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AG/AB/529

LES CHAPITRES DU PROJET DE BUDGET RELATIFS AUX AFFAIRES POLITIQUES, AU DESARMEMENT ET AU MAINTIEN DE LA PAIX PASSES AU CRIBLE PAR LA COMMISSION

3 novembre 1999


Communiqué de Presse
AG/AB/529


LES CHAPITRES DU PROJET DE BUDGET RELATIFS AUX AFFAIRES POLITIQUES, AU DESARMEMENT ET AU MAINTIEN DE LA PAIX PASSES AU CRIBLE PAR LA COMMISSION

19991103

Certaines propositions formulées au chapitre sur le désarmement considérées comme non conformes au Plan à moyen terme

Le programme de travail prévu au titre du désarmement et aux opérations du maintien de la paix n'est pas conforme au Plan à moyen terme, se sont inquiétés un certain nombre de représentants à la Cinquième Commission, qui poursuivait cet après-midi son examen, chapitre par chapitre, du budget-programme pour l'exercice biennal 2000-2001. Pour le représentant du Pakistan, rationalisation n'est pas nécessairement synonyme de réduction budgétaire. Pour sa part, la délégation chinoise a estimé que le chapitre consacré au désarmement ne tient pas assez compte de certaines évolutions récentes telles que le renforcement des alliances militaires et le fait que certains pays ont l'intention de mettre au point des systèmes antimissiles, entraînant un déséquilibre des forces dans le monde. Plusieurs délégations se sont par ailleurs interrogées sur la façon d'améliorer le fonctionnement des centres de désarmement régionaux de Lomé, Lima et de Katmandou, ce dernier étant dans l'incapacité de fonctionner faute de ressources.

La partie du budget-programme consacrée aux affaires politiques, pour lesquelles les ressources nécessaires sont évaluées à un peu moins de 128 millions de dollars, soit une diminution de 9,9% par rapport au crédit ouvert pour l'exercice 1998-1999, a suscité de la part des délégations de nombreuses félicitations pour l'inclusion dans ce chapitre de ressources prévues pour les missions politiques spéciales, à hauteur de 86,2 millions de dollars. Certains représentants n'ont cependant pas manqué de mettre en garde contre d'éventuels doubles-emplois entre le Département des affaires politiques et celui du maintien de la paix. Pour le représentant des Etats-Unis l'allocation de ressources financières au Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien est un gaspillage. A son avis, ce Comité est obsolète et devrait être supprimé du budget- programme.

Les représentants des pays suivants sont intervenus sur ce point: Brésil, Egypte, Etats-Unis, Algérie, Cuba, Japon, Inde, Pakistan, Philippines.

Concernant le chapitre 4, consacré au Désarmement et qui prévoit une augmentation des ressources de 4% par rapport à l'exercice 1998-1999, de nombreuses délégations ont estimé que le programme de travail proposé n'est pas pleinement conforme au Plan à moyen terme adopté par l'Assemblée générale. Il a été fait remarquer que certaines propositions ont déjà été présentées par le passé et qu'elles n'avaient pas recueilli l'assentiment de l'Assemblée. Certains intervenants ont noté que le projet de budget en fait s'intéresse plus aux armes de destruction massive qu'aux armes légères.

La Commission a entendu sur ce chapitre les représentants des pays suivants: Brésil, Mexique, Egypte, Bangladesh, Pakistan, Algérie, Chine, Etats-Unis, Cuba, République-Unie de Tanzanie et Japon.

La Commission a également entamé son examen du chapitre 5 relatif au maintien de la paix. Les délégations ont estimé que cette activité fondamentale de l'Organisation et certainement la plus complexe est la plus visible pour l'opinion publique. Le succès des activités de maintien de la paix ne pouvant être remis en cause par un manque de ressources, elles se sont inquiétées des ponctions accrues qui sont faites sur le Compte d'appui pour des activités qui devraient être financées par le budget ordinaire. Plusieurs intervenants se sont inquiétés des retards pris dans le remboursement du matériel appartenant aux contingents, fourni pour une large part par des pays en développement, sur lesquels repose ainsi un fardeau supplémentaire. Le représentant du Japon a fait remarquer qu'en termes réels, le niveau des ressources demandées ne reflète pratiquement aucun changement par rapport aux crédits actuels.

