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ECOSOC/452

L'ECOSOC LANCE UN APPEL EN FAVEUR DES SECOURS D'URGENCE ET DE L'AIDE A LA RECONSTRUCTION DU MOZAMBIQUE RAVAGE PAR DES INONDATIONS

9 mars 2000


Communiqué de Presse
ECOSOC/452


L’ECOSOC LANCE UN APPEL EN FAVEUR DES SECOURS D’URGENCE ET DE L’AIDE A LA RECONSTRUCTION DU MOZAMBIQUE RAVAGE PAR DES INONDATIONS

20000309

L’Italie annonce l’annulation de la dette bilatérale et des dettes commerciales du Mozambique

Dans le cadre de l’examen de la situation au Mozambique, le Président du Conseil économique et social, M. Makarim Wibisono, Représentant permanent de l’Indonésie, a exprimé, cet après-midi, au nom des membres du Conseil, sa solidarité au Gouvernement et au peuple du Mozambique face aux pertes en vies humaines et aux dégâts matériels résultant des inondations qui ont frappé le pays en février dernier. Adoptant pour la première fois une Déclaration présidentielle, le Conseil économique et social a lancé un appel à tous les gouvernements, qui sont en mesure de le faire, pour qu’ils intensifient leurs efforts de secours pour aider le Gouvernement mozambicain et son peuple à se relever de la catastrophe et qu’ils déploient des efforts visant la reconstruction et le développement de ce pays. Le Conseil a également lancé un appel au système des Nations Unies, aux institutions financières internationales, aux organisations interrégionales et régionales, aux ONG et au secteur privé pour qu’ils accélèrent leurs efforts, de manière coordonnée, afin de fournir une assistance continue au Gouvernement et au peuple du Mozambique. Le Conseil a décidé que le segment humanitaire de sa session de fond de l’an 2000 se pencherait sur la question de la coordination de l’aide humanitaire des Nations Unies au Mozambique.

L’adoption de la Déclaration a été précédée par les interventions des délégations dont plusieurs ont déploré que les performances économiques du Mozambique soient aujourd’hui gravement compromises par les conséquences de la catastrophe. Le Représentant permanent du Mozambique, dressant le bilan de la catastrophe, a cité les chiffres de 900 morts, 900 000 personnes en attente de secours et 2 millions de sans abri. Appelant à l’intensification de l’assistance internationale, le représentant a cité le déminage comme une des questions les plus cruciales; les inondations ont effet délogé et déplacé les mines au nombre de 2 millions dans l’ensemble du pays, compromettant ainsi le retour des personnes déplacées dans leur région. Les défis auxquels est confronté le Mozambique ont conduit le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) à organiser une Conférence internationale des donateurs, les 27 et 28 avril prochains. Il est temps de rejeter la distinction entre secours humanitaires d’urgence et aide à la reconstruction et au développement,

a dit, pour sa part, le représentant de l’Afrique du Sud, en rendant compte de la réunion qui s’est tenue à Prétoria, le 3 mars, entre les Ministres de la gestion des catastrophes naturelles du Mozambique, du Botswana, du Zimbabwe et d’Afrique du Sud, pays également touchés par les inondations. Le représentant du Bureau de la coordination des affaires humanitaires a d’ailleurs rappelé que Madagascar a été particulièrement affectée par le deuxième cyclone qui a frappé la région.

Les appels à l’aide à la reconstruction et au développement ont été lancés aujourd’hui par plusieurs délégations. Le représentant du Portugal a indiqué que l’Union européenne a annoncé l’augmentation de son aide au développement au Mozambique à une somme s’élevant à 150 millions d’euros, tandis que l’Italie a fait part de sa décision d’annuler la dette bilatérale et les dettes commerciales du Mozambique à son égard. A cet égard, la représentante de la Namibie a demandé que l’annulation totale de la dette de ce pays figure dans un projet de résolution que l’Assemblée générale doit examiner demain, vendredi 10 mars, sur l’aide au Mozambique. La situation actuelle de ce pays requiert un geste fort de la communauté internationale, ont estimé la plupart des délégations des pays en développement en écho à la proposition de la Namibie. La catastrophe au Mozambique offre à la communauté internationale l’occasion de parfaire un modèle d’intervention et de comportement qu’elle devrait appliquer dans toutes les situations semblables, a dit le Cap-Vert.

