AG/AB/514

LES DELEGATIONS EXPRIMENT DES POINTS DE VUE DIVERGENTS DANS LA QUESTION DU BAREME DES QUOTES-PARTS

19 octobre 1999


Communiqué de Presse
AG/AB/514


LES DELEGATIONS EXPRIMENT DES POINTS DE VUE DIVERGENTS DANS LA QUESTION DU BAREME DES QUOTES-PARTS

19991019

Elles déplorent la sous-utilisation des services de conférence de l'Office des Nations Unies à Nairobi

"Plus qu'une question d'argent, le problème du barème des quotes-parts dépend de l'attachement accordé par chacun aux Nations Unies", a déclaré le représentant de Singapour, devant la Cinquième Commission (administrative et budgétaire) qui poursuivait, cet après-midi, son débat général sur le barème des quotes-parts pour la répartition des dépenses de l'ONU. Il faut se souvenir que le budget de l'ONU pour 1999 est de 1 milliard 84 millions de dollars, soit seulement 0,0036% de la somme des produits nationaux bruts dans le monde, a-t-il rappelé. En réponse à la demande du plus gros contributeur de réduire le taux plafond pour ne plus faire dépendre l'Organisation des paiements d'un seul de ses Membres, certaines délégations, dont les Philippines au nom de l'ANASE, ont fait remarquer qu'étant donné les divers degrés de développement économique des Etats Membres, l'ONU dépendra toujours pour le financement de ses dépenses d'une petite poignée de pays.

Les délégations ont réaffirmé de nouveau leur attachement à un barème des quotes-parts juste et équitable fondé sur le principe de la capacité de paiement. En revanche, les avis ont divergé quant à la période de référence qui doit être retenue pour son calcul. Certains se sont prononcés en faveur de 3 ans, arguant que cela permettra de mieux refléter la capacité réelle des Etats à payer leur contribution. D'autres ont estimé qu'il faut maintenir la période actuelle de 6 ans dans un souci de stabilité. Plusieurs intervenants ont par ailleurs soutenu l'idée d'un recalcul annuel du barème, qui permettrait selon eux de répondre à des changements brusques ou des événements inattendus, tels que la récente crise financière en Asie.

Les intervenants ont également largement abordé la question de l'Article 19 de la Charte relatif au retard de paiement des contributions. S'il semble indispensable d'en renforcer l'application, compte tenu notamment du fait qu'il s'agit de la seule sanction dont l'Organisation dispose à l'encontre des Etats qui ne s'acquittent pas de leurs obligations financières, plusieurs représentants ont estimé qu'il fallait rester sensible à la situation des Etats qui traversent effectivement des difficultés économiques, l'une des manières étant que l'Assemblée générale autorise le Comité des contributions à tenir une session extraordinaire lorsque cela se justifie.

(à suivre 1a) - 1a - AG/AB/514 19 octobre 1999

Abordant tout particulièrement la question des mesures propres à encourager le versement ponctuel, intégral et sans conditions des contributions, le représentant du Burkina Faso a jugé inacceptable de lier la ponctualité des versements de contributions aux remboursements à effectuer au titre de la fourniture de contingent. Il a rappelé, à cet égard, que les plus importants fournisseurs de contingents aux opérations de maintien de la paix étaient les pays en développement qui témoignent ainsi de leur bonne foi et de leur engagement envers l'Organisation.

Les représentants des pays suivants sont intervenus: Philippines (au nom de l'ANASE), Australie (au nom du Groupe CANZ), Croatie, Singapour, Myanmar, Burkina Faso et Koweït.

Poursuivant également son débat général sur le plan des conférences, la Commission a entendu plusieurs intervenants dont la majorité a déploré le faible taux d'utilisation des services de conférence de l'Office de Nairobi, seul Office des Nations Unies situé dans un pays en développement. Certains ont estimé que tous les efforts n'avaient pas été déployés pour accroître l'utilisation de ce lieu d'affectation, qui n'accueillera par exemple que 2 réunions sur les 137 prévues au total en l'an 2000. Dans ce contexte et dans la mesure où le recours à la téléinterprétation soulève encore de nombreuses interrogations, la proposition d'y créer un service d'interprétation permanent a recueilli un large soutien. Les représentants de la Chine et de la République arabe syrienne ont estimé que leur langue respective ne recevait pas le traitement équitable censé être accordé à toutes les langues officielles de l'Organisation, essentiellement sur le site Internet. Les retards chroniques dans la parution de la documentation, et notamment le non-respect de la règle des "6 semaines" ont aussi fait l'objet de nombreuses préoccupations.

