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FEM/1100

LE CEDAW SALUE LA RATIFICATION PAR CUBA DU PROTOCOLE FACULTATIF A LA CONVENTION SUR L'ELIMINATION DE TOUTES LES FORMES DE DISCRIMINATION A L'EGARD DES FEMMES

19 juin 2000


Communiqué de Presse
FEM/1100


LE CEDAW SALUE LA RATIFICATION PAR CUBA DU PROTOCOLE FACULTATIF A LA CONVENTION SUR L’ELIMINATION DE TOUTES LES FORMES DE DISCRIMINATION A L’EGARD DES FEMMES

20000619

La Présidente du Comité sur l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, qui poursuivait, cet après-midi, l’examen du quatrième rapport périodique de Cuba, s’est félicitée que Cuba compte parmi les quatre pays ayant déjà ratifié le Protocole facultatif relatif à la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, et que ce pays ait si bien réussi dans le domaine de l’éducation et des soins de santé. Elle a espéré que les recherches cubaines sur la production de médicaments contre le VIH/sida seront fructueuses. Réagissant pour sa part à la déclaration d’une représentante selon laquelle la prostitution n’aurait pas d’incidence sur le nombre de contaminations par le VIH/sida, et que ce seraient principalement les hommes de 15 à 25 ans ayant des relations homosexuelles ou bisexuelles qui seraient séropositifs, une experte a demandé à connaître les résultats des études menées pour identifier les groupes et les zones à risques. Elle a voulu savoir les types de thérapie qui sont accessibles aux personnes touchées et si ces personnes sont protégées de la discrimination.

Quant aux autres expertes du Comité, elles ont estimé que le machisme qui subsiste à Cuba est le problème le plus grave menaçant la réalisation des droits des femmes et qu’il doit être éradiqué chez les hommes mais aussi chez les femmes elles-mêmes. A cet égard, une experte a encouragé Cuba à adopter un système établissant des quotas en matière de participation des femmes à tous les niveaux de la société. Une experte du Comité s’est également inquiétée du taux élevé de suicide chez les personnes âgées, et s’est demandé s’il pouvait être dû à la pauvreté et à la solitude, ce à quoi une représentante a répondu que le nombre de cas de suicide ont considérablement diminué ces dernières années. Entre 1983 et 1993, le taux de suicide était de 21,7 pour 100 000 habitants et il est, aujourd’hui, de 18,3 pour 100 000, a-t-elle ainsi précisé. Cependant, la représentante a admis que l’on compte plus de cas de suicide chez les adultes, et notamment chez les femmes âgées de plus de 55 ans. Les diverses enquêtes effectuées à ce sujet ont révélé que l’âge de la retraite, 55 ans pour les femmes, était un facteur aggravant pour les femmes qui n’ont pas de projets personnels pour cette nouvelle période de leur vie, comme l’est le décès de leur conjoint.

Les membres de la délégation ont également apporté des précisions sur les problèmes de la violence à l’égard des femmes, de la prostitution, de la traite des êtres humains et du tourisme sexuel. Pour ce qui est de la violence, a expliqué une représentante au cours du dialogue entre le Comité et la délégation cubaine, toutes les formes de violence sont sanctionnées et un plan national ainsi qu’une association nationale de lutte contre la violence ont été créés récemment. Les sanctions sont aggravées en cas de violences commises à l’égard d’une femme enceinte. Elle a précisé que le harcèlement sexuel figure dans le Code pénal cubain qui prévoit sa sanction par une privation de liberté ou une amende. Dans le cadre de la lutte contre la prostitution, a ajouté la représentante, le proxénète fait maintenant l’objet de sanctions qui ont été aggravées en 1999. Des modifications du Code pénal ont également précisé ce que l’on entend par traite des individus et celui qui vendrait ou transférerait un mineur en échange d’une compensation financière risque une peine allant de 2 à 5 ans. En outre, le Code pénal prévoit des peines extrêmement lourdes pour tous ceux qui incitent un mineur à se livrer à des activités sexuelles. Abordant la question du tourisme sexuel, la représentante a indiqué que le Code pénal prévoit des sanctions contre tous ceux qui incitent au tourisme sexuel. D’autre part, toutes les brochures et catalogues diffusés à l’étranger sont contrôlés pour veiller à ce qu’ils ne diffusent pas d’images négatives des femmes. De même, les touristes sont prévenus des peines qu’ils encourent s’ils incitent à la prostitution ou à la débauche.

Le Comité entamera demain mardi 20 juin son examen du rapport initial du Cameroun.