Les départements et institutions spécialisées des Nations Unies suivantes ont fait part de leurs opérations au Mozambique : Bureau de la coordination des secours humanitaires d’urgence, Programme alimentaire mondial (PAM), Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Outre le représentant du Mozambique, les représentants des pays suivants ont pris la parole : Portugal (au nom de l’Union européenne), Nigéria (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), Brésil, Italie, Rwanda, Afrique du Sud, Costa Rica, Cameroun, Namibie, Finlande, Guinée-Bissau, Pakistan, République-Unie de Tanzanie, Cap-Vert, Algérie, Nouvelle-Zélande, Inde et Bahreïn.

Déclarations

M. CARLOS DOS SANTOS, Représentant permanent du Mozambique, a déclaré que les inondations que son pays vient de vivre sont la pire des catastrophes naturelles que le pays ait connues depuis cinquante ans. Les premiers chiffres montrent que 900 personnes ont péri, que 900 000 attendent toujours l’arrivée des secours et que 2 millions se retrouvent sans abri, sans nourriture, sans eau potable et sans aucun accès à des soins de santé. Le Gouvernement, a indiqué le représentant, a pris les mesures nécessaires pour faire face à la situation en lançant notamment à l’échelle du pays une campagne de solidarité visant à collecter des dons en nature ainsi que des ressources financières. Le Gouvernement a aussi pris l’initiative d’envoyer les ministres les plus concernés sur place pour évaluer les dommages et organiser les opérations de secours. Grâce à l’aide des pays voisins, le Gouvernement a pu entreprendre les premiers secours pour sauver des vies et alléger les souffrances. Le 19 février, le Gouvernement a lancé son premier appel pour 2,7 millions de dollars afin d’aider la population sinistrée estimée à 250 000 personnes. Le 23 février, un deuxième appel a été lancé visant la collecte de 65 millions de dollars pour venir en aide à une population sinistrée estimée à 300 000 personnes.

Le représentant a poursuivi sur les efforts régionaux et annoncé la tenue d’une réunion ministérielle entre les pays les plus touchés. Ces derniers se sont engagés à continuer la coordination et la coopération pour s’attaquer aux catastrophes, à mettre en place un plan d’action régional, et travailler à la création d’une cellule de gestion des catastrophes. En raison de la catastrophe, le Mozambique va connaître un recul social et économique considérable et enregistré une perte sévère de revenus, a insisté le représentant avant de soulever la question des mines. Il a en effet expliqué que les inondations ont eu pour conséquence le délogement et le déplacement des champs de mines, rendant ainsi le déminage obligatoire avant toute réinstallation des populations. Le Gouvernement travaille d’ailleurs à la mise en place d’un service d’action contre les mines. Il a reçu, à cet égard, une assistance généreuse de la communauté internationale. Le processus de réadaptation qui doit se faire, a dit le représentant, exige que l’assistante internationale soit accompagnée d’efforts de reconstruction à long terme et continus. Au niveau du pays, une approche générale a été adoptée qui a conduit à la création d’une équipe technique commune dont le rapport sera soumis à une réunion de donateurs internationaux.

Avant de conclure, le représentant a encouragé le système des Nations Unies à continuer de jouer un rôle de premier plan dans le domaine de la coordination et de la mobilisation des ressources. Il a souhaité l’appui du Conseil économique et social à la résolution sur l’aide à son pays que l’Assemblée générale doit examiner demain, vendredi 10 mars.

