LA QUATRIEME COMMISSION RECOMMANDE A L'ASSEMBLEE UNE SERIE DE PROPOSITIONS RELATIVES AUX OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX
Communiqué de Presse
CPSD/188
LA QUATRIEME COMMISSION RECOMMANDE A LASSEMBLEE UNE SERIE DE PROPOSITIONS RELATIVES AUX OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX
20000522La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a fait ce matin une série de recommandations à lattention de la plénière de lAssemblée générale sur la question des opérations de maintien de la paix sous tous leurs aspects. En adoptant sans vote un projet de résolution, la Commission a fait siennes les propositions et conclusions du Comité spécial des opérations de maintien de la paix qui sétait réuni les 11, 14 et 15 février derniers. Celui-ci estime essentiel que lONU soit effectivement à même de maintenir la paix et la sécurité internationales, notamment en améliorant sa capacité dévaluer les situations de conflit, en planifiant et gérant effectivement les opérations de maintien de la paix et en réagissant avec rapidité et efficacité à tout mandat émanant du Conseil de sécurité. Le Comité spécial souligne à cet égard quil est important de disposer dun Département des opérations de maintien de la paix efficace, doté de structures rationnelles et pouvant compter sur des effectifs suffisants. Les recommandations du Comité portent sur tous les aspects particuliers du maintien de la paix, notamment le recrutement et la formation du personnel, la planification, la protection et la sécurité du personnel, la police civile, les arrangements relatifs aux forces et moyens en attente et le déploiement rapide.
Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Bernard Miyet, sest félicité de ce que les recommandations du Comité portent, cette année, sur les aspects pratiques du maintien de la paix. Il a expliqué que le Département des opérations de maintien de la paix avait fait des progrès considérables dans lélaboration des directives sur les principes généraux concernant le rôle de la police civile, dont limportance croissante dans le maintien de la paix est largement reconnue. Les 14 opérations des Nations Unies actuellement en cours doivent faire face à des tâches difficiles et complexes, a souligné M. Miyet, en insistant sur la coopération nécessaire entre les Etats Membres et le Secrétariat pour réaliser les objectifs du maintien de la paix.
M. Miyet a, par ailleurs, rendu hommage à la détermination des troupes déployées en Sierra Leone, soulignant le soutien sans faille des pays contributeurs de troupes au cours des dernières semaines. Il sest également félicité de lappui constant du Conseil de sécurité tout au long de la crise récente et a rappelé que celui-ci sétait montré disposé à envisager daugmenter encore les effectifs de lONU sur le terrain. Evoquant les risques de voir les opérations futures de lONU, notamment en République démocratique du Congo, affectées négativement par lexpérience sierra-léonaise, il a estimé que tout
processus de paix devait avoir ses chances davancer. Il faut évaluer précisément la part de risque afin de se donner les moyens de faire face à la situation. Le Secrétaire général adjoint a souligné la nécessité de renforcer les capacités des Etats Membres, en particulier des pays africains, à participer à des opérations de maintien de la paix.
Le représentant de la Sierra Leone a remercié les pays contributeurs de troupes et lONU qui nont pas abandonné la population de Sierra Leone. Les événements récents ne doivent pas être considérés comme un nouvel échec de lONU en Afrique mais plutôt comme une expérience, certes pénible, en matière de maintien de la paix de lONU, dont il faudra tirer les enseignements, a-t-il dit.
Le rapport du Comité a été présenté par M. Hossam Zaki (Egypte), Rapporteur du Comité spécial.
Cest la première fois que la Quatrième Commission tient une reprise de session en cours dannée. En décembre dernier, lAssemblée générale avait prié le Comité spécial des opérations de maintien de la paix de lui présenter, à sa cinquante-cinquième session, un nouveau rapport sur ses activités, pour examen dans le cadre dune reprise de la session de la Quatrième Commission. Le Comité spécial sest réuni en février à New York. Au cours de cette session, il a tenu un débat général sur toutes les questions relatives aux opérations de maintien de la paix. Le Groupe de travail à composition non limitée sest ensuite réuni du 16 février au 10 mars 2000 pour élaborer les conclusions et recommandations finales du Comité.
