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SOC/4543

LE FORUM MONDIAL SUR L'EDUCATION, QUI SE TIENDRA A DAKAR DU 26 AU 28 AVRIL PROCHAIN, FORMULERA UN NOUVEAU CADRE D'ACTION POUR PARVENIR A "L'EDUCATION POUR TOUS"

12 avril 2000


Communiqué de Presse
SOC/4543


LE FORUM MONDIAL SUR L'EDUCATION, QUI SE TIENDRA A DAKAR DU 26 AU 28 AVRIL PROCHAIN, FORMULERA UN NOUVEAU CADRE D'ACTION POUR PARVENIR A "L'EDUCATION POUR TOUS"

20000412

Le Secrétaire général de l'ONU y lancera une nouvelle Initiative mondiale pour l'éducation des petites filles et des fillettes

L'expérience de plusieurs pays ces dix dernières années montre qu'avec une volonté politique forte le rêve de "l'Education pour tous" peut devenir réalité. C'est le message clé qu'entend faire passer le Forum mondial sur l'éducation qui se tiendra à Dakar (Sénégal) du 26 au 28 avril prochain et qui rassemblera quelque 1000 décideurs nationaux en matière d'éducation. Le Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, ainsi que les responsables de plusieurs institutions du système seront présents, aux côtés également des représentants des organisations non gouvernementales, du secteur privé, de la communauté des bailleurs de fonds et du corps enseignant de plus de 145 pays.

Le Forum devra donner au programme "Education pour tous", adopté en 1990 à l'issue de la Conférence mondiale sur l'éducation pour tous à Jomtien (Thaïlande), un nouvel élan nécessaire pour combler les inégalités criantes en matière d'accès à l'éducation. A cette occasion un rapport de synthèse faisant, comme jamais auparavant, le point précis et complet de la situation de l'éducation de base dans le monde, sera publié. Plus de 180 pays ont contribué à la préparation du Forum en participant à l'opération mondiale d'évaluation du programme "Education pour tous" à l'horizon 2000 visant à dresser le bilan détaillé et complet de l'état de l'éducation de base au niveau mondial. Sur la base de ce bilan, le Forum redéfinira des stratégies d'éducation, fixera des objectifs clairs et formulera un cadre d'action en vue de répondre aux besoins éducatifs de base pour tous d'ici 2015.

Même si des progrès considérables ont été enregistrés ces dix dernières années en matière d'éducation, le nombre d'enfants scolarisés est passé de 599 millions en 1990 à 681 millions en 1998, et le nombre des adultes alphabétisés a plus que doublé entre 1970 et 1998, passant de 1,5 milliard à 3,3 milliards, l'éducation est encore une promesse non tenue pour un nombre trop élevé de personnes. Les disparités hommes/femmes constituent tout particulièrement un obstacle permanent à l'éducation pour tous. Quelque 60% des enfants non scolarisés de la planète sont des filles; un chiffre qui reflète le fait que les deux tiers des adultes analphabètes sont des femmes. Consciente de l'urgence du problème, l'Organisation des Nations Unies lancera à Dakar une nouvelle Initiative mondiale pour l'éducation des filles. Pour le Secrétaire général, M. Kofi Annan,

"la première étape consiste pour les sociétés à reconnaître que l'éducation des filles n'est pas une option mais une nécessité. Nous avons besoin que tous ceux qui ont le pouvoir de changer les choses s'unissent dans une alliance pour l'éducation des filles : gouvernements, associations œuvrant pour le progrès social et, par-dessus tout, communautés, écoles et familles".

L'Afrique et l'Asie du Sud sont aujourd'hui les deux régions qui ont le plus de chemin à parcourir pour parvenir à l'éducation pour tous. La pauvreté persistante, les conflits et la pandémie de sida ont eu, en effet, des retombées graves sur leurs systèmes éducatifs. Si quelques pays africains consacrent jusqu'à un tiers de leur budget national à l'éducation, plusieurs autres dépensent autant pour le remboursement de leur dette que pour l'éducation et la santé réunies. Les informations recueillies montrent aussi que la qualité de l'éducation n'accompagne pas toujours la quantité. Les disparités en matière de qualité de l'éducation restent considérables entre les régions et au sein d'une même région. Les tendances positives de l'éducation primaire peuvent également masquer une inégalité d'accès à l'éducation dans beaucoup de grands pays. Les habitants des communautés pauvres, rurales et isolées, ainsi que les minorités ethniques et les populations indigènes connaissent peu ou pas du tout de progrès. Un autre domaine d'action à considérer est la situation des enseignants, car il ne peut y avoir d'éducation pour tous sans des enseignants motivés, compétents et engagés.

Au cours des années 1990, de nouveaux défis pour l'éducation sont apparus et de nombreuses évolutions mondiales, comme la propagation rapide du sida et la multiplication des conflits ethniques, n'avaient pas été prévues par la Conférence de Jomtien. Les priorités doivent donc maintenant inclure l'éducation à destination des orphelins du sida, celle d'un nombre croissant de réfugiés et de personnes déplacées, et la mobilisation des nouvelles technologies au service des pauvres. La pauvreté apparaît, en effet, comme le facteur le plus décisif pour expliquer l'incapacité de réaliser l'objectif, fixé à Jomtien, de pourvoir tous les enfants d'une éducation primaire avant l'an 2000 et de réduire de moitié l'analphabétisme des adultes. Le nouveau cadre d'action qui devrait être adopté à la réunion de Dakar appellera donc à un engagement financier accru en faveur de l'éducation, avec une attention particulière pour l'Afrique subsaharienne et l'Asie du Sud.

Pour de plus amples informations, prière de consulter le site Internet : www.education.unesco.org/efa.

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