En cours au Siège de l'ONU

CPSD/185

LA REORIENTATION DU DEPARTEMENT DE L'INFORMATION IMPLIQUE UN EQUILIBRE ENTRE TECHNOLOGIES NOUVELLES ET TRADITIONNELLES

16 novembre 1999


Communiqué de Presse
CPSD/185


LA REORIENTATION DU DEPARTEMENT DE L'INFORMATION IMPLIQUE UN EQUILIBRE ENTRE TECHNOLOGIES NOUVELLES ET TRADITIONNELLES

19991116

Les délégations soulignent l'accès limité des pays en développement à l'Internet

Les médias sont l'instrument le plus important à travers lequel l'opinion publique mondiale se forme, à la fois en ce qui concerne l'Organisation des Nations Unies et les questions dont elle est saisie quotidiennement. Par conséquent, l'une des principales priorités du Département de l'information est la mise en place de relations stratégiques avec les médias - directement au niveau du Siège ainsi qu'au niveau des centres d'information des Nations Unies et à travers ses partenaires de la société civile a déclaré M. Kensaku Hogen, Secrétaire général adjoint au Département de l'information, à l'occasion de sa déclaration liminaire à la Quatrième Commission qui a entamé, cet après-midi, l'examen des questions relatives à l'information. Il a en outre expliqué que le Département de l'information continue d'essayer de trouver le meilleur équilibre possible entre les nouvelles technologies et les technologies traditionnelles de communication. Il ne fait pas de doute pour lui que les médias traditionnels, à savoir la presse écrite, la radio et la télévision sont indispensables aux activités du Département.

Toutefois, le fait d'intégrer de nouvelles technologies permet au Département de toucher une audience beaucoup plus large. A cet égard, M. Hogen a indiqué que le site Web de l'ONU est régulièrement enrichi de matériaux nouveaux dans les six langues officielles et a réaffirmé l'intention du Département de continuer de développer, de mettre à jour et d'enrichir les sites Internet des Nations Unies afin d'assurer l'égalité de traitement des six langues officielles.

Par ailleurs, soulignant que cette année, des événements graves ont provoqué un intérêt accru du public pour le rôle des Nations Unies dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité internationales, M. Hogen a indiqué que ce regain d'intérêt constitue à la fois une chance et un défi pour le Département qui assume deux fonctions importantes et complémentaires, à savoir faire connaître aux différents publics l'oeuvre des Nations Unies pour le rétablissement de la paix et le désarmement, et contribuer à améliorer, au sein des missions sur le terrain, la capacité opérationnelle de l'Organisation dans les domaines de la communication et de l'information.

Dans le cadre du débat sur les questions relatives à l'information, de nombreuses délégations ont reconnu les avancées technologiques importantes en matière de communication et en particulier le rôle de l'Internet. Elles ont toutefois souligné l'écart technologique croissant qui existe entre pays en développement et pays développés et ont mis l'accent sur le rôle que les Nations Unies doivent jouer afin de permettre un accès équitable à l'information. Dans ce contexte, l'importance des médias traditionnels tels que la radio et la télévision a été réaffirmée, ces médias étant la principale source d'information dans les pays en développement où l'accès à l'Internet reste limité. Les intervenants ont appelé le Département de l'information à tenir compte de cette réalité dans la réorientation de ses activités. Dans ce contexte, les représentants de l'Oman et des Emirats arabes unis ont notamment indiqué que les techniques modernes de l'information doivent permettent de mieux respecter les différentes cultures du monde.

Les délégations suivantes ont pris la parole: Guyana, au nom du Groupe des 77 et de la Chine; Liban; Egypte; Oman; Ghana; Singapour; Mexique, au nom du Groupe de Rio; Emirats arabes unis; Jamaïque, au nom du Caricom; Croatie et Cuba.

En début de séance M. Sidharto Reza Suryo-di-Puro (Indonésie) a présenté le Rapport du Comité de l'information sur les travaux de sa vingt-et-unième session ainsi que l'additif à ce rapport.

La Commission poursuivra l'examen de cette question le mercredi 17 novembre à 15 heures.

QUESTIONS RELATIVES A L'INFORMATION (point 86)

Rapport du Comité de l'information A/54/21 et A/54/21/Add.1

Ce rapport indique que le Comité de l'information a tenu sa vingt-et-unième session du 3 au 14 mai 1999. L'additif au rapport indique que le Comité a repris sa vingt-et-unième session du 1 au 5 novembre 1999 afin d'examiner le rapport du Secrétaire général sur le développement et l'enrichissement en plusieurs langues du site Web de l'Organisation des Nations Unies (A/AC.198/1999/9 et Corr.1 et 2).

Le rapport contient deux projets de résolution et un projet de décision.

Aux termes du projet de résolution intitulé l'information au service de l'humanité, l'Assemblée générale demanderait instamment que tous les pays, le système des Nations Unies dans son ensemble et tous les autres intéressés coopèrent et agissent de manière concertée afin d'atténuer les disparités dans la façon dont l'information circule à tous les niveaux, en fournissant une assistance accrue pour développer les infrastructures et les capacités de communication dans les pays en développement, afin de leur permettre, ainsi qu'à leurs médias publics, privés ou autres, d'élaborer librement et indépendamment leurs propres politiques d'information et de communication et à assurer la libre circulation de l'information à tous les niveaux.

L'Assemblée générale demanderait en outre que tous les pays, le système des Nations Unies dans son ensemble et tous les autres intéressés fassent en sorte que tous les journalistes puissent travailler librement et efficacement, aident à poursuivre et renforcer les programmes de formation pratique destinés aux journalistes des organes de presse des pays en développement, épaulent l'action régionale et les efforts de coopération que les pays en développement font conjointement et avec les pays développés pour améliorer leur capacité de communication, l'infrastructure de leurs médias et leurs techniques de communication, notamment en matière de formation et de diffusion de l'information. L'Assemblée générale leur demanderait aussi de s'efforcer de fournir aux pays en développement et à leurs médias, en complément de la coopération bilatérale, tout l'appui et toute l'aide possibles, compte dûment tenu de leurs intérêts et de leurs besoins dans le domaine de l'information. Elle demanderait instamment que tous les pays, le système des Nations Unies et les autres intéressés appuient sans réserve le Programme international pour le développement de la communication institué par l'Organisation pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), qui devrait soutenir les médias publics aussi bien que privés.

