LES DELEGATIONS PLAIDENT POUR UNE STRATEGIE COORDONNEE DES ACTIVITES D'INFORMATION, POUR MIEUX REPONDRE AUX BESOINS DES UTILISATEURS
Communiqué de Presse
AG/AB/537
LES DELEGATIONS PLAIDENT POUR UNE STRATEGIE COORDONNEE DES ACTIVITES D'INFORMATION, POUR MIEUX REPONDRE AUX BESOINS DES UTILISATEURS
19991110La Commission achève son examen des chapitres du budget consacrés à la coopération régionale, aux droits de l'homme et l'aide humanitaire
"L'ONU semble dépenser plus de ressources pour expliquer au monde le bon travail qu'elle fait que pour effectivement réaliser ce travail" a estimé le représentant du Canada, ce matin en Cinquième Commission (administrative et budgétaire) qui entamait son examen du titre du projet de budget-programme consacré à l'information. Suivi par de nombreuses autres délégations, dont la Finlande au nom de l'Union européenne, il a estimé qu'il est important pour l'ONU d'avoir une stratégie coordonnée en matière d'information, d'autant que ce domaine bénéficie d'un budget de plus de 140 millions de dollars, supérieur à certains programmes prioritaires. Les résultats doivent donc être à la hauteur de ce budget. Or, il semble qu'il y a ait un manque de coordination entre les différents organes d'information du Secrétariat, qui peut même déboucher sur des doubles emplois. L'importance de réaliser des études d'audience pour savoir si on répond bien aux besoins et à la demande des utilisateurs a aussi été mise en avant. Plusieurs délégations ont fait remarquer que les nouvelles technologies mises au service de l'Organisation, qui devraient être utilisées de façon permanentes, peuvent permettre de faire des économies.
Pour sa part, le représentant du Guyana, qui s'exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a regretté que la coordination des sites Internet en arabe, en chinois et en russe, soit réalisée grâce à des fonds d'assistance générale, et par du personnel employé à court terme. En accord avec plusieurs autres délégations, il a plaidé pour un traitement équitable des six langues officielles de l'ONU sur l'Internet et demandé à cette fin la création de postes stables financés au titre du budget ordinaire. De nombreux intervenants, rappelant que l'accès aux nouvelles technologies d'information n'est pas encore universel, notamment dans les pays en développement, ont aussi insisté sur la nécessité d'une répartition équitable des ressources entre les médias électroniques et les moyens traditionnels d'information.
La Commission a entendu les interventions des pays suivants: Finlande (au nom de l'Union européenne et des Etats associés), Guyana (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), Egypte, Chine, Ouganda, Japon, Etats-Unis, République- Unie de Tanzanie, Cuba, Israël, Canada, Kenya et Koweït.
La Commission a par ailleurs achevé l'examen du titre VI du budget- programme en se penchant sur les chapitres consacrés aux droits de l'homme, à l'opération de protection et d'assistance en faveur des réfugiés, aux réfugiés de Palestine et à l'aide humanitaire. Les délégations se sont particulièrement inquiétées de la réduction du niveau des ressources extrabudgétaires dont ces activités sont largement dépendantes, notamment pour ce qui est du Haut Commissariat pour les réfugiés. Certaines se sont demandées s'il y a des variantes possibles au financement de ces programmes pour résoudre ce problème désormais récurrent. Il a aussi été indiqué à plusieurs reprises que les réfugiés doivent se voir accorder le même traitement dans quelque région du monde qu'ils se trouvent. Et à ce titre, certains orateurs se sont inquiétés de la baisse de ressources destinées à l'Office des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine pour le Proche- Orient (UNRWA).
Les pays suivants se sont exprimés sur ces chapitres: Cuba, Ouganda, Inde, Brésil, Algérie, Japon, Etats-Unis, Namibie, Egypte, Israël, et Canada.
La Commission a aussi achevé son examen du Titre V sur la coopération régionale pour le développement en entendant le Président du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires, M. Conrad Mselle, qui a apporté des compléments de réponse aux questions posées par les délégations tout au long du débat. Le représentant du Pakistan est aussi intervenu.
Le directeur de la Division de la planification des programmes et du budget, M. Warren Sach, a répondu aux questions des délégations.
La Commission poursuivra son examen "chapitre par chapitre" du projet de budget-programme pour l'exercice biennal 2000-2001, cet après-midi à 15 heures.