Adoption du projet de résolution
Par le projet de résolution intitulé Etude densemble de toute la question des opérations de maintien de la paix sous tous leurs aspects, présenté et révisé oralement par le Rapporteur du Comité, M. Hossam Zaki (Egypte), au nom des coauteurs, et adopté sans vote, lAssemblée générale prendrait note avec satisfaction du rapport du Comité spécial des opérations de maintien de la paix (A/54/839) et ferait siennes les propositions, recommandations et conclusions du Comité spécial qui figurent aux paragraphes 46 à 171 de ce rapport. LAssemblée générale engagerait les Etats Membres, le Secrétariat et les organes compétents de lONU à prendre toutes les mesures nécessaires pour donner suite à ces propositions, recommandations et conclusions.
LAssemblée réaffirmerait que les Etats Membres qui, à lavenir, fourniront du personnel aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies ou participeront aux travaux du Comité spécial pendant trois semaines consécutives en tant quobservateurs deviendront membres du Comité après en avoir fait la demande par écrit au Président du Comité. Elle déciderait, en outre, que le Comité spécial continuera détudier toute la question des opérations de maintien de la paix sous tous leurs aspects, et quil fera le point sur la suite donnée à ses propositions précédentes et examinera toute nouvelle proposition tendant à renforcer la capacité de lOrganisation de sacquitter de ses responsabilités dans ce domaine. A/54/839
Rapport du Comité spécial des opérations de maintien de la paix : Etude densemble de toute la question des opérations de maintien de la paix sous tous leurs aspects (A/54/839)
Le rapport contient un aperçu du débat général qua tenu le Comité spécial les 11, 14 et 15 février 2000. A lissue de ce débat et des discussions qui se sont tenues au sein du Groupe de travail à composition non limitée qui sest réuni du 16 février au 10 mars 2000, le Comité a émis un certain nombre de propositions, recommandations et conclusions.
Notant quau cours de lannée écoulée, on a assisté à une multiplication soudaine des activités de maintien de la paix de lONU, le Comité spécial estime essentiel que lONU soit effectivement à même de maintenir la paix et la sécurité internationales, notamment en améliorant sa capacité dévaluer les situations de conflit, en planifiant et gérant effectivement les opérations de maintien de la paix et en réagissant avec rapidité et efficacité à tout mandat émanant du Conseil de sécurité. Le Comité spécial souligne à cet égard quil est important de disposer dun Département des opérations de maintien de la paix efficace, doté de structures rationnelles et pouvant compter sur des effectifs suffisants.
En ce qui concerne les principes directeurs, définitions et exécution du mandat des opérations, le Comité spécial insiste sur le fait que le respect des principes de souveraineté, dintégrité territoriale et dindépendance politique des Etats, ainsi que de non ingérence dans les affaires relevant essentiellement de leur juridiction nationale, est essentiel pour les efforts entrepris en commun en vue de promouvoir la paix et la sécurité internationales. Il estime que le succès du maintien de la paix dépend du respect de certains principes fondamentaux, dont le consentement des parties, limpartialité et le non-recours à la force sauf en cas de légitime défense. Pour le Comité spécial, les opérations de maintien de la paix ne devraient pas dispenser de sattaquer aux causes profondes des conflits. Il faudrait en outre étudier les moyens de poursuivre leffort visant à sattaquer à ces causes sans interruption après le départ dune opération de maintien de la paix, de manière à assurer une transition sans heurts vers une paix et une sécurité durables. A cet égard, le Comité spécial note la déclaration du Président du Conseil de sécurité en date du 29 décembre 1998 (S/PRST/1998/38) selon laquelle il serait bon dinclure, si besoin est, des éléments de consolidation de la paix dans le mandat des opérations de maintien de la paix, en vue de garantir une transition sans heurts à une phase réussie daprès-conflit. Il souligne limportance de définir clairement ces éléments avant de les intégrer dans le mandat des opérations de maintien de la paix.
Le Comité spécial continue de souligner combien il est important de doter les opérations de maintien de la paix dun mandat, dobjectifs et de structures de commandement clairement définis, ainsi que de moyens de financement assurés. Il souligne également la nécessité de veiller, dans la formulation et lexécution des mandats, à ladéquations entre ceux-ci, les ressources et les objectifs. Il rappelle que cest au Conseil de sécurité quil appartient dexercer la direction politique et le contrôle général des opérations de maintien de la paix, alors que lexécution de ces opérations demeure la responsabilité du Secrétaire général.