EXAMEN DES RAPPORTS PRESENTES PAR LES ETATS PARTIES EN APPLICATION DE L’ARTICLE 18 DE LA CONVENTION SUR L’ELIMINATION DE TOUTES LES FORMES DE DISCRIMINATION A L’EGARD DES FEMMES [4]

Suite du dialogue avec les expertes

Mme CAROLINA AGUILAR, Directrice des éditions féminines, a expliqué que, depuis 1959, son pays a réalisé des progrès dans la valorisation de la femme et que les moyens de communication ont permis de donner une impulsion au changement. Elle a rappelé l’adoption du Plan national de suivi de Beijing qui a force de loi et a indiqué que l’Institut cubain de la télévision, celui de la presse écrite et du cinéma ont contribué à la diffusion d’une image positive des femmes et ont permis aux femmes de participer aux médias. En outre, un Groupe interministériel a été chargé de suivre l’application du Plan national de suivi et un Groupe de travail sur les médias s’emploie à étudier l’impact des médias sur l’image de la femme. L’institutionnalisation des médias, en crise au début des années 1990, a permis de mettre fin à la crise dans ce domaine et de favoriser l’éclosion des nouvelles technologies. Ces diverses actions ont eu des effets positifs sur l’emploi des femmes et on observe ainsi une présence accrue des femmes dans les médias, leur proportion étant passée de 1 femme sur 8 hommes à 1 sur 3. La meilleure formation des responsables de la communication valorise l’égalité entre les hommes et les femmes et améliore le contenu des médias, a-t-elle précisé.

Elle a fait part de la révision complète des cours de formation qui sera mise en place dès la prochaine rentrée de septembre. Pour ce qui est de la publicité, elle a expliqué que de nombreux efforts avaient été faits pour éliminer les images dégradantes des femmes. Ainsi, un mouvement en faveur de l’égalité s’est engagé dans le public et s’est joint aux efforts pour mettre fin aux représentations dégradantes des femmes. Elle a expliqué les efforts faits pour contrecarrer le tourisme sexuel et promouvoir un tourisme culturel.

M. RODOLFO REYES RODRIGUES, Ministère des relations extérieures de Cuba, est revenu sur la question des écarts de revenus à Cuba et a expliqué que les grilles de salaires n’enregistraient aucune disparité de cette nature. De la même manière, le crédit est également accessible aux hommes et aux femmes. Pour ce qui est des femmes chefs d’entreprise, il a indiqué qu’il y a 30% de femmes travaillant dans les entreprises privées et que l’on s’efforce d’accroître la proportion de femmes dans le secteur commercial. Il a toutefois reconnu qu’il existait des différences entre ceux qui peuvent avoir accès au dollar et ceux qui ne le peuvent pas. A cet égard, le Gouvernement, attaché à promouvoir l’égalité entre tous, s’emploie à réduire ces écarts. Ainsi les magasins qui vendent en dollars sont obligés de vendre à un prix plus élevé, ce qui correspond à une forme d’impôt qui aide à financer les programmes d’Etat. Ces programmes ont pour fonction de compenser les inégalités d’accès au dollar. L’information selon laquelle le salaire moyen à Cuba est pour certains de 20 dollars est erronée, a-t-il affirmé, expliquant que ces bases de calcul étaient mauvaises et ne tenaient pas compte des subventions de l’Etat pour le logement et autres qui constituent des sources indirectes de revenus.

Pour ce qui est de la liberté d’expression des Cubains, il a déclaré qu’ils étaient libres de converser avec les nombreux visiteurs que le pays reçoit chaque année. Il a également contesté le fait qu’il y aurait plus de femmes diplômées à Cuba, tout en reconnaissant que leur nombre était plus élevé que celui des hommes. Cela étant, l’Etat distribue des subventions aux jeunes diplômées qui ne trouvent pas d’emploi afin qu’elles puissent se recycler dans d’autres domaines. Il a indiqué que ce sont les femmes elles-mêmes qui refusent quelquefois certains types d’emplois, nonobstant le travail de la Fédération des femmes cubaines pour éliminer les stéréotypes dans ce domaine. Les entreprises qui pratiquent la discrimination à l’embauche sont sanctionnées, a-t-il précisé.

Questions des expertes

Mme AHOUA OUEDRAOGO, experte du Burkina Faso, a jugé insuffisante l’analyse de l’impact des programmes d’action en faveur des femmes dans le rapport présenté par Cuba, ainsi que des difficultés qui en entravent la réalisation. En ce qui concerne les mesures spéciales temporaires, l’experte a noté que Cuba n’est pas encore prêt à adopter le système des quotas. Il s’agirait d’un outil utile pour Cuba qui dispose déjà de la volonté politique nécessaire. En matière d’accès de la femme au crédit, il est nécessaire d’entreprendre des mesures de discrimination positive car les femmes rurales sont généralement plus pauvres et moins éduquées que les autres et l’égalité d’accès au crédit ne saurait être une mesure suffisante. Mme Ouedraogo a demandé des précisions sur les revenus moyens des ouvrières agricoles. Elle a regretté que le problème de la sécurité sociale dans les zones rurales ne soit pas développé dans le rapport.