La Commission a entendu à ce titre les représentants des pays suivants: Guyana (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), Kenya (au nom des Etats de la coopération est-africaine), République de Corée, Jamaïque, Bangladesh, Chine, Japon et République arabe syrienne.

La prochaine réunion aura lieu mercredi 20 octobre, à 15 heures. La Commission achèvera son débat général sur les deux points considérés cet après-midi. Elle se prononcera également sur des projets de résolution concernant la réforme des achats et le Compte pour le développement.

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Barème des quotes-parts pour la répartition des dépenses de l'Organisation (point 125)

Suite du débat général

Mme MARIA LOURDES RAMIRO LOPEZ (Philippines), s'exprimant au nom de l'Association des nations du sud-est asiatique (ANASE) a estimé que la question du barème des quotes-parts a toujours été et restera l'une des questions les plus importantes et, par conséquent, les plus difficiles à l'ordre du jour de la Commission. Ceci est d'autant plus vrai après avoir entendu l'appel lancé hier en faveur d'un barème "plus équitable". En l'occurrence, un barème "plus équitable" signifie que les 187 autres Membres de l'Organisation devront accepter de réduire la part de l'Etat Membre ayant la plus forte capacité de paiement, tant pour le budget ordinaire que pour celui du maintien de la paix. Les arguments avancés à cet égard indiquent que la dépendance de l'Organisation envers un seul de ses Membres ou un petit groupe de Membres serait ainsi fortement réduite et que cela résulterait d'un processus plus large aboutissant au règlement des arriérés dus par le plus important débiteur. Or, l'ONU continuera de dépendre, pour le financement de ses dépenses, d'une petite poignée d'Etats, étant donné les divers degrés de développement économique rencontrés en son sein. L'ANASE tient à réaffirmer que tout réexamen de la méthodologie de calcul du barème devrait reposer sur un large consensus politique, déjà existant, et qu'aucun changement ne devrait entraîner d'augmentation de la charge financière au-delà des possibilités des pays en développement. L'ANASE souligne aussi que la capacité de paiement doit demeurer le principe fondamental de la répartition des dépenses de l'ONU. La représentante a déploré que le Comité des contributions n'ait pu regrouper une série de recommandations sur les différents éléments relatifs au barème. L'ANASE estime que la période de référence actuelle de 6 ans devrait représenter la base du consensus. Elle est également d'accord avec le Comité des contributions pour utiliser le PNB quand il s'agit de déterminer la capacité de paiement des pays. Toute réduction du plafond reviendrait, en revanche à s'écarter davantage du principe de la capacité de paiement; il n'est pas juste que les pays en développement partagent le poids des obligations qui incombent à l'Etat ayant la plus forte capacité de paiement. L'ANASE estime que le taux de dégrèvement accordé aux pays à faible revenu par habitant devrait être fixé à 85%; en revanche elle n'est pas convaincue que l'instauration de coefficients mobiles pour les Etats Membres, se situant en-deçà du seuil, refléterait pleinement la capacité de paiement des pays. Elle rappelle aussi son attachement à l'ajustement accordé au titre de l'endettement. Concernant la proposition de recalculer annuellement le taux de contribution, l'ANASE estime qu'une fois agréés, ces taux devraient rester en vigueur pendant 3 ans, sauf si la situation des Etats se modifie de manière significative. L'ANASE rejette fermement la notion selon laquelle c'est le barème des quotes-parts qui a engendré la crise financière récurrente que traverse l'Organisation. Elle rappelle que les Etats Membres ont l'obligation légale de verser intégralement, sans condition et en temps voulu, leurs quotes-parts.

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Les pays de l'ANASE, malgré les difficultés auxquelles ils ont dû faire face se sont toujours efforcés de s'acquitter de leurs obligations financières. Concernant l'application de l'Article 19, la représentante a estimé qu'il faut rester sensible à la situation des Etats qui traversent effectivement des difficultés économiques. Elle a réaffirmé que l'Assemblée générale a la prérogative concernant l'octroi des demandes d'exemption, mais a ajouté que celle-ci devrait toujours pouvoir bénéficier pour ce faire de l'avis consultatif du Comité des contributions. En conséquence, l'Assemblée générale devrait autoriser le Comité des contributions à tenir une session extraordinaire lorsque cela se justifie.

