CONSEIL DE SECURITE : LA RESPONSABILITE DE L'UNITA EST SOULIGNEE DANS LA POURSUITE DE LA GUERRE EN ANGOLA
Communiqué de Presse
CS/1137
CONSEIL DE SECURITE : LA RESPONSABILITE DE L'UNITA EST SOULIGNEE DANS LA POURSUITE DE LA GUERRE EN ANGOLA
20000118Un renforcement des sanctions contre l'UNITA pourrait être envisagé
Le Conseil de sécurité a entamé ce matin l'examen de la situation en Angola et a entendu à ce titre M. Kieran Prendergast, Secrétaire général aux affaires politiques, qui a souligné que la situation dans le pays est caractérisée par l'absence de dialogue politique, la reprise des hostilités et la malnutrition. Aujourd'hui, quatre millions de la population est affectée par la guerre, soit un tiers de la population, et deux millions de personnes sont déplacées. Le taux de malnutrition continue d'augmenter en raison de la présence des mines anti- personnel. Depuis octobre 1999, plus de 20 000 réfugiés angolais sont entrés en Zambie venant s'ajouter aux 160 000 déjà présents. Cette situation a été imputée, à l'UNITA, et à son chef, M. Jonas Savimbi dont le refus d'appliquer les dispositions du Protocole de Lusaka de 1994, en particulier de démilitariser ses troupes et d'accepter l'élargissement de l'autorité de l'Etat aux territoires qu'elle contrôle, a favorisé la poursuite de la guerre. Le Protocole de Lusaka demeure une base solide pour le processus de paix et représente la solution au conflit ont souligné les membres du Conseil qui ont insisté que le dialogue politique représente la seule voie vers la paix. Le Conseil a entendu certains de ses membres suggérer que la seule façon de mettre fin à la machine de guerre de l'UNITA est de renforcer les sanctions contre cette organisation et de mettre un terme à son commerce illicite de diamants.
Le Conseil a entendu le Président du Comité des sanctions contre l'UNITA, M. Robert Fowler, qui a rendu compte des discussions qu'il a eues à Luanda avec six anciens proches du Chef de l'UNITA, qui lui ont expliqué la manière dont l'UNITA était en mesure de violer les sanctions pour se procurer des armes et du carburant. Faisant part d'un certain optimisme devant l'effet de plus en plus contraignant des sanctions reconnus par ces interlocuteurs, M. Fowler a annoncé la parution, en mars, d'un rapport comportant des recommandations précises pour renforcer le respect du régime des sanctions. L'unanimité sur la responsabilité de l'UNITA dans la poursuite du conflit n'a pas empêché de souligner les obligations du Gouvernement angolais, en particulier la mise en place des conditions favorables à l'instauration de la
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démocratie et de l'Etat de droit. Le Vice-Ministre des affaires étrangères de l'Angola a indiqué que le Parlement de son pays vient de ratifier un accord "ouvrant une ère nouvelle de relations entre l'ONU et l'Angola". Il a souligné l'engagement de son Gouvernement au Protocole de Lusaka et au processus démocratique en indiquant que le Président de l'Angola, M. Jose Eduardo dos Santos, vient d'entamer des consultations qui doivent permettre l'élaboration d'un calendrier électoral d'ici à l'an 2001.
Par la résolution 1268 du 15 octobre 1999, le Conseil a créé, pour une période de six mois, le Bureau des Nations Unies en Angola (BUNUA) et a demandé au Gouvernement angolais et au Secrétaire général de conclure dès que possible un accord sur le statut d'une mission future des Nations Unies en Angola. Le BUNUA est chargé d'assurer la liaison avec les autorités politiques et militaires, les autorités de police et les autres autorités civiles, en vue, d'une part, de chercher à trouver des mesures efficaces permettant de rétablir la paix et de venir en aide à la population angolaise sur les plans du renforcement des capacités, de l'assistance humanitaire et de la promotion des droits de l'homme, et, d'autre part, de coordonner d'autres activités.
Le Conseil a entendu la Fédération de Russie, qui a donné lecture de la déclaration des Observateurs pour le processus de paix en Angola, la Troïka (Etats-Unis, Fédération de Russie et Portugal), et les représentants des pays suivants : Royaume-Uni, Bangladesh, Mali, France, Chine, Tunisie, Jamaïque, Namibie, Ukraine, Malaisie, Pays-Bas et Argentine. Le Président du Conseil, le représentant des Etats-Unis, M. Richard Holbrooke, a souligné, pour sa part, la pertinence du processus de Lusaka et a invité l'UNITA à se conformer sans tarder à celui-ci.
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LA SITUATION EN ANGOLA
Rapport du Secrétaire général sur le Bureau des Nations Unies en Angola (BUNUA) (S/2000/23)
Ce rapport, présenté en application de la résolution 1268 (1999) du Conseil de sécurité en date du 15 octobre 1999 concernant la création du Bureau des Nations Unies en Angola (BUNUA), porte sur l'évolution de la situation en Angola depuis cette date. Il contient également les recommandations du Secrétaire général quant aux mesures supplémentaires que le Conseil pourrait envisager de prendre pour promouvoir le processus de paix en Angola.
