En cours au Siège de l'ONU

CPSD/157

L'UNRWA ACCUSE UN DEFICIT DE 62 MILLIONS DE DOLLARS POUR 1998 ANNONCE M. PETER HANSEN, COMMISSAIRE GENERAL DE L'OFFICE

9 novembre 1998


Communiqué de Presse
CPSD/157


L'UNRWA ACCUSE UN DEFICIT DE 62 MILLIONS DE DOLLARS POUR 1998 ANNONCE M. PETER HANSEN, COMMISSAIRE GENERAL DE L'OFFICE

19981109 La Quatrième Commission (questions politiques spéciales et de la décolonisation) a entamé, ce matin, son débat relatif à l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche- Orient (UNRWA).

M. Peter Hansen, Commissaire général de l'UNRWA, a expliqué qu'au cours de la période considérée dans son rapport, l'environnement opérationnel de l'UNRWA a été marqué par le manque de progrès du processus de paix au Moyen- Orient qui a donné lieu à l'accumulation de tensions et de frustrations au sein de la communauté des réfugiés. L'Office a également dû faire face aux entraves à la liberté de mouvement de son personnel et à la baisse de ses ressources financières. Notre déficit pour cette année est estimé à 62 millions de dollars, ce qui a donné lieu à une restructuration de l'Office, a- t-il expliqué. M. Hansen a également évoqué l'expiration, en juin 1999, du mandat de l'Office et a demandé son renouvellement.

Les délégations ont convenu du travail remarquable de l'UNRWA qui a contribué à l'allégement des souffrances des 3,5 millions de réfugiés palestiniens. Elles se sont inquiétées du déficit financier chronique de l'Office et ont lancé un appel à la générosité des pays donateurs. Priver les réfugiés de l'aide de la communauté internationale et des services de base de l'UNRWA ouvrira la porte à la violence et à l'extrémisme, ont-elles souligné.

Les délégations des pays suivants ont pris la parole: Jordanie, Bangladesh, Egypte, République arabe syrienne, Autriche au nom de l'Union européenne et des pays associés, Ghana, Malaisie, Norvège. Les Observateurs de la Palestine et du Saint-Siège ont fait des déclarations. Le Rapporteur du Groupe de travail sur le financement de l'UNRWA a pris la parole.

La prochaine réunion de la Commission sera annoncée au Journal.

OFFICE DE SECOURS ET DE TRAVAUX DES NATIONS UNIES POUR LES RÉFUGIÉS DE PALESTINE DANS LE PROCHE-ORIENT (POINT 83)

Rapport du Commissaire général de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (A/53/13).

Le rapport du Commissaire général porte sur la période allant du 1er juillet 1997 au 30 juin 1998, conformément à la demande contenue au paragraphe 21 de la résolution 302 (IV) du 8 décembre 1949 et au paragraphe 8 de la résolution 1315 (XIII) du 12 décembre 1958.

Dans son introduction, le Commissaire résume l'état des travaux de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les 3,5 millions de réfugiés de Palestine enregistrés auprès de l'Office en Jordanie, au Liban, dans la République arabe syrienne, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. L'Office a continué d'axer ses efforts sur la fourniture de services de bases aux réfugiés palestiniens, et s'est efforcé de contribuer à l'amélioration de la situation socio-économique des communautés de réfugiés, en dispensant des services d'éducation et de santé, des secours et des services sociaux. Les conditions de vie des communautés de réfugiés sont restées précaires, compte tenu du taux de chômage élevé, de la baisse du revenu des ménages, de la saturation des infrastructures, et des restrictions en matière de mobilité, dans un contexte d'absence de progrès dans le processus de paix. Le Commissaire note que les difficultés financières de l'Office ont par ailleurs mené à la prise de mesures d'austérité et de réduction des coûts en août 1997, occasionnant une controverse dont les médias locaux et internationaux ont fait largement écho. Une réunion extraordinaire a été organisée le 9 septembre 1997 à Aman pour examiner la question avec les donateurs et les autorités des pays d'accueil, entraînant une réponse rapide et généreuse des donateurs. Cependant, l'insuffisance du financement a rejailli sur les programmes dont l'expansion n'a pas suivi le rythme de l'accroissement de la population des réfugiés ni l'augmentation de leurs besoins, et certaines activités ont été réduites ou annulées.