Aux termes du projet de résolution relatif à la politique et aux activités de l'Organisation des Nations Unies en matière d'information, l'Assemblée générale soulignerait que la réorientation du Département de l'information devrait avoir pour effet de maintenir et d'améliorer les activités qu'il consacre aux domaines présentant un intérêt particulier pour les pays en développement et, le cas échéant, d'autres pays ayant des besoins spéciaux, y compris les pays en transition, et de concourir à combler le fossé existant entre pays en développement et pays développés dans le domaine de l'information et de la communication. L'Assemblée soulignerait notamment que toutes les publications du Département de l'information doivent répondre à un besoin précis, ne pas faire double emploi avec d'autres publications du système des Nations Unies et être produites aux moindres frais. Elle noterait aussi avec satisfaction les efforts que fait le Secrétaire général pour orienter la Bibliothèque Dag Hammarskjöld dans le sens d'une bibliothèque virtuelle et parallèlement, le prierait d'enrichir le fonds de livres et de revues de la Bibliothèque, notamment en acquérant des livres et des revues sur des questions intéressant la paix et la sécurité ainsi que le développement, afin qu'elle continue d'être une source d'information largement accessible sur l'ONU et ses activités.

L'Assemblée noterait avec préoccupation que, si le regroupement de centres d'informations et de bureaux du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) dans des locaux communs a permis de donner une image plus unifiée de l'ONU, l'intégration des centres d'information à des bureaux du PNUD s'est en général soldé par un niveau d'exécution des programmes moins élevé et une gamme d'activités moins étendue. Le regroupement dans des locaux communs a souvent abouti à des frais d'exploitation plus élevés et à des problèmes d'effectifs et de direction. Pour une large part, la politique d'intégration n'a pas atteint, dans tous les cas, les objectifs annoncés qui étaient de réduire les coûts et d'accroître l'efficacité. L'Assemblée générale prierait le Secrétaire général d'examiner le fonctionnement des centres intégrés et de présenter des recommandations en étroite collaboration avec les gouvernements hôtes.

L'Assemblée générale exprimerait également son plein appui pour une diffusion large et rapide, avec exactitude et impartialité, des informations sur les activités de l'ONU par la poursuite et l'amélioration de la diffusion des communiqués de presse. Elle soulignerait l'importance qu'il y a à ce que ces communiqués soient publiés dans toutes les langues officielles de l'ONU et prierait ses autres organes pertinents d'examiner cette question comme il se doit. Pour le Comité, l'Assemblée devrait aussi encourager la mise à disposition des programmes de radio des Nations Unies en plus grand nombre, et dans toutes les langues disponibles sur le site Web de l'ONU sur l'Internet. A ce propos, l'Assemblée générale prierait le Département de l'information de commencer dès que possible à exécuter le projet pilote relatif à une station de radio internationale de l'ONU, notamment en prenant contact avec les Etats Membres intéressés et les institutions spécialisées afin d'obtenir l'aide nécessaire à la réussite du projet.

L'Assemblée générale se féliciterait, s'agissant du rapport du Secrétaire général sur le développement, la mise à jour et l'enrichissement continus du site Web de l'Organisation et de son rapport sur le développement, la mise à jour et l'enrichissement en plusieurs langues du site Web de l'Organisation, des efforts que fait le Secrétaire général pour développer et améliorer le site Web de l'Organisation dans toutes les langues officielles de l'Organisation, et le prierait de poursuivre ses efforts et de continuer à élaborer des propositions en vue de leur examen par le Comité de l'information à sa prochaine session, en visant une parité modulaire entre les différentes langues officielles et en soulignant que cet objectif devrait être atteint d'une manière économique et en privilégiant le contenu textuel.

En outre, l'Assemblée générale constaterait avec satisfaction que le Département exécute un programme à l'attention des journalistes de la radio et de la presse écrite des pays en développement et des pays en transition, et demander que le programme soit encore élargi afin d'accueillir un plus grand nombre de stagiaires des pays en développement.

Aux termes du projet de décision relatif à l'augmentation du nombre des membres du Comité de l'information, l'Assemblée générale déciderait de porter de 93 à 95 le nombre des Membres du Comité de l'information et de nommer le Libéria et le Mozambique membres du Comité.

Rapport du Secrétaire général sur les questions relatives à l'information (A/54/415)

Le rapport présente une vue d'ensemble des activités du Département de l'information des Nations Unies et de la suite données aux recommandations figurant dans la résolution 53/59B du 3 décembre 1998. Il contient en annexe une liste des principales activités du Département, y compris les publications consacrées à l'ONU, les publications thématiques, les réunions d'information à l'intention de représentants d'organisations non gouvernementales, les films vidéo, les émissions et les séries radiophoniques ainsi que les publications électroniques et les autres activités importantes au Siège des Nations Unies.

Le Secrétaire général souligne que, depuis la publication du dernier rapport sur les questions relatives à l'information, le Département a continué à réorienter ses activités, selon les axes esquissés dans ce document, afin de présenter l'Organisation comme une institution ouverte, transparente et publique ayant la capacité d'atteindre les grands objectifs de la Charte des Nations Unies. Le rapport indique que, pendant la période à l'examen, le Département a concentré ses efforts sur les domaines suivants: la poursuite de l'introduction des technologies les plus récentes afin d'une part, d'améliorer la diffusion de l'information concernant l'ONU auprès de la presse écrite, de la radio et de la télévision et, d'autre part, d'atteindre un public plus large dans le monde entier par l'intermédiaire du site Web de l'Organisation, qui est géré par le Département; la mise au point d'un système de collecte et de diffusion de l'information plus efficace et le renforcement de la capacité de l'Organisation à communiquer aux niveaux national et régional, l'objectif étant de présenter les idées universelles de l'ONU sous un angle correspondant aux orientations nationales.

Par ailleurs, le rapport note que, malgré d'importantes restrictions financières, le Département a élargi le site Web de l'ONU aux six langues officielles et a considérablement enrichi le contenu audiovisuel du site tout en introduisant de nouvelles rubriques, telles que les pages consacrées au Kosovo et au Timor oriental. A cet égard, le Secrétaire général rappelle que le Comité de l'information et les organes intergouvernementaux compétents sont en train d'examiner différents scénarios pour aller plus loin dans le multilinguisme, compte tenu des moyens disponibles. En outre, le Secrétaire général indique le succès croissant des sites Web de l'ONU dont le taux de fréquentation ne cesse d'augmenter. Dans le cadre de la réorganisation de la collecte et de la diffusion de l'information, le Département a créé un Service d'information des Nations Unies qui exploite les fonctionnalités du Web. Le Service d'information a pour objectif de faire parvenir aux médias du monde entier des informations sur les activités de l'Organisation en tirant parti des technologies de communication les plus récentes, et vise en particulier à faire connaître les activités de l'ONU dans le domaine social et économique qui bénéficie d'une moindre couverture médiatique. Autre conséquence de cette nouvelle orientation, le Département a accéléré et rendu plus efficace son processus de production et, tous supports confondus, il a su rendre l'information produite visuellement plus attrayante.

