient de devenir le cinquième Etat à ratifier le Protocole, qui entrera en vigueur trois mois après la dixième ratification. Le Comité avait entamé ses travaux le 12 juin.

Au cours de sa vingt-troisième session, le Comité a examiné les rapports initiaux et les rapports périodiques de l'Autriche, du Cameroun, de Cuba, de l'Iraq, de la Lituanie, de la République de Moldova et de la Roumanie. Bien que la situation des femmes et l’application de la Convention varient d’un pays à l’autre, l’examen des rapports a fait apparaître certains problèmes universels. L’un de ces points communs est la persistance des stéréotypes concernant le rôle des hommes et des femmes, qui mettent l’accent sur les responsabilités domestiques des femmes au détriment de leur participation à la vie publique. En outre, le Comité a relevé que plusieurs formes de violence entravent l’application de la Convention dans chacun des pays examinés. En dépit de progrès dans la lutte contre la violence, il est apparu que le phénomène de la traite est en expansion en Autriche, en Lituanie, en République de Moldova et en Roumanie. Les expertes du Comité ont appelé les pays concernés à renforcer les mesures de coopération bilatérale et multilatérale. Elles ont également suggéré que ces pays développent de nouvelles lois et politiques mettant en avant les droits des femmes et des fillettes victimes de la traite. Cuba et l’Iraq ont fait valoir que les mesures d’embargo et les sanctions économiques qui pèsent sur eux

entravent l’application de la Convention. Bien que ces deux cas soient complètement différents, le Comité a constaté que l’embargo a aggravé la discrimination à l’égard des femmes. Il a estimé que ces pays doivent adopter, dans la limite de leurs moyens, toutes les mesures nécessaires pour la pleine application de la Convention.

Le Comité a adopté l'ordre du jour de sa vingt-quatrième session qui se tiendra du 15 janvier au 2 février 2001, à New York. Il a finalisé ses règles de procédure en adoptant trois décisions et pris en considération une suggestion qui prévoit que l’adoption des règles de procédure aura lieu lors de la prochaine session du Comité. A sa vingt-quatrième session, le Comité examinera les rapports initiaux du Kazakhstan, des Maldives, de l’Ouzbékistan et du Burundi ainsi que les rapports périodiques de la Finlande, de la Mongolie, de la Jamaïque et de l’Egypte.

Documentation

* La version définitive du rapport final du Comité, comportant les observations relatives aux rapports périodiques examinés et les recommandations aux Etats parties concernés, ainsi que les décisions adoptées au cours de la réunion, sera publiée en tant que document officiel des Nations Unies à une date ultérieure.

* Projet de rapport du Comité sur l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes sur les travaux de sa vingt-troisième session (CEDAW/C/2000/II/L.1)

Le projet de rapport se penche notamment sur les questions d'organisation et sur d'autres questions relatives au fonctionnement du Comité. Il détaille les allocutions faites par Mme Angela King, Sous-Secrétaire générale et Conseillère spéciale du Secrétaire général pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme, et par la Directrice de la Division de la promotion de la femme, Yakin Ertürk, lors de la séance d'ouverture de la vingt-troisième session du Comité, ainsi que la liste des expertes qui étaient présentes à la présente session. Le présent document contient également le rapport de la Présidente sur les activités menées entre le 4 février 2000, date de la clôture de la vingt-deuxième session et le 12 juin 2000, jour d'ouverture de la vingt-troisième session. Au 30 juin 2000, date de clôture de la vingt-troisième session du Comité, 165 Etats étaient parties à la Convention.

Déclarations de clôture

Mme YAKIN ERTURK, Directrice de la Division de la promotion de la femme, a félicité le Comité pour l’examen des sept rapports dont il était saisi et pour avoir finalisé ses règles de procédure. Le Comité a également progressé dans l’élaboration de ses méthodes concernant l’entrée en vigueur du Protocole facultatif à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Mme Ertürk s’est déclaré convaincue que les cinq ratifications manquantes pour l’entrée en vigueur du Protocole facultatif seront déposées au cours de l’année et a assuré le Comité que la Division de la promotion de la femme lui fournira l’appui nécessaire, y compris juridique, dont il aurait besoin pour gérer efficacement l’application du Protocole facultatif.