Néanmoins, la crise financière a incité l'UNRWA à réexaminer son mode de fonctionnement afin d'atteindre ses objectifs en employant des moyens viables et rentables. De plus, le Commissaire fait état des résultats tangibles produits par le processus de réforme engagé durant la période précédente. L'UNRWA a poursuivi ses activités humanitaires alors que l'ensemble du processus de paix restait dans l'impasse, malgré les intenses efforts diplomatiques axés sur le dialogue israélo-palestinien. Il a continué à contribuer avec les gouvernements jordanien, libanais et syrien, et l'Autorité palestinienne. Le Commissaire souligne que les autorités des pays d'accueil ont fourni aux réfugiés une assistance directe alors qu'elles devaient faire face à leurs propres difficultés, et la Ligue des Etats arabes a accompli des efforts importants pour aider au maintien des activités humanitaires de l'UNRWA malgré la crise financière.

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Le rapport du Commissaire détaille les situations en Cisjordanie, dans la bande de Gaza, en Jordanie et au Liban, et signale que l'UNRWA a également maintenu une collaboration étroite avec le gouvernement syrien, ainsi qu'avec plusieurs organismes des Nations Unies.

Le Chapitre II contient des renseignements sur l'évolution des grands programmes de l'Office dans les domaines de l'éducation, de la santé, et de l'aide d'urgence et services sociaux ainsi que sur les sous-programmes relatifs à la création de revenus sous la forme notamment d'un programme pour la petite entreprise, sur le Programme de mise en oeuvre de la paix, et sur l'appel en faveur du Liban. Le 10 juillet 1997, en effet, l'Office a lancé un appel d'urgence à des contributions supplémentaires de 11 millions de dollars pour financer des activités essentielles dans les domaines de la santé, de l'éducation, de l'aide d'urgence et des services sociaux a destination des 365 000 réfugiés palestiniens immatriculés au Liban. Huit pays et une organisation intergouvernementale ont répondu généreusement à cet appel, annonçant des contributions d'un total de 9,3 millions de dollars pour le 30 juin 1998 au plus tard.

Le Chapitre III porte sur les questions financières et en particulier sur la structure des différents fonds, le budget, les recettes et les dépenses. Le rapport aborde également les activités extra-budgétaires telles que le financement du Programme de mise en oeuvre de la paix, et la situation financière actuelle de l'Office . A cet égard, le Commissaire signale que le budget de l'Office pour 1998 n'a pas été financé en totalité, et que le déficit budgétaire, estimé à 62 millions, a de nouveau été élevé.

Le Chapitre IV a trait aux questions juridiques, en particulier celles qui concernent les effectifs, les services et les locaux de l'Office, y compris les difficultés que rencontre ce dernier pour poursuivre ses opérations en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, en raison surtout des problèmes de circulation suite aux bouclages fréquents. A cet égard, le Commissaire informe que le nombre de membres du personnel de l'Office arrêtés et emprisonnés dans l'ensemble de la zone d'opérations a augmenté, et qu'il reste neuf membres du personnel encore détenus au 30 juin 1998. De même, le nombre des incursions dans les locaux de l'Office a augmenté de manière inquiétante au cours de la période examinée, surtout en Cisjordanie.

Le Chapitre V donne des informations sur les programmes et les opérations de l'Office en Jordanie qui compte le plus grand nombre de réfugiés palestiniens, soit 41.6% de l'ensemble des réfugiés immatriculés. Le rapport fait notamment état de l'ouverture en mai 1998 d'un centre d'accueil polyvalent à Waqqas, dans la vallée du Jourdain, qui est le premier projet conçu pour offrir divers services en un seul endroit, devenant ainsi le principal centre communautaire de la région.

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Le Chapitre VI porte sur le Liban, zone d'opérations qui reste celle qui a le plus grand pourcentage de réfugiés bénéficiant du programme d'aide d'urgence de l'Office, ce qui tient aux très graves difficultés socio-économiques auxquelles ils doivent faire face. Le Commissaire observe que des contributions ont été reçues au titre de l'Appel en faveur du Liban pour la remise en état des logements, ainsi que pour le lancement de la construction d'une polyclinique à Beyrouth entre autres.

Dans le Chapitre VII relatif à la République arabe syrienne, le Commissaire général de l'UNRWA indique que la coopération avec le gouvernement syrien s'est poursuivie, notamment dans le domaine de la surveillance épidémiologique et des campagnes nationales de contrôle et de vaccination.

