En cours au Siège de l'ONU

AG/AB/486

LA SITUATION FINANCIERE DE L'ONU S'AMELIORE LEGEREMENT, DECLARE LE SECRETAIRE GENERAL ADJOINT A LA GESTION

16 mars 1999


Communiqué de Presse
AG/AB/486


LA SITUATION FINANCIERE DE L'ONU S'AMELIORE LEGEREMENT, DECLARE LE SECRETAIRE GENERAL ADJOINT A LA GESTION

19990316 Les délégations insistent pour que l'on cesse de recourir au budget du maintien de la paix afin de financer le déficit du budget ordinaire

"Pour la première fois depuis quatre ans, il y a eu des changements positifs, bien que faibles, dans la situation financière de l'Organisation", a indiqué, ce matin devant la Cinquième Commission, le Secrétaire général adjoint à la gestion, M. Joseph Connor, présentant les résultats de l'année 1998 et les prévisions pour 1999. Ainsi en 1998, l'ensemble des liquidités disponibles a été de 736 millions de dollars (en hausse d'environ 67 millions par rapport à en 1997), le montant des arriérés de paiement a très légèrement baissé (passant de 2,062 milliards de dollars en 1997 à 2,031 milliards), et les sommes dues aux Etats Membres contributeurs de troupes et de matériel se sont stabilisées. De plus, entre 1995 et 1998, le déficit de l'Organisation est passé de 195 millions de dollars à seulement 40 millions. Toutefois, il est encore trop tôt pour déterminer si cette tendance se poursuivra, a précisé M. Connor, car en décomposant le montant des liquidités disponibles, on s'aperçoit que celles destinées au maintien de la paix ont fortement diminué, en raison notamment de la baisse des activités de l'Organisation dans ce domaine. Parallèlement le montant des arriérés au titre du budget de maintien de la paix a encore augmenté, s'inscrivant désormais à 1,594 milliard de dollars.

L'amélioration des liquidités du budget ordinaire s'explique, quant à elle, par deux facteurs principaux, d'une part, le paiement plus prompt et substantiel, par les Etats-Unis, de leurs contributions pour l'exercice en cours et, d'autre part, le fait qu'un nombre croissant de pays s'acquittent pleinement de leurs obligations financières. Cette tendance nouvelle tombe à point nommé, étant donné que la forte diminution des liquidités du maintien de la paix rend quasiment impossible le recours aux emprunts croisés, a fait observer M. Connor. Bien qu'il se stabilise, le niveau de la dette de l'Organisation envers les pays contributeurs de troupes et de matériel pour le maintien de la paix n'en demeure pas moins élevé (872 millions de dollars) et il apparaît clairement que, sans le règlement substantiel des arriérés dus par plusieurs pays, l'Organisation ne pourra pas effacer complètement sa dette envers les Etats Membres.

(à suivre - 1a)

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Au titre des prévisions pour 1999, le Secrétaire général adjoint à la gestion a indiqué que la variable la plus imprévisible était le montant qui sera versé par les Etats-Unis. Au cas où il serait équivalent à la somme versée l'an passé, le déficit de l'Organisation serait d'environ 50 millions de dollars, fin 1999. Plus imprévisible encore, le budget des opérations de maintien de la paix est évalué, pour l'heure, à 650 millions de dollars pour 1999 (contre 907 en 1998). En dépit des quelques changements positifs constatés, l'Organisation demeure donc toujours l'otage de données instables et imprévisibles, a déclaré, en conclusion, M. Connor.

Les délégations se sont dans l'ensemble félicitées de l'amélioration sensible de la situation financière de l'Organisation. Elles ont toutefois regretté que l'on continue a avoir recours à des emprunts croisés. Il n'est pas bon que des emprunts au budget des opérations de maintien de la paix, afin de maintenir les liquidités du budget ordinaire, se poursuivent. Certaines délégations ont regretté que les difficultés financières de l'Organisation contribuent à retarder le remboursement aux Etats Membres contributeurs de troupes et de matériel et à imposer un fardeau inacceptable à ces pays qui sont souvent des pays en développement. Le représentant des Etats-Unis a rappelé toutefois que les versements importants effectués à la fin de l'année passée par son pays avaient permis de réduire considérablement le déficit ainsi que les emprunts croisés sur le budget du maintien de la paix, ajoutant que sa délégation entendait poursuivre cette nouvelle pratique. Il a suggéré au Secrétariat d'abaisser le solde des liquidités prévues pour le budget du maintien de la paix, afin d'effectuer des remboursements rapides aux pays en développement contributeurs de troupes et de matériel.