Le rapport indique également que, un des autres objectifs poursuivis dans le cadre de la réorientation des activités est de renforcer la capacité de l'Organisation à faire connaître son action dans les pays. Les centres d'information des Nations Unies ont oeuvré en ce sens en proposant des programmes d'information dans les langues en usage localement et en facilitant des activités qui montrent que l'ONU ne perd pas de vue les préoccupations quotidiennes des peuples du monde. Le rapport souligne que, de part leur connaissance et leur situation locale, les centres ont pu adapter la lettre du message de l'Organisation au contexte local, jouant ainsi pleinement le rôle de communication et non plus de simple relais de l'information. Ainsi, partant d'une optique mondiale, l'ONU parvient à des approches locales grâce aux liens que les centres d'information ont tissé localement.

Le rapport indique aussi que le Bureau du porte-parole du Secrétaire général a continué d'informer les correspondants de presse accrédités, les délégations et le grand public sur l'ensemble des activités de l'ONU et à faire le point sur les travaux de l'Organisation dans les domaines les plus divers. Les points saillants du point de presse de midi sont affichés sur le site Web de l'ONU dès le début de l'après-midi. Le Département a aussi redoublé d'efforts pour informer les journalistes dans le plus grand nombre possible d'Etats Membres, le principal vecteur de cette initiative étant la page Web du Service de l'information de l'ONU lancé en septembre pour enrichir celles du tout nouveau Centre de Nouvelles du site Web de l'ONU.

Par ailleurs, le Département et le Cabinet du Secrétariat général ont travaillé en étroite collaboration afin de promouvoir le rapprochement avec le milieu international des affaires. Le Département a ainsi mis au point un dossier d'information qui est utilisé lors des rencontres du Secrétaire général avec les représentants des entreprises et mis à la disposition des médias. Il entretient aussi des relations plus suivies avec les principaux journalistes concernés. De plus, depuis janvier 1999, l'ONU propose sur son site Web une nouvelle rubrique consacrée à la société civile et au monde des affaires qui met en évidence la coopération existant entre l'Organisation et différents partenaires de la société civile. Cette rubrique permet également aux entreprises de se tenir au courant des appels d'offres lancés par le système des Nations Unies.

Le Département de l'information continue également à attacher la plus grande importance à l'action pédagogique qu'il a entreprise, par des contacts individuels directs mais aussi par voie électronique, grâce à la multiplication des vidéo- conférences. Dans ce contexte, le rapport souligne également que le United Nations Cyber SchoolBus, a été l'un des 20 finalistes du prix Ericsson Internet Community Awards. Il a su concrétiser les possibilités qu'offre l'Internet en tant que support éducatif et représente un outil efficace pour aborder avec les enfants et les enseignants du monde entier des questions internationales. Le Département continu également de mettre au point des programmes d'information thématiques donnant une vue d'ensemble du rôle joué par l'Organisation en faveur du développement économique et social, des droits de l'homme et de la paix et de la sécurité. Dans ce contexte, le rapport souligne la large place accordée au suivi du cycle des conférences mondiales tenues pendant la décennie, en collaboration étroite avec d'autres départements organiques du Secrétariat et avec des organismes du système des Nations Unies. En outre, le Département a continué de faire connaître les activités de l'ONU dans le secteur du désarmement, il a poursuivi son programme spécial d'information sur la question de Palestine et a organisé des activités multimédias sur un grand nombre d'aspects de la décolonisation.

En ce qui concerne les services de bibliothèque, le rapport indique que la Bibliothèque Dag Hammarskjöld poursuit son informatisation afin de permettre à un public toujours plus large d'accéder, n'importe où dans le monde, à la version électronique de documents émanant de l'ONU ou de tiers. Les grands axes de ses activités sont les suivants: sites Web, numérisation des documents de l'ONU; échanges de ressources entre les organisations du système; programmes de formation à l'intention du personnel des missions permanentes, du Secrétariat et des bibliothèques dépositaires; multilinguisme; et services cartographiques destinés au Conseil de sécurité. Le Secrétaire général fait également part de la présence de plus en plus affirmée de la bibliothèque sur Internet et de l'importance croissante de la communication par courrier électronique pour ce qui est des demandes du personnel ou des missions permanentes. Par ailleurs, le rapport souligne que le Comité des publications des Nations Unies a continué à veiller à la bonne exécution du programme de publication de l'ONU pour l'exercice biennal 1998- 1999 et a examiné les publications que le Secrétariat propose d'inscrire au programme de publication pour l'exercice biennal 2000-2001. La page Web des publications des Nations Unies, qui en fournit une liste actualisée, contient désormais un site en espagnol et un site en français. De plus, de nouveaux produits électroniques ont été mis au point en association avec les départements directement intéressés tel que le CD-ROM Chemlex et l'Annuaire démographique. En outre, la nouvelle version de l'Annuaire des Nations Unies a été publiée en juillet 1999.

Déclaration liminaire

M. KENSAKU HOGEN, Secrétaire général adjoint au Département de l'information a rappelé que, dans le cadre de la revitalisation de l'Organisation des Nations Unies et du plan d'action pour mobiliser le soutien des Etats et des peuples du monde à l'ONU, le Secrétaire général accorde une priorité centrale à la communication. De nombreux pas significatifs ont été pris en ce sens, y compris la nomination d'un directeur de la communication au niveau du Secrétariat et la création de Groupes de communication. Le Secrétaire général accorde également une grande importance à la promotion d'une culture de la communication comme moyen de mobiliser un plus large soutien public pour la mission et les activités de l'Organisation. Soulignant l'importance des médias, en tant qu'instrument de formation de l'opinion publique mondiale, M. Hogen a affirmé que l'une des priorité du Département consiste à mettre en place des relations stratégiques avec les médias à la fois au niveau du Siège et au niveau des centres d'information des Nations Unies, et à travers les partenaires de la société civile. Cette nouvelle approche se traduit notamment par le rassemblement de plus de 400 hauts responsables du monde télévisé à l'occasion du Forum mondial des Nations Unies sur la télévision qui se déroulera au cours de cette semaine. M. Hogen a également fait part de la nouvelle approche du Département en vue de mettre directement à la disposition des médias internationaux les informations pertinentes sur les activités et les objectifs de l'Organisation. A cet effet, le Département a inauguré en septembre 1999, le "Centre de nouvelles des Nations Unies" sur le site Web de l'Organisation. Ce site représente une opération multimédia intégrée. Un autre pas en ce sens sera pris l'année prochaine lorsque les Nations Unies commenceront à fournir directement des informations aux Bureaux de rédaction des médias les plus importants dans tous les Etats Membres.