M. HENRY FOX (Australie), au nom du Groupe CANZ (Canada, Australie, Nouvelle-Zélande) a estimé nécessaire une méthodologie du barème des quotes-parts plus stable, plus simple et plus transparente, un objectif qui pour l'instant du moins est loin d'être atteint. M. Fox a expliqué que la méthodologie actuelle ne tient pas entièrement compte de la capacité de paiement de chaque Etat. Des ajustements techniques sont indispensables si l'on veut se conformer aux réalités économiques actuelles du monde. De l'avis du représentant, si quand bien même des progrès ont été réalisés, le barème ne reflète toujours pas l'évolution de l'économie mondiale au cours des quinze dernières années; certains éléments devraient encore être modifiés. Durant cette période en effet, certaines parties du monde ont connu une croissance économique forte, tandis que d'autres ont dû faire face à un déclin et à des transitions difficiles.

Pour ce qui est de la période de référence, que certains souhaitent voir passer de 6 à 3 ans, le représentant est d'avis qu'elle devrait en effet être écourtée afin de refléter les réalités actuelles. Une période plus courte permettrait en effet de venir en aide aux Etats Membres dont les économies connaissent des difficultés. Le représentant a toutefois reconnu qu'une période plus longue engendrait une plus grande stabilité. En ce qui concerne les taux de conversion, la Commission des contributions devrait strictement limiter l'utilisation du change en fonction des prix pour les cas les plus graves. L'ajustement de la dette devrait être basé sur le remboursement du principal de la dette.

Pour le représentant, le principe de capacité de paiement n'est pas appliqué à cause du taux plafond, qui bénéficie actuellement au plus important contributeur de l'Organisation. Tout abaissement de ce plafond déformerait le rapport entre le montant à verser et la capacité réelle de payer. Sans s'opposer par principe à une révision de ce taux, le représentant a estimé qu'elle devrait se faire en vertu du mérite et des possibles effets sur les Etats Membres, y compris des contributeurs les plus importants. Abordant la question d'un recalcul annuel du barème, le représentant a fait remarquer que cette méthode permettrait de répondre à des changements brusques tels que de grandes fluctuations des changes ou des événements inattendus ou désastreux, comme cela s'est passé récemment en Asie.

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Pour ce qui est de l'encouragement du paiement des contributions en temps voulu, régi par l'Article 19 de la Charte, le représentant a fait remarquer que la Cinquième Commission a accordé ces dernières années des exonérations au cas par cas sans demander d'avis extérieurs, notamment d'experts, ce qui est regrettable. Il a souhaité que la Commission fasse en sorte que tous les cas soient examinés en vertu de règlements très précis, et demandé que la limite des 30 jours soit appliquée de façon cohérente.

Mme JASMINA DINIC (Croatie) a insisté sur le fait que le paiement des contributions est l'une des obligations fondamentales qui incombent aux Etats Membres de l'Organisation. Pour sa part, la Croatie déploie chaque année de très grands efforts pour s'acquitter de cette obligation; ce qu'elle devrait être en mesure de faire encore cette année. Un certain nombre de gouvernements font face à ce même problème et c'est pourquoi le principe de la capacité de paiement est fondamental. Pour mieux refléter cette capacité réelle des Etats, la Croatie estime qu'une période de référence plus courte, soit 3 ans, serait plus appropriée. La Croatie estime aussi qu'il faut retenir le principe d'ajustement au titre de l'endettement en utilisant notamment les données sur le flux de la dette. Le niveau de coefficient d'abattement, fixé à 80%, lui semble approprié, même si elle ne s'oppose pas à l'idée d'accorder des réductions plus importantes encore. La représentante s'est également prononcée en faveur du maintien du taux plancher au niveau actuel. En revanche, elle a estimé qu'il faudrait revoir dans le futur l'application du taux maximum pour les pays les moins avancés.

