En cours au Siège de l'ONU

CPSD/186

LES DELEGATIONS SOULIGNENT L'IMPORTANCE DES CENTRES D'INFORMATION POUR LA PROMOTION D'UNE IMAGE POSITIVE DE L'ONU AU NIVEAU DES PAYS

17 novembre 1999


Communiqué de Presse
CPSD/186


LES DELEGATIONS SOULIGNENT L'IMPORTANCE DES CENTRES D'INFORMATION POUR LA PROMOTION D'UNE IMAGE POSITIVE DE L'ONU AU NIVEAU DES PAYS

19991117

La composante information des opérations de maintien de la paix doit être renforcée

A l'occasion de la poursuite du débat de la Quatrième Commission sur les questions relatives à l'information, de nombreux intervenants se sont félicités de la contribution significative des centres d'information des Nations Unies au renforcement de la capacité de l'ONU de faire connaître son action au niveau des pays. L'accent a également été mis sur l'importance des composantes information des missions de maintien de la paix des Nations Unies. Dans ce contexte le représentant des Pays-Bas, prenant la parole au nom du Groupe des Etats d'Europe occidentale, a regretté que les activités d'information dans le cadre de missions de maintien de la paix soient souvent sous-estimées, affirmant que le succès ou l'échec d'une mission dépend de la diffusion d'informations adéquates, compte tenu du fait que l'opinion mondiale est souvent en mesure de générer ou pas l'aide nécessaire à la survie de telles opérations.

Par ailleurs, tout en appuyant le développement d'une nouvelle culture de la communication pour la promotion d'une image positive des Nations Unies, de nombreux représentants ont toutefois souhaité que le recours aux nouvelles technologies que cette culture implique ne se fasse pas au détriment des moyens traditionnels de communication qui demeurent la principale source d'information de la plupart des pays en développement.

Les délégations suivantes ont pris la parole: Koweït, République démocratique populaire de Corée, Mongolie, Jamahiriya arabe libyenne, Bangladesh, Algérie, Sénégal, Yémen, Myanmar, Chili, Pays-Bas au nom du Groupe des Etats d'Europe occidentale et pays associés, Bélarus et Tunisie.

Le représentant de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) ainsi que l'Observateur permanent de l'Organisation de la Conférence islamique auprès des Nations Unies ont également fait une déclaration.

La Commission achèvera l'examen des questions relatives à l'information le jeudi 18 novembre à 15 heures.

QUESTIONS RELATIVES A L'INFORMATION (point 91)

Débat général

M. NAJEEB AL-BADER (Koweït) appuie pleinement les déclarations faites au nom du Groupe arabe ainsi qu'au nom de Groupe des 77 et de la Chine. Il s'est félicité du rôle joué par le Département de l'information qui s'emploie à faire connaître les efforts déployés par les Nations Unies et cherche à réduire l'écart technologique persistant en matière d'information entre pays développés et pays en développement. Les défis à relever au cours du siècle prochain supposent des politiques novatrices en matière d'information. Dans ce contexte, le Koweït invite le Département à jouer pleinement son rôle pour préparer l'opinion publique mondiale en ce sens à l'occasion du Sommet du Millénaire.

En ce qui concerne les initiatives prises par le Département de l'information, le Koweït se félicite du fait que ce dernier n'a ménagé aucun effort pour se mettre au pas des technologies nouvelles, notamment l'Internet. Il souscrit à l'opinion selon laquelle il faut augmenter le nombre de sites Web des Nations Unies et redoubler d'efforts en ce qui concerne le site en langue arabe. Le monde contemporain est le théâtre d'évolutions rapides en matière de technologies d'information et le Département doit donc adopter des politiques qui lui permettent de suivre le mouvement. A cet effet, les Etats Membres doivent renforcer leurs contributions financières pour que le Département puisse disposer des ressources nécessaires à l'accomplissement de son mandat. Les Etats Membres doivent également ouvrir les canaux d'information à la disposition des peuples pour permettre la libre circulation des informations. A cet égard, le Koweït souscrit aux requêtes faites par les pays en développement au Département pour qu'il accentue ses efforts dans le sens des intérêts des pays en développement pour leur permettre d'accéder aux technologies nouvelles de l'information. En outre, le Département devrait poursuivre ses efforts portant sur le programme spécial d'information sur la question de Palestine et sensibiliser l'opinion publique mondiale aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies.

