LE COMITE DES RELATIONS AVEC LE PAYS HOTE EXAMINE LA QUESTION DU LOGEMENT DU PERSONNEL DIPLOMATIQUE
Communiqué de Presse
PH/58
LE COMITE DES RELATIONS AVEC LE PAYS HOTE EXAMINE LA QUESTION DU LOGEMENT DU PERSONNEL DIPLOMATIQUE
20000309Il se penche également sur les activités destinées à aider les membres de la communauté des Nations Unies
Réuni sous la présidence de M. Sotirios Zakheos (Chypre), le Comité des
relations avec le pays hôte a examiné cet après-midi les questions relatives
au logement du personnel diplomatique, les activités du pays hôte destinées à
aider les membres de la communauté des Nations Unies, ainsi que les questions
diverses.
Concernant la question du logement du personnel diplomatique, le
Président a rappelé quil a été demandé à plusieurs diplomates de lever leur
immunité diplomatique en vue de louer des apartements ou maisons dans la
région de New York. A cet égard, M. Zackheos a voulu sassurer au cours de la
séance daujourdhui sil sagit dun problème systématique ou dun cas isolé.
Sil sagit dun problème, la question sera renvoyée au Groupe de travail sur
lendettement. Ce Groupe sera présidé par Mme Gergana Arabadjieva (Bulgarie).
Le Président a également informé les délégations quil a accepté une
invitation pour sexprimer le 22 mars prochain devant le Comité des locations
du Conseil de New York pour limmobilier en ce qui concerne la location à des
diplomates dappartements luxueux. Il en fera un compte rendu au Comité des
relations avec le pays hôte à sa prochaine séance.
Sagissant des activités du pays hôte destinées à aider les membres de
la communauté des Nations Unies, le Président du Comité a exprimé sa gratitude
à la délégation du pays hôte pour les efforts visant à coordonner une autre
présentation par la Commission de New York sur la sécurité et, en particulier,
pour faire cette année une présentation plus générale incluant éventuellement
les autres départements de la Ville de New York. Il serait souhaitable par
exemple de faire un exposé sur les différents aspects de la vie à New York.
Dans le même contexte, le Docteur Fuster, Président de lAssociation
américaine pour le coeur, sest déclaré interessé de faire une autre
présentation sur les problèmes cardiaques. Etant donné le succès de la
présentation de lannée dernière, une nouvelle présentation sur les problèmes
cardiaques et les efforts en cours visant à créer des associations pour le
coeur dans les pays en développement aura lieu le 28 avril 2000, à 15 heures à
lAuditorium Dag Hammerskjöld.
Le Comité a accordé le statut dobservateur pour la présente séance aux
délégations suivantes : Allemagne, Azerbaïdjan, Iran, Roumanie, Suisse,
Turquie et Ukraine. Il a egalement invité à participer à ses travaux le
représentant de la Commission de la Ville de New York pour le corps consulaire
et le protocole.
Les représentants des pays suivants ont pris la parole: Iraq, Malaisie,
Fédération de Russie, Etats-Unis, Jamahiriya arabe libyenne, Cuba, Côte
dIvoire et République arabe syrienne.
La prochaine réunion du Comité aura lieu à une date qui sera annoncée
dans le journal.
Question du logement du personnel diplomatique
M. ABDUL MUNIM AL-KADHE (Iraq) a informé le Comité que la plupart des
agences de location à New York refusent de louer des appartements à des
diplomates de manière générale, en particulier lorsqu'ils appartiennent à la
mission iraquienne, a-t-il précisé. Le représentant a rappelé que la mission
iraquienne n'a cependant, depuis sa création à New York, jamais posé de
problèmes aux agences ou aux propriétaires, respectant toutes les
responsabilités qui lui incombent ainsi que ses engagements financiers. Une
discrimination claire à l'égard de la mission iraquienne reste néanmoins
manifeste. Pire encore, certains immeubles ont pris la décisions de ne pas
louer d'appartement à des membres de la délégation iraquienne, a indiqué le
représentant. En conséquence, la mission de l'Iraq rencontre de grandes
difficultés pour trouver des logements à ses fonctionnaires et se voit souvent
contrainte à verser des sommes très élevées pour convaincre les propriétaires
d'accepter de louer leurs appartements aux membres de la mission iraquienne.
Le représentant a ainsi souhaité que le Comité prenne en compte ces
difficultés.