Les délégations suivantes sont intervenues sur ce point Finlande (au nom de l'Union européenne et des Etats associés), Brésil, Bangladesh, Canada, Pakistan et Japon.

Le Président du Comité des programmes et de la coordination, M. Tommo Monthe, et le Directeur de la division de la planification des programmes et du budget, M. Warren Sach, ont répondu aux questions des délégations.

La Commission poursuivra son examen chapitre par chapitre du projet de budget-programme demain, jeudi 4 novembre, à 10 heures.

Projet de budget-programme pour l'exercice biennal 2000-2001 (point 121)

Documentation

On trouvera ci-après une présentation combinée, chapitre par chapitre, du rapport du Secrétaire général (A/54/6/Rev.1) et du rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (A/54/7) sur le projet de budget-programme 2000- 2001. Les documents publiés à la présente session sur ce point et dont la Commission est saisie ont été présentés dans notre communiqué AG/AB/520, en date du 27 octobre 1999. Les autres rapports publiés lors de sessions précédentes et dont la Commission est également saisie sont présentés ponctuellement à la suite du chapitre auxquels ils se réfèrent.

Titre II: Affaires politiques

Ce titre du budget contient le chapitre 3 (Affaires politiques), le chapitre 4 (Désarmement), le chapitre 5 (Opérations de maintien de la paix) et le chapitre 6 (Utilisations pacifiques de l'espace). Les dépenses totales pour le titre II s'élèvent à 241 623 400 dollars.

Pour le chapitre 3, les ressources nécessaires évaluées à 127 888 500 dollars représentent une diminution de 9,9% par rapport au crédit ouvert pour l'exercice 1998-1999. Celle-ci est essentiellement due au fait que le montant estimatif des ressources prévues pour les missions politiques spéciales est inférieur au montant des crédits ouverts pour 1998-1999. Le CCQAB demande que des critères soient établis afin de définir clairement les missions qui appartiennent à la catégorie des "missions politiques de taille réduite". Le nombre de poste dont le Département des affaires politiques est doté reste le même que pour l'exercice précédent, soit 195.

Débat

M. FLAVIO DAMICO SOARES (Brésil) a estimé que le Département des affaires politiques devrait mettre davantage l'accent sur la diplomatie préventive et le maintien de la paix. Il s'est félicité de l'inclusion dans ce chapitre des ressources prévues pour les missions politiques spéciales. Ce montant traduit-il l'expérience acquise en la matière au cours du présent exercice biennal, a demandé le représentant. Le Brésil rappelle l'importance qu'il attache à l'aide en matière d'organisation d'élections accordée par l'Organisation aux pays qui le souhaitent.

M. AYMAN EL GAMMAL (Egypte) a estimé que les grands objectifs du programme 3, et notamment le règlement de la question de Palestine, ne sont pas clairement reflétés dans la présentation du projet de budget.

M. THOMAS REPASCH (Etats-Unis) a appuyé ce programme crucial pour l'Organisation. Il s'est particulièrement félicité de voir que des ressources ont été prévues pour les missions politiques spéciales. Il a demandé à connaître les dépenses effectives liées à ces missions dans le présent budget afin d'avoir une bonne base de comparaison. Le représentant a également posé la question de savoir comment les comités de sanction du Conseil de sécurité sont financés. En revanche, il a estimé que les sommes prévues pour le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien constituent un véritable gaspillage des contributions des Etats Membres. Les activités de ce Comité sont obsolètes et inutiles et il faudrait les supprimer du budget- programme, a-t-il déclaré. M. Repasch a ensuite demandé pourquoi le Département des affaires politiques propose de dépenser de l'argent pour des consultants dans le domaine de l'alerte rapide à propos des conflits. La délégation américaine estime enfin que les réalisations escomptées au titre de ce chapitre devraient être présentées de manière plus détaillée. Le Secrétariat devrait aussi indiquer de quelle manière il entend évaluer les résultats obtenus.

