LE CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL TIENT UNE SEANCE SPECIALE POUR MARQUER LE DEPART DE M. JUAN SOMAVIA, PRESIDENT DE L'ECOSOC EN 1993 ET 1998
Communiqué de Presse
ECOSOC/432
LE CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL TIENT UNE SEANCE SPECIALE POUR MARQUER LE DEPART DE M. JUAN SOMAVIA, PRESIDENT DE L'ECOSOC EN 1993 ET 1998
19990119 Le Conseil économique et social a tenu cet après-midi une séance spéciale pour marquer le départ de M. Juan Somavia, Président du Conseil économique et social en 1993 et 1998, ainsi que Vice-Président en 1991, 1992 et 1997. M. Somavia, qui a été ambassadeur du Chili auprès des Nations Unies pendant neuf ans, assumera à partir du 4 mars prochain le poste de Directeur général du Bureau international du travail (BIT) à Genève.Ouvrant cette séance spéciale, M. Somavia a estimé que les dix dernières années avaient été extrêmement créatives pour l'Organisation, les conférences et sommets mondiaux ayant montré que l'ONU est capable de relever des défis complexes, de conclure des accords et de parvenir à des consensus permettant d'aller de l'avant. Ces réunions ont permis de formuler l'ordre du jour du 21ème siècle pour le développement humain en proposant des alternatives. La vie des gens est maintenant au centre des préoccupations dans tous les domaines, une approche que seules les Nations Unies ont mise systématiquement à leur ordre du jour. Une autre contribution importante de l'ONU est le regard porté sur la réalité dans sa complexité, la compréhension de l'interdépendance des événements et la perspective globale. Cette approche est fondamentale car aucune institution du système ne peut à elle seule apporter une chance réelle de stabilité dans les domaines économique et social. Le système multilatéral fait face aujourd'hui à l'un de ses plus grands défis. Or, la crise financière actuelle offre une occasion d'agir différemment. Il est toutefois nécessaire d'aller au-delà de la construction d'une nouvelle architecture financière et de prendre en compte de manière intégrée le développement, le commerce, l'égalité entre les sexes et les besoins sociaux.
Ma première responsabilité au sein du BIT, a poursuivi M. Somavia, sera d'aider à définir clairement les principaux objectifs stratégiques de l'organisation : création d'emplois, protection sociale, tripartisme et dialogue social dans un contexte de respect des droits des travailleurs. Je placerai le développement et l'égalité entre les sexes parmi les priorités. Je veux faire du BIT un protagoniste de taille au sein du système des Nations Unies, une institution qui apporte sa spécificité unique, et qui soit à la fois une organisation publique et privée au sein de laquelle siègent des gouvernements, des employeurs et des travailleurs. Il n'y a pas de plus grand défi aujourd'hui que d'assurer la stabilité des sociétés par la justice sociale, la dignité humaine et l'opportunité offerte aux travailleurs de réclamer leur juste part de la richesse qu'ils ont contribuée à générer.
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M. Somavia a souligné en conclusion combien il avait pris plaisir à son travail de représentant permanent et a mis l'accent sur son sentiment d'appartenance à une communauté de femmes et d'hommes impliqués. Il a également souligné l'importance de ne jamais perdre contact avec ses propres convictions lorsque l'on exerce des fonctions officielles et a rendu un hommage à tous les délégués qui portent sur leurs épaules le poids de la Charte des Nations Unies.
Mme June A. Persaud (Guyana), prenant la parole au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a mis l'accent sur la contribution qu'a apportée M. Somavia à la promotion des questions de développement au sein des Nations Unies. Il s'est fait l'avocat sans relâche des causes de son pays et a été la voix éloquente de ceux qui ne peuvent parler, ainsi qu'un négociateur talentueux en faveur de la justice sociale et économique. Mme Persaud a rappelé que M. Somavia avait été à l'origine de l'idée du Sommet mondial sur le développement et qu'en tant que Président du Comité préparatoire, il avait oeuvré sans relâche à faire de cet événement historique un succès. A la présidence du Conseil économique et social, il a, par son expérience, enrichi le travail de l'ECOSOC et élargi ses activités. En tant que pays en développement, nous nous réjouissons de la nomination de M. Somavia au Bureau international du travail, sachant que son travail de plaidoyer en faveur de l'amélioration des conditions d'emploi des travailleurs et sa foi en la synergie d'une structure tripartite du BIT peuvent jouer un rôle de catalyseur dans la formulation d'un ordre du jour international pour le développement.
M. Gerhard Henze (Allemagne), prenant la parole au nom de l'Union européenne et des pays associés, a estimé que 1998 avait été une excellente année pour le Conseil économique et social et son rôle au sein du système des Nations Unies. M. Henze a cité en particulier la réunion avec les institutions de Bretton Woods en avril, la session spéciale de mai sur la mise en oeuvre et le suivi des grandes conférences de l'ONU, les résultats positifs des négociations concernant le processus de réforme des instances subsidiaires de l'ECOSOC, la réponse apportée à l'appel de la Conférence de Vienne en faveur de l'intégration des droits de l'homme dans les activités de l'ONU, le débat sur les questions humanitaires, et la mise en oeuvre du Programme d'action de Beijing. Il a remercié l'ensemble du bureau et en particulier M. Somavia pour ses efforts inlassables et ses qualités hautement professionnelles dans la conduite des délibérations du Conseil.
Les représentants de la Fédération de Russie, de l'Italie, du Mexique, du Japon, de l'Indonésie, de la République islamique d'Iran, du Belarus, des Etats-Unis et du Canada, ainsi que la Présidente de la Confédération internationale des syndicats libres, ont également rendu un hommage appuyé à M. Somavia. Ils ont souligné en particulier son rôle important dans la revitalisation du Conseil économique et social, son expérience et ses talents de médiateur et de négociateur. Les orateurs ont estimé que les travaux de l'ECOSOC au cours de l'année écoulée avaient été
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productifs et se sont félicité, en particulier, de l'augmentation des échanges de vue et de l'élargissement de la participation aux débats du Conseil qui ont permis de générer des idées nouvelles. Les représentants ont souhaité plein succès à M. Somavia à son nouveau poste.
M. Patrizio Civili, Sous-Secrétaire-général affaires économiques et sociale, a souligné, au nom du Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Nitin Desai, l'esprit de M. Somavia qui transcende les intérêts nationaux pour englober des préoccupations plus large de niveau mondial. Personne n'a fait plus que M. Somavia pour promouvoir le sentiment d'une unité d'intention au sein du Secrétariat et des organes intergouvernementaux, a-t-il dit. Au Conseil de sécurité, M. Somavia a défendu l'idée qu'il n'y avait pas de sécurité sans sécurité humaine. Au cours de ses divers mandats, il a insisté sur l'amélioration de la condition humaine en tant qu'objectif ultime. Il a aussi oeuvré pour rapprocher les travaux du Conseil de l'esprit de la Charte. Pour les institutions de Bretton Woods et pour toutes les institutions de l'ONU, le Conseil économique et social est devenu un point de ralliement, ce à quoi a fortement contribué M. Somavia. Celui-ci a, en outre, fait naître le sentiment parmi les Etats membres que le Conseil peut être un instrument de progrès.
Concluant la séance, M. Somavia a remercié les diverses équipes qui l'ont aidé tout au long de ses 9 années à New York. Il a également remercié tous ceux qui ont pris la parole au cours de cette séance pour leur soutien et les encouragements qu'ils lui ont prodigué à la veille de son entrée en fonction au BIT.
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