Titre V: Coopération régionale pour le développement
Programme ordinaire de coopération technique
Fin du débat
En réponse aux délégations, qui avaient regretté que le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCAQB) n'ait pas donné de conseils concernant le chapitre 21 consacré au programme de coopération technique et ait transmis la question à l'Assemblée générale, le Président du CCQAB, M. CONRAD MSELLE, a expliqué que différents points de vues se sont exprimés sur la question de savoir s'il fallait incorporer ou non ce chapitre au budget ordinaire. Cette controverse n'est pas du ressort du Comité consultatif, a poursuivi M. Mselle, c'est pourquoi les experts n'ont pas touché à la proposition du Secrétaire général de renvoyer la question à l'Assemblée générale, pour qu'elle tranche elle-même. Cela dit, le Comité consultatif n'a pas d'objection à ce que la Cinquième Commission examine cette proposition, ce qui est en soi une recommandation, a conclu la Président du CCQAB.
Les Membres du Comité consultatif doivent-ils prendre leurs décisions en vertu de vues divergentes ou sur la base de décisions de l'Assemblée générale, s'est interrogé M. AMJAD HUSSAIN B. SIAL (Pakistan), estimant que les Membres du CCQAB doivent agir en leur qualité d'experts indépendants sans tenir compte de considérations politiques.
En réponse à cette intervention, M. MSELLE a fait remarquer que, si les Membres agissent en effet en toute indépendance, ils ne vivent pas dans une tour d'ivoire. Les experts proviennent de différentes zones géographiques, et il serait impossible et même pas du tout souhaitable qu'ils agissent sans tenir compte du contexte politique dans lequel sont prises les décisions.
Reprenant la parole, le représentant du Pakistan a estimé que les experts du CCQAB doivent faire leurs recommandations uniquement sur la base de décisions de l'Assemblée générale.
Projet de budget-programme de l'exercice biennal 2000-2001 (point 121)
Titre VI: Droits de l'homme et affaires humanitaires
Documentation
La documentation sur ce titre du budget a été présentée dans notre communiqué AG/AB/536 en date du 9 novembre 1999.
Suite du débat général
Mme DULCE BUERGO RODRIGUEZ (Cuba) a pris note des observations de M. Sach relatives au mandat ayant permis au Secrétariat de mettre au point certaines activités concernant les indicateurs des droits de l'homme. Le Plan à moyen terme mentionne concrètement des indicateurs pour les droits de l'homme, notamment les droits culturels et sociaux, a-t-elle reconnu, avant d'estimer que la manière dont le texte du projet est rédigé ne traduit pas pleinement l'esprit et la lettre du Plan à moyen terme. Pour ce qui est des réponses données par le Secrétariat au sujet du financement d'activités non durables, la délégation cubaine n'est pas pleinement satisfaite car la question est toujours en suspens à l'Assemblée générale, qui ne s'est pas encore prononcée. Pour Cuba, il ne faudrait pas engager de dépenses tant que l'Assemblée n'a pas pris de décision.
M. NESTER ODAGA-JALOMAYO (Ouganda) a réitéré sa question relative à la répartition géographique des postes au Haut Commissariat aux droits de l'homme.
Les droits de l'homme ne doivent pas devenir un nouvel instrument de colonialisme, a estimé M. RAMESH CHANDRA (Inde), qui a constaté que la grande majorité des rapports présentés et examinés portent uniquement sur des pays en développement et visent parfois davantage la promotion de leur auteur que celle des droits de l'homme. Il faudrait en fait réexaminer les mandats des rapporteurs spéciaux ainsi que le financement de leurs activités.
Protection et assistance aux réfugiés
M. DAMICO (Brésil) a pris note des préoccupations exprimées récemment par le Haut Commissariat pour les réfugiés au sujet des ressources décroissantes disponibles pour mettre en oeuvre les activités du HCR. Le niveau de l'aide humanitaire devrait être proportionnel au nombre de réfugiés présents dans le pays qui reçoit l'aide. Le fardeau le plus lourd ne repose pas nécessairement sur le ou les pays donateurs mais surtout sur les pays d'accueil des réfugiés qui sont, eux aussi, souvent en développement, comme on peut le voir régulièrement en Afrique, a également fait remarquer le représentant.
M. DJAMEL MOKTEFI (Algérie) a exprimé sa préoccupation face à la réduction prévue du niveau des ressources extrabudgétaires pour l'exercice biennal 2000-2001 et sur les répercussions négatives que cette situation aura sur les réfugiés. La délégation algérienne insiste pour qu'il n'y ait aucun traitement discriminatoire des réfugiés où qu'ils soient dans le monde.