Mme ROSARIO MANALO, experte des Philippines, a demandé de savoir s’il existe une loi interdisant la traite des êtres humains. Elle a souhaité savoir les mesures qui ont été prises pour lutter contre le tourisme sexuel. Pourquoi le Gouvernement cubain punit-il les prostituées au titre de leur conduite “antisociale” et de quelles sources de revenus disposent les femmes au chômage, en dehors de la prostitution? Mme Manalo a demandé à savoir les mesures qui ont été prises pour lutter contre les grossesses non désirées des adolescentes et changer les comportements sexuels des hommes. Dans le contexte de l’embargo, elle a demandé quel est le cadre de protection des femmes souffrant de problèmes psychologiques.

Mme IVANKA CORTI, experte de l’Italie, a exprimé sa solidarité aux femmes cubaines qui ont souffert des années des conséquences du blocus et les a félicitées de leur réaction positive face à ce problème. Les mesures adoptées par le Parlement en matière de santé et d’éducation les ont aidées à conquérir leur place dans la société cubaine, a-t-elle ajouté. Elle a demandé des précisions sur la Fédération des femmes cubaines (FMC), un mécanisme chargé de la promotion de la femme représenté par une organisation non gouvernementale. Mme Corti a souhaité savoir de quelle manière se traduit le caractère législatif du Plan d’action de Beijing. Elle a salué les initiatives prises par les autorités cubaines en matière de lutte contre les cas de grossesse précoce et contre l’épidémie de VIH/sida. Mme Corti a estimé que le “machismo” est le problème le plus grave menaçant la réalisation des droits des femmes qui doive être éradiqué chez les hommes cubains mais aussi chez les femmes elles-mêmes. Etant donné le contexte de difficultés économiques qui prévaut à Cuba, il sera très difficile aux autorités de s’attaquer efficacement à la prostitution à moins d’adopter des lois spécifiques, a-t-elle ajouté.

Mme FENG CUI, experte de la Chine, a abordé la question de la participation des femmes aux coopératives et des politiques à l’égard des femmes qui y participent et qui travaillent la terre. La participation des femmes aux coopératives agricoles a-t-elle une incidence sur leurs droits en matière de sécurité sociale?, a-t-elle demandé.

Mme AYSE FERIDE ACHAR, experte de la Turquie et Rapporteur du Comité, a jugé particulièrement troublant de constater que les stéréotypes, le machisme et le modèle patriarcal ont survécu à de grands changements culturels et sociaux. Elle a eu le sentiment que la violence verbale et psychologique à l’égard des femmes ne semble pas être prise au sérieux à Cuba alors qu’elle empêche la création d’un climat d’égalité entre les hommes et les femmes. Il faut y pallier par des mesures et des programmes concrets, a-t-elle préconisé. L’experte a estimé que le nombre de cas de violence des mères à l’égard de leurs enfants est élevé et a indiqué que de tels cas sont généralement le signe que les femmes sont débordées et elles-mêmes victimes de violences diverses. Elle a voulu savoir si ce phénomène et ses causes ont déjà fait l’objet de recherches. Comment établit-on la distinction entre les violences verbales et psychologiques et les autres formes de violence? Regrettant l’absence d’une loi interdisant le harcèlement sexuel, Mme Achar a demandé combien des cas de harcèlement sexuel prennent une forme verbale ou psychologique et risquent d’être sous-estimés. Elle a par ailleurs préconisé la reconnaissance, l’adoption de mesures de sensibilisation et de sanctions contre ces violences.

Mme YUNG-CHUNG KIM, experte de la République de Corée, a demandé des précisions au sujet des organisations non gouvernementales présentes à Cuba, de leurs objectifs et de leurs sources de financement. En matière d’éducation, l’experte a demandé si les départements spécialisés dans les études féminines de l’Université sont tous appelés “Département des affaires féminines”. Elle a souhaité savoir si les manuels et les programmes scolaires sont régulièrement révisés pour en éliminer les stéréotypes à l’égard du rôle des femmes. Dans les cas de reconnaissance de la paternité, elle a demandé quelles mesures sont prises une fois que cette paternité a été reconnue. Dans la mesure où une meilleure information des hommes contribue à la réduction du nombre des grossesses non désirées, l’experte a voulu savoir si des mesures sont prises pour s’assurer que les jeunes garçons et les jeunes hommes participent aux programmes d’éducation sexuelle.