M. ED TSUI, Directeur de la Division des politiques, de la mobilisation et de l’information au Bureau de la coordination des affaires humanitaires, a expliqué que l’ONU avait envoyé une équipe d’évaluation quelques jours après les premières grandes pluies. Un premier vol de secours a été organisé le 14 février et un appel pour un total de 65 millions de dollars, dont 13,6 millions pour les activités de l’ONU, a été lancé le 23 février. Après la seconde catastrophe encore plus dévastatrice qui s’est abattue sur le Mozambique les 26 et 27 février, le Secrétaire général a immédiatement nommé M. Ross Mountain son Envoyé spécial pour l’assistance humanitaire et l’a chargé d’appuyer le Gouvernement et l’équipe de pays dans la coordination de l’aide internationale humanitaire. M. Mountain s’est rendu au Mozambique immédiatement après la réunion des donateurs le 29 février à Genève qui a permis de recueillir 13 millions de plus. Une deuxième équipe d’évaluation a été envoyée sur le terrain le 28 février. M. Tsui a rappelé que des centaines de milliers de personnes avaient perdu leurs biens. Près de 250 000 personnes sont actuellement sans abri. On estime qu’au total, quelque 700 000 personnes sont affectées et qu’une aide alimentaire devra leur être fournie durant les six prochains mois. Les secours se sont centrés jusqu’à présent sur l’aide aux rescapés des inondations. Le PAM a été désigné pour aider le Gouvernement au niveau logistique. Le Gouvernement du Mozambique a reçu des offres de plus de 50 hélicoptères et 150 bateaux.

M. Tsui a indiqué que les opérations de secours immédiates venaient à leur fin. Il faut maintenant se concentrer sur les besoins des 700 000 personnes vulnérables, dont 250 000 déplacées qui ont besoin de nourriture, de médicaments, d’abris, de services de santé. Il faut également se préoccuper de la reconstruction. M. Tsui a indiqué que le Bureau des affaires humanitaires était encouragé par les progrès dans la gestion de la réaction à cette tragédie. L’ONU continue d’appuyer les opérations et de faciliter la distribution effective des secours à ceux qui sont dans le besoin. Parmi les défis à relever, il a cité la nécessité d’aider le Gouvernement à empêcher que les personnes déplacées ne cherchent à regagner trop tôt leurs foyers, alors que les pluies continuent. Il faut aussi résoudre d’urgence la question des mines antipersonnel déplacées par les pluies. Enfin, il faut assurer que les efforts de secours actuels seront suivis d’un appui à la réhabilitation et à la reconstruction.

M. Tsui s’est félicité de l’aide apportée par les pays voisins du Mozambique et les pays du monde entier. Il s’est également félicité de la générosité des citoyens privés qui a permis de rassembler 108 000 dollars, sans compter l’aide en nature. Il importe aujourd’hui de préserver l’élan de générosité car les plus grands défis nous attendent, a-t-il souligné. Il faut en effet veiller à disposer d’un cadre pour la poursuite des secours et les efforts de reconstruction. C’est pourquoi, l’ONU prépare actuellement avec le Gouvernement du Mozambique, un appel transitoire pour six mois et une réunion des donateurs en avril.

Plusieurs autres pays de la région ont également été affectés par les pluies et les inondations qui ont suivi, a rappelé M. Tsui, citant l’Afrique du Sud, le Zimbabwe, le Botswana, le Swaziland et Madagascar. Les conditions météorologiques dans ces pays sont également source de préoccupation. Le Zimbabwe a lancé un appel de fonds à hauteur de 21,2 millions de dollars pour aider quelque 500 000 personnes. A Madagascar, il y aurait selon les informations, plus de 560 000 personnes affectées, dont 10 000 sans abri. Le Bureau de la coordination de l’aide humanitaire a dégagé un montant initial de 50 000 dollars pour aider à la coordination et effectuer une évaluation initiale de la situation. Un appel de fonds va être lancé sous peu.

