En cours au Siège de l'ONU

CPSD/181

L'AIDE HUMANITAIRE APPORTEE AUX REFUGIES DE PALESTINE NE DOIT PAS SE SUBSTITUER A UNE SOLUTION JUSTE ET DURABLE AUX PROBLEMES DU MOYEN-ORIENT

3 novembre 1999


Communiqué de Presse
CPSD/181


L'AIDE HUMANITAIRE APPORTEE AUX REFUGIES DE PALESTINE NE DOIT PAS SE SUBSTITUER A UNE SOLUTION JUSTE ET DURABLE AUX PROBLEMES DU MOYEN-ORIENT

19991103

L'aide humanitaire apportée aux réfugiés de Palestine par l'UNRWA et la Mission pontificale pour la Palestine doit se poursuivre à l'avenir. Elle ne doit toutefois pas se substituer à une solution juste, durable et finale aux problèmes de la région du Moyen-Orient a déclaré l'Observateur permanent du Saint Siège à l'occasion de la reprise du débat général sur l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche Orient (UNRWA). Pour sa part, le représentant du Canada est d'avis que tout le règlement négocié de la question des réfugiés palestiniens doit respecter leur dignité et leurs droits humains fondamentaux. Dans ce contexte, le représentant syrien a souligné que la question du respect des droits inaliénables des réfugiés palestiniens est au coeur de la situation critique au Moyen-Orient et que c'est une question clef pour la réalisation d'une paix juste et durable dans la région. A l'instar des délégations du Koweït et de l'Oman, la République arabe syrienne considère que la responsabilité envers les réfugiés palestiniens revient à la communauté internationale et que par conséquent, aucun transfert du mandat et des fonctions de l'UNRWA ne doit être envisagé avant que la question des réfugiés soit réglée de manière juste et durable.

Les délégations suivantes ont participé au débat: Ghana, Oman, Chine, Malaisie, Indonésie, Cuba, Bangladesh, Canada, Turquie, République arabe syrienne, Koweït et Chypre.

En outre, l'Observateur permanent du Saint-Siège a fait une déclaration. La Commission poursuivra l'examen de cette question demain, 4 novembre 1999, à 15 heures.

OFFICE DE SECOURS ET DE TRAVAUX DES NATIONS UNIES POUR LES REFUGIES DE PALESTINE DANS LE PROCHE-ORIENT (Point 88)

Débat général

M. YAW O. OSEI (Ghana) a déclaré que son pays apporte son soutien aux travaux de l'UNRWA et appuie fermement la déclaration de la Jordanie faite au nom de Mouvement des non alignés. Sa délégation se joint aux conclusions du Groupe de travail chargé d'étudier le financement de l'Office et exprime ses préoccupations quant à sa situation financière. Le déficit budgétaire de 61,9 millions est, à cet égard, tout à fait inquiétant car il oblige l'UNRWA à maintenir les mesures d'austérité et cela a un effet négatif sur la qualité des services offerts aux réfugiés.

Le Ghana estime que jusqu'au règlement final du problème du Moyen- Orient, la communauté internationale a l'obligation de s'acquitter de ses responsabilités envers les réfugiés palestiniens et d'apporter un soutien approprié à l'Office. Par conséquent, le Ghana lance un appel en faveur de l'augmentation des contributions. A propos de la baisse des contributions, le Ghana a souligné le besoin d'une plus grande transparence et d'une plus grande efficacité dans la gestion de l'Office. A cet égard, M. Osei s'est félicité des réformes en cours notamment en ce qui concerne les procédures de vérification qui vont à l'encontre des accusations de corruption et permette le maintien de la confiance des donateurs.

M. SALIM BEN-ABDULLAH AL-ALAWI (Oman) est préoccupé par la mauvaise situation des réfugiés palestiniens dans les territoires arabes occupés telle que reflétée dans le rapport de l'UNRWA. Il a rappelé les dispositions des résolutions pertinentes de l'ONU sur cette question et a affirmé que, tant que ces résolutions ne sont pas respectées, les activités de l'Office font partie intégrante des obligations de la communauté internationale vis-à-vis des réfugiés de Palestine qui ont été forcés de quitter leurs foyers à la suite de l'occupation israélienne. Le représentant a considéré que la conjoncture positive et la réactivation du processus de paix au Moyen-Orient conduit à l'optimisme après une période de stagnation de trois ans. Il espère que cela conduira au rétablissement de la sécurité et de la stabilité dans la région.