M. Hogen a expliqué que le Département de l'information continue d'essayer de trouver le meilleur équilibre possible entre technologies nouvelles et technologies traditionnelles de communication. Il ne fait pas de doute pour lui que les médias traditionnels, à savoir la presse écrite, la radio et la télévision sont indispensables aux activités du Département. Toutefois, le fait d'intégrer de nouvelles technologies permet au Département de toucher une audience beaucoup plus large. Dans ce contexte, M. Hogen a souligné que le Département est responsable de la coordination, de la gestion et de l'amélioration des sites Web des Nations Unies qui sont, de plus en plus, un moyen de communication important pour faire passer le message de l'Organisation à une audience mondiale. Ainsi le site Web de l'ONU est régulièrement enrichi de matériaux nouveaux dans les six langues officielles, sans pour autant avoir obtenu des ressources nouvelles au cours des dernières années. M. Hogen a également fait part de l'intention du Département de continuer de développer, de mettre à jour et d'enrichir les sites Internet des Nations Unies afin d'assurer l'égalité de traitement des six langues officielles sur ces sites. Il a noté que l'ONU propose sur son site de nouvelles rubriques, telles que celles consacrées à la société civile et au monde des affaires, ainsi que celle relative à l'Assemblée du millénaire. M. Hogen a réaffirmé que l'Internet permet d'améliorer l'efficacité et la rapidité des activités du Département de l'information ainsi que de toucher une audience mondiale. Par conséquent, il est essentiel de maximiser les opportunités offertes par Internet. Dans ce contexte, M. Hogen a évoqué les services multimédias intégrés qui permettent de diffuser le matériel audiovisuel de l'Organisation dans le monde entier. Dans ce contexte, le Département a lancé, en coopération avec Radio Chine Internationale, un projet pilote. Le Département entretient également des relations de travail étroites avec les médias d'information à l'échelle internationale en leur fournissant notamment des images ou encore en réalisant des coproductions. En outre, pour la quatrième année consécutive, le Département organise, du 17 au 19 novembre, le Forum mondial des Nations Unies sur la télévision qui représente désormais un événement important dans le calendrier international de la télévision.

Par ailleurs, M. Hogen a souligné que le Département est en train d'achever l'élaboration d'une vaste stratégie de communication qui le conduira à l'Assemblée et au Sommet du Millénaire en septembre prochain. Cette campagne, qui devrait être lancée le 31 décembre, vise à accroître le soutien public envers les Nations Unies au cours de la période menant au Sommet du Millénaire et au delà. Le message portera sur les défis à l'échelle mondiale que devra relever l'humanité et sur le fait que les Nations Unies sont la seule organisation universelle qui peut les relever de façon efficace. Le Pavillon des Nations Unies de l'Exposition universelle de Hanovre, qui se tiendra de juin à octobre 2000, illustrera concrètement cette approche. M. Hogen a également mis l'accent sur le rôle important que doivent jouer les centres d'information des Nations Unies ainsi que les activités pédagogiques du Département dans le cadre de cette campagne du Millénaire. Il a ensuite abordé le rôle de la société civile et des organisations non gouvernementales qui sont des partenaires vitaux dans la promotion des objectifs communs avec les Nations Unies. A cet égard, il a indiqué que, à ce jour, 1581 ONG sont associées aux Nations Unies, ce qui est indication claire de l'intérêt croissant de la part de la communauté des ONG à traiter des questions dont est saisie l'ONU et à promouvoir le travail de l'Organisation. M. Hogen a également indiqué que les activités et les produits du Département, à la fois au Siège et sur le terrain, ont continué d'être axés sur le développement et les droits de l'homme.

Remarquant que cette année des événement graves ont provoqué un intérêt accru du public pour le rôle des Nations Unies dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité internationales, M. Hogen a indiqué que ce regain d'intérêt constitue à la fois une chance et un défi pour le Département qui assume deux fonctions importantes et complémentaires, à savoir faire connaître aux différents publics l'oeuvre des Nations Unies pour le rétablissement de la paix et le désarmement, et contribuer à améliorer, au sein des missions sur le terrain, la capacité opérationnelle de l'Organisation dans les domaines de la communication et de l'information. S'agissant de l'amélioration de la capacité d'information des missions sur le terrain, le Département contribue quotidiennement à la planification et au fonctionnement des composantes information des nouvelles missions comme des missions existantes. En outre, la coopération entre le Département et les autres départements chargés des missions a continué à progresser vers la réalisation de plusieurs objectifs, à savoir, garantir, lors de la création des nouvelles missions, que l'information soit intégrée au concept des opérations; fournir aux missions du personnel d'information efficace; et diminuer le temps nécessaire pour fournir aux équipes sur le terrain les équipements et l'appui requis pour des émissions de radio ainsi que d'autres outils d'information. Dans ce contexte, en coopération avec le Département des opérations de maintien de la paix, le Département de l'information s'efforce de déployer rapidement l'infrastructure d'information dans le cadre des arrangements relatifs aux forces et moyens en attente ou d'arrangements spéciaux avec les Etats Membres.

Par ailleurs, M. Hogen a expliqué que la politique de communication du Département continue à avoir pour axe central la presse écrite et les publications. Cela se traduit notamment par des publications plus attrayantes, plus largement disponibles et plus rentables. Le programme des publications du Département tire profit des avantages offerts par l'Internet et de la technologie des CD-Rom pour toucher une audience la plus large possible.

