En cours au Siège de l'ONU

CPSD/188

LA QUATRIEME COMMISSION RECOMMANDE A L'ASSEMBLEE UNE SERIE DE PROPOSITIONS RELATIVES AUX OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX

22 mai 2000


Communiqué de Presse
CPSD/188


LA QUATRIEME COMMISSION RECOMMANDE A L’ASSEMBLEE UNE SERIE DE PROPOSITIONS RELATIVES AUX OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX

20000522

La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a fait ce matin une série de recommandations à l’attention de la plénière de l’Assemblée générale sur la question des opérations de maintien de la paix sous tous leurs aspects. En adoptant sans vote un projet de résolution, la Commission a fait siennes les propositions et conclusions du Comité spécial des opérations de maintien de la paix qui s’était réuni les 11, 14 et 15 février derniers. Celui-ci estime essentiel que l’ONU soit effectivement à même de maintenir la paix et la sécurité internationales, notamment en améliorant sa capacité d’évaluer les situations de conflit, en planifiant et gérant effectivement les opérations de maintien de la paix et en réagissant avec rapidité et efficacité à tout mandat émanant du Conseil de sécurité. Le Comité spécial souligne à cet égard qu’il est important de disposer d’un Département des opérations de maintien de la paix efficace, doté de structures rationnelles et pouvant compter sur des effectifs suffisants. Les recommandations du Comité portent sur tous les aspects particuliers du maintien de la paix, notamment le recrutement et la formation du personnel, la planification, la protection et la sécurité du personnel, la police civile, les arrangements relatifs aux forces et moyens en attente et le déploiement rapide.

Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Bernard Miyet, s’est félicité de ce que les recommandations du Comité portent, cette année, sur les aspects pratiques du maintien de la paix. Il a expliqué que le Département des opérations de maintien de la paix avait fait des progrès considérables dans l’élaboration des directives sur les principes généraux concernant le rôle de la police civile, dont l’importance croissante dans le maintien de la paix est largement reconnue. Les 14 opérations des Nations Unies actuellement en cours doivent faire face à des tâches difficiles et complexes, a souligné M. Miyet, en insistant sur la coopération nécessaire entre les Etats Membres et le Secrétariat pour réaliser les objectifs du maintien de la paix.

M. Miyet a, par ailleurs, rendu hommage à la détermination des troupes déployées en Sierra Leone, soulignant le soutien sans faille des pays contributeurs de troupes au cours des dernières semaines. Il s’est également félicité de l’appui constant du Conseil de sécurité tout au long de la crise récente et a rappelé que celui-ci s’était montré disposé à envisager d’augmenter encore les effectifs de l’ONU sur le terrain. Evoquant les risques de voir les opérations futures de l’ONU, notamment en République démocratique du Congo, affectées négativement par l’expérience sierra-léonaise, il a estimé que tout

processus de paix devait avoir ses chances d’avancer. Il faut évaluer précisément la part de risque afin de se donner les moyens de faire face à la situation. Le Secrétaire général adjoint a souligné la nécessité de renforcer les capacités des Etats Membres, en particulier des pays africains, à participer à des opérations de maintien de la paix.

Le représentant de la Sierra Leone a remercié les pays contributeurs de troupes et l’ONU qui n’ont pas abandonné la population de Sierra Leone. Les événements récents ne doivent pas être considérés comme un nouvel échec de l’ONU en Afrique mais plutôt comme une expérience, certes pénible, en matière de maintien de la paix de l’ONU, dont il faudra tirer les enseignements, a-t-il dit.

Le rapport du Comité a été présenté par M. Hossam Zaki (Egypte), Rapporteur du Comité spécial.

C’est la première fois que la Quatrième Commission tient une reprise de session en cours d’année. En décembre dernier, l’Assemblée générale avait prié le Comité spécial des opérations de maintien de la paix de lui présenter, à sa cinquante-cinquième session, un nouveau rapport sur ses activités, pour examen dans le cadre d’une reprise de la session de la Quatrième Commission. Le Comité spécial s’est réuni en février à New York. Au cours de cette session, il a tenu un débat général sur toutes les questions relatives aux opérations de maintien de la paix. Le Groupe de travail à composition non limitée s’est ensuite réuni du 16 février au 10 mars 2000 pour élaborer les conclusions et recommandations finales du Comité.