Mme MONA HAMMAM, Directrice du Bureau de liaison du Programme alimentaire mondial (PAM), a indiqué que c’est parce qu’il était présent au Mozambique, dans le cadre d’un programme de développement, que le PAM avait pu réagir presque immédiatement, à savoir dès le 7 février, aux conséquences de la catastrophe. Ces conséquences ont été telles que le PAM a été dans l’obligation de prêter, pour la première fois, sa logistique pour accélérer les efforts de recherche et de secours et détourner le financement de son programme vers ces secours. Dans les prochains jours, le PAM compte lancer un appel pour financer la deuxième phase de l’opération prévue de la mi-mars à la mi-décembre concernant 650 000 personnes. Il s’agit de collecter 7 millions de dollars pour la logistique qui viennent s’ajouter aux 27 millions de dollars pour les fournitures alimentaires. Le PAM lance un appel à la FAO en ce qui concerne la fourniture des semences et l’exhorte de fournir la logistique nécessaire à leur distribution.

M.NICHOLAS ALIPUI, Administrateur de programmes au Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), a indiqué que lorsque la catastrophe récente a frappé le Mozambique, l’UNICEF, après plusieurs années d’appui au peuple de ce pays pour mitiger les séquelles de la guerre, était en train de renforcer ses capacités sur le terrain dans le cadre de la mise en œuvre de programmes d’assistance en coopération avec le Gouvernement. La stratégie principale de l’UNICEF a été de renforcer la capacité nationale et d’identifier les besoins pour l’ensemble du pays. L’UNICEF a donc pu réagir immédiatement après la catastrophe, en reprogrammant plus de 400 000 dollars et en dégageant 400 000 dollars supplémentaires pour répondre aux besoins immédiats des sinistrés bien avant que les fonds des donateurs ne commencent à arriver. L’UNICEF se félicite de la coordination des opérations de secours et en particulier du rôle joué à cet égard par le Gouvernement du Mozambique. L’UNICEF est également satisfait du travail accompli par l’équipe de gestion des catastrophes naturelles de l’ONU. On estime à 900 000 le nombre des sinistrés dont quelque 180 000 enfants.