M. TETSUO KONDO (Japon) a exprimé son ferme appui au projet de budget- programme pour ce chapitre. Le Japon estime que le HCR doit assurer une meilleure communication avec d'autres organes des Nations Unies qui ont des activités humanitaires de reconstruction dans le contexte du développement, comme par exemple le PNUD. Il faut une interaction plus étroite entre ces deux institutions. Le représentant a demandé des informations sur l'augmentation de 35% des honoraires des consultants et de 45% pour des services contractuels.
M. TABB (Etats-Unis) a souscrit de manière générale au projet de programme de travail du HCR pour 2000-2001, qu'il a jugé conforme au Plan à moyen terme. Il a aussi exprimé son accord sur le niveau de ressources proposé et s'est félicité que pour la première fois le projet de budget soit orienté quelque peu vers les résultats. Toutefois sur ce point précis, la délégation américaine juge que les réalisations escomptées demeurent insuffisantes et devraient être plus détaillées à l'avenir.
M. ODAGA-JALOMAYO (Ouganda) a déclaré que ce chapitre est un chapitre clef pour sa délégation car l'Ouganda est actuellement, et après avoir été un pays d'exode, une terre d'accueil. Le texte explicatif fournit dans le rapport du Secrétaire général demeure insuffisant. Les réfugiés, où qu'ils se trouvent, doivent être traités sur un même pied d'égalité. Chaque année et chaque fois que l'on examine le budget du HCR, on constate une diminution des ressources extrabudgétaires, ce qui est chaque fois un peu plus inquiétant, a poursuivi le représentant. Il a regretté que, contrairement à ce qui a été demandé dans une résolution de l'Assemblée générale, le Secrétaire général n'ait pas présenté un tableau des flux des ressources extrabudgétaires et compensé la diminution de ces ressources par des fonds ordinaires. Le représentant a par ailleurs demandé quand l'étude sur le classement de postes sera achevée.
Mme EVA SILOT BRAVO (Cuba) s'est dite préoccupée par la diminution des contributions extrabudgétaires, qui représentent pourtant la base des ressources fournies pour ce chapitre. Y a-t-il des variantes pour résoudre les problèmes de financement de ce chapitre?
M. B. KANDANGA (Namibie) a réaffirmé l'importance que sa délégation accorde au chapitre 23. Il a souscrit aux observations du Comité du programme et de la coordination, et notamment celle rappelant que les pays d'accueil devraient recevoir suffisamment d'assistance et qu'il ne devrait y avoir aucune discrimination dans le traitement des réfugiés, qu'ils se trouvent en Europe, en Asie ou en Afrique. Le représentant s'est aussi inquiété par la réduction prévue du niveau des ressources extrabudgétaires et l'impact néfaste de cette réduction sur l'assistance concrète apportées aux réfugiés. Ceci démontre une nouvelle fois, selon lui, que les ressources extrabudgétaires ne sont pas fiables et que l'on ne doit pas en être tributaire.
Le Directeur de la Division de la planification des programmes et du budget, M. WARREN SACH, a indiqué que l'étude sur les modes et sources de financement évoquée dans une note du Secrétaire général est encore à caractère prospectif. Pour ce qui est du nouveau classement des postes, le dialogue entre le Bureau de la planification des programmes et le HCR devrait démarrer au printemps 2000. Il s'agit davantage d'une négociation que d'un examen, ce qui ne sera pas facile, a reconnu M. Sach. En l'occurrence, il s'agit de passer au crible 4 000 à 5 000 postes, aussi ne faut-il pas s'attendre à des progrès rapides sur ce point. Il sera répondu aux autres questions par écrit, a ajouté M. Sach.
Réfugiés de Palestine
M. MOKTEFI (Algérie) a réaffirmé son appui au programme de travail relatif à ce chapitre, estimant que la communauté internationale devrait poursuivre son assistance en faveur des réfugiés de Palestine. Exprimant le ferme soutien de sa délégation à l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), il s'est dit préoccupé par la baisse des contributions extrabudgétaires qui pourrait avoir des répercussions négatives sur les services fournis. Il a demandé des éclaircissements concernant la situation financière actuelle de l'Office de secours.
M. KONDO (Japon) a affirmé que son pays va poursuivre sa politique de soutien à ce chapitre. Il a également demandé des précisions au Secrétariat sur la répartition des responsabilités entre les différentes institutions spécialisées des Nations Unies (UNESCO, OMS et UNRWA) chargées de porter assistance aux réfugiés de Palestine.
