LA CINQUIEME COMMISSION ACHEVE L'EXAMEN DU RAPPORT DU SECRETAIRE GENERAL SUR LES ACTIVITES DU BUREAU DES SERVICES DE CONTROLE INTERNE
Communiqué de Presse
AG/AB/535
LA CINQUIEME COMMISSION ACHEVE L'EXAMEN DU RAPPORT DU SECRETAIRE GENERAL SUR LES ACTIVITES DU BUREAU DES SERVICES DE CONTROLE INTERNE
19991109"Je n'ai aucunement voulu donner l'impression que des Etats Membres sont opposés à la réforme et n'ai jamais fait allusion à des manoeuvres systématiques de la part de certains groupes ou d'Etats individuels à l'encontre du Secrétariat", a déclaré M. Karl Paschke, Secrétaire général adjoint aux services de contrôle interne, devant la Cinquième Commission (administrative et budgétaire), qui achevait ce matin l'examen du rapport sur les activités du Bureau des services de contrôle interne (BSCI). Demandant aux délégations de ne pas le rendre responsable de reportages incorrects parus dans les médias, M. Paschke, a répondu par écrit aux interrogations exprimées suite à la conférence de presse donnée le 25 octobre dernier, au cours de laquelle des déclarations critiques au sujet de certains Etats Membres lui avaient été attribuées. La section des investigations du BSCI va mener une enquête en vue de déterminer la source ou les sources ayant conduit à la publication du communiqué de presse paru sur le site web de la Fondation des Nations Unies. En ce qui concerne certaines remarques faites dans la préface du rapport du BSCI, elles n'ont, selon M. Paschke, aucunement l'intention d'offenser les Etats Membres. "Il me semblait qu'une certaine franchise était possible", a-t-il ajouté.
Les délégations ont regretté pour leur part cet incident, certaines estimant que le doute n'est pas entièrement levé et que de tels malentendus sont susceptibles d'endommager les rapports entre les Etats Membres et le Secrétariat. Elles ont invité la Fondation des Nations Unies à agir à l'avenir avec plus de sérieux afin de ne pas devenir l'instrument de rumeurs. Elles ont également demandé des éclaircissements au Secrétariat à propos de la notion de "microgestion" dont il est fait référence dans la préface du rapport du BSCI.
Pour sa part, le représentant du Pakistan a pris position au sujet de la recommandation du BSCI visant à ce que l'ONU obtienne restitution, du Gouvernement angolais, de 13 millions de dollars, liés à des malversations commises au sein de la Mission de l'ONU dans ce pays. Il a expliqué que si l'on devait déduire cette somme des montants que l'Organisation doit par ailleurs à ce pays, on créerait un précédent impliquant que d'autres Etats Membres pourraient déduire de leurs contributions les sommes que l'ONU doit leur rembourser, par exemple au titre de la fourniture de contingent et de matériel pour les opérations de maintien de la paix. Il a fait observer que, dans ce cas précis, les paiements ont été effectués à des ressortissants angolais et non au Gouvernement de l'Angola.
Les délégations suivantes ont fait une déclaration: Guyana (au nom du groupe des 77 et de la Chine), Turquie, Cuba, Pakistan, Nouvelle-Zélande, Canada, Finlande (au nom de l'Union européenne), Algérie.
Cet après-midi, à partir de 15 heures, la Cinquième Commission poursuivra l'examen du titre V du projet de budget- programme de l'exercice biennal 2000-2001 consacré à la coopération régionale pour le développement.
Rapport du Secrétaire général sur les activités du Bureau des services de contrôle interne (point 127)
Fin du débat général
En réponse au représentant du Guyana, qui intervenait au nom du groupe des 77 et de la Chine, M. KARL PASCHKE, Secrétaire général adjoint aux services de contrôle interne, a répondu par écrit aux interrogations des délégations au sujet de la conférence de presse donnée le 25 octobre dernier à l'occasion de la présentation du rapport du BSCI. Des déclarations critiques au sujet de certains Etats Membres avaient alors été attribuées au Secrétaire général adjoint. "Je n'ai aucunement voulu donner l'impression que des Etats Membres sont opposés à la réforme et n'ai jamais fait allusion à des manoeuvres systématiques de la part de certains groupes ou d'Etats individuels. Je n'ai jamais non plus désigné nommément aucun Etat Membre", a affirmé M. Paschke, qui a demandé aux délégations de ne pas le rendre responsable de reportages incorrects parus dans les médias. En ce qui concerne certaines remarques faites dans la préface du rapport, elles n'avaient selon lui aucunement l'intention d'offenser les Etats Membres. "Il me semblait qu'une certaine franchise était possible", a-t-il ajouté, précisant que ses observations sont personnelles et subjectives dans la mesure ou elles reflètent ses opinions, mais qu'elles ne visent en aucun cas à critiquer ou à induire quiconque en erreur. La section des investigations du BSCI va mener une enquête en vue de déterminer la source ou les sources ayant conduit à la publication du communiqué de presse sur le site web de la Fondation des Nations Unies, a ajouté M. Paschke.