Peu après l'adoption de la résolution 1268 (1999), le Ministre des relations extérieures de l'Angola adressait une lettre au Secrétaire général par laquelle il réaffirmait la position de son gouvernement en ce qui concerne le mandat du BUNUA. Il indiquait notamment que le BUNUA devrait avoir pour mandat d'assurer la liaison entre le Gouvernement angolais et le Secrétaire général afin de permettre au Conseil de sécurité de suivre de près l'évolution de la situation en Angola dans les domaines de l'assistance humanitaire, du renforcement des capacités et du raffermissement des institutions nationales angolaises chargées de la promotion et de la protection des droits de l'homme. Dans sa réponse, tout en soulignant que le personnel des services organiques du nouveau Bureau s'acquitterait des tâches énoncées dans la résolution 1268 (1999) du Conseil, le Secrétaire général réaffirmerait que l'ONU était prête à contribuer à la promotion de la paix dans le pays et à la sécurité régionale. Le 12 janvier 2000, le BUNUA a été informé que le Comité permanent du Conseil des ministres, présidé par le Président dos Santos, avait donné son aval à l'Accord sur le statut de la Mission et l'avait communiqué à l'Assemblée nationale pour approbation. Le Président du Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 864 (1993) concernant la situation en Angola - l'Ambassadeur Fowler du Canada - s'est rendu le 8 janvier 2000 pour s'entretenir avec les autorités angolaises au sujet de l'effet des sanctions imposées à l'encontre de l'UNITA et examiner de nouvelles mesures propres à renforcer l'application du régime de sanctions.
Le Secrétaire général fait observer que la prolongation du conflit en Angola et le risque qu'il s'étende aux pays voisins restent une source de profonde préoccupation pour la communauté internationale. De toute évidence, l'UNITA est la principale responsable de la situation actuelle. Son refus de s'acquitter des obligations que lui imposent le Protocole de Lusaka et, notamment, de démilitariser ses forces et de permettre l'extension de l'administration de l'Etat à tout le pays, a précipité la reprise généralisée des hostilités. A l'issue d'une grande offensive militaire déployée dans l'ensemble du pays, ces derniers mois, le Gouvernement angolais a
progressivement rétabli son autorité sur des zones tenues jusque- là par l'UNITA, notamment sur les bastions que celle-ci possédait dans les hautes terres centrales. Une certaine stabilité a ainsi été instaurée dans plusieurs régions. Cela étant, les problèmes humanitaires, qui touchent un nombre croissant de personnes vulnérables, demeurent tout à fait alarmants. On espère que l'extension de l'Administration de l'Etat à des zones précédemment tenues par l'UNITA facilitera l'accès aux populations dans le besoin. Le Secrétaire général engage la communauté internationale à répondre aussi généreusement que possible à l'Appel interinstitutions des Nations Unies pour l'Angola de 2000. Le processus de démocratisation et le respect des droits de l'homme n'en demeureront pas moins des jalons fondamentaux pour la normalisation de la vie du pays et la poursuite d'un processus efficace de réconciliation nationale.
Le Secrétaire général émet l'espoir que l'accord sur le statut de la mission se concrétisera sans délai afin que le BUNUA puisse commencer à remplir les fonctions que lui a assignées le Conseil de sécurité. En attendant, le Secrétariat achève le processus de sélection du chef et du personnel d'appui du BUNUA. Le Secrétaire général informe le Conseil de sécurité qu'il a nommé M. Ibrahim Gambari du Nigéria Conseiller spécial pour l'Afrique, chargé plus particulièrement de la situation en Angola. En fin de compte, seule une solution politique peut contribuer au rétablissement d'une paix et d'une sécurité durables en Angola. C'est dans cet esprit que le Secrétaire général se félicite des récentes indications selon lesquelles les autorités angolaises continuaient de voir dans le Protocole de Lusaka une base valable pour le processus de paix. Il demande d'urgence à l'UNITA de démontrer de manière convaincante sa volonté de remplir les obligations que lui imposent le Protocole de Lusaka et d'oeuvrer à une authentique réconciliation nationale. L'évolution de la situation en Angola, espère le Secrétaire général, offrira de nouvelles possibilités d'engager un dialogue entre toutes les parties qui mènera à la paix et à la réconciliation nationales durables. L'ONU serait prête, si telle en est l'issue et si les parties le souhaitent, à jouer un rôle actif dans la poursuite de ce processus.
Déclaration liminaire du Secrétaire général adjoint aux affaires politiques
M. KIERAN PRENDERGAST, Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, présentant le rapport sur l'Angola, a noté que ce dernier évalue la situation politique, militaire et humanitaire en Angola et souligne que l'absence de dialogue politique et la reprise de violentes hostilités ont exacerbé la situation humanitaire déjà alarmante. Il a noté en outre que la situation a été davantage aggravée par l'escalade des hostilités qui ont atteint les pays voisins, notamment la Zambie et la Namibie, créant ainsi des mouvements de réfugiés angolais considérables des deux côtés de la frontière. La situation humanitaire est particulièrement tragique. Presque quatre millions de la population en Angola est affectée par la guerre, soit environ un tiers de la population nationale. Les populations déplacées souffrent de malnutrition. En outre, la situation humanitaire d'un autre tiers de la population vivant dans des régions inaccessibles est dramatique. Le Secrétaire général est profondément concerné par les souffrances humaines ainsi que par la destruction des biens et des infrastructures au pays, si richement doté de ressources naturelles et d'un potentiel de développement immense. L'extension de l'administration de l'Etat dans les provinces permettra à l'assistance humanitaire d'accéder aux populations dont les conditions exactes sont inconnues mais très graves. L'amélioration de la situation dans ces zones présentera un défi à la fois pour le Gouvernement angolais et pour la communauté internationale.
