En cours au Siège de l'ONU

CPSD/161

LA COMMISSION RECOMMANDE AU SECRETAIRE GENERAL DE PRESENTER UN RAPPORT SUR LE PROJET PILOTE RELATIF A LA STATION DE RADIO INTERNATIONALE DE L'ONU

17 novembre 1998


Communiqué de Presse
CPSD/161


LA COMMISSION RECOMMANDE AU SECRETAIRE GENERAL DE PRESENTER UN RAPPORT SUR LE PROJET PILOTE RELATIF A LA STATION DE RADIO INTERNATIONALE DE L'ONU

19981117 La Quatrième Commission (questions politiques spéciales et de la décolonisation) a achevé cet après-midi l'examen de son point touchant les questions relatives à l'information et a adopté sans vote deux projets de résolution et un projet de décision.

Aux termes d'un projet de résolution relatif à la politique et aux activités de l'Organisation des Nations Unies en matière d'information, adopté sans vote, l'Assemblée générale se déclarerait préoccupée par la tendance à réduire les ressources allouées au Département de l'information. Elle demanderait au Secrétaire général de continuer à exécuter intégralement tous les mandats qu'elle a définis. L'Assemblée générale engagerait le Secrétaire général à préciser encore ses propositions de réorientation des activités des Nations Unies dans le domaine de l'information et de la communication, et le prierait de présenter son projet détaillé sur cette question au Comité de l'information pour qu'il l'examine à sa vingt-et-unième session en 1999.

L'Assemblée générale prierait le Secrétaire général de présenter un rapport sur la conception et l'ampleur du projet pilote relatif à une station de radiodiffusion internationale de l'Organisation des Nations Unies, qui sera examiné par le Comité de l'information à sa vingt-et-unième session de 1999. Elle noterait dans ce contexte que le Département de l'information se propose de demander aux Etats Membres s'ils sont disposés à offrir des installations techniques pour le projet pilote et le prierait de rendre compte des résultats des ses recherches dans le rapport mentionné ci-dessus.

L'Assemblée a également adopté un projet de résolution relatif à l'information au service de l'humanité et un projet de décision par lequel l'Assemblée générale déciderait de porter de 90 à 93 le nombre des membre du Comité.

Dans le cadre du débat général, les représentants des pays suivants se sont exprimés: République populaire démocratique de Corée, Autriche (au nom de l'Union européenne et des pays associés), République arabe syrienne, Népal, Algérie, Haïti, Liban, Kazakhstan, Nigéria, Libye, Fédération de Russie, Yémen, République de Corée, Uruguay et Bénin.

M. Kensaku Hogen, Secrétaire général adjoint à la communication et à l'information a répondu aux questions des délégations en soulignant les limites imposées à son Département par le manque de ressources financières.

La prochaine réunion de la Commission aura lieu mercredi 18 novembre à 10 heures. La Commission entamera l'examen du point relatifs aux pratiques israéliennes.

QUESTIONS RELATIVES A L'INFORMATION

Adoption des projets de résolution et de décision contenus dans la rapport du Comité de l'information (A/53/21/ Rev.1)

Aux termes d'un projet de résolution A relative à l'information au service de l'humanité adopté sans vote, l'Assemblée générale demanderait instamment que tous les pays, le système des Nations Unies dans son ensemble et toutes les parties intéressées coopèrent et agissent de manière concertée afin d'atténuer les disparités dans la façon dont l'information circule à tous les niveaux en fournissant une assistance accrue pour développer les infrastructures et les capacités de communication dans les pays en développement; fassent en sorte que les journalistes puissent travailler librement et efficacement, toute attaque contre leur personne étant résolument condamnée; aident à poursuivre et renforcer les programmes de formation pratique destinés aux journalistes des pays en développement; épaulent l'action régionale et les efforts de coopération que les pays en développement font conjointement et avec les pays développés; s'efforcent de fournir aux pays en développement et à leurs médias, publics, privés ou autres, en complément de la coopération bilatérale, tout l'appui et toute l'aide possibles, compte dûment tenu de leurs intérêts et de leurs besoins dans le domaine de l'information et des mesures déjà prises par le système des Nations Unies.