Rappelant que l'Article 19 est le seul moyen de sanctionner les Etats qui ne s'acquittent pas de leurs contributions, la Croatie estime néanmoins que les propositions tendant au renforcement de son application, notamment l'application semi- annuelle et l'adoption d'une approche "nette" plutôt que "brute" du montant des arriérés, doivent être examinées plus avant, en y incorporant l'impact du barème actuel sur la capacité de paiement des contributions. En attendant, les procédures existantes doivent être pleinement respectées pour garantir un traitement égal des Etats Membres, c'est-à-dire en l'occurrence au cas par cas. Il faut en fait tirer les enseignements des expériences passées et c'est pourquoi un mécanisme devrait être mis sur pied pour faire face à toutes les possibilités d'appliquer cet article, a précisé la représentante. La Croatie, dans l'entre-temps, soutient la recommandation du Comité des contributions visant à demander à tous les Etats Membres qui ont l'intention de demander une dérogation de le faire avant qu'elle ne tienne sa session ordinaire. Concernant les propositions pour encourager le règlement plein et entier des contributions par les Etats Membres, la Croatie estime que des discussions plus approfondies sont nécessaires non seulement au sein de la Cinquième Commission, mais des départements de l'Organisation et des institutions spécialisées du système.

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M. KISHORE MAHBUBANI (Singapour) a fait remarquer, que, plus qu'une question d'argent, le problème du barème des quotes-parts dépend de l'attachement accordé par chacun aux Nations Unies. Le débat a pris une tournure de plus en plus acrimonieuse, et le moment est venu de déclarer une trêve à ce sujet. Les Etats-Unis ont entaché leur réputation en choisissant de demeurer le plus grand débiteur de l'ONU. Le débat s'est aussi enlisé en raison des formules très compliquées avancées pour le calcul des barèmes, et des propositions telles que le calcul annuel ne feront que brouiller encore plus les choses. Il faut se souvenir que le budget de l'ONU pour 1999 est de 1 milliard 84 millions de dollars, soit seulement 0,0036 pour cent de la somme des produits nationaux bruts dans le monde.

Aux Nations Unies, tout le monde accepte le principe "un homme, une voix". La réalité est plus complexe, et le fait est que les riches ont plus de poids que les autres sur les prises de décisions, comme le montre le droit de veto, qui donne aux cinq Membres permanents, en particulier, la possibilité de peser sur le choix du Secrétaire général. S'ils versent davantage au budget du maintien de la paix, il n'en est rien pour le budget ordinaire. Chacun doit réaffirmer son attachement aux Nations Unies, c'est là le seul moyen de nous entendre sur la somme à payer, d'autant que les montants en question sont relativement faibles, a conclu le représentant.

M. U KO KO (Myanmar), s'associant à la déclaration des Philippines au nom de l'ANASE, a rappelé que la situation financière de l'Organisation demeure critique bien qu'un nombre record d'Etats Membres se soit acquitté de ses obligations. Ceci confirme que cette situation de crise n'est pas due au barème des quotes-parts mais au non-paiement par certains Etats de leurs obligations, conformément au principe de la capacité de paiement qui est appliqué. En réalité les difficultés actuelles découlent du fait que le premier contributeur de l'Organisation n'honore pas ses obligations en vertu de la Charte.

M. HILAIRE SOULAMA (Burkina Faso) a tout particulièrement abordé la question des mesures propres à encourager le versement ponctuel, intégral et sans condition des contributions. Le Burkina Faso voudrait pouvoir s'associer à ces objectifs nobles, mais il est en fait inquiet que de telles mesures n'entraînent en fait des effets inverses. Il ne faut pas oublier par exemple que les pays en développement sont les plus importants fournisseurs de contingents pour les opérations de maintien de la paix, et qu'ils font par là-même preuve de leur bonne foi et de leur engagement envers l'Organisation. Lier la ponctualité des versements de contributions aux remboursements à effectuer au titre de la fourniture de contingent est donc inacceptable. Les dépenses de l'Organisation doivent être assurées par les Etats Membres selon le principe fondamental de la capacité de paiement de chacun.

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Pour sa part le Burkina Faso, qui fait pourtant partie des pays les moins avancés, met un point d'honneur à s'acquitter de cette obligation. C'est pourquoi, il juge tout simplement inacceptable, qu'à quelque motif que ce soit, un Etat Membre veuille de manière unilatérale fixer de son propre chef sa quote- part. En revanche lorsqu'on envisage d'appliquer l'Article 19, il faut faire preuve de compréhension envers les pays qui connaissent des difficultés réelles, a déclaré le représentant. Pour le Burkina Faso, l'Article 19 est le seul qui doit demeurer.