M. RI KYONG IL (République populaire démocratique de Corée) a estimé que malgré les activités déployées par le Comité de l'information, la marginalisation des pays en développement dans ce domaine s'accélère de jour en jour. Aussi, a continué le délégué, appartient-il à cette Commission, comme relevé dans le rapport de la 21ème session du Comité, de participer à l'instauration d'un nouvel ordre mondial de l'information plus juste et plus efficace. Sans ce changement, l'humanité ne pourra réaliser ses aspirations à un monde pacifique et prospère. Aussi la délégation de la République populaire démocratique de Corée considère-t-elle intolérable l'usage de moyens d'information par certains pays pour violer la souveraineté d'autres Etats. Certains pays, s'arrogeant le monopole des outils de communication modernes, les emploient en effet pour imposer leurs valeurs culturelles et idéologiques, et pour s'ingérer dans les affaires intérieures des autres nations, créant ainsi des crises politiques et militaires. Les Nations Unies doivent donc prêter un intérêt particulier à l'établissement d'un nouvel ordre mondial de l'information et des communications juste et efficace, fondé sur le respect de la souveraineté et de la non ingérence dans les affaires intérieures.

Notre délégation propose, a poursuivi le représentant, que soit renforcées les capacités d'information des pays en développement, de manière à créer des normes d'égalité en ce domaine entre tous les pays. Ce renforcement, qui exige le renouvellement et la modernisation des infrastructures d'information des pays en développement, est un préalable à la promotion du développement, à l'amélioration des conditions d'éducation et à la promotion de la culture de ces nations. L'ONU devrait, dans ce cadre, leur allouer plus de fonds et de ressources, notamment en ce qui concerne les techniques liées à l'usage de l'Internet et de la radiotélévision. Nous pensons, enfin, que l'impartialité et l'objectivité doivent être mieux assurées dans les activités du Département de l'information des Nations Unies elles-mêmes. Notre délégation estime en effet, a dit le représentant, que l'information onusienne fait preuve de partialité quand elle fait grand cas de la position des grands pays en négligeant celle des pays de moindre envergure, et quand elle ne mentionne ces derniers qu'en parlant de leurs problèmes, passant sous silence ceux des grandes puissances. La confiance à l'égard de l'Organisation ne sera sauvegardée que si celle-ci se montre impartiale et objective en matière d'information.

M. TS. DORJSUREN (Mongolie) a déclaré que son pays soutient la création d'un nouvel ordre mondial de l'information plus juste et basé sur des échanges d'information libres, équilibrés, et accessibles à tous les peuples du monde. Cet objectif devrait être partagé par toute la communauté internationale, a poursuivi le délégué. La Mongolie soutient les efforts du Secrétaire général, et notamment ceux du Département de l'information visant à réorienter les activités de communication de l'ONU et à y introduire des systèmes modernes d'information. Nous apprécions à cet égard, a dit le représentant, le lancement du site Internet des nouvelles des Nations Unies, qui est une étape importante, et nous attachons beaucoup d'importance à la nouvelle stratégie de communication initiée par le Secrétaire général adjoint chargé de l'information, et qui comprend des partenariats avec des organisations de la société civile à travers le monde. Notre délégation voudrait, cependant, souligner l'importance de la communication rapide des nouvelles aux médias internationaux, qui diffusent sans arrêt des informations sur les activités et les objectifs de l'ONU en vue de répondre aux problèmes mondiaux.

Tout en reconnaissant l'efficacité des médias modernes, la Mongolie tient en même temps à insister sur l'importance continue des moyens traditionnels d'information, dont la radio et la télévision, et notre délégation accueille avec joie les mesures prises en vue de renforcer les capacités de diffusion radiophonique internationale des Nations Unies, a dit M. Dorjsuren. Nous pensons que le Département de l'information devrait aussi veiller à améliorer ses programmes de télévision, en reflétant les diverses activités de l'Organisation. Nous voudrions ici noter l'importance qu'il y aurait, parmi les programmes relatifs au développement social, aux droits de l'homme, et à la paix et la sécurité régionales et mondiales, à accorder plus d'importance aux opérations de maintien de la paix, notamment sur le terrain, de façon à permette aux populations des régions concernées de comprendre et de soutenir les objectifs de ces opérations. Notre délégation est, enfin, reconnaissante de l'édition de la publication "Découvrir l'ONU" en langue mongole, publication qui a été présentée aux participants à un séminaire, lors de la visite du Secrétaire général adjoint chargé de l'information, M. Hogen, en Mongolie, en juin dernier. Consciente des mandats du Département de l'information, et approuvant la nécessité de mettre à sa disposition les ressources financières dont il a besoin, notre délégation espère que ses besoins seront pris en compte dans le prochain budget, et soutient les propositions et recommandations contenues dans le rapport du Comité de l'information et dans les résolutions qui y sont contenus.

