DES DELEGATIONS JUGENT QUE LES RESSOURCES ALLOUEES A LA CEA NE REFLETENT PAS LA PRIORITE ACCORDEE PAR L'ASSEMBLEE GENERALE AU DEVELOPPEMENT DE L'AFRIQUE
Communiqué de Presse
AG/AB/533
DES DELEGATIONS JUGENT QUE LES RESSOURCES ALLOUEES A LA CEA NE REFLETENT PAS LA PRIORITE ACCORDEE PAR L'ASSEMBLEE GENERALE AU DEVELOPPEMENT DE L'AFRIQUE
19991108Elles insistent pour que le Secrétariat prenne d'urgence des mesures visant à réduire les taux de vacance de postes
Le chapitre 16 consacré au développement économique et social est "Le" chapitre du projet de budget-programme, a déclaré le représentant de l'Ouganda à la Cinquième commission (administrative et budgétaire), qui examinait, ce matin, le titre V du projet de budget 2000-2001 relatif à la Coopération régionale pour le développement. A l'image du représentant ougandais, une grande majorité des intervenants a estimé que l'augmentation des ressources proposée pour la Commission économique pour l'Afrique (CEA) ne reflète pas l'aspect hautement prioritaire accordé au développement de l'Afrique par l'Assemblée générale. Certains ont jugé cette situation révélatrice de l'absence de prise de conscience du rôle essentiel joué par la CEA en faveur du développement, et tout particulièrement de l'élimination de la pauvreté. Nombreux ont aussi été les représentants à craindre que le fort taux de vacance de postes enregistré à la CEA (supérieur à 22%) n'entrave la bonne réalisation des programmes et à demander au Secrétariat de prendre d'urgence des mesures visant à accélérer le recrutement de fonctionnaires et l'attribution des postes vacants. Quelques représentants ont aussi fait part de leur incompréhension devant la répartition des ressources décidée, ne saisissant pas pourquoi l'on augmente d'un côté les fonds destinés aux services extérieurs d'interprétation et l'on réduit de l'autre ceux destinés aux publications, dont l'importance en matière d'information et de prise de conscience de la population a pourtant été maintes fois reconnue. Le représentant de la République-Unie de Tanzanie a plaidé pour que des programmes de travail concrets soient élaborés pour la CEA, à l'image de ce qui est fait pour les autres commissions régionales.
Des préoccupations ont aussi été exprimées à l'égard de la diminution des ressources destinées à la Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique. Il a aussi été demandé qu'une attention particulière soit accordée à la situation spécifique, et notamment à leur vulnérabilité aux catastrophes naturelles, des petits Etats des Caraïbes. Plusieurs intervenants ont, par ailleurs, souligné la nécessité d'intégrer une perspective sexospécifique à toutes les activités entreprises par les Commissions économiques régionales.
A ce titre, la Commission a entendu les représentants des pays suivants: Guyana (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), Egypte, Algérie, Japon, Etats-Unis, Ouganda, Zambie, République de Corée, Ethiopie, Cuba, Ghana, Namibie, Nigéria, Israël, Kenya, Soudan, et République-Unie de Tanzanie.
La Commission a aussi procédé à l'examen des chapitres 14 et 15 du projet de budget-programme, consacrés à la prévention du crime et la justice pénale et au contrôle international des drogues, dont les ressources sont respectivement en hausse de 11% et de 15,5%. Tout en rappelant que ces thèmes ont été déclarés prioritaires par le Plan à moyen terme, plusieurs délégations se sont inquiétées du fort taux de vacance mentionné dans le rapport, notamment au Centre de prévention de la criminalité internationale de Vienne. "Il n'y a plus de postes vacants dans ce Centre, tous les postes ont été attribués ces derniers mois", leur a répondu le Contrôleur des Nations Unies, M. Jean-Pierre Halbwachs.
Les représentants des pays suivants ont pris la parole sur ce thème (crime et drogue): Algérie, Brésil, Etats-Unis, Japon, Ouganda, Cuba, République de Corée, Philippines, Australie, et Mexique.
La Commission a également achevé son examen des chapitres du projet-programme de l'exercice biennal 2000-2001 consacrés à l'environnement et aux établissements humains, chapitres 12 et 13 respectivement, en entendant les représentants du Brésil, de Cuba, de la Turquie, et de l'Ouganda.
Le Contrôleur des Nations Unies, M. Jean-Pierre Halbwachs, et le Président du Comité du programme et de la coordination, M. Tommo Monthe, ont répondu aux questions des délégations ce matin.
Cet après-midi, une fois la séance plénière de l'Assemblée générale levée, la Cinquième Commission poursuivra son examen du Titre V (Coopération régionale pour le développement) du projet de budget-programme de l'exercice biennal 2000-2001.