Aux termes d'un projet de résolution B relative à la politique et aux activités de l'Organisation des Nations Unies en matière d'information adopté sans vote, l'Assemblée générale se déclarerait préoccupée par la tendance à réduire les ressources allouées au Département de l'information, et réitérerait que tout changement ou toute réduction du budget devrait être opéré conformément aux règles budgétaires existantes, compte tenu de l'Article 17 de la Charte des Nations Unies. Elle demanderait au Secrétaire général de continuer à exécuter intégralement tous les mandats qu'elle a définis. L'Assemblée générale engagerait le Secrétaire général à préciser encore ses propositions de réorientation des activités des Nations Unies dans le domaine de l'information et de la communication, compte tenu des vues des Etats Membres à ce sujet, et le prierait de présenter son projet détaillé sur cette question au Comité de l'information pour qu'il l'examine à sa vingt et unième session en 1999. Elle soulignerait que la réorientation du Département de l'information devrait avoir pour effet d'en maintenir et d'en améliorer les activités dans les domaines présentant un intérêt particulier pour les pays en développement et autres pays ayant des besoins spéciaux, y compris les pays en transition.

l'Assemblée générale prierait instamment le Secrétaire général de ne ménager aucun effort pour que les publications, de même que les autres productions du Département de l'information donnent des informations détaillées, objectives et équitables sur les questions dont l'Organisation est saisie. Elle inviterait le Secrétaire général à poursuivre ses efforts pour faire utiliser à la Bibliothèque les technologies les plus avancées. Elle réaffirmerait également l'importance que les Etats Membres attachent à la fonction des centres d'information des Nations Unies, soulignant que l'opération d'intégration dans un souci d'économie, au cas par cas, en tenant

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compte des vues du pays hôte tour en veillant à ce que l'intégration ne nuise pas au fonctionnement et à l'autonomie des centres d'information des Nations Unies. L'Assemblée générale soulignerait également la nécessité de revoir les cas antérieurs d'intégration de centres d'information des Nations Unies et demanderait qu'il soit tenu pleinement compte des vues des Etats Membres lors de l'élaboration de propositions concernant la création de pôles régionaux. L'Assemblée générale serait fermement convaincue que, pour diffuser largement et rapidement, avec exactitude et impartialité, des informations sur les activités de l'Organisation, les communiqués de presse de l'Organisation doivent continuer de paraître dans les deux langues de travail du Secrétariat, l'anglais et le français, et, lorsque les circonstances l'exigent, dans d'autres langues, et soulignerait qu'il importe que ces communiqués de presse continuent de paraître rapidement et demeurent d'une haute qualité dans les deux langues de travail.

L'Assemblée générale soulignerait que la radio est l'un des médias les plus économiques dont dispose le Département de l'information, que sa portée est considérable et qu'elle constitue un instrument important au service des activités des Nations Unies. Elle prierait le Secrétaire général de présenter un rapport sur la conception et l'ampleur du projet pilote relatif à une station de radiodiffusion internationale de l'Organisation des Nations Unies, qui sera examiné par le Comité de l'information à sa vingt-et-unième session de 1999. Elle noterait dans ce contexte que le Département de l'information se propose de demander aux Etats membres s'ils sont disposés à offrir des installations techniques pour le projet pilote et le prierait de rendre compte des résultats des ses recherches dans le rapport mentionné ci dessus. L'Assemblée générale se déclarerait favorable à l'inclusion dans la page d'accueil de l'Organisation des Nations Unies sur Internet d'émissions de Radio des Nations Unies dans toutes les langues disponibles. Elle prierait enfin instamment ce Département de prendre les mesures nécessaires, en fournissant des informations pertinentes et objectives, en vue de contribuer à la réalisation des principaux objectifs du rapport du Secrétaire général sur les causes des conflits et la promotion d'une paix et d'un développement durable en Afrique.

Au terme d'un projet de décision relatif à l'augmentation du nombre des membres du Comité de l'information adopté sans vote, l'Assemblée générale déciderait de porter de 90 à 93 le nombre des membre du Comité, et de nommer l'Angola, les îles Salomon et la République de Moldova membres du Comité.