M. GHRARI (Jamahiriya arabe libyenne) appuie pleinement les déclarations faites au nom du Groupe arabe et du Groupe des 77 et de la Chine. Soulignant la mondialisation de l'information, le représentant a mis l'accent sur l'importance d'une culture de la communication qui suppose de nouveaux mécanismes pour renforcer les relations culturelles entre les peuples et briser le monopole de la science et de la connaissance. Les peuples ont toutefois le droit de préserver leur culture et de faire face à l'invasion de nouvelles valeurs qui leur sont étrangères. Par conséquent, il faut instaurer un nouvel ordre mondial de l'information plus juste, plus équilibré et permettant la libre circulation de l'information à l'échelle mondiale. Fort du constat que l'information est un outil dangereux si il est au service des pays développés qui dominent les mass médias et essayent de manipuler l'information, le représentant a réaffirmé sa préoccupation concernant à la déformation et la manipulation de l'information à l'encontre de certains Etats, situation dans laquelle se trouve la Libye depuis un certain temps. Par ailleurs, le rôle des Nations Unies devient plus important pour la préservation de la paix et de la sécurité internationales bien que certaines grandes puissances essayent de marginaliser ce rôle. Par conséquent, il faut améliorer l'image de l'Organisation à l'échelle internationale et mener à bien la réforme en cours en dehors de l'hégémonie des grandes puissances.

Dans ce contexte, il est indispensable de renforcer le Département de l'information car ce dernier est chargé de faire connaître le rôle des Nations Unies, ses activités dans les différents domaines ainsi que ses objectifs au niveau mondial. La Libye souhaite que la langue arabe soit utilisée davantage dans la propagation des informations de l'ONU ainsi que dans les documents officiels de l'Organisation. En outre, soulignant l'importance des médias traditionnels, elle est en faveur de la radiodiffusion des informations des Nations Unies dans les six langues officielles. Par ailleurs, le représentant s'est félicité du rôle joué par les centres d'information des Nations Unies au niveau des pays, et il a rappelé que le financement du centre de Tripoli est assuré par le Gouvernement libyen depuis vingt ans.

Mme KHALEDA KHANAM (Bangladesh) s'est déclarée préoccupée par le fait que malgré les structures organisationnelles élargies du Département de l'information, un certain pourcentage de la population des pays en développement, réservoir traditionnel d'appui à l'ONU, ne soit pas pleinement conscient des activités des Nations Unies. Comment expliquer cette situation, s'est interrogé le représentant, en estimant que la méconnaissance des activités des Nations Unies par un large segment de l'humanité est bien plus préjudiciable que les critiques. Cet échec, a dit la représentante, trouve son explication dans le fait que les activités d'information ont trop souvent été tournées vers les pays développés au détriment des pays en développement. Elle a également invoqué la vision étroite des choses qui a notamment conduit à l'intégration des centres d'information aux bureaux du PNUD. Tout en appuyant le développement d'une nouvelle culture des communications pour la promotion d'une image positive des Nations Unies, le représentant a souhaité que le recours aux nouvelles technologies que cette culture implique ne se fasse pas au détriment des moyens traditionnels de communication qui demeurent la principale source d'information de la plupart des pays en développement. Elle a donc proposé une utilisation systématique de la radio et de la télévision ainsi que la création d'un véritable service d'information.