Outre la malnutrition, le déminage est d'une importance cruciale pour toute reprise en toute sécurité des activités agricole et commerciale, pour la réinstallation des personnes déplacées à l'intérieur du pays et leur retour dans les zones rurales. Alors que des donateurs ont suspendu leur assistance en faveur des activités de déminage en raison du reminage du sol, l'absence d'appui pour ces activités porte gravement préjudice à des personnes innocentes et gèle l'accès à des terres arables. En dépit des efforts des Nations Unies et des autres institutions humanitaires et de développement, l'absence de sécurité et les attaques perpétrées par des éléments armés ont sapé gravement les efforts de secours internationaux. Le personnel humanitaire n'est pas épargné par ce conflit et depuis avril 1999, sept employés ont été tués et deux blessés au cours d'attaques directes contre des véhicules bien distincts. La situation actuelle en matière de sécurité et le conflit ouvert exigent des opérations logistiques coûteuses pour garantir la sécurité de la livraison de l'assistance humanitaire.
Le Haut Commissariat pour les réfugiés estime que plus de 20 000 réfugiés angolais sont entrés en Zambie depuis octobre 1999, et s'ajoutent aux 160 000 réfugiés angolais déjà présents dans le pays. L'histoire de l'Angola depuis l'indépendance est caractérisée par une guerre civile brutale, l'absence d'opportunité de rétablir la paix et la réconciliation nationales ainsi que le développement du pays. Les Nations Unies ont été appelées une première fois en 1988 pour surveiller le retrait des forces cubaines de l'Angola, en déployant UNAVEM I. Puis, UNAVEM II pour surveiller et vérifier le déroulement des premières élections démocratiques, que l'UNITA a rejeté catégoriquement en 1992 pour reprendre la guerre. Toutefois, les efforts visant à faciliter un règlement politique se sont poursuivis et un accord de paix global, le Protocole de Lusaka a été signé en novembre 1994. Après plus de deux ans d'efforts vigoureux déployés par les Nations Unies, l'UNITA n'a pas réussi à démobiliser ses efforts afin de permettre à l'administration de l'Etat de s'étendre aux zones placées sous son contrôle.
La reprise des hostilités et la détérioration de la situation en matière de sécurité dans le pays ont contraint le Secrétaire général à conclure que les conditions pour un rôle efficace des Nations Unies ont cessé d'exister et le Conseil de sécurité a mis fin à la MONUA, en février 1999. En novembre 1999, le Président dos Santos a fait observer que le Protocole de Lusaka était encore valide et a lancé un programme d'action visant la tenue d'élections législatives et présidentielles. L'UNITA qui semble avoir subi d'importantes pertes militaires, a exprimé son intention de reprendre le processus de paix. Le Secrétaire général a réaffirmé que les Nations Unies n'abandonneront pas le peuple angolais et l'Organisation continuera de fournir une assistance humanitaire visant le développement et le respect des droits de l'homme. Il a réaffirmé que les Nations Unies sont prêtes à appuyer les efforts visant à rechercher un règlement pacifique du conflit. Le Conseil de sécurité est au courant que les consultations se poursuivent avec le Gouvernement angolais concernant la présence et le rôle futurs des Nations Unies dans le pays. Incontestablement, l'UNITA est le premier responsable de la catastrophe humanitaire et des droits de l'homme qui sévit en Angola. Conformément au mandat défini par le Conseil de sécurité, le nouveau Bureau des Nations Unies en Angola (BUNUA) continuera d'assister le gouvernement angolais et les organisations civiques dans le domaine du renforcement des capacités nationales, de l'assistance humanitaire et de la promotion des droits de l'homme. Le Secrétaire général s'est réjoui de la décision du Conseil des ministres d'approuver l'accord sur le statut de la Mission. Le Secrétaire général a nommé M. Ibrahim Gambari au poste de Conseiller spécial pour l'Afrique, chargé plus particulièrement de la situation en Angola.
Déclaration du Président du Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 864 (1993) concernant la situation en Angola
M. ROBERT FOWLER (Canada), a fait part des résultats de la visite qu'il a effectuée en Angola, en particulier des rencontres avec six anciens membres importants de l'UNITA, à savoir un membre du Cabinet privé du Chef de l'UNITA, M. Jonas Savimbi, un ancien représentant de l'UNITA auprès de différents pays, le responsable des communications de M. Savimbi, le responsable de l'aéroport principal et de l'ensemble de l'espace aérien contrôlé par l'UNITA, le fils aîné de M. Savimbi et un jeune officier. Il a précisé qu'aucun fonctionnaire gouvernemental n'a assisté à ces entretiens favorisant ainsi une certaine franchise dans les échanges. Chacune des six personnes a confirmé la sincérité et la spontanéité des propos tenus. Au cours de ces discussions, des informations spécifiques ont pu être collectées concernant, en particulier, les violations du régime des sanctions. Les informations seront soumises au Conseil de sécurité au cours du mois de mars ainsi que des recommandations plus spécifiques visant à "couper la ligne d'approvisionnement qui relie l'UNITA au monde extérieur".