Parmi les 250 000 personnes déplacées, près de 45 000 sont des enfants dont un grand nombre sont orphelins ou séparés de leur famille. Le 16 février, l’UNICEF a apporté 40 tonnes de médicaments de Copenhague à Maputo, ainsi qu’une grande quantité de produits réhydratants. L’UNICEF a été le chef de file pour coordonner les opérations et l’aide dans le domaine de l’hygiène et des structures sanitaires. L’UNICEF apporte un appui à l’Hôpital central de Maputo pour ce qui est de la lutte contre le choléra. En collaboration avec les autorités nationales, le Fonds s’occupe des orphelins, des enfants perdus, non accompagnés et cherchent à réunir les familles. Une évaluation de la situation en ce qui concerne les mines antipersonnel est également en cours de réalisation. Parmi les activités prévues, le représentant a évoqué l’action pour juguler les risques sanitaires, la poursuite de la distribution de médicaments et de produits d’hygiène dans les zones affectées, ainsi que le lancement d’une vaste campagne de vaccination contre la rougeole, la méningite et le tétanos. Des milliers de personnes demeurent isolées et ont besoin d’être secourues d’urgence. Des centaines de personnes ont été séparées de leur famille. Les cas de malaria et de diarrhée augmentent, constituant de nouvelles menaces. Les besoins dans le domaine de l’hygiène sont immenses. Il y a un besoin urgent de stocks supplémentaires de carburant pour maintenir la chaîne du froid. Les services sociaux de base doivent être rétablis, de même que le système scolaire. Tels sont quelques-uns des défis à relever d’urgence. L’UNICEF a lancé un appel de fonds à hauteur de 2 300 866 millions de dollars. Le Fonds dispose aujourd’hui d’1,5 million de dollars, a indiqué le représentant de l’UNICEF. M. ABDOULIE JANNEH, Directeur chargé du Bureau Afrique du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour l’Afrique, a regretté que des dégâts soient intervenus au moment où le Mozambique commençait à enregistrer des progrès substantiels dans ses efforts de développement durable et de réformes économiques saines. Il s’est donc dit heureux que la communauté internationale ait réagi massivement à l’appel lancé par le Gouvernement mozambicain le 23 février dernier. Faisant part des efforts du PNUD, le représentant a indiqué que le Programme a fourni la somme de 100 000 dollars à l’Institut mozambique de la gestion des catastrophes. Il a également envoyé une équipe spéciale d’urgence pour renforcer la capacité de son Bureau local et travailler en relation étroite avec le Bureau du coordonnateur pour les affaires humanitaires. Le représentant a, par ailleurs, indiqué que par le biais du PNUD l’Italie a apporté une contribution de 2,5 millions de dollars. Il a aussi indiqué que les 27 et 28 avril, le PNUD organisera une première conférence des donateurs qui doit être considérée comme un premier pas dans un processus plus large de reconstruction. La Conférence sera suivie d’autres consultations sur les efforts de reconstruction à long terme. Pour ce qui est des efforts de déminage, le PNUD a l’intention d’organiser une campagne de sensibilisation du danger des mines auprès des personnes déplacées et de lancer des programmes de déminage d’urgence. Le Mozambique compte pour l’instant quelque 2 millions de mines. Le PNUD est donc parfaitement conscient de l’immense tâche que le Gouvernement et le peuple du Mozambique doivent entreprendre et il continuera à travailler avec les institutions spécialisées des Nations Unies et les autres partenaires du développement, sous la direction du Gouvernement mozambicain, pour aider le pays à se relever de cette catastrophe.

M. ANTONIO MONTEIRO (Portugal), au nom de l’Union européenne, a déploré les pertes en vies humaines et le déplacement massif des populations qui ont suivi la catastrophe naturelle. La tragédie est d’autant plus grave que ce pays est considéré comme l’un des succès économiques africains. Aujourd’hui pourtant, il voit ses progrès compromis par la catastrophe. L’Union européenne, a dit le représentant, se tiendra aux côtés des victimes pour la reconstruction des infrastructures et les efforts de déminage. A cet égard, la Communauté européenne a décidé d’augmenter à 150 millions d’euros l’aide au développement au Mozambique, pour l’année 2000. Avant de conclure, le représentant a insisté sur la nécessité de coordonner les efforts entre le Gouvernement et les donateurs pour que le lien puisse s’établir entre l’aide d’urgence, la réadaptation et l’aide au développement. Il s’est félicité de la prochaine conférence des donateurs initiée par le PNUD et réitéré la disposition de l’Union européenne à aider le Mozambique à se relever de cette “tragédie terrible”.

M. AUSTIN PETER ETANOMARE OSIO(Nigéria), au nom du Groupe des 77 et De la Chine, a estimé que l’urgence aujourd’hui pour la communauté internationale est d’assurer que la vie puisse continuer au Mozambique. Il s’est dit heureux de voir l’aide de l’Union européenne et ”l'appel passionné qui a été lancé”. A son tour, le représentant a lancé un appel pour que tous les aspects des besoins du Mozambicain fassent l’objet de mesures concrètes. Il s’est félicité que, pour la première fois, l’Assemblée générale, le Conseil économique et le Conseil de sécurité soient unis dans une même approche à l’égard de la catastrophe. Il s’agit là d’une chose importante pour les pays en développement qui se félicitent, par ailleurs, que l’Assemblée générale examine une résolution sur l’aide au Mozambique dès demain, a souligné le représentant.