L'Oman continue à appuyer tous les efforts entrepris en vue d'un règlement pacifique de la situation au Moyen-Orient, toutefois le problème des réfugiés palestiniens persiste et toute paix durable passe par le règlement de cette question. Il invite toutes les parties concernées à prendre part à un dialogue constructif en vue de trouver une solution à ce problème. En outre, le représentant a estimé qu'il est important que l'UNRWA s'efforce d'assurer une coordination étroite avec l'Autorité palestinienne qui est le seul représentant légitime du peuple palestinien. Il invite la communauté internationale à poursuivre son aide financière et politique à l'Office, surtout à cette étape cruciale du processus de paix.

Mme WANG WENZHAO (Chine) a rendu hommage aux efforts continus de l'UNRWA qui ont à la fois permis de sauvegarder les intérêts des 3,6 millions de réfugiés de Palestine et de promouvoir la stabilité dans la région et donc le processus de paix au Moyen-Orient. Rappelant les progrès récents que connaît ce processus de paix, Mme Wang a déclaré que cet élan positif devait être soutenu. Elle a exprimé le souhait de sa délégation de voir les parties concernées respecter les différents accords signés. En outre, elle souhaite que le processus de paix aille de l'avant en accord avec le principe de "la terre contre la paix" afin de permettre au peuple palestinien de vivre dans un environnement pacifique. Soulignant que le problème des réfugiés de Palestine a toujours été au centre du processus de paix au Moyen-Orient, elle a affirmé qu'à ce moment crucial, le peuple palestinien, a besoin plus que jamais du soutien de la communauté internationale.

Rappelant que l'UNRWA a surmonté de nombreuses difficultés et largement contribué à alléger les souffrances des réfugiés, Mme Wang a déclaré que les efforts de l'Office sont devenus un élément indispensable du processus de paix. Cependant la crise financière à laquelle l'UNRWA est confronté préoccupe la délégation chinoise car cela ne compromet pas uniquement les travaux de l'Office mais a également un impact négatif sur le fragile processus de paix. La Chine espère, par conséquent, que la communauté internationale offrira un soutien substantiel à l'UNRWA afin de lui permettre de surmonter ses difficultés financières et de s'acquitter de sa tâche. A cet égard, Mme Wang a rappelé que la Chine a toujours fait son possible pour porter assistance au peuple palestinien à travers l'Office et à travers des relations bilatérales, et continuera à le faire.

M. KAMAL YAN YAHAYA (Malaisie) a déclaré que la Malaisie attache une grande importance au travail de l'Office qui vise à l'allégement des souffrances causées aux réfugiés palestiniens du fait du conflit au Moyen- Orient. Le travail de l'UNRWA est louable parce qu'il améliore les conditions de vie des palestiniens et tend toujours à augmenter le niveau et la qualité des services offerts aux réfugiés et ce en dépit de ressources financières décroissantes. A cet égard, la Malaisie a noté que l'UNRWA a maintenu les mesures d'austérité et mené une réforme administrative visant le retour à une situation financière stable. La Malaisie s'est félicitée qu'à l'occasion d'une rencontre informelle entre les principaux donateurs en Jordanie, un accord ait été obtenu pour une contribution additionnelle de 7 millions de dollars à l'UNRWA.

Le représentant a estimé que la solution du problème des réfugiés est une condition préalable à la réalisation d'une paix juste et durable au Moyen- Orient et que dans ce contexte, le travail de l'UNRWA est vital. La Malaisie souhaiterait que des progrès soient réalisés dans la mise en oeuvre du Programme de mise en oeuvre de la paix de l'Office qui apporte des bénéfices tangibles à la situation des réfugiés palestiniens notamment en termes de possibilités d'emploi et de développement d'infrastructures.