M. MOHAMMAD KAMAL (Malaisie) a rappelé que lors de leur arrivée à New
York les diplomates sont confrontés, en ce qui concerne leur quête de
logement, à des loyers élevés et au fait que certains immeubles excluent
totalement les diplomates, certains propriétaires et agences les considérant
souvent comme des mauvais payeurs. Selon le représentant, il faudrait que la
clause diplomatique figure dans le bail de location, ce qui permettrait aux
diplomates une résiliation du bail au bout d'un an.
M. VLADIMIR TARABRIN (Fédération de Russie) a rappelé que le Comite a
crée un groupe de travail charge de lendettement. Lexigence au renoncement
de limmunité diplomatique est contraire au droit international. Elle
constituerait une mesure coercitive à legard des missions diplomatiques. Le
représentant a ajouté que la délégation du pays hote est tenue de coopérer
avec les missions diplomatiques. Le représentant a souhaité que la question du
logement du personnel diplomatique soit reglée rapidement.
M. ROBERT MULLER (Etats-Unis) a rappelé que le problème du logement des
membres du corps diplomatique occupe un groupe de travail depuis des années et
a espéré que des progrès continueront d'être accomplis dans ce domaine. Il a
en outre indiqué que si des délégations souhaitent formuler des plaintes à ce
sujet, elles doivent le faire par écrit, des discriminations verbales ne
suffisant pas. Le représentant du Pays hôte a ainsi invité les délégations
qui souhaitent faire part de leurs plaintes, à les adresser par écrit à la
mission permanente des Etats-Unis. Il a par ailleurs rappelé que le marché de
l'immobilier à New York est passé d'un marché d'acheteurs à un marché de
vendeurs. S'agissant du problème de l'endettement des diplomates, le
représentant du Pays hôte a enfin rappelé que le groupe de travail qui est
chargé d'examiner cette question a déjà réussi à ramener la dette des
diplomates à des niveaux négligeables.
Activités du pays hôte destinées à aider les membres de la communauté des
Nations Unies
M. BRADFORD E. BILLET, Commissaire adjoint de la Commission de la Ville
de New York pour le corps consulaire et le protocole, a rappelé que la
Commission est constituée de différentes divisions qui sont chargées des
aspects divers des conditions de vie dans la Ville. Elle est assistée dun
Bureau juridique qui émet des avis juridiques sur les problèmes présentés par
les missions diplomatiques auprès des Nations Unies.
Questions diverses
M. ISA AYAD BABAA (Jamahiriya arabe libyenne) sest felicité de la
qualité des travaux accomplis par le Comité des relations avec le pays hote en
vue de faciliter les rapports entre les missions diplomatiques et le pays
hôte. Par sa resolution 53/204, lAssemblée générale a réaffirmé la nécessité
de renforcer la coopération entre le pays hote et les Etats Membres des
Nations Unies. Faisant référence aux restrictions imposées à certaines
délégations, M. Babaa a fait observer que les ajustements promis par le pays
hôte nont pas tous été assurés, en particulier à légard de son pays. Le
représentant a émis lespoir que le pays hôte déployera des efforts
supplémentaires en vue de lever les restrictions toujours en vigueur. La
Mission permanente de la Libye na pu obtenir un visa dentrée pour un membre
de la famille dun diplomate libyen, au motif que le visa doit être délivré
par lambassade des Etats-Unis à Tripoli. Le Ministère libyen des affaires
étrangères a delivré un passeport diplomatique à la personne en question et
procède à la demande de visa auprès des autorités américaines compétentes a
Washington. Les démarches ont été vaines. Par ailleurs, les restrictions
imposées au déplacement du personnel diplomatique libyen entravent
considérablement sa participation à des réunions ou séminaires organisés en
dehors du périmètre déterminé.
Notant toutefois que certains progrès ont été enregistrés récemment par
les autorités américaines, M. Babaa a souhaité que le pays hôte continuera à
coopérer avec les missions diplomatiques et à établir un dialogue constructif.
Evoquant la question du stationnement, le représentant a attiré lattention
sur la requête dun diplomate de la délégation dun pays du Golfe dont le
véhicule a été envoyé en fourrière.