Avant de projeter un film vidéo de 37 minutes sur des extraits de ces témoignages, M. Fowler a observé qu'il ne s'agit pas de partager des témoignages "fascinants" qui indiquent que le mode de fonctionnement de l'UNITA est très différent de celui qui est généralement accepté. Ainsi, il apparaît que l'UNITA ne dispose pas d'un réseau financier extérieur très important et rencontre parfois des problèmes graves de liquidités. Son mode de financement consiste bien souvent à négocier, de temps en temps, des lingots de diamants bruts. Pour ce qui est des armes, il semble que l'UNITA se les procure, non pas auprès des gouvernements, mais directement des marchands d'armes particuliers. D'ailleurs, les encadreurs étrangers, qui combattent aux côtés de l'UNITA, sont engagés par ces mêmes marchands d'armes. Il apparaît que les faibles approvisionnements en pétrole constituent pour M. Jonas Savimbi, une source de préoccupation résultant de l'effet des sanctions. Ainsi, l'UNITA a fait mine de respecter une partie des Accords de Lusaka pour être en mesure d'acheter du carburant et des armes, donc se préparer ainsi à la guerre. Pour M. Fowler, les conclusions qu'il convient de tirer à l'heure actuelle sont que les sanctions commencent à avoir une incidence sur la capacité de l'UNITA à s'approvisionner en carburants et en armements. Les sanctions ont également réduit le nombre de pays susceptibles de fournir un appui à l'UNITA. Si la capacité de l'UNITA à faire la guerre est bien réelle, on se rapproche tout de même du début de la fin. Car, l'application rigoureuse des sanctions peut empêcher l'UNITA de s'approvisionner en armes et de devenir ainsi une machine de guerre redoutable. Ce film comporte aussi des informations sur la responsabilité de l'UNITA dans les attaques contre les deux avions des Nations Unies, abattus en 1999.
Déclaration de l'Angola
M. GEROGES CHICOTI, Vice-Ministre des affaires étrangères de l'Angola, a indiqué que le cas de son pays est l'un des exemples les plus douloureux de l'histoire du continent africain. L'Angola a été victime d'un trafic d'esclaves important qui a été suivi d'une domination coloniale, laquelle a débouché sur une guerre de libération. Comme si cela ne suffisait pas, le pays a encore été victime, depuis seize ans, du régime de l'apartheid résultant des actions de M. Jonas Savimbi qui n'était pas d'accord avec le choix fait par l'Angola. Depuis 1994, malgré la bonne volonté du Gouvernement angolais, M. Savimbi continue de privilégier la solution militaire. La communauté internationale peut-elle permettre que M. Savimbi ne soit jamais mis en accusation pour ces crimes, qui sont des crimes contre l'humanité, s'est interrogé le Vice-Ministre en observant qu'il s'agirait-là d'une politique de deux poids deux mesures et d'un dangereux précédent. Plus de 2 millions de personnes sont mortes victimes de l'obstination de M. Savimbi qui continue de poser des mines terrestres, privant ainsi les populations de leur terre de culture et provoquant la famine.
Cette situation a conduit le Gouvernement à affecter 56 millions de dollars à l'assistance humanitaire d'urgence, somme qui doit être augmentée. L'engagement des Nations Unies, en particulier celui du Conseil de sécurité, a été essentiel à la recherche de la paix en Angola et à la réponse aux souffrances humanitaires, a observé le représentant en indiquant que le prochain appel consolidé des institutions des Nations Unies visera à collecter 250 millions de dollars.
Pour ce qui est de la situation politique, le Vice-Ministre s'est dit préoccupé qu'en dépit du régime des sanctions, de nombreux pays et institutions continuent de violer ces sanctions et de permettre à l'UNITA de se procurer de nouvelles armes sophistiquées. Conscient de cette situation, l'armée angolaise a entrepris une campagne militaire pour détruire l'équipement de l'UNITA et étendre l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du pays. Ainsi Andulo, Baindulo et d'autres endroits sont aujourd'hui sous le contrôle du Gouvernement, qui reconnaît et encourage l'oeuvre d'enquête poursuivie par le Comité des sanctions et escompte que, dans un avenir rapproché, le rapport pertinent fournira des éléments importants qui permettront au Conseil de prendre des mesures nouvelles afin de décourager les pays qui contribuent à la misère du peuple angolais alimentant la machine de guerre de M. Savimbi. Pour sa part, le Gouvernement angolais a confirmé l'importance du Protocole de Lusaka et s'est engagé à continuer à coopérer avec l'ONU. A cet égard, le Parlement vient de ratifier le nouvel Accord entre l'Angola et l'ONU qui ouvrira une ère de relations nouvelles. Le Vice-Ministre a rendu hommage au Secrétaire général pour sa patience et l'attachement qu'il a manifesté à cet Accord, Accord qui correspond à la volonté du Gouvernement de se pencher sur la situation des droits de l'homme. Le Gouvernement est convaincu qu'il faut une participation de la société civile dans les affaires nationales au moyen de discussions et d'élections. Le Président a d'ailleurs engagé des consultations qui permettront de mettre au point un calendrier électoral d'ici à la fin de l'an 2001.