Sagissant des consultations, le Comité encourage le Conseil de sécurité à continuer de prendre des mesures plus formelles pour que les procédures soient appliquées avec rigueur, en temps voulu et de manière systématique. Il note que les arrangements décrits dans la déclaration du Président du Conseil de sécurité en date du 28 mars 1996 (S/PRST/1996/13), au sujet des consultations avec les pays fournissant des contingents, ne sont pas exhaustifs et nexcluent pas dautres formes de consultation. Le Comité demande au Secrétariat de veiller à le consulter sur les questions touchant au maintien de la paix. Il souligne que le processus de planification au sein du Département des opérations de maintien de la paix doit être plus transparent et plus efficace et que les pays fournissant des contingents devraient être consultés au stade le plus précoce de la planification des missions. Il souligne que la formulation, la modification et le renouvellement des mandats de maintien de la paix de lONU devraient faire lobjet des consultations les plus larges entre le Conseil de sécurité et les pays fournissant des contingents.
Pour ce qui du renforcement des moyens dont lONU dispose pour assurer le maintien de la paix, le Comité constate quun examen densemble du Département des opérations de maintien de la paix na toujours pas été présenté et prie le Secrétaire général de procéder à un tel examen. Il rappelle quen ce qui concerne les postes qui se rapportent aux opérations de maintien de la paix, la considération dominante doit être la nécessité dobtenir les services de personnes possédant les plus hautes qualités de travail, de compétence et dintégrité. Il encourage le Secrétariat à examiner avec les Etats Membres les meilleurs moyens de fournir le personnel requis, dotés des qualifications voulues pour lexécution de tâches non militaires. Le Comité souligne limportance de bien choisir, et de bien préparer et former les hauts responsables militaires, les chefs de la police et le personnel clef avant le déploiement dune opération de maintien de la paix, et recommande un examen plus approfondi des dossiers des candidats avant la sélection. Il se félicite de la mise en oeuvre des modalités améliorées de sélection du personnel devant être affecté à des postes de rang supérieur sur le terrain, tout en notant que le processus peut être encore affiné. Le Comité spécial prie le Secrétaire général dexaminer comment il serait possible daméliorer les conditions de travail du personnel local dans les missions de maintien de la paix où la situation laisse à désirer à cet égard. Il recommande, en outre, que les procédures internes suivies par le Secrétariat pour sélectionner et recruter le personnel fassent lobjet dun examen afin que lon sassure que le processus appuie comme il convient les exigences particulières du déploiement rapide. Le Comité souligne combien il importe que les Etats Membres dispensent une formation de base en matière de droit international humanitaire au personnel impliqué dans les opérations de maintien de la paix des Nations Unies au cours de linitiation préalable au déploiement.
Le Comité spécial souligne quil importe que le Département des opérations de maintien de la paix dispose du personnel et de la souplesse requis pour réagir sans tarder et efficacement aux demandes croissantes quappellent la planification et le déploiement des missions. Il souligne la nécessité dune gestion densemble et coordonnée des opérations de maintien de la paix tant au Siège que sur le terrain. Il souligne aussi que les représentants spéciaux devraient être dotés des pouvoirs appropriés et des ressources voulues pour sacquitter de leurs tâches avec efficacité et comme il convient. Le Comité note avec satisfaction les contributions accrues dEtats Membres au Système de forces et moyens en attente des Nations Unies et invite les Etats Membres qui ne lont pas encore fait à y adhérer. Tout en accueillant avec satisfaction les progrès réalisés pour améliorer la coordination des composantes militaires et civils des opérations de maintien de la paix, le Comité spécial invite le Secrétariat à poursuivre son approche intégrée, tant au Siège que sur le terrain.
Il souligne que les biens et services destinés aux opérations de maintien de la paix doivent être achetés à temps, de manière efficace et transparente et à bon prix. Le Comité spécial invite le Secrétariat à étudier comment on pourrait renforcer la capacité de préparation logistique des Nations Unies, notamment en utilisant davantage la Base de soutien logistique des Nations Unies à Brindisi et les stocks en magasin, et en procédant à une nouvelle évaluation des équipements de départ, en particulier leur portée et leur nombre. Le Comité estime que les délais dachat doivent être raccourcis et prie le Secrétaire général dentreprendre un examen densemble du processus de passation des marchés et commandes. Il souligne la nécessité urgente de mettre au point un concept logistique densemble qui permette dorienter efficacement la coordination entre les activités de planification et de gestion, dutiliser au mieux les ressources, dintégrer lappui au personnel civil, militaire et de la police civile sur le terrain et de produire un ensemble de règles à jour portant sur les contrats et la passation des marchés.