M. DJAMEL MOKTEFI (Algérie) a exprimé son plein appui au Département des affaires politiques, compte tenu de l'importance du travail qu'il réalise. Il a dit sa préoccupation de constater que l'un des objectifs principaux de ce programme, à savoir le règlement pacifique de la question de Palestine, n'a pas été évoqué dans la présentation et l'introduction générale de ce chapitre. En ce qui concerne la création d'un groupe de la planification des politiques, il s'est interrogé sur les risques de chevauchements entre les activités de ce groupe et le travail réalisé par le groupe d'analyse stratégique du Cabinet du Secrétaire général. Il a fait part de ses réticences devant cette tendance à créer de nouvelles structures, qui entraînent des incidences budgétaires supplémentaires, sans être forcément pleinement justifiées.

Mme DULCE BUERGO-RODIGUEZ (Cuba) a mis en garde contre d'éventuels doubles-emplois entre le Département des affaires politiques et celui du maintien de la paix. Les informations données pour l'instant ne sont pas suffisantes pour dissiper toutes les inquiétudes, a estimé la représentante, qui a, en outre, appuyé les activités liées à la question de Palestine. Concernant la nouvelle structure proposée pour le Département, elle a demandé à connaître les raisons ayant motivé la création du groupe de la planification des politiques. Quelles seront les activités fondamentales exécutées par ce groupe et y aura-t-il une interaction et une coordination avec le groupe d'analyse stratégique du Cabinet du Secrétaire général? Relevant la demande de ressources extrabudgétaires pour financer des activités de fond, la représentante a demandé au Secrétariat d'expliquer cet état de fait. En ce qui concerne les ressources pour les frais de voyage des présidents des comités de sanction désormais demandées officiellement, elle a souhaité savoir comment ces déplacements étaient financés auparavant.

Elle a aussi demandé au Secrétariat des précisions concernant la philosophie qui sous-tend la proposition de rédiger des notes et documents d'information destinés à donner l'alerte rapidement, à présenter des options et à formuler des recommandations en matière d'action préventive et de consolidation de la paix après des conflits.

M. JUICHI TAKAHARA (Japon) s'est félicité de l'inclusion au chapitre 3 des missions de politiques spéciales. L'examen des ressources nécessaires doit se faire à la lumière des dépenses passées dans ce domaine, a-t-il estimé. Le représentant a ensuite mis l'accent sur la nécessité de pouvoir évaluer les résultats obtenus et à cet égard, il a estimé que les objectifs et les résultats escomptés dont il est fait état dans ce chapitre étaient trop abstraits. Des indicateurs quantitatifs sont nécessaires, a-t-il poursuivi et les informations fournies à ce sujet ne justifient pas l'augmentation des dépenses en matière de personnel et de frais de voyage.

M. RAMESH CHANDRA (Inde) a appuyé la proposition de reclasser de P-5 à D-1 le poste du Service des armes de destruction massive.

M. AMJAD SIAL (Pakistan) s'est réjoui de l'inclusion des prévisions de dépenses liées aux missions politiques spéciales. Puisque ces missions ont été déplacées du chapitre 5 au chapitre 3, ne serait-il pas approprié de les renommer "Affaires politiques et missions politiques spéciales", a suggéré le représentant.

Mme MARY JO ARAGON (Philippines) a appuyé les activités du Département des affaires politiques et s'est réjouie de constater l'intention du Secrétaire général d'inclure une analyse sexospécifique dans la recherche de données pour les activités du Département.