Déclarations
M. SERGEY LAVROV (Fédération de Russie), en sa qualité de Coordonnateur de la Troïka - Etats-Unis, Fédération de Russie et Portugal -, a réaffirmé que la première cause de la poursuite du conflit en Angola réside dans le refus par l'UNITA, dirigée par M. Jonas Savimbi, de s'acquitter des obligations en vertu du Protocole de Lusaka et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, en particulier son refus de démilitariser ses forces et de résister à l'extension de l 'administration de l'Etat. Les membres de la Troïka font sienne l'évaluation de la situation en Angola qu'a faite le Secrétaire général et qui pourrait bénéficier de l'amélioration de la situation en matière de droits de l'homme et des efforts appuyés visant à éliminer les violations de ces droits.
Ils condamnent les violations flagrantes des droits de l'homme commises par l'UNITA et rappellent à cette dernière de s'acquitter de son obligation pour respecter les droits de l'homme des Angolais. Ils condamnent également les attaques en cours perpétrées par l'UNITA contre la population civile et notent avec grave préoccupation l'escalade des hostilités en Namibie. A cet égard, les membres de la Troïka se félicitent des déclarations récentes faites par le Président dos Santos qui a souligné la nécessité d'un dialogue politique impliquant toutes les parties concernées et réaffirment l'importance du maintien d'un Gouvernement d'unité nationale et de réconciliation. Ils encouragent le Gouvernement de l'Angola à renforcer la protection des droits de l'homme de tous les Angolais conformément à la constitution du pays et soulignent l'importance du rôle d'une presse libre pour la promotion de l'évolution démocratique en cours en Angola. Les membres de la Troïka sont d'avis que le Bureau des Nations Unies pour l'Angola (BNUA) doit jouer un rôle crucial pour explorer des mesures efficaces visant notamment à restaurer la paix, assister le peuple angolais à renforcer ses capacités nationales, à assurer l'assistance humanitaire et à promouvoir le respect des droits de l'homme. Les membres de la Troïka sont préoccupés par le sort de l'équipage et des passagers des avions russe et ukrainien abattus ou égarés dans des circonstances douteuses dans les zones contrôlées par l'UNITA.
M. JEREMY GREENSTOCK (Royaume-Uni) a attiré l'attention sur la déclaration faite hier par l'Union européenne qui repose sur les mêmes éléments, à savoir la responsabilité de M. Savimbi dans la reprise du conflit en Angola. Si la déclaration de l'Union européenne et celle de la Troïka indiquent que le Gouvernement angolais a également des responsabilités, elles soulignent que le Protocole de Lusaka demeure la base du processus de paix et que le refus de M. Savimbi de respecter les termes du Protocole représente la raison de la poursuite du conflit et de la détérioration de la situation humanitaire. Il apparaît aujourd'hui, a poursuivi le représentant, que M. Savimbi a "gâché" toutes ses chances de faire partie du processus de paix et de la réconciliation nationale. Il s'est lui-même mis à l'écart et il faut bien constater que "sa parole ne vaut rien". Aujourd'hui donc, la réconciliation nationale doit se jouer avec ceux qui se sont sincèrement engagés en faveur de la paix, c'est-à-dire avec ceux qui ont quitté l'UNITA. Le représentant a mis l'accent sur la nécessité de respecter les droits de l'homme et de suivre de près la situation humanitaire sur laquelle il a demandé qu'un rapport soit fait. Venant au respect du régime des sanctions, il a dit attendre le rapport des groupes d'experts qui doivent présenter des recommandations plus fermes pour forcer l'UNITA à se conformer aux sanctions. Le représentant a dit attendre des noms de pays, d'institutions ou de compagnies qui se rendent complices de la violation des sanctions.
M. ANWARUL KARIM CHOWDHURY (Bangladesh) s'est félicité de l'engagement continu du Président dos Santos en faveur du Protocole de Lusaka. Dans ce contexte, le Bangladesh estime que le succès des campagnes militaires lancées récemment contre l'UNITA et son isolement politique et stratégique de plus en plus important doivent avoir pour objectif la reprise du processus de Lusaka. Il a déploré qu'en dépit des sanctions imposées progressivement depuis 1993, l'UNITA aurait, selon les rapports, tiré près de 4 milliards de dollars du commerce des diamants et d'investissements au cours des huit dernières années. Si le troc de "diamants contre des armes" n'avait pas été favorisé, les Angolais auraient certainement retrouvé la paix et la prospérité depuis longtemps. La fourniture d'armes à l'UNITA doit cesser, a insisté M. Chowdhury, estimant qu'il fallait mettre en place un mécanisme efficace. Dans ce contexte, l'ambassadeur Fowler mérite un soutien allant au-delà de la rhétorique et le Comité des sanctions doit bénéficier de la coopération sincère de tous les Etats Membres afin que les routes et les mécanismes permettant à l'UNITA d'écouler des diamants soient effectivement coupées, que l'argent tiré de ce commerce ne puisse plus être blanchi et que les armes ne parviennent plus aux mains d'hommes de l'UNITA.
