LE CONSEIL ENTAME SON EXAMEN DU REGLEMENT INTERIEUR DE LA COMMISSION JURIDIQUE ET TECHNIQUE
Communiqué de Presse
MER/238
LE CONSEIL ENTAME SON EXAMEN DU REGLEMENT INTERIEUR DE LA COMMISSION JURIDIQUE ET TECHNIQUE
19990818Kingston (Jamaïque), le 17 août -- Le Conseil de lAutorité internationale des fonds marins, réuni à Kingston, a entamé aujourdhui son examen, article par article, du projet de règlement intérieur de la Commission juridique et technique. Le Conseil a également élu un nouveau membre en remplacement dun membre de la Commission qui part à la retraite.
Le projet sous examen (ISBA/5/C/L.1) avait été préparé lannée dernière par la Commission elle-même. Le Conseil a examiné aujourdhui quatre des huit chapitres que comporte le texte, notamment ceux portant sur les sessions, lordre du jour, les élections et fonctions et le bureau. Le Conseil se réunira demain matin, 18 août, après la réunion de lAssemblée.
La Commission, composée de 22 experts élus par le Conseil, est chargée deffectuer lexamen des demandes de plans de travail pour lexploration dans la zone internationale des fonds marins et de faire des recommandations au Conseil sur de telles demandes. Elle fait également des recommandations sur la protection du milieu marin et veille au respect des règles et règlements établis par lAutorité. Elle constitue lun des organes prévus par la Convention de 1982 des Nations Unies sur le droit de la mer et lAccord de 1994 relatif à lapplication de la Partie XI (dispositions concernant les fonds marins) de ladite Convention.
Le nouveau membre élu aujourdhui est M. Walter de Sá Leitão (Brésil) qui succède à José de Jesús Conejo (Costa Rica) dont le mandat prend fin en 2001, mais qui a donné sa démission.
La Pologne a été proposée à la vice-présidence par le Groupe des Etats dEurope orientale. Les autres vice-présidents déjà proposés par des groupes régionaux sont le Chili et lIndonésie. Le Groupe des Etats dEurope occidentale et autres Etats doit soumettre sa proposition prochainement.
Au sujet de lArticle premier (fréquence des réunions), le débat a porté surtout sur le financement des sessions durgence de la Commission juridique et technique. Qui doit les financer ? Le pays du représentant, le contractant ou lAutorité ? Pour le Chili, cest le contractant qui doit en assurer le financement. Sopposant à cette nouvelle suggestion de financement, le Fidji a fait valoir que les membres de la Commission sont nommés par lAutorité et quils participent aux travaux indépendamment du pays quils représentent.
Pour ne pas compromettre cette indépendance et garantir la transparence, il appartient à lAutorité dassumer les dépenses afférentes à la tenue des réunions. Le Chili a également demandé que soit établi un calendrier des réunions. Le Mexique a appuyé cette demande.
Commentant la question du coût des réunions, lItalie a souligné quune telle question ne relevait pas du règlement intérieur de la Commission juridique et technique. La France et lArabie Saoudite ont demandé que larticle soit conservé sous sa forme actuelle : « La Commission juridique et technique se réunit aussi souvent que nécessaire pour sacquitter efficacement de ses fonctions ». Le Royaume-Uni a abondé dans le même sens.
LArticle 6 (séances privées et publiques) a suscité dautres interventions. Le Chili a suggéré que les sessions soient ouvertes à tous sauf si on traite de questions considérées comme confidentielles. Le Mexique a appuyé cette suggestion. Le Royaume-Uni a rappelé aux membres que lArticle 3 (a) du règlement intérieur du Conseil stipule que les réunions des organes subsidiaires sont fermées. La République de Corée, la France, et la Fédération de Russie, la Namibie et la République Unie de Tanzanie ont demandé que cet article soit maintenu tel quel : « Les séances de la Commission sont privées à moins que celle-ci nen décide autrement ».
Les Pays-Bas ont attiré lattention des membres à lArticle 48 qui touche à la participation de non-membres de la Commission et ont suggéré que les membres du Conseil sen inspirent pour tenter de trouver un terrain dentente sur cette question.
LArticle 11, qui porte sur les intérêts financiers des membres de la Commission, a fait lobjet de discussions quant à son libellé de fond. Le problème sest dabord posé au niveau de la signification du terme « intérêts financiers ». Le Chili, le Mexique, lArgentine et lAutriche ont demandé que lArticle 11 soit rédigé de façon claire pour indiquer que les membres de la Commission ne devraient avoir aucun intérêt, direct ou indirect, dans aucune activité de lAutorité ou dans aucune entreprise. La France, la Fédération de Russie, et lobservateur des Etats-Unis ont insisté pour que larticle soit maintenu dans létat puisquil répète les dispositions du paragraphe 4 de larticle 163 de la Convention. Dailleurs, toute tentative de restriction de la composition de la Commission aurait pour conséquence de limiter le pouvoir de cet organe. Un intérêt intellectuel, voire technique dans la matière, au moins serait nécessaire pour éviter que la Commission manque complètement son but. Dautres délégations ont suggéré que lArticle 163 de la Convention soit adopté pour faciliter lamendement proposé.
Lors des discussions sur lArticle 12 (lobligation de discrétion), le Chili a déploré le fait que les membres de la Commission ne doivent divulguer aucune donnée « ni renseignement confidentiel dont ils ont connaissance à raison de leurs fonctions pour le compte de lAutorité ». Il sest demandé comment la Commission, organe consultatif, va faire approuver par le Conseil les règles quelle aura rédigées sans que ce dernier, organe exécutif, puisse avoir accès aux raisons sur lesquelles les décisions avaient été fondées.
Dans lensemble, les délégations étaient daccord pour dire que les dispositions de lArticle 13 (exercice des fonctions) allaient à lencontre de celles du paragraphe 9 de lArticle 163 de la Convention qui stipule que le Conseil doit approuver le règlement intérieur de la Commission juridique et technique. Selon lArticle 13, « la Commission exerce ses fonctions conformément au présent Règlement et aux principes quelle peut juger bon dadopter ». La Fédération de Russie, le Chili, lArgentine, le Mexique et le Cameroun se sont interrogés sur le type de directives que la Commission pourrait adopter de son propre chef.
LArticle 15 (élection et mandat du Président) a suscité des discussions au sujet de la durée du mandat du président et du vice-président. Le Chili a demandé que cet article fixe, à un an, la durée des mandats avec possibilité de reconduction pour une période analogue. La Fédération de Russie était davis que, étant donné la nature technique des délibérations de la Commission, pour assurer la continuité des travaux, il serait préférable de permettre au président de faire un mandat dau moins deux ans et demi.
Le Greenpeace International, qui a le statut dobservateur au Conseil, a présenté sa réponse initiale sur le projet de code minier. Il sagissait des lacunes préoccupantes observées par cette organisation dans les documents ISBA/4/C/4/Rev.1 et ISBA/4/C/CRP.1 qui contiennent le projet révisé de règles régissant la prospection et lexploration des nodules polymétalliques dans les fonds marins. Greenpeace a soulevé comme problèmes majeurs labsence de dispositions concernant la création de zones protégées et de zones de référence stables, le rôle du public, lapplication de mesures de précaution et la surveillance indépendante. Lobservateur a dailleurs exhorté lAutorité à ne pas faire prévaloir les intérêts de lindustrie car il faut tenir compte des expériences industrielles jusquà présent, notant que les dégâts environnementaux se révèleront beaucoup plus tard.
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