LE PROBLEME DU TRAFIC DES FEMMES ET DES ENFANTS A DES FINS SEXUELLES EST SOULEVE EN TROISIEME COMMISSION
Communiqué de Presse
AG/SHC/411
LE PROBLEME DU TRAFIC DES FEMMES ET DES ENFANTS A DES FINS SEXUELLES EST SOULEVE EN TROISIEME COMMISSION
19991012Selon la Banque mondiale, les neuf dixièmes des clients des organismes de microfinancement sont des femmes
La Troisième Commission a poursuivi, cet après-midi, l'examen de la promotion des femmes et de la suite donnée à la Conférence de Beijing. A cette occasion, plusieurs délégations ont mentionné le problème particulièrement douloureux de la traite des femmes et des enfants à des fins d'exploitation sexuelle. La représentante de l'Ukraine a estimé qu'il s'agit d'un problème polymorphe posant plusieurs questions, notamment une question de migration, une question sociale, une question pénale, une question de corruption, une question sanitaire, ainsi qu'une question de sexospécificité et des droits de l'homme. Le représentant de la Thaïlande a indiqué que son pays et le Cambodge travaillent à l'élimination du trafic transfrontalier d'enfants. Par ailleurs, l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE) a intensifié ses efforts pour améliorer les connaissances des femmes vulnérables, par le biais de programmes de formation, afin de leur permettre d'accéder au marché de l'emploi sur un pied d'égalité.
Aujourd'hui encore les délégations ont déploré la féminisation de la pauvreté. Pour sa part, Mme Cecilia Valdivieso, économiste à la Banque mondiale, spécialiste des questions de parité entre les sexes et de développement, a insisté sur les bénéfices retirés par l'intégration et la participation des femmes dans les programmes de développement. Elle a en outre signalé que les neuf dixièmes des clients des organismes de micro- financement étaient des femmes.
En fin de séance la Présidente a annoncé que le nombre d'Etats parties à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes était passé aujourd'hui à 164 avec l'adhésion de Trinité-et-Tobago. Elle a ensuite informé la Commission que le projet de résolution sur les politiques et programmes mobilisant les jeunes, amendé par le Portugal, serait soumis à la Commission pour adoption, ce jeudi 14 octobre à 15 heures.
(à suivre - 1a)
- 1a - AG/SHC/411 12 octobre 1999
Les représentants des pays suivants ont pris part au débat: Thaïlande, Soudan, Colombie, Yémen, Chine, Ukraine, Mongolie et Ghana. L'Observateur de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge est également intervenu, ainsi qu'une économiste de la Banque mondiale.
La Commission reprendra l'examen de ces deux points de son ordre du jour demain, mercredi 13 octobre, à partir de 10 heures.
PROMOTION DE LA FEMME
SUITE DONNEE A LA QUATRIEME CONFERENCE MONDIALE SUR LES FEMMES
Suite du débat général
M. APIRATH VIENRAVI (Thaïlande) a souligné l'importante contribution apportée traditionnellement par les femmes thaïlandaises à la société et à l'économie du pays, tout en reconnaissant qu'il reste beaucoup à faire pour que les femmes jouissent pleinement de leurs droits. Le représentant a annoncé que la Thaïlande signera le Protocole facultatif à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de la discrimination à l'égard des femmes le 10 décembre 1999, à l'occasion de la Journée des droits de l'homme.
Condamnant le trafic des femmes et des enfants à des fins d'exploitation sexuelle, le représentant a indiqué que des lois ont été promulguées afin de criminaliser ces actions et de poursuivre les trafiquants. La Thaïlande et le Cambodge travaillent à l'élimination du trafic transfrontalier d'enfants. La Thaïlande oeuvre également en étroite collaboration avec l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE). Un réseau de l'ANASE a intensifié ses efforts pour améliorer les connaissances des femmes vulnérables, par le biais de programmes de formation, afin de leur permettre d'accéder au marché de l'emploi sur un pied d'égalité. Le représentant a ajouté que la Thaïlande appuie l'examen des douze domaines critiques identifiés dans le Programme d'action de Beijing. Il a précisé que la Thaïlande a accueilli du 31 août au 4 septembre une réunion des ONG de la région Asie-Pacifique en vue de l'évaluation de l'application de la Plate-forme d'action de Beijing par les organisations non gouvernementales. Au niveau gouvernemental, l'examen préparatoire régional aura lieu à Bangkok, du 26 au 29 octobre 1999, sous les auspices du Conseil économique et social pour l'Asie et le Pacifique.
