En cours au Siège de l'ONU

AG/AB/527

LE CONTROLEUR DES NATIONS UNIES ASSURE QUE LE BUDGET PROPOSE PERMETTRA LA REALISATION COMPLETE DES PROGRAMMES PRESCRITS

2 novembre 1999


Communiqué de Presse
AG/AB/527


LE CONTROLEUR DES NATIONS UNIES ASSURE QUE LE BUDGET PROPOSE PERMETTRA LA REALISATION COMPLETE DES PROGRAMMES PRESCRITS

19991102

Des délégations demandent que davantage de ressources soient consacrées au développement des pays les moins avancés et des petits Etats insulaires

Le Contrôleur des Nations Unies, M. Jean-Pierre Halbwachs a réaffirmé, cet après-midi devant la Cinquième Commission (administrative et budgétaire), que le niveau global du projet de budget permettra bien la complète mise en oeuvre des activités et programmes prescrits, car le chiffre de 2,535 milliards de dollars avancé est l'émanation d'un processus d'examen, d'évaluation des besoins et de consultation des directeurs de programmes. Répondant ainsi aux questions posées par les 38 délégations qui ont participé au débat général sur le projet de budget-programme pour l'exercice biennal 2000-2001, il a rappelé que l'on est arrivé au point où de nouvelles réductions budgétaires compromettraient la réalisation des activités. Il a expliqué que le taux de vacance de postes est en fait une technique budgétaire qui reconnaît le roulement de personnel qu'il y a toujours au sein d'une organisation. Il s'agit là d'une approche réaliste qui vise à ce que les ressources allouées ne soient ni excédentaires, ni insuffisantes et l'intention n'est nullement de réduire, par ce biais, le niveau du budget, a-t-il souligné.

"Il est paradoxal de constater qu'en plein processus de maturité des Nations Unies, l'Organisation connaît une grave crise financière, qui a pour effet de réduire les effectifs et de remettre en cause certains programmes", a remarqué pour sa part le représentant du Pérou, estimant qu'une politique budgétaire trop restrictive reviendrait à créer une version réduite des Nations Unies. D'autres délégations, celle représentant la CARICOM en tête, ont insisté pour que des ressources plus importantes soient consacrées au développement économique et social, afin de venir en aide, en particulier, aux pays les moins avancés, notamment en Afrique, et aux petits Etats insulaires. Il ne s'agit pas simplement de préconiser des plans d'ajustement structurel, pas plus que de formuler des voeux pieux, a déclaré un représentant, mais surtout d'apporter une aide adéquate aux pays qui en ont le plus besoin.

La Commission a entendu les déclarations des pays suivants: Nigéria, Ukraine, Sainte-Lucie (au nom des pays de la CARICOM), Haïti et Pérou.

Lors de sa prochaine réunion demain, mercredi 3 novembre, à 10 heures, la Commission entamera son examen, chapitre par chapitre, du projet de budget-programme.

Projet de budget-programme de l'exercice biennal 2000-2001 (point 121)

Fin du débat général

M. FOLORUNSO MICHAEL OSEWA (Nigéria) a déclaré que son pays appuie le processus de réforme des Nations Unies, et considère que les principes directeurs doivent être la discipline budgétaire, la prudence, la recherche d'économies et l'efficacité. Ces mesures ne doivent cependant pas porter atteinte aux objectifs que s'est fixé l'Organisation, a poursuivi le représentant, estimant qu'en aucun cas la discipline budgétaire ne doit avoir des répercussions négatives sur ses activités. Parlant du financement de missions politiques spéciales, telles que prévues dans la proposition de budget, et qui revêtent une importance toute particulière en Afrique, la délégation du Nigéria espère que cette innovation va déboucher sur des résultats positifs et concrets en matière de maintien de la paix et de développement. En sa qualité de pays fournisseur de contingents, le Nigéria demande que le prochain budget donne priorité au remboursement des pays qui fournissent des troupes et des équipements à l'Organisation. Il plaide également pour un renforcement des activités de développement en Afrique, et estime par ailleurs que le recours aux consultants doit tenir compte d'une représentation géographique équitable. Le représentant a souligné l'importance d'avoir des mécanismes de contrôle et de suivi efficaces ainsi qu'une bonne formation du personnel. Le Nigéria souhaite également que les biens et services soient acquis aux meilleurs prix et conformément aux règles en vigueur aux Nations Unies.

