LE CONSEIL DE SECURITE PROROGE LE MANDAT DE LA MISSION D'OBSERVATION DES NATIONS UNIES EN SIERRA LEONE JUSQU'AU 13 MARS 1999
Communiqué de Presse
CS/1011
LE CONSEIL DE SECURITE PROROGE LE MANDAT DE LA MISSION D'OBSERVATION DES NATIONS UNIES EN SIERRA LEONE JUSQU'AU 13 MARS 1999
19990112 A l'issue de consultations officieuses sur la situation en Sierra Leone, le Conseil de sécurité a adopté ce matin à l'unanimité la résolution 1220 (1999) par laquelle il décide de proroger le mandat de la Mission d'observation des Nations Unies en Sierra Leone (MONUSIL)jusqu'au 13 mars 1999.Le Conseil de sécurité note l'intention qu'a le Secrétaire général de réduire le nombre des observateurs militaires de la MONUSIL et d'en maintenir à Conakry un petit nombre qui retournerait en Sierra Leone lorsque la situation le permettra, en compagnie du personnel civil d'appui technique et logistique nécessaire, placé sous la direction de son Représentant spécial. Il prie le Secrétaire général de lui soumettre, d'ici au 5 mars 1999, un nouveau rapport assorti de recommandations concernant le déploiement futur de la MONUSIL et l'exécution de son mandat.
Au titre de l'examen de cette question, le Conseil de sécurité était saisi de deux rapports du Secrétaire général.
Texte du projet de résolution S/1999/26
Le Conseil de sécurité,
Rappelant sa résolution 1181 (1998) du 13 juillet 1998 et la déclaration de son Président en date du 7 janvier 1999 (S/1999/PRST/1),
Se déclarant profondément préoccupé par la détérioration récente de la situation en Sierra Leone et encourageant tous les efforts accomplis en vue de régler le conflit et de rétablir une paix et une stabilité durables,
Ayant examiné le troisième rapport du Secrétaire général sur la Mission d'observation des Nations Unies en Sierra Leone (MONUSIL) (S/1998/1176) et son rapport spécial sur la MONUSIL en date du 7 janvier 1999 (S/1999/20), et prenant note des recommandations qui y sont formulées,
1. Décide de proroger le mandat de la MONUSIL jusqu'au 13 mars 1999;
2. Note l'intention qu'a le Secrétaire général, comme il l'indique au paragraphe 37 de son rapport spécial, de réduire le nombre des observateurs militaires de la MONUSIL et d'en maintenir à Conakry un petit nombre qui retournerait en Sierra Leone lorsque la situation le permettra, en compagnie du personnel civil d'appui technique et logistique nécessaire, placé sous la direction de son Représentant spécial;
3. Prie le Secrétaire général de le tenir régulièrement informé de la situation en Sierra Leone et de lui soumettre, d'ici au 5 mars 1999, un nouveau rapport assorti de recommandations concernant le déploiement futur de la MONUSIL et l'exécution de son mandat;
4. Décide de demeurer activement saisi de la question.
Rapport spécial du Secrétaire général sur la Mission d'observation des Nations Unies en Sierra Leone (S/1999/20)
En application du paragraphe 19 de la résolution 1181 (1998) du Conseil de sécurité en date du 13 juillet 1998, le Secrétaire général a présenté, le 16 décembre 1998, son troisième rapport sur la situation en Sierra Leone. En raison de la dégradation de la situation dans le pays depuis cette date, il soumet ce rapport spécial, qui met à jour l'information fournie et révise les observations et les recommandations avancées.
Le Secrétaire général déplore la récente intensification des hostilités et des attaques par les rebelles contre Freetown (Sierra Leone). Depuis le 18 décembre 1998, la situation militaire et sur le plan de la sécurité en Sierra Leone a pris une orientation nettement défavorable. Une vigoureuse offensive des rebelles sur Koidu, dans la province orientale, a obligé l'ECOMOG à opérer un mouvement de retraite, jusqu'à Magburaka, dans le centre
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du pays, en essuyant de lourdes pertes par suite d'embuscades le long de l'itinéraire emprunté. Le 22 décembre, un troisième groupe de rebelles dans la zone occidentale a attaqué Waterloo, à 32 kilomètres environ de Freetown sur la route reliant la capitale au reste du pays. Cette attaque a entraîné de lourdes pertes parmi les civils et s'est accompagnée de scènes de pillage et de la destruction de biens, suscitant l'exode de milliers de personnes vers la ville de Freetown. En réponse à cette évolution de la situation, le 23 décembre 1998, la Mission d'observation des Nations Unies en Sierra Leone (MONUSIL) a replié de Makeni sur Lungi les sept observateurs militaires des Nations Unies qui y étaient déployés depuis août, ainsi qu'une partie de leur matériel. Le même jour, le personnel national du Programme alimentaire mondial (PAM) a été redéployé de Makeni à Freetown. Au lendemain de la chute de Makeni - le 27 décembre -, la MONUSIL a replié la plus grande partie de son personnel de Freetown sur Conakry, ne laissant sur place qu'une petite équipe dirigée par le Représentant spécial du Secrétaire général en Sierra Leone. Le 4 janvier 1999, le Président Kabbah s'est rendu pour une journée à Bamako pour discuter du déploiement à brève échéance d'un contingent de troupes maliennes pour renforcer l'ECOMOG en Sierra Leone.
