LA SITUATION DES FEMMES DES ZONES RURALES EN LITUANIE INQUIETE LES EXPERTES DU CEDAW

Communiqué de Presse
FEM/1098

LA SITUATION DES FEMMES DES ZONES RURALES EN LITUANIE INQUIETE LES EXPERTES DU CEDAW

Le nombre élevé d’avortements préoccupe

Poursuivant, cet après-midi, leur examen du rapport initial et du deuxième rapport de la Lituanie, les expertes du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) se sont penchées sur la situation des femmes qui, malgré l’exode rural important, sont restées dans les campagnes après la privatisation des fermes. Les expertes ont voulu savoir combien de femmes étaient devenues propriétaires de fermes après la privatisation. En effet, “si 35% des femmes rurales sont employées dans l’agriculture, que fait le reste?”, s’est exclamée Mme Ahoua Ouedraogo, experte du Burkina Faso, regrettant que le rapport ait fourni des informations trop vagues sur la situation réelle des femmes des zones rurales. “Quelles sont les mesures prévues pour remédier à la pauvreté des femmes rurales? Quelle est la teneur du programme visant à favoriser l’emploi dans les zones rurales?, a demandé l’experte de la Chine, Mme Feng Cui.

Au-delà de la paupérisation des campagnes, les expertes se sont inquiétées de l’analphabétisme, de l’accès de ces femmes à l’éducation, aux soins de santé et à la sécurité sociale. Au vu de la privatisation du système d’assurance sociale, elles ont voulu savoir si les cultivateurs, particulièrement les femmes, avaient des revenus suffisants pour pouvoir cotiser volontairement à la sécurité sociale et ont exprimé leur crainte que les femmes rurales n’aient pas accès au système de santé indépendamment de leur mari. Soulignant, en outre, les effets délétères de l’utilisation abusive d’engrais et de pesticides dans l’agriculture soviétique, elles ont souhaité savoir comment la santé des femmes avaient été affectée par cette dégradation de l’environnement.

Rappelant qu’en Lituanie, l’avortement avait été utilisé comme méthode de planification familiale, ce qui va à l’encontre des recommandations du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement qui s’est tenue au Caire en 1994, les expertes ont estimé qu’il serait utile de revoir les objectifs et les méthodes du programme national de planification familiale. Le taux d’avortement reste élevé en Lituanie, puisqu’on comptait, en 1995, 31 273 avortements induits sur un nombre total de 37 655. Face à cette situation, les expertes ont suggéré que le Gouvernement envisage de fournir gratuitement aux femmes des moyens de contraception et de mener des campagnes d’information auprès des femmes et des hommes sur la santé reproductive.

- 2 - FEM/1098 16 juin 2000

Dans le domaine de la santé des femmes tout au long de leur vie, plusieurs expertes ont observé que les mesures prises par le Gouvernement lituanien ne visaient que la santé reproductive des femmes et ne semblaient pas se préoccuper de la santé de la femme sur le lieu de travail, de la santé psychologique des femmes, des incidences de l’usage des drogues et de l’alcoolisme sur les jeunes femmes. Au vu du rapport de l’Organisation mondiale de la santé qui indique que le budget de la santé en Lituanie équivaut à 5% du Produit intérieur brut (PIB), elles ont voulu savoir si le Gouvernement avait l’intention d’accroître sa part de PIB consacrée à la santé.

Le Comité entamera lundi 19 juin, à 10 heures 30, l’examen du quatrième rapport périodique de Cuba. La délégation de Lituanie répondra aux questions soulevées par les expertes le jeudi 22 juin.

* *** *