Déclarations

M. SIN SONG CHOL (République démocratique populaire de Corée) a exprimé son soutien aux recommandations du Comité sur l'information, et a espéré qu'elles seront adoptées par consensus par l'Assemblée générale. Il a mis en valeur l'importance de la mise en place d'un ordre mondial de l'information et de la communication équitable, qui doit prendre en compte les disparités existantes entre les pays développés et les pays en développement en la matière. Il est essentiel de corriger le système d'information actuel en conformité avec les intérêts de tous les pays. Pour ce faire, le transfert des technologies avancées d'information doit être constant afin que l'accès à l'information des pays en développement soit assuré de manière efficace. Le

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représentant a également noté l'importance de maintenir l'objectivité, l'impartialité et la précision des publications du Département de l'information. A cet égard, une attention prioritaire doit être accordée à la nécessité d'assurer que les idées de tous les Etats Membres soient transmises au monde de manière équilibrée et correcte. Dans ce contexte, les activités d'information des Nations Unies devraient être distinctes des agences d'information des pays, et être conformes au caractère universel de l'Organisation.

En ce qui concerne la formation d'un personnel de communication et d'information dans les pays en développement, le représentant a estimé qu'elle doit avoir pour objectif de promouvoir l'attention de ces pays pour les activités des Nations Unies, et permettre d'augmenter leur capacité en matière d'information. Dans ce cadre, il a souhaité que le programme de formation se fasse sur la base d'une rotation géographique.

M. BERNHARD WRABETZ (Autriche) s'exprimant au nom de l'Union européenne et des pays associés, a appuyé le rapport du Comité de l'information. Il a rappelé que l'Union européenne a toujours soutenu les travaux du Comité et ses recommandations. Cette année n'y fera pas exception. Nous appuyons également le rapport du Secrétaire général sur les questions relatives à l'information. Un des traits particuliers de l'Organisation des Nations Unies, a précisé le représentant, c'est l'existence d'une infrastructure de coopération entre pays développés et pays en développement. Ce qui est demandé à tous les pays c'est la volonté de fournir des informations objectives et non censurées à toutes les parties du monde. C'est dans cet esprit que l'Union européenne se félicite de l'adoption par consensus des résolutions présentées par le Comité de l'information. Cela ne signifie pas pour autant que l'Union européenne appuie entièrement tous les aspects de ces textes. A l'avenir, il faudrait veiller à remplacer toute formulation jugée obsolète.

Compte tenu de la crise financière, l'Union européenne est pleinement consciente des difficultés que connaît le Département de l'information dans l'exercice de son mandat. Elle attache une grande importance aux activités du Département à un moment où il est plus que jamais essentiel de projeter une image positive de l'Organisation auprès du grand public. Nous ne pouvons que demander instamment au Département de l'information d'allouer ses ressources aux activités qui ont reçu un rang de priorité dans les projets de résolution, a ajouté le représentant. Il s'est félicité du lancement des pages d'accueil des Nations Unies en langue arabe et en chinois et des efforts déployés pour examiner la création d'une station de radiodiffusion internationale des Nations Unies. Nous attendons avec impatience de pouvoir discuter du projet pilote lors de la prochaine réunion du Comité de l'information en mai prochain.

M. FAYSSAL MEKDAD (République arabe syrienne) a souligné la nécessité de renforcer les activités de formation des journalistes, en particulier ceux des pays en développement. Nous attachons une grande importance à l'établissement d'un nouvel ordre mondial de l'information plus équitable. Dans ce contexte, il faut préserver la diversité des sources d'information et réduire les inégalités entre pays développés et pays en développement dans le domaine des infrastructures. Le représentant a estimé que la responsabilité principale de

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l'ONU est de contribuer réellement à donner la possibilité à ceux qui ne le peuvent pas de faire entendre leur voix. Il faut donc que l'Organisation dénonce l'occupation étrangère, en particulier au Moyen-Orient, et la course aux armes de destruction massive. Il faut que l'information émise aux Nations Unies réponde aux besoins de tous les peuples sans discrimination. Cette information ne doit pas répondre à des intérêts personnels mais elle doit refléter fidèlement la position des différents Etats Membres.

Toute nouvelle réduction du budget alloué aux activités d'information aurait des incidences négatives sur l'ONU elle-même. Les publications devraient être plus nombreuses et être disponibles dans toutes les langues officielles. Le Département de l'information devrait renforcer davantage son utilisation de l'Internet et nous nous félicitons de l'inauguration des pages d'accueil en chinois et en arabe, a ajouté le représentant.

M. HIRA B. THAPA (Népal) a souligné l'importance de la communication et de la liberté du flux de l'information pour la démocratie et le développement. Il a noté qu'un Département de l'information réorganisé représenterait mieux les Nations Unies auprès des populations du monde. Dans ce contexte, le représentant a appuyé les efforts développés par le Département de l'information pour utiliser au mieux les progrès technologiques en matière de communication et d'information. Mais il aurait préféré que les Nations Unies participent à la diminution des disparités entre les pays en développement et les pays développés en ce qui concerne le processus de communication, par le transfert de technologie en particulier.