Mme BUERGO RODRIGUEZ (Cuba) s'est déclarée préoccupée par la baisse des ressources fournies à l'UNRWA, qui ne pourra pas mettre en oeuvre l'intégralité de ses activités durant le prochain exercice biennal, notamment le programme d'enseignement. Elle a salué les activités de l'UNESCO et de l'OMS sur le terrain.
M. TABB (Etats-Unis) a exprimé son soutien au programme de travail de l'UNRWA et a émis le souhait que le Secrétariat soit en mesure d'attirer des personnes compétentes pour fournir des services efficaces. Les objectifs poursuivis par l'Office restent vagues, a-t-il toutefois regretté, avant de demander s'il est possible de mesurer les avancées réalisées en matière d'allégement de la pauvreté.
M. AYMAN ELGAMMAL (Egypte) a exprimé ses préoccupations concernant les réductions de ressources qui pourraient avoir des effets négatifs sur la qualité des services fournis par l'Office, ce dernier ayant du mal à obtenir des fonds en dehors du budget ordinaire. Il a remercié l'UNESCO et l'OMS pour leur soutien apporté aux réfugiés de Palestine en matière d'éducation et santé.
M. RON ADAM (Israël) a déclaré appuyer les activités de l'Office de secours, estimant que l'UNRWA constitue un pôle de stabilité pour les Palestiniens, inquiets pour leur avenir. La question des réfugiés fait actuellement l'objet de négociations, a-t-il rappelé. Il s'est par ailleurs inquiété des difficultés financières actuelles de l'UNRWA et a appuyé les réformes en cours pour parvenir à une meilleure efficacité de l'Office. Israël espère qu'il pourra surmonter la crise financière de ces dernières années et qu'un financement suffisant lui sera attribué pour l'exercice 2000- 2001.
M. ODAGA-JALOMAYO (Ouganda) a regretté la situation déplorable dans laquelle se trouvent les réfugiés palestiniens, en particulier au Liban, et espéré que les ressources nécessaires seront octroyées à l'Office pour qu'il puisse effectuer son mandat. Evoquant la suppression d'un certain nombre de postes, il s'est demandé si ces postes sont abolis ou simplement vacants.
En réponse à ces remarques, M. Warren Sach a expliqué que le rapport de l'UNRWA est transmis à la Quatrième Commission, qui est chargée de l'examiner. Le manque de ressources extrabudgétaires a conduit à la suppression de certaines activités, a-t-il reconnu. En réponse au représentant des Etats- Unis, M. Sach a fait part de certaines données permettant de mesurer le facteur d de la pauvreté. Le rapport stipule que les taux de pauvreté nationale vont de 16 à 37% suivant les régions; des mesures sont prises et des projets bien spécifiques sont consacrés à cette question, a-t-il précisé.
M. MOKTEFI (Algérie) a déclaré avoir du mal à accepter l'idée que les rapports sur les activités de l'Office, soumis à la Quatrième Commission, ne puissent pas être aussi examinés par la Cinquième Commission. Il serait utile d'avoir accès à ces documents en tant qu'outil d'information, a-t-il poursuivi.
A l'instar de la délégation algérienne, Mme BUERGO RODRIGUEZ (Cuba) a estimé qu'il serait très utile de permettre à la Cinquième Commission d'examiner le rapport sur l'UNRWA. Elle a réaffirmé le souhait de sa délégation de voir l'Office bénéficier de ressources supplémentaires au titre du budget ordinaire.
Aide humanitaire
M. DAMICO (Brésil) a déclaré que l'importance de l'action des Nations Unies dans le domaine humanitaire est incontestable. L'Organisation a été à la hauteur des défis posés notamment par les catastrophes naturelles ou créées par l'homme. La délégation brésilienne estime que les postes extrabudgétaires de l'équipe spéciale interinstitutions pour l'atténuation des effets des catastrophes naturelles devraient être rétablis dans le tableau d'effectifs. Elle insiste sur l'importance de rédiger un manuel complet de la meilleure manière de gérer les crises humanitaires.
Le Secrétariat a-t-il l'intention de mettre en oeuvre les recommandations de l'Assemblée générale concernant les consultants, comme il l'a fait pour ce chapitre? Le représentant a aussi demandé au Secrétariat de donner des informations sur l'éventuelle rationalisation supplémentaire qui pourrait être opérée au sein du Bureau de la coordination des affaires humanitaires.