Pour ce qui est de la nature même des activités du Département, la représentante a souhaité qu'un accent plus marqué soit mis sur les activités et les succès des Nations Unies dans le domaine économique et social; les centres d'information notamment pouvant y jouer un rôle central. La représentante a avancé d'autres propositions en appelant notamment le Département à aider à la formation de journalistes des pays en développement et à renforcer sa collaboration avec ces pays pour intégrer dans les programmes des écoles et des collèges, des cours sur les activités des Nations Unies. Evoquant aussi la qualité de la couverture des activités des Nations Unies par le Département, la représentante a souhaité que les communiqués de presse du Département mettent davantage en lumière l'aspect intergouvernemental du travail et des délibérations de l'ONU, soulignant que les communiqués de presse mettent par trop l'accent sur le rôle du Secrétariat. Se félicitant, par ailleurs, des efforts de la Bibliothèque Dag Hammarskjöld pour devenir une bibliothèque virtuelle, la représentante a fait remarquer que, par souci d'investir dans la technologie moderne, certains ont perdu de vue la nécessité d'augmenter la collection de la Bibliothèque dans les domaines des livres et des journaux. Outre ce problème, la représentante a mis l'accent sur l'autre problème qui découle du fait que la plupart des livres concernant le maintien de la paix et de la sécurité se trouvent à Genève; ce qui, a expliqué la représentante, rend difficile les consultations à partir de New York. Elle a aussi souligné la nécessité d'augmenter le nombre de publications et de périodiques des pays en développement. Enfin, la représentante a évoqué la question du réexamen, au cas par cas et en collaboration avec les gouvernements hôtes, du processus d'intégration des centres d'information aux bureaux du PNUD. Elle a souhaité savoir à quel moment aura lieu ce réexamen.

M. NACERDINE SAI (Algérie), a déclaré que le monde est le théâtre d'une explosion de l'information et des technologies de la communication. La révolution technologique, qui se traduit par la diffusion des ordinateurs et de l'information, a fait du monde un village global. Cette révolution porte en elle des progrès mais elle est aussi une source de préoccupations. L'Algérie redoute de voir se creuser l'écart entre pays développés et pays en développement et s'accroîtrent les inégalités entre les peuples. L'Algérie a fait des progrès considérables en matière d'information : le multipartisme s'est répandu, même en ce qui concerne les partis politiques, de nombreux journaux sont la propriété du secteur privé, l'Etat a fait des efforts considérables pour offrir les conditions de la libre information. Aujourd'hui il existe plus de 28 journaux en Algérie dont la majorité appartient au secteur privé.

La délégation algérienne souscrit à la déclaration de la Guyana faite au nom du Groupe des 77 et de la Chine et espère qu'il y aura un mouvement collectif qui servira les intérêts du Groupe. Tout en reconnaissant l'utilité et le rôle des nouvelles technologies et notamment de l'Internet, l'Algérie considère qu'il est nécessaire de renforcer la presse écrite car c'est le moyen de transfert de l'information privilégié pour toucher les populations des pays en développement. A cet égard, l'Algérie demande au Secrétaire général et au Département de l'information de maintenir sans la diminuer l'utilisation de ce médium. Il convient aussi de respecter la pluralité linguistique et notamment de renforcer l'utilisation de l'arabe dans tous les moyens d'information et de communication traditionnels et modernes. M. IBRA DEGUENE KA (Sénégal) s'est associé à la déclaration faite au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Il a souligné que le monde est devenu un véritable village planétaire grâce aux énormes progrès que le secteur de la communication a connu, ce qui a contribué à placer les hommes dans une situation d'interconnexion jamais atteinte. Cependant, force est d'admettre que l'inégalité de l'accès à ces technologies pose un sérieux problème, en particulier pour les pays en développement. A cet égard, M. Ka a estimé que la communauté internationale doit promouvoir l'instauration d'un nouvel ordre mondial de l'information plus juste, destiné à renforcer la paix et la compréhension internationale et fondé sur la libre circulation et une diffusion plus large et mieux équilibrée de l'information. En effet, pour que la majorité de l'humanité obtienne cet accès aux médias, il faut une totale vulgarisation des médias traditionnels, et en particulier de la radio car la presse écrite et la télévision restent un luxe dans la plupart des pays en développement, et à fortiori les nouvelles technologies de l'information. M. Ka a indiqué que le Sénégal n'a jamais raté l'occasion de poser les jalons d'un développement dans le domaine de ces nouvelles technologies.