Projet de budget-programme de l'exercice biennal 2000-2001 (point 121)
Titre IV: Coopération internationale pour le développement
Environnement
Suite du débat général
M. ALEXANDRE PEIXOTO (Brésil) a rappelé l'attachement de sa délégation aux activités de développement durable engagées par l'ONU, en particulier par l'intermédiaire du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUE) qui, selon lui a besoin de ressources adéquates, stables et prévisibles pour mener à bien sa mission. Les ressources extrabudgétaires sont les bienvenues pour les activités complémentaires, a poursuivi le représentant, estimant toutefois que les activités principales devraient être financées par des fonds provenant du budget ordinaire. Le renforcement du PNUE et de son administration dépend d'un financement adéquat, a-t-il conclu.
Mme EVA SILOT BRAVO (Cuba) s'est inquiétée de la diminution de ressources dans certains domaines d'activités, s'étonnant que les demandes d'allocation de ressources additionnelles de l'Assemblée générale ne se reflètent pas dans le budget- programme. Elle s'est étonnée que certaines recommandations du Bureau des services de contrôle interne (BSCI), qui n'ont pas encore été approuvées par l'Assemblée générale, et font encore l'objet de discussions, ont été prises en compte dans le budget- programme; elle a remarqué en outre que certaines recommandations dépassent le mandat du BSCI. La représentante s'est étonnée que le Secrétariat ait pris des initiatives de cet ordre.
En réponse aux remarques de Mme Rodriguez, M. JEAN-PIERRE HALBWACHS le Contrôleur des Nations Unies a expliqué que certaines recommandations d'audit interne devraient faire l'objet de mesures de suivi de la part du Secrétariat, et qu'il s'agit d'une procédure normale et courante.
Reprenant la parole, la représentante de Cuba a conseillé au Secrétariat d'être très prudent en la matière et de prendre en compte l'état d'avancement des négociations sur certaines questions, notamment lorsqu'elles abordent le problème de la budgétisation axée sur les résultats.
Etablissements humains
M. FIKRET DEMIR (Turquie) a fait remarquer que le niveau de ressources est en baisse de 0,2% par rapport au budget-programme du précédent exercice biennal, et qu'il est prévu pour ce chapitre 10 millions de dollars de moins que ce qui avait été proposé dans l'esquisse budgétaire. Si les ressources devraient suffire à mettre en oeuvre les activités prescrites, a-t-il estimé, de petits ajustements peuvent toutefois s'avérer nécessaires. Il a souhaité recevoir des éclaircissements en ce qui concerne l'utilisation de fonds extrabudgétaires sur ce chapitre.
Mme SILOT BRAVO (Cuba) s'est inquiétée de la dépendance excessive à des fonds extrabudgétaires, ajoutant que les ressources consacrées à la préparation du processus "Istambul + 5" sont insuffisantes. Elle s'est étonnée des recommandations faites par les organes de contrôle, qui agissent en l'absence de mandat de la part d'un organe délibérant.
M. NESTER ODAGA-JALOMAYO (Ouganda) s'est dit préoccupé par la manière dont les données sont présentées dans ce chapitre. Au lieu de parler de résultats escomptés, il vaudrait mieux, par exemple, parler d'indicateurs de réalisations. Il a demandé au Secrétariat d'expliquer pourquoi certaines recommandations, qui n'ont pas été approuvées par l'Assemblée générale, sont de nouveau présentées dans ce chapitre. Le représentant a aussi souhaité savoir pourquoi Habitat et le PNUE comptent tant sur des ressources extrabudgétaires. Selon lui, des activités si importantes devraient bénéficier d'une base financière plus stable et plus prévisible. Le rapport parle de "repères" pour mesurer les choix à prendre en matière de politiques et pour l'édification des capacités; le Secrétariat devrait mieux expliquer le sens qu'il donne à ce terme, a poursuivi le représentant. Rappelant qu'au moment où le rapport a été rédigé, une réforme avait lieu tant à Habitat qu'au PNUE, le représentant s'est demandé dans quelle mesure les propositions du Secrétaire général tiennent compte de ces restructurations. Il a, par ailleurs, noté que les sous-programmes de ce chapitre sont passés de 4 à 2, et a demandé comment cette réduction allait contribuer à la revitalisation d'Habitat. Le représentant a également souhaité savoir si le coût des services fournis par l'Office de Nairobi est inclus et combien cet Office dépense au titre de ce chapitre 13.