Les délégations ont également mis l'accent sur la nécessité d'un paiement intégral et sans condition des contributions des Etats Membres afin de donner à l'Organisation une assise financière solide. L'Union européenne a proposé d'examiner la possibilité de recourir à des mesures d'incitation et de dissuasion et de réviser les barèmes des quotes-parts du budget ordinaire et du budget du maintien de la paix. D'autres délégations ont, au contraire, tenu à préciser que la crise financière de l'Organisation n'était pas liée au barème des quotes-parts mais au retard dans le paiement des contributions.

Les représentants des pays suivants ont pris la parole : Allemagne (au nom de l'Union européenne), Guyana (au nom du Groupe des 77 et la Chine), République arabe syrienne, Philippines (au nom de l'ANASE), République de Corée, Etats-Unis, Uruguay, Chine, Cuba, Canada, et Maroc.

La Commission examinera, entre autres, la question du personnel fourni à titre gracieux, à sa prochaine réunion, le vendredi 19 mars, à 10 heures.

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SITUATION FINANCIÈRE DE L'ONU

Déclaration du Secrétaire général adjoint à la gestion

Présentant la situation financière de l'Organisation à la fin décembre 1998 ainsi que les prévisions pour l'année 1999, le Secrétaire général adjoint à la gestion, M. JOSEPH CONNOR, a indiqué que quelques signes encourageants pouvaient être discernés. Ainsi en 1998, l'ensemble des mises en recouvrement agréées, tant au titre du budget ordinaire, de celui des opérations de maintien de la paix que des tribunaux internationaux, a diminué de moitié par rapport au niveau de 1995 pour se situer à 2 milliards de dollars (1,8 milliard en 1999). Si le montant des quotes-parts à prélever pour le budget ordinaire est globalement resté le même, celui du maintien de la paix a fortement baissé (principalement en raison de la baisse de ce type d'activités) alors que celui des tribunaux a fortement augmenté, pour atteindre 99 millions de dollars.

En ce qui concerne plus particulièrement la situation financière de l'année 1998, le Secrétaire général adjoint s'est réjoui de constater que pour la première fois en 4 ans, des changements positifs s'étaient produits, même s'ils sont de faible ampleur. L'ensemble des liquidités disponibles fut de 736 millions de dollars en 1998 contre 669 millions en 1997, le montant des arriérés de paiement a très légèrement baissé, passant de 2,062 milliards de dollars en 1997 à 2,031 milliards, et les sommes dues aux Etats Membres contributeurs de troupes et de matériel sont quasiment au même niveau qu'en 1997. De plus, entre 1995 et 1998, le déficit en liquidités de l'Organisation est passé de 195 millions de dollars à seulement 40 millions (il est estimé à environ 50 millions pour 1999). Toutefois, il est encore trop tôt pour déterminer si cette tendance s'inscrira sur le long terme, a précisé M. Connor.

Si l'on décompose le montant des liquidités disponibles, on s'aperçoit que celles destinées au maintien de la paix ont fortement diminué (768 millions de dollars contre 923 millions, il y a 4 ans). Avec la baisse des activités de l'Organisation dans ce domaine, il est inévitable que les quotes-parts à recouvrer diminuent également et par conséquent que les liquidités disponibles s'amenuisent. Cette tendance ne peut être inversée que si un montant significatif d'arriérés est réglé par les Etats Membres concernés, a expliqué le Secrétaire général adjoint, ajoutant que cela n'a pas été le cas en 1998. En ce qui concerne les liquidités liées au budget ordinaire, l'amélioration constatée s'explique par deux facteurs principaux. En premier lieu, il faut relever le fait que le premier contributeur de l'ONU, à savoir les Etats-Unis, a effectué un paiement substantiel de sa quote-part au cours du dernier trimestre 1998, et non plus, comme auparavant, au cours de l'année suivante. Les sommes versées par les Etats-Unis ont même représenté 119% de leur quote-part au budget ordinaire pour 1998. Cette amélioration a été permise grâce à une modification de la législation nationale du pays en question, autorisant un paiement plus précoce des sommes dues, a précisé