Il s'est félicité des initiatives des Nations Unies pour l'enrichissement du site Web et a souhaité une assistance plus accrue aux pays en développement pour les aider à partager les bienfaits de l'ère de l'information. En outre, le Sénégal est en faveur du développement rapide du site dans les six langues officielles des Nations Unies, afin d'attirer de nouveaux utilisateurs. Le Sénégal encourage également le projet de radio internationale de l'ONU, et étudie actuellement les moyens de contribution à lui apporter. En outre, M. Ka a insisté sur la nécessité de doter la section française de la radio des Nations Unies de moyens adéquats pour une meilleure dissémination des activités de l'ONU en direction des pays africains et du monde.

M. ABDULAZIZ BA-IZA (Yemen) s'est associé aux déclarations faites au nom du Groupe arabe et du Groupe des 77 et de la Chine. Il ne fait pas de doute pour le Yemen que les efforts déployés par le Département de l'information sont louables. Constatant que la question de l'information mobilise l'intérêt de la communauté internationale, le représentant a indiqué que la participation de plus en plus importante aux travaux du Comité de l'information en témoigne. Il a déclaré que la révolution technologique en matière d'information a fait de ce vaste monde un village planétaire ce qui a des aspects positifs que la communauté internationale doit chercher à étendre à tous les pays. En outre, les Nations Unies doivent assurer le respect des valeurs culturelles des pays du monde.

Le représentant a souligné le fait que les pays en développement ont encore beaucoup à faire pour rattraper l'évolution technologique dans le domaine de l'information, et qu'il est essentiel de trouver un équilibre, ce qui suppose une aide soutenue à leur égard afin de renforcer les infrastructures existantes pour ne pas les marginaliser davantage. Il a estimé qu'il est encourageant de noter que les centres d'information des Nations Unies jouent un rôle important dans la diffusion d'informations relatives aux Nations Unies dans les langues locales. Il faut renforcer ces centres en tenant dûment compte des contraintes financières. En ce qui concerne le centre d'information du Yemen, le représentant a regretté qu'il n'ait pas de directeur ce qui entrave la bonne marche de ses travaux. Le Yémen note l'intérêt des Etats Membres pour l'enrichissement des sites Web des Nations Unies. Le représentant a déclaré qu'il fallait toutefois que cela se fasse dans le cadre de la parité linguistique, ce qui suppose que l'on mette à disposition les ressources nécessaires.

U TIN WINN (Myanmar) a déclaré que le Myanmar est en faveur de l'établissement d'un nouvel ordre de l'information et de la communication qui viserait à diminuer l'écart entre les pays développés et les pays en développement, notamment en matière d'accès à l'information et de capacité des différentes nations à traiter l'information. Le Myanmar se félicite des mesures prises dans le cadre de la réforme de l'Organisation pour restructurer le Département de l'information. A cet égard, le représentant a déclaré que le Département doit être renforcé de manière à en faire le coeur du réseau d'information et de communication des Nations Unies. Il convient également, a-t-il précisé, d'examiner les moyens de créer une stratégie d'information qui offre au message des Nations Unies une audience globale.

Pour réduire la disparité qui existe entre les pays développés et les pays en développement notamment en matière de flux d'informations, le représentant a déclaré qu'il est essentiel d'augmenter l'aide au développement des infrastructures et des capacités de communication, en particulier dans les pays en développement. La coopération Sud-Sud dans le domaine de l'information est aussi importante pour éviter que les pays du Sud ne soient laissés derrière la révolution de l'information.

Une culture de la communication au sein des Nations Unies est fondamentale pour faire face aux défis du 21ème siècle. Le représentant a considéré que les questions liées au développement doivent être la priorité du Département de l'information en matière de stratégie d'information et de communication. Concernant l'utilisation de l'Internet, il a rejoint l'avis de certaines délégations selon lequel les moyens traditionnels de communication tels que la radio, la télévision et la presse écrite, continuent d'être les premiers médias dans de nombreux pays et par conséquent, il s'est félicité des efforts du Département visant à donner la priorité aux nouvelles technologies pour améliorer la production et la diffusion des produits d'information dans les médias traditionnels. Le Myanmar se félicite, a dit le représentant, du soutien du Département au Programme des Nations Unies de formation des professionnels des médias dans les pays en développement. Ces programmes sont non seulement utiles dans le cadre du processus de renforcement des capacités d'information, mais aussi dans le cadre de l'accès aux innovations en matière de technologies de l'information et de la communication. A cet égard, le Myanmar exprime sa reconnaissance au Département pour avoir appuyé la participation à un de ces programmes d'un responsable de l'information.