M. ZIYAD MONAYAIR (Koweït) a rappelé que le Comité des contributions a étudié en détails la méthodologie du calcul du barème des quotes-parts sans présenter d'opinion précise à ce sujet. Pour le représentant, la cause principale des crises financières aux Nations Unies n'est pas la méthode de calcul mais le non-respect par certains Etats Membres de leur obligation de verser leur quote-part, y compris les arriérés, intégralement, en temps voulu, et sans condition. Toute révision de la méthode actuelle aura un impact limité aussi longtemps que ces paiements n'auront pas été effectués. L'ONU a en effet besoin d'un soutien continu pour pouvoir s'acquitter des tâches qui lui sont confiées. Une volonté politique est essentielle pour cela, et le Koweït est fier de compter parmi les premiers Etats à verser intégralement leurs contributions. La capacité de paiement doit demeurer le critère essentiel du barème. Sa méthode de calcul ne doit comprendre aucune augmentation pour les Etats en développement; elle doit aussi tenir compte de toutes les circonstances économiques ayant une influence sur le calcul des quotes-parts. Le Comité des contributions aura de grands défis à relever lors de sa prochaine session. Le représentant a souhaité qu'il puisse faire en temps voulu des propositions permettant d'entamer des discussions constructives.

Plan des conférences (point 124)

Suite du débat général

M. GARTHFIELD BARNWELL (Guyana), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a noté que l'utilisation globale des services de conférence à New York dépassait le seuil des 80% et que les Offices de Genève et de Vienne connaissaient la même tendance. Le Groupe réaffirme sa position sur l'importance de l'Office des Nations Unies à Nairobi, qui est le seul Office des Nations Unies situé dans un pays en développement. Celui-ci devrait donc avoir le même statut que les autres Offices des Nations Unies de par le monde. C'est pourquoi, le Groupe des 77 est gravement préoccupé du peu de réunions qui s'y tient. S'agissant de la présentation des documents, le Groupe note que les nombreuses résolutions de l'Assemblée générale sur ce point ne sont pas pleinement appliquées. Il insiste sur la mise en oeuvre intégrale des résolutions de l'Assemblée générale et des organes d'experts et il aimerait obtenir des explications sur les raisons de cette application incomplète. Il rappelle sa réticence à accepter d'examiner les rapports qui ne sont pas présentés en conformité avec les résolutions prises.

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Le Groupe tient aussi à exprimer sa profonde préoccupation concernant les retards chroniques dans la publication des documents. Il réaffirme son attachement à la règle des 6 semaines, qui revêt une importance toute particulière pour les petites délégations. C'est pourquoi, le Groupe insiste sur la nécessité de renforcer la Section de la distribution des documents afin qu'elle puisse mieux servir les Etats Membres.

Le représentant a également regretté l'arrêt de la parution dans toutes les langues officielles de l'Organisation de certaines publications. Il s'est dit préoccupé par le fort taux d'autorévision pratiqué par les services de traduction. Il a également demandé au Secrétaire général adjoint à l'information de faire en sorte que les informations postées sur le site Internet soient disponibles dans toutes les langues officielles et ce dès que possible. De manière générale, le Groupe des 77 et la Chine est préoccupé de constater que le projet de budget 2000- 2001 propose une nouvelle réduction des ressources destinées au Département des affaires de l'Assemblée générale et des services de conférence. Il ne comprend pas comment cette réduction peut être justifiée et insiste sur le fait que les services de conférence sont les premiers services rendus aux Etats Membres. C'est pourquoi, il insiste pour que toutes les ressources nécessaires à son bon fonctionnement lui soient fournies.

M. FARES M. KUINDWA (Kenya), au nom des Etats de la coopération est-africaine (Kenya, Tanzanie, Ouganda), a remarqué qu'une partie importante du rapport du Secrétaire général a trait à l'utilisation du Centre de l'ONU de Nairobi (ONUN) et a regretté que, sur les 137 réunions prévues durant l'année 2000, seules 2 doivent se tenir à cet endroit. De même, sur 132 réunions prévues en 2001, 4 seulement auront lieu à Nairobi. Pour le représentant, le déséquilibre avec les centres de New- York, Vienne et Genève, est flagrant. L'ONUN est le seul centre des Nations Unies situé dans un pays en développement; il accueille deux programmes très importants: le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et Habitat qui traite des établissement humains. Créé il y a 20 ans, le PNUE a connu de nombreux succès en matière de protection de l'environnement, d'éducation et de législation concernant l'environnement. Or, il est anormal de constater que les réunions de ce Programme ont lieu partout à travers le monde, sauf au Siège de Nairobi. Ce Centre, qui accueille plus de 100 missions, est situé au coeur de l'Afrique, non loin de l'Europe et de l'Asie. L'argument selon lequel un service d'interprétation permanent à Nairobi ne peut être envisagé en raison de la sous-utilisation du Centre n'est pas recevable. Cela s'apparente au problème de la poule et de l'oeuf. Il est temps d'adopter des mesures tangibles pour améliorer l'utilisation de ce Centre. A cet égard, le représentant a dit attendre avec impatience le rapport du Secrétaire général devant contenir des propositions concrètes visant notamment à réduire les vacances excessives de certains postes dans certains lieux d'affectation.