La Malaisie a souhaité que l'UNRWA ait les moyens d'être opérationnel et ce jusqu'à ce qu'une solution finale soit trouvée à la question de leur statut. Le représentant a précisé que la contribution annuelle de la Malaisie à l'UNRWA est de 20 000 dollars.

M. HAZAIRIN POHAN (Indonésie) a réitéré le plein appui de sa délégation au mandat de l'UNRWA qui, au fil des années, a contribué à promouvoir le développement socio-économique à la fois dans les territoires occupés et ailleurs dans la région. Il a déclaré que, aujourd'hui, plus que jamais les efforts de l'Office doivent être poursuivis car ils contribuent au maintien de la stabilité dans la région. Dans ce contexte, l'Indonésie se félicite de la signature du Mémorandum de Charm el-Cheikh qui constitue un développement positif pour le processus de paix dans le contexte des négociations sur le statut final, y compris la question des réfugiés et sur la base du principe de la terre contre la paix.

Le représentant a mis également l'accent sur l'importance du programme de mise en oeuvre de la paix de l'Office qui a permis d'allouer des fonds à certains services essentiels et donc contribué à améliorer la vie des réfugiés de Palestine en créant des opportunités d'emplois et en renforçant les infrastructures existantes. Il a également rendu hommage aux efforts déployés par l'Office dans le domaine du développement humain. Faisant état du soutien continu de l'Indonésie à la cause palestinienne, le représentant a rappelé que, dans la mesure de ses moyens, son pays a soutenu le peuple palestinien dans sa lutte pour l'exercice de son droit à l'autodétermination et à l'indépendance. Soulignant l'interdépendance entre paix et développement, il a affirmé qu'il est essentiel que les Nations Unies, en particulier l'UNRWA, continuent à jouer un rôle crucial pour le développement afin de mettre en place les bases pour une paix durable au Moyen-Orient. Enfin, l'Indonésie réaffirme son plein appui aux activités de l'Office, et lance un appel à la communauté internationale pour continuer à le soutenir.

M. RAFAEL DAUSA CESPEDES (Cuba), a exprimé la reconnaissance de sa délégation pour les travaux réalisés par l'Office afin de s'acquitter de sa mission humanitaire envers les réfugiés palestiniens. L'UNRWA a accompli un travail digne d'être loué, dans des conditions difficiles notamment en termes financiers. Cuba exprime sa reconnaissance à toutes les délégations qui ont contribué au financement de l'Office et appuie l'appel de l'UNRWA pour que les contributions soient augmentées afin d'améliorer les services offerts aux réfugiés palestiniens. Dans ce contexte de crise financière, les pays qui ont la capacité de contribuer financièrement aux travaux de l'Office doivent exprimer leur engagement en augmentant leurs contributions. La communauté internationale dans son ensemble doit exprimer sa solidarité envers les réfugiés palestiniens surtout au moment où la paix n'est pas encore une perspective bien définie. L'appui à l'Office en tant qu'élément de stabilité est toujours valable.

M. SYED RAFIQUL HAQUE (Bangladesh) a fait part de la préoccupation de sa délégation relative au déficit budgétaire de l'UNRWA qui affecte de manière négative ses activités et par conséquent le bien-être des réfugiés palestiniens. Par conséquent, le Bangladesh demande instamment à la communauté internationale et en particulier aux donateurs de fournir les ressources nécessaires à l'Office afin de lui permettre de poursuivre ses activités dans le domaine de l'éducation et de la santé, au niveau requis.

En ce qui concerne l'exécution du programme de paix de l'UNRWA, le Bangladesh a confirmé le soutien qu'il y apporte dans la mesure où il a permis de financer un certain nombre de projets qui ont contribué à renforcer les infrastructures existantes. Par ailleurs, les activités de secours de l'Office contribuent à améliorer les conditions socio-économiques des réfugiés et renforcent ainsi la stabilité dans la région. Le Bangladesh se félicite du fait que, en dépit de ses difficultés financières, l'Office a continué ses efforts pour renforcer la participation de la communauté dans différents projets notamment dans les domaines de la réhabilitation, de la santé et de l'éducation. Il encourage ce type d'activités et demande à l'Office de mettre davantage l'accent sur le développement humain.