Elle a souligné l’importance de cette session du Comité qui a suivi de près la session extraordinaire de l’Assemblée générale “Beijing + 5”. Elle a rappelé que la session extraordinaire a permis de réaffirmer le lien qui existe entre le Programme d’action de Beijing et la Convention qui constitue la base juridique de l’avancement de la femme. En outre, la session extraordinaire a permis de revitaliser le mouvement lancé par l’adoption du Programme d’action de Beijing et de rappeler l’objectif de ratification universelle de la Convention pour 2000. Elle a indiqué qu’au cours de la session extraordinaire, plusieurs Etats Membres ont annoncé, directement ou indirectement, leur intention de ratifier la Convention.

En conclusion, elle a exprimé sa tristesse de voir partir Mme Silvia Rose Cartwright (Nouvelle-Zélande), Mme Yung-Chung Kim (République de Corée) et Mme Kongit Sinegiorgis (Ethiopie), membres du Comité dont le mandat arrive à expiration et qui ont annoncé qu’elles ne souhaitaient pas briguer un second mandat.

Mme AIDA GONZALEZ MARTINEZ, Présidente du Comité et experte du Mexique, a salué la conclusion du processus de révision et d’amendement des règles de procédure conformément au contexte actuel et aux besoins du Comité. Elle a rappelé la discussion tenue par le Comité sur son rôle dans l’application du Protocole facultatif relatif à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes qui était d’autant plus importante que le Protocole a été signé par 43 Etats et ratifié par cinq Etats, ce qui signifie qu’on est à mi-chemin de sa ratification.

La Présidente a exprimé la préoccupation du Comité en ce qui concerne les retards accumulés par les Etats parties dans la présentation de leurs rapports périodiques et même, pour certains, de leur rapport initial. Mme González Martínez a regretté que l’objectif de ratification universelle de la Convention en 2000, fixé lors de la Conférence de Beijing, en 1995, n’ait pas été atteint. Elle a espéré que les 26 Etats qui manquent encore pour que cet objectif soit atteint ratifieront la Convention avant la fin de 2001, année qui marquera le vingt-et- unième anniversaire de la Convention.

Le Comité est mieux connu de l’opinion publique grâce à la diffusion de ses travaux et aux efforts des expertes, s’est félicitée Mme González Martínez. Elle a appelé les expertes à intensifier leurs efforts de promotion de la Convention et des travaux du Comité afin que les sociétés de tous les pays, et particulièrement les femmes de tous les âges, en connaissent l’existence, le contenu et l’objectif de protection et de promotion des droits des femmes.

La Présidente a regretté que Mme Cristina Brautigham mette fin à sa collaboration avec la Division de la promotion de la femme et que Mme Silvia Cartwright, experte de la Nouvelle-Zélande, ne puisse rester membre du Comité. Elle a également indiqué que la Conférence des Etats parties procèdera, cette année, à l’élection de la moitié des membres du Comité.

Informations de base

Le Comité est composé de 23 expertes dans le domaine des droits de la femme qui siègent à titre personnel et non en tant que représentantes de leur pays. Elles sont élues au scrutin secret en tenant compte d'une répartition géographique équitable, à partir d'une liste de personnes nommées par les Etats parties à la Convention. Le Comité tient deux sessions de trois semaines par an.