Adoption du projet de résolution

Par le projet de résolution intitulé “Etude d’ensemble de toute la question des opérations de maintien de la paix sous tous leurs aspects”, présenté et révisé oralement par le Rapporteur du Comité, M. Hossam Zaki (Egypte), au nom des coauteurs, et adopté sans vote, l’Assemblée générale prendrait note avec satisfaction du rapport du Comité spécial des opérations de maintien de la paix (A/54/839) et ferait siennes les propositions, recommandations et conclusions du Comité spécial qui figurent aux paragraphes 46 à 171 de ce rapport. L’Assemblée générale engagerait les Etats Membres, le Secrétariat et les organes compétents de l’ONU à prendre toutes les mesures nécessaires pour donner suite à ces propositions, recommandations et conclusions.

L’Assemblée réaffirmerait que les Etats Membres qui, à l’avenir, fourniront du personnel aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies ou participeront aux travaux du Comité spécial pendant trois semaines consécutives en tant qu’observateurs deviendront membres du Comité après en avoir fait la demande par écrit au Président du Comité. Elle déciderait, en outre, que le Comité spécial continuera d’étudier toute la question des opérations de maintien de la paix sous tous leurs aspects, et qu’il fera le point sur la suite donnée à ses propositions précédentes et examinera toute nouvelle proposition tendant à renforcer la capacité de l’Organisation de s’acquitter de ses responsabilités dans ce domaine. A/54/839

Rapport du Comité spécial des opérations de maintien de la paix : Etude d’ensemble de toute la question des opérations de maintien de la paix sous tous leurs aspects (A/54/839)

Le rapport contient un aperçu du débat général qu’a tenu le Comité spécial les 11, 14 et 15 février 2000. A l’issue de ce débat et des discussions qui se sont tenues au sein du Groupe de travail à composition non limitée qui s’est réuni du 16 février au 10 mars 2000, le Comité a émis un certain nombre de propositions, recommandations et conclusions.

Notant qu’au cours de l’année écoulée, on a assisté à une multiplication soudaine des activités de maintien de la paix de l’ONU, le Comité spécial estime essentiel que l’ONU soit effectivement à même de maintenir la paix et la sécurité internationales, notamment en améliorant sa capacité d’évaluer les situations de conflit, en planifiant et gérant effectivement les opérations de maintien de la paix et en réagissant avec rapidité et efficacité à tout mandat émanant du Conseil de sécurité. Le Comité spécial souligne à cet égard qu’il est important de disposer d’un Département des opérations de maintien de la paix efficace, doté de structures rationnelles et pouvant compter sur des effectifs suffisants.

En ce qui concerne les principes directeurs, définitions et exécution du mandat des opérations, le Comité spécial insiste sur le fait que le respect des principes de souveraineté, d’intégrité territoriale et d’indépendance politique des Etats, ainsi que de non ingérence dans les affaires relevant essentiellement de leur juridiction nationale, est essentiel pour les efforts entrepris en commun en vue de promouvoir la paix et la sécurité internationales. Il estime que le succès du maintien de la paix dépend du respect de certains principes fondamentaux, dont le consentement des parties, l’impartialité et le non-recours à la force sauf en cas de légitime défense. Pour le Comité spécial, les opérations de maintien de la paix ne devraient pas dispenser de s’attaquer aux causes profondes des conflits. Il faudrait en outre étudier les moyens de poursuivre l’effort visant à s’attaquer à ces causes sans interruption après le départ d’une opération de maintien de la paix, de manière à assurer une transition sans heurts vers une paix et une sécurité durables. A cet égard, le Comité spécial note la déclaration du Président du Conseil de sécurité en date du 29 décembre 1998 (S/PRST/1998/38) selon laquelle il serait bon d’inclure, si besoin est, des éléments de consolidation de la paix dans le mandat des opérations de maintien de la paix, en vue de garantir une transition sans heurts à une phase réussie d’après-conflit. Il souligne l’importance de définir clairement ces éléments avant de les intégrer dans le mandat des opérations de maintien de la paix.

Le Comité spécial continue de souligner combien il est important de doter les opérations de maintien de la paix d’un mandat, d’objectifs et de structures de commandement clairement définis, ainsi que de moyens de financement assurés. Il souligne également la nécessité de veiller, dans la formulation et l’exécution des mandats, à l’adéquations entre ceux-ci, les ressources et les objectifs. Il rappelle que c’est au Conseil de sécurité qu’il appartient d’exercer la direction politique et le contrôle général des opérations de maintien de la paix, alors que l’exécution de ces opérations demeure la responsabilité du Secrétaire général.