Le Comité spéciale souligne la nécessité de veiller à ce que lon accorde la même importance au maintien de la paix et de la sécurité dans toutes les régions du monde et à cet égard souligne avec préoccupation la nécessité pour les missions dêtre pleinement engagées et disposer de ressources additionnelles pour la conduite des opérations de maintien de la paix en Afrique. Il recommande que les programmes de désarmement, démobilisation et réinsertion soient dotés de moyens suffisants et souligne que les responsables de la planification des missions doivent sassurer que la sécurité des soldats désarmés fera partie intégrante de ces programmes. Le Comité spécial souligne la nécessité de faire la distinction entre les opérations de maintien de la paix et lassistance humanitaire et estime que les deux éléments devraient être coordonnés afin déviter quils ne poursuivent des objectifs contradictoires et de garantir limpartialité de lassistance humanitaire. Le Comité est gravement préoccupé par la multiplication des attaques et actes de violence commis contre le personnel des Nations Unies et le personnel associé et rappelle que les pays hôtes et les autres intéressés doivent prendre toutes les mesures afin de garantir la sécurité et la protection de ces personnes. Le Comité juge essentiel délaborer un plan de sécurité global dès le début dune opération. A cet égard, il demande instamment au Département des opérations de maintien de la paix deffectuer dès que possible un examen général et exhaustif des besoins en matière de sécurité. Reconnaissant que les moyens dinformation peuvent aider puissamment les missions à réaliser leur mandat, le Comité réitère son appui aux efforts que déploie le Secrétariat pour prendre en compte les besoins en ce domaine dès la phase de planification et de démarrage des opérations de maintien de la paix et préconise une coopération encore plus étroite entre le Département des opérations de maintien de la paix et le Département de linformation dans ce domaine.
Le Comité souligne quil importe que le personnel de maintien de la paix bénéficie, avant dêtre déployé, dune formation spéciale portant sur les caractéristiques culturelles locales. Le Comité craint que létat de sous- effectif dans lequel se trouve le roupe de la formation nait des conséquences néfastes sur limportant travail quil accomplit et estime que cette situation devrait être corrigée. Il encourage à nouveau le Secrétaire général à continuer de fournir une assistance pour la conduite dactivités de formation régionale.
Le Comité souligne la nécessité de renforcer encore le Groupe de la police civile et de rehausser la fonction de conseiller de police civile, dans le contexte de lévaluation densemble du Département des opérations de maintien de la paix, en vue de faire en sorte que ce dernier dispose des structures et du personnel nécessaires pour recruter, déployer et administrer en temps voulu et de façon efficace des agents de police civile dans les opérations de maintien de la paix de lONU. Le Comité estime quen menant une opération de maintien de la paix, il conviendrait de veiller à définir et différencier clairement les tâches des policiers et celles des militaires, mais sans perdre de vue limportance cruciale dune coordination et dune coopération étroites. Il recommande en outre que le Secrétariat se lance durgence dans lélaboration dun ensemble complet de politiques en ce qui concerne les activités de police civile, et élabore et finalise, dans les meilleurs délais, des directives sur le rôle de la police civile de lONU. Le Comité prie le Secrétariat détudier les moyens de satisfaire la demande croissante de ce genre de personnel. Sagissant de la sélection de ce personnel, le Comité presse le Secrétariat de mettre au point, à lintention des équipes daide à la sélection du personnel, des normes de sélection qui leur permettent de tester le plus grand nombre possible dagents de police au cours de leurs visites dans les Etats Membres.