M. GELSON FONSECA (Brésil) a jugé important qu’une aide d’urgence soit fournie par les organisations humanitaires internationales tout en exhortant les acteurs concernés à penser déjà aux stratégies à plus long terme. Le représentant a souligné que son pays est coauteur de la résolution que l’Assemblée générale doit examiner demain sur l’aide au Mozambique. Il a souhaité que le Conseil économique et social assure un suivi de la question en organisant d’autres réunions d’informations et en établissant des rapports sur l’aide fournie par la communauté internationale.

M. PIER BENEDETTO FRANCESE (Italie) a dit la détermination de son pays à éliminer les obstacles qui s’érigent sur la voie du développement du Mozambique. Il a fait part de la décision de son pays de procéder à l’annulation de toutes les dettes bilatérales du Mozambique, soit 100 millions de dollars, et des dettes commerciales. Ces mesures viennent s’ajouter, a rappelé le représentant, aux mesures d’annulation des dettes liées à l’Aide publique au développement. Faisant part des opérations menées par son pays au Mozambique, le représentant a précisé que l’Italie tente en fait de lancer un ensemble d’activités représentant 5 millions de dollars, avec la ferme détermination de continuer les activités de secours et de développement, qui doivent durer pendant 10 mois. Le représentant a lancé un appel en faveur de l’organisation d’une conférence internationale pour aider le Gouvernement mozambicain dans ses efforts de reconstruction et de réhabilitation. Il n’est jamais trop tôt, a-t-il dit, pour planifier le moment où il faudra remplacer les secours d’urgence par les efforts de normalisation de la vie quotidienne.

M. JOSEPH W. MUTABOBA (Rwanda) a encouragé les pays qui se sont attachés à sauver les vies au Mozambique en se déclarant touché par le travail qui a été fait jusqu’à maintenant. Le représentant a souhaité que les Nations Unies redoublent d’efforts pour continuer dans le sens qu’elles ont pris. Soulignant que pour le moment les efforts ne répondent toujours pas réellement aux besoins des populations affectées, le représentant a estimé qu’avec l’accord et l’appui du Gouvernement du Mozambique, il sera possible d’alléger les souffrances. La réussite en la matière dépend de la détermination sincère de chacun à venir en aide aux populations et à leur gouvernement, a conclu le représentant.

M. PIETER ANDRIES VERMEULEN (Afrique du Sud) a pris acte des remerciements qui ont été adressés à son pays pour les efforts qu’il a déployés au Mozambique. Il a surtout évoqué la réunion ministérielle qui s’est tenue à Prétoria, le 3 mars, entre les Ministres responsables de la gestion des catastrophes naturelles du Mozambique, du Botswana, du Zimbabwe et de l’Afrique du Sud. Le représentant a expliqué que cette catastrophe a mis en relief certaines insuffisances notamment en matière de coordination de l’assistance. La réunion de Prétoria s’est donc concentrée sur l’avenir en jetant les bases d’une coopération future. Les Ministres ont ainsi convenu du caractère caduc de la distinction entre le concept de secours humanitaires d’urgence et celui de reconstruction et de développement; l’un ne pouvant se dérouler sans l’autre. Ils ont aussi souligné la nécessité d’une plus grande coordination et d’une planification précoce. Membres du SADC, les Ministres se sont engagés, par ailleurs, à réitérer leur appel au cours de la prochaine réunion de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et à appeler à l’accélération de la mise au point de plan d’action pour faire face à des situations de ce genre. Au cours de la réunion de Prétoria, les Ministres ont enfin souligné la nécessité pour tout intervenant de se mettre en contact avec les gouvernements concernés avant toute intervention.