Répondant aux observations, M. Jean-Pierre Halbwachs, Contrôleur des Nations Unies, a expliqué que la prépondérance des ressources extrabudgétaires est surtout liée aux activités de coopération technique et opérationnelle, qui sont naturellement financées par ce type de ressources. L'Office de Nairobi fournit des services aussi bien au PNUE qu'à Habitat et c'est depuis 1996 qu'il a été décidé de présenter ensemble les coûts administratifs de ces deux programmes pour l'Office de Nairobi, a-t-il ajouté, précisant que des réductions significatives ont pu avoir lieu concernant le coût de ces services.
Prévention du crime et justice pénale Contrôle international des drogues
Les ressources demandées pour le chapitre 14 (Prévention du crime et justice pénale) sont en augmentation de 11% par rapport à l'exercice précédent et s'élèvent à 5 956 300 dollars. Sur cette augmentation, un montant de 236 100 dollars représente les dépenses non renouvelables liées à l'organisation du dixième Congrès des Nations Unies qui se tiendra à Vienne en 2000, et un montant de 362 900 dollars qui servira à renforcer les activités opérationnelles du Centre, grâce en particulier à la création d'un nouveau poste P-4.
Pour le chapitre 15 (Contrôle international des drogues), les ressources demandées sont de 17 023 100 dollars, soit une augmentation de 15,5% par rapport à 1998-1999. Celle-ci résulte essentiellement de la création proposée de trois nouveaux postes (2 P-4 et 1 P-3).
Le CCQAB n'a pas d'objection sur ces deux chapitres.
Débat
M. DJAMEL MOKTEFI (Algérie) a rappelé que le Programme consacré à la prévention du crime et la justice pénale est l'une des priorités du Plan à moyen terme. Il s'est inquiété du fort taux de vacance au Centre de Vienne pour la prévention du crime et de la criminalité, en particulier dans la catégorie des administrateurs et a souhaité être informé sur le taux de vacance actuel.
M. PEIXOTO (Brésil) a appuyé la hausse de ressources proposées et a approuvé la proposition de redéployer un poste P-4 à Vienne. Il a invité le Secrétariat à accélérer le processus de recrutement pour faire face au fort taux de vacance.
M. TABB (Etats-Unis) s'est prononcé en faveur du redéploiement d'un P-4 à Vienne. Il s'est étonné de la disparition d'une publication intitulée "Tendance", qui n'est plus imprimée mais continue de paraître sur internet. Il aurait souhaité que des mesures soient prises pour lutter contre la criminalité informatique.
M. TETSUO KONDO (Japon) a estimé qu'il est essentiel de renforcer les activités du Centre de prévention du crime. Le Japon est prêt à examiner de manière positive les recommandations relatives à la création d'un poste P-4 pour améliorer les capacités d'expertise du Centre. Des informations supplémentaires justifiant la création de ce poste seraient néanmoins les bienvenues, a fait observer le représentant.
M. ODAGA-JALOMAYO (Ouganda) a estimé que les prévisions de ressources sont à la hauteur des activités envisagées. Il faudrait une coopération accrue entre la prévention de la criminalité et la justice pénale ainsi que d'autres institutions s'occupant d'activités identiques. Notant notamment qu'il est proposé de réduire de près de moitié le nombre des rapports présentés à la Commission de la prévention du crime et de la justice pénale, le représentant a demandé qui passe en revue le programme de travail de ce chapitre.
Mme DULCE BUERGO RODRIGUEZ (Cuba) a pris note avec satisfaction de l'augmentation de 11,1% des ressources prévues au chapitre 14. Cuba appuie sans réserves les recommandations du CPC et du CCQAB, qui ont entraîné notamment des modifications du texte explicatif sur ce chapitre. La représentante a demandé à connaître l'impact de la réduction du nombre de rapports sur le programme de travail. Cela a-t-il des incidences sur les activités exécutées par la Commission sur la prévention du crime et la justice pénale dans ce domaine, s'est-elle interrogée. La délégation cubaine aimerait en outre avoir des précisions sur les "manifestations spéciales" qui sont prévues pour promouvoir la signature et la ratification de la Convention contre la criminalité transnationale organisée. La représentante a aussi fait part de sa préoccupation devant le taux élevé de vacance de poste, plus de 16%, appliqué au Centre pour les administrateurs. Elle a aussi réitéré sa préoccupation au sujet de l'inclusion dans le document budgétaire de recommandations du Bureau des services de contrôle interne sur des sujets pour lesquels l'Assemblée générale ne s'est pas encore prononcée. Ceci est d'autant plus inquiétant que, selon elle, certaines des recommandations, relatives notamment aux ressources, dépassent le mandat du BSCI.
M. PARK HAE-YUN (République de Corée) a déclaré que sa délégation attache une importance particulière à la prévention du terrorisme, c'est pourquoi il s'est félicité des activités de prévention prévues dans ce domaine. Toutefois et malgré l'augmentation demandée, la République de Corée continue de penser que les ressources prévues sont insuffisantes. Elle appuie notamment la création de trois nouveaux postes.
