LA LITUANIE RATIFIERA PROCHAINEMENT LE PROTOCOLE FACULTATIF A LA CONVENTION SUR L'ELIMINATION DE TOUTES LES FORMES DE DISCRIMINATION A L'EGARD DES FEMMES
Communiqué de Presse
FEM/1105
LA LITUANIE RATIFIERA PROCHAINEMENT LE PROTOCOLE FACULTATIF A LA CONVENTION SUR LELIMINATION DE TOUTES LES FORMES DE DISCRIMINATION A LEGARD DES FEMMES
20000622La Lituanie ratifiera prochainement le Protocole facultatif à la Convention sur lélimination de toutes les formes de discrimination à légard des femmes, ainsi que lamendement à larticle 20 de la Convention, a assuré ce matin, M. Gediminas Serksnys, Représentant permanent de la Lituanie, en précisant que les procédures nationales nécessaires à la ratification étaient achevées. M. Serknys a introduit ainsi les réponses de sa délégation aux questions formulées par les expertes, vendredi 16 juin dernier, lors de lexamen du rapport initial et du deuxième rapport périodique de la Lituanie.
La délégation lituanienne a apporté des précisions sur le fonctionnement du Médiateur pour légalité des chances, également appelé Ombudsman, qui avait suscité lintérêt des expertes. Le Médiateur pour légalité des chances peut ainsi mener des enquêtes, de sa propre initiative, et soumettre des recommandations pour la révision des lois et lorientation des politiques pour légalité des chances. Il peut également être saisi directement par un particulier qui sestime victime de discrimination ou de harcèlement sexuel. Le Médiateur a déjà reçu 42 plaintes pour discrimination à lemploi et 4 plaintes pour harcèlement sexuel, 82% des plaignants étaient des femmes et 65% étaient issus de zones urbaines. En outre, 110 institutions publiques et privées ont été rappelées à lordre pour avoir diffusé par voie de presse des publications de nature discriminatoire. Son travail est évalué chaque année lors de la soumission de son rapport annuel au Parlement.
Des précisions ont également été apportées sur la participation des femmes à la vie politique qui avait été jugée faible par les expertes. Si un seul parti a introduit des quotas pour assurer une certaine proportion de femmes sur ses listes électorales, une représentante du Parlement lituanien a fait part de la création, en 1995, dun Parti des femmes, devenu en 1998, Parti de la nouvelle démocratie. Dans ses remarques de clôture, Mme Aida Gonzalez Martinez, experte du Mexique et Présidente du Comité, estimant que les femmes joignent leurs forces pour faire entendre leur voix, sest félicitée de cette évolution. Si aucun candidat de ce parti na réuni les 5% de voix nécessaires pour sassurer une représentation au Parlement, 14 de ses membres ont néanmoins été élus aux élections de locales de mars dernier.
La délégation sest également efforcée de répondre aux questions sur la participation des femmes à léconomie et sur la situation des femmes rurales qui avaient préoccupé les expertes. Il a été indiqué quau 1er janvier 1999, 58% des chômeurs de longue durée étaient des femmes, une proportion qui a légèrement diminué en 2000, passant 55 %. Concernant les femmes rurales, on relève que 43% dentre elles sont employées dans lagriculture, 12% dans léducation et 7% dans la santé.
Le Comité entamera demain, vendredi 23 juin à 10 heures 30, lexamen des quatrième et cinquième rapports combinés de la Roumanie.
SUITE DE LEXAMEN DU RAPPORT INITIAL ET DEUXIEME RAPPORT PERIODIQUE DE LA LITUANIE
La première partie de lexamen des rapports de la Lituanie figure dans nos communiqués FEM/1097 et FEM/1098 en date du 16 juin.