M. ABDEL RAOUF AMIR (Soudan) a estimé que la réalisation des buts et des aspirations des pays en matière de développement passait par la prise en considération des problèmes spécifiques des femmes. Il a souligné l'impossibilité de mettre au point une méthode modèle qui s'appliquerait à toutes les sociétés. Il a indiqué que les femmes soudanaises jouissent traditionnellement d'un statut élevé. Elles bénéficient d'une rémunération égale et d'un droit au travail égal. D'autre part, elles ont gagné le droit d'être élues au même titre que les hommes. Un plan national pour 1998-2002 a été établi dans le cadre de la mise en oeuvre des recommandations de Beijing, et la constitution soudanaise garantit l'égalité de tous les citoyens.
Le représentant a indiqué que le Soudan procède à une étude sur la suite donnée à la Conférence de Beijing. Parmi les obstacles, le représentant a insisté sur le manque d'aide extérieure et sur le problème des personnes déplacées au Soudan. Il a rappelé que le bombardement d'une usine
pharmaceutique par l'armée américaine a créé des souffrances sans précédent pour les femmes et les enfants, privés de ce fait de médicaments essentiels. En conclusion, il a estimé que les résultats de la Conférence de Beijing constituent un premier pas dans l'amélioration de la condition des femmes et a souhaité que la session extraordinaire de l'an 2000 permette d'identifier les obstacles qui subsistent à la réalisation des engagements pris. Il a signalé que le Soudan s'efforcerait de participer aux préparatifs de cette session.
M. ALFONSO VALDIVIESO (Colombie), rappelant que la Colombie a présenté cette année son quatrième Rapport périodique au Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes, le représentant a déclaré que les recommandations des experts faites à l'occasion de cet examen représentent un soutien pour le Gouvernement colombien. Il a encouragé les autres Etats à présenter leurs rapports.
En ce qui concerne la situation des femmes vivant dans les zones rurales, le représentant a reconnu qu'en dépit des efforts déployés par son Gouvernement pour assurer leur participation à la prise de décision, une discrimination existe encore dans les secteurs politique et socioéconomique où l'on prend les mesures déterminant l'accès des femmes aux ressources, aux services et aux moyens de production. Il a déclaré que la situation des femmes rurales est étroitement liée au processus d'intégration accélérée des marchés. Il a regretté qu'en dépit de leur importante contribution à la production agricole et malgré la lutte qu'elles mènent pour avoir accès aux moyens de production et renforcer ainsi leur participation à l'économie et à la société, les femmes rurales soient les premières victimes de la pauvreté. Les programmes d'ajustement structurel ont un impact direct sur la vie des populations des zones rurales, et en particulier les femmes, car celles-i n'ont pas toujours accès aux marchés, entre autres raisons à cause de leur méconnaissance des nouvelles législations.
A cet égard, le représentant a déclaré qu'en dépit des efforts déployés en faveur des femmes rurales, le Gouvernement n'a pas encore réussi à intégrer de manière transversale les programmes en faveur des femmes dans les politiques publiques et les décisions gouvernementales. Le Gouvernement colombien est cependant conscient qu'à long terme il faudra parvenir à un modèle de développement durable fondé sur une justice sociale, la répartition équitable des ressources, la reconnaissance des différences et des caractéristiques respectives des femmes et des hommes. Le représentant a par ailleurs déclaré que son pays appuie toutes les mesures pour renforcer les travaux de l'INSTRAW.
Mme NAGIBA-AL-NADARI (Yémen) a déclaré que l'objectif de la parité demeure très important et qu'au Yémen, nombre d'efforts officiels et non officiels sont déployés à cet effet. Au Yémen, la femme, a-t-elle ajouté, est au coeur même de la concertation sociale, se fondant sur l'Islam qui présente
la femme comme la soeur de l'homme et des lois ont été promulguées afin de garantir sa participation. Parmi les diverses démarches nationales en faveur de la parité, la représentante a cité le Plan quinquennal et la stratégie nationale pour la population qui contient un volet traitant spécifiquement de la promotion des femmes. Le but est, notamment, d'accroître le nombre de fillettes scolarisées afin de réduire les écarts entre garçons et filles dans ce domaine. A ce propos, la représentante a indiqué qu'aujourd'hui 42% des filles sont scolarisées contre 39% il y a cinq ans. Un travail a également été entrepris pour lutter contre l'analphabétisme des femmes et pour garantir leur accès aux programmes d'éducation. Elle a ajouté que les femmes jouissent des mêmes droits au travail et droits économiques en général.