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M. Connor, ajoutant que si cette disposition venait à être modifiée et ramenée à sa forme passée, le fort déficit de l'ONU en fin d'année réapparaîtrait. Le second facteur expliquant l'amélioration de la situation a été le fait que de plus en plus d'Etats Membres s'acquittent pleinement et en temps voulu de leurs obligations financières (117 en 1998, contre 100 l'année précédente, chiffre record). Il en est résulté que le besoin traditionnel d'effectuer des emprunts croisés sur le budget des opérations de maintien de la paix pour financer le déficit du budget ordinaire a considérablement diminué. "Ceci tombe à point nommé étant donné la forte diminution des liquidités du maintien de la paix", a fait observer M. Connor, insistant sur le fait que la possibilité de recourir à l'avenir à ces emprunts croisés était de plus en plus réduite.

Le Secrétaire général adjoint a abordé plus spécialement le budget des tribunaux internationaux, qui est considéré séparément pour la première fois. Les montants à recouvrer au titre des deux tribunaux (Rwanda et ex-Yougoslavie) sont passés de 27 millions de dollars en 1995 à 99 millions en 1998 (155 millions de dollars sont prévus pour 1999), en raison de la forte augmentation de leurs activités. M. Connor a précisé que malgré l'augmentation des liquidités destinées à ces tribunaux, il n'est nullement possible au Secrétariat d'y appliquer la pratique des emprunts croisés mentionnée plus haut, dans la mesure où les coûts considérés représentent essentiellement les salaires et les frais de voyage, dont le paiement ne peut pas être différé. Si des progrès sont à noter quant au recouvrement des quotes-parts pour le budget ordinaire en cours, il n'en va pas de même pour le budget du maintien de la paix, et celui des tribunaux. Le problème est que depuis 1995 le niveau des contributions à recouvrer baisse alors que celui des arriérés augmente. Ainsi, le nombre de pays tombant sous le coup de l'Article 19 est passé de 25 en 1995 à 42 au début 1999 (37 à ce jour, puisque 5 Etats Membres ont depuis effectué les paiements nécessaires pour conserver leur droit de vote à l'Assemblée générale). Cependant, le niveau des arriérés contractés au titre du budget ordinaire a diminué de manière significative, passant de 564 millions de dollars en 1995 à 417 millions au 31 décembre 1998 (notamment en raison de la baisse de 98 millions de dollars du niveau des arriérés dus par les Etats-Unis). Fin 1998, les Etats-Unis (76%) et le Brésil (7%) cumulaient 83% du total des sommes dues à l'ONU au titre du budget ordinaire.

En ce qui concerne, les arriérés dus au titre du maintien de la paix, la tendance est inverse puisqu'on constate une augmentation de 20 millions de dollars (1,594 milliard en 1998 contre 1,574 en 1997). Cette situation s'explique essentiellement par le fait que deux Etats Membres ont vu leurs arriérés augmenter substantiellement, à savoir les Etats-Unis (+36 millions de dollars) et l'Ukraine (+2 millions de dollars), alors que parallèlement ceux de la Fédération de Russie baissaient de 10 millions. Concluant sur ce point, M. Connor a estimé que la situation des arriérés est devenu proprement ingérable.

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Passant ensuite à la question de la dette de l'Organisation auprès des Etats Membres contributeurs de troupes et de matériel, le Secrétaire général adjoint à la gestion a indiqué que son niveau demeurait somme toute semblable à celui de 1997, soit 872 millions de dollars (contre 884 l'an passé), en raison des nouvelles obligations de maintien de la paix apparues courant 1998. Il est de plus en plus clair que sans le règlement substantiel de certains arriérés, l'Organisation ne pourra pas effacer complètement sa dette envers les Etats Membres, a-t-il fait remarquer, ajoutant que si l'on rapporte cette somme au projet de budget pour 1999 (qui s'établit à 650 millions de dollars), la situation devient dangereusement déstabilisante.