Le Comité souligne combien il importe que lOrganisation soit à même de réagir dès ladoption dun mandat par le Conseil de sécurité et de déployer rapidement une opération de maintien de la paix. Il souligne à cet égard limportance fondamentale du système de remboursement au titre du matériel appartenant aux contingents, élément indispensable pour assurer une capacité effective de déploiement rapide des Nations Unies. Partant, le Comité encourage le Secrétariat à accélérer les travaux quil effectue pour établir un lien entre cet élément et le Système de forces et moyens en attente, afin de tirer pleinement parti des possibilités ainsi ouvertes pour renforcer la capacité de déploiement rapide. Le Comité exprime son mécontentement devant les progrès insuffisants réalisés dans la mise en oeuvre du projet détat-major de mission à déploiement rapide; prend note des observations du Secrétaire général faisant état de limpossibilité de créer par redéploiement les six postes militaires restants; regrette que ces postes naient pas été créés; recommande quils soient créés et pourvus le plus rapidement possible; et recommande que les besoins de létat-major de mission à déploiement rapide soient inclus dans lexamen de lorganigramme structurel du Département. Le Comité encourage vivement le Secrétariat à réexaminer le rôle et la fonction de la Base de soutien logistique de Brindisi en vue de réaliser le potentiel quelle a de devenir une base avancée pour le déploiement déquipement logistique et de matériel à destination des opérations de maintien de la paix.
Sagissant des questions financières, le Comité souligne que tous les Etats Membres doivent acquitter leurs quotes-parts intégralement, ponctuellement et sans condition. Le retard mis à rembourser les pays fournissant des contingents continue de préoccuper gravement le Comité. Celui-ci invite donc le Secrétariat à continuer daccélérer le traitement de toutes les demandes de remboursement. Il lui demande aussi de produire dindiquer les mesures prises ou envisagées pour assurer une utilisation rapide et efficace des ressources des fonds daffectation spéciale.
Pour ce qui est de la coopération avec les organismes régionaux, le Comité spécial souligne à nouveau limportante contribution que ceux-ci peuvent apporter au maintien de la paix. Il demande instamment que soit renforcée la coopération entre lONU et les organismes régionaux compétents. Le Comité souligne que les efforts internationaux visant à renforcer la capacité collective des pays africains de participer aux opérations de maintien de la paix devraient être axés sur lamélioration de la capacité institutionnelle de lOrganisation de lunité africaine (OUA) et, en particulier, de son Mécanisme pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits, grâce à une aide financière et technique. A cet égard, il souligne lutilité et limportance du Fonds de lOUA pour la paix et demande instamment aux Etats Membres dy contribuer. Le Comité invite en outre les Etats Membres à contribuer aux efforts actuels visant à renforcer la participation des pays africains aux opérations de maintien de la paix et leur demande instamment de contribuer au fonds daffectation spéciale créér à cet effet par le Secrétaire général.
Le rapport contient également un résumé du débat général du Comité et des considérations du groupe de travail, ainsi que trois annexes portant respectivement sur les séances dinformation préalables à la session de 2000 du Comité spécial; la composition du Comité spécial à sa session de 2000; et les séminaires et conférences tenus en 1999.
Déclaration liminaire
M. BERNARD MIYET, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, a abordé la question de la sécurité du personnel des Nations Unies et a rappelé que son Département sattache à respecter les principes directeurs du Comité spécial. Sefforçant de tirer les leçons des derniers événements en Sierra Leone, il a commandé lesprit de détermination des troupes déployées. Il a salué que les troupes ont pénétré des territoires tenus par le Front révolutionnaire unifié (RUF) depuis dix ans et quelles ont forcé le blocus imposé par les combattants du RUF. Il a insisté sur le fait que les contingents navaient, en aucun cas, cherché à fuir leurs responsabilités et sur le fait quaucun civil navait été brutalisé ou tué au cours de ces évenements. Il a fait état des réunions quotidiennes visant à informer les pays contributeurs de troupes et a signalé que ceux-ci navaient jamais demandé à retirer leurs troupes. Il sest ainsi félicité du soutien sans faille des pays contributeurs, notamment du Kenya, de la Zambie, de lInde et de la Jordanie. Revenant sur le rôle du Conseil de sécurité, M. Miyet a estimé quil faut tenir compte de la décision de vendredi dernier visant à augmenter les effectifs en présence, ceux-ci pouvant aller jusquà 13 000, voire 16 000. Le Secrétaire général adjoint a repris les questions formulées dans la presse qui avait estimé trop important leffectif de 11 000 hommes déployés. A cet égard, il a estimé quil faut dévaluer le plus précisément possible la part de risque, car il importe de donner toutes ses chances à laccord de paix avancé et se donner les moyens de faire face à la situation sur le terrain. Concernant la préparation et léquipement des troupes, M. Miyet, tout en exprimant sa gratitude à légard des pays contributeurs de troupes, a reconnu quil faut renforcer les capacités des Etats Membres, notamment des pays africains, de participer à des opérations de maintien de la paix. Il a en outre attiré lattention sur la situation géographique de Freetown qui avait contribué à exacerber la tension sur le terrain, notamment du fait du manque dinformation.