Par ailleurs, a-t-elle déclaré, les femmes ont reçu les moyens de mettre en place des coopératives. Elles bénéficient d'un soutien dans le cadre de leur rôle dans la famille. La représentante a ajouté que le Plan 1996-2000 inclut également un axe majeur "femme et développement" pour promouvoir la participation des femmes dans le respect des lois islamiques. Pour sa part, le Ministère du plan a pour objectif d'augmenter le taux de femmes ayant accès aux services de santé à 96% d'ici l'an 2000. Un réseau national a été créé afin d'assurer la participation des femmes au développement économique et social. Il existe un fonds créé pour agir dans le domaine de l'emploi et lutter contre la pauvreté. Divers projets réalisés en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et la Banque mondiale ont été lancés pour assurer la participation des femmes, notamment dans le développement de l'infrastructure rurale.
Mme YUAN XIAOYING (Chine) a déclaré que les gouvernements ont déployé de grands efforts depuis la quatrième Conférence mondiale sur les femmes en adoptant des mesures concrètes qui ont été couronnées de résultats notables. Toutefois, la réalité pure et simple demeure et est qu'aucun des 12 domaines critiques identifiés par le Programme d'action de Beijing n'a été réalisé aux niveaux national, régional ou international. Pour ce qui est de la féminisation de la pauvreté, la situation a même empiré, a regretté la représentante.
En Chine, le Gouvernement a mis en oeuvre les principes établis par la quatrième Conférence mondiale sur les femmes en intégrant les questions sexospécifiques dans toutes les politiques, plans et programmes étatiques. Les législations visant à protéger les intérêts des femmes ont été renforcées. La représentante a indiqué que les femmes participent activement aux élections, aux activités communautaires, à la protection de l'environnement et à l'élimination de la pauvreté. Le nombre de femmes employées dans les industries nouvelles et dans le secteur des sciences et technologies a également augmenté.
La session extraordinaire de l'Assemblée générale intitulée "Les femmes en l'an 2000" devrait être consacrée à un examen en profondeur des travaux accomplis dans les 12 domaines critiques contenus dans le Programme d'action de Beijing, plutôt qu'à une renégociation des questions concernant certains domaines. La session extraordinaire devrait parvenir à une évaluation complète et analytique suivie de conclusions, portant notamment sur les principaux obstacles.
Mme OKSANA BOYKO (Ukraine) a déclaré qu'elle était favorable à des efforts orientés vers l'action afin de garantir les droits des femmes dans le monde. Elle a souligné le rôle positif de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes et a ajouté que la mise en oeuvre de ses dispositions devrait figurer au rang des priorités nationales, régionales et internationales. En ce qui concerne l'intégration des femmes en Ukraine, la représentante a attiré l'attention sur le Comité d'Etat pour les questions relatives à la famille et aux jeunes, qui a la tâche d'étudier la condition des femmes et de travailler à l'élaboration de propositions en vue de son amélioration. Des structures aux niveaux régional et local servent de relais à cette institution. La représentante a également indiqué que le Gouvernement ukrainien a adopté une Déclaration de principes généraux pour une politique d'Etat concernant la famille et les femmes.
La représentante a insisté sur les problèmes particulièrement criants en Ukraine de la violence à l'encontre des femmes, de la traite, de l'exploitation sexuelle et de la prostitution. Le Programme de prévention de la traite des femmes dans la région d'Europe centrale et orientale a été lancé en Ukraine par un groupe d'organisations non gouvernementales, comprenant notamment "La Strada - Ukraine". La traite des femmes pose divers problèmes. C'est à la fois une question de migration, une question sociale, une question pénale, une question de corruption, une question sanitaire, ainsi qu'une question de sexospécificité et des droits de l'homme. A cet égard, elle a mentionné le Programme d'action sur la prévention de la traite des êtres humains et l'exploitation de la prostitution d'autrui, préparé par le Centre pour la prévention du crime international et l'Institut de recherche interrégional des Nations Unies sur le crime et la justice. Ce document promet d'aider considérablement les gouvernements et la communauté internationale à trouver une réponse appropriée aux problèmes du trafic des travailleurs migrants et de la traite des femmes. La violence contre les femmes, a-t-elle ajouté, n'est pas seulement une violation des droits de l'homme, elle a en outre des conséquences économiques néfastes sur la condition des femmes et la pauvreté. En conclusion, à quelques jours de la Journée internationale pour l'éradication de la pauvreté et au vu des récentes statistiques qui révèlent une féminisation de la pauvreté, la représentante a insisté sur le fait que la solution de ce problème repose sur l'intégration d'une perspective sexospécifique et sur la participation des femmes aux processus de décision. Elle a souligné l'incapacité de l'économie moderne à fonctionner sans la participation des femmes.