S’agissant des consultations, le Comité encourage le Conseil de sécurité à continuer de prendre des mesures plus formelles pour que les procédures soient appliquées avec rigueur, en temps voulu et de manière systématique. Il note que les arrangements décrits dans la déclaration du Président du Conseil de sécurité en date du 28 mars 1996 (S/PRST/1996/13), au sujet des consultations avec les pays fournissant des contingents, ne sont pas exhaustifs et n’excluent pas d’autres formes de consultation. Le Comité demande au Secrétariat de veiller à le consulter sur les questions touchant au maintien de la paix. Il souligne que le processus de planification au sein du Département des opérations de maintien de la paix doit être plus transparent et plus efficace et que les pays fournissant des contingents devraient être consultés au stade le plus précoce de la planification des missions. Il souligne que la formulation, la modification et le renouvellement des mandats de maintien de la paix de l’ONU devraient faire l’objet des consultations les plus larges entre le Conseil de sécurité et les pays fournissant des contingents.

Pour ce qui du renforcement des moyens dont l’ONU dispose pour assurer le maintien de la paix, le Comité constate qu’un examen d’ensemble du Département des opérations de maintien de la paix n’a toujours pas été présenté et prie le Secrétaire général de procéder à un tel examen. Il rappelle qu’en ce qui concerne les postes qui se rapportent aux opérations de maintien de la paix, la considération dominante doit être la nécessité d’obtenir les services de personnes possédant les plus hautes qualités de travail, de compétence et d’intégrité. Il encourage le Secrétariat à examiner avec les Etats Membres les meilleurs moyens de fournir le personnel requis, dotés des qualifications voulues pour l’exécution de tâches non militaires. Le Comité souligne l’importance de bien choisir, et de bien préparer et former les hauts responsables militaires, les chefs de la police et le personnel clef avant le déploiement d’une opération de maintien de la paix, et recommande un examen plus approfondi des dossiers des candidats avant la sélection. Il se félicite de la mise en oeuvre des modalités améliorées de sélection du personnel devant être affecté à des postes de rang supérieur sur le terrain, tout en notant que le processus peut être encore affiné. Le Comité spécial prie le Secrétaire général d’examiner comment il serait possible d’améliorer les conditions de travail du personnel local dans les missions de maintien de la paix où la situation laisse à désirer à cet égard. Il recommande, en outre, que les procédures internes suivies par le Secrétariat pour sélectionner et recruter le personnel fassent l’objet d’un examen afin que l’on s’assure que le processus appuie comme il convient les exigences particulières du déploiement rapide. Le Comité souligne combien il importe que les Etats Membres dispensent une formation de base en matière de droit international humanitaire au personnel impliqué dans les opérations de maintien de la paix des Nations Unies au cours de l’initiation préalable au déploiement.

Le Comité spécial souligne qu’il importe que le Département des opérations de maintien de la paix dispose du personnel et de la souplesse requis pour réagir sans tarder et efficacement aux demandes croissantes qu’appellent la planification et le déploiement des missions. Il souligne la nécessité d’une gestion d’ensemble et coordonnée des opérations de maintien de la paix tant au Siège que sur le terrain. Il souligne aussi que les représentants spéciaux devraient être dotés des pouvoirs appropriés et des ressources voulues pour s’acquitter de leurs tâches avec efficacité et comme il convient. Le Comité note avec satisfaction les contributions accrues d’Etats Membres au Système de forces et moyens en attente des Nations Unies et invite les Etats Membres qui ne l’ont pas encore fait à y adhérer. Tout en accueillant avec satisfaction les progrès réalisés pour améliorer la coordination des composantes militaires et civils des opérations de maintien de la paix, le Comité spécial invite le Secrétariat à poursuivre son approche intégrée, tant au Siège que sur le terrain.