Le Chapitre VIII donne des informations sur les programmes et les opérations de l'Office en Cisjordanie, et souligne les obstacles pratiques que constituent les mesures de sécurité imposées par les autorités israéliennes, dans une moindre mesure toutefois que pendant la période précédente. L'Office a fourni une aide d'urgence à plusieurs reprises au cours de la période considérée en réponse à des situations sur le terrain. En juillet, en octobre, et en novembre 1997, par exemple, des vivres, des tentes, et des ustensiles de ménage ont été distribués à 94 familles de bédouins qui avaient été expulsées en raison de l'expansion d'une colonie de peuplement à Jérusalem.

Le Chapitre IX relatif à la bande de Gaza signale l'achèvement des grands travaux de construction du projet de l'Hôpital européen, et signale que l'UNRWA, la Communauté européenne et l'Autorité palestinienne ont maintenu des contacts étroits au cours de la période considérée en vue de décider d'un commun accord les modalités pratiques à suivre pour la mise en service et la gestion future de l'établissement. Le Commissaire général souligne que près de 54,9% des réfugiés immatriculés auprès de l'UNRWA dans la bande de Gaza ont été enregistrés dans l'un des huit camps de réfugiés de Gaza, ce qui constitue le pourcentage le plus élevé de toutes les zones d'opérations.

L'annexe I donne des renseignements statistiques et financiers, et l'annexe II a trait aux documents officiels pertinents de l'Assemblée générale et d'autres organes de l'ONU. Le rapport contient également une lettre datée du 28 septembre 1998, adressée au Commissaire général de l'Office par le Président de la Commission consultative de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient. Elle fait état de la préoccupation de la Commission consultative quant à situation financière de l'Office, et encourage les réformes financières et administratives, ainsi que le maintien de la formule du partenariat qui existe entre les autorités des pays hôtes, les donateurs et l'UNRWA, pour permettre à l'Office de retrouver une solide assise financière et de poursuivre ses activités. La Commission exprime également son soutien à la décision du Commissaire général de faire toute la lumière sur les affaires récentes de corruption qui se seraient produites au Liban, et espère recevoir au plus vite un rapport complet sur les résultats de l'enquête. Au vu des diverses

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difficultés rencontrées, la Commission lance un appel à la communauté internationale pour qu'elle complète par des contributions l'appui politique qu'elle apporte aux réfugiés de Palestine, et redemande aux autorités israéliennes de veiller à ce que l'Office puisse mener ses opérations sans entrave.

Rapport du Secrétaire général sur les personnes déplacées du fait des hostilités de juin 1967 et des hostilités postérieures (A/53/471)

Le rapport informe que, le 11 août 1998, le Secrétaire général a adressé une note verbale au Représentant permanent d'Israël auprès de l'Organisation des Nations Unie, dans laquelle il appelait son attention sur la responsabilité qui lui incombait de faire rapport à l'Assemblée en application de la résolution 52/59 du 10 décembre 1997, et le priait de l'informer de toutes les mesures que le Gouvernement israélien avait prises ou envisageait de prendre en application de ladite résolution. Dans une note verbale du 19 août 1998, le Représentant permanent d'Israël a répondu que son pays avait voté contre cette résolution, et qu'une mesure de regroupement en une seule et même résolution de toutes les résolutions relatives à l'UNRWA était nécessaire pour rationaliser les travaux de l'Assemblée générale.

Le rapport informe par ailleurs que le Commissaire général de l'Office a fourni les renseignements demandés sur le retour des réfugiés immatriculés. Entre le 1er juillet 1997 et le 30 juin 1998, 534 réfugiés immatriculés sont revenus s'installer en Cisjordanie, et 177 dans la bande de Gaza, portant le chiffre des réfugiés déplacés immatriculés, qui sont rentrés dans les territoires occupés depuis 1967, à 17 100. Il est à noter que seuls les réfugiés immatriculés pouvant être comptés, l'Office n'est pas en mesure d'évaluer le nombre total des personnes déplacées qui sont retournées dans leurs foyers. En ce qui concerne les activités de l'Office, le Secrétaire général renvoie au rapport du Commissaire général de l'Office (A/53/13).