M. GARTHFIELD BARNWELL (Guyana), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a remercié M. Paschke d'avoir répondu à ses questions. Il a toutefois précisé que les remarques des délégations à propos de la référence directe à certains Etats Membres, qui auraient été faites dans la presse, ne s'adressaient pas à M. Paschke. Le représentant a invité la Fondation des Nations Unies à agir à l'avenir avec plus de sérieux afin de ne pas devenir l'instrument de rumeurs. Le groupe des 77 et la Chine prient le Secrétaire général de se renseigner au sujet de cet épisode malencontreux et de faire part des faits à la Cinquième Commission de façon prioritaire. Ils demandent également des éclaircissements au Secrétariat à propos de la notion de "microgestion" dont il est fait référence dans la préface du rapport du BSCI.
M. FIKRET DEMIR (Turquie) a remercié M. Paschke des compléments d'information qu'il a fournis. L'efficacité du fonctionnement administratif et financier des Nations Unies est l'une des priorités les plus importantes de la délégation turque et les organes de contrôle, interne et externe, jouent un rôle fondamental à ce titre. Aujourd'hui le BSCI a ajouté beaucoup de valeur pour améliorer le fonctionnement de l'Organisation, qui est meilleure aujourd'hui qu'il y a 5 ans, en partie grâce au BSCI. Le BSCI a contribué à mettre en place un régime de responsabilisation de l'ONU.
L'une des preuves en est le taux d'application des recommandations qui est en augmentation constante. Le travail du BSCI est respecté et pris au sérieux au sein de l'Organisation, ce qui fait que des montants considérables ont pu être économisés. L'indépendance opérationnelle et l'autonomie des organes de contrôle sont non seulement un atout indispensable mais aussi une clef du succès, a estimé le représentant, qui s'est aussi félicité de constater que M. Paschke s'est assuré qu'à aucun moment l'indépendance du BSCI ne soit remise en cause.
Mme EVA SILOT BRAVO (Cuba) a appuyé sans réserves la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine et a estimé que le rapport annuel du BSCI est de bonne qualité. Toutefois la préface de ce rapport suscite quelques préoccupations pour la délégation cubaine. La création du BSCI est certes un réel apport, mais il ne faut pas négliger et renier les pratiques antérieures de surveillance, a fait observer la représentante en premier lieu. Selon elle, le Bureau a simplement répondu aux besoins et à certains impératifs des Etats Membres. L'évaluation des impacts des activités du BSCI sur l'Organisation, présentée dans le rapport, semble par trop optimiste, a poursuivi Mme Silot Bravo, ajoutant que les modalités d'examen par l'Assemblée générale des travaux du BSCI sont incontournables. Malheureusement l'ambiance qui a régné autour de ce rapport correspond à la volonté de certaines délégations d'imposer leurs points de vue à toutes les autres. Ceci n'a rien à voir avec la nécessité d'améliorer le fonctionnement de l'Organisation, a-t- elle déploré.
Pour la délégation cubaine, il est également regrettable que la préface mentionne de nouveau la question de la "microgestion" de l'Organisation par les Etats Membres. Ceci montre effectivement, au sujet du contrôle, qu'il aurait fallu créer un organe plus clairement défini, avec une répartition des rôles sans ambiguïté possible. Quoiqu'il en soit, la délégation cubaine rejette catégoriquement la notion de microgestion des Etats Membres. La représentante a estimé qu'il aurait aussi fallu passer sous silence la question de la réduction des mandats ou de leur nombre trop élevé afin d'éviter les réactions de certaines délégations et de permettre un examen serein et de fond du rapport. Pour ce qui est des recommandations du BSCI pour réaliser des économies, la représentante a souhaité qu'une certaine harmonisation intervienne sur cette question, car cette fonction que le BSCI semble s'être arrogé ne correspond pas aux dispositions de la résolution portant création du Bureau. Il serait parfaitement inacceptable que ces économies visent à atteindre la réduction du niveau budgétaire, a précisé Mme Silot Bravo. La délégation cubaine estime que le domaine de l'investigation doit être examiné avec précision, étant donné le fait que certaines personnes soupçonnées de malversations ont été en définitive innocentées.
