En cours au Siège de l'ONU

PI/1226

L'UNION INTERPARLEMETAIRE PRESENTE AU SIEGE A NEW YORK LES RESULTATS D'UNE ETUDE INTITULEE "POLITIQUE : LES FEMMES TEMOIGNENT"

6 mars 2000


Communiqué de Presse
PI/1226
WOM/1187


L'UNION INTERPARLEMETAIRE PRESENTE AU SIEGE A NEW YORK LES RESULTATS D'UNE ETUDE INTITULEE "POLITIQUE : LES FEMMES TEMOIGNENT"

20000306

Des femmes en politique : pour quoi faire? Cela apporte-t-il quelque chose de neuf à la politique et un plus pour la société?

Ces questions, l'Union interparlementaire (UIP) les a posées à 187 femmes politiques de 65 pays, toutes tendances idéologiques et horizons confondus. Leurs réponses ainsi que le récit du parcours politique de quelques femmes de chacune des grandes régions et cultures du monde figurent en bonne place de l'étude intitulée Politique : Les femmes témoignent, que l'UIP présente aujourd'hui au siège des Nations Unies à New York où la Commission de la condition de la femme des Nations Unies siège pour évaluer le suivi de la Conférence de Beijing et s'apprête à marquer la Journée internationale de la femme.

Basée sur des interviews écrites approfondies dans lesquelles des femmes politiques du monde entier livrent l'intimité de leur expérience personnelle, partisane, parlementaire ou gouvernementale, et leur vision de société, l'étude de l'UIP prouve que la conscience que la démocratie se construit à deux gagne du terrain partout dans le monde. L'étude rappelle que selon un dicton comorien, on ne peut applaudir d'une seule main. En complétant les témoignages par une présentation de l'état mondial de la situation en ce qui concerne les femmes dans les parlements et les gouvernements, aujourd'hui et historiquement, l'ouvrage dresse un véritable état des lieux quant à l'impact qualitatif que les femmes ont sur les processus et les pratiques politiques et électorales, ainsi que sur le bien-être de la société dans son ensemble. Elle montre qu'en politique une lente révolution plus ou moins affirmée selon les cultures est en train de se produire.

Mme Magma Heptulla, Présidente du Conseil de l'Union interparlementaire et Vice-Présidente du Rajya Sabha (Conseil des Etats de l'Inde) estime que les femmes participent aujourd'hui plus activement au processus de prise de décision, et cela à tous les niveaux. En outre, les gouvernements manifestent une volonté politique accrue d'éliminer toute discrimination systématique fondée sur le sexe. Le mouvement féministe a pris de l'ampleur à l'échelle mondiale et, fait encourageant, les hommes ont fini par admettre les femmes comme partenaires égaux dans la marche de la civilisation vers le progrès.

Qualifiant de priorité internationale la participation des femmes à la prise de décision, Mme Angela E.V. King, Sous-Secrétaire générale à l'ONU et Conseillère spéciale sur la parité entre les sexes et la promotion de la femme, a déclaré que la session extraordinaire de juin de l'Assemblée générale appelée à dresser le bilan du Programme d'action de Beijing mettra l'accent sur la nécessité d'une action soutenue pour assurer la promotion de la femme dans tous les domaines. Selon elle, l'exigence d'une participation, sur un pied d'égalité, des femmes à la conduite des affaires et aux postes de prise de décision n'est pas une simple affaire de justice, mais une condition sine qua non de la prise en compte des questions touchant à la femme. Toute inégalité des femmes dans ce domaine traduit un déficit démocratique et nous devons veiller à assurer leur participation à égalité avec les hommes. Nous ne pouvons plus exclure des sphères du pouvoir celles qui représentent les intérêts et préoccupations de plus de la moitié de la population mondiale.

Pour sa part, le Secrétaire général de l'UIP, M. Anders B. Johnson n'hésite pas à affirmer que, partout où elles sont assez nombreuses pour représenter un début de force politique, les femmes commencent à susciter un changement dans l'environnement et le processus de décision politique et d'infléchir les résultats de la politique. Il rend néanmoins attentif au fait que le monde politique, dont on sait qu'il est conflictuel en soi, reste globalement peu ouvert aux femmes : pour chaque pouce de terrain, elles doivent se battre et souvent faire l'amère expérience des rapports de pouvoir, sans renoncer à être pleinement femmes et risquer de tomber dans un mimétisme mâle dévalorisant. Il leur faut aussi jongler en permanence pour exercer la politique sans sacrifier leur vie de famille et ne pas mériter à la sévère critique de faire passer leurs enfants après les ambitions politiques.