Présentant en conclusion les tendances majeures pour 1999, M. Connor a reconnu que si les signes positifs relevés pour 1998 étaient toujours présents (notamment le fait qu'entre le 1er janvier et le 28 février 1999, 405 millions de dollars ont été payés au titre du budget ordinaire, soit une augmentation de 88 millions par rapport à l'année précédente), plusieurs aspects fort préoccupants s'étaient aussi fait jour. Ces chiffres nous font commencer l'année sur une note positive, s'est réjoui M. Connor, avant de rappeler toutefois que la situation financière de l'Organisation se détériore traditionnellement au mois d'août, chaque année. En ce qui concerne les projections pour 1999, la variable la plus imprévisible est le montant que verseront les Etats-Unis, qui dépend d'une décision législative faisant commencer l'année fiscale au 1er octobre. C'est pourquoi les prévisions établies ne tiennent pas compte de ce paiement éventuel et fixent pour l'instant le déficit à 246 millions de dollars (qui serait ramené à 46 millions au cas où les Etats-Unis effectueraient un paiement similaire à celui de la fin 1998, soit 197 millions de dollars; et serait totalement éliminé dans le cas où ce paiement équivaudrait à deux années pleines de contributions).

S'agissant du budget des opérations de maintien de la paix, le Secrétaire général adjoint a expliqué que les prévisions étaient encore plus difficiles à réaliser. Ainsi par exemple, les estimations pour 1999 viennent d'être revues suite à la décision récente du Conseil de sécurité de ne pas renouveler les mandats de la MONUA (Angola) et de la FORDEPRENU (ex-République yougoslave de Macédoine). En conséquence, et pour l'heure, le budget des opérations de maintien de la paix est évalué à 650 millions de dollars pour 1999 (contre 907 en 1998). Avec un niveau de liquidités s'établissant à 768 millions de dollars au début de l'année, et compte tenu des versements qui seront effectués par les Etats Membres en cours d'année, l'Organisation devrait disposer dans ce domaine de 60 millions de dollars à dépenser chaque mois. Même si le Secrétaire général entend poursuivre sa politique de remboursement aux Etats Membres contributeurs de troupes et de matériel pour les dépenses réalisées dans l'année en cours (évaluées à 189 millions de dollars), la dette due par l'ONU aux Etats contributeurs de troupes et de matériel devrait globalement restée inchangée, à 864 millions de dollars, ce qui rend les règlements des arriérés dus au titre de ce budget encore plus

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indispensables. Les liquidités liées au maintien de la paix devraient de plus être précieusement conservées afin de parer aux activités en cours ou futures, a insisté M. Connor.

En dépit des quelques changements positifs (baisse du déficit du budget ordinaire et diminution des emprunts croisés ponctionnés sur le budget du maintien de la paix), en matière financière, l'Organisation demeure toujours l'otage de données instables et imprévisibles, parmi lesquelles le calendrier de paiement de son principal contributeur, l'augmentation des arriérés au titre du maintien de la paix, la baisse des liquidités du budget de maintien de la paix et l'impossibilité de régler la dette contractée envers les Etats Membres contributeurs de troupes et de matériel.

Déclarations

M. GERHARD HENZE (Allemagne), au nom de l'Union européenne, la Bulgarie, la République tchèque, l'Estonie, la Hongrie, la Lituanie, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie, Chypre, le Liechtenstein et la Norvège, s'est félicité de la présentation qui vient d'être faite par le Secrétaire général adjoint à la gestion en ce qui concerne la situation financière de l'Organisation. Le nombre d'Etats Membres ayant réglé intégralement leur contribution au budget ordinaire de l'ONU à la fin de 1998 a augmenté par rapport aux années précédentes et les emprunts croisés provenant du budget des opérations de maintien de la paix pour alimenter le budget ordinaire a nettement diminué. Les statistiques de la fin janvier 1999 montrent que le nombre des Etats Membres qui ont réglé leur contribution au cours du premier mois de l'année est supérieur à celui des années précédentes. L'Union européenne se réjouit de ces progrès. Pourtant, la situation demeure inquiétante. Les contributions non versées au budget ordinaire, ainsi qu'aux budgets des opérations de maintien de la paix et des tribunaux internationaux, se montaient à 2 milliards de dollars à la fin de 1998, dont environ 65% était du par un seul Etat Membre. De l'avis de l'Union européenne, la situation financière de l'Organisation ne pourra s'améliorer que lorsque les Etats Membres ayant des arriérés les auront entièrement réglés. Les Etats Membres doivent remplir leurs obligations financières, telles que stipulées dans la Charte des Nations Unies, pleinement, à temps et sans conditions. Aucun Etat Membre n'est exempt de cette obligation. Dans ce contexte, il est particulièrement important que l'Etat Membre dont la dette vis à vis de l'ONU est la plus importante, à savoir les Etats-Unis, règle sa contribution. En tant que membre permanent du Conseil de sécurité, les Etats-Unis ont une responsabilité particulière vis à vis de l'Organisation. Les quotes parts des Etats Membres correspondent à leur capacité de paiement. Le représentant a rappelé que les Etats-Unis sont le seul Etat Membre bénéficiant du taux plafond du barème des quotes parts.