Le représentant a engagé le Gouvernement angolais à accepter le mandat du Bureau des Nations Unies en Angola dans son ensemble afin que celui-ci soit rapidement fonctionnel. La situation humanitaire et des droits de l'homme en Angola mérite une réponse adéquate de la communauté internationale. Des programmes de réhabilitation sont nécessaires pour les nombreux réfugiés, personnes déplacées et victimes des mines. Un règlement politique global est essentiel pour permettre des opérations humanitaires de grande ampleur et des programmes de réhabilitation sociale et de reconstruction économique. Le Gouvernement angolais doit faciliter l'engagement de l'ONU et de la communauté internationale dans le pays. Il est ironique qu'un peuple si courageux doté de tant de richesses soit réduit à la pauvreté et à la misère. Selon les informations, quelque 200 personnes meurent chaque jour de faim en Angola. L'indicateur de développement humain est tombé à 160 l'an dernier; environ 82% de la population vit dans la pauvreté abjecte; la mortalité infantile dépasse un taux de 320 décès pour 1000 naissance. Pourtant des milliards de dollars en diamants et en pétrole sont exportés de ce pays. Il est évident qu'en tout premier lieu, le Gouvernement angolais doit allouer davantage de ressources aux besoins de base de la population, a estimé M. Chowdhury. Le représentant a demandé à connaître les recommandations du Secrétaire général quant à la reprise éventuelle des activités du PNUD et des autres agences, ainsi qu'en ce qui concerne les mesures additionnelles qui pourraient être prises par le Conseil et d'autres organes et agences. Il a souligné le rôle important que les pays de la région peuvent jouer pour mettre fin à la guerre en Angola.
M. MOCTAR OUANE (Mali) a dit attacher une grande importance au maintien de la présence des Nations Unies en Angola et au rétablissement de la confiance entre les Nations Unies et le gouvernement angolais. Il a souligné que la cause principale de la crise actuelle en Angola réside dans le manquement de l'UNITA aux obligations que lui impose le Protocole de Lusaka. Il s'est félicité, en conséquence, des sanctions contre l'UNITA. Préoccupé par la poursuite du conflit et son extension en ce qui concerne la sécurité régionale et ses conséquence pour le peuple angolais, le représentant a, à l'instar de l'OUA en juin 1999, appelé la communauté internationale à apporter l'assistance nécessaire à l'Angola tout en félicitant le Gouvernement angolais pour la mise en place d'un plan d'assistance humanitaire d'urgence. Le représentant s'est dit convaincu qu'une paix durable et la réconciliation nationale ne peuvent être assurées que par le dialogue politique. Il a jugé important de revitaliser le Protocole de Lusaka afin, a-t-il insisté, de soulager les souffrances du peuple angolais.
M. ALAIN DEJAMMET (France) a souligné le caractère concordant des déclarations qui ont été faites aujourd'hui par les intervenants précédents dont le Vice-Ministre des affaires étrangères de l'Angola et le Président du Comité des sanctions dont il a souligné l'opiniâtreté. Le représentant s'est associé aux remarques de la Troïka faites par l'Ambassadeur de la Fédération de Russie et à celles de l'Union européenne faites par l'Ambassadeur du Royaume-Uni. Il a souligné, à cet égard, que l'Union européenne encourage l'Angola à mettre en place les conditions favorables à l'épanouissement de la démocratie et de l'Etat de droit. Il est important, a dit le représentant, que le Gouvernement puisse étendre son autorité dans l'ensemble du territoire et administrer ainsi son engagement aux valeurs démocratiques qui, pour le représentant, caractérisent une société libre. Le représentant a abordé la question des sanctions et a encouragé le Président du Comité des sanctions à continuer son action qui entrave la capacité de l'UNITA à faire la guerre. Pour le représentant, il faut garder à l'esprit ce que le Haut Commissaire pour les réfugiés a déclaré devant le Conseil. Le problème en Angola, a-t-elle dit, est surtout un problème considérable de personnes déplacées. Il faut donc, a insisté le représentant, suivre les appels lancés par le HCR à l'aide internationale et répondre favorablement à l'appel consolidé des institutions des Nations Unies visant à collecter 250 millions de dollars. Le représentant a attiré l'attention sur la question des mines antipersonnel en indiquant que la situation en Angola montre la nécessité totale d'interdire ce type d'armes. Souhaitant faire le lien entre les crises en Afrique, le représentant a souligné que le conflit angolais a touché la République démocratique du Congo et la Namibie. Pour lui, face à cette situation, le Conseil doit traiter des crises africaines d'une manière globale, chacune de ces crises affectant la sécurité dans les pays voisins. Dans ce contexte, il faut prendre conscience du rôle des Nations Unies. Le représentant a espéré que l'accord sur le statut de la Mission sera très prochainement mis en oeuvre.
Appelant à une réflexion sur les événements du passé, le représentant a, par exemple, rappelé que la MONUA a été critiquée pour n'avoir pas pris les mesures nécessaires face au refus de l'UNITA de respecter le Protocole de Lusaka. Il faut éviter à l'avenir ce genre de critiques, a dit le représentant, en particulier en ce qui concerne la future mission dans la République démocratique du Congo. Si le Conseil sous-estime une mission des Nations Unies, c'est-à-dire s'il la dote d'effectifs insuffisants, le Conseil risque de priver cette mission de la masse critique nécessaire à la réalisation du mandat. Un échec en RDC ferait courir le risque de voir le Conseil assister impuissant à la reprise des hostilités comme cela a été le cas en Angola. Il faut garder en mémoire l'expérience de l'Angola au moment où il sera question de discuter de l'ampleur et de la configuration de la mission que le Conseil entend déployer en République démocratique du Congo.
