En cours au Siège de l'ONU

FEM/1090

BEIJING E 5 : MINISTRES, HAUTS RESPONSABLES ET DES MILLIERS D'ONG ATTENDUS A NEW YORK POUR DONNER UN NOUVEL ELAN A L'ACTION EN FAVEUR DES FEMMES

2 juin 2000


Communiqué de Presse
FEM/1090


BEIJING + 5 : MINISTRES, HAUTS RESPONSABLES ET DES MILLIERS D’ONG ATTENDUS A NEW YORK POUR DONNER UN NOUVEL ELAN A L’ACTION EN FAVEUR DES FEMMES

20000602 COMMUNIQUE DE BASE FEM/1090

Cinq ans après la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, tenue à Beijing en 1995, où en est la situation des femmes dans le monde et comment peut- on faire en sorte que les femmes occupent la place qui leur revient, en tant que partenaires égales des hommes, dans tous les domaines de la vie ? C’est à ces questions que l’Assemblée générale s’efforcera de répondre au cours de sa session extraordinaire intitulée “Les femmes en l’an 2000 : égalité entre les sexes, développement et paix pour le XXIe siècle” qui aura lieu du 5 au 9 juin 2000 au siège de l’ONU à New York. Les nombreux ministres et hauts responsables gouvernementaux attendus à cette occasion devront définir une vision d’avenir et décider de nouvelles mesures et initiatives pour surmonter les obstacles et relever les défis qui demeurent pour parvenir à la pleine égalité entre les femmes et les hommes au cours du prochain millénaire. Des milliers d’organisations non gouvernementales, y compris de nombreux mouvements nationaux de femmes, seront également présentes à New York pour l’événement.

En dépit de l’amélioration de la situation des femmes dans de nombreuses sociétés, les progrès accomplis en faveur de l’égalité entre les sexes restent en effet lents et irréguliers, comme le montre une étude sur les femmes dans le monde en l’an 2000 (“The World’s Women 2000 : Trends and Statistics”), réalisée par l’ONU et publiée quelques jours avant l’ouverture de la session extraordinaire. Si les femmes ont en moyenne moins d’enfants, ont tendance à se marier plus tard et sont plus scolarisées que par le passé, elles continuent en revanche de représenter 70 % des pauvres, les deux-tiers des 876 millions d’analphabètes de la planète et près de la moitié des personnes infectées par le virus du sida dans le monde, et souffrent d’une sous-représentation chronique aux niveaux politique, économique et social. De plus en plus présentes sur le marché du travail, les femmes continuent néanmoins d’assumer la plus grande part des responsabilités familiales. Elles sont la plupart du temps sous-employées et, à travail égal, moins bien payées que les hommes. Et la violence contre elles est d’une actualité sans cesse renouvelée.

En plaidant pour l’attribution de pouvoirs accrus aux femmes partout dans le monde, la Conférence de Beijing a ouvert un nouveau chapitre dans la lutte pour l’égalité entre les sexes. Toutes les grandes conférences organisées par l’ONU au début des années 90 avaient souligné l’importance de la pleine participation des femmes à la prise de décision et intégré leurs points de vue dans les documents adoptés. Mais c’est à Beijing que fut mise en lumière la nécessité de réévaluer et de restructurer la société et ses institutions afin que les femmes puissent

acquérir suffisamment de pouvoir pour devenir des partenaires égales des hommes dans tous les domaines de la vie. Conçus comme un véritable ordre du jour en faveur du renforcement de la position de la femme, la Déclaration et le Programme d’action de Beijing, adoptés à l’unanimité des 189 Etats présents, fixent une série d’objectifs stratégiques et de mesures à prendre par les gouvernements, la communauté internationale, les organisations non gouvernementales et le secteur privé pour éliminer les obstacles à la participation active des femmes à toutes les sphères de la vie publique et privée. Des actions concrètes sont préconisées dans douze “domaines critiques”, représentatifs des obstacles principaux à la promotion de la femme, dont la pauvreté, l’éducation, la santé, l’économie, le pouvoir. Seul un partage complet et équitable des prises de décisions économiques, sociales, culturelles et politiques permettra d’atteindre les objectifs fixés.