Répondant aux questions des délégations, le Président du Comité des programmes et de la coordination, M. TOMMO MONTHE, a expliqué que les textes explicatifs de présentation des programmes sont extrêmement importants et ont un statut officiel défini par la résolution 37/234 de l'Assemblée générale. C'est pourquoi le CPC y a consacré un examen très minutieux ayant conduit des ajustements de plusieurs ordres, soit pour rendre ces parties plus conformes, soit pour, d'un point de vue plus technique, les rendre plus claires ou encore pour vérifier qu'il n'y a pas de chevauchement.

Le Directeur de la Division de la planification des programmes et du budget, M. WARREN SACH, a expliqué que le niveau des ressources destinées aux missions politiques spéciales (86,2 millions de dollars) a été défini dans le cadre de la discussion sur l'esquisse budgétaire, très certainement en fonction de l'expérience acquise. Il s'agit du niveau le plus élevé jamais atteint pour ces missions. Il existe bien un rapport spécial technique présentant les détails des dispositions d'utilisation de ces fonds, c'est le A/C.5/51/57.

Il n'y a pas véritablement un chapitre dans le projet de budget actuel où l'on puisse fournir des indicateurs chiffrés des réalisations escomptées, a-t-il expliqué, car le manque de précision dans ce domaine est lié au fait que ces indicateurs sont différents pour chacun des programmes. Les frais de voyage permettront essentiellement de représenter le Secrétaire général dans des conférences et réunions importantes. Pour ce qui est des consultants et de la somme de 62 000 dollars destinée à des spécialistes en alerte avancée, M. Sach a indiqué que ces besoins s'inscrivent dans le cadre d'un projet général de 17 millions de dollars et que le Secrétariat ne dispose pas vraiment de l'expertise en la matière. Le groupe de la planification des politiques doit fournir un élément de coordination des politiques au sein du Département. Il faut clairement distinguer ce groupe de celui d'analyse stratégique du Cabinet du Secrétaire général qui a des fonctions beaucoup plus larges. Le groupe de planification se limitera lui aux questions relevant strictement des Nations Unies. Les deux postes à la Division de l'assistance électorale relèvent d'activités durables et c'est pourquoi il est proposé de leur donner un caractère permanent et non plus simplement temporaire. Pour ce qui est des recommandations de reclassement de poste en général, M. Sach a indiqué que le Secrétariat a fait preuve d'une grande sélectivité, étant donné notamment les critiques formulées par les délégations concernant le caractère pléthorique des postes de rang supérieur.

M. SIAL (Pakistan) a demandé des éclaircissements supplémentaires au sujet du rapport A/C.5/51/57, mentionné par M. Sach.

Mme BUERGO-RODRIGUEZ (Cuba) est revenue sur les frais de voyage des présidents des comités de sanction. Elle a estimé que la réponse donnée par le Secrétariat n'a pas été claire. Il n'a par exemple toujours pas été dit d'où venaient auparavant les financements pour ces voyages. Pour ce qui est de l'assistance électorale, elle a demandé des précisions concrètes, car il semble que les activités proposées ne s'inscrivent pas complètement dans le cadre prévu par le Plan à moyen terme. Elle a aussi posé la question de savoir quels étaient les critères de sélection des experts internationaux en assistance électorale. Elle a demandé qu'un exemplaire du répertoire de ces experts soit mis à la disposition de la Commission. Si le Secrétariat indique qu'une cinquantaine de missions d'assistance électorale est envisagée, il ne précise pas en revanche lesquelles seront financées au moyen de ressources extrabudgétaires, a fait observer Mme Buergo-Rodriguez. La délégation cubaine aimerait enfin obtenir des détails sur l'expérience acquise et les résultats obtenus depuis les changements intervenus dans le sous- programme sur la décolonisation.

Reprenant la parole, M. Sach a déclaré qu'il fournira des réponses écrites aux questions détaillées qui ont été posées, notamment quant aux missions d'assistance électorale qui ont été réalisées au cours des deux derniers exercices. Les critères de financement de ces missions entre les ressources du budget ordinaire et les ressources extrabudgétaires sont tout à fait pragmatiques et ces dernières servent de complément des premières, a-t-il indiqué.