L'Organisation devrait aider à renforcer l'infrastructure pour la communication des pays en développement, a-t-il souligné. Dans ce cadre, il a observé que la radio est le média le moins coûteux et le plus rentable. A cet égard, il a soutenu le projet pilote de radiodiffusion directe des Nations Unies et a souhaité qu'il prenne en compte la multiplicité linguistique. Le représentant a mis en valeur la nécessité d'intégrer les activités d'information à tous les domaines de travail des Nations Unies.

M. NACERDINE SAI (Algérie) a évoqué l'avancée qualitative dans le domaine de la communication et de l'information qui a été consacrée par le réseau d'Internet et l'utilisation des ordinateurs. Ces développements ont suscité néanmoins des préoccupations légitimes issues du souhait de certains pays de sauvegarder certaines de leurs caractéristiques nationales. Le représentant s'est félicité de l'inauguration des pages d'accueil des Nations Unies en langues arabe et chinoise ce qui constitue un progrès considérable et prouve que toutes les langues du monde sont capables d'emboîter le pas aux progrès technologiques. Aucune langue ne devrait avoir l'apanage de ces progrès. Il faut maintenant que ces pages d'accueil soient à la mesure des pages française et anglaise et dans ce contexte, nous demandons la création d'un poste permanent affecté à la page d'accueil de langue arabe au sein du Département de l'information.

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Pour ce qui est du projet pilote d'une station de radiodiffusion, le représentant a souligné la nécessité de tenir compte du principe du multilinguisme qui doit prévaloir aux Nations Unies. Ce principe doit également s'appliquer aux publications et à la télévision des Nations Unies. Le représentant a indiqué que le recueil des résolutions de l'Assemblée générale au cours de sa cinquante-deuxième session n'est pas paru dans la langue arabe.

M. BERTRAND FILS-AIME (Haïti) s'est associé aux déclarations de la délégation de la Jamaïque faites au nom de la CARICOM. Il a évoqué la nécessité de réduire le fossé entre les pays en développement et les pays développés en ce qui concerne la capacité technologique en matière de communication et d'information. Il a demandé au Département de l'information de redoubler d'efforts pour améliorer ses méthodes d'approche et de sensibilisation au niveau du public. Dans ce contexte, le représentant a évoqué le programme de radio "Nouveaux Contacts" produit par le Département pour les pays francophones de la Caraïbe et diffusé régulièrement sur les ondes d'Haïti, qui ne fait qu'adapter des émissions destinées à un public anglophone. Il a estimé qu'il est grand temps de créer un programme original en français et en créole, adapté à la réalité haïtienne, et répondant à la spécificité de la culture et des besoins du pays. Le représentant a également demandé la création d'un centre d'information des Nations Unies à Port-au-Prince. Il a exprimé son soutien aux activités de formation de jeunes journalistes des pays en développement dont Haïti a profité en participant à des séminaires. Le représentant a également salué la création des nouvelles pages d'accueil des Nations Unies en arabe et en chinois.

M. ADNAN MANSOUR (Liban) a rappelé l'importance des activités d'information des Nations Unies pour la coopération et la compréhension entre les peuples. Les Nations Unies constituent un centre de coordination de ces activités. L'accès de l'Organisation à l'informatique a enrichi sa politique d'information. Toutefois, cette ère de l'informatique a creusé le fossé entre pays développés et pays en développement. La crise financière des Nations Unies qui a donné lieu à la rationalisation des dépenses de l'Organisation ne doit pas avoir d'incidence sur les activités d'information en cours qui sont d'une importance stratégique pour les pays en développement. Il faut donc renforcer les moyens de diffusion d'information traditionnels, comme la radio et la télévision. Le représentant a mis en garde contre les campagnes de propagande dans le monde concernant certaines croyances religieuses et coutumes.