Rapport du Secrétaire général sur les offres de subventions et de bourses d'études supérieures et de formation professionnelles faites aux réfugiés de Palestine par les Etats membres (A/53/472)

Le rapport reproduit l'essentiel des réponses et des mesures prises par les Etats Membres et les Etats non membres et les organismes des Nations Unies suite à l'appel lancé par l'Assemblée générale pour que ceux-ci augmentent les allocations spéciales pour subventions et bourses d'études qu'ils accordent aux réfugiés de Palestine. En 1997-1998, le Gouvernement japonais a offert 11 bourses de perfectionnement. De 1985 à 1998, il a offert 154 bourses au total. En 1989, il a versé au programme de bourses universitaires mis en place par l'Office une contribution de 1 million de dollar pour une période de cinq ans. Deux-cent-quatorze étudiants qui poursuivaient leurs études en 1997-1998 ont bénéficié de la contribution du Gouvernement suisse au programme mis en place par l'UNRWA. Au cours de l'exercice biennal 1997-1998, l'UNESCO

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a accordé sept bourses à des étudiants réfugiés de Palestine. En 1997-1998, l'Organisation mondiale de la santé a octroyé 50 bourses de perfectionnement ou de voyage d'étude. Les Collèges du monde uni n'ont octroyé aucune bourse pour 1997-1998.

Rapport de la Commission de conciliation des Nations Unies pour la Palestine (A/53/518)

La note du Secrétaire général transmet le cinquante-troisième rapport de la Commission de conciliation des Nations Unies pour la Palestine qui porte sur la période allant du 1er septembre 1997 au 31 août 1998. Aux termes de ce rapport, la Commission de conciliation note que le Secrétariat a chargé un contractant d'actualiser les registres existants et cette tâche sera achevée au début de 1999. La Commission a autorisé les représentants désignés de l'Organisation de libération de la Palestine à consulter ses registres fonciers aux archives de l'ONU en vue d'en obtenir des images numérisées.

Rapport du Secrétaire général sur l'Université de Jérusalem "Al Quods" pour les réfugiés de Palestine (A/53/551)

Ce rapport rappelle que le Secrétaire général a présenté 16 rapport sur notamment ses efforts pour préparer l'étude de faisabilité sur la création de l'université. En réponse au Secrétaire général qui estimait le 25 août 1998 que les questions relatives à cette création pourraient être examinées à l'occasion de la visite de l'expert de l'ONU, le représentant d'Israël indiqué que son pays a toujours voté contre la résolution intitulée "Université de Jérusalem "Al Qods" pour les réfugiés de Palestine" et sa décision demeure inchangée. Ceux qui ont pris l'initiative de cette résolution cherchent à se servir de l'enseignement supérieur pour politiser des questions qui n'ont rien à voir avec leurs activités normales d'une université. Par conséquent, le Gouvernement israélien est d'avis que la visite de l'expert des Nations Unies, M. Mihaly Simai en Israël ne serait d'aucune utilité.

Déclaration liminaire du Commissaire général de l'Office de secours et de travaux des Nations Unis pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient

M. PETER HANSEN, présentant son rapport, a expliqué qu'au cours de la période considérée, l'environnement opérationnel de l'UNRWA a été marqué par le manque de progrès dans le processus de paix au Moyen-Orient qui a donné lieu à l'accumulation de tensions et de frustrations au sein de la communauté des réfugiés. L'UNRWA a accueilli avec soulagement le Mémorandum de Wye River et espère que sa mise en oeuvre se fera sans difficultés. En général, le niveau de vie des réfugiés est toujours bas. Les conditions de vie sont caractérisées par un taux de chômage élevé, par l'absence de revenus ou encore par des restrictions à la liberté de mouvement. Les réfugiés de Jordanie bénéficient des conditions de vie les plus favorables car ils ont accès aux

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services sociaux du Gouvernement jordanien. Les 365 000 réfugiés du Liban continuent de souffrir de l'extrême pauvreté, de mauvais logements, d'un taux de chômage de 40% et des restrictions à leur mobilité et à leur activité économique. Il y a 365 000 réfugiés en République arabe syrienne, 555 000 réfugiés en Cisjordanie et 773 000 réfugiés dans la bande de Gaza.