M. Hogen a également fait part des activités menées par les centres d'information des Nations Unies en vue de faire connaître l'action des Nations Unies dans les pays en traduisant la vision globale de l'Organisation en langage local. Grâce à des activités impliquant la participation de toutes les strates des populations locales, ces Centres permettent de montrer "le visage humain" de l'ONU. De plus, 27 centres d'information ont développé leurs propres sites Web, dont plusieurs sont dans la langue locale, ce qui les rend plus pertinente dans l'environnement mondial de l'information. M. Hogen a également indiqué que le Département accorde une grande importance à la formation de son personnel, à la fois au Siège et sur le terrain, ce qui se traduit notamment par l'organisation de programmes de formation à l'intention des agents d'information nationaux.

Rappelant que le Comité de l'information a demandé au Secrétaire général d'examiner au cas par cas, le fonctionnement des centres d'information des Nations Unies, et de présenter des recommandations à ce sujet, M.Hogen a indiqué aux Etats Membres que cet examen est en cours avec l'entière participation des Gouvernements hôtes concernés. De plus, un groupe de travail composé de représentants du Département et du PNUD, a commencé de préparer un ensemble de directives sur le cadre opérationnel des centres d'information qui devrait à la fois permettre leur bon fonctionnement et la coordination inter-institutions au niveau local.

Débat général

M. DEXTER WILBURG (Guyana), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a réaffirmé le soutien sans réserve du Groupe des 77 au mandat du Comité de l'information. Soulignant les développements importants en matière de télécommunications au cours des deux dernières décennies, et leurs conséquences sur le secteur économique et financier, ainsi que sur la médecine et l'éducation, il a affirmé que les nouvelles technologies de l'information font intégralement partie du phénomène de la mondialisation. Toutefois, ces technologies sont encore trop souvent impossibles à atteindre pour beaucoup de pays en développement. Dans ce contexte, M. Wilburg a souligné que les efforts déployés par les Nations Unies, en ayant recours à des moyens plus modernes de diffusion d'informations, profitent essentiellement aux pays développés. Cela est surtout dû au fait que, dans les pays en développement, on ne peut pas accéder aux moyens sophistiqués des technologies de l'information. Cette disparité a également affecté la coopération entre Etats dans de nombreux domaines y compris dans les relations économiques et commerciales. En vue de remédier à cette tendance négative, les Nations Unies doivent faire en sorte que les pays en développement aient accès à des moyens modernes de manière plus équitable pour minimiser les écarts technologiques. Parmi les efforts déployés par le Département de l'information pour promouvoir le développement dans le domaine de l'information, M. Wilburg a également fait état du programme de formation à l'intention de journalistes de pays en développement, ainsi que du renforcement du rôle des centres d'information des Nations Unies. Par ailleurs, il a abordé la question de l'enrichissement et du développement du site Web des Nations dans les six langues officielles, ce qui représente un objectif important pour le Groupe des 77 et la Chine. Il se félicite des efforts déployés en ce sens par le Secrétaire général et considère que la proposition actuelle en la matière devrait être élaborée davantage de manière à ce qu'elle soit rentable, qu'elle tienne compte du contenu textuel et qu'elle permette de pleinement réaliser la parité linguistique.

M. Wilburg a déclaré en outre que, au moment où l'on cherche à réduire l'écart technologique entre pays en développement et pays industrialisés, il est important de continuer à soutenir les médias traditionnels dans les pays en développement, indiquant que la presse écrite et la radio y sont souvent encore les moyens les plus importants de diffusion de l'information. C'est la raison pour laquelle le Groupe des 77 et la Chine demandent à nouveau au Département de l'information de mettre en application son projet pilote dans le domaine de la radio. En ce qui concerne les directives à l'intention des médias" du Secrétariat, le Groupe des 77 et la Chine souhaitent que ces directives soient renforcées afin de mieux définir à qui les déclarations publiques des responsables du Secrétariat sont attribuables.

M. HASSAN KASSEM NAJEM (Liban) a remarqué qu'à l'aube du nouveau millénaire, et compte tenu des avancées technologiques importantes en matière de communication, il est urgent de combler l'écart entre pays en développement et pays développés dans ce domaine, soulignant que cette position est également reflétée dans la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine. Au nom du Groupe arabe, que le Liban préside actuellement, il a souligné la nécessité de renforcer l'efficacité de l'utilisation des moyens traditionnels d'information des Nations Unies ainsi que du site Web, et de veiller à ce que tous ces moyens de communication soient disponibles dans toutes les langues officielles. Le représentant estime qu'il faut prendre des mesures pour veiller au respect du caractère multilingue de la culture de communication mondiale pour que toutes les délégations puissent en bénéficier. Il faut également améliorer la formation qui est offerte pour ce qui est de l'utilisation des nouvelles techniques d'information, notamment l'Internet. En outre, il a mis l'accent sur l'importance de la parité linguistique dans les activités d'information de l'Organisation. Il invite le Département de l'information à accentuer ses efforts pour assurer que le livre de résolutions et décisions adoptées par l'Assemblée générale soit republié en arabe.

M. HOSSAM ZAKI (Egypte) s'associe à la déclaration faite par le Guyana au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Concernant les méthodes utilisées par le Département, l'Egypte a exprimé ses préoccupations quant à l'absence d'équilibre entre l'utilisation des différents médias écrits, audiovisuels et radiophoniques. Compte tenu des disparités de développement, et tout en reconnaissant l'importance de l'Internet, le recours aux nouveaux médias doit être limité, notamment pour tenir compte du fait que les populations des pays en développement n'ont pas un accès facile à ce médium. Les médias traditionnels doivent donc continuer à être utilisés afin de toucher la plus grande audience possible, en particulier dans les pays en développement. L'Egypte est très préoccupée par l'absence de parité dans les demandes d'allocations de ressources pour les différents médias. L'Organisation des Nations Unies se doit de traiter tous les médias de façon égale.

L'Egypte considère en outre, concernant le site web de l'Organisation, qu'il est important d'arriver à la parité entre les six langues officielles. Elle constate que le site Web en arabe est peu étoffé et ne répond pas aux besoins des usagers. L'Egypte a déjà rejeté l'argument qui consiste à augmenter le contenu des sites selon leur taux de fréquentation et elle continue de penser qu'il est illogique. L 'Egypte considère que les Etats Membres doivent accorder toute leur attention à la politique de communication de l'Organisation et aux moyens utilisés à cette fin. Elle demande enfin que le centre d'information des Nations Unies du Caire soit rétabli conformément à son statut initial.