Réponses de lEtat partie aux questions des expertes
Répondant aux questions générales relatives à la diffusion de la Convention, M. GEDIMINAS SERKSNYS, Représentant permanent de la Lituanie, a précisé que le texte de la Convention est diffusé sur le site Internet du Parlement lituanien et a été reproduit dans un livre, publié en 1991, qui rassemble tous les instruments internationaux relatifs aux droits de lhomme. Concernant la ratification du Protocole facultatif à la Convention, il a assuré le Comité que les procédures nationales destinées à permettre la ratification étaient achevées et que son pays sapprêtait également à ratifier lamendement à larticle 20 relatif au fonctionnement du Comité et à la durée de ses sessions.
Pour ce qui est des effets négatifs de la privatisation, il a indiqué que la structure du marché de lemploi avait été transformée par la privatisation et la modernisation de léconomie. Un chômage masqué a été révélé et certaines sources estiment que quelque 200 000 ou 400 000 sont employées dans par léconomie parallèle. En outre, les bouleversements sociaux qui ont accompagné la privatisation de léconomie ont conduit à laugmentation du taux dabandon scolaire dès 1991 et à la hausse des taux de mortalité et de morbidité.
Présentant les activités du Bureau de lOmbudsman, Mme AUSRINE BURNEIKIENE, Ombudsman pour légalité des chances de la République de Lituanie, a rappelé quen conformité avec les directives de lUnion européenne sur les questions relatives à la parité, le Seimas de la République de Lituanie a adopté le 1er décembre 1999 la Loi sur légalité des chances, qui est entrée en vigueur le 1er mars 1999. Lapplication de cette loi est supervisée par lOmbudsman chargé de légalité des chances, également appelé « Médiateur ». Afin de fournir un appui aux travaux de lOmbudsman, le Seimas a créé le Bureau de lOmbudsman, ou Bureau du Médiateur, le 25 mai 1999.
La représentante a ajouté que la définition de la violation du principe de légalité des chances entre les femmes et les hommes selon la loi lituanienne correspond à celle qui se trouve dans larticle premier de la Convention sur lélimination de la discrimination à légard des femmes. Cette loi contient également des dispositions sur la discrimination à légard des hommes. Le concept de discrimination positive établi par cette loi nempêche pas la mise en place de mesures spéciales temporaires. Selon cette loi, les entités publiques et privées ainsi que les institutions peuvent recevoir une sanction administrative et les décisions de lOmbudsman ont valeur dobligation. Le coupable de violations peut faire appel des décisions de lOmbudsman devant les tribunaux.
LOmbudsman enquête, en collaboration avec dautres services de lEtat, sur les plaintes au sujet de discriminations et de harcèlement sexuel. Il mène ces enquêtes de sa propre initiative et soumet des recommandations quant à la révision des lois et lorientation des politiques pour légalité des chances au Gouvernement ainsi quaux institutions administratives. LOmbudsman peut être saisi par un particulier qui sestime victime de discrimination ou de harcèlement sexuel.
LOmbudsman a déjà reçu 42 plaintes pour discrimination à lemploi, en dehors de 4 plaintes pour harcèlement sexuel. 82 % des plaignants étaient des femmes et 65% étaient issus de zones urbaines. En outre, 110 institutions publiques et privées ont été rappelées à lordre pour avoir diffusé par voie de presse des publications de nature discriminatoire. Tous les ans, lOmbudsman chargé de légalité des chances doit présenter un rapport annuel dactivités au Parlement, rapport qui est ensuite rendu public. Les activités des six membres du Bureau de lOmbudsman sont financées par lEtat et sélèvent à 464 thous.
Lexpérience ayant révélé que le public ne connaissait pas lexistence de cette institution, ni létendue de son mandat, le Bureau de lOmbudsman met également laccent sur la sensibilisation du public aux questions relatives à légalité entre les sexes.