Le Secrétaire général adjoint a commenté le rapport du Comité spécial. Il sest félicité du fait que les recommandations du Comité spécial portent, cette année, sur les aspects pratiques du maintien de la paix et sefforcent de trouver des moyens de renforcer les capacités du Secrétariat à recruter du personnel qualifié et à trouver des ressources. Il a reconnu quil était difficile de pourvoir tous les postes et a fait état des difficultés à recruter du personnel localement. A cet égard, il a indiqué que lappui des gouvernements était indispensable. Concernant les domaines qui demandent des améliorations, le Secrétaire général adjoint a déclaré que le Département des opérations de maintien de la paix avait déjà fait des progrès considérables dans la formulation des directives sur les principes généraux concernant le rôle de la police civile. Mentionnant la réunion des anciens commissaires de police qui sest tenue en Avila (Espagne), les 4 et 5 mai derniers, il a indiqué que son Département semployait maintenant à assimiler les idées qui sy sont dégagées.
M. Miyet sest félicité du fait que le rapport du Comité spécial souligne la complémentarité des rôles joués par les Etats Membres et le Secrétariat dans le domaine du maintien de la paix. Les 14 opérations des Nations Unies actuellement déployées sont confrontées à des tâches difficiles et complexes et, a-t-il ajouté, il est indispensable que les Etats Membres et le Secrétariat travaillent ensemble pour que le maintien de la paix atteigne ses objectifs et donne vie aux aspirations communes.
M. SYLVESTER ROWE (Sierra Leone) a remercié le Secrétaire général adjoint pour ses observations sur la situation en Sierra Leone et sur le maintien de la paix en général. Le représentant sest félicité de la volonté manifestée par les Nations Unies de ne pas abandonner les habitants de la Sierra Leone, ainsi que du consensus qui sest dégagé au Conseil de sécurité sur le fait que lONU continuerait à soutenir le pays. Il sest aussi réjoui de la décision daugmenter la force de lONU sur le terrain. La Sierra Leone tient à remercier les troupes envoyées par les pays contributeurs, surtout celles qui ont dû subir des affronts physiques et moraux par les rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF) alors quelles exerçaient leurs fonctions de maintien de la paix. Le Conseil de sécurité a envoyé un message fort clair au RUF la semaine dernière, indiquant quil ne se laisserait pas intimider et continuerait à soutenir la Sierra Leone.
Le représentant a estimé que les incidents récents ne devraient pas être considérés comme un nouvel échec du maintien de la paix en Afrique. Les pays contributeurs de troupes et lONU nont pas manqué à leur devoir en Sierra Leone. Ce qui sest passé doit être considéré comme une expérience, pénible bien entendu, mais comme telle, cest-à-dire un chapitre dans lexpérience de lONU en matière de maintien de la paix. Les Sierra-léonais maintiennent leur confiance en lONU pour les aider à rétablir la paix et la sécurité dans le pays. Chaque opération de maintien de la paix est différente, a poursuivi le représentant. La Sierra Leone nest ni la Somalie, ni le Liban-Sud, ni la République démocratique du Congo. Chaque pays doit être traité selon ses particularités. Le succès ou léchec dune opération de maintien de la paix doit être déterminé en fonction, notamment, de lengagement des combattants à respecter leurs engagements. Il faut aussi juger le succès sur la base de lexpérience et des leçons apprises qui permettent à lONU dadapter le concept du maintien de la paix à toutes les situations dant tout théâtre dopérations. Le représentant a exprimé lespoir quaprès cette expérience, le Conseil nhésitera plus à réagir promptement et efficacement chaque fois quil y aura une rupture du cessez-le-feu par le RUF ou ses alliés.
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