Tant qu'il faut procéder, pour maintenir les liquidités du budget ordinaire de l'Organisation des Nations Unies, à des emprunts au budget des opérations de maintien de la paix, la situation financière de l'Organisation

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ne pourra reposer sur une base solide. Le non-paiement par certains Etats Membres de leur contribution est un fardeau inacceptable pour les pays contributeurs de troupes et d'équipement. Le non-paiement des arriérés contribue aux difficultés de l'Organisation pour travailler avec efficacité et atteindre les objectifs de la réforme proposés par le Secrétaire général. Il y a plus de trois ans, l'Union européenne a proposé à l'Assemblée générale un projet de réforme financière de l'Organisation. Ce projet était constitué de quatre éléments importants : le paiement des arriérés, une révision du budget ordinaire et du budget des opérations de maintien de la paix, une série de mesures d'incitation et de dissuasion et une efficacité accrue du système administratif de l'Organisation. Malheureusement, ce projet n'a jamais été examiné en profondeur. En ce qui concerne le barème des quotes-parts au budget ordinaire, l'Union européenne estime que des progrès ont été faits afin de le rendre plus juste, plus transparent et qu'il reflète mieux la capacité de paiement des Etats Membres, sans toutefois être pleinement satisfaisants. L'Union européenne se réserve le droit de revenir ultérieurement sur les questions relatives aux barèmes des quotes parts du budget ordinaire et du budget des opérations de maintien de la paix, aux mesures d'incitation et de dissuasion et aux arriérés.

M. GARFIELD BARNWELL (Guyana), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné que les Etats Membres ont l'obligation de verser leur contribution de façon intégrale et sans condition. Pourtant, le représentant a rappelé que certains pays ne peuvent faire face à leur obligation financière vis-à-vis de l'Organisation en raison de leurs difficultés économiques. Il a déploré qu'étant donné la situation financière de l'Organisation, le Secrétariat a dû avoir recours à des emprunts croisés au budget des opérations de maintien de la paix pour alimenter le budget ordinaire. Il a fait part de la préoccupation du Groupe quant au fait que les Etats contributeurs de troupes n'ont toujours pas pu être remboursés. Le Groupe réaffirme que la solution à la crise financière de l'Organisation réside dans le respect des obligations financières contractées par les Etats Membres en adhérant aux Nations Unies.

M. TAMMAN SULAIMAN (République arabe syrienne) s'est associé à la déclaration faite au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Le représentant s'est dit heureux d'informer la commission d'un paiement de 200 000 dollars - le troisième versement sur 6 - effectué par son pays au titre des arriérés au budget des opérations de maintien de la paix, à l'exclusion de la FNUOD et de la FINUL. Dans le cas de la FNUOD et de la FINUL, la Syrie reste convaincue que l'agresseur doit assumer la responsabilité financière de ces deux missions.