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Mme YOON SEONG-MEE (République de Corée) a approuvé le calendrier de réunion proposé par le Comité des conférences pour l'année 2000. Elle a fait remarquer qu'il fallait tout mettre en oeuvre pour éviter des pics d'utilisation simultanée des services de conférence dans les divers lieux d'affectation. Elle s'est félicitée du taux d'utilisation des services de conférence pour 1998, qui a dépassé les 80% fixés, avec des pointes records de 87 et 88% pour les Offices de Genève et de Vienne. Elle s'est dite en revanche préoccupée par le faible taux d'utilisation d'autres organes, notamment à l'Office de Nairobi. La République de Corée est aussi préoccupée par le taux de vacances élevé qui subsiste dans les services linguistiques des petits lieux d'affectation. C'est pourquoi elle est favorable à l'élaboration de mesures incitatives sur le plan des perspectives de carrière. Notant la réduction nette des ressources allouées aux affaires de l'Assemblée générale et des services de conférence pour le prochain budget, la représentante a insisté sur le fait que les économies ne devaient en aucun cas avoir d'effets néfastes sur la fourniture et la qualité des services rendus.

Mme MICHELLE MARSTON (Jamaïque) a salué les efforts novateurs, telle la traduction assistée par ordinateur, déployés au sein des services de conférence. Elle a estimé toutefois qu'il reste encore beaucoup à faire pour améliorer ces services. A cet égard, elle s'est dite tout particulièrement préoccupée par les faibles taux d'utilisation des services de conférence dans certains lieux d'affectation. C'est pourquoi la Jamaïque soutient, d'une part, les propositions visant à l'annulation en temps voulu des services dont il ne sera finalement pas besoin et, d'autre part, une planification plus précise du nombre de réunions qui auront lieu au cours d'une session. Notant que le Département des affaires de l'Assemblée générale et des services de conférence a été durement touché par des mesures d'économies ces dernières années et que le projet de budget pour le prochain exercice biennal reflète une nouvelle réduction nette des ressources, la représentante a estimé qu'il faut absolument veiller à ce que les mesures d'économie ne dépassent pas un certain degré, si l'on ne veut pas mettre en danger la qualité de services fournis et aggraver encore les dysfonctionnements enregistrés. Or, il semble que nous ayons atteint ce point et que nous jouions avec un équilibre subtil que l'augmentation subite des demandes de services pourrait aisément détruire, a-t- elle fait remarquer.

Préoccupée par la sous-utilisation persistante des services de conférence de Nairobi, la Jamaïque rappelle que tous les lieux d'affectation doivent être équipés du matériel nécessaire à la fourniture de bons services de conférence. Cette situation est inacceptable compte tenu des principes d'égalité et d'équité qui sont à la base de cette Organisation. Cette situation est d'autant plus inacceptable que l'Office de Nairobi est le seul Office des Nations Unies situé dans un pays en développement, a insisté la représentante. Dans ce contexte, la Jamaïque n'est pas convaincue que tous les efforts ont été déployés pour faire face à une éventuelle augmentation des demandes de services de conférence. C'est pourquoi, elle est tout à fait favorable à la création d'un service d'interprétation permanent à Nairobi.

- 9 - AG/AB/514 19 octobre 1999

M. RIAZ HAMIDULLAH (Bangladesh) a déclaré que le Bangladesh soutient les recommandations du Comité des conférences concernant la planification du calendrier des conférences et des réunions. Il encourage également une meilleure utilisation des installations du Centre des Nations Unies de Nairobi, qui demeure le seul centre de l'Organisation situé dans un pays en développement. La mise en place des recommandations du Comité devrait par ailleurs permettre de pourvoir les postes vacants, de plus en plus nombreux dans les centres de conférences. Le représentant s'est félicité de la mise en place de nouvelles technologies, et notamment de l'Internet, qui rendent service aux Etats Membres. Les expériences d'interprétation simultanée à distance et de vidéoconférence doivent aussi être encouragées. Le représentant s'est dit préoccupé par le retard dans la publication des documents et a souhaité savoir si cela avait un rapport avec une augmentation des demandes de la part des Etats. En cas de retard dans la parution d'un document, le Secrétariat devrait faire savoir ce qui en a été la cause. La publication en temps voulu de documents de qualité est vitale pour les travaux des délégations quand elles veulent étudier sérieusement une question.