Mme MARY JO ARAGON (Philippines) a regretté que le texte explicatif ne parle pas de l'égalité entre les hommes et les femmes. Le Secrétaire général devrait s'assurer que les décisions de la Commission de la prévention du crime et de la justice pénale intègrent une optique sexospécifique dans les activités mises en oeuvre par le Centre. La représentante a aussi particulièrement soutenu les activités du Centre à l'égard de la lutte contre le trafic des femmes et des enfants.
Répondant aux questions, le Contrôleur Halbwachs a indiqué que le taux de vacance de postes élevé au Centre de la prévention du crime et de la justice pénale s'explique par le fait qu'au moment où le rapport a été préparé trois postes étaient vacants, qui depuis ont été pourvus. Aussi depuis le mois d'avril, le taux de vacance est désormais nul. La Commission se réunit annuellement pour 2 semaines et la décision de réduire les rapports visent à consolider les programmes et à recentrer les travaux de cette session relativement courte, a-t-il poursuivi. S'agissant des activités liées à la Convention contre la criminalité transnationale organisée, il a indiqué que même si la Convention n'est pas encore finalisée, il s'agit de se tenir prêt à la promouvoir puisque l'on prévoit qu'elle sera achevée en l'an 2000.
M. HENRY FOX (Australie) a estimé que l'augmentation de 11,1% des ressources demandées pour ce chapitre est conforme à la priorité accordée aux activités de prévention du crime. Les rapports du BSCI sont internes au Secrétariat et n'ont pas besoin d'être inclus dans le document budgétaire, a reconnu le représentant, estimant toutefois que l'initiative prise par les rédacteurs du projet de budget s'avère très utile. La délégation australienne encourage cette tendance.
M. KONDO (Japon) s'est déclaré satisfait par le chapitre du projet de budget-programme consacré à la lutte contre la drogue, qui met l'accent sur certaines activités telles que la lutte contre les amphétamines ou encore en faveur de la coopération régionale en Asie du Sud-Est. Il s'est toutefois déclaré préoccupé par le taux de vacance de postes. Se félicitant du renforcement des fonctions normatives, il a souhaité qu'elles soient financées par le budget ordinaire, avant de rappeler que le Gouvernement du Japon a largement participé au financement du Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues (PNUCID). La délégation japonaise appuie la création d'un poste de classe P-4 au chapitre intitulé "réduction de l'offre, élimination des cultures illicites et répression du trafic des drogues", et d'un poste P-3 pour ce qui est de la "coordination et de la promotion du contrôle international des drogues".
"Le problème de la drogue est un problème mondial qui exige une réponse mondiale", a estimé pour sa part M. TABB (Etats- Unis), qui s'est inquiété de la façon dont on allait évaluer les réalisations escomptées, sachant que certaines d'entre elles restent très vagues. Il s'est aussi inquiété du nombre important de réunions prévues par la Commission des stupéfiants (OICS) et de ses comités subsidiaires. Ont-il vraiment besoin de se réunir plus d'une fois par semaine, a demandé le représentant, qui a également souhaité recevoir des éclaircissements concernant le nombre important de rapports, de publications ou encore d'ateliers prévus à ce sujet.
M. PEIXOTO (Brésil) a estimé que le programme de travail devrait être plus équilibré pour ce qui est de l'étude de l'offre et de la demande de drogues, et qu'il devrait davantage se préoccuper du problème du blanchiment d'argent.
Mme SILOT BRAVO (Cuba) a regretté que les objectifs fixés pour ce chapitre soient très généraux et difficiles à comprendre et s'est interrogée quant à leur conformité avec le Plan à moyen terme. Elle a demandé de donner plus d'importance au sous- programme relatif à la demande de drogue, avant de s'inquiéter à nouveau de l'application de recommandations qui n'ont pas de statut clair, exigeant une décision de la part d'organes délibérants.
M. ERNESTO HERRERA (Mexique) a approuvé l'importance accordée à ce chapitre dans le budget-programme.
Mme ARAGON (Philippines) a appuyé les conclusions et recommandations du CPC sur ce chapitre.
M. ODAGA-JALOMAYO (Ouganda) a appuyé les ressources demandées et les recommandations formulées par le CPC sur ce chapitre. Il faut que des ressources soient fournies aux pays, tels que l'Ouganda, qui font de plus en plus office de pays de transit pour les trafiquants, a estimé le représentant. Il a ajouté que les institutions régionales qui luttent contre le trafic des drogues doivent aussi être aidées. M. ODAGA-JALOMAYO a demandé si le financement de ce chapitre est mixte, à savoir partagé entre le budget ordinaire et les ressources extrabudgétaires.