Le Bangladesh a la ferme conviction que les développements récents dans le processus de paix au Moyen-Orient, et notamment la réunion toute récente à Oslo, sont porteurs d'espoir pour les réfugiés de Palestine. Il réitère sa position que les progrès dans le processus de paix ne devraient pas automatiquement mener à une réduction des activités de l'UNRWA. Dans ce contexte le représentant a déclaré que l'Office doit poursuivre sa tâche jusqu'à ce que la question des réfugiés soit entièrement réglée et que ses activités soient progressivement reprises par la Palestine.

M. ANDREW ROBINSON (Canada) a déclaré que le Canada salue les efforts du Président Arafat et du Premier ministre Barak pour aller de l'avant avec l'exécution du Mémorandum de Wye River et relever le défi de négocier une paix permanente entre Israël et les palestiniens. Le Canada soutient et encourage les parties de façon inconditionnelle, tient à souligner l'importance des voies de négociations avec la République arabe syrienne et le Liban prévues dans le processus de paix et encourage les gouvernements d'Israël, de la Syrie et du Liban à reprendre le plus tôt possible leurs négociations. Le Canada, soulignant que seules les parties elles-mêmes peuvent décider l'issue des négociations de paix, a toutefois déclaré qu'il croit fermement qu'un règlement équitable du problème des réfugiés est essentiel à l'instauration d'une paix et d'une stabilité durables dans la région. La Canada estime que la communauté internationale est concernée par le sort des réfugiés palestiniens et, comme le mentionne les résolutions pertinentes de l'Assemblée générale, le Canada est d'avis que tout le règlement négocié de la question des réfugiés palestiniens doit respecter leur dignité et leurs droits humains fondamentaux.

Aujourd'hui, bien que nous soyons en mesure d'afficher notre optimisme et de penser qu'une solution au problème des réfugiés est en vue, a déclaré le représentant l'importance de l'Office n'a pas diminué et il demeure essentiel que l'UNRWA dispose des moyens d'assurer des services humanitaires jusqu'à ce qu'une solution au problème des réfugiés soit négociée et mise en oeuvre. A cet égard, le Canada est préoccupé par les difficultés financières auxquelles l'UNRWA continue d'être confronté. Notant que pour répondre à ses besoins de trésorerie, l'UNRWA a dû emprunter sur le financement futur des projets et reporter une dette considérable, le Canada a indiqué que ce type de gestion financière a manifestement des limites. Le Canada est profondément préoccupé par les répercussions des réductions continues des services de l'UNRWA, particulièrement à cette étape critique du processus de paix. C'est pourquoi le Canada a augmenté de 50% sa contribution à l'UNRWA au cours des deux dernières années et a pris l'engagement, à la Conférence de Washington visant à appuyer le développement économique des Palestiniens et le processus de paix, de verser 92 millions de dollars canadiens sur une période de quatre ans. De plus, le Canada continue d'exhorter, dans le cadre des négociations multilatérales du processus de paix et de sa présidence du groupe de travail sur les réfugiés (GTR), les autres donateurs à accroître leurs contributions à l'UNRWA. Le Canada croit que la clef qui permettra de conserver la confiance des donateurs à l'endroit de l'UNRWA, est d'assurer une gestion efficace et responsable des fonds de l'UNRWA. A cet égard, le Canada se félicite des réformes destinées à relever les pratiques de gestion de l'Office aux normes d'autres organismes de l'ONU et salue le dialogue ouvert et constructif qui s'est développé entre l'UNRWA, les gouvernements hôtes et les donateurs et la diffusion du rapport concernant le Liban. Le Canada croit que l'UNRWA et le Groupe de travail sur les réfugiés peut jouer un rôle constructif en appuyant les parties pour qu'elles trouvent une solution aux problèmes des réfugiés. Le Canada souhaite ardemment que les dirigeants israéliens et arabes saisissent l'occasion de mettre fin à des décennies de conflit, et continuera, jusqu'à ce que cet objectif soit atteint, d'appuyer l'UNRWA.