Il souligne que les biens et services destinés aux opérations de maintien de la paix doivent être achetés à temps, de manière efficace et transparente et à bon prix. Le Comité spécial invite le Secrétariat à étudier comment on pourrait renforcer la capacité de préparation logistique des Nations Unies, notamment en utilisant davantage la Base de soutien logistique des Nations Unies à Brindisi et les stocks en magasin, et en procédant à une nouvelle évaluation des équipements de départ, en particulier leur portée et leur nombre. Le Comité estime que les délais d’achat doivent être raccourcis et prie le Secrétaire général d’entreprendre un examen d’ensemble du processus de passation des marchés et commandes. Il souligne la nécessité urgente de mettre au point un concept logistique d’ensemble qui permette d’orienter efficacement la coordination entre les activités de planification et de gestion, d’utiliser au mieux les ressources, d’intégrer l’appui au personnel civil, militaire et de la police civile sur le terrain et de produire un ensemble de règles à jour portant sur les contrats et la passation des marchés.

Le Comité spéciale souligne la nécessité de veiller à ce que l’on accorde la même importance au maintien de la paix et de la sécurité dans toutes les régions du monde et à cet égard souligne avec préoccupation la nécessité pour les missions d’être pleinement engagées et disposer de ressources additionnelles pour la conduite des opérations de maintien de la paix en Afrique. Il recommande que les programmes de désarmement, démobilisation et réinsertion soient dotés de moyens suffisants et souligne que les responsables de la planification des missions doivent s’assurer que la sécurité des soldats désarmés fera partie intégrante de ces programmes. Le Comité spécial souligne la nécessité de faire la distinction entre les opérations de maintien de la paix et l’assistance humanitaire et estime que les deux éléments devraient être coordonnés afin d’éviter qu’ils ne poursuivent des objectifs contradictoires et de garantir l’impartialité de l’assistance humanitaire. Le Comité est gravement préoccupé par la multiplication des attaques et actes de violence commis contre le personnel des Nations Unies et le personnel associé et rappelle que les pays hôtes et les autres intéressés doivent prendre toutes les mesures afin de garantir la sécurité et la protection de ces personnes. Le Comité juge essentiel d’élaborer un plan de sécurité global dès le début d’une opération. A cet égard, il demande instamment au Département des opérations de maintien de la paix d’effectuer dès que possible un examen général et exhaustif des besoins en matière de sécurité. Reconnaissant que les moyens d’information peuvent aider puissamment les missions à réaliser leur mandat, le Comité réitère son appui aux efforts que déploie le Secrétariat pour prendre en compte les besoins en ce domaine dès la phase de planification et de démarrage des opérations de maintien de la paix et préconise une coopération encore plus étroite entre le Département des opérations de maintien de la paix et le Département de l’information dans ce domaine.

Le Comité souligne qu’il importe que le personnel de maintien de la paix bénéficie, avant d’être déployé, d’une formation spéciale portant sur les caractéristiques culturelles locales. Le Comité craint que l’état de sous- effectif dans lequel se trouve le roupe de la formation n’ait des conséquences néfastes sur l’important travail qu’il accomplit et estime que cette situation devrait être corrigée. Il encourage à nouveau le Secrétaire général à continuer de fournir une assistance pour la conduite d’activités de formation régionale.

Le Comité souligne la nécessité de renforcer encore le Groupe de la police civile et de rehausser la fonction de conseiller de police civile, dans le contexte de l’évaluation d’ensemble du Département des opérations de maintien de la paix, en vue de faire en sorte que ce dernier dispose des structures et du personnel nécessaires pour recruter, déployer et administrer en temps voulu et de façon efficace des agents de police civile dans les opérations de maintien de la paix de l’ONU. Le Comité estime qu’en menant une opération de maintien de la paix, il conviendrait de veiller à définir et différencier clairement les tâches des policiers et celles des militaires, mais sans perdre de vue l’importance cruciale d’une coordination et d’une coopération étroites. Il recommande en outre que le Secrétariat se lance d’urgence dans l’élaboration d’un ensemble complet de politiques en ce qui concerne les activités de police civile, et élabore et finalise, dans les meilleurs délais, des directives sur le rôle de la police civile de l’ONU. Le Comité prie le Secrétariat d’étudier les moyens de satisfaire la demande croissante de ce genre de personnel. S’agissant de la sélection de ce personnel, le Comité presse le Secrétariat de mettre au point, à l’intention des équipes d’aide à la sélection du personnel, des normes de sélection qui leur permettent de tester le plus grand nombre possible d’agents de police au cours de leurs visites dans les Etats Membres.