Mme MARY JO ARAGON (Philippines), au nom des pays de l'ANASE, s'est associé à la déclaration faite au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Il est préoccupant de constater que la situation financière des Nations Unies empêche l'Organisation de mettre pleinement en oeuvre ses activités et programmes. La représentante a déploré que l'on continue d'emprunter aux opérations de maintien de la paix, ce qui entraîne son retard important dans le

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remboursement aux pays contributeurs de troupes. Elle a déploré le non-paiement des contributions par certains Etats Membres, notamment le contributeur le plus important. Elle a précisé que la situation financière ne découle pas du barème des quotes-parts. Une révision des barèmes du budget ordinaire et du budget des opérations de maintien de la paix ne permettra pas d'améliorer la situation financière de l'ONU. L'imposition de conditions de paiement des contributions n'est pas bonne. La seule façon de mettre fin à la crise financière de l'Organisation est le versement prompt des arriérés.

M. CHO CHANG-BEOM (République de Corée) a souligné l'utilité de la présentation de M. Connor pour comprendre pleinement la situation financière de l'Organisation. Alors que l'ONU doit relever de plus en plus de nouveaux défis, il est regrettable que son rôle actif et efficace ait été miné par des problèmes financiers persistants, a-t-il déclaré. La République de Corée prend note des améliorations relevées par le Secrétaire général adjoint à la gestion, toutefois les problèmes financiers chroniques semblent loin d'être résolus. Ainsi le retard récurrent dans le paiement des contributions persiste et la pratique d'emprunter sur le budget du maintien de la paix pour compenser le déficit du budget ordinaire est toujours inquiétante, a fait remarquer le représentant, ajoutant qu'elle constituait un poids supplémentaire sur les épaules des pays contributeurs de troupes et qu'elle ne serait bientôt plus possible compte tenu de la diminution du budget du maintien de la paix. La République de Corée demande instamment au premier contributeur de l'ONU de s'acquitter pleinement et en temps voulu de toutes ses obligations financières. Elle estime que la question des mesures incitant les Etats Membres à verser toutes leurs contributions mérite d'être examinée en détails.

M. RICHARD SKLAR (Etats-Unis) a reconnu pleinement les obligations de son pays d'honorer les arriérés dus à l'Organisation et a affirmé que sa délégation y travaille chaque jour. Il a rappelé toutefois que les versements importants effectués à la fin de l'année passée par son pays avaient permis de réduire notoirement le déficit ainsi que les emprunts croisés sur le budget du maintien de la paix. La délégation des Etats-Unis entend maintenir cette pratique nouvelle, a-t-il affirmé. Les tableaux soumis par M. Connor montrent clairement que pour les 3 dernières années, les Etats-Unis se sont pleinement acquittés de leurs obligations financières au titre du budget ordinaire. M. Sklar s'est déclaré confiant que la législation budgétaire nationale sera adoptée dans les prochains mois et que les paiements seront possibles au dernier trimestre 1999. C'est pourquoi les scénarios 2 et 3 évoqués par M. Connor sont les plus probables. M. Sklar a reconnu que la situation des pays contributeurs de troupes et de matériel est peu enviable. Il a suggéré au Secrétariat d'effectuer des paiements rapides aux pays en développement contributeurs de troupes et de matériel en réduisant, à un seuil toujours raisonnable, le solde des liquidités de ce budget. Ces sommes directement dégagées des liquidités seraient ainsi destinées aux pays en développement et à ceux qui ont des problèmes de trésorerie et allégeraient leur situation particulièrement difficile. M. Sklar a fait remarquer que les barèmes des

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budgets ne tiennent pas suffisamment compte de la situation actuelle de certains pays. Il a demandé aux Etats membres d'examiner la question de l'abandon de certains programmes qui ne sont plus ni efficaces ni pertinents dans le monde actuel, précisant que l'argent ainsi libéré pourrait être utilisé ailleurs à meilleur escient.

M. BERNARDO GREIVER (Uruguay) s'est associé à la déclaration faite au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Il a fait part de la préoccupation de sa délégation en ce qui concerne la situation financière de l'Organisation et le non remboursement aux Etats Membres contributeurs de troupes et d'équipement. Les dépenses relatives aux contingents sont prises en charge par les gouvernements. Le représentant a rappelé que les fonds publics des pays en développement sont rares. Le représentant a estimé que le tableau 9, relatif au paiement des contributions au titre du budget ordinaire de l'Organisation, est encourageant.