M. MEHMET KEMAL BOZAY (Turquie), en tant que membre du Groupe de travail chargé d'étudier la situation financière de l'UNRWA, a fait part des préoccupations de sa délégation. Soulignant l'importance que la Turquie accorde à une paix juste et durable au Moyen-Orient, M. Bozay a réaffirmé le plein appui que son Gouvernement a apporté au processus de paix depuis le tout début. Il estime que l'UNRWA constitue l'un des mécanismes essentiels qui complètent ce processus en consolidant la paix. Il a souligné le fossé grandissant entre les ressources disponibles de l'Office et ses besoins, fossé qui compromet la mise en oeuvre des services de l'Office à un niveau acceptable, à la fois en termes quantitatifs et qualitatifs.

Rappelant que les services de base offerts par l'UNRWA relèvent des domaines de l'éducation, de la santé et des secours sociaux, il a mis en exergue le fait que, contrairement aux autres organisations des Nations Unies, l'UNRWA dispense directement ces services aux réfugiés. Dans ce contexte, M. Bozay a affirmé qu'une atmosphère propice à la paix ne peut être réalisée et soutenue que dans la mesure où la population connaît un développement socio- économique satisfaisant et qu'elle a accès à l'éducation et la santé. Toute concession dans ces domaines serait donc inacceptable. Par conséquent M. Bozay estime que le maintien du soutien de la communauté internationale à l'Office est d'autant plus important aujourd'hui faute de quoi on risquerait de compromettre l'évolution positive récente dans la région.

M. FAYSSAL MEKDAD (République arabe syrienne) a déclaré qu'à l'approche du cinquantième anniversaire de l'UNRWA, rien n'indiquait la fin des souffrances du peuple palestinien et la réalisation de leurs droits, y compris celui au retour sur leur terre. Il est clair qu'Israël continue sa politique de colonisation et nie les droits des réfugiés de palestiniens. La question du respect des droits inaliénables des réfugiés palestiniens est au coeur de la situation critique au Moyen-Orient et c'est une question clef pour la réalisation d'une paix juste et durable dans la région. L'ignorer serait une grave erreur.

Le Gouvernement syrien remercie particulièrement le Commissaire général de l'Office et ses collaborateurs pour le travail énorme réalisé afin de s'acquitter de sa tâche envers les réfugiés palestiniens. La délégation a le regret de constater que la situation des réfugiés se détériore continuellement et que les difficultés de l'Office, notamment financières, représentent un dilemme chronique qui a un impact négatif sur les services offerts aux réfugiés. La Syrie a exprimé ses préoccupations quant à la baisse du niveau de l'aide par réfugié tandis que leur nombre ne fait qu'augmenter. La Syrie qui accueille des réfugiés palestiniens et fait des efforts pour soulager leurs souffrances, supporte un fardeau financier énorme qui dépasse de loin le montant des contributions individuelles des donateurs. En dehors du fait que la nationalité des réfugiés doit rester la nationalité palestinienne, les réfugiés palestiniens en Syrie sont traités comme des citoyens. Les services offerts par le gouvernement de la République arabe syrienne comprennent notamment des soins d'éducation et de santé. La République arabe syrienne considère que la responsabilité envers les réfugiés palestiniens est internationale et qu'aucun transfert du mandat et des fonctions de l'UNRWA doit être fait avant que la question des réfugiés soit réglée de manière juste et durable.

La délégation syrienne souligne qu'il convient de distinguer les dons faits à l'Autorité palestinienne des dons faits à l'UNRWA qui sont complètement distincts. Elle a lancé un appel à tous les donateurs pour qu'ils fournissent des contributions tant au budget ordinaire qu'à tous les projets de l'Office et ce jusqu'à ce que les réfugiés puissent rentrer dans leurs foyers. Soulignant que le budget de l'Office pour la zone d'opérations en République arabe syrienne représente 8% du budget général de l'Office alors que le nombre des réfugiés de cette zone est de 346000 personnes en tenant seulement compte de ceux qui sont enregistrés auprès de l'Office, le représentant a demandé à ce que soit augmenté le budget de l'Office dans la République arabe syrienne. Il a précisé que les dépenses de l'Office dans son pays sont inférieures aux dépenses faites par le gouvernement syrien. Le représentant a souligné le besoin de continuer à mener à bien tous les programmes de l'Office et il a rappelé qu'il était important que l'Office n'impose pas de fardeau financier aux pays hôtes. L'action de l'Office doit être réalisée sans discrimination entre les cinq zones d'opérations.