M. AL-ALAWI (Oman) appuie la déclaration faite par le Liban au nom du Groupe arabe et partage les positions présentées par le Guyana au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Il a indiqué qu'au moment même où le rôle de l'ONU est remis en question, le rôle du Département de l'information devient vital car il doit diffuser des informations sur les activités et les objectifs de l'Organisation dans différents domaines dont le maintien de la paix et de la sécurité dans le monde. Il a estimé que cette remise en question vise en fait la promotion et l'amélioration de l'Organisation. Il a rappelé que son pays attache une grande importance au rôle joué par le Département de l'information pour diffuser le message des Nations Unies à une audience la plus large possible. Il a pris note du rapport du Comité de l'information qui fait état des discussions relatives aux problèmes de l'information à l'heure de l'informatique. Il a mis l'accent sur la nécessité de mettre en oeuvre un nouvel ordre mondial de l'information et de la communication, plus juste, plus efficace, fondé sur une circulation libre et équilibrée de l'information. Dans ce contexte, il a indiqué que les techniques modernes de l'information et l'existence d'un réseau d'information transparent sont indispensables au développement et permettent de mieux refléter les différentes cultures du monde.

Dans la mesure où les Nations Unies ont décidé de consacrer une Session extraordinaire au Nouveau Millénaire, le représentant de l'Oman espère que cette session sera à la mesure de l'événement. Il a déclaré que le Sommet du Millénaire ne saurait connaître son plein succès aussi longtemps que les problèmes des pays en développement seront ignorés et qu'il incombe aux Nations Unies de refléter leurs préoccupations. Aussi l'Organisation devrait renforcer son rôle pour se pencher sur les problèmes de ces pays et ne pas se concentrer sur des problèmes qui ne concernent qu'une infime partie des Etats Membres. Pour ce qui est du conflit au Moyen-Orient, l'Oman attend de la part du Département de l'information de jouer son rôle en vue de promouvoir le processus de paix.

Pour ce qui est de l'informatisation du Département et notamment l'Internet, il estime que les Nations Unies doivent accorder plus d'importance à la situation des pays en développement. En outre, l'arabe doit être plus utilisé en matière d'information afin que la voix des Nations Unies soit entendue dans les pays arabes.

M. YAW O. OSEI (Ghana) a déclaré que le Ghana s'associe avec la déclaration faite par le Guyana au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Le Ghana attache la plus grande importance à la réalisation d'un nouvel ordre mondial de l'information et de la communication plus juste et plus efficace. Sa délégation considère que le Département de l'information joue un rôle clef pour combler l'écart entre les pays développés et les pays en développement et qu'il lui incombe la responsabilité de développer une culture de la communication au sein des Nations Unies. A cet égard, le Ghana se félicite des efforts actuels du Département visant la réorientation de ses activités dans le sens d'une application des dernières technologies pour améliorer la diffusion au sein de la presse écrite et audio-visuelle afin d'atteindre une plus grande audience.

Le représentant a indiqué que le Gouvernement du Ghana étudie actuellement une nouvelle politique nationale de communication qui impliquerait la libre circulation du savoir, des informations et des idées à travers tous les moyens de communication pour favoriser un développement national qui tienne compte des valeurs et des aspirations du Ghana dans un contexte de mondialisation. Cette politique identifie notamment l'analphabétisme comme un des obstacles majeurs à la communication et à la libre circulation de l'information, du savoir et du développement des compétences pour le développement national.

Le Ghana se félicite de la réorientation des activités du Département et notamment accorde une grande importance au renforcement des capacités des Nations Unies à communiquer au niveau des pays à travers les centres d'information des Nations Unies qui produisent désormais des programmes locaux et organisent des activités qui mettent en lumière la signification du travail de l'ONU dans la vie quotidienne des gens à travers le monde. Cela permet d'augmenter les efforts du Ghana pour établir un cadre au niveau communautaire visant à ce que les groupes spécifiques tels que les personnes âgées, les femmes et les enfants, les analphabètes et la population rurale aient un accès équitable à l'information, l'éducation et les technologies.

Le Ghana approuve également la mise au point de programmes intégrés d'information qui font ressortir le rôle de l'Organisation dans le développement social, les droits de l'homme, la paix et la sécurité. A cet égard, le Ghana, en tant que pays fournisseur de contingents pour les opérations de maintien de la paix, peut témoigner de l'importance des relations entre le Département de l'information et le Département des opérations de maintien de la paix. La délégation du Ghana espère également que le Département de l'information mènera des activités d'information en matière de limitation des armes et de désarmement et ce bien avant la Conférence sur les armes légères en l'an 2000.

Le Ghana espère que le projet de résolution contenu dans le rapport du Comité de l'information permettra de recentrer la stratégie d'information et des communications sur les questions de développement.

Mme PHYLLIS CHUA (Singapour) a exprimé le soutien continu de sa délégation au travail du Comité de l'information. Elle a déclaré que les technologies de l'information ont accéléré la mondialisation et fait du monde un endroit plus petit où les frontières et les différences horaires ne sont plus des obstacles à la libre circulation de l'information. Elle a souligné néanmoins que cette révolution technologique est à double tranchant en ce qu'elle a obligé à réorganiser de manière drastique les sociétés et les institutions, et ce, sans que le contrôle des gouvernements nationaux puissent intervenir. Beaucoup de pays peuvent se sentir impuissants face à ces changements et c'est pourquoi il convient de saisir les opportunités qu'offrent les technologies de l'information pour limiter les effets néfastes sur nos sociétés.

En tant que petit pays en développement, la survie de Singapour dépend de sa capacité à s'adapter aux changements et à cet égard, les technologies de l'information sont une nécessité. C'est pourquoi Singapour a notamment lancé un plan "Technologies de l'Information 2000" ainsi que le programme "Singapour One (un seul réseau pour tout le monde)" afin de faire de Singapour une "île intelligente" en mettant en place une infrastructure nationale d'information d'ici à la fin de 1999. Singapour ne peut toutefois ignorer l'impact de cette révolution des technologies de l'information sur son sens de l'identité et sur ses valeurs fondamentales. A cet égard, Singapour a pris des mesures de prévention. Concernant l'expansion de l'Internet notamment, un cadre régulateur a été mis en place afin d'introduire un élément de responsabilité visant à contrôler les abus. La représentante a indiqué qu'en vertu du "Singapour Broadcasting Authority Act", le contenu des services fournis sur l'Internet doit avoir été l'objet d'une licence et être en conformité avec un code de conduite. Ce cadre régulateur permet à Singapour de préciser ses valeurs et ses normes et d'encourager les citoyens à continuer d'y adhérer. Singapour a parallèlement pris des mesures "immunitaires" afin de maintenir son identité et ses valeurs fondamentales, notamment en matière d'éducation publique, de contrôle parental et d'engagement de la communauté à la transmission de ces valeurs à la jeunesse. C'est en renforçant le coeur de sa société que Singapour compte maintenir son identité, quelque soit le niveau d'internationalisation de son économie. A cette fin, Singapour a récemment lancé un exercice national nommé le mouvement "Singapour 21" qui vise à préparer la société du 21ème siècle en impliquant toutes les races et toutes les tranches d'âges à débattre des défis auxquels la société est confrontée.