M. YE XUENONG (Chine) a abordé la question de la parité des langues officielles de travail des Nations Unies. Dans le but de mieux informer les utilisateurs, certains sites web de l'ONU devraient être améliorés; de plus, il faudrait accroître la fonction de recherche, notamment en ce qui concerne l'utilisation des disques optiques. En dehors de l'anglais et du français, les autres langues ont pris du retard. De l'avis du représentant, le Bureau des Nations Unies de Nairobi devrait bénéficier du même statut que les autres centres de l'ONU, et des études devraient être conduites pour relever le niveau d'utilisation du Bureau. Le représentant a souhaité une amélioration de la qualité des documents, notamment pour les versions traduites. Depuis longtemps, les documents ne sont pas distribués à temps, ce qui est préoccupant et requiert un redressement sérieux de la situation. Les raisons du retard devraient être indiquées en bas de page du document, ce qui permettrait de mieux comprendre le problème. Il faut garantir au Département des conférences les ressources financières et humaines pour faire face à la recrudescence de travail, notamment l'an prochain. Or, le budget prévu est à la baisse, a fait remarquer le représentant.

M. KOJI F. X. YAMAGIWA (Japon) s'est félicité du bon taux d'utilisation des services de conférence, en notant toutefois que celui du Siège de New York enregistrait une baisse de 1 point par rapport à l'année précédente. A la lumière des progrès considérables réalisés par la Cinquième Commission concernant l'utilisation des services de réunion, il semble parfaitement possible de réaliser des efforts sérieux pour redresser la situation de certains organes qui, depuis plusieurs années, continuent de sous-utiliser les ressources prévues pour les services de conférence. En ce qui concerne le contrôle de la documentation, le Japon prend note du fait que les retards chroniques enregistrés dans la parution des documents sont essentiellement dus au fait que les départements en charge de la rédaction de ces rapports les présentent pour impression de manière tardive.

- 10 - AG/AB/514 19 octobre 1999

Cette question exige une approche constructive et attentive et il faut espérer que la pleine application de la résolution réaffirmant les demandes de l'Assemblée générale dans ce domaine fournira un bon point de départ à la réflexion.

Le Japon est favorable à la demande du Comité des conférences visant à ce que le Secrétaire général achève ses propositions sur les mesures d'incitation à la mobilité des fonctionnaires des services linguistiques, par le biais de perspectives de carrière notamment. Etant donné que les taux de vacances élevés sont un problème touchant essentiellement les lieux d'affectation autres que les sièges, il estime que le problème devrait être envisagé de manière beaucoup plus large. Il faudrait notamment attirer l'attention du Bureau de la gestion des ressources humaines.

M. ABDOU AL-MOULA NAKKARI (République arabe syrienne) a estimé que la fourniture de services de conférence est une responsabilité commune du Secrétariat, du Service des conférences et des Etats Membres. Il faut faire le maximum pour en améliorer la qualité, qui doit être digne des particularités des Nations Unies, illustrées par leur multilinguisme. Le représentant s'est prononcé contre la fourniture de services d'interprétation à distance. Cette technique peut, certes, être utilisée à petite échelle mais elle ne peut être considérée comme une nouvelle fourniture de service, car elle coûte cher et entraîne des tensions supplémentaires pour les interprètes, ce qui peut avoir des conséquences sur la qualité de leur travail. En outre, les délégués doivent être en mesure de rencontrer les interprètes avant les réunions afin de discuter des termes utilisés, notamment dans les langues de relais. Les Nations Unies doivent maintenir un système institutionnalisé pour les services de traduction et d'interprétation. Evoquant la qualité des traductions, le représentant a remarqué que celles-ci sont souvent littérales, ce qui fait qu'au delà des mots, le sens des textes n'est pas toujours bien rendu. Il a par ailleurs regretté que la langue arabe ne bénéficie pas du même traitement que les autres langues officielles sur Internet.

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