M. Jean-Pierre Halbwachs, Contrôleur des Nations Unies, a indiqué qu'au PNUCID, le taux de vacance de postes est de 11,4%, soit 5 postes vacants, qui n'ont pas encore été pourvus. L'Organe international de contrôle des stupéfiants découlant d'un traité, il définit lui-même son programme de travail, a ensuite expliqué le Contrôleur. Concernant les sources du financement de ces activités, il a indiqué que 8 millions de dollars proviennent du budget ordinaire et 250 000 du Fonds des Nations Unies pour le contrôle des drogues. Il donnera par écrit le détail des activités financées par ces différentes sources.
M. FOX (Australie) a fait part de sa stupéfaction devant le fait que certaines organisations qui disposent d'un volume de ressources très important ne sont pas en mesure de réaliser leurs activités dans la limite de ces ressources.
Titre V: Coopération régionale pour le développement
Documentation
Le montant total des crédits demandés au titre V s'élève à 381 195 500 dollars, répartis entre le chapitre 16 A (Commission régionale, Commission économique pour l'Afrique); le chapitre 16 B (Bureau des commissions régionales à New York); le chapitre 17 (Développement économique et social en Asie et dans le Pacifique); le chapitre 18 (Développement économique de l'Europe); le chapitre 19 (Développement économique et social en Amérique latine et dans les Caraïbes); le chapitre 20 (Développement économique et social en Asie occidentale); et le chapitre 21 (Programme ordinaire de coopération technique).
Au titre du Chapitre 16 (Développement économique et social en Afrique - Commissions régionales et économiques et Bureau des commissions à New York), le Secrétaire général demande 80 837 800 dollars, soit une augmentation de 230 000 dollars par rapport à 1998-1999. Le Secrétaire général explique que les centres sous-régionaux de développement ont été renforcés pour leur permettre de jouer pleinement le rôle d'agents d'exécution de la CEA, de fournir des conseils sur les politiques à suivre et de mener des activités opérationnelles pour les Etats Membres et les organisations intergouvernementales sous-régionales. Ils exécuteront aussi le nouveau sous-programme relatif à la promotion des activités sous-régionales de développement et recevront ensemble près de 35% des ressources prévues au titre du programme de travail. Le Centre africain pour la femme sera renforcé également pour mettre l'accent sur la question de l'intégration des femmes au développement au niveau de la programmation, de l'organisation et de la gestion. Pour faciliter la mise en oeuvre du programme de travail, une grande attention sera accordée à la modernisation des techniques. La CEA étant encore en retard sur de nombreux organismes des Nations Unies en matière de techniques d'information, il est prévu de renforcer ses capacités dans ce domaine. Compte tenu des changements mentionnés, il est proposé de créer 5 nouveaux postes d'administrateur, d'utiliser des ressources précédemment prévues pour le recrutement de personnel temporaire pour créer 3 postes d'agent local afin de renforcer la sécurité au Centre de conférences et de reclasser un poste de P-3 à P-4.
Pour ce qui est du chapitre 17 (Développement économique et social en Asie et dans le Pacifique), les ressources demandées sont de 56 457 900 dollars, soit une diminution de 0,3%, correspondant au résultat net des ajustements effectués notamment à la rubrique "Postes".
43 590 100 dollars sont prévus pour le chapitre 18 (Développement économique de l'Europe), ce qui marque une très légère augmentation par rapport à l'exercice précédent due principalement à la création d'un nouveau poste P-4.
En ce qui concerne le chapitre 19 (Développement économique en Amérique latine et dans les Caraïbes), les ressources demandées sont de 83 073 200 dollars, soit une augmentation de 389 200 dollars au regard de 1998-1999. Celle-ci s'explique principalement par le coût de la transformation de trois postes d'agent local en postes d'administrateur et par les ressources supplémentaires nécessaires pour financer d'autres dépenses de personnel.
Le Secrétaire général demande 49 994 400 dollars pour le chapitre 20 (Développement économique et social en Asie occidentale). Ce montant fait apparaître une augmentation de 242 100 dollars imputable par l'essentiel au reclassement d'un poste P-3 à P-4, à la fourniture d'un appui continu aux opérations du Système intégré de gestion et au recours à des services contractuels pour assurer la sécurité des locaux de la CESAO.
S'agissant du chapitre 21 (Programme ordinaire de coopération technique), le montant demandé de 42 655 200 dollars demeure inchangé par rapport au montant de 1998-1999.
Le CCCQAB n'a pas d'objection majeure concernant les propositions formulées par le Secrétaire général sur ces divers chapitres.