Le Gouvernement syrien attend avec impatience le moment où le problème du Moyen-Orient sera réglé et permettra ainsi le retour des réfugiés sur leurs terres. Il rappelle que la communauté internationale doit rejeter la façon israélienne de gérer le problème des réfugiés qui consiste à ignorer leurs droits et à saper les principes qui sont inscrits dans les résolutions pertinentes des Nations Unies et qui seuls permettront un règlement juste et durable de la question des réfugiés et du conflit au Moyen-Orient.

M. MANSOUR AYYAD AL-OTAIBI (Koweït) a souligné le rôle important de l'UNRWA ainsi que les efforts qu'il déploie pour s'acquitter de sa tâche en dépit des difficultés financières qu'il traverse. Il a estimé que les services de l'Office ne doivent en aucun cas être affectés par ces difficultés, que ce soit sur le plan qualitatif ou quantitatif, car les besoins des réfugiés de Palestine ne cessent d'augmenter et la communauté internationale doit veiller à les satisfaire de façon adéquate. A cet égard, le Koweït s'aligne sur la position arabe à savoir que la communauté internationale est responsable des réfugiés de Palestine et que l'Office doit poursuivre ses activités tant que cette question n'aura pas été réglée entièrement et de manière acceptable. En outre, le Koweït s'oppose à toute réduction dans les services offerts par l'Office et affirme que ce dernier doit s'acquitter de son mandat sans aucune discrimination.

Par ailleurs, le représentant a fait état de la contribution du Koweït à la cause palestinienne et aux réfugiés de Palestine. En outre, il considère que les prétextes de sécurité ne justifient pas les activités et pratiques israéliennes dans les territoires occupés qui violent les dispositions du droit international et de la quatrième Convention internationale de Genève. Le Koweït appuie pleinement le peuple palestinien dans ses efforts pour retrouver ses droits inaliénables, y compris le droit à l'autodétermination et soutient la position arabe pour trouver une solution juste et globale au Moyen-Orient.

Le représentant a exprimé le souhait de sa délégation de voir à l'avenir, l'Office s'acquitter pleinement de son mandat sans avoir à faire face à des difficultés d'ordre financier.

M. JAMES DROUSHIOTIS (Chypre) a déclaré que Chypre adhère à la déclaration faite par la Finlande au nom de l'Union européenne et des pays associés. En tant que pays de la région, Chypre attache une grande importance à l'amélioration des conditions socio-économiques du peuple palestinien et à la réalisation d'une paix et d'une stabilité durables au Moyen-Orient, objectifs à l'égard desquelles l'UNRWA joue un rôle crucial. Chypre, de par son expérience des personnes déplacées, attache une grande importance aux droits permanents et inaliénables des réfugiés notamment celui de retourner sur leurs terres et leur droit à la propriété tels qu'inscrit dans les résolutions pertinentes des Nations Unies et dans le droit international. Chypre est gravement préoccupée par les difficultés financières à laquelle fait face l'Office et qui compromettent les programmes et les services offerts aux réfugiés palestiniens. Soulignant les efforts de réforme et de gestion réalisés par l'Office, Chypre a déclaré qu'il faut que la communauté internationale augmente ses contributions à l'UNRWA et partant lui assure des bases financières sûres. Chypre est en outre convaincue qu'une des conditions préalables d'une paix juste et durable dans la région est l'amélioration des conditions de vie des peuples de la région, et à cet égard elle s'associe aux efforts internationaux visant au développement économique du peuple palestinien. Le représentant a précisé que son pays a non seulement contribué au budget de l'UNRWA mais a aussi développé un schéma d'assistance aux palestiniens qui comporte notamment la construction de deux centres médicaux en Cisjordanie. Chypre se félicite du renouveau du processus de paix et réitère son soutien à un règlement juste et durable au Moyen-Orient sur la base des résolutions des Nations Unies et souligne l'importance de la stabilité économique, sociale et politique pour le peuple palestinien notamment dans la perspective de la mise en oeuvre de la paix.