Mme MARIA ELENA CHASSOUL (Costa Rica), évoquant l’expérience de son pays, régulièrement victime d’inondations, de cyclones et d’orages tropicaux, a souligné que la coopération internationale est indispensable pour mitiger les effets des catastrophes naturelles dans les pays en développement. L’aide d’urgence est nécessaire pour éviter des pertes en vies humaines et des destructions majeures, mais la coopération internationale après la crise est tout autant importante pour reconstruire l’économie nationale, restaurer les infrastructures et reprendre le chemin de la vie. C’est pourquoi, le Costa Rica joint sa voix aux demandes unanimes adressées aux donateurs internationaux pour aider le peuple du Mozambique. Elle s’est félicitée de l’initiative nouvelle que constitue le projet de déclaration du Président de l’ECOSOC et de ce que la question de la coordination et de l’atténuation des effets des catastrophes naturelles sera examinée dans le cadre du débat humanitaire de l’ECOSOC.

M. MARTIN BELINGA-EBOUTOU (Cameroun) s’est félicité de la tenue de la réunion d’aujourd’hui qui permet de faire le point des dégâts causés par les inondations au Mozambique, de mesurer la réponse de la communauté internationale à l’appel lancé par le Gouvernement mozambicain, et de témoigner de la sympathie de la communauté internationale à l’égard du peuple du Mozambique. Il a souligné l’immensité des besoins, d’autant plus importants que le Mozambique se remet à peine d’une guerre civile sanglante. Le Mozambique doit faire face à des problèmes de reconstruction, au problème des mines déplacées et au problème de la réorganisation de la vie. Il s’est réjoui de ce que le peuple mozambicain ait pu constater que les peuples des Nations Unies se tiennent à ses côtés et s’est félicité de l’inscription à l’ordre du jour des travaux de l’ECOSOC d’un point relatif à l’assistance au Mozambique.

Mme SELMA NDEYAPO ASHIPALA-MUSAVYI (Namibie) a remercié tous ceux qui sont venus en aide au Mozambique. Soulignant le fait que le Mozambique a besoin d’une aide à long terme, elle s’est félicitée de la volonté de certains bailleurs de fonds d’annuler partiellement la dette du Mozambique. Le Mozambique aura besoin de toute l’assistance possible, a-t-elle dit, en proposant l’inclusion, dans le projet de résolution qui sera examiné ce vendredi par l’Assemblée générale, d’un paragraphe qui demanderait l’annulation de la dette du Mozambique.

M. MATTI KAARIAINEN (Finlande) a indiqué que son Gouvernement avait décidé hier d’allouer 1 150 000 dollars d’aide supplémentaire au Mozambique par le biais du PAM.

M. JOAO SOARES DA GAMA (Guinée-Bissau) a déploré le fait que la tragédie qui frappe le Mozambique intervienne à un moment où le pays menait des efforts intenses pour se relever après le long conflit qu’il a connu. Le Gouvernement de Guinée-Bissau appuiera autant que possible les efforts du Mozambique pour se relever. Le représentant a encouragé la communauté internationale à redoubler ses efforts en vue d’apporter une aide d’urgence. Il convient que des aides substantielles soient également données pour la reconstruction du pays. La communauté internationale doit tenir compte dans ce contexte du problème des mines déplacées, a-t-il dit.

Mme MARIAM AFTAB (Pakistan) a fait part des condoléances de son pays aux victimes de la catastrophe et a assuré la population et le Gouvernement du Mozambique du plein appui du Pakistan dans les efforts de relèvement.

M. TUVAKO MANONGI (République-Unie de Tanzanie) s’est félicité des réponses aux appels lancés par le Gouvernement du Mozambique et des efforts réalisés en ce qui concerne l’assistance à ce pays. Il a appuyé la proposition de la Namibie d’inclure dans le projet de résolution un appel spécial en faveur de l’annulation de la dette du Mozambique. Les circonstances actuelles que connaît le pays demandent un effort spécial de la communauté internationale, a-t-il souligné.