Répondant aux questions portant sur les dispositions réglementaires ou législatives destinées à garantir aux femmes lexercice de leur droit et à assurer leur plein développement, Mme ROMA DOVYDENIENE, Membre du Parlement de Lituanie, a expliqué le fonctionnement de la Commission interministérielle sur légalité des chances qui comprend des représentants des 14 ministères, des représentants du Médiateur pour légalité des chances et des organisations non gouvernementales. Cet organe est chargé de coordonner les actions menées par diverses institutions, danalyser la situation des femmes et de soumettre des propositions au Gouvernement sur les politiques en faveur de légalité des sexes. La Commission qui est une nouvelle institution et na pas encore de budget propre. Elle a apporté des précisions relatives au Groupe parlementaire de femmes qui est chargée de discuter des projets de lois portant sur les affaires féminines ou familiales. Ce Groupe est responsable de ladoption de la Loi sur légalité des chances.
La représentante a présenté le Parti des femmes qui sest créé en 1995 et dont la présidente est Mme Kazimiera Prunksiene, ancien Premier Ministre de Lituanie. Elle a ajouté quaux dernières élections législatives, ce parti navait pas rassemblé les 5% nécessaires pour quun de ses membres soit élu à la proportionnelle. En revanche 14 candidats de ce parti ont été élus aux dernières élections locales. Ce parti des femmes a pris le nom de Parti de la nouvelle démocratie en 1998. Elle a ensuite apporté les précisions qui avaient été demandées sur le Programme de promotion de la femme adopté par la Lituanie. Ce programme propose des mesures concrètes dans 10 domaines critiques qui sinspirent des 12 domaines critiques identifiés à Beijing.
Abordant la situation des femmes âgées qui avait soulevé les inquiétudes des expertes, la représentante a fait part des mesures adoptées dans le cadre de lAnnée internationale des personnes âgées. Elle a expliqué le fonctionnement du régime des retraites qui a été réformé en 1994. Aux termes de cette réforme, le montant des retraites est proportionnel au nombre dannées demploi. Elle a également expliqué le fonctionnement des services sociaux et donné des détails sur la Loi sur les services sociaux de 1996 et sur la formation des travailleurs sociaux. Elle sest excusée auprès du Comité de ne pas être en mesure de leur fournir des statistiques sur la violence à légard des femmes âgées, indiquant toutefois que 119 cas de violences à légard dune personne âgée avaient été rapportés en 1997 et 116 en 1998.
Au sujet des mesures temporaires spéciales visant à accélérer linstauration dune égalité de faits entre les hommes et les femmes, M. TOMAS BLIZNIKAS, Premier Secrétaire de la Mission permanente de la Lituanie auprès des Nations Unies, a indiqué que lUniversité de Vilnius a adopté des mesures temporaires afin dassurer la présence des femmes dans le secteur de la recherche scientifique. Selon ces mesures, les femmes bénéficient, notamment, de congés payés plus longs et la publication de leurs travaux académiques est facilitée. Le représentant a reconnu que les femmes sont encore sous-représentées dans la hiérarchie académique et ne composent que 11 % du corps enseignant universitaire.
Le représentant a poursuivi en déclarant que les lois de la République de Lituanie ne prévoient pas la mise en place de quotas déterminant la participation des femmes aux élections ou dans le système administratif. A présent, seul le Parti Social Démocrate Lituanien a introduit un système de quotas afin que ses listes électorales et ses organes directeurs ne soient pas composés, au-delà des deux tiers, de personnes du même sexe. Le Gouvernement sefforce den faire de même.
Répondant aux questions portant sur les mesures visant à modifier les schémas et modèle socioculturels, M. THOMAS BLIZNIKAS, Membre de la délégation de Lituanie, a indiqué que la Lituanie participe au Programme à moyen terme de la Communauté européenne (1996-2000) destiné à encourager les femmes à participer aux processus des prises de décisions grâce à des séminaires de formation et à la diffusion dexemples de bonnes pratiques. Prenant lexemple de la Commission interministérielle sur légalité des chances, il a expliqué que son pays privilégie la notion de partenariat entre les hommes et les femmes. Pour ce qui est du rôle et du statut de léglise catholique dans la société lituanienne, il a mentionné plusieurs articles de la Constitution qui garantissent la liberté de culte et protègent de lintolérance religieuse. Concernant la participation des médias à la diffusion dimages dégradantes des femmes, il a indiqué que son pays disposait dinspecteurs chargés dexaminer les plaintes en diffamation et quun code de déontologie de la publicité. Il a présenté les dispositions du Code pénal sur la production et la diffusion de matériel pornographique.