M. AMJAD HUSSAIN SIAL (Pakistan) a appuyé l'intégralité de la déclaration faite ce matin par le Groupe des 77 et la Chine. Pour ce qui est de la recommandation du BSCI visant la restitution par le Gouvernement angolais de 13 millions de dollars, en déduisant par exemple ce montant de demandes de remboursement que le Gouvernement de l'Angola pourrait avoir envers les Nations Unies, la délégation du Pakistan conteste le fait que cette recommandation corresponde à la résolution 51/12 de l'Assemblée générale. Retenir des paiements à un gouvernement ou les déduire des compensations qu'un gouvernement pourrait demander à l'ONU sont deux choses complètement différentes. Quel est l'article du règlement financier qui rend une telle recommandation possible, a demandé M. Sial, estimant que cette question est de la plus haute importance en raison de la profondeur de sa portée pour tous les Etats Membres. Si cette recommandation du BSCI est approuvée et appliquée, cela voudra dire que les Etats Membres peuvent agir de la même façon et à leur tour déduire de leurs contributions des montants dont les Nations Unies seraient toujours redevables auprès d'eux. Or, dans le cas considéré, les paiements ont été faits par les Nations Unies en Angola à des ressortissants et non au Gouvernement angolais, a encore précisé le représentant.
Les remarques du Secrétaire général-adjoint concernant la triche d'officiers de police à des examens de langues au sein d'une mission semblent non fondées et la délégation du Pakistan demande que toutes les informations soient fournies à la Cinquième Commission. Par ailleurs, M. Paschke ne s'est pas prononcé sur les observations des Etats Membres concernant la préface de son rapport et notamment les commentaires relatifs à une soi-disant "microgestion". En tout cas, pour le représentant, une discussion détaillée d'un problème critique ne saurait être qualifiée de "microgestion". Au sujet des propos attribués à M. Karl Paschke sur le site Internet de la fondation des Nations Unies, M. Sial a demandé une réponse officielle du Secrétaire général. Par quelle voie est-elle arrivée sur ce site? Qui est responsable du choix des 5 pays nommés et mis en cause? En conclusion, la délégation du Pakistan tient à réitérer son soutien aux travaux du BSCI, en pleine conformité avec le mandat que l'Assemblée générale lui a attribué.
Tout en réaffirmant son appui au travail du BSCI, Mme WEN CHIN POWLES (Nouvelle-Zélande) s'est associée aux déclarations du représentant de la Turquie et a souhaité beaucoup de succès à M. Paschke, qui s'apprète à quitter ses fonctions de Secrétaire général adjoint aux services de contrôle interne.
M. DJAMEL MOKTEFI (Algérie) a rendu hommage au travail du BSCI, tout en regrettant certaines difficultés de communication entre cet organe et la Cinquième commission. Revenant sur le contenu de la conférence de presse du 25 octobre, le représentant a estimé que le doute subsiste, en dépit des réponses de M. Paschke. "Il y a quelque part une responsabilité morale du Secrétaire général adjoint dans cette situation", a poursuivi M. Moktefi, qui a déclaré ne pas comprendre certaines remarques critiques concernant l'attitude d'Etats Membres, alors que plus de 80% des recommandations du BCSI ont été appliquées.
"Il ne faut pas confondre les commentaires sur les activités et ceux relatifs aux attitudes des Etats Membres", a-t-il poursuivi. De l'avis de l'Algérie, les commentaires personnels de M. Paschke dans le cadre de sa préface ne semblent pas appropriés dans la mesure où ils peuvent provoquer certaines situations troubles et endommager les relations entre les Etats Membres et les représentants du Secrétariat.
M. JOHN ORR (Canada) s'est associé à la déclaration de la Nouvelle-Zélande et a émis le souhait que le Secrétaire général trouve à M. Paschke un successeur aussi talentueux que lui.
M. ELIAS LÄHDESMÄKI (Finlande), au nom de l'Union européenne, a réaffirmé son appui à l'égard d'un contrôle interne ferme et indépendant au sein des Nations Unies. L'Union européenne s'associe aux déclarations de la Nouvelle-Zélande et de la Turquie, et souhaite poursuivre des discussions constructives sur tous les sujets abordés aujourd'hui. Le représentant a remercié M. Paschke et ses collaborateurs pour leurs efforts visant à jeter les bases d'un bon contrôle interne aux Nations Unies, et les a félicité pour les avancées déjà réalisées.
En réponse aux délégations, M. PASCHKE a dit apprécier le caractère dialectique des discussions au sein de la Cinquième Commission, estimant qu'il est très constructif pour le BSCI d'être défié ou remis en question. Il a regretté de ne pas avoir pu répondre de façon intégrale aux interrogations, affirmant toutefois avoir pris au sérieux toutes les questions posées. Il y aura d'autres occasions de poursuivre le débat lors des séances officieuses, a-t-il poursuivi. Rappelant qu'il quittera son poste vendredi prochain, M. Paschke a remercié les délégations pour le dialogue de ces cinq dernières années. Il a déclaré avoir fait de son mieux pour être à la hauteur de la tâche, et émis le souhait que les rapports de son successeur avec la Cinquième Commission soient aussi bons.
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