M. SHEN GUOFANG (Chine) a, à son tour, rejeté la responsabilité du conflit en Angola sur l'UNITA qui continue de bafouer les résolutions du Conseil de sécurité. Il a demandé que ces actions soient condamnées par la communauté internationale dont certains membres doivent cesser de soutenir l'UNITA et en particulier, de lui fournir des armes. A cet égard, le représentant s'est félicité des initiatives du Président du Comité des sanctions dont les résultats enregistrés jusqu'ici sont remarquables. Il a salué le fait -grâce à un consensus de plus en plus large- la communauté internationale pour avoir adopté aujourd'hui des mesures communes à l'encontre de l'UNITA. Le représentant a souligné que les sanctions ne sont pas une fin en soi mais le moyen de forcer l'UNITA à répondre aux exigences de la communauté internationale et à participer à la réconciliation nationale.
M. SAID BEN MUSTAPHA (Tunisie) a félicité la Troïka pour les efforts visant à rechercher un règlement pacifique à la situation tragique en Angola. La situation humanitaire et la pose des mines terrestres anti-personnel sont gravement préoccupantes, car elles affectent particulièrement les enfants. La délégation tunisienne se félicite toutefois des déclarations récentes faites par le Gouvernement de l'Angola, qui a indiqué son intention d'entamer un dialogue avec ses interlocuteurs sérieux. Elle se félicite également de la nomination de M. Ibrahim Gambari au poste de Conseiller spécial du Secrétaire général pour les questions africaines, en particulier pour l'Angola. Le représentant a estimé que le Conseil de sécurité doit prendre des mesures concrètes pour mettre fin à la situation tragique en Angola. La délégation tunisienne apportera tout son appui aux efforts de paix déployés par le Conseil de sécurité.
Mme PATRICIA DURRANT (Jamaïque) a exprimé la crainte de voir le conflit en Angola déstabiliser les conditions de sécurité régionales et mettre en danger les pays frontaliers de l'Angola, dont notamment la Namibie où les combats se multiplient et augmentent d'intensité en particulier le long de la frontière angolo-namibienne.
La communauté internationale devra sérieusement se préoccuper de cette situation. La Jamaïque pense que le rétablissement de la paix, de l'harmonie, et de la sécurité en Angola doit être fondé sur une politique de réconciliation nationale. De ce fait, elle est heureuse d'accueillir l'engagement réitéré du Gouvernement angolais au Protocole de Lusaka, qu'il considère comme la base valide du processus de paix. Mais la marche vers la paix ne peut aboutir que si les deux parties s'engagent dans la voie de la réconciliation nationale. La poursuite du conflit détourne, au bénéfice d'une confrontation stérile, des ressources déjà maigres, accentuant ainsi les souffrances du peuple angolais et la destruction des infrastructures du pays, a noté la Jamaïque.
Notre délégation lance un appel au gouvernement angolais pour qu'il mette en application les plans visant la tenue d'élections présidentielle et législatives le plus tôt possible, a dit Mme Patricia Durrant, et nous demandons à l'UNITA d'épargner au peuple angolais innocent les souffrances et tribulations qu'entraîne la poursuite du conflit. L'UNITA peut accéder à cette demande en mettant fin aux combats et en respectant simplement les obligations du Protocole de Lusaka. L'UNITA doit, en particulier, désarmer ses forces, et permettre un retour de l'administration de l'Etat sur tout le territoire. Nous lui demandons instamment de libérer l'équipage, en sa détention, de l'avion russe, ainsi que les autres personnels qu'elle détient prisonniers.