M. OLEKSII V. IVASCHENKO (Ukraine) a appuyé le niveau général du budget-programme pour l'exercice 2000-2001 proposé par le Secrétaire général, à condition qu'il corresponde effectivement aux besoins pour assurer la mise en oeuvre efficace et complète des programmes et mandats prescrits. L'Ukraine a toujours appuyé les initiatives de réforme du Secrétaire général, a rappelé le représentant. Elle s'est également félicitée de l'inclusion d'un montant de 86,2 millions de dollars pour les missions politiques spéciales, dont le financement devient ainsi plus prévisible. L'Ukraine note que la structure des postes proposés se fonde pour une très large part sur des redéploiements et elle demande au Secrétariat de fournir des informations sur les effets de ces redéploiements sur le travail du Secrétariat. Alors qu'après deux ans de négociations difficiles, l'Assemblée générale vient finalement d'adopter les modalités de fonctionnement du Compte pour le développement, le représentant a regretté que le Secrétariat n'ait pu mettre au point et présenter, au chapitre 33 du projet de budget, des propositions concrètes à financer au moyen des fonds alloués pour le Compte pour le développement. Il faut que ces propositions soient présentées pour examen par l'Assemblée générale sans retard, a déclaré le représentant, qui a aussi déploré l'absence d'information sur les initiatives spécifiques que l'on entend prendre pour continuer de réaliser des économies et dégager ainsi des fonds pour le Compte.

L'Ukraine soutient également les observations et recommandations formulées par le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur le projet de budget. Il s'est particulièrement félicité de l'attention qu'il a accordée aux questions de gestion des ressources humaines. Pour l'Ukraine, on ne parviendra réellement à un taux de vacance de postes de 5% pour les administrateurs et de 2,5% pour les agents des services généraux qu'en améliorant sensiblement les procédures de recrutement du personnel et en corrigeant certaines insuffisances persistantes des politiques de gestion du personnel.

Le représentant a également fait part des inquiétudes de sa délégation devant le déséquilibre de la pyramide des âges pour le personnel, qui, selon lui, limite les possibilités de rajeunir l'Organisation. C'est pourquoi, il a insisté pour que la résolution 53/221 sur la gestion des ressources humaines soit pleinement mise en oeuvre. Indiquant que l'un des éléments importants des propositions budgétaires du Secrétaire général réside dans le recours aux technologies modernes d'information pour améliorer l'utilisation et la gestion des ressources, M. Ivaschenko a mis l'accent sur la nécessité de développer en la matière une stratégie réaliste, intégrée et orientée sur les résultats. Une telle stratégie permettrait de faciliter la coordination et de corriger les éventuelles insuffisances techniques grâce à l'interaction et à la normalisation des programmes informatiques utilisés entre les différents lieux d'affectation du système.

Ce faisant, il s'est dit préoccupé de constater certaines réductions parfois importantes des ressources prévues à ce titre dans certains programmes, notamment pour les affaires politiques, les opérations de maintien de la paix, ou encore le développement économique en Europe. Il a demandé au Secrétariat de fournir une explication à cet égard. Le représentant a ensuite estimé que les propositions du Secrétaire général en faveur de la budgétisation axée sur les résultats fournissent une bonne base pour faire évoluer le processus budgétaire dans une direction plus qualitative. Ces propositions méritent toute l'attention de l'Assemblée générale, a-t-il déclaré.

M. JULIAN HUNTE (Sainte-Lucie), a pris la parole au nom des Etats Membres de la CARICOM, pour indiquer que, face au difficile héritage du siècle passé, l'ONU reste la seule organisation capable d'établir des normes, règles et principes essentiels pour le plus grand intérêt de ses Etats Membres. C'est pourquoi, il est temps de doter l'Organisation des ressources nécessaires à l'accomplissement de sa tâche, a-t-il poursuivi, expliquant qu'il s'agirait d'un message fort adressé aux générations futures. La CARICOM regrette que le budget proposé soit inférieur à l'esquisse budgétaire, qui avait fait l'an dernier l'objet d'un équilibre délicat, en droit d'être respecté. Les dispositions actuelles concernant les taux de change et d'inflation doivent aussi être préservés.

La CARICOM souhaite que des ressources plus importantes soient consacrées au développement économique et social, tout en restant consciente que, quoi qu'il arrive, les pays en développement continueront d'être les principaux acteurs de leur propre développement. La CARICOM travaille pour promouvoir la mise en place de mesures favorisant le développement dans tous les domaines et leur application efficace. De l'avis du représentant, les ressources allouées aux programmes essentiels visant à une meilleure intégration des pays les moins avancés et des petits Etats insulaires en développement doivent être suffisantes. Le budget-programme doit refléter l'importance des programmes et des activités de l'Organisation, estiment les Etats Membres de la CARICOM, qui souhaitent que les délégations travaillent dans un esprit de compréhension et de coopération étroite entre tous les Etats Membres.