Le Comité souligne combien il importe que l’Organisation soit à même de réagir dès l’adoption d’un mandat par le Conseil de sécurité et de déployer rapidement une opération de maintien de la paix. Il souligne à cet égard l’importance fondamentale du système de remboursement au titre du matériel appartenant aux contingents, élément indispensable pour assurer une capacité effective de déploiement rapide des Nations Unies. Partant, le Comité encourage le Secrétariat à accélérer les travaux qu’il effectue pour établir un lien entre cet élément et le Système de forces et moyens en attente, afin de tirer pleinement parti des possibilités ainsi ouvertes pour renforcer la capacité de déploiement rapide. Le Comité exprime son mécontentement devant les progrès insuffisants réalisés dans la mise en oeuvre du projet d’état-major de mission à déploiement rapide; prend note des observations du Secrétaire général faisant état de l’impossibilité de créer par redéploiement les six postes militaires restants; regrette que ces postes n’aient pas été créés; recommande qu’ils soient créés et pourvus le plus rapidement possible; et recommande que les besoins de l’état-major de mission à déploiement rapide soient inclus dans l’examen de l’organigramme structurel du Département. Le Comité encourage vivement le Secrétariat à réexaminer le rôle et la fonction de la Base de soutien logistique de Brindisi en vue de réaliser le potentiel qu’elle a de devenir une base avancée pour le déploiement d’équipement logistique et de matériel à destination des opérations de maintien de la paix.

S’agissant des questions financières, le Comité souligne que tous les Etats Membres doivent acquitter leurs quotes-parts intégralement, ponctuellement et sans condition. Le retard mis à rembourser les pays fournissant des contingents continue de préoccuper gravement le Comité. Celui-ci invite donc le Secrétariat à continuer d’accélérer le traitement de toutes les demandes de remboursement. Il lui demande aussi de produire d’indiquer les mesures prises ou envisagées pour assurer une utilisation rapide et efficace des ressources des fonds d’affectation spéciale.

Pour ce qui est de la coopération avec les organismes régionaux, le Comité spécial souligne à nouveau l’importante contribution que ceux-ci peuvent apporter au maintien de la paix. Il demande instamment que soit renforcée la coopération entre l’ONU et les organismes régionaux compétents. Le Comité souligne que les efforts internationaux visant à renforcer la capacité collective des pays africains de participer aux opérations de maintien de la paix devraient être axés sur l’amélioration de la capacité institutionnelle de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) et, en particulier, de son Mécanisme pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits, grâce à une aide financière et technique. A cet égard, il souligne l’utilité et l’importance du Fonds de l’OUA pour la paix et demande instamment aux Etats Membres d’y contribuer. Le Comité invite en outre les Etats Membres à contribuer aux efforts actuels visant à renforcer la participation des pays africains aux opérations de maintien de la paix et leur demande instamment de contribuer au fonds d’affectation spéciale créér à cet effet par le Secrétaire général.

Le rapport contient également un résumé du débat général du Comité et des considérations du groupe de travail, ainsi que trois annexes portant respectivement sur les séances d’information préalables à la session de 2000 du Comité spécial; la composition du Comité spécial à sa session de 2000; et les séminaires et conférences tenus en 1999.

Déclaration liminaire

M. BERNARD MIYET, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, a abordé la question de la sécurité du personnel des Nations Unies et a rappelé que son Département s’attache à respecter les principes directeurs du Comité spécial. S’efforçant de tirer les leçons des derniers événements en Sierra Leone, il a commandé l’esprit de détermination des troupes déployées. Il a salué que les troupes ont pénétré des territoires tenus par le Front révolutionnaire unifié (RUF) depuis dix ans et qu’elles ont forcé le blocus imposé par les combattants du RUF. Il a insisté sur le fait que les contingents n’avaient, en aucun cas, cherché à fuir leurs responsabilités et sur le fait qu’aucun civil n’avait été brutalisé ou tué au cours de ces évenements. Il a fait état des réunions quotidiennes visant à informer les pays contributeurs de troupes et a signalé que ceux-ci n’avaient jamais demandé à retirer leurs troupes. Il s’est ainsi félicité du soutien sans faille des pays contributeurs, notamment du Kenya, de la Zambie, de l’Inde et de la Jordanie. Revenant sur le rôle du Conseil de sécurité, M. Miyet a estimé qu’il faut tenir compte de la décision de vendredi dernier visant à augmenter les effectifs en présence, ceux-ci pouvant aller jusqu’à 13 000, voire 16 000. Le Secrétaire général adjoint a repris les questions formulées dans la presse qui avait estimé trop important l’effectif de 11 000 hommes déployés. A cet égard, il a estimé qu’il faut d’évaluer le plus précisément possible la part de risque, car il importe de donner toutes ses chances à l’accord de paix avancé et se donner les moyens de faire face à la situation sur le terrain. Concernant la préparation et l’équipement des troupes, M. Miyet, tout en exprimant sa gratitude à l’égard des pays contributeurs de troupes, a reconnu qu’il faut renforcer les capacités des Etats Membres, notamment des pays africains, de participer à des opérations de maintien de la paix. Il a en outre attiré l’attention sur la situation géographique de Freetown qui avait contribué à exacerber la tension sur le terrain, notamment du fait du manque d’information.