M. MARAT TASMAGAMBETOV (Kazakhstan) a estimé qu'il faut intégrer les activités de communication et d'information des Nations Unies à ses programmes. Il a noté que les mesures évoquées dans le rapport du Comité de l'information constituent une nécessité pour une meilleure adéquation des activités de communication de l'Organisation aux besoins du public. Le représentant a évoqué le rôle des activités d'information de l'Organisation pour informer les peuples du monde sur les difficultés rencontrées par certains Etats Membres. Dans ce contexte, il a pris l'exemple de son pays et des difficultés qu'il rencontre dans le domaine nucléaire, difficultés qui peuvent servir d'expérience pour tous les autres Etats. Abordant la question

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du développement d'Internet, le représentant a salué les efforts du Département de l'information pour exploiter au mieux ce média, mais s'est inquiété des disparités en matière d'accès à une telle technologie entre les pays en développement et les pays développés.

En ce qui concerne la radio de l'ONU, il a demandé l'augmentation des langues utilisées, dont le russe, et a exprimé son soutien au projet pilote. Il a souligné, en conclusion, que la révolution des technologies doit profiter à tous, et que l'Organisation a un rôle essentiel à jouer dans la mise en oeuvre équilibrée d'un nouvel ordre mondial de la communication et de l'information.

M. ABDULLAHI ABUBAKAR (Nigéria) a reconnu les progrès réalisés par le Comité de l'information dont témoigne, dans un esprit de compromis, de coopération et de flexibilité, l'élaboration des deux projets de résolution A et B. Le représentant a estimé qu'à l'orée du troisième millénaire, l'impact des nouvelles technologies de l'information devrait se faire essentiellement au bénéfice des pays en développement. Malgré la création des autoroutes de l'information, la radio demeure l'un des principaux médias les moins onéreux tout en jouissant du plus grand impact dans le monde. Nous attendons du projet de radiodiffusion internationale des Nations Unies qu'il touche une vaste audience et serve les intérêts de toutes les régions du monde. Tout en reconnaissant la nécessité de faire plus avec moins de moyens, nous ne pouvons pas ignorer que les centres d'information constituent un élément clé des efforts de diffusion d'information des Nations Unies en particulier dans les pays en développement. Nous estimons dans ce contexte que le processus d'intégration des centres aux bureaux du PNUD doit se faire au cas par cas.

M.AHMED FARAJ TURBI (Jamahiriya arabe libyenne) a exprimé son inquiétude face aux disparités croissantes entre les pays en développement et les pays développés en matière de communication et d'information. Il a estimé que la marginalisation des pays en développement procède parfois d'un monopole de certains pays développés qui l'utilisent à des fins de propagande politique. Dans ce contexte, il a dénoncé la propagande menée par les Etats-Unis en Libye, qui met en danger la sécurité et l'ordre national. La responsabilité de l'Organisation est plus importante que jadis, étant donné l'avancée des technologies de communication et d'information, a-t-il souligné. A cet égard, il a noté que les bulletins d'information des Nations Unies constituent un bon moyen d'information sur les activités de l'Organisation.

M. KIRILL K. SPERANSKY (Fédération de Russie) a souscrit aux recommandations du Secrétaire général. Il s'est félicité du fonctionnement du Groupe de la planification stratégique et des efforts en vue de développer l'utilisation des nouvelles technologies de l'information, en particulier Internet. Il a apporté son soutien aux efforts visant à créer des pages d'accueil dans toutes les langues officielles des Nations Unies, y compris le russe. En même temps, les Nations Unies ne devraient pas renoncer aux moyens traditionnels de diffusion de l'information, et notamment la radio. Nous souhaitons que le Département de l'information accorde une place plus importante à la langue russe dans ses programmes radiophoniques. Le projet de renforcement de la capacité de diffusion en langue russe est à l'étude depuis longtemps et nous souhaitons que des solutions positives soient trouvées dans

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un futur proche. Nous estimons également que l'utilisation des capacités de radiodiffusion des Etats Membres permettrait à l'Organisation de rationaliser ses coûts. La Fédération de Russie a, à sa disposition, une importante capacité de radiodiffusion, y compris en ondes courtes, et son utilisation devrait être étudiée.

Le représentant a fait valoir le rôle essentiel des centres d'information des Nations Unies et a plaidé en faveur de leur renforcement. Dans ce contexte, il convient de développer les publications du centre d'information de Moscou en terme de qualité et de quantité. Le processus d'intégration de ces centres doit se faire au cas par cas et en tenant compte du point de vue du pays hôte. Il faut préserver au maximum l'autonomie du Centre d'information de Moscou, compte tenu de son rôle de plus en plus important.