Documentation

Par rapport aux crédits révisés pour l'exercice 1998-1999, le montant global des ressources demandées pour le Désarmement, chapitre 4, soit 13 498 400 dollars, traduit une croissance de 4%, en raison de la réorganisation des affaires de désarmement après leur détachement du Département des affaires politiques et de la demande de création de 3 nouveaux postes. Le Comité n'a pas d'objection sur ce chapitre.

Débat

M. DAMICO SOARES (Brésil) a noté que le programme de travail n'est pas tout à fait conforme au Plan à moyen terme et s'est rallié aux remarques du CPC à ce sujet, ce dernier ayant notamment fait remarquer que l'accent avait été davantage mis sur les armes biologiques et bactériologiques que sur les armes nucléaires. Le CPC a également indiqué que la section créée par le département n'est pas conforme à la résolution de l'Assemblée générale, et le représentant a demandé au Secrétariat des explications à ce sujet. Il s'est par ailleurs étonné de l'utilisation de l'expression "recours illégitime aux armes légères", estimant que cette formule n'était pas claire. Comment faire la différence entre une utilisation légitime ou illégitime des armes légères, a-t-il demandé, avant de conclure que l'augmentation de 5% des ressources allouées au chapitre du désarmement proposée devrait suffire.

M. ERNESTO HERRERRA (Mexique) a réaffirmé l'intérêt que porte son pays à la question du désarmement. Il a appuyé le texte explicatif du chapitre 4 qui est selon lui conforme au Plan à moyen terme, et s'est réjoui de la création de nouveaux postes. Le Mexique accorde une attention toute particulière aux négociations en cours à la Première Commission.

M. AYMAN EL GAMMAL (Egypte) a déclaré que sa délégation avait de nombreuses observations à faire au sujet de ce chapitre mais qu'elle se propose de les faire au cours des consultations officieuses.

M. ANWARUL K. HAMIDULLAH (Bangladesh) s'est prononcé en faveur d'une redynamisation des centres régionaux de désarmement, notamment dans la région de l'Asie et du Pacifique, assurée actuellement depuis New York. Or, a-t-il fait remarquer, si le centre souhaite apporter des solutions régionales à des problèmes régionaux, il doit agir depuis la région concernée. C'est pourquoi il serait souhaitable de déplacer le centre pour l'Asie et le Pacifique vers le Népal. De l'avis du représentant, les fonds nécessaires doivent être prévus dans le budget ordinaire pour son fonctionnement, compte tenu de ce que les Nations Unies ont déjà signé deux accords avec le Népal à cet égard.

M. SIAL (Pakistan) a exprimé sa surprise de constater que les propositions mentionnées dans l'actuel projet de budget rappellent des propositions similaires ayant été rejetées par le passé, par l'Assemblée générale. Outre certaines dispositions ne sont pas conformes au Plan à moyen terme, il faut aussi procéder à des révisions adéquates de façon à s'en tenir strictement à ce Plan. Le Pakistan propose de supprimer le paragraphe 4.5 qui explicite les raisons pour lesquelles les ressources ont été demandées, et de réécrire le paragraphe 4.11, relatif à la Conférence sur le désarmement, afin de rendre ce paragraphe factuellement correct. Le représentant a également demandé des précisions concernant l'utilisation dite "illégitime" d'armes de petit calibre. Le Pakistan demande en outre la révision, voire la suppression d'autres paragraphes de ce chapitre, et reviendra sur cette question lors des consultations officieuses. De l'avis du représentant, les services créés comme ils figurent au paragraphe 4.14 ne sont pas conformes aux décisions de l'Assemblée générale, et la Cinquième Commission doit être informée de cette divergence. Pour la délégation pakistanaise, le chapitre du désarmement met un accent trop important sur les armes de destructions massives (chimiques, biologiques et nucléaires).