Sexprimant au sujet de la lutte contre toutes les formes de trafic des femmes, dexploitation et de prostitution des femmes, M. THOMAS BLIZNIKAS, Premier Secrétaire de la Mission permanente de la Mission de la Lituanie auprès des Nations Unies à New York, a précisé que larticle 118 du Code pénal lituanien punissant le viol définit ce crime comme un rapport sexuel effectué sous la contrainte physique ou la menace ou en prenant avantage de létat désespéré dans laquelle se trouve la victime (la femme). Létat désespéré est un état dans lequel la victime, du fait de sa condition physique et mentale, ne peut pas comprendre les actes commis à son égard ou ne peut pas y résister (entre autres, à cause dun handicap physique, de son jeune âge ou dune maladie mentale, et cætera). En 1998, 166 viols ont été enregistrés et, en 1999, 225.
Par ailleurs, bien que les lois pénales de la Lituanie ne prévoient pas de sanction contre la prostitution, le Code des infractions de lOrdre administratif stipule que la prostitution a les caractéristiques dune violation administrative. Dans un futur proche, le Gouvernement lancera un programme national de contrôle et de prévention de la prostitution et du trafic des êtres humains qui sera appliqué par les ministères, les institutions gouvernementales et les organisations non gouvernementales. Le 2 juillet 1998, le Parlement de la Lituanie a adopté un amendement du Code pénal qui sanctionne le trafic dêtres humains à des fins dexploitation sexuelle.
Pour ce qui est de la lutte contre la violence à légard des femmes, il existe 11 centres de crise fournissant aux femmes victimes de violences un appui psychologique, un abri temporaire et une aide juridique. Un projet de formation du personnel policier à la gestion des conflits familiaux est également à létude.
Abordant la question des mesures visant à éliminer la discrimination à légard des femmes dans la vie politique et publique, Mme JOLANDA DOVYDENIENE, Membre du Parlement de Lituanie, a donné des explications concernant le financement des organisations non gouvernementales de femmes qui, depuis 1995, peuvent recevoir, outre les cotisations de leurs membres, des subsides du Gouvernement. Elle a toutefois précisé que ces fonds, provenant du budget du Ministère de la culture, ont sérieusement baissé ces dernières années. Elle a ajouté que certaines ONG de femmes sont également financées par les mairies. Elle a regretté de ne pas pouvoir être en mesure de fournir des statistiques sur le nombre dONG qui reçoivent des fonds et sur le montant de ces fonds, mais a assuré le Comité que son Gouvernement semploierait à soutenir laction de ces organisations dès que sa situation financière le lui permettra. A cet égard, elle a présenté le projet de loi sur les impôts qui apportera des changements positifs sur le financement des ONG puisquune disposition autorisera les résidents lituaniens à transférer 2% de leurs impôts à une personne morale, y compris les ONG.
Pour ce qui est de la participation des femmes à la politique, Mme Dovydenièné a indiqué que la plupart des organisations de femmes ont été formées entre 1992 et 1996, période au cours de laquelle des groupes de femmes se sont également constitués au sein de tous les partis politiques. Elle a rappelé que lors des dernières élections législatives de 1996, les femmes comptaient pour 20,67% des candidats et quau élections locales de mars dernier, 31% des candidats étaient des femmes, mais seuls 17,6% des conseillers élus sont des femmes. En prévision des prochaines élections législatives qui auront lieu en octobre prochain, elle a dit que la campagne nétant pas encore commencée, il est difficile destimer le nombre de candidates. Il apparaît toutefois que les femmes prennent un rôle plus actif dans les partis.