M. CHRISTOPHER BURTON (Canada) a abordé la question de la subvention de 2,3 millions de dollars accordée au PNUD et imputée au budget ordinaire en échange de son travail sur l'atténuation des effets des catastrophes. Quelle est la base de la poursuite de cette subvention, étant donné que l'Assemblée générale ne s'est pas encore prononcée sur ce point, a demandé le représentant.
M. KONDO (Japon) s'est réjoui de voir que le Secrétariat s'est conformé à la résolution sur le renforcement de la coordination des activités humanitaires. Il faudrait néanmoins faire un examen minutieux des activités dans ce domaine, en gardant à l'esprit le fait que les activités devraient être transférées aux fonds et programmes. Le représentant a demandé des informations plus détaillées justifiant des reclassements et des créations de postes demandés. Relevant l'augmentation des ressources destinées aux frais de voyage, le représentant a mis en lumière un certain double emploi dans ce domaine entre les sous-programmes. Il a aussi partagé l'opinion du représentant du Canada concernant la subvention accordée au PNUD.
Mme SILOT BRAVO (Cuba), a évoqué la mention faite dans le rapport au "rôle" du Conseil de sécurité dans les fonctions essentielles du Bureau de la coordination des affaires humanitaires, elle a déclaré à cet effet que le Secrétariat devrait éviter de présenter de nouveau des propositions émanant du programme de réforme du Secrétaire général qui n'ont pas été approuvées par l'Assemblée générale. La représentante a estimé que la subvention accordée au PNUD pour atténuer les effets des catastrophes naturelles pourrait prendre un caractère permanent, étant donné qu'il s'agit là d'un transfert d'activités récurrentes.
M. MOKTEFI (Algérie) a estimé qu'il faudrait éviter de mobiliser des organes politiques, tel que le Conseil de sécurité, dans les activités humanitaires. Que va-t-il advenir de la structure administrative du Secrétariat pour la Décennie internationale d'atténuation des conséquences des catastrophes naturelles, qui prend fin bientôt, a aussi demandé le représentant.
Répondant aux questions des délégations, M. SACH a expliqué que la subvention accordée au PNUD découle du programme de réforme de 1997. A l'époque, le problème du caractère permanent ou non de cette subvention n'avait pas été discuté. Il est possible que les activités liées à la Décennie internationale d'atténuation des conséquences des catastrophes naturelles se poursuivent, d'autant qu'elles correspondraient au mandat du Coordonnateur de l'assistance humanitaire. Il n'est donc pas prévu pour l'instant de déplacer les fonctionnaires du secrétariat de cette Décennie situés à Genève, a-t-il indiqué.
Titre VII: Information
Documentation
Le montant des crédits demandés sous le titre VII (145 734 000 dollars) ne concerne que le chapitre 26, consacré à l'information. Il fait apparaître une augmentation de 1,4% par rapport aux crédits ouverts en 1998-1999, liée essentiellement aux besoins découlant des réunions et conférences spéciales prévues pour 2000-2001. Le nombre total de postes demeure inchangé, mais il est cependant proposé de reclasser à D-1 le poste P-5 du chef du Bureau du Secrétaire adjoint et Assistant spécial du Secrétaire général adjoint. S'agissant de cette proposition, le CCQAB ne pense pas qu'il soit justifié de créer un nouveau poste, étant donné qu'il existe déjà 20 postes D-1 au chapitre. Si les fonctions du titulaire l'exigent vraiment, il faudrait obtenir ce poste, soit par le biais d'un échange soit par un transfert à l'intérieur du Département. Le Comité s'inquiète de l'absence apparente de coordination dans la création et la maintenance des autres sites Internet du système des Nations Unies. Il demande aussi que l'on présente un état des incidences sur le budget-programme du projet pilote de radiodiffusion, avant de le mettre en chantier.
La note A/C.5/54/27 du Secrétaire général sur le projet de budget- programme pour l'exercice biennal 2000-2001: chapitre 26 (Information) fait suite à l'observation du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) qui, notant qu'un montant de 206 100 dollars a été demandé pour financer le coût de concours extérieurs liés, entre autres, à la création de programmes de recherche et de base de données pour le site Web de l'Organisation, dans les langues officielles autre que l'anglais, a indiqué qu'aucun état des incidences sur le budget-programme n'a été soumis à l'Assemblée générale. C'est à la demande de l'Assemblée générale, que le Secrétaire général a présenté trois propositions (A, B, et C) afin d'assurer l'égalité de traitement entre les 6 langues officielles sur le site Web.