Mme CHARLOTTE ABAKA, experte du Ghana, s’est félicitée des réalisations en matière de santé et d’éducation, particulièrement dans la lutte contre l’analphabétisme et dans l’assistance fournie aux pays en développement par l’envoi de médecins cubains. Cela étant, face à la croissance du tourisme, elle a exprimé sa crainte d’un accroissement de la prostitution et a demandé à ce qu’une nouvelle étude soit menée dans ce domaine et à ce que le Gouvernement évalue l’impact du VIH/sida. Elle s’est déclaré préoccupée par le taux élevé de suicide, plus fréquent chez les personnes âgées, et a estimé qu’il faudrait faire une recherche pour trouver les moyens d’aider les personnes âgées.

Mme MAGALYS AROCHA DOMINGUEZ, membre de la Fédération des femmes cubaines, a insisté que la santé de la femme et celle de l’enfant constituent une préoccupation prioritaire du Gouvernement cubain. Elle a retracé l’évolution dans ce domaine faisant état d’un premier plan qui a permis de réduire la mortalité maternelle et infantile. A la suite de la Conférence internationale sur la population et le développement du Caire (1994), d’autres initiatives ont été prises dans le domaine de la santé reproductive et génésique qui ont permis d’améliorer la situation des femmes, a-t-elle déclaré. L’avortement et les maladies sexuellement transmissibles faisaient partie des priorités de ce programme, ainsi que la maternité et la paternité. Elle a précisé que l’avortement, nonobstant une tendance à la baisse, demeure une préoccupation du Gouvernement. Ainsi en 1997-1999, le nombre d’avortement est passé à 24,3 pour mille et pour les adolescents le taux est descendu à 31 pour mille. Même si ces taux restent élevés, on remarque une baisse considérable depuis 1988-1989. Elle a observé que les relais d’information principaux sont la famille, ce qui crée un certain manque d’information pour les adolescents. A cet égard, le Gouvernement cherche d’autres interlocuteurs, notamment parmi les professeurs et les médias. Elle a fait valoir la qualité des relations des familles avec leur médecin qui permettent de prévenir nombre de problèmes de santé.

En ce qui concerne le VIH/sida, elle a réaffirmé que le taux n’est pas alarmant en comparaison avec d’autres pays, même si elle a reconnu que l’on enregistrait une augmentation pour tous les âges et les groupes. Elle a expliqué qu’une action multidisciplinaire avait été entreprise par le Gouvernement pour coordonner les efforts de la société contre ce fléau. Le VIH/sida est ainsi traité comme un problème de santé qui engage toute la société depuis 1996, date de l’apparition des premiers cas de sida dans le pays. Un système d’éducation des patients et de la famille a été instauré de façon à prévenir les mécanismes d’exclusion des personnes vivant avec le VIH/sida.

Abordant le problème particulier du suicide, elle a observé que les chiffres ont considérablement diminué ces dernières années. Entre 1983-1993, le taux de suicide était de 21,7 pour 100 000 habitants. Ce taux a diminué pour atteindre 18,3 pour 100 000 et l’on remarque que ce sont plutôt les adultes que les jeunes qui se suicident, notamment les femmes de plus de 55 ans. Les diverses enquêtes effectuées à ce sujet ont révélé que l’âge de la retraite qui est de 55 ans pour les femmes était un facteur aggravant pour celles qui n’ont pas de projets personnels pour cette période de leur vie. Le décès du conjoint est également un facteur important, a-t-elle dit, faisant part de programmes mis en place pour détecter les tendances au suicide.

Pour ce qui est de la violence, elle a indiqué que les mères cubaines ont tendance à trop protéger les enfants, ce qui entrave leur développement psychologique, notamment à l’adolescence. Concernant les cas de violences des mères à l’égard de leurs enfants, elle a estimé qu’il ne s’agit pas d’un phénomène très répandu, même si l’on tient compte du stress psychologique imposé par le blocus qui pèse plus lourdement sur les femmes. Ces attitudes agressives à l’égard des enfants ne constituent pas un problème de santé, a-t-elle souligné en ajoutant que les enfants cubains sont heureux.

Mme OLGA MIRANDA, Conseillère juridique du Ministère du tourisme, a expliqué que le harcèlement sexuel figure dans le Code pénal cubain qui prévoit sa sanction par une privation de liberté ou une amende. La pornographie est également sanctionnée. Les supérieurs hiérarchiques ou les fonctionnaires qui proposeraient des relations sexuelles à une femme se trouvant sous leur autorité ou à toute femme proche de leur personne sont également sanctionnés par une peine allant de 2 à 5 ans. La position de supérieur hiérarchique est considérée comme un facteur aggravant. Cette catégorie de harcèlement sexuel comprend également l’abus lascif et la menace, a-t-elle précisé en ajoutant que les sanctions ont été aggravées par les modifications du Code pénal de 1999. Les peines peuvent maintenant aller jusqu’à dix ans lorsque la force est utilisée ou lorsque le coupable sait qu’il est porteur d’une maladie sexuellement transmissible. Concernant les sanctions pour prostitution, la représentante a indiqué que le décret-loi de 1995 inclut le proxénétisme et la traite des êtres humains. Le proxénète fait maintenant l’objet de sanctions qui ont été aggravées en 1999. Les modifications du Code pénal ont également précisé ce que l’on entend par traite des individus.

