En cours au Siège de l'ONU

GA/SM/76

LE PRESIDENT DE L'ASSEMBLEE EXHORTE LES ETATS MEMBRES A RENOUVELER LEUR ENGAGEMENT EN FAVEUR DU DEVELOPPEMENT DE L'AFRIQUE

10 décembre 1998


Communiqué de Presse
GA/SM/76
OBV/74


LE PRESIDENT DE L'ASSEMBLEE EXHORTE LES ETATS MEMBRES A RENOUVELER LEUR ENGAGEMENT EN FAVEUR DU DEVELOPPEMENT DE L'AFRIQUE

19981210 On trouvera ci-après le texte de l'allocution prononcée par le Président de la cinquante-troisième session de l'Assemblée générale, M. Didier Opertti (Uruguay), à l'occasion de la Journée de l'industrialisation de l'Afrique, le 20 novembre :

Nous célébrons, aujourd'hui 20 novembre, le neuvième anniversaire de la Journée de l'industrialisation de l'Afrique. Il y a donc neuf ans, l'Assemblée générale instituait la Journée de l'industrialisation de l'Afrique pour susciter une prise de conscience au niveau mondial et mobiliser l'appui international en faveur du développement industriel de l'Afrique. C'est avec un immense plaisir que je m'associe à la célébration de cette manifestation importante que peuvent suivre pour la première fois simultanément nos confrères et collègues du Conseil du développement industriel de l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), à Vienne. Je tiens à remercier l'ONUDI ainsi que l'Organisation de l'unité africaine et la Commission économique pour l'Afrique d'avoir organisé cette manifestation.

Il y a deux ans, l'Assemblée générale proclamait la décennie 1997-2006, première Décennie pour l'élimination de la pauvreté et, ce faisant, préconisait des efforts concertés et coordonnés pour éliminer la pauvreté au moyen d'une action nationale résolue et d'une coopération internationale accrue. Le thème choisi pour cette Journée de l'industrialisation de l'Afrique est donc opportun puisqu'il s'agit de l'élimination de la pauvreté par l'industrialisation. Il n'est guère utile de rappeler que la moitié de la population de l'Afrique dispose de moins d'un dollar par jour pour vivre et que 34 des 48 pays les moins avancés se trouvent en Afrique.

Pour éliminer la pauvreté, il faut donner aux pauvres accès aux services et les aider à s'aider eux-mêmes. L'éducation, la santé, les moyens de subsistance, la nutrition, l'hygiène et le logement sont autant d'éléments

- 2 - GA/SM/76 AFR/113 OBV/74 10 décembre 1998

importants pour lutter contre la pauvreté. Toutefois, il existe un autre élément dont on s'est peu préoccupé ces dernières années, le rôle de l'industrialisation dans l'élimination de la pauvreté.

Dans l'économie mondialisée d'aujourd'hui, l'industrialisation demeure un élément essentiel du développement économique et social et la force motrice des économies dynamiques et compétitives. Les pays qui se sont fortement industrialisés, en particulier ceux qui ont mis en oeuvre des politiques en faveur des pauvres, ont le mieux réussi à lutter contre la pauvreté. Comme en témoigne l'histoire de ces deux derniers siècles, la rapidité des progrès dans la lutte contre la pauvreté dépend étroitement de l'industrialisation. L'industrie crée des emplois, accroît les revenus, augmente la valeur des produits agricoles, favorise le progrès technologique, ouvre des perspectives économiques aux femmes et produit des recettes qui permettent aux gouvernements de réduire et d'éliminer la pauvreté.

La reprise économique que de nombreux pays africains ont connue récemment a suscité un élan d'optimisme en ce qui concerne l'avenir économique de la région. Le continent africain a enregistré une croissance économique annuelle de 4 % ces trois dernières années, le taux le plus élevé de ces 20 dernières années, mais le chemin qui reste à parcourir ne sera pas des plus aisés. Les effets de la crise économique mondiale se font sentir dans la région. Avec le ralentissement de l'activité économique mondiale et la chute des cours des produits de base, les pays africains exportent de moins en moins. La concurrence que font à l'Afrique les importations à bon marché venant d'autres régions est de plus en plus forte. La tendance à la baisse de l'aide publique au développement devrait se poursuivre. Les investissements étrangers directs devraient également diminuer l'an prochain. Le poids de la dette extérieure, en particulier dans les pays les moins avancés, demeure écrasant.

Comment l'Afrique peut-elle surmonter ces difficultés et maintenir le rythme de la croissance économique? La solution est de livrer combat sur deux fronts : une action nationale résolue et une coopération internationale accrue.

Au niveau national, les pays africains doivent continuer d'appliquer des politiques macroéconomiques rationnelles et poursuivre leurs réformes économiques. Ils doivent créer des conditions favorables à l'investissement et au développement de tous les secteurs. Afin d'être moins tributaires des exportations de produits de base, ils doivent diversifier et moderniser leurs productions. En résumé, ils doivent s'industrialiser. Grâce au développement industriel, les pays africains peuvent vendre un plus large éventail de

- 3 - GA/SM/76 AFR/113 OBV/74 10 décembre 1998

produits sur les marchés internationaux, être plus compétitifs et mieux tirer parti de l'ouverture des marchés. L'industrialisation peut les aider à jouer un rôle plus actif dans une économie mondialisée.

Au niveau international, la communauté internationale doit intensifier son appui à l'Afrique en allégeant sans plus attendre le poids de la dette des pays les moins avancés, en améliorant l'accès des produits africains aux marchés internationaux, en encourageant les investissements étrangers et en augmentant l'aide publique au développement. Le système des Nations Unies doit collaborer plus étroitement afin de mobiliser des ressources et des compétences pour le développement de l'Afrique. En tant qu'organisme chargé de promouvoir un développement industriel durable, l'ONUDI a un rôle important à jouer en soutenant l'industrialisation de l'Afrique.

La Journée de l'industrialisation de l'Afrique symbolise la solidarité de la communauté internationale avec l'Afrique. Elle est l'occasion d'apprécier les multiples efforts que déploient les Africains pour sortir de la pauvreté et d'appeler l'attention sur le fait que les Africains sont maîtres de leur développement. Toutefois, cette journée doit aussi permettre à la communauté internationale de renouveler son engagement en faveur du développement de l'Afrique. Dans un esprit de coopération et de partage des responsabilités, réaffirmons une fois de plus notre appui indéfectible en faveur du développement industriel de l'Afrique.

* *** *

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.