Ayant examiné ces propositions, le Comité de l'information a prié ensuite le Secrétaire général de développer davantage sa proposition C, dans laquelle sont décrites trois options ainsi que des indications sur les ressources requises. Le nouveau rapport du Secrétaire général sera examiné par le Comité de l'information à la reprise de la 21ème session, en novembre. Si le Comité formule alors des recommandations ayant des incidences sur le budget-programme, un état de ces incidences sera établi avant l'adoption de toute recommandation. Le rapport indique que les décisions et recommandations du Comité de l'information à cet égard seront examinées par la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission). Débat
M. JARMO SAREVA (Finlande) - au nom de l'Union européenne, de la Bulgarie, de la République tchèque, de l'Estonie, de la Hongrie, de la Lettonie, de la Lituanie, de la Pologne, de la Roumanie, de la Slovaquie, de Chypre et de Malte - a estimé qu'il est important pour l'ONU d'avoir une stratégie coordonnée en matière d'information. Les ressources doivent être ciblées comme il convient pour veiller à ce que l'Organisation transmette un message cohérent, a-t-il poursuivi, estimant que le processus de réforme en cours est encore loin d'avoir atteint ses objectifs. Le budget consacré à ce chapitre dépasse les 140 millions de dollars par exercice biennal, a-t-il fait remarquer; c'est plus que ce qui est attribué à certains programmes prioritaires tels que les affaires économiques et sociales ou encore le commerce et le développement. Il dépasse même la somme des ressources consacrées à la prévention de la criminalité, la lutte contre la drogue, Habitat, l'environnement, les droits de l'homme, l'assistance humanitaire et l'assistance aux réfugiés palestiniens.
De l'avis de l'Union européenne, les résultats doivent être à la hauteur de ce budget. Le représentant a déploré la coordination insuffisante entre les différents organes du Secrétariat, faisant remarquer que les différents supports - y compris les publications et Internet - semblent oeuvrer selon des programmes de travail différents. Il faut vérifier que les ressources sont utilisées de façon optimale, et ce chapitre doit faire l'objet d'une approche intégrée, a-t-il insisté. L'Union européenne demande des éclaircissements concernant les rôles du Bureau du porte-parole, d'une part, et de la Division de l'information et des médias d'autre part, et souhaite connaître, le cas échéant, les répercussions de la publication électronique sur la Division des affaires publiques. Le représentant a plaidé pour un réexamen des niveaux hiérarchiques et souhaité que les publications soient efficaces et rentables. Pour l'Union européenne, les nouvelles technologies mises au service de l'Organisation peuvent être notamment utilisées pour faire des économies. Elle espère que ces technologies vont à l'avenir être utilisées de façon permanente.
M. GARFIELD BARNWELL (Guyana) - au nom du groupe des 77 et de la Chine - a insisté sur la nécessité d'une distribution équitable des ressources entre les différents moyens de transmettre l'information, rappelant que l'accès aux nouvelles technologies n'est pas encore universel, en particulier dans les pays en développement. Le Groupe des 77 et la Chine plaident pour l'octroi d'un financement adéquat au projet pilote de Système international de diffusion. Le niveau hiérarchique doit être en rapport avec les programmes d'activités approuvés par les centres d'information en question, a poursuivi le représentant. Le Groupe des 77 et de la Chine soulignent en outre la nécessité de mettre en oeuvre les résolutions de l'Assemblée générale concernant l'intégration des centres d'information des Nations Unies au sein du PNUD. Il s'est déclaré préoccupé par le fait que la coordination de sites Web en arabe, en chinois et en russe, se fait grâce à des fonds d'assistance générale, et par du personnel employé à court terme. Il a plaidé pour un traitement équitable des 6 langues officielles de l'ONU sur le Web et demandé à cette fin la création de postes stables financés au titre du budget ordinaire.
M. ELGAMMAL (Egypte) a jugé absolument indispensable de commencer sans plus attendre le projet pilote de radiodiffusion internationale pour que les Nations Unies puissent être présentes dans tous les pays et dans tous les villages, surtout dans les zones en développement. Il est inacceptable que l'on se propose de financer l'Internet au titre du budget ordinaire, alors que les moyens traditionnels d'information ne sont financés que par des ressources extrabudgétaires, a déclaré le représentant, car les nouvelles technologies ne sont pas accessibles à toutes les populations des pays en développement et il faut donc continuer à utiliser les médias traditionnels. Il a aussi demandé des explications sur l'examen des critères permettant d'établir les niveaux hiérarchiques des responsables des Centres d'information des Nations Unies. En ce qui concerne le processus d'intégration des Centres, l'Egypte insiste pour qu'il se fasse au cas par cas et en consultation étroite et préalable avec le pays hôte. Le représentant s'est dit préoccupé par le fait que le fonctionnement du site Internet en arabe soit assuré par des ressources extrabudgétaires et par du personnel à court terme. L'Egypte demande qu'il y ait un poste permanent pour ce site, financé sur le budget ordinaire.