Pour ce qui est de la violence, la représentante a expliqué que toutes les formes de violence sont sanctionnées. En outre, celui qui menace une personne pour la contraindre à commettre un préjudice ou un délit est également sanctionné par une peine qui peut être supérieur à un an. Dans les cas de violence à l’encontre d’une femme, elle a ajouté que les sanctions sont aggravées pour la violence commise à l’égard d’une femme enceinte. Abordant la situation des mineurs, elle a indiqué que toute personne se livrant à des actes portant atteinte au plein épanouissement d’un mineur dont elle a la charge encourt des peines de prison. Celui qui vendrait ou transférerait un mineur en échange d’une compensation financière risque une peine allant de 2 à 5 ans. Le Code pénal prévoit des peines extrêmement lourdes pour tous ceux qui incitent un mineur à se livrer à des activités sexuelles.

Abordant la question du tourisme sexuel, la représentante a indiqué que le Code pénal prévoit des sanctions contre tous ceux qui incitent au tourisme sexuel. D’autre part, toutes les brochures et catalogues diffusés à l’étranger sont contrôlés pour veiller à ce qu’ils ne diffusent pas d’images négatives des femmes. De même, les touristes sont prévenus des peines qu’ils encourent s’ils incitent à la prostitution ou à la débauche.

Une autre représentante de la délégation cubaine a indiqué qu’il existe des programmes de soins destinés aux prostituées et des programmes d’information sur les risques de la prostitution. Il s’agit là d’un mécanisme national qui fait partie des programmes de soins sociaux qui visent aussi à prévenir la violence. Ce travail de prévention et d’éducation touche toute la population. Elle a fait part d’un programme de réintégration et de réhabilitation des femmes qui avaient recours à la prostitution avant la révolution et a indiqué que ce programme n’avait pas été supprimé. Les soins sont fournis à ces femmes par des travailleurs sociaux de la Fédération des femmes cubaines. Les soins sont non seulement apportés aux prostituées mais aussi à leur famille, car certaines familles utilisent leurs jeunes filles pour en tirer un bénéfice matériel. Elle a expliqué qu’il existe des programmes qui s’adressent au secteur du tourisme qui est très important à Cuba et travaillent sur l’élimination des stéréotypes. La représentante a également insisté sur le travail des médias qui a permis que cette question soit abordée par tous les groupes de population et a mentionné les travaux du Centre d’éducation sexuelle et des organisations de femmes qui traitent de la prostitution et des activités néfastes qui touchent les jeunes. Elle a reconnu qu’il s’agit d’un problème important nécessitant des mesures systématiques s’adressant à tous les groupes de population.

Concernant la violence, la représentante a fait part de l’existence d’un plan national et de la création en 1997 d’une association nationale afin de lutter contre la violence. Le programme de cette institution repose sur l’éducation, la prévention, les soins sociaux, la formation et la dissémination de l’information sur la législation, notamment dans ses dispositions qui protègent les femmes de la violence. Cette association regroupe plusieurs organismes de santé, le bureau des statistiques, les ministères de la justice et de la santé et est chargée d’appliquer le plan national ainsi que d’élaborer des programmes nouveaux.

Une autre représentante a déclaré que parmi les cas de sida enregistrés, on ne remarque pas d’incidence de la prostitution, car il s’agit principalement d’hommes de 15 à 25 ans ayant des relations homosexuelles ou bisexuelles. Abordant la question de la toxicomanie, elle a indiqué que Cuba étant producteur d’un tabac de très haute qualité, la consommation de tabac est importante. Le Gouvernement a récemment décidé de se préoccuper de ce problème et de la toxicomanie, en adoptant une série de règlements qui prendront effet le 1er juillet prochain. Concernant l’alcoolisme, elle a déclaré que le problème n’était pas important, bien qu’il existe deux grands centres de désintoxication dans la capitale, ainsi que plusieurs centres en province. Elle a précisé que l’alcoolisme et la toxicomanie étaient liés à l’augmentation du tourisme et au transit des drogues par Cuba. Le Gouvernement a également procédé à la formation multidisciplinaire du personnel des centres de désintoxication et un programme a été mis au point, mais la question mérite d’être approfondie et les services de santé soient mieux formés à ces questions, a-t-elle reconnu.