Apportant des précisions sur les mesures prises par la Lituanie pour éliminer la discrimination à légard des femmes dans le domaine de lemploi, Mme JOLANTA SLIUZIENE, Fonctionnaire du Ministère des affaires sociales et de lemploi, a notamment indiqué que lune des quatre unions syndicales lituaniennes est dirigée par une femme. Chaque union syndicale a créé un centre spécial pour les femmes dont lobjectif est de garantir de bonnes conditions de travail aux femmes. Les syndicats sefforcent également de faire en sorte que les conventions collectives ou les accords internes contiennent des clauses sur légalité des chances.
En ce qui concerne les femmes entrepreneurs, la représentante a précisé que 30% des créateurs dentreprises sont des femmes. Plus précisément, elles créent 60% des entreprises dans la restauration, 50% dans la construction et 47% dans les services. Les femmes dont le revenu est grevé par la faillite de leur entreprise reçoivent une aide financière de la municipalité.
La représentante a indiqué que le chômage longue durée correspond à une cessation de lactivité professionnelle pendant plus de 12 mois. Au 1er janvier 1999, 58% des chômeurs de longue durée étaient des femmes. En 2000, ce pourcentage a légèrement diminué en passant à 55%.
Répondant aux questions sur la santé des femmes et leur accès aux soins, Mme AUDRA PLEPYTE, Conseillère de la délégation lituanienne, a reconnu quil était vrai que son pays avait mis laccent sur la santé reproductive des femmes plutôt que sur la santé des femmes tout au long de leur vie. Elle a indiqué que si le nombre davortements restait élevé, on enregistrait désormais une tendance à la baisse et a présenté le Programme de son Gouvernement sur la planification familiale pour 1995-2001. Les objectifs de ce programme visent léducation sexuelle des jeunes, la mise en place de centres de santé génésique pour les adolescentes, lintroduction de nouvelles méthodes pour le traitement de la stérilité, la fourniture de services de santé reproductive aux familles et la mise au point de programmes de soins des troubles liés à la ménopause. Toutefois, depuis 1998, en raison de la crise économique, les ressources allouées à ce programme ont considérablement baissé, sans pour autant quil soit mis fin à son application. Elle a également signalé que lon observe actuellement une plus grande sensibilisation aux maladies féminines comme le cancer du sein et les troubles liés à la ménopause. De ce fait, les cliniques ont amélioré leurs équipements et le traitement des cancers des femmes est pris en charge par lEtat.
Abordant la question du VIH/sida, elle a fait part de plusieurs mesures destinées à informer les groupes vulnérables, notamment la distribution de brochures dinformation et de préservatifs gratuits. En outre, un centre de soins pour les prostitués a été créé où reçoit de 30 à 50 prostituées par jour. Des centres similaires devraient être prochainement mis en place dans les grandes villes et les campagnes.
Concernant la santé des femmes rurales, elle a estimé quaucune statistique ne permettait de conclure que leur santé était plus défaillante que celle des femmes vivant dans les villes. Sil est vrai quil ny a pas de grands centres médicaux dans les zones rurales, on compte toutefois 1011 centres de soins qui procurent les services de santé de base, ainsi que des services de santé reproductive et des soins aux enfants.
Elle a également apporté des précisions sur la protection sociale des femmes enceintes et de celles qui élèvent leurs enfants, notamment les dispositions visant à protéger les femmes enceintes qui travaillent dans des conditions dangereuses pour leur santé, les restrictions concernant le travail de nuit et les déplacements professionnels des femmes qui ont des enfants de moins de 3 ans, les dispositions garantissant des pauses aux femmes qui allaitent leurs enfants et les garanties de salaires pour les femmes qui ont été affectées à un travail moins bien payé durant leur grossesse ou la période dallaitement. Elle a ajouté quil est interdit à un employeur de licencier, de sa propre initiative, une femme enceinte ou une femme dont les enfants ont moins de 3 ans, de même que les pères ou toute autre personne qui a un enfant de moins de 3 ans à sa charge.