M. MOHAMED AL-SINDI (Yémen) a exprimé son soutien à la déclaration de l'Indonésie faite au nom du Groupe de 77 et de la Chine. Il a estimé que la libre circulation de l'information, une des manifestations de la mondialisation, nécessite une approche sophistiquée qui ne pourra être menée que lorsque les pays en développement recevrons l'assistance nécessaire pour mettre en place une infrastructure de communication. Il a souligné l'importance du renforcement des moyens de communication et de leur qualité. Il a espéré que la réorientation des activités d'information complètera celle des activités prioritaires des Nations Unies. Dans ce contexte, il a rendu hommage aux centres d'information pour leur diffusion d'une information de qualité sur les activités des Nations Unies. En ce qui concerne leur intégration, il a noté qu'il faut l'étudier au cas par cas, en prenant en compte l'opinion des pays hôtes, et veiller à ce que leur indépendance soit préservée.

En ce qui concerne le projet pilote de radiodiffusion directe des Nations Unies, le représentant a indiqué que tous les efforts doivent être faits pour renforcer la diffusion dans tous les pays du monde, et respecter les différentes langues parlées par tous les Etats Membres. A cet égard, il a salué les efforts faits par le Département de l'information pour développer le multilinguisme, efforts démontrés par l'inauguration de la page d'accueil du site Web en arabe le vendredi 13 novembre dernier.

M. HAE-JIN CHUN (République de Corée) a estimé que dans cette ère de l'information moderne, il est du devoir des Nations Unies de garantir le partage équitable des bénéfices des avancées technologiques dans le domaine de la communication et de l'information. Les initiatives de réforme du Secrétaire général sont un pas dans cette direction. Nous accueillons avec satisfaction la création d'un Groupe de la planification stratégique et la nomination d'un Directeur de la technologie de l'information. En vu de mettre en place un partenariat mondial, il faut renforcer les relations avec les différents diffuseurs de l'information et accroître la coordination avec les médias, la société civile et les institutions à vocation éducationnelle. Abordant l'utilisation des nouvelles technologies de l'information, le représentant a souligné l'importance de préserver le rôle des médias traditionnels comme les publications, la radio et la télévision.

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Pour ce qui est du projet de radiodiffusion internationale des Nations Unies, le représentant a estimé qu'il fallait tenir compte des implications financières de chaque option proposée et des ressources financières des Nations Unies. Le représentant a par ailleurs dit son appui au développement de programmes d'information thématiques pour 1997. Il a souligné l'importance des activités d'information dans le cadre des opérations de maintien de la paix.

M. ALBERTO GUANI (Uruguay) a exprimé son soutien à la politique de réorientation de l'Organisation en matière d'information et de communication. Il a cependant noté que cette réorientation doit prendre en compte les particularités des pays dans l'élaboration de projets réalistes et bien définis. Dans ce contexte, il a appelé au renforcement des méthodes conventionnelles de diffusion de l'information. Il a par ailleurs approuvé le projet pilote de radiodiffusion directe des Nations Unies, mais s'est inquiété de ce qu'aucune indication ne soit donnée sur le financement de ce plan. Le représentant a observé que le contact avec les populations constitue un avantage dans le développement des opérations de maintien de la paix, et que le Département de l'information a un rôle essentiel à jouer dans ce cadre. Evoquant la situation dans son pays, il a estimé qu'un des plus grands moyens d'expression de toute société démocratique réside dans la liberté de la presse. De nombreux efforts sont réalisés chaque jour pour protéger et développer cette liberté, efforts qui doivent être poursuivis au sein des Nations Unies pour répondre aux exigences de notre époque.

M. HOSSOU HOUANSOU (Bénin) a estimé qu'il était indispensable que l'information touche tous les peuples de cette planète. Dans ce contexte, il a encouragé le Département de l'information à améliorer ces contacts avec les organisations non gouvernementales, les médias, les établissements d'enseignement et d'autres représentants de la société civile. Il a exprimé l'espoir que le renforcement des relations que le Département entend mettre en place avec le Département des opérations de maintien de la paix, le Département des affaires politiques et celui des affaires économiques et sociales permettra, entre autres, une circulation plus rapide et plus efficace de l'information. Il a estimé que les centres d'information qui sont un prolongement essentiel du Département de l'information constituent des relais important du Département de l'information sont des outils importants, en particulier dans les pays en développement. L'intégration de ces centres aux bureaux extérieurs du PNUD doit être étudiée avec chaque pays hôte. Nous sommes favorable à cette intégration dans le mesure où elle contribuera de façon décisive à la création de la "Maison des Nations Unies".