Une autre représentante a fourni des précisions concernant le Plan national de suivi de Beijing. Elle a fait part du séminaire national organisé au retour de Beijing en 1995 qui a donné lieu à l’institution d’une Commission nationale qui a préparé les mesures et les actions envisagées pour élaborer le Plan d’action national de suivi de Beijing. Parmi les mesures prioritaires, la Commission a dégagé l’emploi, la participation des femmes à la prise de décisions et au pouvoir exécutif, les femmes et les médias, l’amélioration de la politique en matière d’éducation et de santé, l’intégration des femmes à toutes les activités, ainsi que la législation afin de pouvoir mesurer les progrès législatifs enregistrés et ceux qui restent à faire. Elle a indiqué que son pays avait également fait des progrès au niveau de la collecte de données ventilées. Ce Plan national d’action a reçu force de loi car il inspire le travail de toute l’administration cubaine qui s’appuie sur un secrétariat national et sur la Fédération des femmes cubaines pour mettre en œuvre le Plan national d’action. En avril 1999, soit deux ans après l’approbation du Plan, un séminaire interministériel d’évaluation de son application a été organisé afin d’isoler les difficultés rencontrées et les progrès restant à accomplir. Parmi les principaux obstacles, on a identifié l’absence de préparation des fonctionnaires chargés de mettre en œuvre le Plan d’action. Ainsi, en collaboration avec la Fédération des femmes cubaines, la formation des cadres de l’administration a été accélérée et une deuxième évaluation a été faite en février 2000, dans le cadre de la préparation à la session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies, sur le thème Beijing + 5.

Pour ce qui est de la Fédération des femmes cubaines, organisme de promotion de la femme à Cuba, elle a précisé qu’il s’agit d’une organisation de masse née en 1960 de la volonté des femmes. Cette Fédération comprend 3,7 millions de femmes et est représentée dans toutes les parties du pays. Cette Fédération traduit la volonté de la femme cubaine de participer à la réalisation des objectifs de la révolution. Ainsi la Fédération a favorisé la réalisation de l’égalité des chances à tous les niveaux. Cette Fédération, du fait de son fonctionnement et de ses activités, permet également de savoir ce que les femmes pensent de la politique suivie. Elle a insisté sur le fait que la Fédération des femmes cubaines partage les objectifs du Gouvernement, mais peut proposer divers moyens de les mettre en œuvre. Si la Fédération n’a aucun rôle exécutif, elle contribue toutefois au perfectionnement des politiques et à leur évaluation. Elle a précisé que la Fédération disposait désormais du statut consultatif auprès du Conseil économique et social de l’Organisation des Nations Unies (ECOSOC), ce qui lui permet de jouer un rôle sur le plan international où elle revendique les droits des femmes du tiers monde. Concernant le financement de la Fédération des femmes cubaines, elle a indiqué qu’elle était financée par les cotisations de ses adhérentes et bénéficie de la mise à disposition de locaux et de services par le Gouvernement. La Fédération reçoit également un appui international de la part de l’UNIFEM et de l’UNICEF, a-t-elle indiqué.

Au sujet de l’existence de stéréotypes sociaux, Mme CAROLINA AGUILAR, Directrice des Editions des femmes, a déclaré que les changements des mentalités sont beaucoup plus lents que ceux des structures gouvernementales. Un groupe de plus en plus important d’hommes et de femmes de tous les âges a intégré les principes de l’égalité entre les sexes mais la majorité de la population proclame qu’elle n’est pas machiste sans réussir à se détacher de cette façon de penser très ancienne. Pour faire disparaître ce phénomène social, il faut s’y attaquer dans son intégralité et aider les hommes et les femmes à prendre conscience de leur valeur respective. Un nombre de départements de plus en plus importants réalisent au sein des universités des études sur les femmes, la féminité et la masculinité comme construction socio-historique ainsi que sur la parité entre les sexes.

Pour ce qui est des femmes rurales, Mme HORTENSIA CARDOSO, Directrice de l’Institut de recherches horticoles “Liliana Dimitrova”, a déclaré que les coopératives regroupent les propriétaires terriens en vue d’assurer une utilisation plus efficace des outils de production ou pour mettre en commun les terres. Environ 8 % des femmes sont propriétaires agricoles, souvent par voie d’héritage. Du fait de l’urbanisation de la population et de la crise économique, les programmes de développement agraire se sont faits rares. En outre, les jeunes des zones rurales ne souhaitent pas tous devenir agriculteurs. 24% des présidents de coopératives agricoles sont des femmes. Le secteur rural de Cuba est en excellente condition et offre à ses agriculteurs une situation économique très avantageuse et s’efforce d’améliorer la situation des femmes rurales. Il existe trois universités disposant de filières spécialisées, de formation continue et de réorientation dans les campagnes cubaines. En outre, des crèches ont été créées. Les femmes rurales ont accès au crédit et à des assurances protégeant totalement leurs récoltes et de leur production. Dans le domaine de la santé, elles ont droit au congé maternité et à des soins de santé.