Le Secrétaire général souligne que la communauté internationale n'a pas abandonné la Sierra Leone et ne doit pas le faire. Il fait observer que le Comité des Six de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) sur la Sierra Leone a fait preuve d'une initiative et d'une détermination remarquables. Le Secrétaire général en approuve les conclusions et engage la CEDEAO à organiser dès que possible une réunion au sommet à laquelle participeraient tous les pays intéressés en vue d'examiner les moyens de faire face à la situation actuelle. Cette réunion au sommet devrait étudier la meilleure façon de maintenir l'appui au Gouvernement légitime de la Sierra Leone, de trouver un règlement politique du conflit et de satisfaire aux besoins humanitaires de la population sierra-léonaise. Faisant remarquer que la CEDEAO et le Groupe d'observateurs militaires de la CEDEAO ne devraient pas être les seuls à être sollicités, le Secrétaire général rend hommage aux Gouvernements des Pays-Bas, du Royaume-Uni et des Etats-Unis pour les efforts qu'ils ont faits et continuent de faire pour assurer que l'ECOMOG bénéficie du soutien logistique dont il a besoin. A cet égard, il encourage les Etats Membres à être prêts à faire au processus de paix les contributions supplémentaires qui pourraient s'avérer nécessaires. Il se félicite également des différentes initiatives qui ont été prises pour parvenir à un règlement pacifique du conflit par le dialogue, y compris celles du Président de la Gambie et du révérend Jessie Jackson.
Le Secrétaire général estime que ce ne sont pas les succès militaires qui vaudront aux rebelles légitimité et reconnaissance. Il les invite donc à ouvrir les discussions avec le Gouvernement sur toutes les demandes et revendications légitimes qu'eux-mêmes ou leurs partisans peuvent avoir. Le Secrétaire général note que l'avenir de la MONUSIL semble aujourd'hui moins évident qu'il y a seulement quelques semaines et la modeste augmentation du personnel civil qu'il envisageait dans son rapport du 16 décembre n'est pas
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possible dans les circonstances actuelles. Néanmoins, il se déclare convaincu que la MONUSIL pourra continuer à jouer un rôle important. Elle pourra faciliter les discussions entre le Gouvernement et les rebelles selon les besoins, aider à réactiver le programme visant à désarmer, démobiliser et réintégrer dans la société les anciens combattants Sierra-Leonais, continuer à appuyer les initiatives pour la reconstitution de l'armée nationale et la réforme de la police nationale afin d'établir un système de sécurité efficace, et continuer à suivre la situation des droits de l'homme.
A la lumière de ces éléments, le Secrétaire général recommande que le mandat de la MONUSIL soit prolongé pour une durée de deux mois jusqu'au 13 mars 1999. Le mandat de la Mission fixé dans la résolution 1181 (1998) devrait rester essentiellement inchangé. Il indiq ue qu'il a l'intention de réduire le nombre des observateurs militaires, en maintenant à Conakry un petit nombre d'observateurs qui retourneraient en Sierra Leone lorsque la situation le permettrait, ainsi que le personnel civil technique et de soutien logistique placé sous la direction de son Représentant spécial. Il tiendra, bien entendu, le Conseil de sécurité dûment informé de tous événements pertinents à cet égard.
Le rapport précise qu'au 10 janvier 1999, la MONUSIL comprenait 41 observateurs militaires.
Troisième rapport intérimaire du Secrétaire général sur la MONUSIL (S/1998/1176)
Ce rapport a été présenté dans notre communiqué de presse CS/1001 en date du 18 décembre 1998.
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