M. MOKTEFI (Algérie) a regretté que le chapitre ne soit pas conforme au mandat du Plan à moyen terme. Il a demandé que des efforts soient déployés pour permettre un meilleur fonctionnement des centres régionaux de Lomé, Lima et Katmandou. Faisant remarquer que le chef du service du désarmement à Genève exerçait aussi les fonctions d'adjoint au Secrétaire général pour la conférence sur le désarmement, le représentant a estimé qu'il faudrait faire passer son niveau de D-1 à D-2. Pourquoi cette classification n'a-t-elle pas été faite? Quand l'étude du CCQAB sera-t-elle présentée à la Cinquième Commission, s'est enquis le représentant, avant de demander au Secrétariat de présenter par écrit une description du travail du poste D-1 assumé à Genève.

Mme SUN MINQUIN (Chine) a estimé que ce chapitre n'accorde pas assez d'attention au renforcement des alliances militaires et au fait que certains pays ont l'intention de mettre au point des systèmes anti-missiles, entraînant un déséquilibre des forces dans le monde. Cette situation pourrait conduire à la militarisation de l'espace atmosphérique et porter gravement atteinte au processus de désarmement. Pour la Chine, toutes ces situations nouvelles devraient être prises en compte dans le chapitre consacré au désarmement, afin de permettre à l'ONU d'agir pour inverser cette tendance. La représentante a également estimé que certains textes explicatifs du programme ne sont pas exacts ni conformes au Plan à moyen terme. Ces erreurs doivent être corrigées, a-t-elle demandé. Tout en approuvant le niveau des ressources budgétaires allouées dans ce chapitre, elle n'a toutefois pas manquer de noter une insuffisance des ressources humaines face à l'ampleur de la tâche à accomplir. S'agissant des paragraphes relatifs à la conférence sur le désarmement, la représentante a par ailleurs estimé que les textes ne sont pas conformes à la réalité car il n'est pas exact de parler d'élargissement du registre des armes classiques pour l'exercice biennal à venir.

M. THOMAS REPASCH (Etats-Unis) a déclaré que sa délégation appuyait dans l'ensemble le travail effectué dans le domaine du désarmement. S'agissant du programme de travail, il a posé la question de savoir quelle était l'utilité de la création de bases de données sur les armes de destruction massive d'une part et sur les armes classiques d'autre part. De l'avis des Etats-Unis, les résultats escomptés sont beaucoup trop vagues et le représentant a souhaité savoir comment ceux-ci pourraient être mesurés à l'avenir. De quelle façon le département du désarmement compte- t-il intégrer les activités des Organisation non gouvernementales, s'est-il aussi enquis, avant de requérir des précisions sur la portée des programmes de publication et leurs destinataires. Il a également demandé des justifications sur la tenue de certaines réunions, faisant référence en particulier aux 186 séances d'organes subsidiaires prévues par session. Pourquoi l'ONU se croit-elle obligée d'établir des bilans politiques sur les armes de destruction massive, a-t-il demandé. Les Etats- Unis, a-t-il poursuivi, s'opposent aux subventions accordées à des organes extérieurs aux Nations Unies et demandent des justifications concernant l'augmentation importante et régulière des frais de voyage, qui devraient, selon eux, être au moins ramenés au niveau de l'exercice biennal précédent.

Mme BUERGO RODRIGUEZ (Cuba) a constaté un certain déséquilibre entre les mandats mentionnés dans ce chapitre. Elle a demandé au Secrétariat de fournir un document de séance indiquant quelle serait la structure du Département s'il appliquait les recommandations du BSCI en la matière. Le directeur du centre de Katmandou exerce ses fonctions depuis New York à cause de difficultés l'empêchant de travailler depuis son siège de Katmandou, a fait remarquer la représentante. Elle a souhaité que soient fournies à la Commission des informations détaillées sur les problèmes rencontrés, sur l'état des effectifs et les éventuels taux de vacance de postes du centre de désarmement de Katmandou.