M. JUAN EDUARDO EGUIGUREN (Chili) a déclaré que sa délégation s'associe aux déclarations du Guyana au nom du groupe des 77 et du Mexique au nom du Groupe de Rio. Evoquant le brutal assassinat, en septembre dernier au Burundi, du représentant de l'UNICEF, de nationalité chilienne, le représentant a déclaré que cette mort tragique a mis en évidence le rôle de l'information à des fins humanitaires et au service de la paix. Bien qu'on ne connaisse pas l'efficacité de ces messages sur les responsables et les victimes des conflits, le Chili considère qu'il convient que la capacité d'information et de communication de l'Organisation soit accrue dans le cadre de la réorientation des activités du Département de l'information. Le Chili souscrit à l'idée développée par certaines délégations selon laquelle le Comité de l'information doit être renforcé et servir de véritable tribune pour examiner les stratégies d'information et de communication. A cet égard, il a exprimé le désir que les Etats Membres examine en particulier les moyens de faire parvenir le message des Nations Unies dans les zones de conflit.

M. ROBERT ZAAGMAN (Pays-Bas) a appuyé, au nom du Groupe d'Etats d'Europe occidentale et autres Etats, le travail du Comité de l'information. Nous notons avec satisfaction que les projets de résolution qu'il a soumis à la Commission sont adoptés par consensus. Le rapport du Secrétaire général sur les questions relatives à l'information fournit un bon aperçu des politiques et stratégies du Département de l'information. Estimant que le maintien de la paix constitue l'activité la plus importante de l'Organisation, le représentant a regretté que les activités d'information dans le cadre de missions de maintien de la paix ainsi que dans le cadre d'autres activités soient souvent sous-estimées. Pourtant, le succès ou l'échec d'une mission dépend de la diffusion d'informations adéquates, pas seulement à l'intention de la population dont le soutien est essentiel, mais également à l'intention du grand public, compte tenu du fait que l'opinion mondiale est souvent en mesure de générer ou pas l'aide nécessaire à la survie de telles opérations. Nous notons avec satisfaction que le Département de l'information est associé aux consultations lors des étapes initiales des missions de maintien de la paix et d'autres missions sur le terrain.

A la veille du prochain Millénaire, les activités de diffusion de l'information des Nations Unies doivent prendre plus d'ampleur pour que l'Organisation soit en mesure d'atteindre ses objectifs. Dans un monde où les flux d'information se développent à un rythme accéléré, les Nations Unies doivent entamer un processus de revitalisation afin de relever les défis de l'Age de l'information. Pour que le grand public comprenne l'utilité des Nations Unies, il est nécessaire de l'informer des activités que mène l'Organisation. A cet égard, une stratégie de communication efficace qui repose sur les moyens traditionnels aussi bien que sur les nouveaux médias est essentielle. Dans ce contexte, a ajouté le représentant, nous soutenons les efforts déployés en vue de forger de nouveaux partenariats avec les diffuseurs de l'information, les médias, les ONG et d'autres éléments de la société civile. Conscient des contraintes budgétaires que connaît le Département, nous l'encourageons à donner la priorité à des domaines d'activités mentionnés dans le projet de résolution B et au développement des nouvelles technologies de l'information. Nous estimons que le développement de la parité linguistique par module du site des Nations Unies est la bonne voie à suivre.

M. ULADZIMIR VAVTSEVICH (Bélarus) a fait remarquer que l'un des principaux facteurs de l'amélioration de la capacité de l'ONU à réagir aux réalités actuelles est la réforme du Département de l'information. Cette réforme suppose des efforts plus novateurs et ciblés de la part du Secrétariat pour la couverture des activités de l'ONU dans les domaines de la paix et de la sécurité, des droits de l'homme et du développement économique et social. Le Bélarus appuie la recommandation relative à la réorientation des activités du Département de l'information afin de veiller davantage aux intérêts des pays en développement et à l'économie en transition. Il a affirmé que l'autorité des Nations Unies au prochain siècle dépendra pour une large partie du niveau de la couverture de ses activités. Dans ce contexte, le Bélarus accorde une grande importance au rôle et aux activités des centres d'information des Nations Unies et aux composantes information des missions de maintien de la paix sur le terrain. Le représentant a dit apprécier notamment le rôle que ces centres jouent en matière de diffusion d'information sur les problèmes spécifiques des économies en transition et a souligné, dans ce contexte, que le Bélarus continue d'appuyer toute action visant à intégrer les centres d'information des Nations Unies aux bureaux du PNUD sur le terrain, dans la mesure où cela se fait avec l'accord du gouvernement hôte. A cet égard, le Gouvernement du Bélarus a décidé de créer une "Maison des Nations Unies" à Minsk qui regrouperait les différents représentants du système des Nations Unies. Par ailleurs, le représentant a indiqué qu'un bon exemple de la coopération entre le Bélarus et les Nations Unies dans le domaine de l'information est l'ouverture d'une deuxième bibliothèque dépositaire des Nations Unies à Minsk.