Composition du Comité

Mme Charlotte Abaka (Ghana), Mme Ayse Feride Acar (Turquie), Mme Emna Aouji (Tunisie), Mme Carlota Bustelo Garcia del Real (Espagne), Mme Silvia Rose Cartwright (Nouvelle Zélande), Mme Ivanka Corti (Italie), Mme Cui Feng (Chine), Mme Naela Gabr (Egypte), Mme Yolanda Ferrer Gomez (Cuba), Mme Aida Gonzalez Martinez (Mexico), Mme Savitri Goonesekere (Sri Lanka), Mme Rosalyn Hazelle (Saint-Kitts-et-Nevis), Mme Salma Khan (Bangladesh), Mme Yung-Chung Kim (République de Corée), Mme Rosario Manalo (Philippines), Mme Mavivi Myakayaka-Manzini (Afrique du Sud), Mme Ahoua Ouedraogo (Burkina Faso), Mme Zelmira Regazzoli (Argentine), Mme Anne Lise Ryel (Norvège), Mme Hanna Beate Schöpp-Schilling (Allemagne), Mme Carmel Shalev (Israël), Mme Kongit Sinegiorgis (Ethiopie) et Mme Chikako Taya (Japon).

Etats parties à la Convention

En mars 2000, les 165 États suivants étaient parties à la Convention: Afghanistan, Afrique du Sud, Albanie, Algérie, Allemagne, Andorre, Angola, Antigua-et-Barbuda, Argentine, Arménie, Australie, Autriche, Azerbaïdjan, Bahamas, Bangladesh, Barbade, Bélarus, Belgique, Belize, Bénin, Bhoutan, Bolivie, Bosnie-Herzégovine, Botswana, Brésil, Bulgarie, Burkina Faso, Burundi, Cambodge, Cameroun, Canada, Cap-Vert, Chili, Chine, Colombie, Comores, Costa Rica, Côte d'Ivoire, Croatie, Cuba, Chypre, Danemark, Djibouti, Dominique, Egypte, Equateur, El Salvador, Erythrée, Espagne, Estonie, Etats-Unis, Ethiopie, ex-République yougoslave de Macédoine, Fédération de Russie, Fidji, Finlande, France, Gabon, Gambie, Géorgie, Ghana, Grèce, Grenade, Guatemala, Guinée, Guinée Bissau, Guinée équatoriale, Guyana, Haïti, Honduras, Hongrie, Inde, Indonésie, Iraq, Irlande, Islande, Israël, Italie, Jamahiriya arabe libyenne, Jamaïque, Japon, Jordanie, Kazakhstan, Kenya, Koweït, Kirghizistan, Lettonie, Lesotho, Liban, Libéria, Liechtenstein, Lituanie, Luxembourg, Madagascar, Malaisie, Malawi, Maldives, Mali, Malte, Maroc, Maurice, Mexique, Mongolie, Mozambique, Myanmar, Namibie, Népal, Nicaragua, Niger, Nigéria, Norvège, Nouvelle-Zélande, Ouganda, Ouzbékistan, Pakistan, Panama, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Paraguay, Pays-Bas, Pérou, Philippines, Pologne, Portugal, République centrafricaine, République de Corée, République démocratique du Congo, République du Congo, République dominicaine, République fédérale de Yougoslavie, République de Moldova, République populaire démocratique lao, République tchèque, République-Unie de Tanzanie, Roumanie, Royaume-Uni, Rwanda, Saint-Kitts-et-Nevis, Sainte-Lucie, Saint-Vincent- et-les-Grenadines, Samoa, Sao-Tomé-et-Principe, Sénégal, Seychelles, Sierra Leone, Singapour, Slovaquie, Slovénie, Sri Lanka, Suriname, Suède, Suisse, Tadjikistan, Thaïlande, Tchad, Togo, Trinité-et-Tobago, Tunisie, Turquie, Turkménistan, Tuvalu, Ukraine, Uruguay, Vanuatu, Venezuela, Viet Nam, Yémen, Zambie, et Zimbabwe.

Au 26 mai 2000, les 37 Etats suivants avaient signé le Protocole facultatif à la Convention: Allemagne, Argentine, Autriche, Belgique, Bénin, Bolivie, Chili, Colombie, Costa Rica, Cuba, Danemark, Equateur, Espagne, ex-République yougoslave de Macédoine, Finlande, France, Ghana, Grèce, Indonésie, Islande, Italie, Liechtenstein, Luxembourg, Mexique, Namibie, Norvège, Paraguay, Pays-Bas, Philippines, Portugal, République dominicaine, République tchèque, Sénégal, Slovénie, Suède, Uruguay et Venezuela.

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