Le Secrétaire général adjoint a commenté le rapport du Comité spécial. Il s’est félicité du fait que les recommandations du Comité spécial portent, cette année, sur les aspects pratiques du maintien de la paix et s’efforcent de trouver des moyens de renforcer les capacités du Secrétariat à recruter du personnel qualifié et à trouver des ressources. Il a reconnu qu’il était difficile de pourvoir tous les postes et a fait état des difficultés à recruter du personnel localement. A cet égard, il a indiqué que l’appui des gouvernements était indispensable. Concernant les domaines qui demandent des améliorations, le Secrétaire général adjoint a déclaré que le Département des opérations de maintien de la paix avait déjà fait des progrès considérables dans la formulation des directives sur les principes généraux concernant le rôle de la police civile. Mentionnant la réunion des anciens commissaires de police qui s’est tenue en Avila (Espagne), les 4 et 5 mai derniers, il a indiqué que son Département s’employait maintenant à assimiler les idées qui s’y sont dégagées.

M. Miyet s’est félicité du fait que le rapport du Comité spécial souligne la complémentarité des rôles joués par les Etats Membres et le Secrétariat dans le domaine du maintien de la paix. Les 14 opérations des Nations Unies actuellement déployées sont confrontées à des tâches difficiles et complexes et, a-t-il ajouté, il est indispensable que les Etats Membres et le Secrétariat travaillent ensemble pour que le maintien de la paix atteigne ses objectifs et donne vie aux aspirations communes.

M. SYLVESTER ROWE (Sierra Leone) a remercié le Secrétaire général adjoint pour ses observations sur la situation en Sierra Leone et sur le maintien de la paix en général. Le représentant s’est félicité de la volonté manifestée par les Nations Unies de ne pas abandonner les habitants de la Sierra Leone, ainsi que du consensus qui s’est dégagé au Conseil de sécurité sur le fait que l’ONU continuerait à soutenir le pays. Il s’est aussi réjoui de la décision d’augmenter la force de l’ONU sur le terrain. La Sierra Leone tient à remercier les troupes envoyées par les pays contributeurs, surtout celles qui ont dû subir des affronts physiques et moraux par les rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF) alors qu’elles exerçaient leurs fonctions de maintien de la paix. Le Conseil de sécurité a envoyé un message fort clair au RUF la semaine dernière, indiquant qu’il ne se laisserait pas intimider et continuerait à soutenir la Sierra Leone.

Le représentant a estimé que les incidents récents ne devraient pas être considérés comme un nouvel échec du maintien de la paix en Afrique. Les pays contributeurs de troupes et l’ONU n’ont pas manqué à leur devoir en Sierra Leone. Ce qui s’est passé doit être considéré comme une expérience, pénible bien entendu, mais comme telle, c’est-à-dire un chapitre dans l’expérience de l’ONU en matière de maintien de la paix. Les Sierra-léonais maintiennent leur confiance en l’ONU pour les aider à rétablir la paix et la sécurité dans le pays. Chaque opération de maintien de la paix est différente, a poursuivi le représentant. La Sierra Leone n’est ni la Somalie, ni le Liban-Sud, ni la République démocratique du Congo. Chaque pays doit être traité selon ses particularités. Le succès ou l’échec d’une opération de maintien de la paix doit être déterminé en fonction, notamment, de l’engagement des combattants à respecter leurs engagements. Il faut aussi juger le succès sur la base de l’expérience et des leçons apprises qui permettent à l’ONU d’adapter le concept du maintien de la paix à toutes les situations dant tout théâtre d’opérations. Le représentant a exprimé l’espoir qu’après cette expérience, le Conseil n’hésitera plus à réagir promptement et efficacement chaque fois qu’il y aura une rupture du cessez-le-feu par le RUF ou ses alliés.

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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.