Ayant connu les conséquence désastreuses de l'accident de Tchernobyl, le Bélarus est convaincu que le Département de l'information doit poursuivre ses efforts pour sensibiliser l'opinion publique mondiale aux conséquences à long terme de cette catastrophe. En outre, le Bélarus appuie l'appel lancé au Département de l'information pour que ce dernier réalise le plus rapidement possible le projet de la radio internationale des Nations Unies.

M. MOHAMED SALAH TEKAYA (Tunisie) s'est associé à la déclaration faite au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Il a indiqué que les secteurs de l'information et de la communication ont connu des développements technologiques impressionnants, ce qui se répercute sur tous les domaines des activités humaines. C'est ainsi que les peuples se rapprochent et que le développement s'accélère. Toutefois les disparités entre pays développés et pays en développement restent importantes dans le domaine de l'information et ne sauraient être réduites que dans le cadre de la coopération internationale et du partenariat, a déclaré M. Tekaya. A cet effet les Nations Unies ont un rôle important à jouer afin de relever les défis que connaît le monde en mettant l'information au service de la paix et de la sécurité et en parvenant à la coopération internationale. La Tunisie, quant à elle, a accordé au secteur de l'information et de la communication une place primordiale au regard du rôle important que ces secteurs jouent pour renforcer la liberté d'expression et la démocratie. A cet effet, la Tunisie a renforcé l'infrastructure de ces secteurs tout en leur donnant un cadre juridique.

En outre, M. Tekaya a souligné le fait que le Département de l'information des Nations Unies recourt désormais aux technologies modernes, et notamment l'Internet, pour renforcer la capacité de l'Organisation à transmettre son message à l'échelle mondiale. Tout en encourageant une telle démarche, la Tunisie réaffirme le rôle des médias traditionnels dans la mobilisation de l'opinion publique mondiale et recommande au Département de continuer à y recourir dans le cadre de ses activités. Par ailleurs, la Tunisie se félicite du rôle important joué par les centres d'information des Nations Unies pour ce qui est de faire passer le message de l'Organisation au niveau local. Rappelant que le Comité de l'information a étudié la question du développement des sites Web des Nations Unies dans toutes les langues officielles, M. Tekaya a réaffirmé l'importance que la Tunisie accorde à la parité linguistique sur le site des Nations Unies.

M. ANDREW RADOLPH (UNESCO) a déclaré qu'à l'heure de la société de l'information, les principes inscrits dans la Charte de l'UNESCO, notamment la libre circulation de l'information, le progrès de la connaissance, l'égal accès à l'éducation, et l'accès aux populations de tous les pays à tout le matériel imprimé et publié par chacun d'eux, sont des valeurs déterminantes et sont ancrés dans la stratégie de communication de l'UNESCO telle que formulée en 1989. L'UNESCO s'emploie à augmenter les fonds versés aux programmes de formation et d'infrastructures de communication à travers son Programme international de développement de la communication et mène des initiatives en particulier dans les domaines des radios communautaires, des journaux ruraux, des services publiques de radio et de télévision, et des projets de communication orientés sur les femmes et la jeunesse dans le cadre de la lutte contre le sida.