Mme CARMEL SHALEV, experte d’Israël, a demandé à savoir quel était l’effet de toutes ces lois et de tous ces organismes. Elle a demandé des données précises rendant compte de résultats concrets. Quelles sont les peines prévues? Quel est le nombre de femmes emprisonnées?

Elle a demandé à disposer de données ventilées par sexe sur les taux et les causes de mortalité et de morbidité. Concernant le VIH/sida, elle a voulu connaître les tendances observées dans le domaine de l’infection chez les jeunes femmes. Puisque des études ont été menées pour identifier les groupes et les zones à risque, elle a demandé à en connaître les résultats. S’étonnant que les prostituées ne sont pas considérées comme un groupe à risque, elle a demandé des précisions à ce sujet, surtout compte tenu du manque de préservatif dans le pays et du manque d’information. Elle a voulu savoir si des médicaments étaient disponibles et quels types de thérapie étaient accessibles aux personnes touchées. En outre, comment la vie privée des personnes atteintes par le VIH/sida est-elle préservée? Quelles sont les mesures prises pour empêcher la discrimination à l’égard des personnes touchées par le VIH/sida, notamment sur le lieu du travail? Qu’en est-il des restrictions de déplacement qui ont été rapportées? Quelles sont les conditions dans les institutions spécialisées et quelle est la liberté de mouvement des patients?

Mme SAVITRI GOONESEKERE, experte du Sri Lanka, a demandé que l’on examine sérieusement les questions ayant trait à la violence à l’égard des femmes, estimant que la crédibilité du Gouvernement l’exige. Remarquant que les femmes ne semblent pas accéder à des postes de décisions élevés, elle a suggéré que l’application de quotas soit sérieusement prise en considération. Elle a observé que malgré l’égalitarisme qui prévaut, il semblerait que la société impose le rôle des soins aux enfants uniquement aux femmes. Le Gouvernement et les institutions ne semblent pas considérer qu’il s’agit d’une responsabilité conjointe, ce qui entrave les carrières des femmes et peut créer un niveau de frustration qui pourrait expliquer les mauvais traitements infligés aux enfants.

Revenant sur la discrimination institutionnelle, elle a demandé des informations sur les cas de discrimination émanant des instances gouvernementales. Elle a également voulu connaître les détails de la loi sur le divorce qui ne semble pas prévoir de soutien au conjoint qui a la charge des enfants.

Mme HANNA BEATE SCHOPP-SCHILLING, experte de l’Allemagne, a suggéré que le prochain rapport contienne plus de statistiques et que celles-ci soit traduites en anglais et présentées de manière plus claire. Elle a posé plusieurs questions ayant trait à l’emploi des femmes qui semblent souffrir autant des effets de l’embargo et du retrait du soutien soviétique que des stéréotypes à leur encontre. Elle a voulu connaître le détail des mesures adoptées pour surmonter cette situation. Constatant que les 2/3 des emplois créés ont été attribués à des hommes alors que les femmes demandeuses d’emploi sont bien plus nombreuses, elle a demandé si les chômeuses bénéficiaient d’un traitement préférentiel et a voulu connaître le niveau d’emplois occupés par les femmes qui semblent absentes du secteur commercial. Des quotas ont-ils été établis pour remédier à cette situation? Concernant les emplois indépendants, elle s’est inquiétée que les femmes ne semblent pas s’engager dans des domaines non traditionnellement féminins. Quels sont les efforts faits par le Gouvernement à cet égard? Abordant la question des congés maladies et des retraites, elle a demandé des précisions sur la situation des femmes âgées ayant occupé des emplois indépendants, puisque aucune indemnisation n’apparaît prévu dans ces cas. Elle a demandé des détails sur la proportion de femmes de moins de 55 ans qui n’ont pas d’emplois et sont considérées comme ménagères. Elle a voulu savoir combien de femmes demandaient à avoir accès à des garderies sans pouvoir l’obtenir.

Mme ZELMIRA REGAZZOLI, experte de l’Argentine, s’étonnant de la faible proportion de femmes dans les institutions locales, a voulu connaître les détails de l’accès des femmes à des fonctions municipales. Quelle est la politique suivie par la Fédération des femmes cubaines pour encourager la participation des femmes à la vie locale où elles pourront effectivement agir sur la situation? Revenant sur la question du divorce, elle s’est inquiétée des problèmes ayant trait au paiement des pensions alimentaires et a demandé que cette information figure au prochain rapport.

A propos des organisations non gouvernementales, elle a voulu savoir s’il y avait un contrôle gouvernemental et sur leur financement. Prenant l’exemple d’organisations maçonniques, présentes en Amérique latine et dans les Caraïbes depuis le XIXe siècle, elle a demandé à savoir comment ces organisations avaient survécu à la révolution alors que nombre d’organisations ont disparu.