Singapour accueille favorablement les propositions contenus dans le rapport du Comité de l'information et dans les projets de résolutions concernant ce point. Singapour note également avec préoccupation que l'écart technologique entre les pays se creuse et en conséquence, Singapour s'engage à soutenir le renforcement des efforts régionaux et de la coopération aussi bien entre pays développés, qu'entre pays développés et pays en développement, en particulier dans les domaines de la formation et de la diffusion de l'information. A cet égard, Singapour a parrainé, au travers de son Programme de coopération, des visites d'études et de formation pour quelques 10 000 officiels originaires de 188 pays en développement depuis 1992.

M. PABLO MACEDO (Mexique), au nom du Groupe de Rio, a rappelé que le Comité de l'information a mené des consultations sur le projet de résolution B à l'examen. Son pays est très attaché à l'indépendance fonctionnelle des centres d'information des Nations Unies dans la région de l'Amérique latine et considère que toute tentative d'intégration de ces centres à d'autres organes des Nations Unies ne doit se faire que si ils peuvent toujours s'acquitter du mandat qui leur a été donné par l'Assemblée générale et compte tenu de l'opinion du pays hôte. Fort du constat de l'importance de la diffusion électronique de l'information pour les Nations Unies, le représentant a toutefois souligné qu'à ce jour le site le plus développé est celui en langue anglaise. Rappelant les propositions du Secrétaire général sur la parité linguistique du site Web de l'Organisation, le Groupe de Rio estime qu'il doit être possible d'envisager des moyens pour arriver de manière progressive à une telle parité en vue de toucher une audience mondiale la plus large possible. La région de l'Amérique latine bénéficie de programmes de la Radio des Nations Unies en espagnol et en portugais grâce à un mécanisme qui permet aux stations radio locales de recevoir les programmes développés à New York. Ces programmes permettent d'informer de manière efficace le public local de ce qui se passe aux Nations Unies. Le Groupe de Rio considère que ces activités doivent se poursuivre et que toute nouvelle initiative en ce sens doit viser la parité linguistique. Par ailleurs, le Groupe de Rio appuie toutes les initiatives visant à consolider et à moderniser la Bibliothèque Dag Hammarskjöld.

M. ANWAR BAROUT SALEEM (Emirats arabes unis) a déclaré que sa délégation s'associe aux déclarations faites au nom du Groupe arabe et du Groupe des 77 et de la Chine. Tout en reconnaissant le rôle des nouvelles technologies dans le renforcement de la coopération et dans le développement , les Emirats arabe unis regrettent le prix exorbitant de l'accès à ces technologies qui conduit à la marginalisation des pays en développement sur la scène internationale contemporaine. Dans ce contexte, il convient de mettre en place une stratégie permettant le transfert des technologies de communication et le renforcement des capacités des pays en développement en la matière pour que ces pays puissent mettre en place les conditions de leur intégration à l'économie mondialisée.

Il faut créer un ordre mondial permettant la diffusion des connaissances. Concernant le débat sur le respect de l'identité et des valeurs de chacun des pays, les Emirats arabes unis appellent les Etats Membres, en particulier ceux du monde arabe, à assumer leurs responsabilités en créant un code de conduite qui permette le respect de la pluralité des cultures. A cet égard, les Emirats arabes unis sont conscients du rôle que jouent les technologies nouvelles et ont mis en place des politiques pour permettre aux secteurs public et privé de s'adapter aux changements tout en tenant compte des spécificités des préceptes de l'Islam et des valeurs arabes.

Les Emirats arabes unis ont exprimé leur appréciation quant au rôle du Département de l'information notamment dans le maintien de la paix et de la sécurité et du développement. Ils se félicitent également de la coopération avec les centres d'information des Nations Unis. Le représentant est préoccupé, par ailleurs, par le manque de crédit accordé à la langue arabe dans le site Web de l'Organisation et demande que des ressources soient prévues pour que la langue arabe soit traitée équitablement. Enfin, il a déclaré compter sur l'ONU pour diminuer l'écart entre les pays en développement et les pays développés et a considéré que ces efforts doivent être menés dans le cadre de la réorientation des activités du Département.

Mme PATRICIA DURRANT (Jamaïque), au nom du Caricom, a souscrit pleinement à la déclaration faite au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Elle a déclaré que, dans un monde où le flux d'information s'élargit à une cadence soutenue, la responsabilité des Nations Unies ne saurait être sous-estimée. En effet, l'Organisation doit veiller à ce que les bienfaits de mise à disposition de l'information bénéficient également aux pays en développement. La question qu'il faut se poser est de savoir que représente la nouvelle culture de communication au sein des Nations Unies. Elle se félicite de l'accroissement des ressources allouées au Département de l'information pour qu'il puisse s'acquitter de son mandat. Le Caricom est tout à fait d'accord avec la nouvelle stratégie du Département qui vise à mieux faire connaître les activités et objectifs des Nations Unies à l'échelle mondiale. Dans ce contexte, elle a souligné l'importance de la télévision pour projeter une nouvelle image de l'ONU et a appelé le Département à améliorer ses programmes télévisés. Notant l'accent mis sur l'utilisation de l'Internet par les Nations Unies, Mme Durrant a demandé quel est le pourcentage de la fréquentation de ce site par les ressortissants de pays en développement et quels sont les sujets qui les intéressent. Elle a indiqué que rares sont ceux qui ont accès à l'Internet dans les pays en développement, et a insisté sur l'importance de la radio dans la plupart de ces pays. Mme Durrant a invité le Département de l'information à tenir compte de la réalité locale pour toucher ses cibles.