Débat général
M. GARFIELD BARNWELL (Guyana), s'exprimant au nom du Groupe des 77 et la Chine, a fait part de son très ferme appui à l'égard du travail entrepris par les Commissions économiques régionales. Le Groupe des 77 et la Chine sont très préoccupés par les taux de vacance de postes élevés appliqués dans ces Commissions. Il demande au Secrétaire général de prendre d'urgence des mesures pour assurer un recrutement rapide dans ces institutions. Le Groupe se félicite des réformes entreprises au sein de la Commission économique pour l'Afrique, toutefois il est préoccupé par le faible niveau d'augmentation des ressources proposées, qui ne reflète pas la priorité et l'importance accordées au développement de l'Afrique. La CEA devrait avoir plus de ressources pour assurer le rôle dirigeant qui lui revient en matière de développement. La capacité en termes d'information et de technologie de la CEA continue notamment d'être très en retard et les ressources prévues à cet effet sont de 30% en deça des besoins réels. Pour ce qui est de la Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique (CESAP), le Groupe est très préoccupé par la réduction des ressources prévues. Il tient à obtenir l'assurance que cette réduction n'entravera pas la pleine réalisation des mandats et activités prescrits.
Concernant la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), le Groupe des 77 et la Chine reconnaissent les initiatives prises par la CEPALC pour faire face aux nouveaux défis qui ont surgi dans la région. Il estime que même s'il apparaît que l'intégration des questions sexospécifiques pourrait être satisfaite par le simple redéploiement de ressources, il faut s'assurer que ce redéploiement n'aura aucune incidence négative sur les activités de la Commission. Le Groupe des 77 et la Chine sont quelque peu inquiets au sujet des ressources proposées à l'intention de certains programmes spécifiques de la CEPALC et notamment celui concernant la prévention des catastrophes naturelles. Le représentant a ensuite mis en lumière la situation particulière de près de 23 Etats de la région des Caraïbes au sein même de la Commission et a insisté pour que des ressources suffisantes soient attribuées à ces petits Etats pour tirer un meilleur parti des activités de la Commission. Cette fragilité particulière des petits Etats de la région des Caraïbes exige notamment qu'une importance particulière soit accordée à la coopération technique, qui ne peut en aucun cas être remplacée par des partenariats entre les donateurs et les récipiendaires. S'ils sont souhaitables, de tels partenariats ne peuvent en aucune manière se substituer à la coopération technique, a insisté le représentant, qui a demandé au Secrétariat d'assurer un financement stable et prévisible permettant de garantir aux Etats de la CEPALC, et notamment les plus petits d'entre eux, qu'ils bénéficieront pleinement de la coopération technique.
M. AYMAN M. ELGAMMAL (Egypte) s'est inquiété de l'augmentation des taux de vacance dans les commissions économiques régionales des Nations Unies, en particulier dans les pays en développement, et a demandé que les procédures de nomination des fonctionnaires soient rationalisées. Il s'est également préoccupé du sous-équipement de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), qui ne bénéficie pas des dernières technologies informatiques. Il faut renforcer le Bureau de coordination des commissions économiques en matière de ressources humaines, a-t-il ajouté.
De l'avis de M. MOKTEFI (Algérie), l'augmentation du niveau de ressources proposé dans le budget-programme ne reflète pas l'aspect prioritaire accordé à cette question; il faudrait donc consacrer à ce chapitre des ressources supplémentaires. Le représentant s'est également préoccupé du fort taux de vacances au CEA, craignant qu'il ne freine l'application des programmes, et souhaité connaître le taux de vacance actuel. Le recours aux consultants extérieurs ne saurait constituer une solution à ce problème, a-t-il ajouté. Pour la délégation algérienne, le nouveau Centre de conférences d'Addis-Abeba devrait être plus créatif afin d'être mieux utilisé, et la CEA devrait pouvoir bénéficier de services d'interprètes et d'édition adéquats, ce qui n'est pas le cas actuellement.
M. KONDORO (Japon) a souhaité recevoir des justifications supplémentaires concernant la création de nouveaux postes destinés aux sous-programmes "promotions de la femme" et "appui aux activités sous-régionales pour le développement".
M. THOMAS REPASCH (Etats-Unis) s'est inquiété du taux de vacance de postes à la CEA (qui était de 22% en mai dernier). Il a aussi demandé des précisions sur les subventions accordées au Centre de conférences d'Addis-Abeba. Les Etats-Unis ne veulent pas accorder de subventions supplémentaires s'ils ne sont pas certains que la situation s'améliore, a-t-il déclaré.