L'Autorité palestinienne a ses propres institutions, infrastructures et services qui sont distincts de ceux de l'UNRWA. L'Autorité palestinienne et l'UNRWA ont des rôles différents. Les ressources fournies par l'Office n'utilisent pas d'autre vecteur avant d'atteindre les réfugiés, a souligné M. Hansen. De plus, si la communauté internationale a tendance à accorder beaucoup d'attention aux flux de capitaux en Cisjordanie et à Gaza, il est important de savoir que 60% des réfugiés vivent en dehors de ces deux zones. Pour éviter les doubles emplois, l'UNRWA travaille en étroite collaboration avec l'Autorité palestinienne. Par exemple, la collaboration tripartite entre la Commission européenne, l'Autorité palestinienne et l'UNRWA, a permis la construction de ce qui deviendra bientôt l'Hôpital de Gaza. Néanmoins, a regretté le Commissaire général, les entraves à la liberté de mouvement du personnel palestinien de l'UNRWA continuent de poser problème. L'UNRWA assiste par ailleurs, pour la cinquième années consécutive, à la baisse de ses ressources financières et à l'accroissement de ses besoins. Nous avons dû maintenir les mesures d'austérité imposées en 1993 sur une base temporaire. Notre déficit pour cette année est estimé à 62 millions de dollars. En gelant nos dépenses, nous arriverons à fonctionner avec 252 millions de dollars alors que nos besoins sont estimés à 314 millions de dollars, ce qui aura des répercussions sur nos programmes et en particulier sur 12 000 familles qui sont éligibles pour une aide spéciale alors que l'hiver approche.

L'UNRWA est l'employeur le plus important dans la région, après le secteur public. Mais nous sommes sur le point de perdre cette bonne réputation. Les 22 000 employés de l'UNRWA qui sont eux-mêmes des réfugiés, protestent à juste titre contre leurs conditions de travail. L'Office a été dans l'impossibilité, cette année, d'accorder une hausse de salaire et d'alimenter le Fonds d'indemnité. Le personnel est devenu de plus en plus frustré. Il a menacé en septembre dernier de mener une grève et même aujourd'hui de telles rumeurs ont toujours cours. La communauté internationale doit placer l'Office sur des bases financières saines. M. Hansen a évoqué la restructuration en cours de l'Office et notamment le processus de préparation du budget qui repose désormais sur l'obligation de résultats et sur des activités opérationnelles. En juin 1999, le mandat de trois ans de l'Office expirera. Nous espérons que ce mandat sera renouvelé. Dans un futur proche, il est indispensable de régler le problème financier de l'Office.

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Déclaration du Rapporteur du Groupe de travail sur le financement de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient

M. SVEIN AASS (Norvège) a fait état des travaux du Groupe de travail, qui a examiné les difficultés financières graves auxquelles l'Office doit faire face. L'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient a achevé l'année avec un déficit de 1,9 million de dollars, et connait un déficit budgétaire de 65 millions de dollars. Le Rapporteur a observé que les programmes n'ont pas été pleinement exécutés en raison des mesures d'austérité financière que l'Office a dû continuer d'appliquer. Les effets cumulatifs de ces pénuries ont entrainé une diminution du capital de réserve de l'Office. Par conséquent, le Groupe de travail est très préoccupé par les perspectives financières de l'Office. Dans ce contexte, il appelle l'attention de la communauté internationale sur les besoins des réfugiés palestiniens. Le Rapporteur a noté que le Groupe de travail félicite tout le personnel pour les efforts accomplis afin de continuer à assurer les services de base de l'Office en dépit des retards de rémunération. Cependant, le Groupe de travail exprime son alarme devant les effets de cinq ans de difficultés. En effet, la réduction d'activité mais aussi la restriction au recrutement ont entrainé une augmentation du taux patient/médecin et une baisse du nombre des professeurs par élèves. Le représentant a souligné que l'Office continue malgré tout de participer au maintien de la stabilité dans la région. Dans ce contexte, il a estimé que les services fournis par l'Office relèvent de la responsabilité de la communauté internationale. Le Groupe de travail demande donc à tous les gouvernements de verser des contributions généreuses à l'Office, afin de rétablir les activités supprimées, de maintenir celles qui existent et d'en créer de nouvelles.