M. JOSEPH INNOCENT (Haïti) a déclaré qu'il porte un intérêt tout particulier au projet de Budget-programme de l'exercice biennal 2000-2001 puisque celui-ci va permettre à l'Organisation de faire face aux nombreux défis qui se profilent à l'horizon du troisième millénaire. Mais si ma délégation comprend que la recherche de l'amélioration des performances et de la rentabilité au sein des Nations Unies s'accompagne de mesures draconiennes, elle n'a pas encore saisi le pourquoi des coupures budgétaires qui risquent d'asphyxier la vie même de l'Organisation. Située en plein coeur des Caraïbes, Haïti n'a d'avenir qu'au sein de la CARICOM. Or, cette région est fréquemment balayée par des cyclones qui perturbent énormément la stabilité économique régionale, a poursuivi le représentant.

Comment dans ces conditions ne pas plaider en faveur d'une meilleure répartition budgétaire susceptible d'octroyer les ressources nécessaires pour le sous-programme 11 du budget destiné au financement des activités sous-régionales des Caraïbes? Le rapport du Secrétaire général, présentant le projet de budget-programme, reconnaît lui-même que les difficultés ne font que commencer pour cette région, notamment en raison de la mondialisation et ceci devrait nous inciter à nous pencher sur les problèmes les plus urgents, a fait observer M. Innocent. Il ne s'agit pas simplement de préconiser des plans d'ajustement structurel, pas plus que de formuler des voeux pieux, mais surtout d'apporter une aide adéquate à ces pays afin de les sortir de toute situation malencontreuse. Tout en déplorant la situation de crise budgétaire que connaît l'Organisation, due au fait que certaines obligations financières n'ont pas été honorées, le représentant s'est, en conclusion, dit confiant qu'un climat de changement finira par l'emporter afin de permettre à l'ONU de jouer pleinement son rôle.

M. EZIO VALFRE (Pérou) a fait remarquer qu'il est paradoxal de constater qu'en plein processus de maturité des Nations Unies, l'Organisation connaît une grave crise financière, qui a pour effet de réduire les effectifs et de remettre en cause certains programmes. Or, a-t-il poursuivi, il est essentiel d'assurer l'application de toutes les décisions prises sans avoir recours à des ressources extrabudgétaires, afin de ne pas créer une version réduite des Nations Unies, uniquement basée sur des considérations économiques ou militaires, d'autant que l'ONU a de plus en plus de responsabilités, notamment en matière de développement et d'aide humanitaire. Après des années de contraction budgétaire, il faut tirer la sonnette d'alarme, a déclaré le représentant, estimant qu'il faut envisager une augmentation modérée du budget, de façon à faire face, en particulier, aux besoins ponctuels à court terme stipulés dans le rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires. Le Pérou considère que les ressources financières doivent être à la hauteur des mandats reçus et que le budget doit être adapté aux normes budgétaires en vigueur. Tout en se félicitant des ressources allouées aux missions politiques spéciales, le représentant s'est aussi inquiété du taux élevé de vacances de postes à tous les niveaux de l'Organisation.

Répondant aux questions posées par les 38 délégations qui ont participé au débat général sur ce point, le Contrôleur des Nations Unies, M. Jean-Pierre Halbwachs a réitéré les assurances données par le Secrétaire général, selon lesquelles le niveau global du projet de budget proposé permettra bien la complète mise en oeuvre des activités et programmes prescrits. Il a aussi rappelé que l'on est arrivé au point où de nouvelles réductions budgétaires compromettraient la réalisation de ces activités. La lettre et l'esprit de la résolution 41/213 sur l'esquisse budgétaire ont parfaitement été respectées pour établir le présent projet, a-t-il ajouté, précisant que jamais les projets de budget-programme n'ont reflété exactement le montant fixé dans l'esquisse budgétaire, qui n'a qu'un caractère indicatif. Le chiffre de 2,535 milliards de dollars, avancé pour 2000-2001, est l'émanation d'un processus d'examen, d'évaluation des besoins et de consultations avec les directeurs de programmes, a-t-il également indiqué. Conformément au souhait des Etats Membres, les 8 domaines prioritaires identifiés dans le Plan à moyen terme bénéficient d'augmentation des ressources. C'est aussi le cas pour d'autres activités importantes comme celles du BSCI, ainsi que pour le chapitre destiné aux travaux d'entretien des locaux, à New York et dans tous les lieux d'affectation. M. Halbwachs a fait observer qu'une augmentation substantielle est aussi demandée pour renforcer le Bureau des Nations Unies à Nairobi, en réponse à plusieurs résolutions de l'Assemblée générale. Il a expliqué ensuite que le taux de vacance est en fait une technique budgétaire qui reconnaît les mouvements de personnel qu'il y a toujours au sein de l'Organisation. Il s'agit là d'une approche réaliste qui vise à ce que les ressources allouées ne soient ni excédentaires, ni insuffisantes. L'intention n'est nullement de réduire, par ce biais, le niveau du budget et personne n'est obligé de garder le pourcentage de vacance de postes indiqué dans le projet de budget, a-t-il affirmé.

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