M. MUHAMMAD YUSUF (République unie de Tanzanie) a demandé des explications sur la façon dont le chiffre de 522 500 correspondant à l'accroissement des ressources allouées au Département des affaires de désarmement, avait été calculé.

M. TAKAHARA (Japon) a regretté l'absence d'informations concernant les experts et les consultants, sachant que les dépenses à cet égard ont enregistré un net accroissement. La sous-traitance ne devrait pas être utilisée et le recours à des consultants devrait rester exceptionnel, a-t-il estimé. Le Japon a réclamé des justifications concernant la hausse des frais de voyage et a proposé que soit effectué un examen des besoins du centre de Katmandou afin d'en assurer le bon fonctionnement.

En réponse aux délégations, le Directeur du bureau de la planification des programmes et du budget, M. Warren Sach, a indiqué que l'essentiel de l'augmentation de 4% des ressources demandées pour le Département des affaires de désarmement est liée à la création de postes. En ce qui concerne l'augmentation des frais de voyage, il a exprimé une certaine surprise dans la mesure où il s'imaginait que celles-ci étaient en diminution. Il a promis de fournir des explications complémentaires à ce sujet ultérieurement. Pour ce qui est du financement des instituts régionaux, certains ne peuvent fonctionner correctement, faute de ressources, a-t-il fait remarquer. Il a ajouté que de nouveaux fonds ont néanmoins été trouvés pour aider au financement des centres au Togo et au Pérou. Pour ce qui est de celui de Katmandou, des efforts se poursuivent pour trouver des ressources extrabudgétaires venant s'ajouter aux fonds budgétaires en vue de lui permettre de fonctionner. En ce qui concerne le reclassement d'un poste de P-5 à D-1, des études sont en cours pour analyser le bien fondé de ce reclassement à la hausse, et rien de définitif n'a été décidé pour l'instant a fait savoir M. Sach.

Documentation

Au chapitre 5, Opérations de maintien de la paix, les dépenses prévues sont de 80 432 600 dollars, soit une diminution de 0,1%. Le montant demandé se répartit en 13,9 millions de dollars concernant le Département des opérations de maintien de la paix, 50,2 millions de dollars à l'ONUST, 18,3 millions de dollars pour l'UNMOGIP et 6,1 millions de dollars pour le Coordonnateur spécial des Nations Unies dans les territoires occupés. Le nombre total des postes à inscrire au budget est le même que pour 1998-1999, soit 358. Il est aussi proposé de prévoir 305 postes extrabudgétaires, dont 287 seraient financés par le Compte d'appui et 18 par le Fonds d'affectation spéciale pour l'action antimines. Le CCQAB a fait observer que tous les redéploiements liés au réaménagement administratif du Département des opérations de maintien de la paix auraient dû être mieux expliqués et détaillés dans le projet de budget afin de donner une image plus claire des transferts de ressources entre les différents domaines d'activité. Il demande qu'il en soit ainsi dans les prochains projets de budget-programme.

Débat

M. JARMO SAREVA (Finlande), au nom de l'Union européenne de la Bulgarie, de la République tchèque, de l'Estonie, de la Hongrie, de la Lettonie, de la Lituanie, de la Pologne, de la Roumanie, de la Slovaquie, de la Slovénie, de Chypre, de Malte, de l'Islande et de la Norvège, a souligné que cette activité essentielle de l'Organisation devrait être financée par le budget ordinaire. Or la répartition actuelle du financement des activités de maintien de la paix entre le budget ordinaire et le Compte d'appui conduit à se poser la question de savoir si ce principe est pleinement respecté.