Revenant sur les cliniques de désintoxication, elle a cité l’exemple du footballeur Diego Maradona, à qui l’on a recommandé de se rendre à Cuba et a voulu recevoir des précisions sur les problèmes de toxicomanie à Cuba. Elle a insisté sur le fait que les pays de transit deviennent rapidement des pays de grande consommation de drogues.

Reconnaissant que du fait du blocus, Cuba n’a pas effectué de recensement depuis 1981, elle a demandé à savoir la date du prochain recensement et si le pays sera en mesure de fournir des données ventilées. Mme EMNA AOUIJ, experte de la Tunisie, a souligné que la situation, le rôle et la place qu’occupent la femme dans la société cubaine démontrent l’importance qu’attribue le Gouvernement cubain à l’avancement de la femme. La Fédération des femmes cubaines doit faire amender les textes encore discriminatoires. Elle a demandé si la femme est-elle autant protégée dans le cadre du divorce notarial que dans le cadre des divorces devant tribunal.

Répondant à ces questions, une représentante de la délégation cubaine a indiqué qu’elle ferait parvenir les statistiques ventilées en temps voulu. Concernant la prostitution, elle a déclaré que cela est au bas de l’échelle de la prévalence dans le pays. Il n’y a que 34 cas de jeunes femmes touchées par le VIH/sida. Elle a reconnu qu’il y avait eu une pénurie de préservatifs dans le pays, mais que le gouvernement avait fait appel à des organisations non gouvernementales internationales pour y remédier. Elle a déclaré que tous les Cubains avaient la possibilité de faire ou non le test de dépistage. Elle a ensuite expliqué le fonctionnement des sanatoriums et a assuré que la seule violation des droits de l’homme dans le pays venait du blocus. Tous les patients qui se trouvent dans ces sanatoriums y sont volontairement et bénéficient ainsi d’une amélioration de leur condition matérielle et de leur information concernant la maladie. Elle a dit que le pays avait effectivement connu des problèmes d’approvisionnement en médicaments, bien qu’il dispose de sa propre industrie pharmaceutique. Elle a assuré le Comité que toutes les pratiques sexuelles sont reconnues dans le pays et qu’il n’existe aucune discrimination à cet égard.

Elle a réaffirmé que les centres de désintoxication ont été créés par le Gouvernement, ce qui a permis de maintenir l’état de connaissances des médecins cubains qui sont ainsi en mesure d’assurer un service d’excellente qualité qui attire des étrangers qui souhaitent se faire soigner.

Un représentant de la délégation cubaine a affirmé que la prostitution n’est pas pénalisée. Il a déclaré qu’il n’y avait pas de travail forcé dans les centres de réhabilitation pour les prostituées et a expliqué que la stratégie du Gouvernement pour lutter contre la prostitution passe par l’éducation. Concernant la survivance du machisme à Cuba, il s’est déclaré convaincu que Cuba était, au contraire, en avance sur de nombreux pays d’Amérique latine. Il s’est excusé du fait que les statistiques présentées étaient en espagnol mais a fait valoir les difficultés du pays pour expliquer que ces statistiques n’ont pas été traduites et ont été remises tard au Secrétariat. Il a insisté que tous les Cubains ont librement accès à toutes les méthodes de prévention et à tous les médicaments disponibles. Il a demandé que l’on s’abstienne de juger son pays en fonction des stéréotypes qui circulent dans la presse internationale et a rappelé qu’en l’absence de multipartisme, Cuba n’en était pas moins une société pluraliste. Il a fait valoir que l’état de droit règne à Cuba et que les citoyens peuvent déposer des plaintes en cas d’abus des autorités. Le contrôle exercé sur les organisations non gouvernementales n’excède le contrôle fiscal qui est pratiqué dans tous les pays de monde.

En conclusion, Mme SOLEDAD DIAZ, chef de la délégation cubaine, a rappelé que son pays avait institutionnalisé la promotion de la femme et accompli de nombreux progrès dans ce domaine. Elle a fait part des recherches coûteuses sur le sida menées dans son pays pour venir en aide à sa population et au monde entier.

Mme AIDA GONZALEZ MARTINEZ, experte du Mexique et Présidente du Comité, a rappelé que Cuba a montré l’exemple depuis les années 1970 dans le domaine de l’éducation et de la promotion de la femme. Elle a demandé aux membres de la délégation de prendre véritablement conscience du problème réel que constitue la violence domestique. Elle a demandé à ce que les femmes travailleuses soient mieux protégées et a espéré que les recherches cubaines sur la production de médicaments contre le VIH/sida soient fructueuses. Elle a jugé comme exemplaire l’adoption d’un plan de suivi de Beijing et a dit qu’elle le recommanderait aux institutions de son pays. Elle s’est félicitée que Cuba compte parmi les quatre pays ayant déjà ratifié le Protocole facultatif et ait si bien réussi dans le domaine de l’éducation et des soins de santé.

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