M. NASSER AL-KIDWA, Observateur de la Palestine, a évoqué le droit inaliénable des Palestiniens à leur terre et à la propriété foncière, conformément à la résolution 194 du 11 décembre 1948 de l'Assemblée générale. Il a souligné que ce droit ne devrait pas être confondu avec le droit des personnes déplacées de retourner dans le territoire occupé par Israël depuis 1967, qui a été affirmé par la résolution 237 de 1967 du Conseil de sécurité et qui aurait dû être mis en oeuvre au cours de la période transitoire du processus de paix. Le droit des Palestiniens ne devrait également pas être confondu avec le droit de tous les Palestiniens d'acquérir la nationalité et la citoyenneté palestinienne. Depuis sa création, l'UNRWA a joué un rôle crucial et historique en mettant un terme à la détérioration des conditions de vie des réfugiés. Par conséquent, les graves problèmes financiers de l'Office sont une source de préoccupation importante. Le fossé entre les ressources disponibles et les besoins des 3,5 millions de réfugiés constitue un dilemme qui a des conséquences à court et long terme comme en témoigne la réaction de réfugiés à la réduction des services. Les mesures d'austérité ont été interprétées comme un abandon de la communauté internationale et comme une tentative politique de neutraliser l'UNRWA. Il est donc de la plus haute importance de poursuivre le travail mené par l'Office dans tous ses domaines

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d'activité jusqu'à ce qu'une solution durable soit trouvée à la situation des réfugiés. La détérioration de la situation sur le terrain en raison de l'impasse du processus de paix, des politiques et pratiques de la Puissance occupante, constitue un rappel de ce besoin urgent.

M. HASAN ABU-NIMAH (Jordanie) a observé que l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) est une des structures les plus efficaces dans l'histoire des Nations Unies. Cependant, il a noté que le problème des réfugiés continue, en dépit de tous les efforts fournis pour parvenir à un programme de paix d'ensemble. A cet égard, il a regretté que rien n'ait été fait dans les traités bilatéraux ou multilatéraux pour trouver des solutions à cette question essentielle. C'est dans ce contexte que l'Office continue d'effectuer son devoir vis-à-vis des réfugiés, et doit le faire tant que la question des réfugiés n'est pas totalement réglée. Le représentant a indiqué que la Jordanie est l'hôte de plus de 41% des réfugiés immatriculés à l'Office, et a versé 353,2 millions de dollars pour répondre aux besoins de l'Office. La Jordanie mène une politique de développement fondée sur des bases non discriminatoires et sur la dimension humanitaire de la question des réfugiés de Palestine. Le représentant a regretté que la situation financière critique continue de menacer les activités de l'UNRWA, et rende nécessaire le maintien des mesures d'austérité qui ont des conséquences négatives graves sur la vie quotidienne des réfugiés. Il a noté qu'il a souvent été nécessaire de réduire des services essentiels et de renoncer à élargir certaines activités. A cet égard, le représentant a rappelé que la communauté internationale a une responsabilité traditionnelle vis-à-vis des réfugiés. Il a lancé un appel pour l'élargissement de la liste des donateurs et l'apport d'un appui maximum sous toutes ses formes par tous les Etats Membres. En effet, il a estimé que la réduction des travaux de l'Office entraînerait un recul du processus de paix, et aurait des conséquences négatives sur la stabilité dans la région.

M. ANWARUL KARIM CHOWDHURY (Bangladesh) tout en faisant l'éloge de l'équipe de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), a demandé que l'enquête sur les récentes affaires de corruption soit menée à bien le plus rapidement possible. Il a exprimé son inquiétude face à la crise financière traversée par l'Office, qui entraîne une réduction de ses activités, aggravant ainsi les conditions de vie déjà difficiles des réfugiés palestiniens. Dans ce contexte, il a appelé la communauté internationale à répondre de manière plus généreuse aux besoins des réfugiés palestiniens, et à respecter leurs obligations financières. Le représentant a loué les résultats du Programme de mise en oeuvre de la paix et a souhaité que l'UNRWA continue de se concentrer sur ce Programme. Il a noté la nécessité de mettre l'accent sur le développement humain, en renforçant la participation de la communauté palestinienne. En ce qui concerne le développement d'un programme de micro- crédit pour les entreprises, le représentant a offert de partager l'expérience de son pays dans ce domaine avec les réfugiés palestiniens. Il a mis en valeur la nécessité pour l'Office de poursuivre ses travaux tant que la question des réfugiés n'est pas résolue complètement. Le représentant a

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exprimé son inquiétude face aux mesures de sécurité qui empêchent continuellement l'Office de mener toutes ses activités. Dans ce contexte, il a appelé tous les pouvoirs concernés à tenir leur engagement à respecter le travail de l'Office pour les réfugiés palestiens. Le représentant a observé qu'une réduction des activités de l'UNRWA aurait des conséquences graves pour la population des réfugiés et pour la stabilité dans la région.