La politique et les stéréotypes sexuels continuent de faire mauvais ménage : les femmes politiques interrogées affirment que si l'égalité entre les sexes est généralement consacrée par la législation, les barrières et les difficultés qu'elles rencontrent en politique sont manifestement la preuve que les principes de la parité et de l'égalité dans une démocratie continuent d'être trop souvent mis en échec par des règles et des pratiques bien établies, qui ont été élaborées en leur absence. Toutefois, tiennent-elles à souligner, ces difficultés ne sont pas le seul fait des hommes; il arrive que des femmes, aveuglées par des intérêts et des ambitions égoïstes, ou dépassées par le caractère conflictuel de la politique, agissent contre les intérêts des autres femmes.

La politique restant ce lieu de rivalités, les témoignages ont pu être recueillis et reproduits sous la réserve expresse que les intéressées n'aient pas à subir des difficultés du fait de leur liberté de parole. C'est la raison pour laquelle les auteurs de l'étude ont dû opter pour signaler seulement la région d'origine et non l'identité individuelle des femmes interviewées. Les données ont été analysées par Mme Marilyn Waring, professeur associée de politique sociale à l'université Massey (Nouvelle- Zélande), qui fut la plus jeune femme parlementaire de Nouvelle-Zélande, Mme Gaye Greenwood, experte néo-zélandaise des questions relatives aux femmes, et Mlle Christine Pintat, Sous-Secrétaire générale de l'UIP.

Les auteurs auraient souhaité que la charge de la preuve ne repose pas seulement sur les femmes mais que les hommes soient aussi soumis aux mêmes questions ; toutefois, l'Union interparlementaire avait constaté que c'est des femmes que l'on continue le plus souvent d'exiger qu'elles justifient la nécessité et l'efficacité de leur participation politique et, en tout état de cause, elle a prévu un débat sur l'étude auquel participeront également hommes et femmes.

Si, en dix chapitres, l'étude cherche essentiellement à montrer comment les femmes changent le cours des choses en politique, en y apportant un autre style, un autre regard, elle a, selon ses auteurs, une autre caractéristique intéressante : au passage, elle ouvre une fenêtre rarement ouverte - et en tout cas jamais ouverte jusqu'ici sur une telle échelle - sur le vécu quotidien des femmes occupant une charge politique, leurs visions de la société et de l'impact des rapports entre hommes et femmes sur la gestion politique, leurs espoirs, les contraintes morales et matérielles auxquelles elles sont confrontées et la manière dont elles concilient leur engagement politique, les exigences de leur vie privée et leur vie affective. Des extraits de l'étude se trouvent en annexe de ce communiqué de presse.

L'UIP a pu réaliser cette importante étude grâce au soutien financer de l'Agence suédoise de coopération internationale au développement.

Fondée en 1889, l'UIP a son siège à Genève. Elle compte 139 parlements nationaux affiliés et 5 assemblées parlementaires régionales associées. Elle promeut le partenariat entre hommes et femmes en tant que l'un des fondements de la démocratie et adopté en 1994 un Plan d'action pour remédier aux déséquilibres actuels dans la participation des hommes et des femmes à la vie politique. L'UIP dispose d'un Bureau de liaison avec l'ONU à New York.

Une conférence de presse aura lieu au siège des Nations Unies à New York dans le cadre du lancement de l'étude le 6 mars à 11 heures 15. Les personnalités suivantes seront présentes pour répondre aux questions des journalistes :

Mme Sheila Finestone, Sénatrice canadienne, Présidente du Comité de coordination de la Réunion des femmes parlementaires et membre du Comité exécutif de l'Union interparlementaire; Mme Angela King, Sous-Secrétaire générale des Nations Unies, Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme; M. Anders B. Johnson, Secrétaire général de l'Union interparlementaire, tél. (001 212) 557 58 80.

Des interviews peuvent également avoir lieu :

A New Delhi : Mme Najma Akbarali Heptulla, Vice-Présidente du Rajya Sabha (Chambre Haute de l'Inde), Présidente du Conseil de l'Union interparlementaire, tél. (91 11) 301 7371/301 6391

A Genève : Mme Christine Pintat, Sous-Secrétaire générale de l'Union interparlementaire, Responsable de la Réunion des femmes parlementaires et du Programme pour la promotion du partenariat entre hommes et femmes, tél. (41 22) 919 41 23/50

Contact pour tout renseignement ou demande d'interview : Mme Luisa Ballin, Chargée de l'Information. A Genève : tél. (41.22) 919.41.16 ou 919.41.27, fax : (41.22) 919.41.60, courrier électronique : lb@mail.ipu.org ou cd@mail.ipu.org. A New York : tél. : (1.212) 557.58.80, fax : (1.212) 557.39.54, courrier électronique : ny-office@mail.ipu.org

ou

Elisabeth Ruzicka-Dempsey, Section de développement et des droits de l'homme, Département de l'ormation, tél. : (212) 963-1742, télécopie : (212) 963-1186, courrier électronique : .

* *** *

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.