Mme OCHIR ENKHTSETSEG (Mongolie) s'est réjouie de ce que 163 Etats aient ratifié la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, ce qui en fait l'un des traités internationaux consacrés aux droits de l'homme les plus largement ratifiés. La représentante a, d'autre part, indiqué que le Gouvernement de la Mongolie a signé un Mémorandum d'accord avec l'UNIFEM afin d'augmenter la capacité économique et politique des femmes de Mongolie au XXIe siècle. La représentante a déclaré que le passage à l'économie de marché pose de nouveaux problèmes dans le domaine de l'égalité entre les sexes. Elle a reconnu que les bénéfices et les possibilités créés par la privatisation n'ont pas été répartis équitablement entre les hommes et les femmes et que ces dernières sont souvent les premières à être licenciées dans les secteurs public et privé.
Au nombre des mesures entreprises par le Gouvernement de la Mongolie, en coopération avec l'UNIFEM, la représentante a notamment indiqué que les dispositifs nationaux en faveur des femmes ont été intégrés et renforcés afin d'assurer une participation active des organisations non gouvernementales et des autorités locales, ceci pour renforcer les capacités économiques des femmes.
Mme BEATRICE ROSA BROBBEY (Ghana) a déclaré qu'on ne pourra pas parvenir à une pleine participation des femmes sans intégrer les questions sexospécifiques dans les politiques et programmes nationaux et internationaux. Il est également nécessaire de disposer des ressources nécessaires à la mise en oeuvre de cette intégration. Elle a regretté que la discrimination et la violence à l'égard des femmes aient persisté au point que de nombreuses femmes les considèrent comme une caractéristique normale de leur vie. La représentante a regretté que les pratiques coutumières et traditionnelles affectant la santé des femmes, et particulièrement les mutilations génitales, se pratiquent encore dans de nombreux pays. Depuis l'adoption en 1996 d'une loi interdisant les mutilations génitales, le Gouvernement du Ghana a constaté que les mesures de prévention les plus efficaces sont l'éducation et l'information et que les procédures judiciaires ne doivent être utilisées qu'en dernier recours.
Saluant l'adoption du Protocole facultatif à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, la représentante a suggéré qu'il soit traduit en plusieurs langues et qu'il soit diffusé par les groupes de défense de la femme. Pour ce qui est de la situation des femmes vivant dans les zones rurales des pays en développement, la représentante a reconnu qu'elles souffrent généralement de la pauvreté du fait de la détérioration des termes de l'échange qui a provoqué une baisse des revenus agricoles. La baisse des recettes à l'exportation des pays en développement a également amoindri la capacité de leurs gouvernements à investir dans les infrastructures agricoles et pour le développement
des capacités des femmes rurales. La représentante a déclaré que si la communauté internationale veut améliorer la vie quotidienne des femmes, elle doit faire en sorte que le processus de mondialisation soit équitable et bénéficie à tous les pays afin que les gouvernements soient en mesure de mettre en oeuvre les programmes d'éradication de la pauvreté et de renforcement des capacités économiques des femmes. Le Ghana, a encore indiqué sa représentante, a fixé l'âge minimum du mariage à 18 ans et adopté une loi protégeant les intérêts patrimoniaux des femmes et des enfants en cas de divorce.
M. ARMAS RAHOLA, Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a déclaré que la Fédération a intégré une perspective sexospécifique dans tous ses programmes, y compris ses actions en réponse aux catastrophes naturelles, la préparation préalable et dans la fourniture de services de santé collectifs. Ce principe a été réaffirmé dans le projet de stratégie pour la décennie à venir et sera discuté lors de l'Assemblée générale de la Fédération qui se tiendra le mois prochain. L'Observateur a en outre signalé que l'Assemblée générale de la Fédération examinerait un projet de politique sur la parité entre les sexes qui, s'il est adopté, permettra de garantir que les différences sociales entre les hommes et les femmes seront prises en considération dans toutes les activités des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Cette politique aura pour but de s'assurer que les divers programmes profitent aux hommes et aux femmes dans les mêmes conditions et de garantir une égale participation des hommes et des femmes dans les sociétés nationales et au Secrétariat de la Fédération.