M. MAGED ABDLAZIZ (Egypte) a déclaré que les parties au processus de paix au Moyen-Orient sont conscientes de l'importance des services que fournit l'UNRWA aux réfugiés palestiniens. Ces services prennent et prendront une importance encore plus grande au cours de la période transitoire actuelle et jusqu'à la conclusion des négociations sur le statut final qui, nous l'espérons, réglera de façon juste la question de réfugiés palestiniens. Le représentant a fait part de la préoccupation de son pays devant la dégradation de la situation financière de l'UNRWA. Il faut reconnaître que la paix est loin d'être réalisée, que les négociations sur le statut final n'ont pas été amorcées et que, par conséquent, les réfugiés palestiniens ont besoin, plus que jamais, de l'aide de la communauté internationale. Il est essentiel que celle-ci, et en particulier les pays donateurs les plus généreux, n'abandonnent pas le peuple palestinien. L'Egypte a toujours joué le rôle qui lui revient en aidant ses frères palestiniens et encourage les Etats qui en ont la possibilité à faire des contributions volontaires, pas seulement sur une base bilatérale mais également à travers les institutions internationales qui travaillent dans les territoires palestiniens. Priver les réfugiés palestiniens des services de base et se demettre de ses responsabilités laissera la porte ouverte à la violence et à l'extrémisme.

M. FEYSSAL MEKDAD (République arabe syrienne) a regretté que le pouvoir israélien continue de dénier le droit au retour sur leurs terres des réfugiés palestiniens, en violation des résolutions pertinentes des Nations Unies. Il a rappelé que la question des réfugiés de Palestine doit être placée au centre des intérêts de la communauté internationale. Dans ce contexte, le représentant a regretté que le budget de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) se soit réduit. Il a indiqué que le Gouvernement de la République arabe syrienne a fait des efforts considérables pour alléger les difficultés des nombreux réfugiés de Palestine sur son territoire. Le représentant a estimé que, étant donné la responsabilité de la communauté internationale dans les événements qui ont conduit à créer la situation des réfugiés palestiniens, tous les Etats Membres doivent fournir une contribution morale et financière à l'office de façon à lui permettre de sortir de la crise financière . Les programmes de l'Office doivent se poursuivre, en particulier dans le domaine de l'assistance en nature, a-t-il souligné. Le représentant a également rappelé que l'Office ne doit pas surcharger les pays hôtes. En conclusion, il a appelé à la recherche de la paix dans la région, qui est la seule manière de résoudre la question des réfugiés palestiniens.

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Mme KARIN PROIDL (Autriche) a déclaré au nom de l'Union européenne et des pays associés, que sans les activités de l'UNRWA, les conséquences sociales et politiques du problème des réfugiés dans la région auraient été intolérables. L'Office, grâce à ses services et activités contribue à la stabilité et au processus de paix dans la région. La représentante s'est félicitée de ce que l'Office ait profité de sa situation difficile et des mesures d'austérité auxquelles il devait faire face pour revoir ses méthodes opérationnelles dans le but de mettre en oeuvre ses services de façon plus rationnelle et plus efficace. Nous notons avec satisfaction les progrès tangibles obtenus et nous encourageons le Commissaire général à continuer à déployer ses efforts pour accroître la transparence et la rationalisation des dépenses de l'UNRWA grâce à de nouvelles approches, tout en maintenant la qualité et la nature des services fournis.

Conformément à la Convention qui la lie à l'UNRWA, la Commission européenne a alloué 122 millions de dollars pour 1996-1998. Cette contribution est distincte de celle que font les Etats en leur nom propre. L'Union européenne est donc le donateur le plus important puisqu'elle contribue à hauteur de 45% du total des contributions pour 1997. La représentante a évoqué la fin du mandat de l'Office et a rappelé que l'Office a été créé sur une base temporaire. Il ne doit pas se substituer au règlement politique de la question des réfugiés. Nous souhaitons que cette solution politique soit mise en oeuvre bientôt afin que le mandat de l'Office et le transfert de ses fonctions à l'Autorité palestinienne soit possible. Nous nous félicitons de la signature du Mémorandum de Wye River qui ouvre les portes à la reprise des négociations sur le statut final et à la mise en oeuvre des dispositions de l'Accord intérimaire.