Pour l'Union européenne, les postes des fonctionnaires en charge du maintien de la paix doivent être inscrits au budget ordinaire. Le représentant, tout en reconnaissant l'importance des ressources d'appui technique pour les opérations de maintien de la paix, a indiqué que l'augmentation récente du nombre et de la taille des opérations de maintien de la paix et le refus de tout recours au personnel fourni à titre gracieux illustrent le fait que l'on sollicite de plus en plus le Compte d'appui. Or, il serait malvenu d'imputer l'échec des activités de maintien de la paix à un manque de ressources. L'Union européenne serait curieuse de savoir si le regroupement récent au sein d'une Division de toutes les compétences de police civile et militaire a donné les résultats escomptés. Dans la mesure où les femmes et les enfants sont les personnes les plus affectées par les conflits, l'Union demande également qu'une perspective sexospécifique soit introduite dans les activités de maintien de la paix. Elle souligne aussi l'importance qu'elle accorde à une forte composante "droits de l'homme" dans les opérations de maintien de la paix.

M. DAMICO SOARES (Brésil) a déclaré que le maintien de la paix est l'une des activités les plus complexes de l'Organisation et les plus visibles pour l'opinion publique. Il s'est félicité de la manière dont le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) réalise ses activités sur le terrain. Le Brésil partage les préoccupations du CCQAB et du CPC en ce qui concerne les retards enregistrés dans le domaine de la liquidation des missions. Le Secrétariat devrait évaluer si les activités liées au matériel appartenant aux contingents doivent effectivement être transférées au Compte d'appui, ainsi que le CCQAB l'a proposé. Le représentant a indiqué que le financement d'activités permanentes, réalisées par des fonctionnaires sur des postes temporaire, obère lourdement le Compte d'appui.

M. HAMIDULLAH (Bangladesh) a estimé que la question des demandes de remboursement pour le matériel appartenant aux contingents aurait dû être réglée, notamment parce qu'elle risque d'entraîner une grande gêne pour les pays en développement.

M. CHRISTOPHER BURTON (Canada) a fait observer que les ressources diminuent pour la Division du personnel militaire et de police civile et il en a demandé la raison. Il s'est étonné de ce que certaines missions pour lesquelles aucun solde ne demeure n'ont toujours pas été fermées. Le Canada partage l'avis du CCQAB selon lequel la présentation budgétaire devrait être améliorée pour indiquer plus clairement les changements d'ordre financier qui interviennent. Les 112 000 dollars prévus pour le règlement des litiges concernant le matériel appartenant aux contingents ne devraient pas provenir du Compte d'appui, a fait remarquer le représentant en conclusion.

M. SIAL (Pakistan) a estimé qu'il faut impérativement dégager les ressources nécessaires pour permettre à l'Organisation de jouer ce rôle fondamental qu'est le maintien de la paix et de la sécurité internationales. Il a rappelé que l'Assemblée générale lors de sa dernière session a approuvé la réaffectation de 6 postes pour l'Etat-major de déploiement rapide, ce qui n'a malheureusement pas encore été fait. Le Pakistan aimerait aussi savoir pourquoi les frais de voyage concernant le Groupe d'observateurs militaires des Nations Unies dans l'Inde et le Pakistan (UNMOGIP) ont été réduits. Il a indiqué que l'aéronef actuellement utilisé n'est pas adapté aux besoins de la Mission. Or, aucune mesure corrective, visant notamment à obtenir un aéronef plus adapté, n'a été prise a regretté le représentant, qui a indiqué que rationalisation n'est pas nécessairement synonyme de réduction budgétaire.

M. TAKAHARA (Japon) a salué les réalisations du DOMP qui doit faire plus avec moins de personnel, compte tenu du départ progressif du personnel fourni à titre gracieux. Il a indiqué que l'assistance temporaire ne doit pas être utilisée pour compenser les réductions de postes permanents. En ce qui concerne la réévaluation des coûts, le Secrétariat devrait donner des informations supplémentaires sur la méthodologie employée, car le rapport n'est pas suffisamment transparent à cet égard. Le niveau des ressources ne reflète, en termes réels, pratiquement aucun changement par rapport aux crédits actuels, a fait observer le représentant, qui en conclusion a mis l'accent sur la nécessité d'assurer la sécurité du personnel des Nations Unies.

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