M. ODAGA-JALOMAYO (Ouganda) a rappelé l'attachement de sa délégation à ce chapitre du budget, qui revêt selon lui une importance cruciale. La coopération entre les commissions régionales est primordiale et devrait être encouragée, a-t-il ajouté, avant de s'inquiéter à son tour du fort taux de vacance de postes à la CEA. Les mesures prises par le Secrétariat pour remédier à ce problème ont-elle été efficaces? Qu'en est-il de la situation actuelle? s'est-il interrogé. De l'avis de l'Ouganda, ce chapitre ne reçoit pas encore un niveau de ressources suffisant, et les postes créés doivent être effectivement pourvus. Le représentant s'est félicité de la création de deux sous-programmes consacrés à la promotion de la femme et à l'appui aux activités sous-régionales pour le développement. Faisant écho à d'autres délégations, il a fait remarquer que la CEA est encore à la traîne pour ce qui est des technologies modernes, et demandé que des ressources soient consacrées à l'installation de micro ordinateurs et à la mise en place d'une équipe permanente d'interprètes. Il est important de continuer de fournir des subventions au Centre pour empêcher qu'il ne se dégrade davantage, a-t-il ajouté. Il a mis en garde contre le recours excessif à des consultants extérieurs, estimant que le Secrétariat devrait, dans la mesure du possible, avoir recours à des services internes.
M. MATHIAS DAKA (Zambie) a souligné l'importance des activités des commissions économiques régionales pour le développement. C'est pourquoi le taux de vacance élevé constaté dans ces commissions, et notamment à la CEA, est particulièrement inquiétant. Le représentant a demandé au Secrétariat de fournir les informations les plus récentes sur ce point. Il s'est également interrogé sur le bien-fondé de continuer à recourir aux services d'interprètes indépendants de la CEA. Quelle est la solution la moins onéreuse en la matière, a-t-il demandé aux représentants du Secrétariat. Il a fait remarquer qu'il serait plus judicieux de créer une équipe d'interprétation permanente plutôt que d'accroître les ressources pour les interprètes indépendants.
M. PARK HAE-YUN (République de Corée) a fait part également de ses préoccupations au sujet du taux de vacance de postes élevé qui perdure dans les commissions régionales. La République de Corée préconise davantage d'efforts pour écourter les délais de recrutement et de transfert entre les diverses administrations de l'ONU. Le représentant a aussi mis l'accent sur l'importance d'intégrer une perspective sexospécifique dans toutes les activités menées par les Commissions.
M. HAILE SELASSIE GETACHEW (Ethiopie) a indiqué que sa délégation accorde la plus haute importance à ce chapitre de budget. Rappelant la réforme mise en oeuvre par la CEA, le représentant s'est inquiété de la très faible augmentation des ressources destinées à cette Commission. Ceci témoigne, selon lui, de l'absence de prise de conscience du rôle de la CEA dans le développement de l'Afrique. En revanche, il s'est félicité de l'importance accordée à la modernisation des technologies employées au sein de la CEA. Toutes les ressources nécessaires à cette modernisation doivent impérativement être dégagées, a-t-il insisté. Le représentant s'est aussi dit inquiet du niveau élevé du taux de vacance de postes. Il a ajouté que le Centre de conférences d'Addis-Abeba doit se voir attribuer le niveau de priorité qui lui revient et partant recevoir toutes les ressources nécessaires à sa modernisation, notamment pour ce qui est des techniques de télécommunication.
Mme BUERGO RODRIGUEZ (Cuba) a indiqué que la délégation cubaine accorde une importance particulière aux différents travaux des commissions économiques régionales. Cuba appuie tout particulièrement le programme et les objectifs fondamentaux de la CEA, qui a une tâche urgente à réaliser. Selon elle, il faut faire porter les efforts davantage sur les activités destinées à éliminer la pauvreté, ce qui permettrait de faire un grand pas en avant vers le développement économique et social dans cette région. La représentante a fait part de sa préoccupation au sujet de la faible augmentation des ressources prévues pour la CEA. Le montant de ressources indiqué n'est pas à la hauteur des problèmes et défis que doit relever la CEA, a-t-elle estimé. Elle s'est particulièrement inquiétée de la diminution des ressources destinées aux cinq premiers sous-programmes du chapitre 16. La représentante a également noté que plusieurs sous-programmes sont trop tributaires des ressources extrabudgétaires. Puisque l'on connaît l'importance de l'impact qu'ont les publications sur la prise de conscience des populations, pourquoi alors réduire sensiblement les ressources destinées à élaborer ces publications, s'est-elle interrogée. Mme Buergo Rodriguez s'est également inquiétée de la diminution de près de 75% des ressources prévues pour la coopération interrégionale. Elle a également exprimé son plein soutien au travail de coordination essentiel du Bureau des commissions économiques régionales à New York. Le volume de ressources prévu ne reflète pas le volume de travail de ce Bureau, qui a sensiblement augmenté ces derniers temps, a-t-elle mis en garde.