M. RAFAEL DAUSA CESPEDES (Cuba) a souligné qu'il ne fait aucun doute
que, lors de ses travaux, le Comité doit accorder une place prioritaire aux
problèmes de la restriction de la liberté de mouvement du personnel
diplomatique, aux problèmes de logement et des visa. Sur cette dernière
question, a poursuivi le représentant, la mission permanente de Cuba se voit
obligée une fois de plus de dénoncer les procédures sélectives et
discriminatoires à l'égard des ressortissants cubains dans la délivrance de
visas, ces pratiques ayant clairement des motivations politiques, a-t-il
indiqué. La mission de Cuba a fait part de ces irrégularités au pays hôte par
le biais de deux notes verbales adressées à la mission des Etats-Unis. Aucune
réponse n'a cependant encore été obtenue. Evoquant deux cas de retard
injustifiés dans la délivrance de visas, le représentant a indiqué que les
deux délégués cubains en question n'ont pu participer à temps aux travaux des
commission auxquelles ils étaient affectés. Le représentant a enfin rappelé
que l'Accord cadre entre le Pays hôte et l'Organisation des Nations Unies
stipule, dans son article 13, que lorsque des visas sont nécessaires, ils
doivent être délivrés sans frais et dans les plus brefs délais par les
autorités du Pays hôte.
M. ACHIPEAUD GUEBO (Côte dIvoire) a rappelé quau cours de lexamen du
rapport du Comité des relations avec le pays hôte par lAssemblée générale, sa
délégation avait soulevé la question de la carte didentité diplomatique qui
ne mentionne que limmunité pénale. Il a souhaité connaître les suites
données à ses observations.
M. VLADIMIR TARABRIN (Fédération de Russie) a jugé discriminatoires les
restrictions de mouvement exercées par le Pays hôte aux ressortissants de
certains pays. Cette pratique va à l'encontre des principaux instruments
internationaux. Se référant à la Convention de Vienne, le représentant a
rappelé que le Pays hôte ne peut exercer sur son territoire des
discriminations à l'égard du personnel des Nations Unies.
M. ROBERT MULLER (Etats-Unis), répondant aux observations formulées par
la Libye concernant les restrictions imposées en matière de déplacement du
personnel diplomatique, a rappelé que ces restrictions sont liées à des
questions de securité. Elles sont compatibles avec la Constitution des Etats-
Unis et avec lAccord de siège conclu avec les Nations Unies. Les voyages non
officiels sont assujettis à certaines restrictions. Les cas durgence,
justitifiés notamment par létat de santé des personnes concernées font
lobjet dexceptions. Les délais de délivrance de visas sont parfois longs
mais nont pas empêché que les demandeurs se rendent aux Etats-Unis pour
rejoindre leurs familles. Concernant les remarques faites par Cuba, M. Muller
a indiqué que les autorités américaines ont pris les mesures nécessaires pour
permettre aux diplomates concernés dobtenir leur visa et de sacquitter de
leurs fonctions. Les retards ne pèsent pas seulement sur ladministration
américaine. Les Etats-Unis sont motivés par des mesures de securité et ne
visent nullement à créer une situation discriminatoire. Concernant la
question de la carte didentite diplomatique soulevée par la Côte dIvoire, M.
Muller a indiqué que les mesures appropriées sont prises.
M. RAFAEL DAUSA CESPEDES (Cuba) s'est dit satisfait que le représentant
du Pays hôte ait reconnu les retards des autorités américaines dans
l'établissement des visas à des délégués cubains. Il l'a également remercié
de ses explications orales et a souligné qu'il attendait des réponses par
écrit.
M. GHASSAN OBEID (République arabe syrienne) a loué les efforts
accomplis par le Comité des relations avec le pays hôte et la Ville de New
York pour faciliter le bon fonctionnement des missions diplomatiques et
consulaires. Tout en notant quelques progres au cours de lannée dernière, le
représentant a fait remarquer que le problème du stationnement continue de
poser des problemes à certaines délégations, en particulier celle de la Syrie.
Aussi, a-t-il prié le représentant du pays hôte de déployer des efforts
supplémentaires pour faire face à ce problème.
M. ISA AYAD BABAA (Jamahiriya arabe libyenne) a répondu à l'allégation
selon laquelle son pays représenterait un danger pour la sécurité nationale
américaine, qu'un petit pays comme la Libye ne pourrait se comparer a une
superpuissance. Il a par ailleurs souhaité que, lors d'un prochain séminaire
du groupe africain, le pays hôte donnera à son pays la permission d'y
participer.
Reprenant la parole, M. Muller (Etats-Unis) a fait observer que si les
Nations Unies ne siègeaient pas aux Etats-Unis, la Libye ne serait pas ici.