L'Observateur a ensuite fait état de divers projets lancés en Afrique par les sociétés nationales afin d'assurer l'émancipation des femmes, notamment en établissant des clubs de mères au niveau des communautés. Il a indiqué qu'il existe déjà 50 points de concentration sur les problèmes de parité entre les sexes dans les sociétés nationales et a ajouté que le Centre sur les femmes et le développement du Secrétariat de la Fédération à Genève travaille aussi à faire prendre conscience des problèmes des femmes dans les diverses sociétés nationales. Par ailleurs, la Fédération s'attache actuellement à identifier les bonnes pratiques, notamment dans le cadre de l'aide d'urgence et des autres programmes, permettant d'accroître la prise en considération des questions de parité. Dans ce cadre, il a été démontré qu'un quota de 8 femmes dans une équipe humanitaire d'urgence de 25 membres était nécessaire pour atteindre les femmes. En outre, le recrutement de femmes volontaires n'aide pas seulement la société nationale à atteindre les femmes bénéficiaires mais favorise également les chances d'améliorer la condition des femmes au sein de leur propre communauté. A ce propos, l'Observateur a salué l'initiative des Nations Unies visant à inclure une analyse sexospécifique dans les activités humanitaires et a affirmé que la Fédération continuerait à travailler avec les divers organes des Nations Unies dans ce domaine.
Dans la même optique, l'étude qui a été menée sur la situation des femmes au Secrétariat de la Fédération et sur le terrain a révélé que de grandes disparités entre les hommes et les femmes subsistent à différents niveau de l'Organisation et que des efforts doivent être faits pour réaliser les objectifs de parité. L'Observateur a par ailleurs ajouté que la Fédération reste prête à collaborer avec les divers organes des Nations Unies.
Mme CECILIA VALDIVIESO (Banque mondiale) a indiqué que la Banque souhaitait inclure une perspective sexospécifique dans toutes ses actions et continuera à oeuvrer en faveur de la mise en oeuvre des objectifs fixés à Beijing en collaboration avec les institutions du système des Nations Unies et la communauté internationale. Afin de renforcer notre impact sur la réduction de la pauvreté, nous prenons des mesures pour que la dimension de genre soit une part intégrale du cadre de développement intégré. Mme Valdivieso a attiré l'attention sur les succès remportés par la Banque dans le domaine de la recherche et a annoncé la préparation d'un rapport de recherche sur la parité et le développement qui sera publié au printemps 2000. Ce document aura pour but d'assister les pays dans l'élaboration de politiques de développement prenant en considération le problème des femmes. Elle a par ailleurs signalé qu'il avait été bénéfique d'intégrer une perspective sexospécifique dans la politique de dialogue avec les gouvernements, et la Banque, de plus en plus, intègre cette perspective dans le travail d'assistance stratégique aux pays. Par exemple, au cours du dialogue avec l'Inde, l'amélioration de l'accès à l'éducation primaire pour les 36 millions de fillettes qui n'est toujours pas atteint et l'élargissement de l'accès au crédit pour les femmes pauvres sont apparus clairement comme des éléments clés des objectifs de développement. Mme Valdivieso a indiqué que le programme de prêt de la Banque portait une attention particulière aux questions de parité entre les sexes et que dans le cadre des actions du Groupe consultatif d'assistance aux pauvres, il apparaissait que les neuf dixièmes de la clientèle des institutions de microcrédits étaient des femmes.
Mme Valdivieso a, par ailleurs, attiré l'attention sur le site Internet de la Banque ayant trait à la parité entre les sexes qui est lié aux sites de la Division des Nations Unies pour la promotion de la femme. Elle a indiqué à cet égard que la Banque espérait établir des statistiques sur la parité et le développement. En ce qui concerne l'avenir, elle a signalé que la Banque entend prendre des mesures pour déterminer les meilleurs moyens d'intégrer une perspective sexospécifique dans les programmes d'investissement sectoriel. Elle a en outre annoncé que le Rapport sur le développement dans le monde qui portera sur la pauvreté et le développement tient compte des questions de parité dans toutes ses analyses et que la Banque compte consacrer entièrement son rapport de 2004 à la question du genre.
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