En outre, Mme Durrant a insisté sur l'importance du rôle des centres d'information des Nations Unies pour ce qui est du renforcement de la capacité des Nations Unies de communiquer au niveau local. Dans ce contexte, elle a réitéré la demande de renforcement de la composante information des Nations Unies dans les Caraïbes, indiquant qu'il existe un seul centre d'information pour la région qui dessert quelques quatorze Etats Membres. Elle a rendu hommage au Département de l'information pour avoir assuré une couverture multimédia du Séminaire régional des Caraïbes sur la décolonisation qui s'est tenu à Sainte-Lucie.

Pour ce qui est du projet de la radio internationale des Nations Unies, Mme Durrant a indiqué que 17 pays des Caraïbes ont répondu favorablement à la proposition d'offrir du temps d'antenne aux programmes des Nations Unies. Ce projet devrait être mené à bien a-t-elle ajouté. Par ailleurs, elle a souligné l'importance du programme de formation Dag Hammarskjöld à l'intention des journalistes.

M. IVAN NIMAC (Croatie) a remarqué que, depuis la session du Comité de l'information de mai dernier, l'inauguration du "Centre de nouvelles des Nations Unies" sur le site Web de l'Organisation représente un pas important pour la diffusion rapide et efficace d'informations relatives à l'Organisation. Il illustre un moyen possible d'utilisation de l'Internet pour transmettre le message de l'ONU de manière plus efficace. Il a souligné qu'au moment où le volume d'informations au niveau mondial ne cesse d'augmenter, il est évident que l'information que les Nations Unies cherche à transmettre au public mondial doit se battre pour trouver "sa place". Dans cet esprit, il est essentiel que le processus de réorientation du Département se fasse le plus rapidement possible pour renforcer la capacité d'interaction de l'Organisation avec les individus, la société civile et les gouvernements. Il estime que la question de l'accessibilité des informations de l'ONU reste une priorité importante pour le Département de l'information. Dans ce contexte, il a souligné le fait que des médias traditionnels tel que la radio restent extrêmement importants dans les pays en développement, et par conséquent, la capacité de la Radio des Nations Unies devrait refléter cette importance. Il a également souligné le lien direct qui existe entre le nombre d'ordinateurs accessibles et équipés en Internet dans un pays donné et le nombre de fréquentations des sites Web de l'ONU des ressortissants de ce pays. A la lumière des statistiques, il a réaffirmé l'importance des médias traditionnels pour les pays en développement. La Croatie attend avec impatience les résultats des consultations entre le Département de l'information, les Etats Membres et de grandes stations radio sur la disponibilité de ressources extra- budgétaires pour une radio internationale.

M. Nimac a déclaré que la nature même de la composition des Nations Unies exige à la fois le recours aux médias traditionnels et aux nouvelles technologies. A cet égard, il a estimé qu'il ne s'agit pas tant de choisir entre ce qui est le moyen le plus économique pour diffuser l'information mais plutôt de trouver un juste équilibre entre les différents médias en vue de toucher la plus grande partie de la population mondiale. En ce qui concerne les sites Web de l'Organisation, M. Nimac se félicite des progrès réalisés, tout en soulignant qu'il reste beaucoup à faire pour que tous les documents officiels des Nations Unies soient accessibles par Internet. Il a également mis l'accent sur l'importance du rôle des centres d'information des Nations Unies qui permettent de traduire les objectifs et activités de l'Organisation au niveau local et de sensibiliser les populations locales à l'ONU. Dans ce contexte, la Croatie pense que l'inclusion d'une composante information dans le Bureau de liaison de Zagreb pourrait s'avérer utile à la fois pour l'Organisation et pour la région, et cela pourrait se faire sans implications budgétaires compte tenu de l'infrastructure existante dans la région.

La délégation de la Croatie se félicite du consensus obtenu lors de la reprise de session du Comité de l'information, sur la question du développement multilingue des sites Web de l'ONU et attend avec impatience un accord éventuel sur un modèle mutuellement acceptable à cet effet. Les deux critères à prendre en compte pour cela sont, d'une part dans quelle mesure l'accessibilité doit être améliorée et, d'autre part, la rentabilité d'un tel modèle.

M. RAFAEL DAUSA CESPEDES (Cuba) a déclaré que Cuba s'associe à la déclaration faite au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Le développement des technologies de l'information entraîne l'augmentation de l'écart technologique entre les pays développés et les pays en développement. Les bénéfices de la mondialisation et du développement ne sont pas à remettre en cause: il s'agit de travailler ensemble pour que ce processus unisse la communauté internationale plutôt qu'il ne la divise. Afin de créer un nouvel ordre mondial de l'information et de la communication, il convient en priorité de faciliter le progrès technologique et scientifique des pays en développement afin de leur permettre non seulement d'être des utilisateurs des technologies modernes mais aussi des acteurs significatifs dans le développement de ces technologies. Notant que les Nations Unies ont une grande responsabilité dans la réalisation de ces objectifs, M. Cespedes s'est félicité des pratiques de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation la science et la culture (UNESCO) et de son approche en matière de développement des communications. Les centres d'information des Nations Unies jouent un rôle très important dans les pays en développement pour la diffusion au sein des Etats Membres des informations concernant l'Organisation des Nations Unies et son rôle. Le représentant a exprimé sa préoccupation en ce qui concerne l'intégration des centres d'information avec les bureaux du PNUD et considère que cette question devra continuer a être débattue.

Il s'est félicité des efforts des Nations Unies et en particulier du Département d'information pour développer le site Web de l'Organisation et a déclaré que les efforts visant à la parité linguistique du site devrait se poursuivre. Il a par ailleurs réitéré sa demande que le développement des nouvelles technologies ne se fasse pas au dépens des capacités et de l'étendue des programmes de radio et de télévision des Nations Unies. Le représentant de Cuba, évoquant la résolution "Développement en matière d'information et de télécommunication dans le contexte de la sécurité internationale", a également souligné l'importance de prévenir la mauvaise utilisation ou l'exploitation de l'information à des fins terroristes ou criminelles. A cet égard, il a rappelé les agressions américaines, radiophoniques et télévisuelles, dont fait l'objet la population de Cuba quotidiennement. Il a déclaré que ces agressions sont non seulement des atteintes à la souveraineté du pays mais aussi des violations flagrantes du droit international. La délégation cubaine a dénoncé ces agressions et a rejeté les prétentions américaines à choisir de quelles façons la population doit être informée. Dans ce contexte, Cuba continuera à prendre les mesures nécessaires pour répondre à ces actions.

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