M. MARTIN ANDJABA (Namibie) a souligné que le refus par l'UNITA de désarmer ses troupes et d'étendre l'administration de l'Etat aux zones placées sous son contrôle, ainsi que le refus de Jonas Savimbi de se joindre au Gouvernement d'unité nationale et sa décision de reprendre la guerre ont menacé le fondement même de l'existence de l'Angola, son unité, sa souveraineté et son intégrité territoriale. Le Gouvernement de l'Angola n'a en alternative que de recourir à la force militaire contre les rebelles de l'UNITA dans le but de défendre son peuple et son territoire. C'est cette façon de considérer la situation qui a conduit la Namibie à appuyer le Gouvernement de l'Angola dans sa campagne contre l'UNITA. La délégation namibienne a, à plusieurs occasions, alerté le Conseil de sécurité contre l'UNITA et en particulier l'intransigeance de Savimbi. L'UNITA n'a jamais honoré et mis en oeuvre ses obligations de bonne foi. La Namibie appuie la position maintenue par le Gouvernement de l'Angola en rejetant le dialogue avec M. Savimbi qui ne s'est toujours pas pleinement acquitté de ses obligations en vertu du Protocole de Lusaka qui a été accepté par les parties concernées comme étant le seul instrument viable pour le règlement pacifique du conflit. A cet égard, M. Andjaba s'est félicité de la déclaration du Président dos Santos du 11 décembre 1999, selon laquelle le Protocole de Lusaka constitue la seule base solide pour le processus de paix en Angola ainsi que sa déclaration faite à l'occasion du Nouvel An selon laquelle le Gouvernement a l'intention d'entamer un dialogue avec tous les interlocuteurs sérieux. Le Conseil de sécurité doit se montrer ferme et exiger que l'UNITA se conforme pleinement aux obligations non encore acquittées en vertu du Protocole de Lusaka en démilitarisant ses forces et en se joignant au Gouvernement de l'Angola pour la paix et le développement et la stabilité. La communauté internationale, le Conseil de sécurité en particulier, ne doit pas permettre que l'Angola et la région plongent dans une tragédie dont les conséquences seront la famine et l'anarchie totale, sans compter les victimes civiles. La délégation namibienne se félicite de la nomination récente de M. Ibrahim Gambari, au poste de Conseiller spécial du Secrétaire général pour les questions africaines et, en particulier, pour la situation en Angola. La Namibie se félicite également des progrès accomplis pour la mise en place du Bureau des Nations Unies en Angola (BUNUA) et souligne qu'il faudrait continuer de tenir compte des vues exprimées par le Gouvernement angolais. Concernant la situation humanitaire dans le pays, M. Andjaba s'est déclaré convaincu que la situation de la population civile s'améliorera avec l'extension de l'administration de l'Etat dans les zones placées sous le contrôle de l'UNITA.
M. VOLODYMYR YEL'CHENKO (Ukraine) est d'avis que la cause première de la situation actuelle en Angola est le refus de l'UNITA, sous la direction de Jonas Savimbi, de respecter les obligations qui sont les siennes dans le cadre du Protocole de Lusaka et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. Il s'est déclaré encouragé par les déclarations du Président Eduardo dos Santos qui a indiqué qu'il continuait de considérer le Protocole de Lusaka comme une base valide du processus de paix. Le Conseil devrait tirer des conclusions pratiques du fait que la situation humanitaire en Angola qui est sans aucun doute, une des plus critiques que connaisse l'Afrique. L'Ukraine encourage le Conseil à user de toute son autorité pour mobiliser l'aide humanitaire internationale dont a urgemment besoin ce pays. Le Conseil doit soutenir les conclusions du Secrétaire général et son constat que l'amélioration de la situation des droits de l'homme en Angola aurait un effet bénéfique sur la situation générale du pays. La mise en oeuvre des mesures décidées contre l'UNITA est un autre domaine important dans lequel l'engagement du Conseil pourrait faire la différence, et l'approche adoptée par l'ambassadeur Robert Fowler a non seulement permis de réduire les capacités de l'UNITA à faire la guerre, mais a également contribué à la restauration des liens entre l'Angola et l'ONU. L'Ukraine est déterminée à assister le Comité des sanctions concernant la situation en Angola.
M. AGAM HASMY (Malaisie) a estimé que M. Savimbi est responsable de la détérioration de la situation en Angola et qu'il devra être mis fin à ses activités. Sa délégation souhaite que le Conseil de sécurité prenne d'autres mesures pour renforcer les sanctions imposées à l'UNITA. Il faut continuer à geler les exportations et les importations de pétrole et des diamants visant à financer les activités criminelles de l'UNITA.
Nous avons le potentiel d'encourager une culture de paix dont l'Angola a tant besoin et qui irait au-delà des antagonismes. Il a souligné que l'on ne peut édifier une paix sur la base de victoires militaires. La délégation malaisienne se félicite de la nomination de M. Ibrahim Gambari, au poste de Conseiller spécial du Secrétaire général pour les questions africaines, en particulier pour l'Angola.
M. PETER VAN WALSUM (Pays-Bas) a souscrit pleinement à la déclaration faite par la délégation de la Troïka. Sur cette toile de fond, on ne peut que se féliciter de l'extension, ces derniers temps, de l'administration de l'Etat à la suite d'une victoire militaire du Gouvernement angolais. Le Gouvernement de l'Angola a montré qu'il était judicieux de rester lié par le Protocole de Lusaka. Il faudra reconnaître que l'UNITA demeure dans la vie politique. Si le Gouvernement de l'Angola reconnaît que le Protocole de Lusaka est le seul instrument viable pour la paix en Angola, toutes les parties concernées doivent reconnaître ce fondement. Le représentant a estimé que l'argument le plus convaincant pour donner un rôle crucial au Bureau des Nations Unies en Angola est d'assurer la promotion des droits de l'homme.
M. ARNOLDO MANUEL LISTRE (Argentine) a estimé que le régime des sanctions contre l'UNITA est la cause essentielle de la poursuite des hostilités et de la détérioration de la situation en Angola. Le rapport présenté par l'Ambassadeur Fowler, Président du Comité des sanctions, le confirme. La situation actuelle en Angola, tant humanitaire qu'en matière des droits de l'homme, exige que des mesures supplémentaires et efficaces soient prises. Il faudra poursuivre les programmes mis en place, notamment pour le renforcement de l'administration judiciaire. La délégation argentine se félicite de la nomination de M. Ibrahim Gambari au poste de Conseiller spécial du Secrétaire général pour les questions africaines, en particulier pour l'Angola.
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