Mgr. RENATO R. MARTINO (Observateur permanent du Saint-Siège) a indiqué que, pendant cinq décennies, l'UNRWA et la Mission pontificale pour la Palestine ont cherché à alléger la souffrance des réfugiés palestiniens en fournissant les infrastructures nécessaires pour l'éducation et les soins de santé. A cette occasion, il a rappelé la récente commémoration du cinquantième anniversaire de la Mission pontificale pour la Palestine qui a eu lieu au siège des Nations Unies le 25 octobre 1999, et a souligné que cette Mission pontificale témoigne de la préoccupation constante du Saint-Siège quant aux souffrances du peuple palestinien. Il s'est félicité des services importants rendus par l'UNRWA au peuple palestinien dans le besoin depuis cinquante années et a fait part de ses inquiétudes relatives aux répercussions socio-économiques de l'occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien. Tout en accueillant favorablement les récents développements dans le processus de paix au Moyen-Orient, à la suite de la signature du Mémorandum de Wye River, Mgr. Martino a souligné que la poursuite de activités de peuplement et la confiscation des terres peuvent être une véritable menace à une solution durable et définitive à cette crise sur la terre qui est la Terre sainte des trois religions monothéistes. Il a estimé qu'il est inconsistant que, d'une part la communauté internationale se félicite des négociations politiques en vue d'une paix durable entre palestiniens et israéliens, et que, d'autre part, les conditions difficiles des réfugiés ne connaissent aucune amélioration notable. Il est injuste de donner des espoirs trop grands à travers les médias de masse qui annoncent une paix prochaine, au moment même où les confiscations de terres se poursuivent, les colonies de peuplement sont étendues et la liberté de mouvement contrôlée.

Le Saint-Siège est moralement tenu de venir en aide à ceux qui se trouvent dans le besoin, et, dans ce contexte, la Mission pontificale, en association avec d'autres institutions de l'Eglise chrétienne, apporte l'aide nécessaire pour maintenir un niveau de vie décent aux personnes déplacées à la suite des activités de peuplement et des confiscations de terres. L'Observateur a déclaré que l'aide humanitaire aux réfugiés fournie par l'UNRWA et par les agences de l'Eglise catholique se poursuivra à l'avenir mais que cette aide ne doit en aucun cas se substituer à une solution juste, durable et finale aux problèmes de la région. Une telle solution doit inclure la question de la ville sainte de Jérusalem. A cet égard, à l'occasion de la commémoration des cinquante ans de la Mission pontificale, Monseigneur Jean- Louis Tauran, Secrétaire pour les relations du Saint-Siège avec les Etats, a déclaré que la question de Jérusalem ne doit pas se limiter à l'accès libre aux lieux saints. Il a ajouté que la dimension vivante de ces lieux nécessite également que l'on garantisse le caractère mondial de Jérusalem en tant qu'héritage sacré des trois religions monothéistes; que la liberté de culte sous tous ses aspects soit défendue; que tous les droits obtenus par les différentes communautés en matière de lieux saints, de centres spirituels et d'institutions charitables soient sauvegardés; que le maintien et le développement des activités religieuses, éducatives et sociales soient garantis et que les trois religions soient traitées sur un même pied d'égalité. En vue de garantir le respect de tous ces éléments, le Saint-Siège souhaite un statut de garantie international spécial pour la partie la plus sacrée de la ville de Jérusalem.

Mgr. Martino a déclaré qu'une paix durable suppose des sacrifices de la part de toutes les parties concernées. La Terre sainte et ses habitants ont connu trop de souffrances depuis 50 ans : aujourd'hui la paix est donc un impératif. L'observateur permanent a exprimé l'espoir de sa délégation de voir les efforts continus de l'UNRWA et de la Mission pontificale couronnés par la mise en oeuvre totale du Mémorandum de Wye River et par l'aboutissement des négociations sur le statut final.

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