M. LESLIE K. CHRISTAN (Ghana) a noté avec inquiétude la diminution des ressources et le taux de vacance de postes élevé au sein de la CEA. Il a rappelé que le Secrétariat s'était engagé à faire passer ce taux de vacance de postes à 5% d'ici la fin de l'année.
M. B. KANDANGA (Namibie) a estimé que le bas niveau des du niveau de ressources proposées ne reflète pas le caractère prioritaire accordé au développement de l'Afrique. Selon lui, le taux de vacance élevé et le recours excessif à l'emploi de consultants sont des sujets de préoccupation. La délégation namibienne se félicite de l'inclusion d'un nouveau sous-programme consacré à la promotion des femmes, et estime que le Centre d'Addis-Abeba devrait être géré de façon plus efficace et bénéficier de ressources supplémentaires.
L'Afrique est le continent bénéficiant le moins des investissements privés, a fait remarquer M. FOLORUNSO M. OSEWA (Nigéria) ajoutant que le poids de la dette extérieure ne fait qu'aggraver la situation. Le problème de la dette exige des mesures extrêmes, a-t-il ajouté, demandant par ailleurs des précisions sur le taux de vacance de postes au sein du CEA.
M. RON ADAM (Israël) s'est inquiété du niveau de ressources proposé, qui stagne et même chute pour certains programmes. La part des ressources extrabudgétaires est relativement modeste, a- t-il en outre fait observer.
Pour M. JOHN K. NYAMIOBO (Kenya), les commissions régionales, et la CEA en particulier, ont besoin de ressources humaines et financières suffisantes pour s'acquitter des tâches qui leur sont confiées. Pour ce qui est du taux de vacance de postes à Addis-Abeba, le représentant a souhaité savoir si ce taux allait, comme cela a été annoncé, effectivement passer de 22% en mai dernier à 5% en décembre prochain.
A son tour, M. ABDALLA (Soudan) a demandé quelles mesures ont été prises pour lutter contre le taux de vacance de poste et pour améliorer les services d'informations à la CEA.
Après avoir examiné l'organigramme de la CEA, M. MUHAMMAD YUSSUF (République-Unie de Tanzanie) a fait observer que, contrairement à d'autres commissions régionales (pour l'Europe ou l'Asie), la CEA ne semble pas avoir de programme de travail bien défini. Que fait-elle réellement? s'est interrogé le représentant, faisant remarquer l'absence de chapitres sur le commerce, le développement, l'investissement, etc. Si cela se fait pour l'Asie ou pour l'Europe, cela devrait aussi pouvoir se faire pour l'Afrique, a-t-il conclu.
M. MOKTEFI (Algérie) aurait souhaité que les représentants de la CEA soient en mesure de répondre directement à la question de la République-Unie de Tanzanie sur le contenu même des programmes. Les directeurs de programmes sont-ils autorisés à assister aux séances de la Cinquième Commission pour répondre aux interrogations des délégations, a-t-il demandé.
En réponse au délégué algérien, M. Halbwachs a fait savoir que, dans la pratique, les responsables de programmes répondent aux question du CPC et que les représentants du Secrétariat interviennent devant la Cinquième Commission. Pour ce qui est de l'organigramme de la CEA, cette structure ne devrait surprendre personne car elle a déjà été présentée, a-t-il déclaré. En ce qui concerne les vacances de postes, les derniers chiffres montrent que le taux de vacance atteint 28,2%, ce qui représente une augmentation, a fait remarquer M. Halbwachs. En ce qui concerne le centre de conférence, il a fait savoir qu'il possède suffisamment de fonds pour l'entretien et les travaux d'aménagement. Pour ce qui est des services de conférences, M. Halbwachs a fait savoir qu'à ce stade, il est toujours moins cher de faire appel à des services temporaires, le taux d'utilisation actuel ne justifiant pas la création d'un service d'interprétation permanent à Addis-Abeba.
De l'avis de M. TOMMO MONTHE, Président du comité du programme et de la coordination, ceux qui ont participé à la révision du Plan à moyen terme se rendent compte avec quel sérieux le programme de travail de la CEA a été analysé. De l'avis de M. Monthe, la solidité d'une commission régionale repose sur plusieurs éléments, à savoir: la qualité et la structure technique de ses programmes; l'armature administrative d'encadrement; la variété, la quantité et la richesse de ses ressources humaines; et son socle financier et technologique dans ses composantes budgétaire et extrabudgétaire. La CEA répond- elle à ces critères? Nous ne pouvons trouver la réponse dans le cadre de ce budget, a estimé M. Monthe.
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