M. YAW OSEI (Ghana) a noté qu'au coeur du problème des réfugiés de Palestine est l'établissement d'une patrie indépendante pour les Palestiniens. En attendant, nous avons tous la responsabilité morale de soutenir les efforts de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), a-t-il estimé. Le représentant a exprimé son inquiétude face à la situation financière de l'Office, dont les difficultés entraînent une baisse de la qualité et du niveau de certains services prodigués aux réfugiés palestiniens. Il a appelé à une collaboration plus étroite entre l'UNRWA, les pays donateurs et la communauté internationale, afin de maintenir les activités de l'Office à un niveau suffisant pour répondre aux besoins des réfugiés. A cet égard, il a estimé que tous les Etats Membres doivent contribuer à soutenir les travaux de l'UNRWA. En ce qui concerne le personnel de l'Office, le représentant a salué les efforts consentis pour maintenir les services de base, en dépit des contraintes. En conclusion, il a appelé toutes les parties concernées à honorer les engagements pris dans le cadre du Mémorandum de Wye River, la semaine dernière.

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- 12 - CPSD/157 9 novembre 1998

M. RAMILI AHMAD (Malaisie) a reconnu le travail inestimable mené par l'UNRWA qui a contribué à alléger les souffrances des réfugiés palestiniens. L'Office doit donc continuer à jouer son rôle. Tout en se félicitant de la signature du Mémorandum de Wye River, le représentant s'est inquiété des entraves à la réalisation des programmes de l'UNRWA dues au Gouvernement israélien. Les restrictions de mouvement et le bouclage des territoires ont, non seulement affecté les activités de l'UNRWA mais, ont également contribué à la détérioration de la situation socio-économique des réfugiés. Cette situation est inacceptable. Le représentant s'est également inquiété de la situation financière de l'Office. Les efforts de l'UNRWA pour mener à bien ses activités en dépit de ses difficultés financières mérite le soutien de la communauté internationale. Le déficit constant que connaît l'Office aura des conséquences sur le bien-être des réfugiés mais également sur le processus de paix.

M. OLE PETER KOLBY (Norvège) a noté que son gouvernement attache une grande importance au rôle joué par l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) dans l'assistance aux réfugiés palestiniens. A cet égard, il a observé que la Norvège reste un des contributeurs principaux de l'Office. Il a estimé que la situation financière préoccupante de l'UNRWA peut avoir des conséquences graves sur le processus de paix au Moyen-Orient. Dans ce contexte, les pays donateurs ne doivent pas réduire leur contribution, et il faudrait élargir leur nombre. Le représentant a également exprimé l'inquiétude de son gouvernement face aux accusations de corruption portées contre la branche libanaise de l'Office. A cet égard, il a rappelé que de telles accusations, qui ont peu de raison d'être en réalité, ne doivent pas altérer l'opinion de la communauté internationale sur l'Office. En effet, le représentant a considéré que le personnel de l'UNRWA poursuit ses efforts pour une meilleure efficacité. Dans le contexte des progrès récents effectués dans le processus de paix, le représentant a observé que le soutien politique de la communauté internationale doit s'accompagner d'une assistance économique au peuple palestinien dans laquelle l'UNRWA joue un rôle primordial.

L'archevêque RENATO R. MARTINO (Saint-Siège) a rappelé que l'Eglise catholique fait face aux même difficultés que l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) dans ses efforts pour venir en aide aux réfugiés palestiniens. Il a exprimé l'espoir que le Memorandum de Wye se matérialise par des progrès dans le processus de paix, et que ces progrès ne soient pas détruits par des actes de terrorisme. Il a en particulier mis l'accent sur le fait que la sécurité du peuple d'Israël ne sera garantie que lorsque la liberté de religion, l'accès à l'éducation, aux soins médicaux et à l'emploi des Palestiens seront garantis. L'Observateur a rappelé la nécessité pour la communauté internationale de préserver l'identité spéciale de Jérusalem en tant que centre religieux et culturel de l'histoire de l'humanité. Il a évoqué l'exemple de l'Université

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- 13 - CPSD/157 9 novembre 1998

de Béthlehem qui a célèbré en octobre son vingt-cinquième anniversaire, et qui compte 2050 étudiants dont 60% sont musulmans. Mgr Martino a exprimé l'espoir que les efforts de la communauté internationale et les résultats du Memoramdum de Wye apporteront la paix aux peuples concernés par les travaux de l'UNRWA, et en particulier à la ville de Bethlehem où les chrétiens célébreront bientôt le 2000ème anniversaire de la naissance de Jésus-Christ.

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