Mme SUN MINQIN (Chine) a reconnu que les activités du Département de l'Information sont très importantes car c'est le moyen de faire connaître le monde les activités des Nations Unies. La représentante s'est inquiétée de constater que la coordination et le développement des pages en arabe, chinois et russe du site Internet se fasse en ayant recours à du personnel temporaire, alors que les pages anglaises, françaises et espagnoles fonctionnent avec du personnel ayant des postes permanents.
Les 6 langues officielles doivent impérativement être traitées sur un pied d'égalité, a insisté la représentante. Elle a fait observer que de plus en plus d'utilisateurs ayant accès au site Internet, le renforcement des pages dans toutes les langues, et notamment en chinois, ne fera qu'augmenter cette tendance. Elle a en conclusion plaidé en faveur de la création d'un poste de coordonnateur du développement du site chinois financé au budget ordinaire.
M. ODAGA-JALOMAYO (Ouganda) a souligné l'importance de ce chapitre du budget, qui permet à l'Organisation d'être mieux comprise par la communauté internationale. Le Département de l'Information fait du bon travail et tous les moyens financiers doivent donc lui être octroyés. Le travail effectué vers l'Afrique, publications et émissions radios, est très utile, a expliqué le représentant qui s'est particulièrement réjoui de voir que l'on a même recours à des langues locales, comme le swahili. L'engouement pour l'Internet ne doit donc pas faire oublier le rôle des moyens de communication et d'information traditionnels, a-t-il estimé.
M. JUICHI TAKAHARA (Japon) a indiqué que sa délégation attache une grande importance au travail du Département de l'Information, notamment dans la promotion et la compréhension des domaines d'activités prioritaires définis par le Plan à moyen terme. Il est encourageant de constater que l'Organisation s'efforce de se maintenir à la pointe du progrès technologique. Il faudrait toutefois que le Département de l'Information soit tout aussi performant dans toutes les activités qu'il entreprend. Pour ce qui est du Bureau du porte-parole du Secrétaire général, le représentant a relevé que l'augmentation de 176,9% demandée au titre des frais de voyage est bien supérieure à celle prévue pour les voyages du Secrétaire général. Il a demandé des explications à ce sujet. Pour le Japon, les techniques d'information sont un outil essentiel du travail du Département et aimerait être mieux informé sur les innovations réalisées à ce jour. Pour ce qui est du site Internet, la délégation japonaise admet le besoin croissant d'un développement continu et d'un enrichissement constant du site, mais à la lumière de la situation financière difficile de l'Organisation, il estime que le Secrétariat doit continuer de réfléchir à la possibilité de faire fonctionner ce site grâce à une gestion pragmatique des ressources, financières et humaines, et des coûts.
M. THOMAS REPASCH (Etats-Unis) a indiqué que sa délégation attache une grande importance au rôle de l'information. Ce travail doit être réalisé de la manière la plus efficace possible, en se débarrassant des pratiques les plus anciennes et moins efficaces. Malheureusement le projet de budget fait état de peu d'activités concernant la modernisation et l'innovation et par conséquent les Etats-Unis ne peuvent pas accepter l'augmentation proposée. Il n'est pas indiqué par exemple si les directeurs de programmes ont fait une autoévaluation et une estimation des résultats.
Comment le Département saura-t-il s'il a un public plus large qui connaît mieux l'Organisation. Sur quels critères est-il possible de l'établir, s'est interrogé le représentant. La délégation américaine aimerait savoir comment les communiqués de presse sont réalisés. Pourquoi, par exemple, des comptes- rendus analytiques sont-ils publiés comme communiqués de presse? Que fait-on d'autre pour satisfaire aux besoins d'information.
Il semble de plus qu'il n'y ait pas de stratégie générale concernant les relations avec les médias, a fait remarquer M. Repasch qui s'est demandé si les différentes activités d'information - résumés analytiques, communiqués de presse et bulletins radios - ne font pas double emploi. De plus, il ne semble pas y avoir eu d'étude d'audience pour savoir si l'on répond bien aux besoins et à la demande des utilisateurs, a déploré le représentant. En réalité, il lui semble que la nécessité de répondre aux besoins internes enlève des ressources précieuses à la fonction importante d'honorer les publics extérieurs. Pour M. Repasch, un bulletin électronique sur les informations du jour n'est utile que si le contenu l'est aussi. Il a suggéré aussi au Département de revoir la question de la couverture photo des réunions et des voyages du Secrétaire général.