Le problème crucial qui reste à résoudre est l'écart grandissant entre ceux qui possèdent les technologies de l'information et déterminent la vie des populations et ceux qui en sont exclus et qui représentent près de 90% du monde. L'évolution de la société montre les déséquilibres structurels du monde de l'Internet, notamment l'inégalité d'accès à l'information, la formation d'oligopoles qui contrôlent le commerce électronique, la création d'un nouveau droit de la propriété intellectuelle, la protection de la personne privée et la défense de la liberté d'expression sur l'Internet. Face à ces défis, le système des Nations Unies, et en particulier l'UNESCO en collaboration étroite avec l'Union internationale des télécommunications, a un rôle important à jouer. Concernant le rôle de l'UNESCO, le représentant a évoqué le besoin d'un accord au niveau planétaire pour guider les politiques de communication et de télécommunications, notamment en matière d'harmonisation des tarifs internationaux et de taxation des flux d'informations désormais mondiaux, dans le but de démocratiser la redistribution de ces ressources. Il a également évoqué le rôle de l'UNESCO dans la protection et la promotion du domaine publique mondial de la propriété intellectuelle, matérielle et immatérielle c'est à dire le monde des idées. A cet égard, il convient d'être attentif aux dimensions éthique et sociale des activités sur l'Internet et des nouvelles formes de communication électronique.

Il convient également de renforcer la capacité du système des Nations Unies à offrir un forum intellectuel pour débattre des dimensions sociale, éthique et relative au développement des nouvelles technologies de communication ainsi que de sa capacité à répondre aux demandes des Etats en matière de développement, notamment à travers des programmes du type du Programme pour le développement de la communication. L'objectif ultime de ces stratégies est d'assurer l'inviolabilité du contenu intellectuel dans le cadre de ressources nationales potentielles transmises par les nouvelles technologies. Le contenu national présent sur les autoroutes de l'information n'est pas simplement un héritage pour le développement social, culturel et intellectuel mais il représente aussi le "capital information" fondamental de la nation. Afin de bénéficier de ce contenu national, il convient de promouvoir un domaine public électronique mondial dynamique comprenant des informations produites par des fonds publiques, des oeuvres classiques et traditionnelles qui ne sont pas protégées par le droit d'auteur, de la littérature scientifique et des logiciels offerts et des applications informatiques libres appartenant au domaine des activités à but non lucratif. Ce domaine public n'a de sens que si chaque pays produit du contenu et des applications dans sa propre langue et tient compte de ses spécificités nationales et culturelles.

M. YUSSEF FAEK KANAAN (Organisation de la Conférence islamique (OIC)) a déclaré que la question de l'information est cruciale au seuil d'un nouveau millénaire qui sera celui de l'information. Cette révolution technologique exige une manière nouvelle de diffuser l'information islamique tenant compte des spécificités du monde de l'Islam. C'est à ce titre que la Conférence des Ministres des affaires étrangères qui s'est réunie au Burkina Faso en juin 1999, a appelé à la mise en place d'un Programme islamique pour le développement de l'information et de la communication en vue de soutenir et de développer les infrastructures des différents secteurs de l'information et de la communication afin de contribuer au développement des 56 Etats membres de l'Organisation. A cet égard, il a souligné la coopération entre l'0rganisation de la Conférence islamique, l'UNESCO et l'OIT. Le représentant a indiqué que les efforts menés par l'Organisation de la Conférence islamique et ses agences spécialisées pour faire face aux changements et aux progrès technologiques dans le domaine de la communication visent notamment à contrecarrer les campagnes destinées à ternir l'identité islamique.

Concernant l'information et la communication, le rôle de l'ONU est de réduire l'écart entre les pays en développement et les pays développés notamment en renforçant la capacité de ces pays à bénéficier des innovations en matières de moyens de communication, de leur permettre de préserver leur souveraineté nationale et leur identité culturelle et de garantir un échange libre et équilibré de l'information. En outre, l'Organisation de la Conférence islamique appelle à l'enrichissement continu des sites Web de l'ONU en respectant la parité entre les six langues officielles et notamment la langue arabe. L'Observateur a par ailleurs indiqué son soutien au développement d'une page Web consacrée au dialogue entre les civilisations. Le Département de l'information doit continuer à promouvoir la diffusion des informations concernant la question de la Palestine à travers son Programme spécial d'information sur la question de Palestine et accroître son aide au peuple palestinien, en particulier dans le domaine des médias et de l'appui au projet Bethléem 2000. L'OIC attend beaucoup de sa coopération avec l'ONU notamment à la prochaine réunion de coordination qui se tiendra à Genève en 2000.

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