En ce qui concerne lapplication aux femmes des zones rurales de la Convention sur lélimination de toutes les formes de discrimination à légard des femmes, Mme ROMA DOVYDIENE, Membre du Parlement, a indiqué quau début de lannée 2000, 1,2 millions de personnes vivaient dans les campagnes, dont 52% étaient des femmes. Elle a ajouté que les femmes représentent 40% de la main duvre rurale, la profession douvrière agricole étant la plus répandue chez les Lituaniennes qui vivent à la campagne. En 1999, 74% des chômeurs étaient des citadins et 26% des ruraux, dont 36% de femmes. Dans les zones rurales, 515 enfants ne fréquentaient pas lenseignement secondaire en 1999.
Les entreprises agricoles reçoivent le soutien du Fond daide rural sous la forme dune participation à leur programme dinvestissement. Le Gouvernement et la Nordic Investment Bank ont signé au début de lannée 2000 un fond de crédit spécial pour les femmes créatrices de petites et moyennes entreprises.
La représentante a indiqué quune grande partie des stratégies de lutte contre la pauvreté est axée sur les femmes seules (célibataires, divorcées, veuves) qui élèvent des enfants car les études sur la pauvreté ont démontré quelles y sont plus exposées. Les femmes divorcées avec enfant composent également un groupe plus menacé par la pauvreté. Ce type de famille monoparentale vit généralement des allocations familiales.
Mme AIDA GONZALEZ MARTINEZ, experte du Mexique et Présidente du Comité, sest félicitée de lannonce de la ratification prochaine du Protocole facultatif à la Convention et de lannonce selon laquelle le Gouvernement lituanien sapprête à accepter lamendement à larticle 20 ce qui facilitera le travail du Comité à lavenir. Se félicitant des programmes élaborés dans le cadre de lAnnée internationale des personnes âgées, elle a demandé à ce quils continuent de sappliquer en dehors de lAnnée internationale, estimant quil est indispensable, pour toute société, de savoir tirer profit de lexpérience des personnes âgées et, pour ce faire, de lutter contre leur exclusion.
Elle a exprimé des inquiétudes pour les femmes sur les lieux de travail, portant notamment sur leurs droits à lemploi, à une rémunération égale et à un régime de sécurité sociale adapté à leurs besoins. Elle a expliqué que légalité dans le domaine économique doit être une priorité du Gouvernement qui doit encourager les hommes et les femmes à participer également à toutes les activités de façon à éliminer la dévaluation des emplois dits féminins. Elle sest félicitée des mesures qui ont été annoncées pour éliminer la violence à lintérieur des ménages, phénomène récurrent dans de nombreuses sociétés quil faut sattacher à éradiquer.
Concernant la traite des femmes et des enfants, la Présidente a expliqué que cest une préoccupation que partagent plusieurs organes des Nations Unies. Elle a recommandé une approche globale qui porte aussi bien sur les pays denvoi, de transit et darrivée. Elle a indiqué quil convient de pénaliser les actes de ceux qui incitent, pratiquent et usent de ce trafic. Sur la question des ONG, la Présidente a réitéré que le Comité recommande la coopération du Gouvernement avec les ONG qui travaillent dans le domaine des droits de lhomme.
Pour ce qui est de la participation des femmes à la vie politique, la Présidente, estimant quil est bon que les femmes joignent leurs forces, sest félicitée de lexistence dun parti de femmes et de son développement. Dans le domaine de la santé, elle a encouragé le Gouvernement lituanien à se préoccuper de la santé des femmes tout au long de leur vie, ce qui est lié à lexercice de leur droits fondamentaux. Elle a rappelé que la santé génésique comprend également léducation des hommes aussi bien que des femmes, afin de tous deux soit co- responsables de la planification familiale. La Présidente a espéré que le Gouvernement sattachera à réduire le nombre davortements conformément aux recommandations de la Conférence internationale sur la population et le développement (Le Caire, 1994) et de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes (Beijing, 1995). Elle a demandé à ce que les recommandations du Comité soient largement diffusées et à ce que le prochain rapport présente une évaluation de leur application.
* *** *