M. JOSE LUIS BARBOSA LEAO MONTEIRO (Cap-Vert) a estimé que, même si la communauté internationale avait réagi un peu tard, elle menait aujourd’hui une action coordonnée et efficace. Il a encouragé les institutions internationales et les Mozambicains à poursuivre leurs efforts. Le défi principal est d’assurer une aide à long terme au Mozambique. Les effets de ce désastre se prolongeront en effet longtemps. Il serait donc désastreux de ne pas maintenir l’action commune et l’élan actuel. Ce désastre offre à la communauté internationale l’occasion de parfaire un modèle d’intervention et de comportement qu’elle doit pratiquer dans toutes les circonstances semblables pour que le concept de communauté internationale devienne véritablement réalité. Il a appuyé l’inclusion d’un paragraphe demandant l’annulation de la dette du Mozambique dans le projet de résolution qui sera examiné par l’Assemblée générale ce vendredi.

M. ABDERRAHMANE MEROUANE (Algérie) a exprimé les condoléances de son Gouvernement au peuple et au Gouvernement du Mozambique. Il a lui aussi appuyé l’inclusion d’un paragraphe demandant l’annulation de la dette du Mozambique dans le projet de résolution.

M. GRANT ROBERTSON (Nouvelle-Zélande), appuyant la nécessité d’une assistance à long terme, a indiqué que son Gouvernement avait décidé, outre les 150 000 dollars déjà versés au Bureau de la coordination des secours humanitaires, d’allouer un montant supplémentaire de 200 000 dollars à l’UNICEF et un montant de 100 000 dollars supplémentaires pour l’assistance au déminage. La Nouvelle-Zélande apportera également une contribution de 6,3 millions de dollars au Fonds d’affectation spéciale du Fonds monétaire international et à la Banque mondiale au titre de l’Initiative “PPTE” renforcée, en faveur des pays pauvres très endettés.

M. SATYABRATA PAL (Inde) a rappelé que son pays connaît lui aussi régulièrement des catastrophes naturelles dévastatrices et est donc conscient de l’ampleur de la tâche et des efforts qui devront être faits pour relever le Mozambique. Il s’est félicité de l’action des institutions internationales. L’Inde a envoyé des médicaments et va consulter le Gouvernement mozambicain pour voir ce qu’elle peut faire de plus, a-t-il indiqué.

M. RASHID AL-DOSARI (Bahreïn) a souhaité qu’une aide supplémentaire soit apportée au Mozambique. Il a demandé comment on peut éviter qu’à l’avenir de telles catastrophes ne se reproduisent et comment en mitiger les effets. Il y a un besoin urgent d’alléger les souffrances du peuple mozambicain, mais il faudrait qu’à l’avenir on soit en mesure de prévenir de telles catastrophes et d’en réduire les effets.

Mme CAROLYN McASKIE, Coordonnatrice des secours d’urgence au Bureau de la coordination des secours humanitaires, a estimé la réaction de la communauté internationale encourageante. Elle s’est réjouie du fait que de nouvelles contributions aient été annoncées aujourd’hui. Cela est encourageant pour tous ceux qui travaillent d’arrache-pied pour aider le peuple et le Gouvernement du Mozambique. Elle a souhaité que l’on puisse passer rapidement à la phase de stabilisation et ensuite de reconstruction. Le système des Nations Unies est prêt à faire tout ce qu’il pourra pour aider le Mozambique et à travailler avec tous les donateurs pour venir en aide à ce pays, notamment pour ce qui est de l’assistance à plus long terme, a-t-elle dit. Evoquant la question de la prévention, elle a rappelé que, dans le cadre de la Décennie internationale pour la prévention des catastrophes naturelles, une stratégie internationale pour l’atténuation des catastrophes naturelles a été élaborée. Elle a aussi mentionné les catastrophes qui ont frappé le Venezuela, la Turquie et la Grèce l’an dernier et les initiatives qui ont été prises dans ce contexte. Pour prévenir de telles catastrophes, on peut assurer une formation adéquate, bâtir des installations plus résistantes et réaliser toute une gamme d’actions. Mais c’est lorsque la catastrophe a frappé que la communauté internationale est la plus disposée à apporter une aide à la prévention, a-t-elle fait observer, invitant les délégations à garder cela à l’esprit.

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