M. MUHAMMAD YUSSUF (République-Unie de Tanzanie) a salué le travail très important permettant de diffuser certaines émissions en langue locale en Afrique. Il a demandé à ce que la seule personne capable de réaliser les émissions en swahili obtienne un poste permanent. Il a fait remarquer que seul 40 postes d'administrateurs sont requis pour diriger plus de 60 Centres d'information des Nations Unies. Pourquoi certains Centres ne sont-ils pas dirigés par des administrateurs? a demandé le représentant.
Mme BUERGO RODRIGUEZ (Cuba) s'est inquiétée de la modeste augmentation de ressources proposée pour le prochain exercice biennal au regard des mandats supplémentaires demandés au titre de ce chapitre. Ayant remarqué des changements par rapport à l'organigramme précédent, elle a demandé dans quel contexte l'Assemblée générale a adopté la nouvelle structure du Département de l'information. Elle s'est inquiétée à son tour des difficultés d'accès à l'information électronique pour les pays en développement et souligné l'importance de conserver des moyens d'information traditionnels parallèlement à la diffusion sur des supports électroniques. Mme Rodriguez a voulu savoir la raison de la diminution des ressources concernant les activités de l'information sur les questions de la Palestine? Pourquoi aucune ressource n'est-elle prévue pour le suivi de la Conférence sur les pratiques commerciales restrictives? N'y a-t-il pas risque de double emploi? a-t-elle demandé. De l'avis de la délégation cubaine, la publication sur papier reste le meilleur moyen de transmettre des idées et des informations à un maximum de personnes. Mme Buergo Rodriguez s'est en outre déclarée attachée à la publication gratuite des nombreux produits provenant des services d'informations de l'ONU.
M. ADAM (Israël) a fait remarquer que les montants alloués au Département de l'information sont considérables si on les compare à ceux alloués à d'autres activités de l'ONU. Il faudrait à cet égard modifier les priorités des Nations Unies et vérifier qu'il n'y ait pas double emploi entre le Bureau des relations extérieures et le Bureau du porte-parole du Secrétaire général, a-t-il poursuivi, estimant par ailleurs que les sites Internet devraient être traités à égalité dans les six langues officielles.
M. JOHN ORR (Canada) s'est associé aux remarques de l'Union européenne sur les coûts importants du programme d'information. L'ONU dépense plus d'argent pour dire au monde le bon travail qu'elle fait que pour réaliser effectivement ce travail. Le lien entre les différentes divisions du Département de l'information ne semble pas évident, a-t-il poursuivi. Il s'est dit frappé par l'absence d'informations relatives à la fourniture efficace et ciblée d'informations aux différents médias de la communauté internationale, estimant que l'ONU a besoin d'un plan coordonné en la matière. Le Canada s'inquiète par ailleurs des doubles emplois pour ce qui est de l'élaboration de recueils de résolutions. En ce qui concerne le suivi des réunions extraordinaires et des conférences spéciales, il estime que les ressources supplémentaires demandées ne sont pas assorties de justifications suffisantes, notamment en ce qui concerne les frais de voyage.
De l'avis de M. THOMAS B. AMOLO (Kenya), l'information est un élément fondamental pour mieux faire connaître l'ONU, qui fait souvent l'objet de critiques et d'agressions. Il faudrait éviter que les moyens d'information traditionnels ne dépendent de ressources extrabudgétaires, a-t-il ajouté, avant de plaider pour que le kiswaili devienne une langue officielle des Nations Unies. La très modeste augmentation de ressources demandées au titre de ce chapitre ne permettra peut-être pas de mettre en oeuvre toutes les activités demandées, s'est-il inquiété.
Pour M. ZIAD MONAYAIR (Koweït), l'information est un miroir qui reflète le véritable tableau formé par l'ensemble des idées que l'ONU veut communiquer aux différentes régions du monde. Il s'est déclaré très attaché au projet de mise en place d'un service de radiodiffusion internationale. Il a plaidé pour un traitement à égalité entre les six langues officielles sur Internet et a demandé des informations concernant l'intégration des Centres d'information des Nations Unies au sein des bureaux du PNUD.
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