Le représentant a par ailleurs souligné que l'utilisation des nouvelles technologies de l'information ne doit pas favoriser l'incitation à la haine raciale ou à tous autres comportements porteurs du germe de la guerre mais devrait consacrer la consolidation de la paix et de la sécurité internationales. Les Nations Unies doivent néanmoins veiller à préserver les moyens de diffusion d'information traditionnels. L'étude de faisabilité d'une station de radiodiffusion internationale des Nations Unies est une initiative louable. Pour ce qui est de la diversité linguistique, le représentant a exhorter le Département à faire tous les efforts pour que les Highlights et la Chronique des Nations Unies paraissent simultanément en anglais et en

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français. Par ailleurs, en vue d'atteindre un public le plus large possible, notamment dans les pays en développement, des accords spécifiques peuvent être établis entre la radio des Nations Unies et les radios nationales. Le représentant a par ailleurs plaidé pour que l'Assemblée générale alloue au Département de l'information des ressources qui soient à la hauteur de ses responsabilités.

M. KENSAKU HOGEN, Secrétaire général adjoint à la communication et à l'information, a remercié les délégations pour leurs déclarations. Il a rappelé l'inauguration des pages d'accueil du site Web des Nations Unies en arabe et en chinois. Evoquant la remarque du Bangladesh relative à l'intégration des centres d'information au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), M. Hogen a informé la Commission que ce problème a été porté à l'attention du Bureau du Comité de l'information. Ce dernier a répondu que la question doit être étudiée attentivement par le Comité avant que l'Assemblée générale n'en discute. En conséquence, un rapport sur la question sera préparé par le Comité de l'information lors de sa vingt et unième session.

En ce qui concerne la demande de la Jamaïque de nommer un agent d'information au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) en Jamaïque, M. Hogen a indiqué qu'en l'absence de ressources, le Département de l'information étudiera avec le Bureau du PNUD en Jamaïque la possibilité de désigner un de ses agents comme point focal d'information. Cette personne jouerait un rôle d'agent de liaison entre le Centre d'information des Nations Unies de Port of Spain et le public des Caraïbes du Nord. Le Département de l'information, depuis le Centre d'information de Port of Spain fournirait le matériel d'information et son expertise. Ce genre d'expérience a déjà été mis en place avec succès entre le PNUD à Fidji et le Centre d'information de Sydney.

Abordant la question de l'initiative de radiodiffusion directe des Nations Unies, M. Hogen a précisé que des programmes de radio pour les Caraïbes en français et en créole, ont toujours été régulièrement réalisés par le Département de l'information pour dissémination dans la région. Cependant, étant donné la situation des ressources financières du Département, il convient de rappeler que les programmes originaux ne sont produits que dans les langues officielles de l'Organisation. Les programmes dans les autres langues ne sont que des adaptations.

En réponse à la Roumanie, M. Hogen a remercié le Gouvernement roumain pour sa contribution aux activités du Centre d'information de Bucarest, et a annoncé le recrutement d'un agent d'information national pour le centre.

Evoquant la demande du représentant du Népal concernant des émissions en népalais, M. Hogen a répété que les contraintes budgétaires font que toute émission supplémentaire demanderait plus de ressources. En réponse aux déclarations de l'Algérie évoquant l'éventuelle création d'un poste pour s'occuper de la page Internet en arabe, il a également évoqué le problème de

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la limitation des ressources. Il a rappelé que l'objectif principal du Département de l'information reste de renforcer les services d'information dans toutes les langues officielles. La même réponse a été adressée au représentant de la Fédération de Russie qui demandait le renforcement du personnel de langue russe. Cependant, M. Hogen a observé que le problème est actuellement à l'étude.

Enfin, le Secrétaire général adjoint a répondu à la délégation de l'Uruguay qui a, entre autres, évoqué le problème de l'étude de faisabilité de radiodiffusion sur ondes courtes des Nations Unies. A cet égard, M. Hogen a rappelé qu'un rapport va être présenté au Comité de l'information à sa vingt- et-unième session en mai 1999 sur un projet pilote de radiodiffusion des Nations Unies. Il a assuré la Commission que toute l'attention nécessaire sera portée à la question.

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