En adoptant le Programme d’action de Beijing, les gouvernements s’engagèrent aussi à respecter une démarche soucieuse d’équité entre les sexes dans toutes leurs institutions, politiques, de planification et de prise de décisions. Concrètement, cela signifie qu’avant que des décisions ne soient prises ou que des programmes ne soient mis en place, une analyse de leurs effets sur les hommes et les femmes, ainsi que des besoins de ceux-ci, doit toujours être menée. Au lieu de s’astreindre, par exemple, à faire en sorte qu’un système éducatif soit de plus en plus ouvert aux femmes, on privilégierait donc une restructuration du système afin qu’il réponde uniformément aux besoins des femmes comme à ceux des hommes. Au-delà de l’attention portée aux femmes et à leur statut, l’introduction de la dimension sexospécifique implique donc un réexamen de toute la société et de l’inégalité de ses structures de base.

Pourtant, malgré le succès de Beijing et l’énergie déployée par les ONG, l’un des fers-de-lance de la recherche de l’égalité entre les sexes, les préoccupations des femmes n’occupent encore que le deuxième rang des priorités dans la plupart des pays. Il ne fait pas de doute que les quelque 3.000 ONG accréditées pour la session extraordinaire s’efforceront, comme elles l’avaient fait à Beijing, d’influencer directement les délibérations des gouvernements. La nécessité d’”humaniser” un processus de mondialisation qui en augmentant les disparités économiques favorise la persistance des inégalités, y compris entre les sexes, et le potentiel formidable des nouvelles technologies de l’information et de la communication pour le développement devraient figurer en bonne place dans les débats. La déclaration politique qui sera adoptée à l’issue de la Conférence devrait appeler à un engagement renforcé en faveur du Programme d’action de Beijing. Ainsi, un nouvel élan pourra être donné au renforcement des droits de la femme et de l’égalité entre les sexes dans le cadre de la recherche d’un monde de paix, humain et juste, fondé sur le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, ce qui comprend le principe de l’égalité entre toutes les personnes.

Conférences précédentes de l’ONU sur les femmes et textes de référence

Les trois premières conférences mondiales sur les femmes se sont tenues respectivement à Mexico, en 1975, à Copenhague, en 1980, et à Nairobi, en 1985. La Conférence de Nairobi a adopté les Stratégies prospectives d’action de Nairobi pour la promotion de la femme d’ici à l’an 2000.

La quatrième Conférence mondiale sur les femmes qui s’est tenue à Beijing en 1995 a adopté la Déclaration et le Programme d’action de Beijing, lequel propose d’agir dans les douze domaines critiques suivants : les femmes et la pauvreté; l’éducation et la formation des femmes; les femmes et la santé; la violence à l’égard des femmes; les femmes et les conflits armés; les femmes et l’économie; les femmes, le pouvoir et la prise de décision; les mécanismes institutionnels pour la promotion des femmes; les droits humains des femmes; les femmes et les médias; les femmes et l’environnement; et les fillettes.

La Convention sur l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes fut adoptée en 1979. Elle lie aujourd’hui 165 Etats, devenus Etats parties, et les oblige à présenter dans l’année suivant la ratification et par la suite tous les quatre ans les mesures qu’ils ont prises pour éliminer les obstacles rencontrés dans l’application de la Convention. Un Protocole facultatif, permettant aux femmes victimes de discrimination fondée sur la différence des sexes de porter plainte devant une instance internationale, a été ouvert à la ratification à l’occasion de la Journée des droits de l’homme, le 10 décembre 1999.

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Site Web de la session :

Dernière session du Comité préparatoire de la session : voir nos communiqués de presse FEM/1087 à FEM/1089.

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