M. ZHANG WANHAI (Chine) s'est félicité de l'amélioration de la situation financière de l'Organisation. Il est toutefois regrettable que le contributeur le plus important a toujours des arriérés et que le budget ordinaire continue à emprunter au budget du maintien de la paix. Le montant dus aux pays contributeurs de troupe reste important. Le représentant a précisé que la crise financière à laquelle l'Organisation doit faire face n'est pas liée au barème des quotes-parts. Comme chacun sait, les pays asiatiques ont subi l'année dernière une grave crise financière. La Chine a été frappée par de graves inondations. Cependant, le Gouvernement chinois s'est efforcé de respecter ses obligations financières vis-à-vis de l'Organisation en versant intégralement ses contributions et ce, plus tôt que dans le passé. La Chine espère qu'à la veille du millénaire tous les Etats Membres, et particulièrement l'Etat Membre dont la contribution est la plus importante, respecteront leurs obligations financières et verseront intégralement leurs contributions.

Mme DULCE BUERGO-RODRIGUEZ (Cuba) a déclaré que la situation financière de l'Organisation demeure précaire et que l'on ne semble toujours pas prêt à voir la lumière au bout du tunnel. Elle a toutefois salué les efforts considérables réalisés par les pays en situation difficile, tel Cuba, qui font tout pour s'acquitter malgré tout de leurs obligations envers l'Organisation. Pour Cuba, la seule solution à la crise financière est le paiement intégral, ponctuel et sans condition de toutes les contributions dues par les Etats Membres à l'Organisation, notamment les sommes dues par le principal contributeur. Si l'on veut vraiment tirer parti de la baisse relative du déficit, ces dernières années, et de la réduction des contributions impayées du premier contributeur, il faut tenir compte du fait que les sommes globales à mettre en recouvrement sont depuis quelques années en diminution, a fait observer la représentante.

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M. JOHN ORR (Canada) a prié tous les Etats Membres de verser intégralement et en temps voulu toutes les contributions dont ils sont redevables. Il a demandé au Secrétaire général adjoint à la gestion de donner une estimation du montant qui devra être versé en 1999 par le principal contributeur pour réduire ses arriérés en dessous du niveau équivalant à deux années de contributions.

M. ABDESALAM MEDINA (Maroc) a fait remarquer que les montants dus par l'Organisation à son pays au titre de ses contributions en troupes et en matériel au maintien de la paix présentés dans le rapport du Secrétaire général adjoint à la gestion ne correspondait pas à ceux calculés par sa délégation. Il a demandé des précisions sur les éléments qui avaient été pris en compte pour ce calcul.

Le Secrétaire général adjoint à la gestion, M. CONNOR, a déclaré que l'essence de la gestion financière est de rester prudent. La situation est très serrée du point de vue des liquidités et il existe des incertitudes majeures. Ce que propose les Etats Unis a été examiné. M. Connor a ajouté que les Etats Membres n'ont pas autorisé la possibilité d'effectuer des paiements préférentiels. Le remboursement aux Etats Membres doit se faire de façon structurée. M. Connor a précisé qu'il n'y a pas de liquidités pour la Somalie et l'ex-Yougoslavie. Il a ajouté que l'Organisation ne peut rembourser des montants dont elle ne dispose pas. En ce qui concerne le montant demandé par le représentant du Canada, M. Connor a précisé qu'il ne pouvait encore le communiquer. Il est difficile de prévoir avec certitude le montant nécessaire pour éviter l'application de l'article 19. Les prévisions fondées sur les montants versés par les Etats-Unis montrent que l'on est toujours dans une situation négative. M. Connor a évoqué la nécessité de consulter les Etats Membres proches de tomber sous le coup de l'Article 19. Il a déclaré que l'on ne connaît pas toujours quelle est la situation exacte des Etats Membres. Les chiffres communiqués par le représentant du Maroc ne sont pas inclus dans les chiffres des contingents et du matériel.

Questions diverses

M. SULAIMAN (République arabe syrienne) a rappelé qu'il y a plusieurs séances, il avait soulevé le problème des emplacements diplomatiques dans le garage pris par des véhicules non diplomatiques ainsi que la question du mauvais fonctionnement des cabines téléphoniques dans les couloirs du Secrétariat. Il a espéré obtenir des informations sur ces points rapidement.

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